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-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

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Vendredi 7 mai 5 07 /05 /Mai 19:26

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Où suis-je ? La seule chose dont je me rappelle c’est que je me promenait avec la princesse qui me parlait de ses chiens quand j’ai soudainement perdu la mémoire. Je ne me souviens de rien. J’entends des bruits étranges, je crois que je ne suis pas seul. Ca sent l’anesthésie, je suis presque sûre que je suis dans un hôpital. Je décide donc d’ouvrir les yeux quand brusquement la lumière blanche m’arrache un cri de douleur.

 

- Shin ! Attends, tiens ton bandeau.

- Lillyan…

Je met mon bandeau avec hâte.

 

Une fois rassurer, je l’attire brusquement à moi pour le serrer dans mes bras et sans demander une quelconque permission je lui vole un baiser passionné. Il ne tarde pas à répondre avant de se rendre compte de ce que nous étions entrain de faire. Doucement il me repousse et regarde autour de nous.

 

- Ce n’est pas une bonne idée de faire ça alors qu’on pourrait nous voir, dit il encore rouge d’excitation

- Je m’en fiche tu m’as trop manqué ! Hier soir j’essayais de t’envoyer des ondes ! Je voulais que tu me rejoignes, je chuchote

- Désolé j’ai eu quelque soucis…

- Pourquoi est-ce que je suis dans un hôpital ? Dis je en m’apercevant des rideaux

- Le peuple de Maru…Ils sont passés à nouveau à l’attaque, l’un des manipulateur d’âme a possédé ton corps. Tu es devenu fou, tu as anéantis toute la garde royal ainsi que quelques agoriens. Tu t’en es pris à la princesse…

- Je … je ne me souviens de rien.

- Ils ont modifié ton circuit sanguin, je n’ai pas réussi à t’aider alors…c’est l’un des gardes de Pandore qui t’as sauvé. Ton père était furieux, sans vraiment s’en rendre compte il a tout révélé…

- Comment ça ? Demandais je inquiet

- L’Oracle est au courant pour mes pouvoirs.

 

Je ne saurai décrire les émotions qui me traversaient actuellement, je pense que celle qui ressort le plus est la peur. Si l’Oracle est au courant pour Lillyan alors tout est fichu, toutes ses années d’entraînement intensif à essayer de se contrôler, toutes ses années de secret pour pouvoir vivre comme avant, des années réduites en cendre en quelques secondes ! A cause de ma faiblesse ! Si j’avais senti arriver le manipulateur d’âmes, si j’avais appris à bloquer mon esprit j’aurai put éviter ça.

Je serre plus fortement la main de Lillyan.

 

- L’Oracle ne peut rien contre nous deux. On va s’en sortir je te le promet.

 

Je sens Lillyan se raidir, son visage s’assombrit même si il tente de garder le sourire. Il n’a plus douze ans, son visage a changé même si il a réussit à garder sa bonne humeur, il a énormément muri et appris. C’est maintenant un homme de dix huit ans, qui a toute la virilité et la beauté requise pour attiser le regard des femmes et des hommes. La seule chose qui n’a pas changé, ce sont ses yeux, ses perles blanches et jamais, au grand jamais, je ne laisserai l’Oracle me privé de contempler ces yeux blancs.

 

Je retire la couverture et me rhabille de mes effets. Je sens le regard insistant de Lillyan dans mon dos, je souris sournoisement et me retourne tout en remontant mon pantalon. Il ravale sa salive ne remarquant même pas que je m’amuse à la tenter, je passe sensuellement mes mains le long de mes chutes de reins, voyant que ce n’était absolument pas naturel il relève les yeux et fronce les sourcils. Ses joues sont si rouges que ça me fait rire.

 

- Je ne trouve pas ça très gentil, dit il en détournant le regard

- Pourquoi ça ? Tu n’aimes pas quand je passe mes mains…comme ça…

Je me retourne face à lui et caresse mon torse dénudé tout en passant ma langue délicatement sur ma lèvres supérieur.

- C’est…cruel…

 

Je m’approche lentement vers lui sans le quitter du regard.

 

- Je peux m’occuper de ça si tu veux…, dis je en pointant la bosse entre ses jambes

 

Son visage entier devient vermillon, il me tourne le dos cachant son visage dans ses mains. Il est vraiment adorable. Je finis rapidement de m’habiller avant de venir mordiller l’oreille de Lillyan, son petit point faible. Il fond littéralement dans mes bras, cette chambre d’hôpital est de plus en plus étouffante.

 

- Je te ferai jouir plus tard Lillyan, on doit aller chercher mon père et l’Oracle.

 

Il approuve avec difficulté, alors que j’allais me redresser il m’attrape par le col pour m’embrasser fougueusement, sa langue avide de la mienne devient sauvage et me fait presque gémir. Comment résister à une telle tentation ? Le baiser s’arrête car nous étions en manque d’oxygène, il respire difficilement sans lâcher mon colle gardant une proximité dangereuse entre mes lèvres et les siennes. Je retire ses mains de mon col doucement et le tire en dehors de cette chambre, sans quoi je n’aurai pas tenu longtemps avant de le plaquer contre le mur. Il n’y a personne dans le couloir, je cours jusqu’à la sorti nous n’avons pas de temps à perdre, cette affaire doit déjà être présenter devant l’Oracle.

 

Une fois dehors Lillyan siffle Anemos et Gahila qui ne mettent pas cinq secondes avant d’arriver devant nous. Leur atterissage ne cessera jamais de me clouer sur place, leur grandeur majestueuse et la grâce de leurs ailes attirent tous les regards dans la rue. Je grimpe sans me faire prier sur le dos de Gahila et nous nous envolons jusqu’au palais. Maintenant que nous sommes adultes et diplômés nous avons nos passes pour rentrer par le haut du palais, par la voie des airs, ça change du tunnel secret. Les Evêques nos posent enfin sur le toit, Lillyan leur caresse une dernière fois les plumes avant de les remercier. Ils s’abaissent devant nous et s’envole rapidement hors de notre vision, j’attrape la main de Lillyan et cours dans les escaliers en colimaçon. Nous arrivons devant le halle d’entrée, une vingtaine de garde forme un couloir impressionnant. Tous habiller dans les couleurs de la nation, tous des guerriers reconnus et puissant. Nous ne pouvons pas courir devant eux, ca serait déplacé, naturellement nous avançons pas à pas sans montrer une once d’impatience ou d’inquiétude. Je remercie le ciel d’être le fils de l’Amiral. La porte marbré au fond de se cortège est garder par deux mages, on peut les reconnaître car il ne porte aucune arme et son habille d’un simple voile recouvrant tout leur corps.

 

- Annoncez Shinrei Mauran.

 

Ils ne font une révérences digne de grand maître et ouvre la porte. Mon nom retentit brusquement dans tout le palais. La pièce est si grande et si majestueuse qu’elle nous coupe le souffle. De grandes ouvertures sur l’extérieur éclair la pièce d’une lumière immaculé, les dalles sous nos pieds sont d’une couleur terre de feu et plus brillantes que des miroirs, des colonnes en colimaçon recouvertes de feuille d’or et pierre précieuses scintillent sous les rayons du soleil. Au fond de la salle, un fauteuil fait par nos meilleurs artisans, un fauteuil occupé par la personne de l’Oracle habillé de ses habits formelles.

 

Nous cessons de scruter les moindres recoins de cette pièce magique et remarquons nos deux pères un genoux à terre saluant leur Oracle. J’ai le regard plus dur que celui de Lillyan, nous nous forçons à faire cette ridicule manifestation de la soumission du peuple.

Je n’ai plus douze ans, j’ai ouvert les yeux, j’ai appris et j’ai observé. L’Oracle n’est pas celui que l’on croit, enfin moi je le sais.

 

- Shinrei, Lillyan ! Vous avez fait vite, dit il de sa voix divine

 

L’Oracle soulève sa capuche, c’est la première fois qu’il retire cet habit représentation de son grade devant de simples garçons à peine sortit de l’école. De long cheveux noir tombe sur ses épaules, un regard envoûté en amande nous scrute avec la perfidie d’un renard, je n’arrive pas à arrêter de le défier. Je me soumet juste pour ma famille, pour lui éviter des ennuis, depuis l’année de mes quatorze ans je ne rêve que d’arracher ce sourire hypocrite du visage de cet Oracle.

 

- Relevez vous voyons. Dit il en s’allongeant sur son fauteuil

- Oracle, nous vous demandons grâce. Lillyan est un garçon honorable qui a toujours fait attention de ne jamais vous offensez, lui dit maître Zenon

- C’est un garçon prodigieux, reprends l’Oracle, étonnant, il est difficile de contrôler ses émotions pour un jeune Manipulateur de Corps. Je suis fier de toi petit Lillyan, tu as vraiment bien travailler.

- Nous vous remercions pour votre indulgence. Remercie maître Zenon

- Vous savez je suis l’Oracle. Je suis le sauveur de cette cité et tant que je serai vivant je ne peux pas la mettre en danger et ce même si cela implique des sacrifices. La cité de Maru est beaucoup trop dangereuse pour la laisser continuer à venir troubler notre paix. Cette fois je ne vous écouterais plus Amiral, nous déclarons la guerre à Maru.

- Oracle…

- J’ai déjà convoqué le roi de Maru, ainsi que le roi de Pandore. Malgré le dérapage de Shinrei le roi de Pandore n’a pas rompu le pacte qui nous liait, ni annulé le mariage avec sa fille, ce qui est très avantageux pour vous Amiral Mauran.

- Bien Oracle.

- Néanmoins ! Je ne peux pas faire impasse sur ce don prohiber dans notre nation. Il est clair que Lillyan ne peut demeurer à Agora, c’est pourquoi, par respect pour Zenon je ne vais pas le condamné à mort.

 

Lillyan frissonne, je lance un regard assassin à l’Oracle priant pour qu’il ne s’amuse pas à inventer une punition.

 

- Il sera exilé.

 

Mon cœur manque de rompre, je sens défaillir, exiler…C’est pire que la mort, c’est le pire de tous les châtiments. La cérémonie de l’exile est si humiliante qu’elle n’est que très rarement annoncée. Les personnes exiler doivent vivre à l’extérieur avec les rebus et sont interdits de séjour dans le pays sans quoi il serait tuer sans formalité.

Lillyan tremble de tous ses membres, maître Zenon et mon père sont restés bouche bée, je peux sentir toute la rage du père de Lillyan grandir dans la pièce à mesure qu’il voit le sourire espiègle de l’Oracle. Je dois me contenir, je dois me retenir, je dois rester maître de moi-même. Je regarde Lillyan discrètement, son visage est figé sur cette unique expression de tétanie, je ne sais pas à quoi il pense, je ne sais pas si il va rentrer en transe mais je sais qu’il ne sait plus où il en est. C’est comme si on venait de l’assassiner. Je ne peux pas rester là sans rien faire.

Espèce de…

 

- Vous pouvez vous retirez, sauf Shinrei.

 

Mon père et maître Zenon se relèvent, ils aident Lillyan à se redresser, le regard de mon père croise le mien. Il contient également toute la haine qui le gagne et ce regard voulait simplement dire « sois digne ».

Etre digne ? Digne de qui ?

 

- Mon tendre Shinrei…Approches toi que je te regarde. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas vu ton visage.

 

Je m’approche les poings serrés, les sourcils froncés, il approche ses mains de mon visage, me caresse les cheveux avant d’enlever mon bandeau. Je garde les yeux fermés pour éviter le contact avec la lumière.

 

- Ouvres les Shinrei, tu es fort tu peux supporter la lumière quelques secondes.

 

Je serre un peu plus les poings. C’est homme cruel, il ne sourit que lorsqu’il sent sa puissance dominer les autres, que lorsqu’il peut humilié tous ceux qui l’entourent. J’ouvre les yeux sans scier un mouvement, les rétines me brûlent mais je ne le montre pas ça lui ferait trop plaisir de me voir souffrir. Ce qui me gêne plus c’est que je ne peux plus le voir.

 

- Tu as des yeux étonnant Shinrei, tu es un garçon magnifique j’ai bien fait de te choisir pour la princesse.

 

Je sens qu’il me remet mon bandeau avec délicatesse, ses mains glacées touche ma peau, je frissonne sous le contact comme si la mort venait de me frôler.

 

- Maintenant que Lillyan est exilé tu pourra passer plus de temps avec ta future épouse. Tu devrais même me remercier.

- Sachez Oracle…Que je ne me marierai jamais avec votre princesse. Je préfère encore crever plutôt que de vous faire se plaisir.

 

Sans attendre une quelconque permission, sans saluer mon Oracle je sens toute mon aura émerger de mon corps. La haine m’aveugle et me fait grincer des dents, je lève la main et arrache la colonne à ma gauche pour la lancer contre la porte. Elle explose sous l’impact, les gardes se mettent tous en positions d’attaque ainsi que les mages qui me regardent totalement perplexes.

 

- Laissez le passer, annonce la voix suprême de l’Oracle

 

Les gardes s’écartent toujours vigilant au moindre de mes gestes, j’avance plus énervé que jamais. J’arrive lentement sur le toit où Lillyan et nos pères m’attendaient. A peine ai-je franchi la sortie qu’une gifle bruyante s’abat sur ma joue. Le visage tourné sous l’effet je reste cependant impassible ne regrettant rien de ce que j’ai dis ou fait même si mon père lui risque l’infarctus sous la colère.

 

- Qu’as-tu fais ? Tu es fou ma parole !

- J’ai fais ce que j’ai pensé être digne.

- On aurait pu tout arranger si tu n’avais pas explosé sa porte !

- Comme vous avez empêcher la guerre.

 

Mon père s’apprêtait à me mettre une nouvelle gifle mais maître Zenon l’a arrêté en tenant son bras, Lillyan restait à l’écart encore sous le choc de la nouvelle et la seule chose dont j’avais envie c’était de le serrer si fortement dans mes bras que j’aurai effacé tous ses doutes.

 

- Tu sais bien que Shinrei a raison Karl…l’Oracle n’est plus aussi bon qu’auparavant. Depuis qu’il sait que le peuple de Maru veut l’assassiner il n’a plus confiance en personne et devient de plus en plus cruel.

Maître Zenon s’approche de moi.

- Merci Shinrei.

 

Il me dépose un main amicale sur l’épaule avant de rejoindre son fils qui a déjà pris place dans l’escorte. Je monte à mon tour, je prends la main de Lillyan pour le faire réagir. Lentement il me regarde, voir son regard aussi vide me brise le cœur, je préfère encore que le soleil m’embrase les yeux.

« Je t’ai promis de ne jamais te quitter Lillyan. Je tiendrai ma promesse parce que…parce que je… »

 

_____________________________________________________________________________________________

 

Simba : La sentence est...L'EXILE !

Kiara : NON !

 

MDR ca m'a fait penser à ça quand je me suis relue. Enfin tout est relatif, me relire c'est un grand mot ! XD

Donc voilà la suite d'Agora

 

Rappel :

 

Mauran : Nom de famille de Shinrei (ouais enfin on le connait !)

 

L'Oracle : Il est jeune en apparence malgré son âge. Imaginez le à la trentaine alors qu'il a certainement ou presque un siècle.

 

 

ps : SHINREI EN PIX BY MOI !

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 4 mai 2 04 /05 /Mai 20:00

 

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               A l'aube d'une nouvelle semaine, la couleur des arbres relfètent les rayons du soleil et les yeux dorés de Angelo se froncent agressés par la lumière mais il semble jamais rassasié de la chaleur qu'il lui procure. Comme une fleure attendant patiemment qu'on la nourisse il grandit comme les autres. Ses cheveux bruns mi-long s'agitent sous les brises légère de l'été, sa saison préférée. Il ferme les yeux satisfait mais garde la tête haute restant encore quelque seconde sous la lumière avant de rejoindre la pénombre de la voiture.

 

- Les garçons, vous attendez quoi pour monter ?

 

                J'étais resté planté devant la portière, la main déjà sur la poignet, la bouche légèrement ouverte n'arrivant pas à quitter des yeux Angelo qui atterrit douloureusement sur terre. J'ouvre la portière et m'assoit sur le côté passager, Angelo m'imite et s'attâche une fois installer. Il regarde les paysages à travers la vitre sans vraiment les voir, son sourire appaisant s'est effacé si rapidement qu'on pourrait croire à une illusion, il a retrouve son visage terne. Son regard sombre.

               Le véhicule s'arrête, je n'avais pas remarquer que nous étions déjà arrivés chez nous. Ma mère descend de la voiture et nous ouvre la porte d'entrée en soupirant de fatigue comme si elle avait passé une dure journée. Je n'ai pas le temps de me retourner qu'Angelo a déjà grimpé les marches jusqu'à sa chambre. Alors que ma mère retourne à ses papiers peints et son verre de bordeaux je monte les marches quatre à quatre. Une sorte d'enclume au dessus de la tête, je frappe tout de même à la porte attendant une reponse.

 

- Oui ? S'écrie Angelo

- Je rentre.

 

           Je pousse la porte, la pièce n'a pas changé mais la tension qui y règne à anéantit l'atmosphère qu'Angelo s'était tant donné du mal à construire. Lieu d'un crime honteux, il s'est réfugié dans un coin, les jambes rabattues contre son torse. Il enferme son visage dans ses bras et patiente, ne comprenant pas tellement ses sentiments ni ses actes, mais les ressent tout de même. Je ferme la porte derrière moi et m'avance jusqu'à lui à pas lent. Je m'accroupi face à lui et j'ouvre grand les bras prêt à l'accueillir contre mon torse et mon coeur. Sans attendre une seconde il se précipite et l'impacte est presque douloureux tant il me soulage. Je le serre contre moi avec tout l'amour que je lui porte, à lui mon frère. Je sens son dos secoué de spasmes, j'entends ses gémissements qu'il tente tant bien que mal d'étouffer dans le creux de mon cou.

             Sa solitude n'est pas la mienne, sa détresse je peux la comprendre mais je ne peux pas la ressentir. Le monde dans ses yeux est si différent de la vision que nous avons habituellement. C'est un monde de magie, un monde où la beauté à en commun sa laideur : elle est sans limite. Je l'envie quelque part, de réussir à voir ce qu'il y a de plus beau dans ce qui nous entoure, moi je ne vois rien. Je ne regarde pas, ce sont des choses futiles qui ne me servent pas. Angelo lui voit ce qui l'entoure comme quelque chose de précieux, voit toutes les personnes comme des gens bons mais lorsque celles ci le deçoivent, c'est une douleur que personne ne peut ressentir. Angelo a brusquement ouvert les yeux sur sa famille, sa famille parfaite lorsqu'il était enfant. Aujourd'hui c'est un adolescent de dix sept ans, qui a compris que ses parents se fichent de lui, juste des personnes ordinaires. Juste des poupées qui gardent sans cesse la même expression. Des gens qui ne l'aiment pas.

                La solitude...Douce solitude, elle l'a embrassé au creux de ses bras pour le faire couler.

 

- Matt...tu sais je suis désolé...Tu es triste à cause de moi. Je suis désolé Matt...

Abruti...

- C'est moi qui suis désolé.

 

              Les spasmes de Angelo ont cessé, il parle de chose sans réelle cohérence tout en restant contre moi. Il me parle des infirmières, des piqûres qui font mal, des médecins qui ne souriaient jamais. Il me parle des oiseaux qu'il entendait le matin, de grand prunus devant sa fenêtre. De tout et de rien. Deux heures sécoulent bien ainsi, sans qu'il ne cesse de parler de sa semaine à l'hôpitale, il parle ensuite de sa maîtresse qui lui donne les cours à la maison. Sa maîtresse est vieille mais elle est gentille, dit il avec le sourire. La morosité qui l'avait atteint dans la voiture semble s'évanouïr et je ne vois même plus le temps passé.

             C'est finalement lorsque Angelo se lève pour allumer la lumière que je me rends compte qu'il fait déjà nuit. Je me lève alors et m'étire sous le regard amusé de mon frère qui m'imite en se moquant de moi.

 

- Hé ! Je fais pas des grimaces aussi moches !

- Si ! Si !

 

              Il éclate de rire et malgré moi un léger sourire s'étire au coin de mes lèvres, je m'approche et lui ébouriffe les cheveux avant de sortir de sa chambre et me faire immédiatement suivre par mon jumaux.

 

- Tu vas où Matt ? Il me demande intrigué

- Je vais rejoindre des amis. Dis je en rentrant dans ma chambre

- Tu vas dormir chez un copain ?

- Je sais pas.

 

              Je m'habille dans le silence suspect de Angelo, les yeux rivés sur le sol il est devenu brusquement muet. Sentant la gêne qui lui coupe la voix je m'approche et relève son visage par le menton pour planter mes yeux dans ses yeux. Quatre prunelles d'une même couleur ocre.

 

- Ca va pas ? Je demande

- Ca va pas être marrant sans toi...

- Je viendrai te dire bonne nuit même si tu dors déjà.

- Promis ?

- Promis.

 

               Son visage s'illumine immédiatement et j'ébouriffe à nouveau ses cheveux en descendant les marches. Je remet ma veste correctement et me dirige dans le salon. Je fouille dans le sac à ma mère sous ses yeux et lui vole une cigarette que j'allume avec son briquet en or.

 

- Ah tu tombes bien mon chéri ! Dit elle en se saisissant de deux bouts de papier

- Nan arrêtes je m'en branle !

 

             Je m'enfuis sans dire au revoir à ma mère et ferme la porte derrière moi. Les moustiques se précipitent sur les lampes à l'entrer, je cours presque jusqu'à l'autre bout de la rue et reprend une allure normale une fois la quartier passé. J'ai oublié quelqu'un, je saisi mon portable.

 

- T'en a mis du temps, m'interpelle Alec au combiné

- Je suis là dans dix minutes, prends ta moto.

- A toute.

 

              Je raccroche et presse le pas pour être à l'heure chez Alec, en y réfléchissant je n'ai jamais vraiment été en avance lorsqu'il s'agissait de rejoindre les copains. Soit parce que je m'étais endormis en rentrant des cours, soit parce que j'étais trop défonsé et m'endormait. Quoi qu'il en soit j'avais une excuse valable cette fois ci, je n'ai jamais caché la maladie d'Angelo contrairement à mes parents qui l'empêchent même d'aller à l'école. Ils peuvent me dire tout ce qu'ils veulent, je sais bien qu'ils ont honte de lui et l'enfermer dans leur maison ne fera que le rendre un peu plus fou.

                Brusquement je me sens coupable de ne pas être resté un peu plus avec lui ce soir, il venait de revenir de l'hôpital et moi je partais déjà faire la bringue. Je suis vraiment con. Cette idée sombre s'évapore à la seconde où Alec sort de chez lui après un énième cri de son père qui lui hurle qu'il n'est qu'une " saloperie de drogué ". Il referme la porte aussi sec coupant la parole à son paternel. Je me suis toujours demander comment Alec faisait pour rester aussi calme, c'était une vertu que j'admirais chez lui même si parfois il était bien trop inexpressif. Il me jette le casque de moto et m'assois derrière lui, il démarre sa  Ducati 1098R noir, une sorte de gros monstre à deux roues. Il n'est pas censé avoir le permi je sais mais c'est son problème après tout. La vitesse est une sensation bien particulière qui me fait me sentir libre, des ailes me poussent presque dans le dos et lorsque Alec conduit il semble également plus léger. Parfois j'aperçois même le début d'un sourire. La moto c'est sa grande passion.

              C'est donc en quelques minutes que nous arrivons à La Plage, un lac au fond de la ville. Un lac immense, à la tombé de la nuit on peut voir le soleil se couché au loin derrière les immeubles du centre. Un lac assez éloigné des grands bâtiments, entouré de grande percelles de bois. Une sorte de plage de sable artificiellement installé sert de lieu de réunion pour une centaine de jeunes prêt à faire la fête. Le feu était déjà allumé et la musique provenant d'une voiture, le coffre ouvert. Nous redescendons de la moto et déjà trois mecs viennent nous apporter une bière.

 

- Vous en avez mis du temps !

- Tu pionçais encore Matt ?

- Pas cette fois, je suis allée chercher mon petit frère.

- Ok, bah écoutez le barbecue est là bas, vous avez les bouteilles à côtés.

 

                 Il était neuf heure à peine et ils avaient déjà bien entamé la soirée. Au fur et à mesure que les heures sécoulaient, de plus en plus de monde arrivait avec encore des boissons, de quoi bouffer. Parfois ils arrivaient avec tout simplement un harem de filles prêtent à danser autour du feu à moitié nue. Les mecs les plus mal au point partent se jeter dans l'eau. Je bois tranquillement ma bière dans un coin entourer de ma petite bande qui discutent de sexe, de filles, des cours, des parents, des problèmes avec les flics...et bien d'autre. Après une dizaine de bières ingurgitées je vais tituber jusqu'à Alec qui assit autour du feu avec d'autre camé partage quelques joins. Je m'assois à côté de lui un sourire niais sur le visage, il me passe le join que je tire comme une bouffée d'oxygène.

 

- Arrêtez de lui passer les joins les gars ! Il fume la moitié en une taffe ! S'écrie un des gars

- T'as réputation te précède, chuchote Alec un sourire sournois sur les lèvres

 

                 Nous partageons un regard complice, plein de sous-entendus, nos corps ne sont qu'à quelques milimètres l'un de l'autre et même si notre imagination nous incite à nous sauter dessus comme des bêtes pour se dévorer mutuellement, la réalité n'en n'est rien. Nous restons statique, plonger dans un rêve éveillé commun.

 

- MATT !!

 

          Le cri strident d'une femme me fait détourner du regard, je n'ai pas le temps de la voir venir qu'elle tombe sur moi, ses bras autour de mon cou, sa bouche pulpeuse plaqué contre la mienne. Les gars autour sifflent et m'injurent amicalement jaloux de ma popularité. Popularité dont je me passerai bien auprès des filles.

 

- Jo...Hana...La..ches moi, je tente de dire en évitant la pluie de baiser

 

                  La belle blonde s'écarte, les joues écarlates, les yeux embrumés d'alcool, le sourire coquin elle reste, plaqué contre moi me plantant ses obus sous le nez. Certains de mes copains paieraient pour être à ma place.

 

- Matt...Tu ne t'occupe plus de ta Johana chérie ! Je commence à être en manque moi..., dit elle en ondulant ses forment contre moi

 

               La bosse dans mon pantalon large l'a fait sourire de satisfaction, je n'ose pas lui dire qu'elle n'est pas l'origine de mon érection, c'est plutôt un canon sur ma droite qui fume son pétard sans se soucier une seconde de voir une fille pendue à mon cou. Peut être parce qu'il a l'habitude.

 

- Matt connard ! Comment tu peux faire attendre une si charmante demoiselle !

Les éclats de rire suivent. Le drogué à côté finit son join et le jette dans les flammes.

 

             Je repousse gentiment Johana s'en va réclemant une autre bière, avant de partir elle en profite pour me voler un baiser, comme toujours. Je me redresse épuisé, les flammes dansent étrangement, l'alcool et l'herbe font leur effet. Je ne pourrai pas me redresser sans tomber plusieurs fois sur le cul. Je préfère rester assis profitant de la sensation de plénitude que me procure l'ivresse.

             Je jette un regard en coin vers mon voisin qui boit tranquillement sa bière. Il se lève alors brusquement et jette la bouteille en verre dans les flammes, ses pas chancelant me font presque rire, il s'appuie de temps en temps sur un des nombreux jeunes qui discutent. Je me dresse à mon tour lentement pour éviter la chute, tout tremble, tout tangue c'est assez marrant. Je ne fais pourtant pas plus de deux pas.

 

- HAHA ! Regardez l'état de Matt ! Se moque un copain

Je pose ma main sur mes yeux, couché sur le sable et ne peut m'empêcher de me marrer à mon tour.

 

            Des amis viennent m'aider à me relever, je ris avec eux et m'avance jusqu'à la prochaine bouteille. La soirée se poursuit dans la rigolade, des chants, des danses, des blagues, des moqueries. Je ne me souviendrai pas de la moitié de la soirée. L'alcool coulle à flot, certains couples se sont cachés à l'abri des regards, d'autre n'ont pas conscient d'être entouré. Des filles vomissent un peu plus loin, des garçons dorment la bouche ouverte. C'est une vrai beuverie, un vrai carnage.

             Ma bouteille de vodka à la main je m'approche du bord de l'eau, plus dans la  pénombre à l'abri des regards indiscrets je me couche sur le sable plus frais. J'ai tellement chaud qu'on pourrait cuir un steak sur mon ventre. Je retire mon t-shirt. Je prend de profondes inspirations, même les étoiles sont floues. J'oublie tout, lors de ces soirées rien n'est vrai, tout est fiction, rien ne dure, c'est qu'une nuit de débauche. C'est d'ailleurs lors d'une de ces même nuit que j'ai couché pour la première fois avec Alec, je n'avais jamais couché avec un garçon auparavant. Même si le reste de la soirée est assez vague je me souviens parfaitement de cette nuit, comme si je la vivais à nouveau. J'avais jamais pris autant de plaisir à faire l'amour. Alec n'est pas réellement mon meilleur ami, ce n'est pas non plus un ami comme les autres, c'est encore moins un amant, c'est particulier. Inexplicable.

             Alors que je me sens sombrer dans le sommeil je sens quelque chose me caresser le torse, j'ouvre les yeux lentement et croise le regard brillant des yeux bleus de Johana, la bouche légèrement entrouverte je me demande si elle a conscience de ce qu'elle fait.

 

- Dégages Johana, dis je au bout de force

- J'ai envie de toi Matt...Ca fait tellement longtemps.

- Je suis pas en état là, laisses moi tranquille.

- Je ferai tout le boulot si tu veux..., dit elle en passant sa langue sur ses lèvres

 

          Je repousse sa main brutalement, le regard mauvais.

 

- Putain Johana !

 

           Elle s'en va, vexée surement mais elle oubliera tout demain. Je referme les yeux profitant de la brise fraîche, le bruit devient lointain, les voix se taisent et seul le bruit de l'eau troublée par le vent m'entoure. A nouveau je sens une caresse sur mon torse, j'ouvre les yeux virulent prêt à bondir sur Johana quand soudainement des lèvres se plaquent contre les miennes me faisant taire. Une langue taquine force le passage et enroule sa comparse dans une danse endiablée, s'en est presque douloureux mais tellement excitant. J'ouvre les yeux et croise les prunelles fermées de Alec, ses cheveux corbeau en bataille, sa peau blanche. L'odeur de l'alcool, la douceur de sa langue me fait frémir.

            Il se détâche de moi reprenant son souffle, ses yeux sombres expriment une émotion étrange, peut être de la frustration ou le manque. Ses lèvres bougent mais je n'entends pas ce qu'il dit, ses sourcils se froncent alors, comme si il était en colère. Il n'y a plus de bruit autour de moi, l'alcool l'emporte.

 

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Inspirée pour cette histoire j'ai décidé de vous écrire la suite =) bisous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 30 avril 5 30 /04 /Avr 23:22

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Cela fait deux heures que j’écoute le discours du directeur sur la mission dont cette ancestrale école est chargée. Tous les ans, c’est le même discours, je le connais par cœur, après l’avoir entendu une dizaine de fois, à raison de deux fois par an pendant cinq ans.

 

J’avais mal aux jambes et mon organisme supportait mal notre semaine de beuverie. J’avais envie de dormir et de manger, si je pouvais faire les deux en même temps, ce serait encore mieux.

 

A côté de moi, Shin était toujours aussi calme mais je pouvais sentir, même à travers les barrières psychiques de l’école, son impatience. En jetant un œil derrière nous, je trouvai nos parents à l’exception de Karl, assis sur l’estrade d’honneur. Dire que tous les ans depuis dix ans, il devait y assister.

 

Il assistait également aux examens pratiques afin d’évaluer le niveau des étudiants et sélectionner ceux qui l’intéressaient. Il nous avait mis tellement la pression à Shin et moi que nous avions passé des nuits blanches à perfectionner nos techniques.

 

Je veux dire, tout le monde a la pression quand l’amiral en personne assiste à l’examen pour te juger mais pour Shin, c’était encore plus dur, sachant à quel point son intégration avait été difficile à cause de ceux qui le prenaient pour un fils à papa.

 

Le directeur conclut nos cinq années d’études éprouvantes en nous remerciant pour nous être montrés digne de leur enseignement. Shin me regarda en souriant bêtement mais je dois bien admettre que je lui rendais le même sourire. Nous nous serrâmes dans nos bras, fiers d’avoir réussi. Nous étions entrés à treize ans alors que nous étions tous juste des gamins, nous en sortons à dix-huit ans en homme fort et cultivé et avide d’en apprendre d’avantage.

 

Shin va entrer dans l’armée avec la grande ambition de prendre la place de son père et moi, je voulais devenir ambassadeur pour représenter notre nation à travers le monde..

 

Les parents serrent leurs enfants dans leurs bras tandis que Shin regarde anxieusement son père. Karl s’était montré très dur avec nous pendant notre scolarité, sûrement parce qu’il ne voulait pas que son fils se repose sur ses lauriers sous prétexte qu’il était le fils de l’amiral. Les deux hommes se jaugent mais Shin ne baisse pas les yeux puis Karl affiche un sourire et serre son fils dans ses bras dans une longue étreinte avant de m’ébouriffer les cheveux. La cérémonie se termine avec la remise de nos diplômes et nous allons fêter l’événement en famille.

 

Nos mères, toute excitée, se lancent dans une conversation dominée par des sons aigus tandis que Karl discute plus librement avec nous de ses impressions. Le repas fut agréable et nous finissons la soirée dans ma chambre. Shin s’allonge à côté de moi et vient quémander l’ouverture de mes lèvres. Joueur, je le laisse batailler jusqu’à ce qu’il renonce. Alors, il soulève mon tee-shirt et parcourt mon torse de baisers délicats et sensuels. Je frisonne, je ne peux pas rester indéfiniment insensible à ses charmes. Pour me venger, je me jette sur lui et l’assomme de chatouilles. Nous rions à gorge déployée avant de partager un baiser passionné.

 

Un repas en famille pour fêter ça, c’était bien beau mais rien ne valait une nuit endiablée avec son amant. Il met à califourchon sur moi et retire son tee-shirt avec une lenteur démesurément calculée. Je vais pour l’arracher mais il me repousse avec toute l’autorité de l’amiral. Je ne peux que déglutir en sentant mon érection devenir douloureuse. Ses mains caressent son propre torse en s’amusant à me délaisser pour son propre plaisir. Elles me narguent et je me fais violence pour ne pas utiliser mon pouvoir et l’immobiliser.

 

Lentement, ses mains viennent ensuite déboutonner mon pantalon avant de plonger brutalement sur moi. Je me cambre de plaisir, il accélère jusqu’à ce que je craque. Il lèche ma semence avec provocation, je n’en peux plus. Je me redresse vivement et inverse nos positions. Dans l’obscurité, ses yeux se confondent avec notre environnement mais je peux percevoir l’étincelle d’excitation qui fait battre la tempe de mon amant. Je le prépare doucement en lui susurrant des mots obscènes et en lui parsemant son corps de baisers. Lui non plus ne reste pas insensible. Mais maintenant, c’est moi qui l’ai en son pouvoir et je prends pour mon temps pour caresser la moindre parcelle de son corps sauf là où il en a le plus envie. Je souris quand je vois qu’il serre ses lèvres pour ne pas me supplier d’abréger.

 

Doucement, je prends possession de son corps tout en continuant à l’embrasser pour lui faire oublier la douleur. Je deviens de plus en plus enthousiaste, jusqu’à amener nos corps au plaisir suprême.

 

Alors je m’allonge contre lui mais cela ne m’étonne même pas de voir qu’il en réclame encore : mon corps non plus ne se lasse jamais du sien. Et de toute manière, lorsque je suis entre ses mains, mon corps ne répond plus de lui-même. Les premières fois où je me sentais m’abandonner comme ça à lui, j’avais eu peur de ne pas me contrôler, de ne pas contrôler cette espèce de bête qui dort en moi. Mais il ne s’agissait pas de combat ou de haine, ici, et pour moi, l’amour était un pouvoir bien plus puissant que la manipulation des corps.

 

Le lendemain, je me réveille agréablement en sentant l’odeur de Shin. Nous descendons tous les deux prendre le petit déjeuner et profiter de notre premier jour de vacances. L’année prochaine, Shin va intégrer l’armée et moi, je décrocherai un poste comme apprenti à l’administration avant de pouvoir entrer à l’ambassade. Nous n’aurons plus beaucoup d’occasions de nous voir.

 

Nous n’avons plus dix ans et pourtant, nos parents ne s’étonnent pas de nous voir descendre tous les deux après avoir dormi dans la même chambre. Je crois qu’ils trouvent ça aussi normal que nous. Nous avons grandi ensembles, Shin est mon meilleur ami.

 

Cependant, ce matin, leur visage est grave et ils n’essaient même pas de me cacher leurs pensées. Je manque de défaillir, j’attrape de justesse une chaise. Je veux croire que je me trompe mais je ne peux m’empêcher de serrer plus fort la main de mon amant.

 

- Les enfants, maintenant que vous avez réussi votre diplôme et que vous allez entrer dans la vie active, vous allez devoir vous unir.

Je sens Shin s’enflammer mais il ne comprend pas, les parents ne nous facilitent pas la tâche à rester aussi ambigus.

- L’Oracle a choisi ton épouse, Shin, annonce gravement Sheila.

- Qu… Quoi ? S’exclame-t-il, en me regardant sans comprendre.

Je ne peux que hausser les épaules et garder les yeux rivés sur le sol pour m’empêcher de tout casser. En cet instant, je pense que si je ne m’étais pas entraîner à garder mon sang froid, j’aurai explosé.

 

M’enlever Shin ? En y repensant, nous n’avions jamais parlé d’avenir, d’une relation tous les deux. Nous étions ensembles depuis notre plus tendre enfance, pour nous, c’était normal et tout ce que nous avions traversé n’avait fait que renforcer notre union.

 

Mais je sens aussi l’accablement de nos parents : c’est une décision de l’Oracle, ils n’ont pas le choix et ne peuvent que s’y résoudre. La colère de Karl résonne en moi, sa confrontation avec l’Oracle ne l’a pas laissé indemne. L’Oracle est le chef de la nation et on ne peut pas aller à l’encontre de sa décision. Et puis, ce sera une occasion unique pour Shin d’étudier sous la tutelle de l’Oracle lui-même. J’essaie de me convaincre que c’est une chance inouïe pour lui mais je n’y arrive pas. Et la lassitude de mes parents ne m’y aide pas.

 

- Non, il proteste. Je suis avec Lillyan.

- Shin, commence sa mère, vous êtes amis, vous êtes de très bons amis, vous n’allez cependant pas vous marier ensembles. Tu es le fils de l’Amiral, tu dois prendre tes responsabilités.

- Mais je n’ai jamais voulu être… Ce n’est pas parce que je suis le fils de l’Amiral qu’on va me dicter ma conduite.

- Shin, que ce soit le fils de l’amiral ou le fils d’un simple forgeron, les ordres de l’Oracle sont absolus, raisonne Karl.

Son ton dur et plein de tristesse nous frappe tous et coupe court à toute protestation.

 

Nos parents quittent la table pour nous laisser seuls. Je n’arrive pas à bouger, à formuler de pensées claires. Une chaleur se propage dans mon cœur lorsque Shin vient se serrer contre moi. Je réponds à son étreinte en pleurant silencieusement.

 

Nous passons la journée allongés sur la pelouse en fixant le ciel, comme toujours.

 

Je me couche tôt après le départ de Shin. Au lieu de fixer le ciel, je fixe le plafond. Un étrange vide s’est créé en moi et c’est douloureux. Quelques instants plus tard, ma mère vient me trouver dans mon lit et me caresse les cheveux. Elle ne parle pas, je ne parle pas mais elle essaie de me transmettre toute sa tendresse, la tendresse d’une mère. Je me retourner vers elle pour la serrer, à son tour, dans mes bras et je continue de pleurer silencieusement.

 

Deux jours plus tard, nous est présentée la fiancée de mon meilleur ami. Karl me jette un regard sévère et je sais qu’il surveille le moindre changement de comportement. Shin voulait que je sois là alors je suis venu. C’est la fille du roi du peuple de Pandore et je ne peux m’empêcher de penser que tout ceci n’est qu’une autre de leur manipulation dans le but de nous nuire.

 

Son regard mauve me trouble tant il semble doux, exempt de méchanceté. Le même regard tendre d’une mère, un regard sage. Je sens un peu de ma rancœur s’évanouir quand je me dis qu’au moins, elle n’a pas l’air d’être une fille capricieuse et égoïste. En plus, à bien y regarder, elle est plutôt jolie. Mais elle a un gros défaut : elle m’enlève mon meilleur ami.

 

La journée est longue, très longue et pourtant, je suis obligée d’être attentif et de faire abstraction de mes sentiments, faire abstraction de Shin. Je ne peux pas oublier que c’est une délégation royale, que la jeune fille en face de moi est une princesse. Outre les bonnes manières dont je dois faire étalage, je dois mettre en œuvre toutes les techniques de diplomatique que j’ai perfectionnées à l’école pour créer mon réseau social.

 

C’est toutefois beaucoup plus facile à dire qu’à faire et je ne me résous à échanger quelques mots avec la princesse qu’après une insistance visuelle lourde de l’amiral. Finalement, j’arrive même à nouer une conversation normale avec elle et ça me désespère au plus haut point.

 

J’aimerai bien discuter avec Shin et lui faire part de mes impressions mais c’est inconvenant. Je ne peux pas le prendre à part alors que sa fiancée est là. Une fois dans mon lit, je tends mon esprit vers Shin pour chercher son réconfort avant de me rendre compte que j’ai affaire à d’autres manipulateurs du corps.

 

D’ailleurs, je dois avouer que j’ai énormément envie d’en apprendre plus sur eux, rencontrer enfin d’autres pairs m’excite énormément mais j’aurai préféré que les circonstances soient autres.

 

Je suis réveillé par d’étranges picotements le long de la colonne vertébrale et mets un certain temps avant de me reconnecter avec la réalité. Quelqu’un cherche à fouiller mon esprit sans grande délicatesse. Je repousse violemment l’assaillant qui repart sans demander son reste. La désagréable sensation d’avoir été violé psychiquement ne s’évapore pas aussi vite.

 

Je contacte les Voyageuses qui me répondent avec enthousiasme avant d’accéder à leur demande.

« C’est clair qu’il possède le don de télépathie, après de là, à affirmer que c’est un manipulateur de corps » « Allons, la télépathie en est une caractéristique principale. Qu’est-ce qu’un manipulateur de corps fait à Agora ? » « Je ne sais pas, surtout que c’est non seulement un Agorien de pure souche mais en plus le fils de l’un des hommes les plus puissants de la nation. J’ai eu le temps de vérifier avant qu’il ne me rejette » « tu n’as pas été très discret, s’il t’a senti, il pourra te reconnaître quand il te verra or, il ne faut pas que l’on découvre ta véritable nature » « Non, c’est bon, j’ai dissimulé mes empreintes, nous sommes en sécurité » « tu crois qu’ils connaissent ses véritables pouvoirs ? » « Seulement sa famille et la famille de l’amiral, l’Oracle lui-même l’ignore » « C’est une sage décision, ce pouvoir n’est pas très apprécié par ici et c’est même étonnant qu’il ait été gardé secret autant de temps ».

 

Ils continuèrent à deviser sur moi sans que leur conversation ne soit offensive ni agressive.

 

Le lendemain, j’ai été épargné de la visite touristique diplomatique de la ville. Je me rendis dans la forêt pour remercier les Voyageuses et m’évader un peu. Alors que j’étais allongé sur l’herbe douce, un effroyable hurlement mental a résonné en moi. Je me redresse en sursaut et appelle Anemos en catastrophe pour qu’il m’emmène là où était Shin. 

 

En arrivant en ville, le spectacle était saisissant : non seulement tous les membres de la délégation royale et des citoyens agoriens étaient à terre mais, comme si cen’était pas assez, la princesse était malmenée par le bras puissant de Shin. Immédiatement, je sus que quelque chose n’était pas normal : il avait retiré son bandeau en plein jour et son regard noir était plus saisissant que jamais dans cette éclatante luminosité.

 

Je sondai son esprit et rencontrai un esprit parasite, un esprit humain parasite qui manipulait le corps de mon meilleur ami. Un manipulateur d’âme. Un manipulateur d’âme du peuple Maru, ceux-là même qui nous avait attaqués six ans plus tôt, s’était dissimulé dans le cortège royal mais aux yeux de tous, c’était le fils de l’amiral qui avait massacré l’escorte et qui s’en prenait à la princesse. L’incident diplomatique n’était pas loin.

 

Où était Karl dans un moment pareil ? Je commence à paniquer, ne pouvant croire une seule seconde qu’il avait succombé avant de me rappeler que l’amiral était en réunion avec l’Oracle. Ils avaient vraiment choisi leur jour pour attaquer.

 

Une colère noire s’empare de moi en constatant l’ampleur des dégâts. Mon cœur gronde et hurle à l’injustice mais ma tête me crie de garder mon sang froid. Je n’avais pas passé autant de temps à m’entraîner pour retomber enfance et écouter mes plus bas instincts. De plus, si je libère mon pouvoir, les gens sauront que je suis un manipulateur de corps et toute la faute sera rejetée sur moi. Mais si ça pouvait sauver Shin ?

 

Je n’ai pas le temps de me poser des questions que l’amiral surgit derrière son fils, l’Oracle sur les talons. Shin s’écroule instantanément, je me précipite sur lui et m’aperçois qu’il respire difficilement. En partant, le manipulateur d’âme a brouillé son empreinte en usant d’une caractéristique corporelle, en modifiant le circuit sanguin de mon ami.

 

- Karl, il va mourir ! Je panique.

- Quoi ?

- Son sang ne circule pas normalement, son circuit veineux a été modifié !

- Fais quelque chose !

- Je ne peux pas, c’est hors de ma portée !

- Tu peux soulever une armée de zombies et manipuler mon corps mais tu ne peux pas sauver ton meilleur ami ?! Panique-t-il.

- Poussez-vous ! Intervient alors un membre de l’escorte royale en clopinant dangereusement. Je vais le guérir.

 

Le silence de la chambre est frappant par rapport au vacarme assourdissant qui règne à l’extérieur dans la ville. Des gens crient, les blessés geignent, pleurent ou demeurent silencieux, les pas martèlent les pavés des marches.

 

Le sauveur de Shin m’a dit de bien surveiller son pouls et de lui faire boire régulièrement de l’eau. Ce devrait être sa fiancée à son chevet mais elle n’est pas en meilleur état que lui. Mais qui est mieux placé que moi pour aider Shin à lutter contre la mort ?

 

Dans la salle à côté se joue un autre sort. Le mien.

 

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La fondre semble s'abattre sur eux les pauvres ! D'abord le mariage puis la révélation du pouvoir de Lillyan...

Ca va être dur...

Comment vont ils s'en sortir ?

Bisous et merci à toutes !!

 

ps : avec un lillyan en image =)

Par Danouch - Publié dans : Agora
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Dimanche 25 avril 7 25 /04 /Avr 23:57

Miyavi_by_Hirono.jpg

 

           La couverture enroulée entre les jambes de Kendrian, le corps dénudé de Milan prenant toute la place du petit lit une place, des volets ouvert laissant rentrer toute la violence de la lumière du jour mais il en faudra plus pour réveiller quelqu’un comme Kendrian. Il peut se passer une guerre qu’il ne gémirait même pas.

           C’était sans compter les taquineries de Milan, effleurant ses lèvres avec son index, le faisant frémir et s’agiter. Il s’attaque ensuite aux oreilles, qu’il titille avec malice pendant que le plus jeune remonte les épaules pour cacher son oreille torturé. Une main plongeante, passant sur son torse chaud descendant jusqu’à l’entrer de son slip, Milan arque un sourire sournois et passe sensuellement sa main sur la bosse plus qu’évidente. Le souffle chaud du brun de le creux du cou de Kendrian, il s’approche du lobe qu’il mordille délicatement.

            Une furieuse envie de lui hurler dessus gronde dans la poitrine de Kendrian, une envie presque meurtrière de se redresser et le frapper avec frénésie la tête avec son coussin jusqu’à ce qu’il le supplie d’arrêter. Il n’en fera rien cependant, peut être parce qu’il n’a pas envie de se réveiller, il a bien trop peur…Trop peur que tout s’arrête.

 

- J’ai envie de toi…, susurre Milan

- J’ai envie de dormir. Répond Kendrian

 

             Ca aurait dut le refroidir mais au lieu de ça, Milan revient à l’assaut en faisant glisser le sous-vêtement de Kendrian le long de ses jambes. Les caresses deviennent plus pousser et Kendrian ne peut pas s’empêcher de prendre beaucoup de plaisir à se faire désirer. Il se mord la lèvre inférieur pour ne pas laisser échapper un gémissement de plaisir. Content d’avoir réussi à le faire céder Milan le retourne face à lui et se positionne au dessus de lui le regard charbonneux et débordant d’envie. Il remonte la couverture au dessus de sa tête et vient chatouiller l’intimité tendue de Kendrian qui s’agrippe au drap alors qu’une bouche chaude et humide s’enroule autour de son sexe.

             Un cri étouffé, Milan fait de léger vas et viens s’attardant sur le gland comme si il s’agissait d’une gourmandise. De long coup de langue, le bruit sucions étouffé par la couverture. Un tel réveil ça ne se refuse pas songe alors Kendrian.

             Quelques minutes plus tard, l’effervescence de Kendrian se déverse sur les lèvres pulpeuses de Milan qui vient partager le fruit de son plaisir dans un baiser torride.

 

- Je croyais que tu voulais dormir, se moque Milan

 

             Kendrian lui lance un coussin en pleine de tête ce qui vaut à Milan une petit rire moqueur. C’est une douce mélodie dans les oreilles de Kendrian, rares étaient les fois où il le voyait rire avec sincérité, même si au fond il riait bien plus que lui.

 

- Quelle heure il est ? Demande Kendrian

- Un peu plus de neuf heures.

- Il faut que j’aille bosser. Dit il en sautant hors du lit

 

             Un léger pincement au cœur fait tomber le sourire de Milan, ils s’étaient à peine retrouvés et déjà il avait l’impression de le perdre. Kendrian reboutonne son jean et enfile son t-shirt, il se retourne les cheveux en batail.

Tous deux se regardent intrigués, tant de question et de non-dit. Kendrian aimerait l’embrasser, un baiser simple et chaste, le genre de baiser qu’on fait à celui qu’on aime avant de partir travailler, un baiser qui ne ressemble pas à un dernier baiser mais qui présage encore une longue suite. En a-t-il le droit ? Même si ils le désire autant l’un que l’autre.

 

- Tu vas être en retard…, souffle Milan

Il dévie le regard brusquement.

- Hum.

 

             Le temps s’écoule si lentement, Kendrian s’approche alors doucement et se penche quelque peu hésitant pour écraser ses lèvres sur celles de Milan. Il ferme les yeux, prêt à recevoir le doux baiser de son amant, les mains tremblantes malgré lui. Kendrian le remarque et déglutit, la boule au ventre. Pourquoi est-ce que cette histoire à peine commencée a des airs de tragédie ?

            Sans attendre une seconde de plus Kendrian embrasse Milan avec force, il ferme si fort les yeux que ça lui fait mal, il n’aimerait jamais se séparer de ces petites parcelles de peau. Lentement les mains de Milan remontent jusqu’aux joues de Kendrian.

 

- Tu pleures…, lui murmure Milan

 

          Kendrian écarquille les yeux et remarque ses joues déjà ruisselantes, ses fines gouttes salés saillantes sur son visage.

 

- Je…dois y aller.

Milan acquiesce.

 

            Il s’empresse de sortir, dévale les escaliers s’assurant de ne pas rencontrer la mère de Milan ou encore pire, son père. Il ferme la porte derrière lui et cours jusqu’au prochain arrêt de bus. Il est neuf heure et quart, absolument pas prêt pour travailler, absolument pas prêt pour rien d’ailleurs.

           Le visage encore un peu humide il s’essuie rapidement les yeux et monte de le bus. Le chemin ne lui a jamais semblé aussi court, les pensées toutes dirigées vers une seule personne il n’a pas fait attention à l’arrêt. Il descend comme un automate au centre ville et marche jusqu’au restaurant grouillant déjà de monde pour le petit déjeuner.

Il ne salue pas Warren derrière le bar qui le suit du regard, il s’habille de ses effets et revient dans la salle. Il s’assoit lourdement sur l’un des tabourets au bar, cache son visage dans ses mains ne réalisant toujours pas ce qui lui arrivait.

 

- Un café ? Demande Warren

- S’il te plaît.

- Pourquoi t’es venu bosser ? Il lui demande. La patronne nous a expliqué pour ta mère…Tu devrais rentrer sérieusement Kendri. T’as une sale mine.

Warren lui pose le café sous le nez.

- Je l’avais oublié elle…, avoue Kendrian

Warren ne soulève pas la remarque, ce n’est pas son genre de se mêler de la vie des autres.

- KENDRIAN ! Hurle la bosse en le voyant assit au bar

 

              En vrai dictatrice elle s’approche, crachant des flammes par le nez et lui pose une feuille sous le nez. Kendrian croit d’abord à un revoie puis il remarque le mot « congé » au dessus.

 

- Casses toi d’ici vite fait ! Je veux pas te revoir avant une semaine !

- Je suis capable de bossé chef…

- Fermes la. Je t’ai demandé ton avis ? Ca me fait mal de te dire ça mais si je te garde c’est parce que tu travailles bien ! J’ai pas besoin d’une loque comme serveur. Tu dégages et tu vas te reposer.

 

             Elle s’en va sans attendre une réponse, son calepin sous les bras, l’œil torve sur chacun des serveurs dans la salle tous dressés comme des soldats.

             Kendrian finit son café et retourne chercher ses affaires pour rejoindre son appartement. Il salue Warren et ouvre la porte du restaurant. Avec tout ce qui c’était passé avec Milan il en avait oublié sa mère. Etrangement ça ne le laisse pas indifférent, une sorte d’étaux se referme sur sa poitrine et le compresse, sa mère est morte hier. C’est une journée bien sombre alors qu’il a eut ce qu’il avait toujours désiré ! Sa mère avait enfin quitté sa vie pour de bon et Milan lui tombait dans les bras. Il lui avait avoué son amour.

               Toute cette incertitude sur son futur avec le beau brun le déprime, cette étrange sentiment qui lui coupe la voix lorsqu’il pense au visage de sa défunte mère, tout ça le déprime. Il se surprend à vouloir plus, plus qu’un je t’aime il veut vivre cet amour car sinon ça n’a aucun sens de s’aimer. Il se surprend à n’être pas aussi heureux en pensant que sa mère a quitter cette terre. Il s’en veut au fond, il n’ a jamais été là…Et si il lui avait simplement demandé « Ca va ? » ?

 

- Je savais que tu serai là.

Kendrian redresse la tête.

 

            Au milieu d’un parc, assit sur son banc habituel, devant lui Stan appuyé sur le réverbère une cigarette dans la bouche, le piercing sur sa lèvre relié à son oreille par une chaine.

 

- J’ai voulu te réveiller en fanfare ce matin. Ma surprise est tombée l’eau quand Eileen m’a dit que tu n’étais pas là. Elle m’a dit pour vous aussi, j’avoue être vexé. Je pensais que tu m’en aurais parlé.

Kendrian reste silencieux, il plonge son visage dans ses mains.

- Mais t’es pas comme ça, soupire Stan, toi tu n’aimes pas te confier…Je me réconforte en me disant que tu ne te confie à personne et que je suis pas le seul à souffrir de ton indifférence, ironise Stan

 

          Stan voulait le faire sourire un peu mais Kendrian garde son regard morose. Il s’assoit à ses côtés et écrase sa cigarette sur l’herbe fraîche.

 

- Ca c’est mal passé avec Milan ?

- Non.

- Vous sortez ensemble ? S’écrie Stan

- Je ne sais pas. Je pense…Normalement.

- Ca veut dire quoi ça ? Il n’est pas sûr ?

- C’est compliqué Stan.

- Expliques alors…

- Il s’assume pas devant ses parents et puis il y a Eileen qui dit rien pour l’instant mais je sais qu’elle souffre ! Je sais bien comme elle souffre et je veux pas qui lui arrive la même chose que ma mère ! Je l’ai abandonné ! Je lui ai menti ! Elle m’aimait plus que tout et moi je lui plante un couteau dans le dos. Je suis pas mieux que mon père, je suis pas mieux que mon père…

- Tu parles de Eileen ou de ta mère là ?

 

            Kendrian ne sait pas quoi répondre, il parlait d’Eileen mais maintenant il n’en était plus sûr. Ce n’était peut être que des détails comparer à ce qui ce cache au fond de lui, à ce sentiment qu’il n’arrive pas à définir qui l’étouffe à chaque fois qu’il pense à sa mère.

 

- Ecoutes moi bien Kendrian parce que je ne le répèterai pas. Eileen est quelqu’un de très fort, elle s’en sortira crois moi ! Je l’ai vu ce matin, j’ai bien senti son malaise mais elle n’était pas stupide. Elle savait, elle s’était préparée et surtout elle ne t’en veut pas. Et pour Milan réjouis toi ! Il t’a enfin avoué ses sentiments. Tu ne peux pas lui en vouloir d’avoir peur de la réaction de ses parents…Je sais ce que je dis. Laisses lui du temps. Pour ta mère il serai peut être temps d’ouvrir les yeux…

 

               Ouvrir les yeux sur quoi ? Sa mère était un déchet social, c’était une loque humaine qui a vendue son âme, elle a préféré l’alcool à sa famille, à son fils. Elle a préféré boire jusqu’à en déborder plutôt que d’arrêter pour sauver ce qui restait. Il n’avait même pas l’âge pour comprendre alors comment pourrait-t-il ressentir quoi que ce soit pour elle ? Si ce n’est le soulagement qu’elle se soit enfin barrée ! Pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas à ressentir ce putain de soulagement !?

              Stan sort son paquet de cigarette et constate qu’il est vide. La poisse…

 

- Lèves ton cul Kendri il me faut un paquet de clope.

Kendrian revient à lui.

 

             Ils partent tous les deux jusqu’au bureau de tabac le plus proche, presque avec enthousiasme Stan donne l’argent au vendeur et sort sa énième cigarette de la journée.

 

- Comment tu vas faire pour l’enterrement ?

- Je vais l’incinéré et la jeter dans un bidon de vin. Je crois que c’est ce qu’elle aurait voulu…

- Putain Kendri t’es pas croyable, sourit malgré lui Stan

- Je t’avoue que si je pouvais la laisser à la morgue ça m’arrangerait…

- Arrêtes tes conneries. On va faire ça ensemble. Tu vois Milan ce soir ?

- J’aimerai bien…

- Dis lui de venir chez Hugo ce soir, on se fait une fête en l’honneur de ta mère, lui dit Stan en riant

- Des fois j’ai envie folle de te frapper Stan…

- Roh mais rigoles un peu ! Appelles le quand même ça te coûte rien.

- Hum.

 

            Kendrian et Stan finissent par décider de rendre une petite visite à Coralie et Danouch, elles leur sautent presque dessus et comme toujours Kendrian n’a pas été gracié de son habituellement bouquin sur la tête. Danouch se fait alors assaillir des hurlements de jalousie de Stan qui n’a jamais eut de coup sur la tête. Même si elle gueule comme une folle pour que Stan arrête de crier, Kendrian sait bien qu’au fond ces deux là s’adorent, ils se chamaillent sans cesse. Un chien et un chat. Coralie toujours aussi souriante apporte le thé à la menthe de monsieur en s’amusant de voir son petit groupe d’amis aussi joyeux. Kendrian doit bien avouer qu’il aime cette ambiance.

 

- On se fait un ciné ce soir ? Propose Coralie

- Pourquoi pas. Je vais voir avec Hugo.

- Et toi ? Tu viens avec Eileen ? Demande Coralie

Kendrian devient brusquement muet et avale son thé dans un silence mortuaire.

- Il est plus avec Eileen. Annonce Stan

- Enfin, complète Danouch

- Pourquoi ? Demande Coralie

- Il en aime un autre.

- Ah…HEIN ? Un autre ? UN autre ? S’exclame Danouch

- Qui c’est ? Demande curieusement Coralie

- Milan.

- HEIN ?

- C’est vrai qu’il est beau…

 

              Kendrian pose brutalement la tasse sur la table ce qui fait taire tout le monde, ils le regardent tous d’abord intrigués puis embêtés. Ils s’était un peu emballé quand même et Stan avait osé déballer sa vie sans lui demander son avis.

 

- Et après tu te demandes pourquoi je ne me confie pas, murmure Kendrian

- On est entre nous Kendri prends pas la mouche. Et puis après tout tu pourra emmener Milan ce soir.

- Une autre fois. Je vais rentrer.

- Je viens avec toi. Salut les filles !

Stan écrase rapidement sa cigarette et rattrape Kendrian qui avançait presque aux pas de course.

- Hé je suis désolé si ça t’as gêné mais, je leur dis tout à elles. Je pensais pas que c’était un secret.

- Rien n’a encore commencé et toi tu veux déjà le crier sur tous les toits !

- Et alors de quoi t’as peur ? A un moment donné faut se lancer sinon ça ne sert à rien !

- J’avais peut être pas envie d’en parler tout simplement !

- Attends là je te comprends pas, tu veux vivre ton amour mais tu veux pas le dire à tes amis ?

- Le dire c’est une chose ! Devenir un sujet de conversion s’en est une autre !

- Mais bordel Kendri ! Tu oses ensuite dire que c’est Milan qui ne s’assume pas.

- C’est pas une raison pour débattre sur ma vie amoureuse.

Stan arrête la course Kendrian pour le faire se retourner.

- Qu’est-ce que tu crois Kendrian ? Que Milan va s’envoler sur un coup de tête ? Ca ne se passe que dans les filmes ça ! Il t’as déclaré son amour c’est pas pour te planter un couteau dans le dos ! Fais un peu confiance à ceux qui sont autour de toi et arrêtes de te prendre la tête. Rigoles, souris ! Profites des petites instants de plaisir bordel ! Je te jure tu me les gonfles Kendri à toujours pleurer dans ton coin ! Reposes toi sur nous un peu. Ca peut te réussir après tout…

 

            Un ange passe, le regard de Kendrian attentif, perdu, prêt à sombrer dans une millier de question. Sa folie allait l’enterrer, ses peurs, ses déceptions passées prenaient le dessus et il n’avait plus confiance en sa bonne étoile. Méfiant de tout ce qui pouvait lui arriver de bien il se méfiait même de ceux qui tentaient de le faire sourire. Il avait besoin de se reposer, il avait besoin de son congé, il fallait qu’il lâche son sac de brique sur les épaules de quelqu’un d’autre…Brusquement il se laisse tomber dans les bras de Stan. Il a besoin de se laisser porter…juste un peu.

 

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Voilà une suite de la dernière j'espère que ca va vous plaire, le prochaine chapitre sera un peu plus consacré au couple je vous le promet :D

 

Bisous

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 23 avril 5 23 /04 /Avr 00:08

               Et si c'était moi dans cet hôpital est-ce que je me sentirai mieux ? Si j'avais été là quand il a décidé de mettre fin à sa vie j'aurai put l'en empêcher. Cette présence nuisible qu'est la culpabilité ronge votre estomac doucement comme un million de petits vers, je n'entends même plus les questions qu'elle me pose.

- Qu'est-ce que vous avez ressentit lorsque vous avez découvert votre frère ? Elle me demande
Je plante mes yeux ocres dans les siens, elle frissonne et griffone quelque chose dans son calpin.
- De l'excitation. Dis je du bout des lèvres

             Elle bloque un instant avant de reprendre ce qu'elle écrivait avec sérieux, serrée dans tailleur de grande marque, les cheveux tirés dans une queue de cheval longue et pendante dans son siège en cuir rouge, la bouche pincée dessinée par un rouge à lèvre vif et tape à l'oeil. L'indifférence dans le regard, elle fait son travail et uniquement son travail, une approche presque mecanique, une méthode scientifique basée sur des propriétés qu'elle a appris par coeur et qu'elle répète à longueur de journée. 
              Elle appuie son calpin sur ses jambes croisés et s'approche un peu plus de moi, le décolleté plongeant offert presque  sous mes yeux, comment ne pas y prêter attention. Une provocatrice dans l'âme qui joue les saintes.

- De l'excitation ? Elle me redemande
J'affirme du regard.
- Qu'est-ce qui vous a excité ?
- Le sang. Je répond du tac au tac

               Je reste sérieux, impassible, elle pense que je me moque d'elle mais mon expression lui fait froid dans le dos. Je sens d'ici les sueures froides descendre le long de sa colonne jusqu'à la chute des reins.

- Quelle est la première chose auquelle vous avez pensé en voyant votre frère ainsi ?
- Je ne pensais à rien.
- Vous étiez seulement excité par la vue du sang ?
Je l'observe longuement, destabilisé elle détourne le regard. 

             Elle déglutit, j'ai presque envie de sourire, c'est si facile de manipuler tous ses imbéciles qui croient tout savoir sur vous sous prétexte qu'ils ont lu Freud et appris par coeur ce qu'on leur a gentiment enseigné. Je prend un air plus rêveur, plus évasif, plus humain.

- Parfois j'imagine les gens que je vois mourir sous mes yeux...J'imagine que je plante avec délicatesse la lame d'un couteau dans le ventre d'une belle femme, je tourne la lame profitant du son agréable que fait la chair lorsqu'elle se déchire et je regarde la cascade de sang s'écoulée sur la peau blanche et pure d'une vierge...
- Ca suffit pour aujourd'hui ! Dit elle rapidement

              Je me lève avec le sourire, je récupère mon sac à côté du siège et ferme la porte en mimant un baiser. Alec m'attend assis à même le sol une canette de coca à la main.

- Alors ?
- Je suis un meurtrier en série.

             Il arque un sourire et secoue la tête me traitant de malade intérieurement, je l'aide à se relever et nous repartons dans la cohu des élèves au milieu de la cour. Ce qu'on pourrait appeler une "bande" nous attendait impatiement devant le grillage, ils rient tous lorsque je leur explique que ça a été un jeu d'enfant de la rendre folle. Ils éclatent de rire fascinés par ma facilité à destabiliser les gens. Eux même ne savent pas tellement lorsque je suis réellement sérieux, je ne le sais pas moi même.  
            
- Ce soir on se rejoint à la Plage ?

             Je les salus avant de partir, le sac à dos sur les épaules en compagnie d'Alec. Il sort un join qu'il me tend après l'avoir allumé. Une fois arrivé devant chez moi il me tire violement par le cou et engouffre sa langue dans ma bouche comme une anguille. Le baiser est sauvage et brutal, nos langues s'entremêlent avec sensualité et vulgarité. J'ai presque envie de lui déchirer ses vêtements en pleine rue et de le sauter sur le bîtume mais je suis déjà en retard. Je me détache de lui avec force, pas décidé à vouloir me lâcher, il reste un instant à me fixer comme si j'étais un plat suculant.

- Appelles moi quand tu seras rentré. Il me dit avant de partir

             Je regarde sa silouhète s'effacer dans l'horizon, les cheveux très court et noir, le teint blanc comme le crépis de ma baraque, des yeux marrons pour combler le tout. Il n'a rien d'un sexe symbole mais il dégage une attraction presque agressive, son air négligé et inaccessible, sa veste déchiré et racomoder, ses jeans larges délavés, ses t-shirt moulant son corps fin. Il n'a rien à dire, c'est tout sauf un saint. 
             C'est un peu la cas de toute ma bande d'ailleurs, des loubards, des drogués, des fétards, anti-conformistes. Rien que des déchets mais tellement plus intéressant. Je ne me sens dans mon élement lorsque je suis avec une petite partie d'entre eux. Loin des problèmes de la vie quotidienne. 
              J'ouvre la porte de ma grande maison de banlieue, Diesel, le berger allemand me saute dessus toute excitée. Je lui frotte les oreilles avant de jeter mon sac au pied des escaliers. J'arrive dans le salon, le papier paint est déchiré et une dizaine de papier paint orne la table, ma mère refait la décoration.
              Escarpin Prada, tenue Gucci, coiffure John Frieda (Par lui même). De ses lèvres gonflés à la graisse de phoque elle dépose un baiser brillant et bruyant sur ma joue gauche. Elle hésite encore sur ses papiers paint. Je prends une pomme avant de monter dans ma chambre pour me changer.

- Dépêches toi mon chéri, il faut aller chercher Angelo. Dit elle en s'armant de son sac à main Louis Vuitton

                J'ouvre la porte de mon sanctuaire et jette mon t-shirt clouté dans un coin pour mettre un pull un peu plus conventionnel. En revanche je garde ma veste avec le symbole de RATM dans le dos. Je monte dans la Porsh Cayen de ma mère en attendant qu'elle finisse de se parfumer.
               C'est mon quotidien à moi depuis deux semaines, je vais rendre visite à mon frère à l'hôpital qui a tenté de se suicidé. Avec une vie pareille je le comprends le pauvre. Ai je de la compassion pour lui ? Pas vraiment...C'est bien plus que ça.
              Dans ce monde de fric et d'aparence la seule chose qui me rendait heureux lorsque je rentrais chez moi, c'était de voir mon frère, ma mère ne nous regarde même plus, je ne vois pas tellement mon père encore heureux que je n'ai pas oublié son nom. (Ne riez pas, ça m'est arrivé lorsque j'avais six ans). Moi, ça me convient, je n'ai pas mes parents dans mes pattes et je vis très bien, ni en manque d'amour, ni d'attention car je n'en vois pas l'utilité. Etre invisible ne me dérange pas, beaucoup de mes potes me plaignent, je ne vois pas pourquoi. En fait je n'avais jamais réellement remarquer que cette situation n'était pas normale, n'était pas vivable, au fond celui qui l'a compris le plus vite c'est mon frère...Il a commencé à rêver d'une famille comme on voit dans les film et il est tombé dans une dépression silencieuse avant de décider de mourir. Mais le plus dur à accepter pour moi, c'est qu'au fond que je n'avais rien remarqué...Je prétendais l'aimer mais, tout comme mes parents, je ne le regardais plus depuis longtemps. 
              C'est ce genre de vérité qui vous ouvre les yeux sur la vie complètement ennuyeuse que vous vivez, une vie programmé sans émotion, sans action, sans geste, juste des mots préenregistrés, juste une reproduction de ce qu'on lit dans les livres. Une méthode scientifique apprise par coeur. Et là, vient la honte, en acceptant cette vie je suis devenu comme eux. Un simple pion en laissant mon frère seul au milieu de cet enfer qu'il vivait jour après jour. 

                L'arrêt de la voiture me fait sortir de mes pensées, je suis ma mère jusqu'à la chambre d'Angelo, il s'amuse avec une petite voiture sur son plateau. Ma mère rentre la première et l'embrasse il la regarde avec indifférence, à mon tour je vais lui ébouriffer les cheveux et m'adresse un sourire jusqu'aux oreilles. 

- Comment ça va Angelo ? Je lui demande
- Bien bien ! Regarde ! C'est une...Ferrari !! Qu'il s'écrire en me tendant la voiture en métal
- Oui, une F40.
- F...F40 ! 

                Ses yeux dorés me détendent automatiquement, je me sens mollir rien que de le regarder, je perds toute arrogance, toute fierté, tout ce qui fait de moi un mauvais garçon. Angelo est mon unique frère. 

- Matt ! Matt ! 
- Je suis là Angelo. 
- Qu'à dit le médecin ? Demande ma mère à une infirmière
- Il est stable vous pouvez le récupérer aujourd'hui. 
- Bien. Et où est le docteur Harry ? 
- Dans son bureau. 
- Très bien. Matteus je vais voir le docteur j'en ai pas pour longtemps je reviens, dit elle en vérifiant son maquillage dans la vitrine

               J'espère qu'il va prendre son pied au moins. Je repose à nouveau le regard sur Angelo, je prend une autre petite voiture et joue avec lui ce qui le fait rire aux éclats. Il sourit et c'est le plus important. 

- Je suis désolé Angelo...De ne pas avoir remarqué que tu n'allais pas bien, dis je tout bas
- Matt ! Matt ! T'as une ...une Carrera ! 
- Non c'est une Audi celle là. 
- Audi ? 
- Oui Audi Cc. 
- CC ! CC ! CC ! 

                 Ses petits yeux, son front applatit, ses petites lèvres. Si j'avais été celui qui n'allait pas bien, serai je aussi émotif que lui ? 

- Vous êtes des faux jumaux ? Me demande l'infirmière
- Oui. Je lui réponds naturellement
- Ca doit être dur de voir que son frère est le seul à être atteint du syndrome de Down. 
Je ne réponds pas. 

              Le syndrome de Down, aussi appelé trisomie 21, est une maladie chromosomique congénitale provoquée par la présence d'un chromosome surnuméraire pour la 21e paire. Ses signes cliniques sont très nets, on observe un retard cognitif, associé à des modifications morphologiques particulières. Mais un enfant atteint vous donnera plus d'amour que n'importe lequel...

 

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Je voulais pas la publier mais finalement j'aime bien ce début d'histoire =)

Prologue du Down Syndrome qui ne viendra que bien prochainement je voulais juste vous donnez un petit aperçu =)
 


  




Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 22 avril 4 22 /04 /Avr 23:46

La tension, c’est la même que la dernière, cette aura meurtrière et étouffante juste derrière moi. Sans me soucier de mon père qui s’était figé en même temps que moi, je me retourne brusquement. Le corps de Lillyan était en train de trembler, cette aura dansante était à nouveau là. Je fronce les sourcils, il est toujours conscient, il regarde ses mains comme s’il les voyait pour la première fois. La bouche entrouverte il n’arrive pratiquement pas à parler. Lillyan…

 

- Ne t’approches pas de lui Shin, nous devons d’abord voir. M’ordonna mon père de sa voix d’Amiral

- Je…, murmure Lillyan, je me sens bizarre j’ai l’impression que mon corps brûle, je peux entendre mon cœur comme un tambour proche de mon oreille, je peux suivre le flux de l’air dans ma gorge…

Je serre les poings et les dents. Il a peur, je le vois. Il a peur.

- Ce sentiment de frustration, comme un barrage que je…que je ne peux pas…briser !

 

Il ferme le poings si fortement que son bras tremble de contraction.

Brusquement, il tombe sur ses genoux, les mains plaquées sur sa tête, il serre si fortement les dents pour s’empêcher de crier ou de libérer cette affreux pouvoir que j’en ai mal pour lui. C’est insoutenable, je sens mes ongles se planter dans mes chairs tant je souffre. Comment peuvent-ils restés si impassibles ? Comment peuvent-ils ne pas mettre fin à ce carnage ?

 

- Ça suffit, je chuchote, je peux pas papa…JE PEUX PAS REGARDER CA ! Je hurle

- Alors forces-toi, pour Lillyan, pour qu’il apprenne à ne plus avoir peur…, il me murmure, regarde Zenon…Regardes le visage de Zenon voyant son propre fils dans cet état. Que crois tu que ça lui fait ? Il a mal autant que toi, si ce n’est plus…Forces toi. Forge ta patience, mon fils.

Lillyan…Pardonnes moi. Je fais ça pour toi.

 

Je soulève un morceau de roche du sol, la terre tremble sous ma colère, je sens l’étonnement de mon père. J’ouvre les yeux, je prends de l’élan avant d’envoyer cette boule destructrice en direction de Lillyan. C’est alors que sans que je ne le comprenne, j’ai senti un vent sifflé derrière mes oreilles, mon père s’était déplacé à une vitesse impressionnante en me rasant de près, je reste perplexe. D’un coup d’épée, il fend la roche en deux parties qui tombent bruyamment sur le sol.

 

Je vois mon père essoufflé, il a les yeux écarquillés. Je ne comprends pas. Pourquoi ?

 

- Je…Je n’arrive plus à contrôler mon corps.

 

QUOI ?! Derrière lui, Lillyan se lève, le visage caché par ses cheveux, son aura ne fait que s’intensifier, il lève la main en direction de mon père et bouge ses doigts. Le corps de mon père gesticule de manière étrange, il brandit son arme face à moi. Il a une position d’attaque mais son expression ne correspond pas à un guerrier, il est plutôt effrayé.

Maître Zenon reste bouche bée, la situation devient dangereuse, même démesurée ! Lillyan contrôle mon père comme une vulgaire marionnette contre moi.

 

- Je ne pourrai pas arrêter Lillyan et mon père à la fois ! Je suis foutu !

 

Ça ne devait pas se passer comme ça. L’esprit du pouvoir de Lillyan semble totalement le posséder, je ne ressens même pas la présence de mon ami tellement cette aura puissante me coupe toute sensation. Que dois-je faire ?

 

- ZENON ! Hurle mon père. Je ne peux pas aller contre cette volonté, tu dois aider Shinrei !

 

Sans plus attendre, Zenon est à mes côtés, il sort une épée scintillante de son fourreau avec une telle grâce que je me sens beaucoup plus en sécurité. La situation cependant ne semble toujours pas en notre faveur, je ne sais pas vraiment ce que je dois faire pour arrêter Lillyan. La dernière fois, cela s’était passé d’un seul coup, sans que je réfléchisse, là, je suis pleinement maître de mes capacité sans qu’une émotion en dépasse une autre. Je dois me ressaisir…Je dois me ressaisir !

Brusquement mon père se lance à notre attaque, il fronce les sourcils, ses mouvements ne sont pas les même que lorsqu’il combat de sa propre volonté. Maître Zenon va immédiatement à sa rencontre. Le combat est inégal, maître Zenon est beaucoup trop fort. L’aura de Lillyan devient plus sombre, de plus en plus contrariée de perdre la face. C’est maintenant que je dois agir. Mon père m’avait fait promettre de ne pas dépasser mes limites mais pour maîtriser un tel pouvoir, je n’ai pas vraiment le choix.

 

- Karl, tu peux réussir à te défaire de son contrôle, Lillyan est faible. Je sens sa puissance faiblir. Il transpire beaucoup et son souffle est irrégulier ! S’écrie maître Zenon.

- Je vais essayer ! Hurle mon père en tentant de retenir son bras.

 

Il faut que Lillyan perde le contrôle de mon père avant car je ne peux pas l’arrêter sans risquer de les blesser. Je me sens si impuissant, si inutile. Si faible. Lillyan cache en lui une puissance aujourd’hui inégalée, je ne suis même plus sûr que l’Oracle lui-même ait atteint un tel degré de pouvoirs. C’est incroyable.

Je sens mon père lutter contre cette force qui tire les ficelles, il lutte de tout son être, son aura grandit et l’enveloppe à nouveau, il arrive d’abord à lâcher l’épée sans la reprendre. Une partie de son corps revient sous son contrôle mais personne n’a jamais vu l’Amiral de notre nation lutter autant contre quelque chose. Je suis tétanisé. Maître Zenon a arrêté de se battre, mon père tombe à terre, essoufflé, maître Zenon l’aide à se relever pour l’éloigner de l’influence de Lillyan. Je lève un mur de terre face à eux pour attirer le regard de cette chose qui contrôle mon meilleur ami.

 

- Je ne sais pas qui tu es…mais tu vas te faire botter le cul par un gamin de douze ans.

 

Je me lance à l’attaque de Lillyan sans me soucier de son corps, bien que ce soit le corps de mon meilleur ami me trouble. Pour que l’esprit d’un pouvoir puisse nous posséder, il faudrait que le pouvoir soit incroyablement rare et puissant. Je ne vois pas d’autre explication.

Je plante mes mains dans la terre, je peux le faire, je le sais. Deux immenses colonnes de terre se soulèvent devant et derrière Lillyan. Je les fais danser autour du corps de Lillyan qui tente de s’enfuir mais le tourbillon des colonnes est beaucoup trop serré pour qu’il puisse s’échapper sans y laisser la vie. Elles se rapprochent de plus en plus, il est pris au piège. Toute mon énergie est lancée dans le sol pour se concentrer sur ces deux colonnes de terres tourbillonnantes. Je sens le souffle me manquer.

Petit à petit, j’arrive à les mouvoir comme de l’argile. Mes muscles se contractent, je n’avais encore jamais réussi à changer la forme de la terre je sens toutes mes forces passées dans cette unique technique que je ne suis censé contrôler qu’à mes quatorze ans. Les colonnes bougent autour du corps hurlant de Lillyan, cette voix si artificielle qui n’est pas la sienne, une voix si désagréable qu’elle effraie même les animaux aux alentours. La terre le couvre totalement jusqu’à la tête formant une tour immense. Je durcis à nouveau la terre jusqu’à en faire une matière si compacte et si dure que même son pouvoir d’électricité ne pourrait la fendre.

Je peux enfin retirer mes mains du sol et me couche pour ne pas m’évanouir si jamais je tente de me relever. Mon torse est soulevé par mon manque d’oxygène, tout me parait si trouble. J’ai les yeux qui pleurent, mes membres tremblent de part et d’autre, mon cœur bat si fort que j’ai peur qu’il explose. Je n’avais jamais autant poussé ma maîtrise de la terre jusqu’à aujourd’hui et je crois que mon petit corps de garçon ne le supporte pas. Je suis désolé mais je devais le faire.

J’entends les pas de papa et de maître Zenon, ils se précipitent sur moi. Mon père me porte et me sourit.

 

- Je suis désolé de t’avoir forcé à faire ça.

- Nous savons maintenant son pouvoir…, chuchote maître Zenon.

 

Le corps de Lillyan est endormi en haut de la tour. Son visage et son aura redeviennent normaux. J’oblige mon père à me poser à terre, j’avance jusqu’à la tour pour la détruire et récupérer Lillyan. Maître Zenon rattrape son fils au vol et je regagne les bras protecteurs de mon père. Nous repartons jusqu’à la maison, tous très secoués.

Lillyan se réveille au bout de dix minutes de marches, il voit tout d’abord le visage de son père qui lui sourit tendrement et dépose un baiser sur son front.

 

- Alors ? Il demande.

 

Maître Zenon tourne la tête dans ma direction, je salue Lillyan avec le reste de force que je possède, je crois que ce n’était pas une bonne idée. Son visage se déforme brusquement, les larmes déferlent sur ses joues salies par la poussière, il pose ses mains sur sa bouche sans me quitter des yeux. Je crois que tout ce qu’il a fait lui revient brusquement en mémoire, comme s’il avait été le réel manipulateur de corps dans cette histoire alors qu’en fait, il n’a fait que ce que nous attendions tous : il a révélé au grand jour son réel pouvoir, c’est un Manipulateur de Corps.

 

- Mon Dieu je savais que c’était une mauvaise idée ! S’écrie Cali on nous voyant arrivés.

- Shinrei, mon garçon, s’inquiète ma mère.

- Tout va bien, Sheila, Shin a été splendide ! Tu aurais dû le voir j ‘étais si fier de lui, relate mon père avec joie.

- Tu te souviens de ce que tu as dis, imbécile ! Il n’a que douze ans ! Pousser ses forces, c’est le tuer à petit feu alors ça suffit ! Il apprendra avec son temps ! S’écrie ma mère.

 

Ma mère m’arrache des bras de mon père et me dépose sur la chaise longue qu’elle a sortie. Elle me regarde avec tendresse et je ne peux que la rassurer en lui souriant à mon tour.

 

- Tout va bien, maman, j’ai besoin de manger, c’est tout.

 

Elle affirme et court dans la maison pour nous apporter de quoi nous remplir le ventre et nous désaltéré.

Maître Zenon pose Lillyan au sol qui tient correctement sur ses jambes et vient se coucher à mes côtés en me serrant contre lui. Il me murmure des excuses au creux de mon oreille que je suis seul à entendre. Je lui caresse sa joue humide et le rassure en lui disant que je suis un guerrier. Personne ne peut venir à bout d’un guerrier.

 

- Maintenant, au moins nous sommes sûrs, j’avais déjà des doutes mais cette fois c’est certain, soupire maître Zenon, c’est un Manipulateur de Corps.

- Quoi ? C’est impossible ! Je croyais que seul le peuple de Pandore pouvait avoir des Manipulateurs de Corps. Le dernier Agorien à avoir été un Manipulateur de Corps a…, la voix de Cali se meurt.

- Été condamné à mort. Finit mon père.

 

Le corps de Lillyan a frissonné, je le serre un peu plus contre moi.

 

- Je ne crois pas que l’on puisse encore condamner à mort un Manipulateur de Corps, seulement si jamais ça se sait, personne ne le comprendra. Lillyan sera rejeté par les autres. C’est pour ça qu’il doit apprendre à maîtriser ce pouvoir pour ne jamais se laisser contrôler dans les cas les plus extrêmes. Il faut voir aussi les bons côtés, Lillyan pourra apprendre à guérir, ce qui n’est pas rien ! Les guérisseurs les plus réputés ont été Manipulateur de Corps.

- Si Lillyan s’entraîne alors je vais m’entraîner aussi, dis je plein de conviction.

- Cela va s’en dire, sourit mon père, ta puissance pour ton âge n’est pas négligeable. Tu dois aussi apprendre à te contrôler.

- Lillyan…murmure sa mère, tu ne dois pas avoir peur de toi. C’est un pouvoir magnifique que tu as.

- Maman…Je suis capable de contrôler un corps ! Tu ne trouves pas ça, malsain ?! J’ai attaqué Shin en utilisant l’Amiral ! C’est horrible !

- Non, Lillyan ! Je crie brusquement.

 

Ses larmes cessent de couler. Je me redresse non pas sans effort et l’accompagne avec moi pour le regarder dans les yeux, rien que nous deux, juste ma voix.

 

- Tu peux sauver des vies avec ton pouvoir ! Tu peux protéger la cité. Ce n’est pas toi qui m’as attaqué, c’est ta faiblesse. Tu dois combler cette faiblesse, devenir maître de toi-même ! Ce n’est pas toi, ça, tu n’es pas marionnettiste, tu es Lillyan. J’ai confiance en toi.

 

Il affirme avec difficulté, je l’attire par ses épaules et le serre à nouveau contre moi. Je me force à penser tout haut et libère mon esprit pour que Lillyan soit le seul à entendre mes pensées.

«  Je serai toujours près de toi Lillyan, on va y arriver ensemble. Tu deviendras un grand guerrier agorien et nous protègerons le bien ensemble. Toujours ensemble. Tu m’entends ? »

 

Nos parents nous laissent monter dans la salle d’eau pour nous laver avant de dîner. Lillyan me soutient jusqu’à l’étage. Je ferme derrière moi la porte de la salle d’eau et j’ouvre les vannes du robinet. Ma mère venait juste de chauffer l’eau. La vapeur montait déjà dans les airs comme une fumée épaisse, je me sens déjà mieux. Nous nous sommes déshabillés puis nous sommes rentrés dans la grosse baignoire de marbre éclairée par des bougies accroché au mur. Lillyan laisse échapper un soupir de bien-être et moi, je peux détendre tous mes muscles. Mon énergie se régénère petit à petit.

 

- Tu crois vraiment que je serai capable de me contrôler ? Il me demande.

- Bah oui, quelle question ! Dis-je en l’éclaboussant.

- Hé ! T’as pas le droit ! Dit-il en riant.

Il plonge sa tête dans l’eau et se nettoie le visage pendant que je retire mon bandeau et le ruban qui retenait mes longs cheveux. Heureusement que la salle était dans la pénombre.

- Tu as des yeux si noirs, je n’en vois même pas la pupille, me dit Lillyan.

- Vraiment ?

Il affirme d’un mouvement de tête.

 

Il s’approche de plus en plus, l’eau faisait des vagues. Il vient toucher une mèche de cheveux qu’il accompagne jusqu’à sa bouche. Je rougis violemment.

 

- Et tes cheveux sont aussi blancs que les neiges d’Eria.

- Tu connais l’île d’Eria, toi ? Je croyais que t’écoutais jamais en cours, dis-je étonné.

- Ma mère me dit souvent qu’Eria est une île magnifique. Il n’y a là-bas que de la glace mais les hommes y sont plus chaleureux que dans n’importe quel autre pays.

- Eria, c’est une colonie agorienne non ?

- Surement, t’écoutes plus que moi en cours.

Il se remet en place contre le marbre et me sourit tout en s’appuyant sur son coude.

- Tu es mignon Shin. Quand on rentrera à l’école d’Eminence, les filles vont te sauter dessus.

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J'espère que vous avez toutes de bonnes excuses pour vos abscences ! Je remercie cependant celles qui pensent encore un peu à moi !

Moi aussi j'ai des partiels hein et pourtant je vous oublie pas ! NA !! (c'est une plaisanterie vous vexez pas quoique...)

 

Encore POV de Shin et oui ! On sait enfin le nom du pouvoir de Lillyan, la suite promet d'être plus intéressante pour les amatrices de lemon ;p

Bisous !

 

Rappel :

 

Pouvoir de Lillyan : électricité, télépathie. C'est un Manipulateur de Corps.

 

Pandore : nation des Manipulateurs de Corps principalement, c'est un île au nord est de Agora.

 

Eria : colonie d'Agora, paysage de glace et de montagne. Population a majorité Visioniste (= produisent des effets sur le psychisme)

 

Sheila : Mère de Shinrei Visioniste, elle peut effacer la mémoire et créer de faux souvenirs.

 

 

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 15 avril 4 15 /04 /Avr 17:31

 

 

- Lillyan, à part ton don de télépathie et ta maîtrise de l’électricité, tu ne nous aurais pas caché d’autres pouvoirs ?

- Papa, je t’ai dis que je ne savais pas que… Enfin, que j’étais capable de faire ça… Je ne vous ai rien caché.

- As-tu déjà ressenti cette sensation ?

- Laquelle ? Je n’ai jamais ressenti une pression aussi intense, papa… Je sais pas ce qui s’es passé, c’était tellement puissant que mon don de télépathie a pris le pas sur ma conscience. C’était horrible, tous ces sentiments négatifs m’ont submergé et… Je sais pas ce qui s’est passé, papa, je sais pas… Je sanglote. Je ne veux pas revivre ça, je ne veux plus être comme ça…

- Le problème, c’est que maintenant que ton pouvoir s’est réveillé une fois, il est tout à fait capable de ressurgir à nouveau. Mais pour autant, nous n’arrivons toujours pas à déterminer la véritable nature de ton pouvoir.

- Je ne suis pas un Souffleur du vent ?

- Ça paraît plus compliqué que ça. On t’a toujours dit que les Souffleurs du vent ne maîtrisaient pas la télépathie et ils ne sont clairement pas capables de lever une armée de zombies. Lillyan, si les autres peuples l’apprennent, tu peux être sûr qu’ils seront terrifiés et… Non, rien, si jamais tu ressens quelque chose, même si tu n’es pas sûr, tu viens me voir. Où que je sois, quoique je sois en train de faire, d’accord ?

- D’accord, soufflai-je.

Papa me prit dans ses bras et je ne pus retenir mes sanglots.

- J’ai peur, papa…

- Ne t’inquiètes pas, il suffit que tu ne sois pas à proximité d’une fosse à cadavres et ça ira.

- Mais imagine que mon véritable pouvoir soit malfaisant ? Vous dîtes que vous ne connaissez pas sa nature, imagine que je provoque quelque chose de terrible ?

- Si cela arrive, je serai là pour te protéger. Nous serons tous là : ta mère, Karl et Sheila et Shin. Quoiqu’il arrive, tu pourras compter sur nous et même si Shin n’est pas la personne la plus adaptée, si tu as besoin de parler, je préfère que ce soit à lui plutôt que garder tout pour toi, d’accord ?

- D’accord.

- Je vais à la forge. Tu veux venir avec moi ?

 

Je hoche la tête et suis mon père. Je croise le regard inquiet de ma mère, il pose une main réconfortante sur mon épaule et je croise son regard rassurant. La chaleur et les bruits familiers du marteau dans la forge apaisent mes angoisses. Ici, je me sens en sécurité. Je n’ose plus quitter mon père, je n’ose plus partir en vadrouille dans la forêt, j’ai peur de ce que je suis désormais capable de faire… Je me crains moi-même.

 

- Papa ? Je l’appelle tout bas.

- Oui ? Se retourne-t-il pourtant.

- Je pourrai pas avoir un maître pour apprendre à maîtriser mon pouvoir ?

- Mon Lillyan qui devient sérieux ? Se moque-t-il avant de reprendre son sérieux. J’y travaille, j’ai demandé à Karl de se renseigner discrètement au palais. Le problème, c’est qu’on ne peut pas consulter les archives parce qu’ils notent notre nom et l’ouvrage que l’on a consulté. Et comme nous n’avons pas envie de crier sur les toits ce qui s’est passé, nous ne pouvons pas non plus mettre une affiche.

- Je comprends.

 

Je ne vois pas le temps passer, je reste toute la journée assis sur mon tabouret en regardant mon père travailler. Ça me vide la tête et je sais que je ne risque rien avec lui.

 

Nous croisons Shin sur le chemin du retour, il ne s’attendait pas à ce que nous rentrions si tôt puisque mon père rentre plus tard d’habitude. Voir Shin me rassure immédiatement : comme le dit papa, je pourrai toujours compter sur lui. Après tout, il est bien le seul qui ait réussi à m’arrêter. Même son père, l’amiral de l’armée d’Agora, n’y était pas parvenu.

 

Nous n’osons pas trop discuter en présence de mon père, ce qui trahit mon inquiétude, ma pression. Je suis encore en état de choc et je ne peux pas vraiment parler de tout et de rien comme si rien ne s’était passé.

 

De retour à la maison, je salue Sheila et Karl qui avaient accompagné leur fils. Je me doute que la véritable raison de leur venue, c’est qu’ils veulent parler à mes parents de ce qui s’est passé.

 

Shin et moi allons dans ma chambre et nous posons sur mon lit.

- J’ai réparé le terrain pour que les Evêques puissent à nouveau construire leur nid, il m’annonce d’une voix neutre mais fier de lui.

- Je sais.

- Hein ? Je ne t’ai même pas prévenu.

- J’ai reconnu ton aura qui s’est enflammée et après plus rien. J’ai réussi à contacter à Anemos pour qu’il aille te chercher.

- Ah, je comprends mieux maintenant. Qu’est-ce que je ferai sans toi, hein ?

- Et moi donc ?

 

Nous restons silencieux tant les mots nous paraissent vides : la présence de Shin me calme et je ne pense plus à moi comme à un monstre. Il a autant besoin de moi que j’ai besoin de lui. Finalement, nous décidons d’aller dehors pour nous allonger sur la pelouse et admirer le ciel étoilé. C’est plus facile de parler quand on ne se regarde pas yeux dans les yeux.

 

Là, je me lâche enfin, je lui raconte tout ce qui s’est passé sans omettre aucun détail. Ça me fait énormément de bien de me vider autant. Lui me raconte l’attitude de son père sans avoir plus d’information. Je me rappelle alors qu’il m’avait demandé de l’accompagner parce qu’il devait vérifier quelque chose. Je me doute qu’il ne pensait pas que les choses empireraient jusqu’à ce point mais je lui en veux quand même de s’être servi de moi sans réfléchir aux conséquences.

 

Pour tout le monde, mon don de télépathie est quelque chose de pratique, même s’ils ne l’approuvent pas vraiment, n’appréciant pas trop cette idée d’être sondé dans leur esprit sans rien pouvoir cacher, sans même le savoir.

 

Moi, par la force des choses, je m’y étais habitué, fermant mon esprit aux pensées parasites ou l’utilisant pour entrer en contact avec les animaux. C’est quand j’avais découvert cet aspect de la télépathie que je l’avais vraiment aimée.

 

Les gens avaient aussi remarqué l’incohérence entre ma maîtrise de l’électricité et mon don de télépathie. Je n’avais jamais prêté attention à ces paroles, soit c’étaient des vieux soit c’étaient des jaloux. Là, c’était une toute autre perspective qui s’ouvrait à moi.

 

Nous sommes tellement absorbés dans notre conversation que nous en oublions les oreilles parentales indiscrètes. A la fin de la soirée, je me sens apaisé, pour la première fois depuis plus de vingt quatre heures. Je laisse partir Shin le sourire aux lèvres avant de me coucher, confiant.

 

Mes rêves sont cependant troublés. Je me réveille en sursaut quittant un champ de bataille féroce dominé par une armée de zombies. Je vais à la salle de bain pour me rafraîchir. Des voix étouffées me parviennent. Curieux, je redescends au salon. Mes parents ont dressé une barrière psychique mais croyant que je dormais, ils ne sont pas attentifs et ne m’ont pas encore remarqué. Cependant, je ne sais pas si c’est bon pour moi d’épier leur conversation. Je sais de quoi ils parlent et je n’ai pas envie d’entendre des choses désagréables à mon sujet. Je crois mon père quand il me dit qu’il ne me prend pas un montre mais il n’en restait pas moins que mon pouvoir n’avait rien de très sain.

 

- Faire des expériences avec lui ? S’étonne ma mère.

- Je pense qu’il n’y a que comme ça que l’on découvrira son véritable pouvoir.

- En quoi consisteraient-elles ? S’inquiète-t-elle.

- Karl voudrait recréer les circonstances de la mine mais dans une échelle moindre.

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Lillyan est encore terriblement secoué et je pense que lui faire revivre cette expérience n’apporterait rien de bon.

- Karl dit qu’il ne peut pas attendre que son pouvoir se déchaîne dans toute sa fureur parce qu’alors, il ne puisse plus rien faire.

- Oui mais il sera encore plus traumatisé s’il se rend compte qu’un tel pouvoir prend possession de lui.

- Cet exercice aura pour but d’en apprendre un peu plus et alors, nous pourrons prendre des mesures et lui donner un entraînement qualifié.

- Mais si vous n’arrivez pas à le calmer ?

- Shin sera avec nous, c’est indispensable.

- Lui aussi ? Mais ils sont si jeunes.

- Chérie, le problème, c’est que, même s’il s’agit de Lillyan, Karl l’identifie comme une potentielle menace tant que son pouvoir demeure incontrôlable. Il ne s’agit pas de prendre en compte leur âge. Ils sont liés tous les deux et je préfère que ce soit Shin qui l’arrête plutôt qu’une centaine de soldats.

Ils se taisent tous les deux.

- Je n’aime pas voir Lillyan dans cet état, il est vraiment terrifié. Je n’étais pas tranquille quand il était avec moi à la forge, il est passé d’un extrême à l’autre : ce matin, il pleurait et dans la forge, il n’a quasiment rien dit, il est juste resté assis le regard dans le vide. Notre fils n’est pas comme ça. Nous devons faire quelque chose.

- D’accord ! Je m’exclame sans réfléchir.

- Lillyan ?!!! S’écrient mes parents, ma mère la main sur ma bouche. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es censé être couché.

- J’ai fait un cauchemar, je suis allé dans la salle de bain pour me passer un coup d’eau sur le visage et je vous ai entendus. Ça va vraiment marcher ?

- Je n’en sais pas plus que toi, se reprend rapidement mon père. L’effet de surprise n’aurait pas été négligeable non plus mais tu en seras peut-être moins traumatisé. Je sais que tu es fort mais si tu as trop peur, tu me dis, d’accord ?

- Les événements de l’autre jour se sont produits parce que j’étais terrifié, ce n’est pas un simple « bouh » qui me fera réagir, papa, je lui fais remarquer.

- Non mais je pense que maintenant que ton pouvoir s’est réveillé, ce sera plus facile de le provoquer.

- Ce qui le rend d’autant plus dangereux.

- C’est pour ça que nous voulons en savoir plus.

- D’accord.

 

Le lendemain, Karl nous emmena loin de la ville et de la forêt à l’abri des regards. Il y avait une certaine tension dans l’air, je ne pouvais m’empêcher de trembler mais la présence de Shin me rassurait. Dans le pire des cas, je savais qu’il pourrait m’arrêter. Comment ? Nous n’en avions pas la moindre idée mais c’était une certitude, aussi certain que nous mourrions si notre cœur arrêtait de battre. Le terrain était spacieux et idéal.

 

Papa me serra dans ses bras puis je me retournai. A vrai dire, je ne savais pas vraiment ce que je devais faire. A l’autre bout du terrain se positionna Karl. Non pas Karl : l’homme que j’avais en face de moi était l’amiral de l’armée d’Agora. En tenue militaire, prêt à combattre, il était vraiment époustouflant, effrayant. Je déglutis. Ils ne voulaient quand même pas que je me batte contre lui ?

 

En un souffle, Karl était sur moi et m’envoya un coup de poing qui me lança dix mètres en arrière. Le souffle coupé, le sang sur les lèvres, je tente de me relever. Outre le fait que j’ai envie de vomir, je constate que je n’ai pas une seule côte cassée. Pourtant, la violence de l’impact aurait dû m’en briser au moins deux. Je n’ai pas le temps de me redresser complètement que Karl est déjà sur moi. Son regard perçant me paralyse et je tremble de terreur.

 

Je traverse à nouveau le terrain en vol plané en tentant désespérément d’amortir ma chute avec ma maîtrise de l’air. J’avais tellement fait une fixation sur mon nouveau pouvoir que j’en avais oublié la base. Mais la panique et le sans me montent à la tête et je suis incapable d’avoir une pensée cohérente.

 

Je rebondis plusieurs fois avant d’atterrir lourdement, la tête complètement retournée. Cette fois, je ne peux pas m’en empêcher et vomis tout ce que j’ai mangé ce matin. Ils avaient parlé d’un exercice pour libérer mon pouvoir et là, je ne vois pas le rapport avec les coups que me donne Karl. Comment veulent-ils que je tienne tête à l’amiral de l’armée en personne ? Moi, un gamin de douze ans ?

 

Je comprends bien qu’ils veulent me faire perdre mes moyens pour attiser le pouvoir qui sommeille en moi et le forcer à se montrer mais là, tout ce que je ressens, c’est de l’impuissance, une peur qui me nouait les entrailles, pas du tout, de la terreur ou une quelconque impression malsaine, négative. Je ne ressens même pas d’aura meurtrière venant de Karl. Tout ce qu’il veut faire, c’est me secouer un peu, il ne me blesse même pas.

 

Je me souviens alors de mon sentiment d’impuissance qui m’avait gagné quand j’avais été attaqué et de mon serment. Je me rends compte à quel point il était futile, en tout cas, dans cette situation présente.

 

Alors que Karl fonce de nouveau sur moi, tout ce que je suis capable de faire, c’est de fermer les yeux. Des larmes d’angoisse commencent à tomber. Je ne peux rien faire !!

 

Un bouclier de terre émerge soudainement entre nous. En un instant, Karl se détourne et se rue vers son fils. Je retrouve tout mon sang froid et je fais léviter Shin jusqu’à moi à la vitesse du son. A nous deux, nous arrivons, en combinant nos attaques, à freiner Karl. Heureusement, mon père n’intervient pas pour aider son ami, les forces seraient vraiment trop inégales et Karl n’en a absolument pas besoin. C’est tout juste s’il est essoufflé et s’il a quelques éraflures.

 

Le combat s’éternise, la sueur me brûle les yeux, du sang me macule les mains à cause des branches, et je fatigue mais mon cœur palpite d’excitation. Lorsque je combats avec Shin à mes côtés, c’est comme si je retrouvais une partie de moi-même. Nous sommes totalement en symbiose.

 

Un immense trou s’ouvre sous les pieds de Karl. Ce dernier saute mais la bulle d’air que j’ai réussie à créer l’écrase. Je me concentre pour ne pas lâcher prise et Shin puise également dans ses dernières forces pour augmenter la gravité. Karl, pris dans son étau, grogne.

 

Je ne vais pas pouvoir tenir encore très longtemps, c’était déjà bien d’avoir réussi, ne serait-ce qu’à coincer l’amiral. Et pourtant, alors que je me dis que j’ai bien travaillé, quelque chose au fond de moi n’est pas d’accord, ne veut pas abandonner sa proie. Je me secoue et me concentre d’avantage ; je perçois la même lueur de détermination dans les yeux de mon frère d’armes. Je crois que c’est encore plus important pour Shin de vaincre l’amiral, vaincre la personne la plus puissante du pays, vaincre son père.

 

Un sentiment de frustration me gagne quand je sens que la pression diminue. Je refuse pourtant d’abandonner et repousse mes limites. Un déclic.


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TADAM !!!

Lillyan en mode incontrôlable va revenir hihi

=) avec quelques différence vous allez voir que ces pouvoirs seront encore plus grands !! MOUHAHAHAHA ^^

Shin pourra-t-il vraiment l'arrêter ? Après tout il n'a que douze ans...A sa place je prendrais mes jambe à mon cou XD

QUE JE SUIS LACHE

Enfin bref

Voilà une suite encore riche en info sur le petit monstre voyons voir ce que va donner la suite ! J'espère que pour l'instant ca vous plait. BISOUS


ps : toujours pas de rappel aucun terme nouveau ! Si vous en voyez un n'hésitez pas à demander ^^

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 8 avril 4 08 /04 /Avr 11:38

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Je ne comprends pas pourquoi mon père m’oblige à regarder. Il avait surement remarqué l’air absent et répugné de Lillyan, il m’a soudainement attrapé le bras et nous nous sommes cachés pour l’observer. Pourquoi observer Lillyan ? Il s’est brusquement mis à courir, mon père m’a demandé de le suivre. Je l’ai fait sans hésiter parce que c’est mon père qui me le demande et parce que je suis curieux de savoir ce qui le pousse à vouloir suivre Lillyan sans se montrer.

 

Au bout de quelques minutes, une odeur nauséabonde me coupe presque le souffle, je cache mon visage avec ma manche. Mon père fronce les sourcils et s’arrête. Je tente de voir ce qu’il regarde quand un cri horrible fait bondir mon cœur. Les oiseaux s’envolent sous les cris strident d’un garçon. Je reconnais les cris de Lillyan, c’est insupportable, mon cœur se met à battre violemment, j’ai l‘impression que quelque chose me l‘écrase puis le déchire ! Je ne peux pas rester là à écouter ça !

 

Mes yeux me brûlent, j’ai envie de pleurer moi aussi, je veux le prendre dans mes bras. Je vais pour m’enfuir jusqu’à lui mais mon père me retient, j’ai beau me débattre et crier, il ne me lâche pas.

 

- Shinrei ! Arrêtes !

- JE PEUX PAS LE LAISSER ! JE PEUX PAS ! Je crie à mon tour en sanglotant.

 

Un souffle puissant balaye soudainement mes hurlements, je cesse de m’agiter. Je sens mon père desserrer sa poigne, j’en profite pour m’échapper.

 

- Non, Shin !

- Lillyan ! Lillyan je suis là ! Dis-je alors en m’approchant.

 

Lillyan est à genoux devant la fosse, la tête rentrée dans les épaules. Je ne peux pas voir son visage mais je peux sentir une aura grandissante autour de lui, dansante comme un serpent. La tension qui règne autour de moi est malsaine, porteuse de mauvaise présage et je ne peux pas expliquer pourquoi mon corps me semblait plus lourd. J’en avais du mal à respirer. Inquiet, je n’ose plus faire un pas mais je ne peux pas m’en aller. Est-ce bien le même Lillyan devant moi ?

 

- Lillyan…, je murmure.

 

Des bruits étranges parviennent jusqu’à mes oreilles, des bruits de craquement, des feuilles déplacées, des bruits de mouvements. Des frissons de terreur me parcourent l’échine, j’avale ma salive, les yeux concentré sur ce qui se passe derrière Lillyan.

 

Son corps est secoué de spasme. Il pleure ? Non…il rit. Lillyan relève le visage, un rire effrayant sort de sa bouche. A cet instant précis, je suis sûr que ce n’est pas le meilleur ami que j’ai toujours connu. C’est un autre garçon, un autre esprit. Mes mains tremblent et malgré moi, je recule. Des ombres commencent à danser derrière lui quand je me rends brusquement compte que ce qui bouge depuis tout à l’heure sont les cadavres des esclaves.

 

Mes yeux s’écarquillent, mon corps s’arrête et mon cerveau lui-même se fige. Le silence est total et j’ai l’impression d’entrer dans une dimension différente. L’univers tout entier a cessé de vivre. L’image me frappe de plus au plus au visage. L’horreur, la peur, la terreur me prennent la gorge, mes lèvres s’écartent tremblantes, puis des larmes viennent libérer ma voix.

 

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


- Shinrei !!!

 

Mon père se met devant moi pour me cacher la vue de la marche de la mort, des zombies partout, décharnés, le visage écrasé. La puanteur devient mortelle. Mon être tout entier réagit avec révulsion et pourtant, je n’arrive pas à me détacher des cadavres qui grognent. Le bruit des pas lents, leur corps craquelant, des bouts de peaux carbonisés tombent à terre. La nausée au bord des lèvres, je suis tétanisé.

 

Lillyan, inconscient, semble être le marionnettiste de cette scène macabre. Cette aura puissante de tout à l‘heure recouvre l’armée de morts derrière lui, mon père pose sa main sur mon épaule. Je n’arrive plus à articuler un mot, le choc est si grand que ma bouche ne se ferme plus, je reste bloqué sur cette image. Mon père tente tant bien que mal de garder son calme mais je sens bien qu’il a peur.

 

- Je vais chercher Lillyan reste là, il me dit avant de courir vers le corps de mon ami.

 

Non, reviens ! N’y va pas ! Tu vas mourir !! PAPAAA !!! Je vois un cadavre sauter sur mon père brusquement ! J’entends comme une cloche au fond de mon esprit et la rage semble m’envahir, m‘aveugler, je remonte les mains et les joins dans un claquement sonores. Deux immenses pavés de roches écrasent les zombies dans un bruit sanglant, leur reste de chair gicle, leurs têtes et leurs os écrasés font un bruit si désagréable. Le sang qui gisait encore dans leur corps putrides explose sur le visage perplexe de mon père et sur le corps endormi de Lillyan.

 

Je suis essoufflé, la sueur coule sur mon front et mon cœur n’arrive pas à arrêter sa course effrénée, j’ai la tête qui tourne. Je regarde une dernière fois les deux corps qui avancent jusqu’à moi, ma vision se trouble et tout bascule dans le noir le plus complet. Je vais me réveiller, faites en sorte que je me réveille de ce cauchemar.

 

« Je n’y comprends rien…Je t’avoue que je n’ai jamais senti une force aussi puissante se dégager d’un enfant, j’aurai été incapable de l’arrêter alors je suis d’autant plus étonné que Shinrei l’ait fait…Ils sont tous les deux très particuliers…Je ne sais pas si c’est une bonne chose mais il ne faut surtout pas en parler à l’Oracle ! »

« Pourquoi ? Tu crois qu’il…qu’il les punirait ? »

« Notre Oracle n’est pas celui que nous avons toujours connu, il a changé…Je cherchais une preuve sur le site et j’en ai trouvé une. S’il venait à savoir que nos deux enfants ont une force aussi monstrueuse…Il les enlèverait. »

« Je ne peux pas croire que mon fils soit capable de faire une chose aussi horrible ! Il devait être possédé ! Les habitants de Maru sont des Manipulateur d’Ames ! Ils ont pu s’emparer du corps de Lillyan ! Dis-leur Zenon ! Dis-leur que Lillyan n’est pas un monstre ! »

« Ce n’est pas un monstre, calmes-toi…C’est notre fils et on le protégera quoi qu’il arrive. Cet incident doit rester entre nous. Sheila, fais taire les employer de la mine, ils ne doivent pas parler de ce qu’ils ont vu : avec ton pouvoir de Visioniste tu peux effacer leurs mémoires. »

«  Et Shinrei…Il ne s’est toujours pas réveillé…Comment va-t-il réagir ? »

« J’ai vu Shinrei lorsque Lillyan était en transe, il était plus inquiet qu’autre chose. C’est son meilleur ami qu’il a vu, je m’inquiète plus pour sa source de pouvoir. J’ai peur qu’il ne puisse pas se contrôler lorsqu’il est en colère…C’est bien trop dangereux ! Il faut lui brider ses pouvoirs. »

« Tu ne peux pas priver notre fils de son pouvoir ! C’est un être puissant et c’est à toi de lui apprendre à se contrôler, tu es son père ! Imagine sa peine lorsqu’il apprendra que tu veux le priver de son seul pouvoir… »

« Tu préfères que l’Oracle l’apprenne et nous l’envoie à l’armée ! Ou pire ! Qu’il le tue ! »

« De toute façon, il ira à l’armée…C’est son destin d’Agorien. »

« Sheila… »

«  Nous perdons l’esprit. Ne faisons rien contre leurs pouvoirs pour l’instant, il faut comprendre Lillyan, c’est un garçon si proche des vivants, avec ce don, il n’a pas pu se contrôler devant un tel spectacle. Toi-même, Karl tu as déployé beaucoup d’énergie sous la colère, je le sens bien. Et Shin n’a voulu que te protéger. Ce sont deux enfants particuliers qui doivent apprendre à se maîtriser et tout ça dans la discrétion. »

 

Des voix me parviennent clairement, elles font écho dans cet endroit noir. J’ouvre les yeux doucement mais la lumière m’aveugle, instinctivement, je referme mes paupières et grimace, une sensation de brûlure dans mes rétines. Je tâte le meuble autour de moi et sens mon bandeau, je le récupère avec un certain soulagement et me l’attache correctement. Dix neuf heures, le ciel est une agréable couleur orangée, je ferme mes volets puis m’approche de la porte en baillant.

 

- Tu crois qu’ils vont s’en souvenir ?

 

Je reconnais la voix de ma mère, elle a l’air soucieuse. Je m’arrête mes pas et tends l’oreille.

 

- Comment veux tu que je le sache…J’espère juste qu’ils n’en seront pas trop perturbés, lui répond mon père.

 

Je descends alors les marches, leur conversation cesse, je sais qu’ils m’ont entendu. Comme prévu, mon père déboule devant moi et m’attire dans ses bras pour me soulever dans les airs. Je ris surpris de sa rapidité et il ne tarde pas à m’accompagner.

 

- Shinrei ! Tu as faim ?

- Un peu, je réponds à ma mère.

- Tu veux une gaufre avec de la poudre d’oden ?

- On ne va pas dîner ? Je demande

- Dès que Lillyan sera réveillé. Nous avons réservé une table au restaurant.

 

A l’annonce du prénom de mon meilleur ami, tous les souvenirs de la journée me viennent à l’esprit comme un défilé rapide d’image, d’émotions et de phrases. Je frissonne, mon père le remarque et s’accroupit devant moi avec un air si inquiet que je suis obligé de le rassurer.

 

- Tout va bien, je dis dans un sourire qui se veut réconfortant.

- Tu es sûr ? Tu veux qu’on en parle ? Entre homme ? Dit-il tendrement.

- Ca ira. Je vais rejoindre Lillyan.

- C’est bien, tu es un véritable ami.

 

Je sens mon cœur se gonfler de fierté et monte quatre à quatre les escaliers pour aller dans la chambre de mes parents. C’est certainement là qu’il dort, paisiblement. J’entrouvre la porte et remarque que les rideaux n’ont pas été fermés, j’ouvre complètement la porte. Lillyan ne dort pas. Il est debout accoudé à la fenêtre, regardant le soleil couchant d’un air mélancolique. Un sentiment étrange me presse le cœur dans un étau et je n’arrive pas à articuler des paroles censées. Le silence est parfois la meilleure solution. J’arrive à lui lentement sachant très bien qu’il m’a entendu arriver mais il ne daigne pas me regarder, il ne cesse de fixer le ciel, plongé dans les méandres de ses pensées, dans ses doutes, dans ses questions sans réponses. Dans une solitude infinie.

 

Ce n’est que Lillyan, il restera toujours le même à mes yeux.

 

Lentement, je m’approche de lui et entoure ses épaules de mes bras protecteurs, je laisse aller ma tête sur son dos sans rien dire. Son corps s’est d’abord raidi puis il s’est détendu lorsque j’ai déposé mon visage si proche de sa peau. Quelques secondes plus tard, ses épaules sont secouées de spasmes.

 

- Je suis là, Lillyan, tout va bien, dis-je en souriant.

 

Il se retourne brusquement et me serre contre lui à m’en étouffer. Surpris, je mets un certain temps avant de répondre à son étreinte. Il pleure à chaudes larmes mais étouffe ses cris dans mes bras. Il me parait si petit, si fragile à cet instant précis que j’aimerai l’enfermer dans un cocon pour le protéger de tout mon cœur.

 

- Tu seras toujours là, pas vrai ? Il me demande entre deux sanglots.

- Toujours.

- Même si je suis un monstre ?

- Si tu es un monstre alors moi aussi ! Tu vois, on est tous les deux des monstres, je lui dis en lui tirant la langue.

 

J’arrive à lui arracher un sourire, ces larmes sèches sous la lumière de son visage puis il me serre à nouveau contre lui, cette fois, dans la joie. Je l’attrape par la main et je l’emmène jusqu’en bas où les parents nous attendent, ils accueillent Lillyan avec autant d’entrain, sans être effrayés comme Lillyan semblait avoir peur. Je crois que c’est un réel soulagement pour lui et c’est un réel bonheur pour moi de le voir s’amuser comme avant.

 

Papa et les autres ont raisons, si nous sommes assez puissants pour être capable du pire, nous sommes assez puissant pour réussir à nous contrôler et être capable du meilleur.

 

La soirée s’est déroulée dans la même bonne humeur, il fait déjà nuit quand nous sommes rentrés. Maître Zenon semble un peu hébété, Cali n’arrête pas de le gronder parce qu’il a trop bu et qu’il doit prendre exemple sur mon père. En fait, mon père n’est pas dans un meilleur état, ce n’est pas un si bon exemple. J’ai dormi chez moi et Lillyan chez lui. Je crois que ce n’est pas une bonne idée de nous séparer maintenant, il a besoin de moi, j’ai besoin de lui.

 

- Ne t’inquiète pas, il mime.

 

Ne me dis pas de ne pas m’inquiéter, c’est impossible. Mes parents et moi rentrons chez nous, les rues sont assez silencieuses jusqu’à la maison, mon père est directement allé se coucher, ma mère m’a embrassé sur le front avant de rentrer dans ma chambre. Je ferme la porte à clé et j’ouvre la fenêtre. La nuit, je peux quitter mon bandeau, je n’y vois pas aussi bien qu’avec à cause de la Lune mais j’y vois assez pour réussir à distinguer la forêt au loin.

 

Je saute de ma fenêtre sans faire de bruit et cours jusqu’à la ville basse, j’aurai aimé y aller avec Lillyan mais je pense que ce n’est pas bon pour lui. Quinze minutes plus tard, je suis dans la forêt, marchant au milieu des racines immenses et des feuillages agités par un doux vent. Je reste sur mes gardes, prêt à me défendre ou me cacher. Moins j’entends les oiseaux et plus je sais que je m’enfonce dans la forêt et que j’approche des mines. L’odeur du souffre et du charbon portée par les airs arrive jusqu’à moi. Je ne suis plus très loin.

 

La nuit, les mines sont désertes. Les esclaves ont quand même le droit de dormir, je ne sais pas où mais pas dans la forêt, elle est trop paisible pour qu’il y ait une activité humaine. Je souffle un peu, avant de poser le pied sur les terres de l’exploitation. Je m’appuie sur un tronc rugueux, je l’observe de tout son long et un sourire stupide s’étire sur mon visage. Il est heureux de me voir, c’est comme si je pouvais ressentir cette émotion me traverser le cœur.

 

Je n’ai pas de temps à perdre néanmoins. Je continue ma traversée de l’exploitation tout en restant vigilant. J’espère ne pas m’être trompé, mes souvenirs sont encore un peu flous à cause du traumatisme. Finalement, au bout de quelques minutes de doutes, je commence à ressentir la même impression qu’en début d’après midi, la même odeur de putréfaction avec en plus une odeur de sang séché.

 

- J’y suis.

 

Dans la forêt, la lumière faible de la Lune a du mal à pénétrer à travers les grandes feuilles des centenaires, je peux clairement distinguer les membres déchiquetés, le sang, les restes de chair. Je déglutis pour me retenir de vomir et me redonne du courage en prenant une grande inspiration.

 

- Aller Shin, tu as promis.

 

Je calme mon esprit en fermant les yeux et en essayant de ressentir tout le flux de mon énergie se déverser dans mon corps, je le fais redescendre puis remonter, je le concentre dans mes mains. Je frappe violemment le sol, la terre commence à se fendre en formant un cercle autour du site du nid des Evêques à poil bleu et autour des corps. Je serre les dents et tente de mettre toute ma force dans mes poings pour l’écraser sur le sol comme une violente massue. La terre se fend de part et d’autre à l’intérieur du cercle formé et tout s’effondre. Un léger tremblement résonne sous mes pieds.

 

Je suis essoufflé, totalement vidé de mon énergie mais je n’ai pas fini mon travail. La sueur perle sur mon front, je maintiens mes mains plaquées sur le sol. Une fois le tas d’immondices englouti six pieds sous terre, je me redresse pour recouvrir le trou. Je sens mon corps tremblé et mes yeux se fermer tous seuls. Je suis encore trop faible…C’est horrible cette sensation d’impuissance. Pourquoi est-ce que je ne peux pas dépasser cette limite que mon âge m’impose ?! POURQUOI ?!

 

Je lève mes bras, je soulève deux immenses plaques de chaque côté, comme une porte qui s’abat sur une entrée, elles s’écrasent bruyamment pour refermer la tombe.

 

- Les Evêques pourront à nouveau faire leur nid maintenant…, dis je au bord de l’évanouissement.

 

Je dois rentrer mais je n’arrive plus à bouger, sans réussir à me ressaisir, mon corps s’écroule comme une masse informe. Mes yeux restent ouverts avec le peu de force qu’il me reste. Je ne peux pas rester dans la forêt, je n’ai pas mon bandeau, si je ne rentre pas avant qu’il fasse jour…je…vais rester…coincer ici…

 

A moitié conscient, j’entends des pas, les vibrations du sol viennent jusqu’à mes oreilles. Quelqu’un s’approche et je ne peux même pas le voir. Mon corps survole les airs, je ne comprends pas ce qui m’arrive, je suis couché sur quelque chose de doux, de confortable. Le bruissement d’un battement d’ail, l’air qui chatouille mes cheveux. J’ai quitté la forêt, je le sens. Quelque chose vient me chatouiller l’oreille, quelque chose de pointu ! Un couteau ? Je tente d’ouvrir correctement les yeux.

 

- A…Anemos ?

 

Il penche la tête comme s’il voulait me montrer quelque chose, je me retourne et remarque que je suis devant la fenêtre de la ma chambre. Les dieux sont de mon côté ce soir.

 

- J’ai réparé votre nid, enfin…Disons que j’ai tout remis à l’état d’origine, vous serez obligés de le reconstruire.

 

Il abaisse sa tête comme s’il me faisait une révérence, peut être un remerciement. Je souris et me hisse jusqu’à ma chambre. Je ne sais pas si c’est la présence d’une créature aussi rare que féérique qui m’a redonné des forces mais j’ai réussi à monter jusqu’à ma fenêtre. Je regarde le bel oiseau disparaître dans l’ombre de la Lune avant de m’écrouler dans mes couvertures.

Le réveil fut plus brutal que prévu.

 

- Pourquoi es tu sorti hier hein ? Tu crois que personne n’aurait remarqué le travail d’un Fossoyeur de Terre ? Je sais que c’est toi ! D’autant plus que tu ne t’es même pas déshabiller pour dormir, ton visage est couvert de terre et tu pues la cendre ! Ce n’était pourtant pas clair ? Personne ne doit savoir l’étendue de ton pouvoir, tu entends, Shin ? PERSONNE !

- Compris, maman.

- Je n’ai pas entendu !

- Compris, maman !

 

Elle quitte ma chambre, rouge comme une tomate et je peux enfin respirer. Une petite tête de fouine fait apparition dans l’embrasure de ma porte.

 

- Tu es aussi venu me faire un sermon ? Je demande à mon père.

- Je viens te prévenir, petit guerrier, pousser tes limites ne te fera rien de bien. Crois-moi, il vaut mieux être raisonnable. Sinon, tu risques de te faire à ton tour posséder par l’esprit de ton pouvoir.

- L’esprit de ton pouvoir ?

- Tu comprendras plus tard. En attendant, s’il te plait, n’essaye plus de te pousser à bout, d’accord ?

- D’accord.

- Promis ?

- Promis.

- C’est bien de tenir ces promesses, même si ce sont des promesses faites à des oiseaux. Je suis fier de toi.

 

Il m’ébouriffe les cheveux et quitte ma chambre.

 

 ____________________________________________________________________________________________


Voilà la suite !!

C'est un grand pas en avant je vous le garantit, on sait que Lillyan a un pouvoir immense ainsi que Shinrei, mais celui de Lillyan font un peu plus flipper... XD

Vous imaginez ? Une armée de zombie derrière un gamin de douze ans ? Le problème c'est qu'il n'en ai pas conscient lorsqu'il est dans cette état ! Et vous comprendrez dans les chapitres suivant ainsi que le nom de ce pouvoir extraordinaire que possède Lillyan !


Leur vie prend un tournant bien différent de l'agorien de base. Ils doivent maintenant garder le secret de l'étendue d'un pouvoir inconnu.


Bisous à toute ! Pas de rappel vu qu'il n'y a rien de nouveau ^^

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 7 avril 3 07 /04 /Avr 00:00

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D’un geste simple il éteint la lumière alors trop indiscrète. Ils cacheront ainsi leurs ébats dans la nuit, les quelques rayons de lumière de la rue éclaireront faiblement les chairs dénudées et feront briller la sueur qui glisse sur leur peau.

 

           Kendrian s’allonge sur le lit, Milan au dessus de lui ne détache plus son regard du sien, les mots semblent si inutiles et futiles. Il faut parfois laisser faire le corps sans penser aux conséquences. Pour la première fois ils le feront dans la délicatesse, dans la tendresse. Doucement, le corps à moitié nu de Milan descend langoureusement sur celui de Kendrian, ouvrant déjà légèrement sa bouche, préparé à l’embrasser. Comme si ces lèvres étaient irrésistiblement attiré par une forte gravité.

          Un baiser élégant et sensuel, leurs langues se cherchent, se taquine, ne font qu’un. Comme si elles aussi faisaient l’amour, la chaleur grimpe immédiatement d’un cran. Kendrian ne peut s’empêcher de se cambré sous le plaisir et se serré ainsi un peu plus contre Milan.

          Milan s’accroche au col à son petit veston, il l’attire un peu plus à lui approfondissant le baiser jusqu’à le faire exploser de plaisir et de désir. Il se retire alors lentement et rompt le lien ce qui laisse Kendrian sur sa faim, encore prit dans le tourbillon, il reste les yeux fermés et la bouche entrouverte. Le brun lui sourit avec amour et le relève prudemment, pour retirer son veston et faire remonter son t-shirt ne manquant pas d’effleurer sa peau déjà bouillante. Kendrian retombe sur le dos bruyamment, son corps est plus lourd que jamais, chaque mouvement est un effort surhumain. Un pantin entre les mains de Milan, un pantin si heureux qu’il en pleurait presque.

          Ils se regardent à nouveau inlassablement, une sensation de manque d’oxygène oblige Kendrian à se relever et s’emparer des lèvres tentatrices de Milan. Il l’embrasse avec passion et fait grimper à nouveau d’un cran l’excitation. Sans attendre Milan entoure le torse de Kendrian de ses bras, laisse ses mains au contact de sa peau si douce, un choc électrique le fait frissonner du bas du dos jusqu’à la pointe de ses cheveux. Il n’a jamais pris autant de plaisir à le toucher, c’est la première fois qu’il profite autant de la sensation que le corps de Kendrian lui procure. Hormis le fait qu’une bosse importante caresse déjà le bassin de Kendrian, c’est une sensation tactile qui le fait soupirer de désir une fois que Kendrian relâche ses lèvres.

 

- J’aime tellement sentir tes mains sur moi…, murmure Kendrian

 

           Ses mains à proximité du visage de Milan, accroché à son coup, il se délecte de voir Milan être aussi déboussolé que lui.

           Doucement les paupières de Milan se relèvent sur le visage rayonnant de Kendrian, il s’approche jusqu’à son épaule nue et l’embrasse comme un prince baiserait la main d’une lady. Kendrian rougit de plus belle, les battements frénétiques de son cœur semblent être plus rapides encore et plus intenses. Milan fait descendre ses mains jusqu’à l’entrée du jean, il frôle sa peau et le déboutonne. Kendrian se penche en arrière et se tient sur ses coudes alors que Milan retire son jean avec une lenteur calculée, il caresse de son pouce l’intérieur de sa cuisse en remontant ses mains une fois le pantalon retiré. Kendrian se mord la lèvre inferieure, c’est ne pas qu’un plaisir charnel c’est aussi une caresse de son cœur. Jamais Milan n’a fait autant attention à lui. Ca ne peut être qu’un rêve…

           Kendrian esquisse un sourire, un sourire qui fait rougir Milan. Il ne le voit jamais sourire et celui là était si particulier, presque un cadeau qui lui pince le cœur. Une brusque envie de s’excuser, de lui demander pardon pour tout ce qu’il a fait…Ce sourire le rend encore plus coupable.

           Alors qu’il allait ouvrir la bouche Kendrian plaque sa main sur sa bouche et le fait remonter jusqu’à lui, les mains sur ses joues, il se baisse pour lui voler un nouveau baiser et lui sourit à nouveau. C’est plus fort que lui, il a envie de sourire.

           Milan impuissant ne sait même plus quoi dire mais Kendrian lui défend de gâcher ce moment. Les mains de Milan viennent se plaquer sur le torse de son amant pour le faire se coucher à nouveau, il passe ses doigts avec sensualité sur ses lèvres et les redescend lentement jusqu’à son boxer devenu trop étroit. Milan le retire assez rapidement, il relève la jambe droite de Kendrian et fait glisser sa langue dans l’intérieur jusqu’à l’intimité dressée sous l’excitation. Il fait y parcourir sa langue sur toute la longueur, puis le prend en bouche avec tendresse pour un enrouler sa langue.

          Kendrian serre les dents pour ne pas gémir trop fort mais ne peux pas s’empêcher de laisser échapper quelques petits gémissements, il s’agrippe aux draps alors que Milan joue avec son membre pour le faire craquer. Au bout de quelques minutes de supplice, Milan décide d’aller plus vite, d’accentuer les sucions à tel point que Kendrian vient se tenir à ses cheveux.

          Milan ira jusqu’au bout, se délectant de la jouissance de Kendrian avec une étrange sensation de satisfaction, en temps normale il aurait trouvé ça écœurant mais c’est un sentiment agréable que de goûter au plaisir qu’on a put procurer.

 

- Tu n’étais pas obligé…, tente d’articuler Kendrian.

- Tu veux goûter ? Lui demande Milan en s’approchant dangereusement de sa bouche.

 

          Kendrian déglutît, il rougit et ferme les yeux de gêne tout en attendant que son tendre lui apporte sa semence à la becté. Le mélange avec la salive est une sensation étrange mais le baiser voluptueux rend cet échange si particulier, si…érotique qu’il redonne un coup de fouet à Kendrian. Il tire Milan par les épaules pour approfondir leur baiser et se rassasié de la chaleur de son corps dénudé contre le sien, érection contre érection il ne tarde pas à mouvoir son bassin pour lui faire comprendre son impatience. Milan redescend alors sa main caressant son flan au passage jusqu’à plonger contre son intimité et descendre encore plus bas jusqu’à l’entrée de la cavité qu’il prépare sans quitter ses lèvres.

           Il remonte son bassin contre le sien et plaque ses coudes de chaque côté de la tête de Kendrian qui enroule ses bras autour de son cou. C’est presque sans douleur qu’il rentre lentement, Kendrian mord juste sur le coup la lèvre inférieur de Milan qui gémit sous la douleur, ce qui l’excite encore plus.

           Les premiers coup de reins sont lent, ils procurent évidement un plaisir intense à Milan qui sent tout l’étroit du passage tandis que Kendrian tente de se détendre au maximum pour sentir enfin le plaisir de la pénétration. Très vite il peut respirer enfin et fermer les yeux sous la sensation de jouissance, se laisser totalement aller et accompagner Milan dans ses vas et viens un peu plus violent et rapide pour accentuer le plaisir. Leurs corps s‘embrasent, les doigts de Kendrian sillonnent les muscles contractés de Milan, il le griffe par endroit lorsqu’il tente de retenir un gémissement trop fort, il se cramponne à ses épaules, entoure son dos, laisse sa tête retomber en arrière. Milan vient se coller un peu plus contre son torse soulevé, il embrasse sensuellement son cou, remonte jusqu’à sa joue. Il accélère à nouveau la cadence murmurant le nom de Kendrian sans cesse, les yeux mi-ouverts, transpirant, les quelques mèches brunes collées à son front. C’est tellement bon, c’est tellement grand, c’est tellement irréel. Milan se redresse, remonte un peu plus le bassin de Kendrian, il tient ses hanches et donne des coups de reins plus sauvage, ne fait plus attention au retient. Tout deux se laissent totalement porter, l’effort est intense, l’extase s’exprime sur leur corps, sur la couleur de leur joue, sur leur peau en sueur. Leur amour est murmuré. L’orgasme monte à chaque seconde, Kendrian laisse échapper un dernier cri perdu dans les étoiles. Milan au bord de l’explosion le rejoint rapidement. A bout de souffle, un dernier coup de rein lent et saccadé, toute la fatigue le submerge alors. Il se retire et se laisse tomber à l’opposer, les bras en croix, secoués de spasmes.

 

              Aucun d’eux ne parlent, seul les respirations bruyantes les entourent. Kendrian ouvre enfin les yeux, plus léger, le corps encore à vif il a dut mal à réaliser où il est. Ses yeux rivés sur le plafond c’est après un peu plus de calme dans sa poitrine qu’il décide enfin de se redresser sur ses bras. A ses pieds Milan, nu, encore trop essoufflé pour dire quoi que ce soit. La main porter sur le cœur, Kendrian le regarde longuement, il ne croit toujours pas que c’est la réalité, il persiste ce doute horrible qui le maintient dans sa morosité habituelle. Le temps est presque trop long, il finit presque par prier Milan de se lever du plus profond de son être.

              Vœux exaucé, Milan se relève enfin, il s’assoit sur les draps défait et regarde autour de lui avant de poser enfin ses yeux dans ceux de Kendrian. A nouveau ils se regardent longuement, perdus tous les deux dans leurs questions, dans leurs incertitudes, avec cette même question : Que faire maintenant ?

              Milan s’approche alors brusquement, Kendrian en sursaute presque mais ne recule pas mais sa surprise arrête Milan qui partage un nouveau regard interrogateur. Ils se questionnent mais les questions sont muettes, pourtant ils savent tous les deux de quoi il s’agit. Milan arque alors un sourire pour le plus grand soulagement de Kendrian qui se détend. Milan s’approche à nouveau, il observe ses fines lèvres exquises pour enfin les caresser avec ses langues quémandant le baiser. A son tour Kendrian sourit d’amusement et décide de franchir les dernières millimètres qui les séparent pour l’embrasser langoureusement.

 

- Il faut vite retirer ses draps dégoutant, lui dit Milan en tirant sur les couettes faisant tomber Kendrian

Il se met immédiatement à rire voyant l’air bourru que prend Kendrian.

- Arrêtes j’aurai pu me faire mal ! Le gronde Kendrian

- Je reviens, lui dit Milan en partant nu comme un ver hors de la chambre.

 

             Kendrian reste par terre comme un imbécile, il fini par se relever cherchant son boxer quelques part dans la pièce. Il le trouve enfin et enfile un bout de tissu histoire de ne pas attiré le regard des voisins, qui sait ? Même à une heure pareil les voyeurs sont toujours à l’affut, se dit Kendrian même si ce n’est pas le genre pudique. Il cherche maintenant son pantalon qu’il retrouve étrangement pendu au lustre, il reste même un instant à l’observer n’en revenant pas.

            Il le décroche en montant sur une chaise et récupère son téléphone, quatre heures une du matin. C’est dur de veillé aussi longtemps pour un dormeur comme lui. Il repose son téléphone sur la table de chevet et s’assoit sur le lit aussi nu que lui.

          Cette nuit est une nuit magique…Trop parfaite, habitué aux mauvaises nouvelles et à la malchance constante il se dit bien que quelque chose va lui tomber dessus. Milan peut encore le jeter dehors, lui dire «  c’était cool ciao.. ». Et même si il l’aime, peut il assumer de faire autant de mal à sa sœur, Léa et sa famille ? Il n’en sait rien. Rien n’est fait, rien n’est promis encore. Cependant il a l’intime conviction que ce soir, il dormait dans ses bras, qu’il pourra encore toucher ses lèvres…

 

- Diantre qu’il fait froid !

- C’est quoi se langage ? Lui dit alors Kendrian en voyant rentrer Milan

 

            Cacher derrière son monticule de drap propre il offre un sourire discret avant de refermer la porte derrière lui. Il jette les tissus sur Kendrian qui les attrape naturellement, il les observe un moment encore perdu dans ses doutes.

 

- Qu’est-ce qui va se passer demain ? Demande Kendrian

Milan ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas gâcher ce moment.

- Kendrian…, soupire Milan

- Putain je m’en doutais, commence déjà à s’emporter Kendrian

- Non non ! Commences pas j’ai rien dit encore ! Ecoutes pour Léa je te promet que c’est déjà fini ! Je suis pas un enfoiré au point de coucher avec toi dans son dos. Quand j’ai compris que je t’aimais et que je pouvais pas t’oublier je l’ai quitté ok ? Donc ne commences pas à gueuler !

- Je gueule pas ! S’écrie malgré lui Kendrian

- Putain Kendri mes parents dorment ! Chuchote Milan

 

           Kendrian se calme conscient qu’il s’emporte un peu trop facilement, mais faut le comprendre ! Milan va mettre du temps à gagner sa confiance, un temps fou, peut être même qu’il ne la gagnera jamais.

 

- Et nous Milan ? Est- ce qu’il y aura un nous ?

 

           Milan soupire à nouveau et vient s’asseoir aux côtés de Kendrian. Il se gratte un peu la tête avant de se triturer les doigts.

 

- Je…C’est nouveau pour moi, ok ? Je suis pas…Du moins, je n’étais pas gay à mes yeux. Ta présence m’a foutue dans un tourment personnel énorme, je savais plus qui j’étais. C’est horrible d’avoir l’impression de ne rien connaître de soi…J’aimerai attendre pour mes parents tu vois, je me sens pas capable de leur dire, pas encore.

- Alors on va faire semblant ? On va faire pote-pote devant les autres c’est ça ?

- Roh mais j’ai pas dit ça Kendrian ! Merde ! Tu me facilites pas la tâche. Juste devant mes parents ok ? Devant tes amis si tu veux ! Au milieu de la rue ! Dans une boîte échangiste, en pleine orgie ! Je m’en fou mais comprends que je ne veux pas imposer ça à mes parents si soudainement !

 

          Kendrian se lève brusquement et tire Milan par le bras pour le jeter hors du lit et poser les nouveaux draps et couettes. Milan le regarde faire incrédule puis sans gêne il se jette dedans et se couvre dos à son amant. Il se retourne alors brusquement l’air boudeur.

 

- Tu viens ? Il lui lance alors naturellement Kendrian

 

          Surpris par la soudaine aisance de Kendrian à lui parler, Milan laisse échapper un petit rire et saute presque sur le lit pour se lover contre le dos de celui qui a réussi à briser sa carapace.


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Merci à Lilly, Vera, Ito et Sora =)


Bisous

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 4 avril 7 04 /04 /Avr 00:37

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           Il ne l’a pas fait… Non. Il a dut rêver. Milan n’était pas là d’ailleurs ! Oui c’est logique il ne pouvait pas être là. Jamais il n’aurait put lui dire qu’il…qu’il…qu’il l’aimait. Kendrian ne peut pas le croire, il préfère ne pas le croire car c’est comme si un lumière vive l’aveuglait et lui faisait tourner la tête. Tout se brouille, rien n’est cohérent, rien n’est rationnel ! Tout ça n’est qu’un rêve totalement fou. Un de ces nombreux rêves dans lequel il imaginait Milan lui dire ces mots tant de fois. Son corps le lâche, ses jambes flageolantes il se sent tomber à la renverse. Ce n’est pas que dans les films que les gens s’évanouissent. 

           Heureusement, quelques minutes plus tard, il revient à lui, lentement et encore dans les nuages il se relève doucement faisant un blocage constant sur ce qui venait de se passer. Il a rêvé, c’est sûr. Kendrian se soutient grâce au mur, un dernier regard pour son appartement miteux d’un vieux quartier de cité puis il ferme la porte pas tout à fait conscient de la réalité.

           On peut dire qu’il en a prit plein la gueule aujourd’hui ! D’abord la mort de sa mère qui l’a vivement secoué et maintenant Milan…Non ! Il n’a pas le droit d’y penser, pas encore, il faut au moins qu’il rentre chez lui avant qu’Eileen ne fasse une dépression. Brusquement il se rend compte de la situation. Comment va-t-il réagir devant elle ? Il a envie de faire comme si ne rien était, préférant oublier les paroles de Milan pour éviter de souffrir mais au fond il meurt d’envie de lui courir après pour l’embrasser comme un fou. Tout ca prend une tournure dramatique, tout ça devient complètement dingue ! Comment pourrait-il quitter Eileen pour se mettre avec son frère ? Il va lui briser le cœur ! L’achever ! Il va…Il va la condamné comme son père à condamner sa mère. Seulement de l’autre côté celui qu’il aime depuis toujours vient de se déclarer, vient d’avouer ses sentiments ! C’est presque insensé ! Nan, en fait ça l’est.

Que doit-il faire ? Comment peut-il se sortir de là ? Il refuse de faire du mal à Eileen, la seule qui ne l’a jamais abandonné mais il ne sera jamais heureux sans Milan…PUTAIN ! Kendrian plaque ses mains sur sa tête, devenant totalement cinglé, son esprit encombré de questions et de peurs. Il sent qu’il perd à nouveau pieds la douleur est si puissante qu’il se mort la langue jusqu’au sang pour ne pas hurler. Il se tient au muret d’un immeuble au milieu d’une rue.

               Il doit juste oublier, ne pas y penser, rentrer chez lui, vite rentrer chez lui. Il se redresse, le visage blafard à bout il arrive chez lui quelques temps plus tard. Il ouvre la porte livide, ses peurs lui donne soudainement envie de vomir et sans allumer la lumière il se précipite au toilette pour évacuer ce trop plein d’angoisses. Tout ce bordel le rend malade, décidemment il a  vraiment une vie de merde. Ca l’empoisonne, depuis qu’il a cet amour incommensurable il n’a que des problèmes. Ca devient vraiment lassant à la longue.

 

- Je devrais peut être partir, dit il en se regardant dans le miroir

- Partir où ? Demande cette voix mielleuse derrière lui

Eileen était rentrée, peut être qu’elle le regardait depuis un certain temps.

  

             Kendrian se retourne lentement, il en a assez de lui mentir, de faire semblant que tout va bien alors que tout va mal dans sa tête, dans sa vie ! Dans sa chienne de vie. Tout ça à cause de cet amour à la con qui le pourrit de l’intérieur qui l’empêche de vivre. Faudra-t-il qu’il mette fin à ses jours pour s’en sortir enfin ?

Même pas étonné de l’entendre dire ça, Eileen reste sereine devant lui, toujours souriante.

 

- Je ne sais pas, avoue Kendrian

- C’est peut être mieux de ne rien me dire. Je risque de te suivre sinon. Dit-elle en s’approchant lentement

Eileen prend Kendrian dans ses bras, le serre chaleureusement. Comme avant.

- Je suis désolé Eileen…, murmure Kendrian honteux

 

              La chaleur de son corps, les battements de son cœur contre son torse, il se fait violence pour ne pas la supplier d’être stupide, d’être un connard avec elle.

 

- J’ai été heureuse pendant ces trois mois même si je savais que tu n’étais pas à moi. J’avoue l’avoir compris tardivement, peut être le jour de notre déménagement. Je n’avais jamais vu mon frère aussi dépité, vos regards étaient tellement liés que je sentais mon cœur se briser. Mais je n’ai rien dis. Pourquoi ? Je ne sais pas, peut être qu’égoïstement j’espérais que tu l’oublies, j’espère surement que tu m’aimes plus encore au point de ne pouvoir aimer personne d’autre… Je me suis trompée.

- Je t’aime Eileen et ce n’est pas un mensonge, réponds Kendrian douloureusement

- Je sais. Mais ce ne sont pas des « je t’aime » d’amour…

 

              Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais toi, se met soudainement à penser Kendrian. 

 

- Tu devrais aller voir Milan quand même…

- Je…Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, rougit Kendrian en repensant à la déclaration

- Tes tourments ne cesseront jamais si tu n’es pas sincère avec toi-même ! Pour pouvoir vivre il faut être convaincu que c’est fini. Puis pourquoi pas…Peut être qu’il décidera de partir avec toi…, lui dit Eileen en le secouant

 

            Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire, aller rendre visite à Milan lui paraît trop dangereux. Il a bien trop peur de se rendre compte que c’était effectivement un rêve.

 

- Kendrian…, dit elle au bord des larmes. Je serai toujours là, je serai toujours ta meilleure amie !


             Kendrian sent ses membres lui tombés, Eileen n’arrive jamais à lui mentir et elle peut feindre autant qu’elle veut que ce n’est pas grave, il sait bien qu’au fond il a piétiné son amour comme un assassin. Il l’a fait avec tellement d’insouciance que cela en devient cruel et impardonnable. Stan l’avait prédit, une histoire basée sur le mensonge ne peut que ce finir mal.

           Eileen s’approche doucement, le visage ruisselant de larme, les lèvres humides tendues vers les siennes pour lui voler encore un baiser. Ce n’est pas une bonne idée, Kendrian l’arrête et dépose un baiser sur son front évitant ainsi l’impact éminent. Elle ferme les yeux, les mains proches du visage crispé de Kendrian qui peut sentir toute la peine d’Eileen. Car ils ne sont pas si différent, ils aiment to us les deux des êtres qui ne leur seront jamais acquis.

Il repense à Milan et à son expression lorsqu’ils étaient dans l’appartement, même si c’est faux, même si ce n’est encore qu’un rêve éveillé, Kendrian doit en avoir le cœur net. Sinon il le regrettera toute sa vie. Il partage un regard complice avec les yeux sombres de son ex-petite amie. Elle baisse les yeux, désespérée mais vaincue et s’écarte de la porte de la salle de bain pour laisser passer Kendrian. Il la regarde une dernière fois et tout en courant vers la sortie lui murmure un merci du bout des lèvres qui flottera dans l’esprit d’Eileen comme un doux baiser sur la joue.

  

              La nuit déjà bien entamé Kendrian n’abandonne pas, il se vide de tout ce qui peut l’arrêter et fonce tête baissée sans penser à rien d’autre qu’à lui, qu’à son Milan. Il court à en perdre le souffle, ses joues deviennent à cause du vent frais qui souffle contre lui, ses muscles lui font mal tant l’oxygène lui manque. Le trajet est bien trop long, il siffle alors un taxi arrivé au centre ville, au bout de quelques minutes il arrive enfin devant la maison. Il paye le conducteur et reste planté devant le portail encore essoufflé par sa course. Il fixe inexorablement la fenêtre de Milan d’où s’échappe de la lumière à travers les rideaux.

               Que doit-il faire maintenant ? Envoyer des cailloux sur la vitre ? Hurler son nom ? Sonner à une heure aussi tardive ? Il aurait peut être dut attendre que le jour se lève mais là encore il avait trop peur, trop peur de vraiment croire que cette nuit n’était qu’un rêve.

              Il remarque la fenêtre voisine de celle de Milan, celle de la chambre d’Eileen, il arrive à monter jusqu’à l’étage par la gouttière. Il frappe sur la petite vitre et se rend compte avec joie qu’elle n’est toujours pas réparer, il suffit donc de la poussée avec un peu plus de force pour l’ouvrir, pas très prudent mais aujourd’hui il béni la famille pour avoir oublié de réparer la fenêtre.

              Il ne sait absolument ce qu’il doit faire une fois à l’intérieur mais il improvisera bien. Grâce à la lumière de l’extérieure il peut voir les meubles dans la pièce et éviter ainsi de faire du bruit, il ouvre discrètement la porte de la chambre et s’avance dans le couloir jusqu’à la chambre de Milan. Là il s’arrête, sa gorge devient brusquement sèche. Il s’empêche tellement de respirer fort qu’il entend son cœur résonné dans tout son corps comme les battements frénétique d’une batterie. Il peut même sentir la circulation du sang dans ses mains et ses tempes, il prend une profonde inspiration et se secoue la tête. Totalement figé, incapable de frapper à cette porte il a l’air tellement ridicule.

Milan est surement avec sa petite amie, que fait-il ici ? Il risque de le jeter, fuyant encore ses responsabilités pour choisir la facilité. S’il ne frappe pas, il n’en sera jamais sûr. Il approche sa main, la chaleur étouffante du stresse, il frappe alors trop petit coup discret et silencieux.

                La porte s’ouvre soudainement sur un Milan à moitié nu, habillé juste de son petit slip sexy qui moule si bien ses fesses. Kendrian recule pour éviter de se faire voire par Léa mais il se rend vite compte que Milan est seul dans sa chambre.

                 Celui-ci est resté bloqué comme un idiot qu’il est, les grands yeux et la bouche ouverte.

 

- Ken…

- Répètes-le.

- Hein ?

- Répètes ce que tu m’as dis tout à l’heure.

- De…Mais…

- Répètes-le.

 

               Aucun bruit, pas un mouvement, aucun d’eux n’osent parler et le silence pesant d’une maison plongée dans la nuit les entoure, faisant presque retentir le bruit des secondes. Tic tac, tic tac…

 

- Je t’aime, fini par lâcher Milan

 


               La gorge sèche, d’une toute petite voix il avoue ses sentiments sans le lâcher des yeux, tendu comme jamais il commence même à s’inquiéter alors que Kendrian ne montre aucune réaction.

Tout à coup, Kendrian s’effondre contre le mur, la main sur la poitrine le visage caché par ses cheveux blancs. Il se laisse glisser, Milan le suit presque, se penche pensant qu’il tombait. A nouveau le silence retombe. Milan s’accroupi face au corps affaiblit de Kendrian qui ne présente presque plus aucun signe de vie à part son torse soulevé par ses respirations régulières.

 

- Ré…, la voix de Kendrian se terre, ré…

Milan s’approche un peu plus.

- Répètes le, encore…, souffle Kendrian

Il relève alors lentement son visage, les yeux clairs brillant d’espoir.

- Encore fois…S’il te plaît…

 

                Milan ne peut s’empêcher de sentir un point sur son cœur, il se sent étrangement bien, une sensation particulière qui lui chatouille le ventre et qui le fait sourire mais il le cache honteusement, gêné de montrer ses sentiments. Il avance une main hésitante, une main qui se veut tendre et délicate, il l’arrête à quelques centimètres du visage de Kendrian. A-t-il le droit de le toucher ? A-t-il encore le droit d’effleurer sa peau ? De sentir le plaisir que ce touché procure ?

               Les secondes semblent interminables alors que le cœur de Kendrian s’accélère, à cet instant plus rien ne compte, lui aussi au bout milieu d’un couloir comme un chien mourant et son tendre Milan accroupit avec ce visage si serein, si paisible.

 

Come break me down

 

               Milan franchit les derniers centimètres qui le sépare de cette joue brillante…

 

Burry me, burry me

 

             La pointe de ses doigts d’abord touche sa peau…

 

I am finished with you

 

              S’étend ensuite ses phalanges, sa paume et toute sa main plonge dans les cheveux de Kendrian…

 

Look’in my eyes

 

              Les yeux de Kendrian se ferment lentement, son cœur se déchire et se gonfle à la fois, les larmes lui brûlent la gorge déjà…

 

You’re killing me, killing me

 

            Cette main chaleureuse et tant espérée lui caresse la joue avec une telle délicatesse, il ne veut que jamais elle ne le quitte, qu’elle ne touche que lui… Uniquement lui…

 

I am finished with you

 

- Je t’aime Kendrian.


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Inspiré brusquement grâce à Jared Leto (écoutez le musique The kill en acoustic tout simplement sublîme)


Voilà rien dire sinon à part que je remercie mes petites lectrices comme toujours ! ^^

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
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est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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