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/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

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Jamais un sans deux(coprod Lilly)

Lundi 5 octobre 1 05 /10 /Oct 00:07
Voilà le premier chapitre d'une longue lignée ! Je l'espère en tout cas, c'est la superbe Lylli qui orchestre ça. Donc comme je vous l'avais expliquer avant, un chapitre = un auteur = un personnage = un point de vue. Je vous laisse déguster et me dire ce que vous en penser. BISOUS
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Je soupirai, posai ma tête contre la table, fermai les yeux avant de reporter mon attention sur le prof qui débitait son cours d’une voix monologue et ennuyeuse. Les cours avaient repris depuis trois semaines et je n’arrivais toujours pas à me remettre dans le bain. En plus, ces abrutis avaient brouillé le réseau du wifi, ce qui me condamnait à écouter le prof même quand ce n’était pas intéressant.

 

Enfin, je me forçais à suivre le cours, si j’étais venu, ce n’était pas pour rien foutre et galérer après pour récupérer les cours. Heureusement, certains passages rendaient le cours intéressant et faisaient passer le temps plus vite. Mais cela ne suffisait pas à faire passer ma frustration et mon envie de m’évader.

L’utilitariste ou le devoir moral ? L’Homme était-il une machine programmée en fonction de ses plaisirs ou de ses souffrances ou un être doté de raison qui lui interdit de blesser son prochain ? En soi, le débat était passionnant mais je n’arrivais pas à accrocher.

 

En fait, j’étais comme ça depuis le début de la reprise des TD, qui annonçaient le retour du boulot et des fiches de TD à bosser jusqu’à 4h du matin. Et ça me démoralisait. Le rythme que je m’imposai, avec mon boulot, m’épuisait mais ce n’était pas comme si j’avais le choix : la bourse m’aidait agréablement dans mes dépenses financières mais ce n’était pas assez pour payer mon loyer, les frais de scolarité, les livres scolaires et la bouffe. Et je ne pouvais pas me permettre un relâchement si je voulais décrocher une mention Bien et espérer poursuivre en master 2. Je n’avais pas suivi trois  ans d’études pour en baver et finalement atterrir dans un minable secrétariat juridique payé au SMIC toute ma vie. Je sais, ça choque de dire ça mais faut être réaliste un peu.

 

J’avais pour ambition de devenir avocat pénaliste même si pour l’heure, les rayons de soleil qui filtraient à travers les grandes baies vitrées m’incitaient à sortir.

 

Enfin, la troisième heure s’acheva. Allan m’avait lancé des éclairs tout au long du cours si je m’avisais de le lâcher mais là, il n’arrivera pas à me trainer en cours d’informatique. Je n’étais pas en état et je devais récupérer un peu avant mon premier TD de droit pénal spécial. J’espérais que le chargé de TD serait au moins sympa et cool, pas comme celle de droit bancaire et financier qui interrogera chacun de nous pendant trente minutes sur le devoir de la semaine. Ça imposait de bosser à fond, parce que je ne rendais jamais un devoir bâclé, et ce qui m’empêcherait de travailler sur les autres matières.

 

Je n’étais pas particulièrement féru de la bibliothèque, mais j’habitais trop loin pour avoir le temps de rentrer en une heure. L’heure se déroula vite : c’était toujours le cas quand on s’amusait. J’ai surfé sur le net à regarder mes e-mails et les dernières nouveautés sur Facebook. Evidemment, avec tout ça, je n’ai pas eu le temps de ficher mes arrêts ; enfin, pour être honnête, je m’accordais encore quelques jours de vacances, en général, je devenais sérieux à la deuxième séance de TD, quand une certaine lourdeur imprégnait l’atmosphère.

 

Je rangeais mon pc dans sa sacoche et récupérais mon sac. Je sortis du bâtiment B, traverse la cour pour gagner le bâtiment A : accueil, scolarité, salles de TD et deux amphis. Je pousse, la porte refuse de s’ouvrir : ah oui, j’étais là depuis quatre ans mais j’oubliais tout le temps qu’il fallait la tirer. Je me dirigeais ensuite vers le tableau d’information du Master pour décortiquer la dizaine d’affichettes : trois précisaient que certaines matières, contrairement à ce qui était annoncé dans l’emploi du temps s’étudiaient au deuxième semestre, ce qui impliquait de choisir d’autres TD, et sept autres annonçaient divers rattrapages et absences de profs sauf du mien.

 

Trainant les pattes, je grimpais les escaliers et une fois, dans la salle, m’installai au milieu des rangs et réservais trois places pour Allan et Renaud et Léa. Ces derniers commencèrent à me charrier, disant que je n’étais pas sérieux de sécher le cours d’informations ; en réalité, c’était leur manière de se venger puisque j’étais le meilleur de la bande.

Allan, mon meilleur ami, était gay, un gay super bien foutu, d’ailleurs : musclé, des yeux marrons et des cheveux courts blonds foncés. Il était en couple avec Renaud depuis quatre ans déjà : ils s’étaient rencontrés en première année pour -oui, je sais, ça fait niais- ne plus jamais se quitter. Renaud était un type sympa, plus réservé qu’Allan qui partageait souvent mes délires imprévisibles, mais quelqu’un sur qui on pouvait compter. Léa était une jeune fille aux cheveux marrons, couleur qui se reflétait sur ses yeux, avec quelques parties du corps bien garnies. Elle pétillait toujours d’énergie et à nous quatre, nous passions de bons moments.

 

Mon arrivée ici n’avait pourtant pas été des plus simples et j’avais eu du mal à m’adapter la première année, Allan ayant rapidement rencontré Renaud pour ne plus le quitter, me délaissant bien trop à mon goût. Nous nous étions disputés, bruyamment, et Allan était quelqu’un d’impulsif, m’avait frappé : je ne comprenais pas comment il avait pu ne pas me parler de son homosexualité et je ne comprenais pas non plus pourquoi il me délaissait pour un type qu’il ne connaissait pas du tout, à part peut-être son trou. Sur ce, il m’a dit que si j’étais jaloux, il pouvait y remédier et je l’ai à mon tour frappé. Voilà pourquoi il m’a qualifié d’homophobe et qu’il ne voulait plus entendre parler de moi. D’accord, je n’y avais pas été de main morte mais il y a des sujets sensibles dont je n’acceptais aucune plaisanterie et, au final, si Renaud n’avait pas cherché à nous réconcilier, je crois que nous ne nous serions plus jamais reparlés.

 

Le chargé de TD arriva les bras chargés de carton. Je fis la grimace, sachant très bien ce qu’ils contenaient. Il régla paperasserie rapidement en distribuant les fiches de TD et les fiches administratives. Le fascicule était énorme et ne concernait que le tiers du semestre. Ma déprime s’aggrava.

-       Bien foutu, murmura Allan avant de se faire rappeler à l’ordre par un coup de coude bien placé dans les côtes de Renaud.

Ce qui attira mon regard, c’étaient ses yeux bleus très clairs en contraste avec ses cheveux bien plus foncés. Je reportais mon attention sur ma copie quand je vis qu’il avait capté mon regard un peu trop insistant et remplis ma fiche pédagogie. C’était d’ailleurs un moment difficile : j’avais l’habitude mais chaque année, je devais écrire orphelin dans la case situation familiale et chaque année, ça remuait un peu le couteau dans la plaie. En général, je récoltais un regard de pitié et une voix doucereuse : réflexe humain mais je n’en avais pas vraiment besoin. Pour moi, l’important, c’était qu’il soit intéressant.

 

-       Alors, concernant le déroulement de ce TD, commença-t-il d’une voix sèche, dans l’intérêt de tout le monde, j’attends de vous que vous participiez, n’étant pas ici pour faire un monologue qui passera par une oreille et sortira par une autre : au final, vous sortirez d’ici aussi bêtes qu’avant. Vous êtes en master, je ne vais pas vous fliquer mais pour que vous puissiez participer en cours, il faudra que vous sachiez de quoi on va parler, ce qui implique de faire votre travail. Des mini-fiches d’arrêt suffiront mais à chaque arrêt, je vous demanderai si vous êtes d’accord avec la solution donnée par la Cour de Cassation, l’intérêt est de débattre. Pour ça, il faut maîtriser sur le bout des doigts le cours de droit pénal général de deuxième année. Mais il ne devrait pas y avoir de problèmes, n’est-ce pas ? Fit-il en promenant son regard sur chacun d’entre nous avant de reprendre :

« La note finale se divise en trois notes : participation conjuguée au devoir maison, galop d’essai et interro : en général, j’organise l’interro avant le galop, ce qui vous donne une bonne excuse pour réviser. Je ne ramasse que cinq copies par séance.

«  Pour commencer, je vais récupérer les fiches pédagogiques et me familiariser un peu avec vos noms.

Les fiches circulèrent pour arriver jusqu’à lui. Il se mit à nous appeler un par un en levant la tête à chaque fois pour nous identifier, ce que mon autre chargée de TD ne s’était pas donné la peine de faire, sous prétexte qu’elle était pressée avec un nombre de séances limitées et qu’il ne fallait pas perdre de temps. Oui, charmant.

 

Les noms de Léa, Renaud et Allan précédèrent les miens sauf qu’il se mit à buter sur mon nom. Je pensais pourtant que ça savait lire un chargé de TD.

-       Monsieur…

-       Delavert, monsieur, intervins-je tandis qu’Allan pouffait comme un gamin, soufflant que je ne savais pas écrire.

-       Très bien, veuillez me pardonnez d’avance si j’écorche vos noms, conclut-il, l’air perplexe. Il devait avoir remarqué mon orphelinat, je haussai les épaules.

Mon honneur fut sauf lorsqu’il rencontra d’autres noms sur lesquels il buta : ce n’était pas mon écriture qui était en tord.

 

Il passa ensuite aux choses sérieuses notamment sur la distinction intention et volonté. Pas évident à saisir : des notions qu’on nous rabâche pendant des années à la télévision comme l’homicide volontaire et involontaire étaient incorrectes puisqu’il y a toujours volonté de la part de la personne qui commet l’acte générateur ayant entraîné la mort même s’il ne l’a pas souhaité. Oui, j’ai eu du mal à comprendre la subtilité, surtout après six heures consécutives de droit pénal.

Prenez un exemple : je sors un plateau du four, il est chaud, je le lâche, il tombe par terre. J’ai voulu le laisser tomber par terre ; imaginez qu’il tombe en fait sur les pieds de quelqu’un qui est alors blessé : ça a été volontaire mais pas intentionnel parce que je n’ai pas souhaité le blesser mais j’ai voulu lâcher le plateau.

 

Le TD me réconcilia avec les études, mais bon, venant du droit pénal, c’était tout à fait naturel.  Nous abordâmes des thèmes passionnants tout en reprenant des notions de deuxième année indispensables pour pouvoir aborder le droit pénal spécial. A la fin du TD, Allan, Renaud, Léa et moi nous regroupâmes rapidement dans la salle d’à côté libre pour nous répartir le travail : il y avait une dizaine d’arrêts à ficher accompagnés chacun de notes. A quatre, ce sera vite fait et c’était Léa qui avait gagné le gros lot en se gagnant la doctrine à résumer la plus longue.

 

Cette dernière nous quitta à l’arrêt de bus en face de la fac tandis que nous autres tracions la route jusqu’au métro. Je n’habitais pas très loin de la fac puisque je mettais à peine une heure et demie aller-retour en comptant les temps d’attente du métro. Allan et Renaud descendirent avant moi pour poursuivre en couple, Allan ayant déménagé chez lui depuis un an.

 

Moi, je n’avais pas quitté l’orphelinat dans lequel j’avais grandi mais j’étais passé de gamin turbulent à éducateur spécialisé. Je n’avais pas de diplôme mais pour y avoir grandi, je connaissais tout le monde et je savais me faire respecter et maintenir l’ordre. L’avantage de mon changement de statut, c’est que j’avais désormais une chambre individuelle que je pouvais fermer à clef. C’était le grand luxe. Certes, elle mesurait dix mètres carrés et ne contenait que le stricte nécessaire, un lit, une table de nuit et une lampe, une armoire, mais j’étais nourri, logé en échange de mon soutien. Que demander de plus ?!

 

Enfin, pour être honnête avec moi-même, ma vie était minable mais je n’avais pas envie de déménager pour deux raisons : la poursuite de mes études or, avec mon dossier, ce n’était pas évident d’être accepté par une autre fac et mon frère qui habitait Paris or, c’était seulement en habitant près de chez lui que je pourrais le voir. Ma démarche était complètement clandestine, puisque je n’avais pas le droit de le voir mais de toute façon, ça faisait tellement longtemps que nous ne nous étions pas vus qu’il ne me reconnaitrait pas donc je ne courais aucun risque.

 

Cela dit, je croyais qu’il m’avait complètement oublié et pourtant, j’avais reçu son faire-part de mariage. Mon frère qui allait se marier, je n’en croyais pas mes yeux, d’autant que je ne connaissais même pas son épouse. Elle devait être ravissante et gentille, j’avais envie de la connaître et de revoir mon frère mais cela fera plus de dix ans que je ne l’avais pas vu et qui dit mariage dit famille et amis de la famille. Et donc, je verrai mon père. Mon corps fur parcouru de frissons à cette pensée mais j’avais quand même reçu l’invitation donc j’étais invité au même titre que mon père, non ?

 

C’était ce week-end et je n’avais toujours pas répondu. Je n’osai pas les appeler, ça me ferait trop bizarre de parler à mon frère en me présentant comme si j’étais un étranger. Je pouvais leur envoyer un mail mais pour le coup, je trouvais que ça faisait trop impersonnel.

Tant pis si je n’étais pas compté dans le dîner, même si un festin pareil ne se représenterait plus avant longtemps. Je n’avais même pas de quoi m’habiller et ce week-end, j’avais des devoirs à faire et des gamins à m’occuper.

 

Je repoussai le faire-part dans mon fatras et m’allongeai en soupirant bruyamment. Je m’accordai dix minutes de sieste avant d’aller prendre une douche et de rejoindre les autres dans le « salon ». Situé dans le quartier le plus pourri de Montreuil, l’établissement comptait une trentaine d’orphelins regroupés dans plusieurs chambres, certaines contenant jusqu’à cinq d’entre eux. Moi, j’avais partagé ma chambre avec trois gars qui étaient partis dès leur majorité. Pour faire quoi ? Aucune idée. Aucun de nous n’avait d’avenir ici, les cours étaient de bonne facture mais ça ne suffisait pas pour rendre nos dossiers scolaires très attirants. En général, les orphelins d’ici retournaient à la rue. Mes compagnons de chambre, Manu, Laurent et Fabien, avaient débarqué plus tôt que moi mais ils étaient déjà en train de sillonner les rues et de se faire des noms. Quand j’ai menacé d’aller les dénoncer, j’ai passé un sale quart d’heure et je n’ai rien dit. Je sais, c’est lâche, mais ici, ça ne sert à rien de jouer les héros et retenir quelqu’un contre son gré ne servait à rien.

 

Aujourd’hui, j’essayais de choper les gamins qui faisaient le mur et ça m’arrivait de temps en temps de faire de nuits blanches pour les récupérer. Ça marchait parce que j’étais un peu leur modèle : orphelin comme eux mais qui avait été accepté dans une fac de droit et qui plus est, dans un master. En outre, ils savaient que j’en avais bavé, tout le monde ici connaissait le passé des autres, ce qui solidifiait nos liens.

 

-       Zach ! Hurla une dizaine de gamines à ma vue.

Je préparai mon corps à faire office de bouclier face à leurs assauts, ce qui me permit de rester stoïque à l’ampleur du choc.

 

C’était un concept qui faisait partie de la maison : les filles –intellos- contre les mecs –cools- mais toujours en luttant contre un adulte. Ça les faisait réfléchir sur la manière de marquer des points, donc de se réunir et de fournir un travail d’équipe, de rendre moins monotone leur vie ici et de ne pas courir le risque qu’il y en ait qui devienne le souffre-douleur des autres, puisque c’était le rôle des adultes.

 

En comptant la directrice, Christelle, et moi, nous étions sept : Laetitia qui avait aussi grandi ici, Franck, Marianne et Céline, les trois instituteurs, et Mireille, la cuisinière qui passait son temps à nous nourrir et pour ça, il fallait reconnaître qu’elle se débrouillait très bien étant donné les moyens qu’elle avait. L’orphelinat vivait notamment grâce à Christelle et son mari, patron d’une grosse entreprise. Tous deux vivaient bien leur vie et conscients de la misère du monde, au lieu d’étaler leur richesse en achetant une immense villa, ils avaient décidé de racheter cet immeuble pour subvenir aux besoins de gosses comme nous.

 

La soirée se passa agréablement, chacun vaquant à ses occupations, Laetitia lisant des histoires aux plus petits, moi, me battant avec les plus excités, d’autres discutant entre eux. Mais, la question me triturait toujours les méninges : je ne savais toujours pas si j’allais au mariage de mon frère. En fait, la véritable question était celle là : étais-je assez fort pour affronter mon père ?

 

En allant me coucher après l’extinction générale des feux, je n’avais toujours pas résolu l’affaire alors que le mariage avait lieu demain.

 

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 8 octobre 4 08 /10 /Oct 10:58




Salut à tous ! Voilà la suite de notre superbe histoier en colaboration. Cette fois c'est qui écrit ! Donc vous l'aurez enfin compris Lilly écrira le point de vue de Zach et moi celui de...bah vous allez le découvrir ! =)
Mon texte a été ratifié par Lilly, elle m'a tout corrigé ! Mais si ça vous empête pas quand il y a des fautes faites le savoir ! Comme ça elle sera pas obliger de corriger. 
Voilà bonne lecteur je vous adore !! 

Ps : Pour ceux qui on toujours pas commencer je vous conseil de le lire parce que je ferai des MAJ principalement là dessus lol

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           Je cours. Ma petite valise rouge tape dans le pied et manque de me faire tomber devant le contrôleur, agacé. A la limite de l’hystérie, je pousse un soupire expressif.

 

-       C’est bien le train pour Paris ?

-       C’est bien lui.

-       Merci.

 

         Je baisse la poignée noire de la valise et l’attrape avec le peu de force qu’il me reste. Je monte dans le train juste à temps, plus bondé que le périphérique en pleine heure de pointe. Je vous laisse imaginer mon expression. Je ferme les yeux quelques secondes pour me calmer. Cette journée commence décidément vraiment mais alors vraiment bien.

         D’une ! Je me suis réveillé en retard ! Je n’avais plus d’eau chaude pour me doucher, j’ai renversé mon café sur la seule chemise que j’arrivais à supporter, je ne retrouvais plus mes clés et à la moitié du chemin, je me suis rendu compte que j’avais oublié mon téléphone chez moi. Après l’avoir récupéré, j’ai loupé le premier train pour Paris ! Et j’ai dû attendre une heure pour le prochain !! Si je loupais celui-là je crois que je me serai jeté sous les rails.

            Pas de place. Je vais de wagon en wagon sans trouver une malheureuse petite place. Finalement, je fais comme tous les cons qui prennent toujours le train à la dernière minute : je m’assois vers les toilettes à même le sol. Je ne prendrai plus jamais le train. J’ouvre ma sacoche et sors mon PC portable, tout moment est bon à prendre pour écrire encore un peu des éléments de ma thèse le risque d’un magistrat : est il préférable d’enfermer un innocent ou libérer un coupable ?

            Vous l’aurez compris je suis en doctorat de droit pénal, plus précisément en criminologie. J’ai toujours rêvé faire du droit jusqu’à ce que je me rende compte qu’il ne servait qu’à acquitter ceux qui ne le méritent pas. Si vous voulez, le droit n’est plus fait pour défendre l’innocent mais le présumé innocent par conséquent un présumé coupable également enfin je m’entends, je n’ai pas de jugement objectif à ce propos et c’est sans doute pour ça que j’ai toujours du mal à me faire à l’idée que la justice de nos jours rime plus avec un système de proportionnalité qu’avec un système moral. Grand partisan du droit idéologique.

            Je suis secoué dans le train, un vent froid me gèle les fesses parce que je suis assis à côtés de la porte, finalement je laisse tomber. J’éteins le portable. Plus que trois heures avant mon entrée dans la capitale. Et j’y vais à reculons car j’ai des obligations, je suis le nouveau chargé de TD d’une fac de droit pour des étudiants en master. C’est pas plus mal, j’aurais pas à désigner les gamins pour qu’ils participent. Inconsciemment, je me mets à sourire, quand je repense à mes années fac, je me dis que j’ai bien raté des choses. J’étais un garçon totalement refermé sur ses études, je passais toutes mes heures de libre dans les bibliothèques universitaires, plongé dans des bouquins pendant que les autres allaient se bourrer la gueule et venaient en cours presque dans le coma.

            J’étais le genre d’élève qui était devant et qui ne parlait jamais trop occupé à écrire le moindre mot du prof. Parfois je regrette, je n’ai pas tellement connu d’enfance, je n’en ai presque aucun souvenir, je n’ai pas profité de mon adolescence, c’était un véritable désastre et c’était aussi et surtout les années de la découverte de mon homosexualité. Une révélation douloureuse, personne n’était là pour me dire si c’était bien ou mal, personne n’était là pour m’orienter, pour m’engueuler quand je dépassais les limites. Je dus apprendre la valeur des choses par moi-même, j’ai forgé mes principes par l’expérience. J’ai construit petit à petit l’homme que j’allais devenir sur la crainte et la fierté, les seules protections qui me permettaient d’affronter les autres. Le monde.

            Je suis mort, je regarde les paysages défilés, je quitte ma campagne pour la ville. Je quitte ma solitude – qui commençait à me plaire – pour vivre avec ma sœur qui pour la première fois depuis vingt six ans ressent mon manque, elle avait un argument de taille de toute façon je ne pouvais pas refuser.

            Le train arrive à destination, la gare est immense, ça change des deux petites voies de ma petite gare en province, je regarde ma montre, cinq heure huit. Je cherche des yeux Ely jusqu’à que je sente quelqu’un qui me saute sur le dos.

 

-       Nolan !!

-       Ely…

-       Je suis tellement contente de te voir !!

-       Moi de même…, dis je avec beaucoup moins d’enthousiasme.

 

Ma sœur me ressemble énormément, elle a simplement les cheveux beaucoup plus longs. De longs cheveux noirs ondulés, un regard azur pénétrant et un sourire d’enfant. Elle a tellement changé, la dernière fois que je l’avais vue, j’avais dix huit ans, la fameuse année de mes dix huit ans. Les dernières images que j’ai d’elle ne sont pas très joyeuses, à cette époque elle souriait beaucoup moins. Aujourd’hui elle a trouvé l’amour, sa voie, le bonheur.

 

-       Dépêches-toi, je dois te présenter « Tom » !

-       Quelle chance, dis je faussement joyeux.

 

Je déteste son petit ami, monsieur je sais tout, monsieur parfait ! Un sourire Colgate et avec un brillant avenir devant lui. Pas une tâche, pas un pet de travers et dés que je n’aime pas quelqu’un, je le fais assez bien ressentir. Je suis pas du genre à faire des courbettes et à sourire pour qu’on m’apprécie, malheureusement, on dit que je suis trop franc. Un ex petit ami me disait souvent «  Tu es froid Nolan, encore plus froid que tes yeux ». Bizarrement cette phrase me revenait souvent à l’esprit.

            Après avoir adressé un bref «  salut » à Colgate, nous sommes allés chez ma sœur, un petit appartement tout ce qu’il y a de plus charmant, éloigné du centre de Paris. Tranquille pas vraiment d’histoire dans le quartier, des voisins charmants. La petite maison dans la prairie quoi.

 

-       Bon je vais me coucher, je suis mort, dis-je en déposant un baiser sur le front de ma sœur

 

Je m’enferme dans la chambre qui me sera destinée pour un moment, un petit six mètres carré, un lit, un bureau, une commode. Basic. Classique. Je pose la pile de feuilles sur ledit bureau et mon PC, je m’effondre dans mon lit.

            La nuit. Etrange que ce moment de la journée. Etrange car tout nous revient la nuit, tout ce qu’on oublie, des choses auxquelles on ne pense plus nous écrasent. Les souvenirs, les inquiétudes, les angoisses. Les espoirs. Si vous étiez encore de ce monde, seriez-vous fier de l’enfant que vous avez laissé derrière vous ? 

            Je me réveille à six heures, essoufflé, le front humide, les yeux écarquillés de terreur. Je me redresse lentement, mon corps entier transpire. Je prends bien conscience de la réalité et allume la lumière au dessus de la tête de lit. Je ne suis plus dans ma campagne. Je respire profondément, si je n’avais pas déménagé, je n’aurai sans doute jamais fait se rêve. Je me lève. Je cours presque pour prendre ma douche même si je suis le seul debout. J’ouvre le jet d’eau froide et, comme avant de plonger, je prend une grande inspiration et laisse l’eau glacé détendre tous mes muscles. J’en sors au bout de cinq minutes, une serviette autour de la taille, des gouttes froides tombent de mes cheveux et s’écrasent dans mon dos pour mourir sur mes reins. J’ai un début de barbe, je devrais raser tout ça. J’ouvre ma trousse.

 

-       Putain…J’ai oublié mon rasoir.

 

            Je referme la sacoche, je soupire et frotte mes cheveux avec une autre petite serviette. Je ne prends pas de petit déjeuner, je retourne dans ma chambre.

            Je réfléchis à ce que je vais faire pendant la journée : soit je reste ici pour stresser comme un malade pour mon premier TD à 17h soit je sors au risque de me paumer et d’arriver en retard. Je choisis la deuxième option. Sans hésiter, je décide d’aller sur les Champs-Elysées. Tant qu’à faire, foutu pour foutu, autant en profiter et si je ne vais pas sur les Champs-Elysées à Paris, c’est comme si j’étais pas sorti de ma cambrousse.

            Ely habitant sur la ligne 1, je mets moins de vingt minutes pour arriver sur place et je me sens tout chose de fouler cette avenue si célèbre. Le temps passe vite à flâner dans les boutiques, tirer des yeux exorbitants à la vue du prix et manger au Mcdo. Tellement vite qu’il est plus que l’heure de partir.

 

            Je ne peux pas me permettre d’être en retard, surtout pas pour la rentrée. Je me dépêche pour réussir à trouver le bon métro, miraculeusement j’arrive à l’avoir. Une fois devant l’université, je la détaille du regard. Je me dirige vers l’administration, fais mes photocopies, adresse un bonjour cordial à Mme. Verchex, mes cartons en mains, je cours presque jusqu’à la salle. J’entends les voix s’élever, la porte est ouverte, je rentre et la ferme assez fortement pour me faire manifester. Ils me regardent tous intrigués, attentifs. Bien. Je sors mes petites fiches de présentation. Je les donne à l’élève le plus proche du moi. J’observe chaque étudiant. Une petite vingtaine. Plus de garçons que de filles.

            Autant annoncer la couleur directement, je leur explique ce que j’attends d’eux et ce que tout le monde est censé attendre de moi. Un petit tour d’horizon pour voir si tout le monde a comprit, je ne préfère même pas décrire leurs visages dépressifs à l’idée de reprendre le boulot. Je continue mon petit discours de rentrée pour enfin passer au moment que je hais le plus. L’appel. J’écorche quinze noms au passage, je me fais même reprendre par un étudiant presque étalé sur sa table, serait-il en train de se demander ce qu’il fout là ? Encore un déprimé, qui se dit surement qu’il a une vie misérable, le genre de mec qui se plaint tout le temps. Le genre de mec que je peux pas comprendre. Pourtant, ce garçon ne paraît pas si égoïste, je me sens tombé dans ses yeux profondément vides de toute motivation. Delavert …Ca me dit quelque chose. Mon petit silence devenait trop long, pour ne pas avoir à subir les regards interrogatifs des autres étudiants et surtout de celui-ci, je me secoue un peu. Je passe outre et continue l’appel. J’ai vraiment hâte de finir cette journée qui commence aussi bien que les précédentes. On me rend les fiches que je range dans mon sac, je commence le cours de TD. Les étudiants sont attentifs, réceptifs, le cour est interactif mais je ne suis pas ici pour faire ami-ami avec, je fais mon boulot tout simplement. Ils me trouveront sans doute distant, froid presque insensible mais leur vie m’importait peu.

            Le TD terminé, les élèves sortent un à un bruyamment, je range mes fiches dans mon sac et me prépare à suivre le même chemin alors que j’allais rentrer chez moi pour reprendre ma thèse un garçon du TD m’interpelle.

 

-       Excusez-moi !

-       Oui ?

-       Vous êtes nouveau ici, n’est-ce pas ? Me demande le garçon

 

Les cheveux couleur de miel, les yeux verts, les joues légèrement rougies il se frotte l’arrière de la tête nerveusement.

 

-       Et alors ? Je réponds ne voyant pas où il veut en venir

-       Je peux vous faire visiter la fac si vous voulez ! Vous conseiller les bons endroits, il répond en marchant avec moi

-       J’ai pas le temps, je réponds en marchant plus vite.

 

Collant. Je sens son regard dans mon dos, je marche un peu plus vite. Je monte dans le métro les portes se referment presque sur moi, je reprends mon souffle.

 

Le trajet est calme, j’arrive enfin devant l’immeuble de ma sœur, je me dépêche de poser mes affaires dans ma chambre. J’en sors tranquillement, je me dirige en direction du salon très chaleureux, gros tapis à poil de je ne sais quel bestiole morte, les poils blanc bien sûr ! Un canapé en cuir rouge, un écran plasma et bien d’autre meubles modernes. Une petite étagère de verre avec une plante verte en bout et quelques photos au cadre métallique. Une photos de couple, une photos de chacun et au centre une photo de mes parents.

J’observe plus attentivement cette photos, ma mère avait un sourire si tendre, j’avais presque oublié à quel point elle était belle. Les même cheveux qu’Ely mais des yeux plus sombres que la nuit, mon père en revanche était robuste, une carrure d’athlète ! Il adorait le sport en général, j’ai quelques fragments de la période des J.O, on y avait le droit à chaque fois. J’eus un petit rire amusé, nous avions les mêmes yeux presque trop bleus, un peu trop clair. Ses cheveux étaient châtain, un français de souche, ma mère avait, quant à elle, des origines asiatiques. Je me perds dans mes souvenirs lorsque je sens une main se poser sur mon épaule, puis une tête y prendre appui.

 

-       Tu te souviens de cette journée ? Cette journée qu’on avait passée au lac. Papa et maman étaient tous les deux tombés amoureux du grand saule derrière eux, me dit ma sœur nostalgique.

-       J’ai du mal à retrouver le peu de souvenir que j’ai d’eux, je murmure

-       Tu n’avais que cinq ans à cette époque…

-       Hum… 

 

Le silence s’installe entre nous, nous fixons la photo essayant de restituer cette journée, mes souvenirs de la chaleur de mes parents, le plus désolant c’est que je ne me souviens presque plus. Je sens Ely se retenir de pleurer, elle cache son visage dans mon cou et me serre un peu plus contre elle.

 

-       Salut !  

Colgate gâche tout. Thomas vient de rentrer avec les bras chargés de courses, ma sœur se précipite sur lui pour l’aider, je vois ses yeux brillants de larmes mais elle ne cède pas, elle embrasse amoureusement son petit ami avant de poser les sacs sur le comptoir de la cuisine qui donne sur le salon et la salle à manger. Je me secoue un peu et m’approche à pas lent. Tom se retourne vers moi un grand sourire et me jette quelque chose. Je le rattrape au vol. 

-       Je suis allé faire des clés. Ca te donne plus d’indépendance dans cette maison, dit-il fier de lui

-       Oh Tom ! Tu es trop bon, dis je ironiquement

-       Nolan ! S’offusque ma sœur

-       Laisses Ely, sourit Colgate

 Il m’agace avec ces airs de maître zen. Malgré tout, sous le regard oppressant de ma sœur, je remercie Tom pour son geste généreux, je range les clés dans ma poche et m’en vais allumer la télévision en attendant que le dîner soit prêt.

 

Tom vient s’asseoir à mes côtés. 

-       Alors qu’est-ce que tu as prévu comme costume pour ce week-end ? Il me demande

-       Aucun, dis-je en zappant

-       On ne vient pas à un mariage sans costume !

-       Je supporte pas les chemises, les pantalons à pince, tout ce qui s’apparente à un quelconque vêtement de bourgeois coincé du cul.

-       C’est une énorme faute de goût ! Comment est-ce que tu vas venir alors ? En costume d’indien ?

-       Qu’est-ce que t’insinue ? Que parce que je suis gay, je vais forcément venir en indien ? Pourquoi pas en flic et en marin aussi ! 

Voyant ma réaction assez expressive, Tom se rend compte de son sous entendus, il se pince les lèvres.  

-       Désolé je ne voulais pas. Dit-il assez faiblement

-       Non, je ne viendrai pas en costume.

-       Oh que si ! Intervient ma sœur les bras sur la taille se voulant autoritaire, on ira demain matin te trouver un costard classe ! Et bien sûr, Tom se fera une joie de t’accompagner, précise-t-elle sous nos regards ahuris. Elle va pas me faire ça ? !

-       C’est ça ! Je préfère encore y aller en bunny, je murmure agacé

-       Crois-le ou non mais tu iras à ce mariage en costume ! Tu n’as pas le droit de me le refuser…

 C’est vrai je n’avais pas le droit. C’est son mariage après tout, je peux bien supporter une cravate toute une journée de toute manière, on est entre famille, personne du boulot ne me verra alors tout va bien.

 

-       Au fait combien serons-nous à cette sauterie ? Je me dirige vers ma sœur.

-       Je ne sais pas. Papi et Mami seront là, Tata se déplace spécialement avec ton cher cousin, se moque Ely, quelques amis et bien sûre la famille de Tom. Ton père et ton frère, c’est ça chéri ?

-       On verra, répond simplement Tom. 

Je l’ai connu plus bavard Colgate, il ne nous regarde même plus.  

-       Tu verras son père est un petit plaisantin, il est très charmant, j’aurai aimé rencontrer sa maman mais elle est décédée depuis longtemps, son père à le moral miné à cause de ça, me dit Ely.

-       Et son frère ?

-       Je ne le connais pas, dit-elle en haussant les épaules.

-       Bah tu le rencontreras ce week-end ! Répond agressivement Tom.

-       Je ne savais même pas qu’il avait un frère jusqu’au mariage, rit Ely, Tom est timide.

-       J’appelle pas ça de la timidité mais de l’intention. Tu ne t’entends pas avec ton frère, Tomi ? Je demande espièglement 

Il me regarde attentivement. 

-       Mais non ! On se voyait plus trop c’est tout ! Quand est-ce qu’on mange ? fit-il innocemment même si j’avais bien compris que c’était pour changer de sujet.

-       C’est prêt !  

 

Le dîner se fait dans le silence, je finis mon plat, le mets dans le lave vaisselle, je me dirige vers ma chambre pour récupérer une petite veste. Je compte pas rester ici ce soir, Paris est encore plus belle dans la nuit. Je lance un petit bonne nuit au couple, je cours dans les escaliers. Je regarde la rue qui s’offre à moi. Prendre l’air pour s’évacuer l’esprit. Une autre journée qui s’achève les nuits sont fraîches ici, nous sommes déjà en septembre et on sent l’hiver s’approcher. Mes pas décident tout seuls de la direction à prendre, je me prends pas la tête. Ce n’est que bien trop tard que je me rends compte que je me suis perdu comme un idiot ! Et évidemment, Ely ne répond pas. Comment ça, elle a mieux à faire la veille de son mariage que de s’occuper de son frère ?! Tu parles, elle doit bien prendre son pied avec Colgate en ce moment…

 

-       Tiens, c’est pas le prof de TD ?

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 14 octobre 3 14 /10 /Oct 21:27

Salut les filles ! J'ai bien remarqué votre mécontentement quant à la suite de WSH et ça m'a fait plaisir parce que c'était l'effet voulu hihi ! Avis à toutes celles qui ne lisent pas encore JUSD si vous voulez des indices sur l'avenir de Link je vous conseil fortement de vous mettre à la lire. Je n'en dirai pas plus =)
BISOUS et bonne lecture à celles qui suivent vous aime <3
Ps: Vous l'aurez maintenant compris, c'est au tour de ZACH maintenant et de la superbe Lilly =)
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Je me tourne et me retourne, tente toutes les positions sans parvenir à dormir. Y a pas moyen, j’ai l’esprit trop encombré même si mes paupières tombent de sommeil. Je capitule, me lève et fais le tour des chambres en vérifiant que chacun dort bien sagement : et là, il fallait s’en douter, Jérémy manquait à l’appel.

 

Je soupirai et me retins de jurer. Ce gamin commençait sérieusement à me taper sur les nerfs à faire des siennes, à jouer les gros durs avec ses camarades et les caïds dehors. Rien ne m’obligeait à aller le chercher, rien sauf ma foutue conscience : j’avais assez de problèmes comme ça pour ne pas m’en créer d’autres et m’en vouloir toute ma vie de l’avoir abandonné. Evidemment, pour ne rien arranger, il pleuvait.

 

Je sortis en tenant en l’air mon parapluie et marchai en frottant des pieds. Je ne cherchais pas spécialement à être discret et je savais où je devais aller. Au bout de dix minutes, je pénétrai dans l’entrepôt abandonné qui servait de « planque » aux dealers. Je fis le tour de droite à gauche pour voir Jérémy, complètement à la ramasse. Ce gosse de huit ans venait de faire son baptême de l’air, il venait de passer la première étape pour devenir membre à part entière des Tigres Noirs : se shooter était indispensable pour permettre au marché de fonctionner. Je le secoue, il grogne, bon, au moins, il est toujours conscient.

 

Personne en vue, hop, je le porte, et je sors de là illico presto, ni vu ni connu. Les gars n’aiment pas trop qu’on foule leur territoire, surtout pour récupérer leur marchandise. J’avisais une masse sombre et fluctuante indistincte et pressai le pas. Je n’avais aucune envie de tomber sur eux avec mon fardeau, déjà qu’à un contre un, c’était limite alors à un contre dix, je n’avais aucune chance.

 

Je fais le tour et finis par gagner une zone plus sure et là, je reconnais le chargé de TD de droit pénal spécial. Trempé. Il est au téléphone, il jure avant de refermer violemment son claper.

-       Tiens, c’est pas le prof de TD ?

Il se retourne.

-       Je peux vous aider ?

-       On se connaît ? Lâche-t-il, froidement.

-       Bah oui, voyons, on est les meilleurs copains au monde, je réplique. Il va me parler autrement celui-là.

-       Ça va...

-       Bon, bah, si ça baigne pour vous, ça baigne pour moi. M’excuserez mais j’ai pas envie de choper une bronchite donc je vous laisse.

Je me retourne et esquisse un sourire victorieux. Un, deux…

-       Attendez ! Vous n’auriez pas du crédit ?

-       Non, dis-je en fronçant les sourcils, j’ai laissé mon portable chez moi. Vous êtes perdu ?

-       Ouais, avoue-t-il à contrecœur.

J’avais froid aux pieds, Jérémy commençait à peser lourd et j’avais peur qu’il ne tombe malade. Je réfléchis.

-       Vous habitez où ?

-       A Paris, répond-il

-       Où exactement ? Parce que c’est grand, Paris !

Je le vois faire la grimace avant de répondre :

-       Je ne connais pas l’adresse, je suis arrivé hier. Et ma sœur ne répond pas.

-       Vous connaissez son nom, au moins, à votre sœur ? Je demande, une pointe d’ironie dans la voix. Et ben, on va regarder sur Internet en espérant qu’elle ne soit pas sur liste rouge, poursuivis-je après son hochement de tête affirmatif. Venez avec moi, j’habite pas loin.

Confiant, il me suit en gardant le silence.

 

Je pousse la porte de la maison, un bloc de béton triste et sale. Christelle et Jean n’avaient pas non plus les moyens d’acheter une villa. Nous avions arrangé l’intérieur pour nous confectionner un véritable chez soi, plus chaleureux. Je continue dans le couloir mais je remarque qu’il ne me suit pas :

-       Vous devriez rentrer, dis-je d’une voix plus aimable, il fait pas chaud dehors.

-       Je vais salir.

-       Oh, vous inquiétez pas pour ça, dis-je au lieu de lui balancer : « vous savez pas essuyer vos pieds ? ». Par contre, vous allez m’attendre là, je m’occupe de Jérémy et j’arrive dans cinq minutes. Vous pouvez vous asseoir dans le salon.

-       D’accord.

Je grimpe les escaliers pour réveiller Christelle. Elle fait office d’infirmière et je préférais qu’elle voie Jérémy avant de le coucher.

 

Le réveil fut difficile, je lui expliquai la situation en deux mots, elle hocha la tête en soufflant avant de me dire qu’elle allait nous convoquer d’ici les prochains jours pour parler de ça. J’approuvais son idée et la prévins que je rejoignis mon invité.

 

Je le trouvais assis à un fauteuil en train de lire l’une des comptines pour enfants que Laetitia avait laissé traîner pour aller coucher les petits.

-       Votre frère va bien ? S’enquit-il, d’une voix inquiète.

-       Christelle va l’examiner mais ça devrait être bon, répondis-je surpris par sa question. Alors, fis-je en attendant que l’ordinateur ne s’allume, la prochaine fois, n’oubliez pas de dérouler votre fil d’Ariane avant de sortir.

-       C’est juste que j’ai pas l’habitude, je sors juste de ma province.

-       Ah, voilà. Allez-y, entrer les coordonnées et il devrait nous trouver ça.

Je détournai le regard pour ne pas violer sa vie privée et ne me retournais que quand je l’entendis pousser un soupir de soulagement. Il y avait même un plan qui indiquait le chemin. Mais c’est pas possible, comment il a fait pour se perdre autant ?! Il est tête en l’air ou quoi ?! Y en avait pour 45 minutes de marche, il aurait pu faire marche arrière plus tôt, surtout à cette heure-ci et à cet endroit, pas comme si c’était un lieu très incontournable à visiter : la tour Eiffel, c’est à l’opposé. Le plan n’était pas très lisible et pour quelqu’un qui ne connaissait pas, ce n’était pas évident. Mais bon, c’était un grand garçon et j’en avais marre de jouer les saintes nitouches, surtout qu’aller-retour, j’en avais pour une heure et demi.

 

Ou sinon, je pouvais lui proposer de dormir ici, vu l’heure, c’était peut-être plus raisonnable. Mais la seule place disponible, c’était le canapé, ce qui signifiait que je devrais dormir sur le canapé. Hors de question de le laisser dormir dans ce canapé miteux et qu’il se fasse réveiller par une trentaine de gamins. Mais demain, y avait le mariage. Je ne savais toujours pas si j’y allais ou pas mais je n’avais pas envie de l’avoir sur le dos donc il allait rentrer chez lui, bien sagement.

 

Christelle descendit, juste au moment où j’allais le mettre à la porte, dans une robe de chambre en soie rose saumon.

-       Zach ? Vous avez un problème ? Demande-t-elle, fatiguée.

-       Excusez-moi madame mais votre fils m’a sorti du pétrin dans lequel je m’étais fourré. Je suis désolé de m’être incrusté chez vous à une heure si tardive. Je vais y aller maintenant.

-       Vous n’allez pas partir à cette heure-ci quand même ! Ce n’est pas sérieux.

-       Christelle ! M’exclamai-je. Où veux-tu qu’il dorme ?

-       Zach !

-       Ne vous inquiétez pas, s’empresse de répondre l’emmerdeur, je vais y aller.

Sauf que le regard de Christelle me fit comprendre que je n’avais pas intérêt à protester ou à remettre son autorité en question. Même si nous nous entendions bien, même si son fils était mon meilleur ami et que nous suivions les études au même endroit, même si j’avais 23 ans, là, je redevenais le gamin de dix ans qu’elle menait à la baguette. Terrifiant. Je crois que même lui n’a pas pu la contredire.

 

J’avais honte de le faire dormir dans un endroit pareil, dans ma petite chambre de dix mètres carrés qui sentait le renfermé parce que je n’ai pas arrêté de gigoter dans mon lit pour essayer de trouver le sommeil.

-       Bon, bah, venez, grommelais-je. Si on m’avait dit qu’un jour, je recevrais un chargé de TD dans ma chambre, je l’aurai pas cru. C’est assez irréaliste comme situation.

Nous descendons l’escalier de la cave (ma chambre était en fait une ancienne cave), et j’ouvre la porte de ma chambre. Je fouille mon armoire pour dégoter un tee-shirt et un jogging pour qu’il puisse se changer.

-       Bah voilà, désolé pour la pénombre, j’espère que vous avez pas peur du noir, ne pus-je m’empêcher d’envoyer. Après tout, s’il ne s’était pas perdu, on n’en serait pas arrivés là.

-       Ça va aller, merci. Juste, demain, il faut que je me lève tôt, donc, je partirai probablement avant de vous avoir vus mais je tenais à vous remercier pour votre hospitalité, dit-il en appuyant sur le dernier mot.

-       Bah, faites comme chez vous.

Je ne pouvais pas lui dire de se servir dans la cuisine, celle-ci ressemblant plus à un réfectoire, il aurait trouvé ça bizarre et se poserait des questions. Non pas que j’avais honte, mais apparemment, il n’avait pas lu ma fiche pédagogique pour qualifier Christelle de mère. Ça m’avait fait bizarre d’ailleurs, même si Christelle est très importante pour moi, en tout cas, plus que mon père et même mon frère.

 

L’avantage de cette soirée peu ordinaire, c’est que l’épuisement eut enfin raison de moi et je m’endormis comme une masse sur le canapé. La nuit fut épouvantable, les ressors du canapé étant tous cassés à force d’avoir sauté dessus le pauvre, et mes pieds grelottant dépassant des bords. Je le maudis de tous les noms !

 

Je me réveillai le lendemain matin vers 9h. Tout le monde dormait encore et je ferai pareil si j’étais dans mon propre lit. D’ailleurs, je me lève avec la ferme intention d’y retourner, Il devrait être parti à cette heure-ci puisqu’il voulait se lever tôt. Sans faire attention, je rentre dans ma chambre, légèrement dans les vap’ pour tomber sur mon charmant TD au téléphone, l’air blasé et furieux à la fois.

-       oh, ça va, hein, j’ai plus dix ans ! Je t’interdis de me parler sur ce ton ! Pis, ça te va bien de dire que j’ai des obligations. Je parie que tu t’es pas trop inquiétée la nuit dernière en me voyant pas arrivé ?! A baiser avec ton Colgate.

La voix du téléphone était tellement outrée que je l’entendais d’ici.

-       Je le mettrais pas, ton putain de costume, si tu le prends comme ça.

 

Costume ! Mariage ! Catastrophe ! Je n’étais absolument pas prêt. Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Arrête, me souffle ma foutue conscience, si t’y penses autant, c’est que quelque part, t’as envie.

 

C’était vrai.

 

Au pire, je pouvais toujours m’enfuir. Et pour le costume ? Je demande à Allan. Okay, action ! Ne serait-ce que pour la bouffe, un mariage, ça pouvait pas se rater ! En fait, je ne supporte pas l’expectative, c’est dans l’action que je suis vraiment moi-même. Tant pis, si je regrette, je suis sûr que j’aurai tout autant regretté de ne pas y être allé.

 

Je vais voir Christelle pour lui demander si je peux m’absenter la journée et, avant même que je n’ouvre la bouche, elle me lance :

-       Vas-y !

-       Merci, je lance, tout sourire avant de manquer percuter un gamin. Je jette un œil en arrière, c’était Ambre, une petite fille de 8 ans, adorable comme tout. Je lui fais un bisou avant de me lancer dans le froid glacial du mois de novembre.

Quelle idée de se marier par un temps pareil ! Tous les couples se marient en printemps-été, quand le soleil est là pour illuminer leur bonheur. Non, mon frère choisit de se marier pendant l’ère de glace, remarque, ça correspondait mieux à son caractère.

 

Je débarque chez Allan à 10h du matin en appuyant comme un dingue sur sa sonnerie, il a tendance à être dur d’oreille le matin, bizarrement. Je sais, il va me tuer mais bon, du moment qu’il me prête un costar, le reste, je m’en fiche.

 

-       Toi !!!! Vocifère-t-il, les yeux fous. Dégages ! Je veux pas te voir ! T’as bousillé ma journée, là ! Qu’est-ce qu’il te prend, bordel ?!

-       Faut que tu me prêtes un costume, dis-je.

-       Hein ? Tu viens, un samedi matin, à l’aube, pour… Oh ! Le mariage…

Il grommelle dans sa barbe (façon de parler bien sûr) avant de me laisser entrer et de disparaître dans la chambre qui régurgite un Renaud complètement à l’ouest, en calbut.

-       Ah, c’est toi, fit-il en se dirigeant vers la cuisine. Tu veux un café ?

-       Ouais, je veux bien.

-       Mmmmmh.

Il prépare les cafés, les yeux fermés en se grattant la nuque et en bâillant tandis qu’Allan réapparaît avec deux costumes dans la main.

 

-       Bon, c’est pas comme si j’en avais des tas, hein ? Y a aussi celui de Renaud et le mien, vu qu’on a tous les trois la même taille, choisis lequel tu veux. 

-       Ok, merci.

En fait, c’est Allan qui a choisi pour moi, m’imposant le costume de Renaud : la discrétion de la couleur bleu pastel contrastait avec la superbe coupe de la veste qui tombait à merveille sur mes épaules et sur mes hanches ; une chemise blanche, qui me donnera l’air décontracté en soirée, complétait l’ensemble. Il siffla, disant que s’il n’avait pas Renaud et que si je n’étais pas hétéro (ça faisait quand même beaucoup), il m’aurait pris sur-le-champ.

-       Et bé, quel homme ! S’exclame-t-il. Alors, t’as pas trop le trac ? Ajoute-t-il alors que nous nous asseyons tous les trois assis sur le canapé en face de la télé gigantesque à écran plasma en train de prendre le petit déjeuner.

-       A ton avis ? Je réponds, un peu trop agressivement. Ça va faire 13 ans que je l’ai pas vu.

-       Mouais, pas tout à fait, objecte-t-il, puisque tu le suivais quand t’étais gosse.

-       Ouais, mais ça compte pas, je lui parlais pas, je l’ai même jamais accosté.

-       J’espère vraiment que ça se passera bien, souffle-t-il. Si… Sinon, bah, tu rappliques ici, okay ?

-       D’accord, merci, je lance avec un grand sourire.

Je sais qu’il s’inquiète pour moi, après tout, il sait ce que j’ai vécu et il a très bien compris que le problème, ce n’était pas mon frère mais mon père ; et que la perspective de le voir me mettait dans un état proche de l’hystérie.

L’heure tourne à déblatérer des conneries et débiter les derniers potins de la fac. Je lui raconte bien sûr ma rencontre de la veille avec le chargé de TD et fronce les sourcils quand il apprend qu’il a dormi dans mon lit.

-       C’est ma mère qui t’as obligé ?

-       Ouais, et tu la connais, quand elle décide quelque chose, pas moyen de résister.

-       Ah, ça, c’est parce que t’es un faiblard, mon frère, rit-il, mais moi, je suis un homme, un vrai, un dur de dur, un…

-       C’est ça, Roméo, calme-toi, tranche Renaud d’un ton sec.

-       Bon, je vais y aller, merci les gars.

-       Pas de souci et tu m’appelles, hein ? Toutes les heures, je veux un compte-rendu détaillé.

Finalement, je me demande qui stresse le plus de nous deux.

 

J’arrive presqu’en retard, y allant à reculons, mais ça tombe bien, comme ça, mon entrée se fera discrète. J’aurai juste à me cacher derrière un pot de fleur au fond de la salle. La mairie est classique, des bancs remplissaient la salle, rien ne dépasse, juste une magnifique fresque murale décore le plafond arrondi. A défaut des plantes vertes, je me planque derrière des colonnes de marbre juste à temps pour voir la mariée arrivée suivie de deux jeunes filles, drapées dans des robes blanches à froufrous avec un nœud derrière, qui tenaient la traîne de la mariée. 

 

Je ne fais pas attention aux autres convives, je ne peux m’empêcher d’être admiratif et jaloux pour mon frère qui connaissait en cet instant le bonheur suprême, la joie de s’unir à la personne qu’il aimait le plus au monde alors que moi, j’étais obligé de me cacher de mon père, que moi, son petit frère, il m’avait ignoré pendant toutes ces années.

 

Pourquoi m’avait-il invité ? Que je voie qu’il était devenu un homme parfait avec une épouse parfaite et une carrière parfaite ? Alors que moi, je passais ma vie le nez dans les bouquins pour sortir du lot, en oubliant de m’amuser et de sortir avec des filles de mon âge, pour oublier le drame que j’avais vécu, que je vivais dans un orphelinat parce que mon père n’avait pas voulu de moi après le drame dont il était responsable mais qu’il rejetait sur mon dos.

 

La détresse me frappa sans prévenir et je retins mes larmes avec difficulté. Ça faisait longtemps et je m’étais habitué mais là, ça faisait trop longtemps que ma mère nous avait quittés, Et là, en cet instant, je n’avais jamais eu aussi besoin d’elle que toutes les années passées. Si elle avait été là, elle aurait passé un bras autour de mes épaules avant de me serrer contre elle pour me réconforter ; mais si elle avait été là, je n’aurai pas été dans un tel état. Et je n’aurai jamais rencontré Allan. Mais, oui, je sais, c’est dégueulasse pour lui, j’aurai quand même préféré qu’elle soit là. Peut-être nous serions-nous rencontrés dans d’autres circonstances plus joyeuses.

 

Mon regard suit l’avancée de la mariée avant de tomber sur mon frère. Oui, il était magnifique, dans toute sa splendeur. Au premier rang, à la première place, je pus reconnaître l’éternelle calvitie de mon père. Mes entrailles se tordirent et les premières larmes cédèrent. Merde ! J’aurai vraiment pas dû venir.

 

Et pourtant, je ne veux pas partir. J’écoute le discours du maire qui rappelle les devoirs des époux avant de conclure en souhaitant leur bonheur. Mon cerveau de juriste se remémorait les articles du Code civil de séparation et de divorce. Ça reflétait un peu mon humeur morose mais je sentis que ma bouche s’étirait en un fin sourire. Les nouveaux mariés signèrent leur contrat de mariage, le sourire aux lèvres puis mon frère souleva sa nouvelle épouse qui l’embrassait déjà avant de se diriger vers la sortie.

 

Débuta une longue séance photos, je m’éclipsai, n’ayant pas ma place, tout en suivant l’évolution de la séance : je ne savais pas où se trouvait l’Eglise et surtout le restaurant, je ne pouvais pas les perdre du vue. Les premières photos concernaient la famille et seule la mariée s’étonna de mon absence : ainsi, mon frère lui avait quand même parlé de moi. Je me demande bien ce qu’il a pu lui dire, il ne devait même pas savoir quel âge j’avais ou la date de mon anniversaire. C’est aussi là que je vis une tête qui devenait un peu trop familière : le chargé de TD, qui n’arrêtait pas de se trémousser dans son costume sous le regard sévère de sa sœur.  Parce que s’il était là pour la photo de famille au sens strict du terme, vu son âge, il ne pouvait être que le frère de la mariée. Manquait plus que ça ! M’enfin, je risquai pas de le voir souvent, déjà une fois par semaine, c’était plus que suffisant. Les photos s’enchaînèrent : que la famille de la mariée puis que la famille du marié, puis les deux réunies, puis les différentes familles seulement, puis les amis, puis… ça n’en finissait pas et ça parlait et ça rigolait.

 

Je me noyais dans mes sentiments tandis que le temps défilait. J’étais heureux et jaloux pour mon frère, j’étais écœuré de voir mon père arborer un sourire étincelant alors que nous n’étions pas là par sa faute, j’étais seul. Le froid qui me fit frissonner en cet instant n’avait rien à voir avec le froid glacial de l’air. D’ailleurs, celui-ci condensa les réjouissances et tous se mirent en route pour l’Eglise, la plupart était à pied. Seule la mariée était en voiture, ce qui était normal avec sa robe.

 

Je fuis l’Eglise pour m’installer à un café au chaud à l’intérieur : je déteste ce Dieu qui m’a tout pris, il n’avait pas le droit de rappeler ma mère si tôt, il n’avait pas le droit de détruire ma vie alors qu’elle avait à peine commencé. Je bip Allan sur son portable, comme promis, puis il me rappelle. La voix quelque peu enrouée par l’émotion, je lui racontais tout. Allan se met à jacasser pire qu’une pie, ce qui me permet de penser à autre chose.

 

Je raccroche au bout de deux heures, le temps qu’il faut pour que tout le monde sorte de cet antre de l’enfer. Les mariés sortent à leur tour sous les grains de riz (jamais compris à quoi servait cette tradition à part gâcher de la nourriture) en riant avant de se réfugier dans la voiture. Je me mêle à la foule discrètement et sens un regard sur moi. Je tourne la tête et vois le chargé de TD qui me reluque sans aucune discrétion. Je n’y fais pas plus attention et suis le cortège.

Enfin, nous arrivons au restaurant, tout le monde s’extasie du luxe du restaurant, du goût et du charme. Ils s’attendaient à du Kyriad ou quoi ? Bon, je me dirige vers le buffet en me frayant un passage dans la foule et me sers un verre de champagne. Ça faisait longtemps que je n’en avais pas bu et ses bulles me firent frissonner.

 

J’observe les gens qui se réunissent en groupe et se mettent à parler. Je vois le chargé de TD avec sa sœur qu’il serre tendrement dans ses bras, je l’envie.

-       Au fait, j’ai pas vu le frère de Tom pour les photos, il était pas censé être là ?

-       Apparemment, il pouvait pas venir, dit sa sœur tristement.

Je lâche mon verre sous le choc et pars sans réfléchir.

 

Je vais aux toilettes en passant devant eux et me force à me calmer : c’est normal après tout, je n’avais jamais appelé pour dire que je venais. Je me forçai à sourire. Bon, bah, je me limiterai au buffet, c’était déjà ça et puis de toute façon, je n’aurai pas supporté un tête-à-tête avec mon père. Je me passe un coup d’eau froide sur le visage pour me requinquer et retourne au buffet. J’avais bien envie de me faire un doggy-bag pour rapporter des petits fours au foyer mais je me doutais que ce serait mal vu. Au moins, les bonbons étaient en libre-service.

 

Mais là, je croise le regard de mon père, un regard de haine, un regard qui me coupe l’appétit. Ouais, c’était une mauvaise idée de venir. Dépité et lâche, je repose les bonbons et je m’enfuis. Mais visiblement, je n’allais pas m’en sortir à si bon compte car un bras se posa soudainement sur mon épaule.

-       Attends !

Cette voix, ce n’était pas celle de mon père mais je n’avais pas envie de parler. Je n’étais pas en état. Et je m’enfuis. Qu’est-ce que je croyais, hein ?!

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 18 octobre 7 18 /10 /Oct 22:39

         

Une espèce de folle avec la tête d’Edgar dans les Aristochats me saute dessus, Tom est juste à côté, il me sourit amicalement.


- Bienvenu monsieur ! Lance le vendeur

- Salut Nolan ! Alors tu t’es perdu de ce que m’a dit Ely ?

- Un portable, c’est fait pour répondre, je réponds agressivement, finissons en avec ce calvaire que je puisse remettre un jean.

 

Le vendeur tout joyeux me montre un costume, je grimace immédiatement. Il m’en montre un

autre et je crois qu’il n’y pas de mot pour décrire mon expression.


- Un croisement entre le cassis et la prune, me dit Tom se retenant de rire

- Je suis pas un bonbon à ruban ok ! Je réponds aussi tôt


Tom se lève et me montre un costume basic, noir, chemise en soie noir, chaussure vernis noir, cravate blanche.

- Il est hors de question que je mette une cravate, je pointe la chose.


      J’attrape ce qu’il me tend en lui rendant sa cravate, je me faufile dans une cabine d’essayage et lance un regard bien sanglant à la folle furieuse pour éviter qu’il vienne me reluquer pendant que je me change. Je n’ai pas confiance à ce genre de stéréotype totalement cliché du gay devenu presque femme.

Le confort est horrible mais esthétiquement c’est pas mal, c’est simple. Je crois que le but de Tom était de faire ressortir mes yeux bleus. On ne voit que ça dans le miroir. Je reste un peu septique, j’ai l’air d’un pingouin qui a la dysenterie. Soudain, le rideau s’ouvre.


- Je te trouve sexy moi.

- T’es malade ou quoi ?! Je m’écrie.

- Monsieur on ne fume pas dans cet établissement ! Hurle le vendeur offusqué.


Beau comme un dieu, un costume bleu marine, une chemise bleu azur, des cheveux brun, des yeux en amandes si foncés, une perversité attractive dans le regard. Comme à son habitude une cigarette à la bouche et cet air arrogant qui agace tout le monde.


- Franchement Link tu me saoule, je murmure blasé.

- Faut pas dire ça, je te trouve vraiment sublime dans ce costume, t’en fera baver plus d’un.

- J’ai pas besoin de costume pour les faires baver, je lui réponds sarcastiquement.

- Ooh ,le tombeur !

        Link s’est spécialement déplacé pour l’événement, il a même interrompu sa tournée européenne pour venir au mariage de sa cousine, ma sœur en l’occurrence. La présence de Link me rassure bizarrement, un poids énorme me tombe des épaules, je me sens moins seul. Lui et moi avons été très proche dans notre jeunesse, on restait en contact par e-mail mais ce n’était plus pareil. Link n’est pas mon cousin biologique puisqu’il a été adopté mais à mes yeux il est bien plus, il est presque un frère. Toute la famille dit qu’on se ressemble énormément, notamment à cause de nos caractères assez mauvais et c’est surement parce que nos passés se ressemblent que nous nous sommes calqués l’un sur l’autre. Avec des manières différentes, je suis moins extravagant que lui, plus discret, plus refermé. Je suis devenu doctorant en droit et lui est devenu une star du rock international depuis deux ans.

         Peu importe, si Link est là alors ça va. J’accepte de prendre le costume, Tom me le paie avec un certain contentement, je ne comptais pas le payer de toute façon ! On me force déjà à le porter faudrait pas non plus je paie un costume à cinq cent euros. On sort donc de la boutique tous les trois, Link jette sa cigarette par terre et s’assoit à même le trottoir en attendant Tom qui est allé chercher sa voiture dans un parking souterrain.


- Le temps passe trop vite, il murmure.

Link regarde le ciel mélancolique, un beau sourire sur les lèvres.

- Hier encore, Ely me hurlait dessus parce que je lui cassais ses maisons de poupée, rit Link

- Je me souviens pas de toi aussi nostalgique, je réponds avec le même sourire.

- Je ne me souviens pas de toi souriant, dit il me regardant.


          Moi non plus. Je ne me suis pas vu sourire depuis longtemps.

          La voiture s’arrête devant nous, on doit maintenant se rendre à la mairie, Link se lève et monte derrière. Il allume une nouvelle cigarette, je le dévisage un peu le trouvant changer autant moralement que physiquement. Il n’est plus le Link de mon enfance, c’est un homme maintenant, une véritable carrure masculine et un charisme fou. 

J’ai toujours cru que Link faisait partie des gens qui ne changent pas, le genre de personne qui reste un peu enfant toute sa vie parce qu’il n’a pas vraiment connu d’enfance, j’ai toujours cru qu’il serait plus comme moi. J’avais trouvé en lui quelqu’un qui pouvait comprendre mon vide, mon malaise, ma détresse, j’avais beau regardé autour de moi, il n’y avait personne. Nous sommes enfin arrivés devant la mairie, je sens Colgate tremblé de plus en plus. Il se secoue, se frotte les mains, tente de se détendre mais je le sentais si stressé que j’avais une envie furieuse de me moquer de lui. On est rentré à l’intérieur beaucoup de monde était déjà là. Soudain, une petite fille fonça droit sur Link. Il la souleva dans les airs avec un regard si protecteur.


- Kimi ? Appela la mère de la petite, oh Nolan ! Comme tu as grandi ! S’écria ma tante Satsuki.

- Tiens maman, Link tendit Kimi à sa mère.

- On ne disparaît pas comme ça Kimi-chan ! Surtout quand il y a du monde ! Tu entends ? Lui faisais la morale Satsuki.


        Elle se voulait autoritaire mais elle n’y arrivait pas. Un pincement au cœur m’empêcha de parler, j’étais subjugué, bouleversé, c’était une torture de regarder la petite Kimi dans les bras de sa mère. J’étais jaloux, envieux, j’étais jaloux de la petite Kimi. Jaloux de Link. Satsuki était si tendre, si chaleureuse que sa présence me brisait. Quand les souvenirs vous hantent, les esprits de ceux qui sont partis ne sont jamais très loin. Le maire tarde un peu à venir, il finit cependant par entrer dans la salle avec son énorme bouquin. Ma sœur est magnifique, une robe nacrée, des pétales de rose jaunes dispersées sur sa coiffe, une traine immense. Je n’arrive pas à rester en place, je me sens si mal dans ce costume j’ai l’impression de porter un string. Link pouffe de rire et se retient, ce qui m’agace encore plus. Je fais un petit tour d’horizon et j’aperçois le père de Colgate à côté de mes grands parents mais je ne vois pas le frère. Se serait-il réveillé en retard ? Après un blabla interminable, la signature des mariés et toute la paperasse, ma sœur sort la première. Après les photos officielles où il faut faire un sourire COLGATE ! Maintenant on va à l’église. Je suis dégoûté parce que ma sœur n’aura pas à marcher, elle ! On sort donc comme un cortège de militant en file indienne presque, les groupes de discussions se sont formés durant le trajet. J’ai mal au pied à cause de ces chaussures toutes neuves !


- Marches pieds nu, dit il en crachant la fumée.

- C’est ça ouais ! T’en as d’autres, des idées encore plus pourries ?

- Cours tout nu dans la ville !

- Avec une plume dans les fesses ?

- Hum, pas mal comme vision, dit-il presque hilare.


       Comme toujours, on passe le trajet à se moquer l’un de l’autre, c’est une manière à nous de se montrer qu’on s’est beaucoup manqué en quelque sorte. Je lui parle de ma thèse et de mes cours, il me parle de sa tournée, de son petit ami. Je préfère détourner le sujet sachant très bien qu’il allait me demander si j’en avais un, je préfère oublier le dernier en date.

Je me retourne par curiosité pour voir qui nous suit, il y a des amis des mariés, surtout des filles en fait, les époux sont devant. Puis j’aperçois une couleur bleu, une petit touffe de cheveux blond tout au fond à traîner des pieds. J’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part ?


- Il ressemble à Colgate, me dit Link en regardant dans la même direction.

- Tu crois que c’est son petit frère ?

- Sans doute.


Peu importe. Durant tout le trajet, je continue de jeter des petits regards en arrière pour voir s’il est toujours là, la tête rivée sur le sol. Je n’arrive pas à détourner mon regard, j’aimerai bien savoir ce qui le fascine tant par terre. Je connais ce regard, cette façon de ne pas voir la réalité en face, d’essayer de se cacher du regard des autres. Essayer de disparaître jusqu’à ne plus exister.


- Réveille-toi Nolan, on est arrivés, me dit Link.


Un peu gêné, je me retourne dans le bon sens, on rentre dans l’église gothique, l’hôtel décoré pour l’occasion. C’est la partie que je déteste le plus, ça n’a rien avoir avec les mariages américains avec la musique et le fidèle « vous pouvez embrassez la marié ». On va donc passer une à deux heures sur un banc, sans musique, à écouter un curé qui récite son passage de la bible. Milles et unes procédures, d’ailleurs le vieux parle tellement bas qu’on ne l’entend pas. Je croise donc les bras sur banc et attend qu’il soit l’heure de manger.

Je regarde autour de moi, Link dort à moitié sur le banc, Kimi bouge dans tous le sens et passe de rang en rang malgré les protestations de sa mère, les parents sont devant, les amis pleurent, sourient, discutent entre eux. Mais pas de petit frère. Finalement, il n’était peut être pas là pour le mariage, peut être que j’ai halluciné aussi. Je soupire et me redirige vers les mariés. Je crois voir Colgate lutter contre le sommeil. Aucun respect. Link dort déjà en revanche. Maintenant je n’ai personne avec qui me disputer. Je soupire encore.

Je suis dans la maison de Dieu, instinctivement je regarde les voutes en arc, les fresques sculptées dans la pierre. J’espère qu’ils sont heureux là haut, j’espère au moins qu’ils ne souffrent plus là haut, pas comme ils ont pu souffrir ici bas. J’espère juste qu’ils sont fiers de moi, ne pas les décevoir, ne pas être trop sévère envers ma sœur car elle souffre de leur absence aussi. Elle souffre de votre absence. J’espère que vous souriez là haut comme vous aviez l’habitude le faire, un sourire presque irréel. Le genre de sourire qu’on voit que dans nos rêves. C’est dur sans vous, c’est même très dur, je crois que je n’arriverai jamais à l’accepter comme si je vous gardais près de moi en vous parlant. Comme si vous étiez partis en vacance et que j’attendais nos retrouvailles avec impatience.

Ma poitrine se presse, je baisse la tête, la douleur est atroce, j’ai l’impression de brûler, la peur d’être seul. Je regarde autour de moi et je ne vois toujours personne. Les souvenirs d’une nuit d’orage.

Tout le monde sort de l’église, tout est terminé. Je réveille Link mais je n’arrive plus à parler. On jette le riz sur les mariés, Link fume sa cigarette, je suis le cortège, tous ceux qui ont une voiture klaxonnent dans la ville jusqu’au restaurant réservé entièrement à cet événement et connaissant les goûts de Colgate, on ne va pas manger du macdo. Il n’était pas très loin, nonchalamment je suis installé sur un bout de table ma sœur vient à ma rencontre.


- Ça ne va pas ? Elle me demande silencieusement.


Je redresse le visage, une expression douloureuse se dessine. Elle sourit mélancoliquement. Elle a comprit, comme quand j’étais enfant et je l’appelais dans la nuit, je n’avais rien besoin de lui dire, il suffisait de la regarder et elle me prenait dans ses bras en frottant le cou. Une étreinte.


- Au fait, j’ai pas vu le frère de Tom pour les photos, il était pas censé être là ?

- Apparemment, il pouvait pas venir, dit ma sœur tristement.


J’entends un verre se brisé, je me retourne vers le bruit, le garçon de tout à l’heure aux cheveux blond, je ne le vois que de dos mais je suis persuadé que c’est lui. Il se précipite aux toilettes, j’allais le suivre mais je me fais intercepter par Link qui me tire par le bras.

- Il faut que tu goûtes ça ! C’est mortel ! Me dit Link la bouche pleine.

- Tout à l’heure, je lui dis en essayant de le contourner.

- Mais mange ! C’est une glace au tagada !

- ARG ! Arrêtes tu vas me faire gerber !

- D-E-L-I-C-I-E-U-X.


J’arrive à m’enfuir vers les toilettes, il en sort une mine à plomber l’ambiance, tout pâle, le regard encore plus vide que tout à l’heure. Oh mais je le reconnais maintenant ! C’est le garçon de ce matin ! C’est mon étudiant en TD, celui qui m’a reprit ! Il s’enfuit ! Sans vraiment savoir pourquoi, je lui cours après, il a un sacré enjambé le mec. Je presse le pas et manque de tomber sur lui, je me tire sur son bras pour l’arrêter.


- Attends !


Il s’est à peine retourné, en une fraction de seconde, je fus secoué d’une multitude de sensations, son visage m’était presque apparu au ralenti. Un air si paniqué, des yeux d’un vert à se damner, cernés de cils blond, les cheveux tombant un peu devant son visage. J’avais lâché son bras, il s’était enfuit. Je restais là stupéfait. Je ne sais ce qui se passait, poussé par une force inconnue, une force qui vous contrôle entièrement, guidé par un sentiment d’insatisfaction. Un besoin de ne pas le laisser partir. Je cours après lui, je ne peux rien faire dans ce foutu costume, le bruit des chaussures sur le sol était assez ridicule. J’accélère, je ne suis plus qu’à quelques centimètres, j’attrape sa main que je tire violemment. Il se retourne plus choqué que tout à l’heure, pas un son ne sort de sa bouche et je suis totalement essoufflé.


- On n’a pas idée de partir comme ça ! Quand je te dis «  Attends » Tu ATTENDS ! Dis-je le souffle court

- De quoi je me mêle ? Dit-il encore plus perplexe.

- Je croyais tu n’étais pas censé venir, je dis avec un peu plus de souffle.


Il ne dit rien, il baisse doucement le visage les sourcils froncés. Je sens une douce chaleur dans ma main, nous le remarquons en même temps et, presque en même temps, nos mains se lâchent. Le froid reprend sa place. Je regarde mes doigts : j’avais senti, il y a quelques minutes, la chaleur humaine.


- Si tu es bien le frère de Colgate…euh Thomas ! Tu dois rester.

- Pour qui vous vous prenez ? Qui vous permet de me dire ce que je dois faire ? Vous n’êtes que mon prof de TD, je vous ai aidé hier simplement par pitié ! Notre relation s’arrête là alors mêlez-vous de vos affaires ! Il répond.

Le garçon fragile d’il y a quelques secondes avait totalement disparu, il était devenu presque rouge de colère. Je me suis senti presque insulté, je déteste ce genre de mec. L’air têtu et bourru, presque impénétrable, je sentais pourtant qu’il voulait rester mais sa façon de me parler me hérissait les poils du bras.

- Tu n’es qu’un lâche, va te cacher dans ta cave, dis-je blessant.


Je ne le lui laisse même pas le temps de me répondre, j’en ai rien à foutre après tout comme il a dit ce n’est pas mon problème, ça m’apprendra à faire les bons samaritains, ça nous retombe toujours sur la figure.


- Bon, Link, fais moi goûter à cette glace !


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Salut à toutes bande de truie ! 
Comment ca va ? Moi super la pèche ! Avec Lilly on avance bien dans JUSD alors je suis contente niark
Vous avez toutes compris Link est le cousin de Nolan ! Sachant que Link est déjà célèbre dans cette histoire ca veut dire qu'on est bien après WSH ! Comprendo ? On est pour ainsi dire deux ans après la mort de Ash =) 
Donc déjà vous savez qu'il est toujours vivant c'est une bonne nouvelle =)
vous connaitrez la suite bah par la suite LOL

BISOUS 

 

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 22 octobre 4 22 /10 /Oct 14:05

              
              Sa réplique me laissa interdit. Incapable de réagir, je le vis se détourner de moi en lâchant un soupir de mépris. Mon sang ne fit qu’un tour et mes pas lourds et furieux frappèrent le sol à la recherche de cet enfoiré. Chargé de TD ou pas, je ne le permettais pas de me juger comme ça surtout après le service que je lui ai rendu hier. D’accord, si Christelle n’avait pas été là, je l’aurai mis à la porte, mais je lui ai quand même prêté mon lit, ma chambre, mon chez-moi et lui il ne trouvait rien d’autre que de me regarder de haut. Tout le monde n’avait pas les moyens de vivre dans un palace quatre Etoiles ! Moi, au moins, je ne me perdais pas comme un gamin de quatre ans dès que je sortais de chez moi, à croire qu’il a toujours été assisté, celui-là !


Il a fait le malin mais il a pris ses jambes à son cou, l’enfoiré ! Je ne le voyais nulle part. Et après, c’était moi le lâche ?!!


Je poursuis ma route mais juste avant d’entrer dans la grande salle bondée, je percutai quelqu’un. Je levais la tête et je vis mon frère… La gêne l’emporta immédiatement sur la fureur et mon instinct me hurla de fuir de nouveau. Je ne pus que baisser la tête en espérant qu’il ne me reconnaîtra pas. Oui, je sais, c’était bête comme réaction puisque j’étais venu pour le voir mais comment aborder une personne qu’on n’a pas vue depuis treize ans ?


Et qui plus est, son frère ?


- Zach ? C’est vraiment toi ?

Non, c’est le pape, idiot !

Je haussais les épaules. Je le sens alors me serrer contre lui. J’ai peur, j’ais l’impression que j’allais éclater. Je le repoussai, tremblant.

- Ely m’a dit que son frère t’avais vu et je voulais… Tu… Tu vas bien depuis tout ce temps ?

- Ouais, magnifique, content que tu te soucies de mon état de santé, répliquai-je, cinglant.

Il croyait quoi ? Qu’après tout ce temps, j’allais me jeter dans ses bras, fou d’amour pour lui ? Bon, d’accord, j’en avais envie mais ma tête me hurlait de rester raisonnable et de ne pas me laisser envahir par ma fougue.

- Je suis content que tu sois venu, je ne savais pas que tu viendrais mais je vais rajouter une place à notre table.

- Nan, laisse tomber, je reste juste pour l’apéro.

- Allez, reste, s’il te plait, on pourra discuter, je suis sûr qu’on a plein de choses à se raconter.

- Attends, tu crois que je vais te raconter ma vie alors que tu n’en as rien eu à faire depuis tout ce temps ?

- Quoi ? Non, je… Ecoute, ce serait bien que tu restes, tu es ma seule famille avec papa et…

- Ouais, bah, contente-toi de papa. Jusque-là, tu t’en es pas trop mal sorti, non ?

- Juste ce soir, j’aimerai bien que tu restes, après, on pourra discuter et mettre les choses au point. Si tu veux, je te mets à une autre table.

- Je ne connais personne et je suis pas trop dans le trip, là, tu vois…

- Je peux te mettre à la table du cousin d’Ely, il a ton âge, vous pourrez faire connaissance, insiste-t-il.

Sans savoir pourquoi, les mots du chargé de TD, revinrent me marteler le crâne. Ce n’était même pas le regard de chien battu que me lançait mon frère qui me décida mais les mots arrogants de cet enfoiré ; je n’étais pas un lâche, je me suis battu plus que je ne l’aurai dû et je n’avais pas de leçons à recevoir d’un parfait étranger. Mais je n’avais pas envie de laisser cette image de moi car c’était comme annihiler toutes ces années de lutte, parce que la première impression est toujours celle qui marque la mémoire.

- D’accord, soufflai-je.

- Merci, répondit-il. Vraiment, je sais que ça te coûte mais j’attendais vraiment ce moment, tu sais.

- T’étais pas obligé d’attendre plus de dix ans, répliquai-je, amer.

- Je ne savais pas comment t’aborder. J’étais jeune au début et après, je me suis douté que tu accepterais mal ma présence. Que je débarque comme si rien n’était.

- Bah, tu pensais mal, tranchai-je sèchement.

Un peu plus, et je lui avouais que je l’avais attendu pendant des années jusqu’à ce que je comprenne qu’il ne viendrait pas, jusqu’à mes dix-huit ans. D’accord, il était jeune mais moi, je l’étais encore plus et ça n’a dérangé personne de me laisser vivre dans la rue alors, non, je n’allais pas le prendre en pitié et soulager sa peine. Personne ne l’avait fait pour moi.

- Viens, je vais te présenter à Ely et sa famille.

- Heu, non, c’est bon.

- Commence pas à faire ton rabat-joie. En plus, tu es magnifique, je suis sûre que tu auras du succès auprès de sa petite cousine.

- Elle est pas un peu jeune ? Demandais-je perplexe, me souvenant d’une petite fille pour les photos.

- Mais non ! Lança-t-il, guilleret.


Il me prend par le bras et je le suis, à reculons. Il voulait me présenter à Ely donc son frère sera forcément là. J’imaginais déjà son sourire victorieux et goguenard étirer ses lèvres en voyant le petit frère se faire tirer par le grand. Thomas trouva rapidement sa nouvelle épouse, les gens s’écartant sur son passage, me jetant au passage un regard suspicieux. Au moins ne sentis-je pas celui de mon père qui serait plus que suspicieux.


Ely fut ravie de me rencontrer, à s’extasier sur ma ressemblance avec mon frère.

- Tu vois, Nolan, lui, au moins, il est bien éduqué : il vient en costume sans que son frère n’ait besoin de le supplier ! Reprocha-t-elle à mon chargé de TD.

Je décochai un sourire pour l’enfoncer un peu plus dans sa gêne et me retins de balancer une vanne qui aurait plombé l’ambiance inutilement. Après tout, c’était le mariage de mon frère et je n’avais pas envie d’être celui qui gâcherait tout. Il me lança un regard noir puis Thomas me présenta ensuite au fameux cousin : j’avais vraiment l’impression d’être un assisté qui ne savait pas se débrouiller tout seul et ça m’énervait.


Ce dernier était en train de s’empiffrer d’une substance douteuse à la couleur rose bonbon dont l’odeur me rappelait vaguement celle de la fraise Tagada.

- Salut, t’en veux ? Fit-il en présentant la chose en question.

Je secouais vivement la tête, refusant de finir la soirée avec une indigestion : d’une, je passerai une très mauvaise soirée, si ce n’était déjà le cas vu dans quoi je m’étais embarqué, de deux, je risquerai de salir le costume de Renaud et je préférai éviter, de trois, je n’avais pas envie de passer la journée de demain au bord de la cuvette de toilettes tout en essayant d’apprendre mon cours de droit bancaire.

- T’as tord, c’est trop bon ! S’exclama-t-il.

- Link, lâches ça, tu vas finir par être malade et t’auras plus faim pour le repas, intervint Nolan.

- Oui, papa !

- On fait la leçon aux autres alors qu’on n’est pas capable de trouver son chemin ? Lançai-je, moqueur.

- Moi, au moins, je ne fuis pas au mariage de mon frère, riposta-t-il, me blessant une nouvelle fois dans mon amour-propre.

- Et moi, je ne juge pas les gens que je ne connais pas surtout quand je devrais les remercier !

Il avait une dent contre moi ou quoi ?! Mais s’il voulait partir sur ce terrain, il allait voir de quel bois je me chauffe ! 1-0 pour moi !


Link, sentant que l’ambiance était tendue, proposa naïvement si quelqu’un voulait de la glace Tagada. Son air innocent et l’air blasé de Nolan me firent sourire. Mais la situation n’en fut pas pour autant déridée.

- Je te préviens, sale gamin, si tu continues à me pourrir la vie, je ne me gênerai pas pour faire de même et moi, je suis légèrement plus à même d’y parvenir, si tu vois ce que je veux dire.

- Des menaces ? Mon pauvre cœur va faire une attaque tellement j’ai peur. Alors voilà, monseigneur, je vais vous faire des courbettes et révérence pour que vous daignez me mettre un dix au magnifique devoir que je vais vous rendre la prochaine fois au lieu du zéro rageur dès que vous verrez mon nom.

- Je pourrai faire de même avec tes amis, ça me simplifiera la vie, je passerai moins de temps à corriger vos copies inintéressantes, lâcha-t-il méchamment.

- Ouais, et moi, je me ferai une joie d’aller me plaindre à votre sœur qui est, soit dit en passant, l’épouse de mon cher frère qui ne supporte pas que l’on touche à un seul de mes cheveux, mentis-je.

Il ouvrit la bouche avant de la refermer, à court d’arguments.

- Zach : 1 – Nolan : 0, déclara Link, sans prendre en compte ma précédente victoire.

- Tu fraternises avec l’ennemi ! S’offusqua Nolan.

- Je suis un juge impartial, c’est pas comme ça que vous appelez ça ?

- Bah, un juge impartial, ça peut pas être le cousin de l’une des parties, observa Nolan, boudeur.

- Je serai toujours plus impartial que ta sœur.

- Qu’est-ce que vous avez tous avec elle à la fin ?

- A part le fait qu’elle te mène par le bout du nez jusqu’à te faire mettre un costume, répéta-t-il, rien ! Et toi, tu fais quoi de beau, dans la vie ? Me demanda-t-il précipitamment pour éviter les répliques cinglantes que son cher cousin était capable de lancer.

- Rien de spécial, je suis étudiant en droit, comme t’as dû le comprendre.


La soirée fut finalement très agréable avec Link comme voisin de table et un chargé de TD aux abonnés absents. Je ne m’occupais de lui que pour lui jeter quelques coups d’œil, lorsque mon regard se baladait dans la salle et que je ne connaissais que lui parmi les invités. Mais ça allait, il se comportait bien sagement, constatai-je avec un sourire. Link était très bavard et me racontait des tas d’anecdote de sa tournée, c’était incroyable tous les pays qu’il avait visités alors que moi, je n’étais pas allé plus loin que Paris. Il me parla avec enthousiasme de son pays d’adoption et de sa mère. Il n’insista pas face à mon manque d’enthousiasme de parler de ma propre famille.


Le milieu de la soirée, j’étais détendu comme rarement je l’avais été : nous faisions des concours d’eau avec nos voisins de table et Link, dans son empressement, a brisé le verre lorsqu’il l’a reposé à table. Pliés en deux, il a tiré une mine boudeuse lorsque je lui annonçais qu’il était disqualifié et que par là même, je remportai le match.

Des manifestations avaient lieu régulièrement sur l’estrade, les amis qui chantaient les louanges des mariés, qui chantaient, des photos qui défilaient sur un écran. Une photo a représenté ma mère, aucune de moi, bah, ça devait être mon père qui avait tout préparé.


En parlant de mon père, la confrontation tant redoutée arriva au moment où il monta à son tour sur l’estrade : son discours me remonta tellement que je ne pouvais pas le citer mot pour mot mais en gros, il se disait fier de son fils qui, bien que marqué par de dures épreuves dans sa jeunesse par la perte de sa mère, était allé loin, et avait enfin fondé la famille qu’il méritait. Bien sûr, tout cela agrémenté de petites anecdotes pour faire rire les gens sur les pitreries de mon frère. En bref, il m’avait complètement ignoré.

Pour un non-averti, ça ne sautait pas aux yeux, après tout, il s’agissait du mariage de mon frère et pas du mien. Cependant, le fait d’insister sur la disparition de ma mère alors qu’ils ne vivaient plus ensemble, mon frère vivant avec son père, sans me mentionner alors que c’était moi qui en avais le plus souffert, me révolta. D’autant que durant tout son discours, son regard n’avait cessé de me transpercer.

En revanche, son attitude me laissa complètement indifférent : c’était lui qui avait le plus à se reprocher et si m’ignorer soulageait sa conscience, ça le regardait. De toute façon, ça ne changeait rien à ma situation. Demain, tout cela sera fini et je retournerai à ma piètre vie d’étudiante.


Link sentit néanmoins la rage qui m’habitait et lança sans prévenir :

- Vous connaissez le petit bonhomme en mousse ?

 

Notre table était composée de six personnes, nous deux et quatre amis de Tom et d’Ely. Ils étaient sympas et tous, plongés dans des analyses très poussées de commerce ou d’informatique, mais sur le moment, aucun de nous ne comprit où il en voulait en venir.

- Bah oui, le petit bonhomme en mousse de Patrick Sébastien ?

- C’est quoi, cette référence ? Se moqua l’un d’eux.

- Bah, je vous proposerai bien des chansons de mon répertoire mais ça ne marquera pas vraiment le public vu qu’elles ne sont pas très connues en France contrairement à celle-là. En plus, elle est facile à apprendre ! Argumenta-t-il.

- Apprendre ? Répétai-je.

- Tout le monde a fait quelque chose pour les mariés de sensationnel, on pourrait leur préparer un truc. En plus, comme ça, les deux familles seront réunies, c’est’y pas beau, ça ?!

- Il est un peu tard et je n’ai pas tellement envie de me ridiculiser comme ceux qui ont chanté le karaoké.

Et c’était pas vraiment la meilleure personne qu’il pouvait choisir parce que là, c’était sûr que je serai la risée de mon père et de mon frère et du chargé de TD.

- Hey ! c’est trop bien le karaoké.

- Parce que t’es japonais et en plus, c’est bien quand on sait chanter, objectai-je.

- Je reviens, trancha-t-il.

Cinq minutes plus tard, il revint effectivement mais des copies dans la main. Nous nous regardâmes dépités, comprenant très bien de quoi il s’agissait.

- Allez, venez, on va apprendre ça dans le couloir. On a besoin de quelques répétitions pour être au point.

Il finit par nous entraîner dans son délire et nous nous retrouvâmes comme des cons à chanter cette chanson débile dans le couloir.


Trente minutes plus tard, nous étions sur « scène », Link me tenant fermement par le bras pour m’empêcher de m’enfuir ! Je n’étais pas resté pour me ridiculiser devant tout le monde, nan, c’est vrai quoi ! Surtout que le regard de mon père était toujours aussi dévastateur et je savais qu’il attendait la moindre faille à exploiter. Une montée de panique me bloqua la gorge pendant que Link faisait son petit speech.

Je croisais le regard du chargé de TD qui affichait un sourire railleur et mon frère qui était perplexe.

Il fallait que je parte, je ne pouvais pas les affronter tous à la fois. Je n’étais pas resté là pour signer mon arrêt de mort.

Ça commença et tout le monde y alla à tue-tête, les aigus et les graves se confondant dans la mêlée. Moi, je ne chantais pas, j’étais mortifié, dans un état proche de la crise. Les gens se mirent à rire, allez savoir pourquoi, moi, ça ne me faisait pas rire mais ça me dérida.


Mon frère me regardait et lorsque nos regards se croisèrent, il hocha la tête. J’ouvris la bouche, tremblant, pour laisser sortir le premier mot. En tout, la scène n’avait pas duré plus d’une seconde mais le premier mot fit battre en retraite mon anxiété et le reste suivit. Link me prit par la taille et je me joignis au concert ignoble que nous donnions.

Ce fut un tonnerre d’applaudissement qui accueillit la fin de notre prestation et nous nous baissâmes pour saluer le public avec un honneur particulier réservé à Link à notre table qui fut recouvert d’eau. Riant à gorge déployée, je ne sentais pas mon frère me prendre dans ses bras, ce qui me fit sursauter.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti une telle chaleur se propager en moi et, oubliant toute prudence, je le serrai à mon tour si fort que je l’en étouffais presque. Je ne voulais pas me faire d’illusions, probablement que le mariage passé, mon frère m’oublierait de nouveau, mais pour l’instant, c’était tellement que j’avais bien le droit d’en profiter.


- Tu restes pour le déjeuner, demain ?

- Je ne sais pas, j’ai des obligations, dis-je en pensant à mes frères et sœurs d’adoption avec qui j’avais l’habitude de passer le dimanche et me donnant un prétexte si je voulais fuir au dernier moment.

- D’accord, je comprends mais ce serait bien que tu viennes, on pourra discuter un peu plus qu’aujourd’hui. Et tu pourras goûter à la cuisine fabuleuse d’Ely.

- Alors, j’essaierai de passer.


A la fin du repas, alors que nous commencions à somnoler, Link nous réserva une belle surprise en nous offrant quelques chansons de son répertoire. C’est sûr que ça n’avait rien à voir avec le Petit bonhomme en mousse, les mots étaient emprunts d’une telle tristesse, d’une telle douceur, la guitare appuyant les émotions, que c’était magnifique. Il dédia la chanson qu’il chanta en japonais à sa mère et sa sœur. Il termina son mini-concert par deux chansons rock afin de réveiller un peu l’assistance et de faire une transition avec le reste : la piste était enfin ouverte et fut inaugurée par le nouveau couple qui nous laissa bouche bée par les enchainements endiablés des pas de rock qu’ils effectuaient. Tout le monde applaudit vivement puis mon frère courut vers moi et me mit dans les bras d’Ely avant de danser avec le frère de celle-ci, lui lançant un sourire espiègle.


Je ne savais pas danser mais Ely menait la danse et ce fut envoûtant. Le chargé de TD vint ensuite me ravir à sa sœur tandis que min frère reprenait sa dulcinée, il savait également très bien danser et je me rendis compte qu’il était très beau avec ses yeux bleus, son corps musclé me donnait une impression de sécurité, puis je dansais avec mon frère et également avec Link et nos voisins de table, même si là, c’était plus déjanté. La soirée fut magnifique. Les gens commencèrent à rentrer sur les coups de 6h du matin et moi, je tombais de fatigue, m’étant levé tôt toute la semaine pour me coucher tard, à travailler jusqu’à pas d’heure.


Une main vint se poser sur mon épaule, ce qui me fit sursauter. C’était Ely.

- Je suppose que tu n’as pas de voiture pour rentrer. Link propose de te ramener, nous, nous dormons ici.

- Ah, merci, c’est gentil.

- Tu viens demain ?

- Oui, sûrement, mais pas toute la journée.

- D’accord, j’ai été ravie de faire ta connaissance.

- Moi de même et vous avez tous mes vœux de bonheur, dis-je en me sentant un peu bête par ces mots. Comme s’ils avaient besoin de ma bénédiction.

- Merci, rayonna-t-elle. Bonne nuit, à demain.

- Bonne nuit, et faites pas de bêtise !

- Coquin !


Comment un frère et une sœur pouvaient-ils être si opposés ? M’interrogeais-je en pensant au chargé de TD. Suffit de nous voir Thomas et moi, répliqua une petite voix qui avait pris la forme de Nolan. Ça ne comptait pas.


Nous étions un peu serrés dans la petite voiture, Link était apparemment devenu très riche mais il ne voyageait pas en jet privé ni en limousine, trouvant que ce n’était pas pratique. Satsuki n’avait rien perdu de sa langue maternelle et elle était aussi excentrique voire plus que son fils : l’élève n’avait visiblement pas dépassé le maître.


J’étais collé au chargé de TD, sur les genoux duquel dormait la fameuse petite cousine qui avait dragué la moitié des hommes dans la salle dont moi, qui me lança, victorieux :

- Alors, c’était pas bien comme soirée ?

J’aurai pu lui répliquer une vacherie, genre « s’il n’avait pas été là, c’aurait été encore mieux » mais je devais reconnaître que s’il n’avait pas été là, je serai passé à côté d’un merveilleux moment.

- Merci, répondis-je humblement. C’est grâce à vous.

- Ah, heu, cool, de rien, répondit-il gauchement.


En soi, le voir si embarrassé valait n’importe quelle victoire.


Ils me déposèrent à l’orphelinat, j’allais me coucher immédiatement, déposai le costume de Renaud sur un cintre, revêtis un caleçon, et m’allongeais, un sourire sur les lèvres.


Je n’avais que quelques heures de sommeil mais je savais que pour une fois, je ne me réveillerai pas en sursaut, une douleur fulgurante au dos, en regardant apeuré autour de moi avant de mettre une heure à me rassurer et me rendormir de nouveau.

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 25 octobre 7 25 /10 /Oct 23:21

          
        C’était pire qu’une vanne, pire qu’une insulte, le genre de phrase qui vous calme tel un sot d’eau froide sauf que là le sot d’eau bouillante. Mon corps entier était en surchauffe, trop gêné pour pouvoir parler correctement j’ai murmuré une phrase complètement ridicule. Honte sur moi. Plus je me rendais compte que je devenais aussi embarrassé qu’une jeune pucelle plus j’avais envie de me cacher sous les sièges en cuir de Link. Le contact de son bras contre le mien, mon cœur battant, la chaleur étouffante, je m’oblige à regarder par la fenêtre la main poser sur les épaules frêles de Kimi je prie pour arriver enfin à destination. Vous n’avez jamais eut l’impression que les minutes deviennent des heures, que chaque seconde qui s’écoule était un gong lent et stressant. La gorge serré, la cravate ne fait que m’étrangle un peu plus. Je la dénoue discrètement pour mieux respirer, du coin de l’œil j’observe le garçon. Il est accoudé à la fenêtre et regarde la route défilé sous ses yeux un sourire doux sur les lèvres, les yeux brillants sous les lampadaires. La voiture s’arrête.


- Bonne journée, lance Link


Le garçon lui rend un petit sourire timide, je continue de l’observer alors qu’il pénètre dans sa grande maison sombre. Il s’efface et disparaît de ma vue alors que je reste accrocher à cette porte comme si j’espérais qu’il en sorte à nouveau.


La voiture démarre et la porte demeure fermer. Je rapporte mon attention à la petite Kimi qui dort à poings fermés, ses fins cheveux ébène, ses joues légèrement rosées dans une petite robe bleue pale. Je me surprends à envier Link, j’aurai aimé avoir une petite sœur, avoir un être qu’on protège et qu’on aime de tout son cœur. Malheureusement ça fait bien des années que je ne sais même plus que ce que c’est qu’aimer. Link me reconduit chez moi, il à décider de passer la nuit à l’hôtel avec sa mère et sa petite sœur. Je le remercie de m’avoir ramené, il me fait un clin d’œil et on se dit à bientôt. Ils sont encore pour la semaine alors je le verrai bien entre temps surtout que je sais qu’il viendra me voir quoi que je lui dise, Link est un garçon qui ne montre pas tellement ses sentiments et qui se cachent derrière l’humour ou l’agressivité mais au fond c’est un grand sentimentale. Je souris rien qu’en l’imaginant avec son petit ami, je suis sûre qu’il se fait mener par le bout du nez.


Une fois dans l’appartement je jette ma cravate sur le canapé, je la regarde un instant tenté d’aller la brûler en maudissant ma sœur mais je la laisse la. Je suis trop fatigué pour faire quoi que ce soit. Je m’écroule dans mon lit, une masse informe de chair et d’os, je n’ai même plus la force de me déshabiller ! Ca me coûte vraiment, je rassemble toute ma dernière force d’homme courageux pour enlever un premier bouton. Enfin délivré je peux me détendre, sous ma couette je me laisse porter dans un sommeil profond avec une dernière pensée pour mon étudiant en TD.


Ma mère me sourit, elle me tient la main si fortement que je grimace de douleur mais je n’arrive pas à la retirer. Elle saigne maman, un long filet de sang entre ses yeux s’écrasant sur ses lèvres, continue sur le menton et tombe en goutte depuis son menton. Elle me tire, elle court presque, elle ouvre une porte et la lumière m’aveugle. Je suis dans la chambre de papa et maman. Elle ouvre un grand placard plein d’habit, je regarde maman parce qu’elle pleure, elle s’accroupit et me serre contre elle. Elle m’embrasse sur le front, j’ai du sang maintenant, les lèvres de maman bouge mais je n’entends pas. Maman me jette dans l’armoire brusquement et m’enferme, je cri mais rien ne sort de ma bouche, je cri aussi fort que je peux mais j’ai la voix bloquer. Je pleure, ca brûle, je pleure toujours...

Je me réveille en sursaut. Comme toujours. Mon souffle haletant, le cœur qui bat contre ma poitrine, les muscles contractés, la bouche grande ouverte comme après une longue immersion. Je reprends mes esprits. Mon cœur frappant comme un dératé me fait mal, je pose mon poing dessus pour le calmer mais impossible. Je regarde autour de moi. Après quelques minutes je peux enfin me lever encore sous le choc je vacille un peu, mes jambes ne peuvent même plus me porter correctement jusqu’à la salle de bain. Douche froide. J’ai le souffle couper mais tout mes muscles récupèrent leur force, je m’appuie contre le carrelage revoyant les images de mon cauchemar. J’espère simplement que je n’ai pas crié pendant mon sommeil. La douche terminé, je ressors et je cours jusqu’à ma chambre pour m’habiller.


C’est le même rêve, le rêve le plus réel qui soit puisque ce sont mes derniers souvenirs de mes parents. J’enfile mon pull blanc avec lenteur. A cet époque là je devais avoir six ans, je ne sais plus trop mais ce fut cette nuit d’orage qui a mit fin à notre famille, qui a mit fin à leur vie et la mienne par la même occasion. Ma vie, mes nuits, mon poids à porter.

Je sors de ma chambre un peu dans la Lune, je me dirige dans le salon d’où je sens une odeur si appétissante, de la cuisine indienne je crois, les épices me chatouillent le nez. Ma sœur a toujours aimé faire la cuisiner et j’avoue qu’elle a toujours été très douée pour ça alors que moi en revanche j’arrive tout juste à mettre mes plats tout fait dans le micro-onde.


- Bonjour Nolan ! Me lance sœur gaiement

- Bonjour, je prononce timidement

Pas encore bien réveillé le Nolan.


Je regarde la table mise plus attentivement, je crois qu’il y a une assiette en trop à moins que des années de Droit intensif m’ont réduit incontinent aux maths, je crois comprendre qu’on sera quatre pour ce midi.


- Salut le dormeur ! Me dit Colgate en me frappant amicalement le dos

Je me retiens de le tuer « salut gros con ! ».

- Quelle violence au réveille, je réponds grimaçant

- C’était une frappe masculine voyons ! Sourit Tom

- Il y a une aura de bonheur autour de toi et ça me déprime, je dis intriguer

- C’est parce que nous avons un inviter, me dit ma sœur

- Je suis vraiment de bonne humeur ! S’écrit Colgate en serrant son épouse dans ses bras, humm…Madame Delavert j’aime votre petit chemiser…

- Tom mon cœur je fais la cuisine arrêtes, glousse Ely

- Pitié tuez moi…, dis-je d’un air dépressif


D’un pas nonchalant je me dirige vers le canapé où je m’écroule comme un sac, encore un peu endormie, j’attrape la télécommande zappe presque à toutes les chaines sans même les regarder. Je tombe sur le générique de début de Dragon Ball Z, je monte le son. Quelques secondes plus tard Tom me fait directement remarquer que je regarde un dessin animé et que je suis un vrai gamin, je lui fais un doigt d’honneur avant de me plonger dans les combats de Son Goku et tous ses amis. Je crois que c’est là que je me rends compte à quel point je n’ai pas connu de jeunesse, je suis un vrai fan de dessin animé et j’en ai absolument pas honte celui qui est pas content c’est pareil. L’épisode finit, je baille, il est une heure on sonne à la porte l’invité surprise vient de faire son appariation. Le timing est parfait j’avais la dalle.


- Entres entres ! S’exclame Colgate, Ely vient juste de finir le repas !

- Ca sent bon en tout cas, répond l’invité


Je reconnais cette voix masculine, trop douce, aucune sévérité dans la voix, presque de la timidité. Je me redresse brusquement le visage blond de l’étudiant me fait l’effet d’une gifle. Un pull fin bleu clair, un jean foncé et des baskets blanches. Son regard indifférent presque insensible me pénètre, je ne peux pas m’empêcher de lui rendre une expression agacé, sa présence me met mal à l’aise et je déteste cette sensation ! Autant je peux être arrogant, con, égoïste avec tout le monde autant lui me fait monter l’adrénaline, mes muscles se contractent et je suis en en surtension. L’envie de crier me brûle la gorge. J’aurai dû me douter que l’inviter serai son frère, peut être que je m’en doutais après tout.


Un sourire narquois s’étire sur ses lèvres, je fronce les sourcils.

- Bonjour monsieur, dit il, traduction «  Je sais que t’es énervé et je jubile rien qu’à voir ta tête »

- Bonjour, je réponds entre les dents

- A table ! S’écria ma sœur, Zach ! Tu es magnifique ! Je suis tellement heureuse que tu sois là !


Ely, dans son élan maternel naturel, serre Zach dans ses bras qui se fige littéralement de surprise. Elle le cajole presque et le détaille de la tête au pied. Lui offre un sourire dont elle est maîtresse, ce genre de sourire qui nous couvre d’une douce chaleur. Zach se racle la gorge avant de lui répondre par un sourire amicale et timide. Je rêve où il me pique ma sœur ! Elle tombe totalement sous son charme ! Colgate fait quelque chose !


- Link ne va pas tarder, reprends Ely

- Link vient aussi ?! Je m’écriai perplexe en même temps que Zach

- Quel synchronisation ! C’était trop mignon, s’extasie ma sœur

Une corde pitié, qu’on me donne une corde !

- Ely l’a appelé au dernier moment, tu sais qu’il repart à la fin de la semaine pour sa tournée alors autant en profiter. Me répond Colgate d’un air intellectuel

- Merci pour ces précisions Tomi, je lui réponds espiègle ment

- Tante Satsuki et Kimi rentre cet après midi en revanche donc elles ne pourront pas venir, me dit Ely


Thomas entraine son frère pour lui faire faire un tour de la maison, je reste avec ma sœur dans la pièce avant de m’écrouler sur le canapé. Link plus Zach plus Colgate ca fait beaucoup ! Je sens que la journée va être lourde. Nonchalamment je passe ma main sur mon visage, finalement Link détendra peut être l’atmosphère entre moi et l’autre blondinet, parce que je crois que je vais lui jeter mon assiette dans sa gueule d’arrogant avec son sourire sournois ! Aaaaah !!! Je prends déjà pour Son Goku je dois me calmer.


La sonnerie retentit à nouveau, Ely me demande du regard d’aller ouvrir, je m’exécute dans le mécontentement le plus expressif par des petits bruits de soupire, de lassitude, d’épuisement, j’ouvre la porte une tempête me tombe sur la tête. Une fumée épaisse par la même occasion.


- No-kun !

Je referme la porte presque de légitime défense. Ely me gronde depuis le salon. J’ouvre à nouveau la porte Link qui a un regard menaçant.

- Si je m’étais prit la porte sur le nez tu auras à répondre de mon avocat, il me dit en crachant sa fumée de toxico dans le visage

- Mais bien sûre, je lui répons en lui cédant le passage

- J’espère que t’aime la nourriture indienne, sourit ma sœur en prenant son cousin dans ses bras

- J’aime tout ce que tu fais. Dit-il en écrasant sa cigarette

- Bonjour Link, lance Colgate en revenant avec son frère derrière lui


Je crois que son visage s’est un peu assombri en revenant de sa visite mais la vue de Link la fait comme réagir, une petite sourire se manifeste malgré lui. Sans vraiment me contrôler je claque la porte, personne n’y prête attention bien sûre. Je m’installe à table pendant que mon cousin salue tout le monde.


- Link tu te mets à gauche de Nolan et Zach tu te mets en face ?

- Ca marche, répond Link


Ma sœur se met en bout de table pour mieux naviguer entre la cuisine et la table, Colgate se met donc face à Link et
entame une discussion sur la musique avec lui. Zach regarde autour de lui, inspection du salon, je suis son regard.


- J’ai quelque chose sur le visage ? Il me demande

- Pas encore, je murmure entre mes dents

- Pardon ?

- Rien !

- C’est quoi votre problème ? Il me demande de manière à ce que je sois le seul à entendre

- Absolument rien. Je lui réponds avec un sourire moqueur

- Vous me matez ou je rêve ? Il me demande moqueur

- Pardon ! Je m’écrie beaucoup trop fort

- T’as vu la vierge ? Me demande Link perplexe

- Voilà ! Ely apporte le dîner


Y pas de raison d’être aussi tendu ! Je dois être maître de moi-même, ce gamin ne gagnera pas. Je l’ignore totalement et décide de faire comme si il n’était pas là.

_____________________________________________________________________________________________

Voilà c'était la suite de JUSD =) je voulais vous annoncer également qu'avec Lilly on en est déjà au 18ème chapitre!! Hé oui ! =) Bien sûre vous n'aurez pas tous les chapitres d'un coup ça serai trop gentil lol
Donc en attendant WSH que je paufine dans mon coin, je sais comme vous attendez de savoir si Sanzo et Link sont restés ensemble suite à la morte de Ash (snifff) bah ça prendra encore un peu de temps niark !! lol

Bisous à toutes vous aimes !!

ps : bon retour à lentilleverte et lydie qui s'était perdu en chemin XD


Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 3 novembre 2 03 /11 /Nov 23:01



La tête posée contre la vitre et les yeux fermés, bercé par le train, je tentai, malgré les apparences, de lutter contre le sommeil pour ne pas rater ma station. Je grognais quand mon portable vibra dans ma poche : un message reçu de Thomas. Je soupirai : j’étais à peine parti qu’il m’envoyait déjà un message. Je fronçai les sourcils, j’avais fini par céder et lui donner mon numéro face à son air de chien battu et rongé par la jalousie de voir le chargé de TD profiter de sa sœur quand il le voulait. Cela dit, je ne le lui avais pas donné pour qu’il ne me harcèle !


Reviens, Ely me trompe avec son frère en lui faisant des câlins et moi, je m’ennuie.


Mon frère et son enthousiasme débordant : ça me faisait peur quand même. C’était un peu trop soudain pour moi, c’était un peu trop brutal et cela me faisait plonger treize ans en arrière quand mon père avait refusé de m’accueillir chez lui et me battre à mort pour m’abandonner dans une ruelle. Les souvenirs étaient trop douloureux, la détresse avait été trop profonde pour que je lui pardonne comme ça, du jour au lendemain. Bien sûr, j’étais heureux de le retrouver mais je n’étais pas habitué à ce genre de démonstration d’affectation. Avec les enfants, ce n’était pas pareil.

Plusieurs détails m’ont fait déduire que Nolan, ou le chargé de TD, avait lui aussi vécu un drame dans son enfance : ses parents n’étaient pas venus au mariage de sa sœur et les photos avec ceux-ci dataient toutes de quelques dizaines d’années à voir sa bouille. Tom m’avait dit que ses parents étaient morts brutalement il y a longtemps mais il n’avait pas pu m’en dire plus, Ely se montrant très peu ouverte sur ce sujet. Normal, ce n’est pas comme si je criais sur tous les toits la mort de ma mère.


Nolan était comme moi finalement : agressif dès qu’il s’agissait de s’exprimer, comme une manière de se protéger, de se réfugier derrière ses défenses pour ne plus souffrir du monde extérieur. Mais il y avait autre chose chez lui : cette façon qu’il avait de me regarder me mettait mal à l’aise. Je savais ce que ça signifiait, je n’étais pas né de la dernière pluie : avec un gay comme meilleur ami, j’avais appris à remarquer les signes et je ne connaissais qu’une personne qui devenait absent quand une autre se trouvait dans son champ de vision : Allan avec Renaud. Après, ça pouvait signifier deux choses : soit il avait fait une connerie et il espérait passer inaperçu soit il pensait à des choses pas très catholiques.


Je poussais la porte de l’orphelinat et chassais toutes ces idées : je ne pouvais pas me permettre d’être distrait à
l’orphelinat, il en allait de ma survie. Je fus accueilli par les enfants qui me tirèrent dans le salon avant de s’écraser sur moi : le souffle coupé, je me tortillais dans tous les sens pour enfin me dégager en rampant comme un vers sous la table, en érigeant les chaises comme des remparts.


Allan et Renaud étaient là comme tous les dimanches et vinrent me sauver en dispersant tout ce petit monde. Je sursautai quand je sentis un doigt me presser la hanche : trois filles de 8 à 10 ans, Aurélie, Sabrina et Morgane, me regardaient tout sourire avant de me demander comment ca s’était passé le mariage.


Je sortis de mon abri de misère pour m’asseoir sur le canapé et captiver un auditoire féminin. Alors la mariée, comment elle était ? Bah, elle avait une jolie robe et elle était très gentille. Et la robe, comment elle était ? Bah, elle était blanche avec une longue traîne et un petit voile devant les yeux. Et le marié, il avait un cheval blanc ? Heuuuuuuuu……

Al se porta de nouveau à mon secours et se mit à raconter comment de petites fées lançaient des paillettes sur le tapis rouge et que le marié avait soulevé sa princesse et qu’ils s’étaient envolés tous les deux sur leur petit nuage pour y vivre heureux et avoir plein d’enfants.


Je m’écartai pour le laisser tranquille dans son délire, ce qui en soi, n’était pas très loin de la réalité, quand on voyait mon frère et son sourire béat qui ne l’avait pas quitté de tout le déjeuner lorsqu’il regardait sa nouvelle épouse.

Je sortis un jeu de société pour jouer avec ceux qui le voulaient et la soirée se déroula tranquillement. Les enfants allèrent se coucher vers 8h pour les plus jeunes sous notre vigilance, nous avions quand même deux enfants de quatre ans, les autres vers 9h.


Nous nous réunîmes ensuite dans le salon pour tenir le conseil de guerre à propos de nos voisins pas très recommandables. Mais bon, comme tous les conseils, aucune solution ne se présenta et le sujet dériva lentement sur ma situation familiale. Christelle parlait de « réadoption » moi, je ne voulais pas en entendre parler.


- Tu sais que tous les gamins donneraient cher pour retrouver leur frère et toi, tu comptes l’ignorer ?

- Est-ce que j’ai dit que j’allais l’ignorer ? Il me semble que je suis quand même allé à son mariage et à son déjeuner alors que lui m’avait ignoré pendant toutes ces années, répliquai-je agressif.

- Mais il n’est même pas au courant de ce qui s’est passé ! Objecta-t-elle. Comment veux-tu qu’il sache…

- Ce qui prouve qu’il n’a même pas cherché à savoir, c’est un peu limite, non ? Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de faire tous les efforts !

- Quels efforts ? S’offusqua-t-elle. Pour toi, revoir ton frère, c’est fournir un effort incommensurable ?! Tu te prends pour qui au juste ?!

- Et toi, qu’est-ce qui te prends ? Tu veux que je parte ou quoi ?! Tu veux que je me jette dans les bras de mon frère et après, qu’est-ce qu’il va se passer à ton avis ?!

- Maman, intervint Allan, tu sais que ce n’est pas si simple avec son père…

- Mais son frère sera là pour le protéger et puis, les choses ont changé, avec du recul, il…

- C’est bon, j’en ai assez entendu, coupai-je en me levant. Si tu veux que je parte, dis-le moi clairement mais me sors pas le prétexte familial. Si je représente une charge trop lourde, je trouverai un boulot pour assurer ma vie d’étudiant, mais s’il te plait, me sors pas que je devrais faire ami-ami avec mon père. Mon frère, je veux bien, mais là, tu vas trop loin ! Sur ce, bonne nuit à tous. Je vais me coucher. Je peux encore utiliser ma chambre ou tu veux que j’aille frapper à la porte de mon père pour squatter son lit ? Nan, j’sais pas, mais avec le temps, peut-être qu’au lieu de me battre à mort, il se contentera de me claquer la porte au nez ?!

Enervé, je tournai les talons et dévalai les marches de l’escalier, retenant des larmes de rage.

- Zach !

- Quoi ?! Vitupérai-je.

- Tu sais qu’elle ne veut pas que tu partes mais c’est son rêve de voir l’un des nôtres retrouver sa famille.

- Ouais mais faut pas abuser non plus ! J’ai pas vraiment envie de revivre tout ça donc côté famille, elle repassera, tranchai-je en retournant me coucher.


Epuisé, je pris juste le temps de me déshabiller pour me coucher. Ma nuit fut agitée, le mariage n’aura pas tenu bien longtemps pour éloigner mes démons.


Je ne dormis pas longtemps et sur les coups de 4h, je me réveillai en sursaut, exténué mais tous les sens en éveil. Les ombres me paraissaient menaçantes, l’obscurité étouffante. Je m’habillais et sortis prendre l’air.


Je me rendis compte que mes pas me menaient chez mon frère au fur et à mesure que je voyais les noms de stations de métro que je croisais. Je fis demi-tour et au bout de trois quarts d’heure, sonnai chez Allan. Oui, j’étais encore le petit garçon qui avait besoin de se faire réconforter : enfin, heureusement que je n’allais pas le voir à chaque fois que je faisais des cauchemars mais ça plus les événements du week-end, j’étais un peu perdu. Avais-je tord au final ? Devais-je prendre sur moi pour renouer avec mon frère ?


J’utilisais la clef que j’avais pris chez Christelle avant de partir pour entrer discrètement sans appuyer comme un taré sur la sonnette comme hier matin. Je m’assis sur le canapé, allumai la télé en baissant le volume et dégotai la couverture rangée sous le canapé dans laquelle je m’enroulais.


Je me réveillais le lendemain matin, un peu désorienté, ébloui par la lumière du jour. Je regardai l’heure : midi passées. Allan et Renaud ne m’avaient pas réveillé. Je pris une douche rapide, mangeai un morceau avant d’aller en cours auquel j’arrivais légèrement en retard.


Je ne dis pas un mot aux autres et rentrai dans le même silence tandis que les deux amoureux passaient le trajet à se bécoter sous le regard choqué d’une vieille dame. Puis, pris d’une subite inspiration, je changeai de trajet au dernier moment pour me rendre chez mon frère. Je savais qu’ils partaient le lendemain pour leur lune de miel en Australie donc aujourd’hui, ils étaient en train de se reposer et de récupérer de la folie du week-end. J’espérais seulement que je n’allais pas les déranger en pleine action.


Je restai au moins pendant dix minutes devant la sonnerie en hésitant. Ce fut finalement un habitant de l’immeuble qui me fit entrer. Je grimpai les escaliers et appuyai sur la sonnerie. Je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Ce fut Nolan qui m’ouvrit, il n’a jamais cours, celui-là ?


- Zach ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Je veux dire… Entres !

- Je… Je dérange pas ?

- Bah, je suppose que tu est venu voir ton frère, heu, il va pas tarder normalement, il est sorti avec Ely faire des courses, pire qu’une fille… Mais entres, tu veux boire quelque chose ?

- Heu, un coca, ça ira, merci.


La pièce commune de l’appart était très agréable avec la cuisine intégrée au salon, un bar en bois massif, et une énorme bibliothèque avec des compartiments de différentes tailles, un écran plasma en face d’un confortable canapé derrière lequel trônait une table à manger, le tout baigné de lumière.


J’entendis Nolan marmonner à propos du coca, puis s’installa à côté de moi avec deux canettes de coca fraîches.


- Alors, pas trop crevé ?

- Ça va et vous ?

- Bah, vu que les tourtereaux ont été très actifs la nuit dernière, j’ai eu du mal à récupérer, dit-il songeur, heu, scuse, je voulais pas…

- C’est bon, je suis pas prude. Alors vous allez pas trop vous perdre dans ce grand appart’ sans personne pour vous guider ?

- Tu vas pas me lâcher avec ça, hein ?

- Bah, nan, confirmais-je un petit sourire en coin, ce serait trop simple ! Mais vous en faîtes, je le dirai pas à votre copain.

- Comment tu sais que je suis gay ? S’écria-t-il, sans même essayer de nier. L’effet de surprise, sans doute.

« Parce que vous passez votre temps à me mater… »

- Bah, j’sais pas, Link a dû me le dire…

- ‘Tin ! Il m’énerve, celui-là à pas tenir sa langue. Bon, bah, je te serai reconnaissant de pas le dire à tes potes, je tiens pas à ce que ça fasse le tour de la fac.

- Vous avez honte ? Le taquinai-je.

- J’ai pas tellement envie de crouler sous les demandes…


La conversation se déroula tranquillement, sans blanc, ni gêne. Finalement, il n’était pas si désagréable que ça et je me surpris à penser qu’il était tout à fait le genre d’Allan. Le sujet des cours ne fut pas abordé, nous évoquâmes plutôt les pays qui faisaient rêver avec la promesse de se retrouver à l’aéroport pour polluer la lune de miel de nos frère et sœur.


Ces derniers finirent par arriver, les bras chargés de sacs, Tom épuisé, Ely ravie qui s’empressa de lui sauter au cou à peine eut-il fermé la porte. Puis celui-ci me vit et un grand sourire s’étira ce visage. Je souris à mon tour, bien malgré moi, mais la bonne humeur, c’était contagieux. Ely me sauta également au cou avant de se faire tirer en arrière par son époux qui la mit d’autorité devant les fourneaux, celle-ci s’empara d’une pelle à tarte, l’autre d’un couteau à viande, et les voilà qui commencèrent à se chamailler.


J’échangeai un regard avec Nolan qui contenait la même consternation. En bref, tout se serait bien passé si un invité surprise n’avait fait son apparition.


- Ah, papa, t’as enfin réussi à trouver une place ! S’exclama Tom, ce qui lui valut un coup de pelle sur le crâne.

- Zach, ça va ? Fit Nolan. T’es tout pâle.

- Hein ? Réagis-je, prenant conscience que je m’étais pétrifié sur place. Heu, oui, je… Je vais y aller.

- Zach, qu’est-ce que tu fais ? S’enquit mon idiot de frère.

Mon père se retourna vivement et me vis juste au moment où je disparaissais par la porte.

- Qu’est-ce que tu fais là, toi ?

- Je…


Envolée, ma répartie ! Dès que je faisais face à mon père, je me recroquevillais intérieurement, mon corps se rappelant trop bien de ce qu’il était capable de faire si je résistais. Il se dirigea menaçant, le pas lourd, les yeux brûlant de haine, me poussa hors de l’appartement et me plaqua violemment contre le mur d’en face dans le couloir.


- Toi, je t’interdis de tourner autour de ton frère, compris ? Siffla-t-il dans le creux de mon oreille tandis que sa main gauche serrait de plus en plus autour de ma gorge. Ça te suffit pas d’avoir brisé une famille, il faut que tu en brises une autre ?

- Arr…rrêtes…

J’aspirai goulûment l’air lorsqu’il fut projeté en arrière par Nolan en même temps que je me laissais glisser contre le mur. Puis je vis Tom dans l’embrasure de la porte choqué et derrière lui, Ely.

- Papa… Tu… pourquoi…

- Rentrez !


Et là, je vis Tom qui se laissa faire par papa : il rentra chez lui et papa me jeta un dernier regard menaçant avant de fermer la porte. Je baissais la tête, retins mes larmes et me levais, flageolant. Puis je rencontrai le regard de Nolan, sincèrement bouleversé.


- Vous devriez rentrer, lui adressai-je, je… Je vous embêterai plus avec cette histoire… Et merci pour le coca.

Je descendis les marches, et plus le temps passait, plus je reprenais des couleurs. Bon, bah, au moins, j’étais fixé comme ça.

- Attends, retentit la voix de Nolan dans la rue. Décidément, c’est toujours à moi de te retenir.

- Quoi, vous allez me dire quand même pas me dire que je dois rester ?! Rétorquai-je, en faisant allusion à ce qu’il m’avait dit au mariage.

- Ça te dit, un Mcdo ?

- Quoi ? J’en ai pas tellement envie, là, je vais juste rentrer et me pieuter. Ouais, je sais, épargnez votre salive, je suis un lâche et tout ce que je trouve, c’est me cacher dans ma cave.

- Non, je… Je suis désolé pour ce que je t’ai dit mais allez, viens, je t’invite, fit-il en me tirant par le bras.

_________________________________________________________________________________________

Youpiii je met le chapitre suivant de JUSD ^^ pour vous dire également qu'on en est au chapitre 33 avec Lilly ! XD j'adore cette histoire elle m'inspire vraiment trop !!!
Je vous conseille de la lire vraiment ! Je suis  un peu déçu de n'avoir que deux commentaire et remercie Stephy et Cici qui la suivent !
BISOUS

EDIT : VERAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!! PARDON PARDON PARDON !!!!! JE SUIS DESOLE ! Je savais que j'avais oublié quelqu'un !! M'en veux pas !! J'ai pas fait expret !!! Pour la peine tu as le droit de me demander ce que tu veux ! Une suite dans telle ou telle histoire ! Un ONE SHOT spécialement pour toi ! N'IMPORTE QUOI !!!!! 
JE SUIS DESOLE !! :( honte à moi... 

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 5 novembre 4 05 /11 /Nov 15:57



Finalement il a accepté mon invitation, à vrai dire je ne lui ai pas tellement laisser le choix puisque je refusais catégoriquement de le laisser partir seul. Je savais que si je faisais cela j’allais me torturer toute la journée en imaginant le pire, déjà qu’il occupe assez mes pensées il manquerait plus que je m’inquiète pour lui. Nous descendîmes les escaliers mais arriver au rez de chaussée je me suis rendu compte que j’avais encore mes chaussons. J’eu le droit à un léger sourire moqueur de Zach, bizarrement je n’étais absolument pas vexer, je me suis même surpris à sourire à mon tour en me grattant l’arrière du crâne comme un imbécile. Il souriait et c’était le plus important.


J’ai couru jusqu’à l’appartement en lui répétant une centaine de fois que si il m’attendait pas il aura un zero au prochain TD rendu, il a sourit à nouveau en m’assurant qu’il ne bougerai pas. Un peu plus enthousiaste j’ai monté les marches quatre à quatre. J’ai ouvert brusquement et je suis tombé sur le père de Colgate, il me lançait un regard assassin, je l’ai soutenu avec autant de dureté que possible. J’ai récupéré mes chaussures et je suis sorti de ma chambre décontracté.


- Tu ne manges pas avec nous ? Me demande le père de Colgate avec un sourire hypocrite

- Hors de question.

- Ne me dis pas que tu vas aller manger avec ce gamin ? Se moque le dit père

- Vous parlez sans doute de votre fils ? Celui qui vous avez presque étranglé ? Oui c’est bien avec lui que je vais manger et je vais même l’inviter ! Et puis on ira surement passer la journée ensemble, je sourit


Tout est bon à prendre pour lui foutre la rage, le fait même qu’il se tienne là devant moi me donne la force d’un sayan, je lui aurai bien mis un kaméaméa dans la tête. Je lance un regard encore plus mauvais à Tom qui se tient derrière lui aussi silencieux qu’une tombe, honteux il n’ose pas tenir tête à son père totalement barge. Je refuse de rester dans la même pièce que lui ! Je sais que je ne pourrai pas me contenir très longtemps avant de le jeter par la fenêtre.


- C’est pour ton bien que je te dis ça, dit il d’un air presque paternel

- Et bien pour votre bien je vous déconseille de lui refaire du mal en face de moi, capiche ?

- Nolan, vas y appelles moi quand tu rentrera, me sourit tendrement Ely


Je ne quitte pas du regard le père de Tom, je finis par sortir quelque peu énerver par cette discussion. Je rejoins Zach qui a bien attendu dans l’entrée, je tente de sourire devant lui mais malheureusement mon sourire est assez crispé et je crois qu’il l’a très bien ressentit. Après quelques minutes de marches il finit par entamer la discussion alors que j’étais perdu dans mes pensées, mes questions. Pourquoi est il violent avec son deuxième fils ?


- Je suis désolé pour ce qui s’est passé aujourd’hui, je vous ai mêlé à une histoire de famille.

- Tutoie moi et on est quitte.

- Euh …je sais pas trop si j’y arriverai.

- Je t’en prie on a que trois ans de différence, je dis presque en rigolant

- D’accord.

- Et puis pour ton père si tu veux tout savoir, je pense qu’il va se prendre un sacré savon par Ely, tu sais on ne dirait pas comme ça mais elle est très autoritaire et elle déteste la violence. C’est quelque chose qui la fout dans une colère noire et je t’avoue que même moi j’en ai peur.

- Ely ? Je ne vous…je te crois pas, rit Zach

- Je te jure ! Une vrai furie !


Finalement on a détendu l’atmosphère en imaginant la tête d’Ely en pleine crise d’hystérie. Enfin arrivé devant le macdo on a commandé comme des ogres et on s’est posé à l’intérieur il faisait beaucoup trop froid pour se mettre dehors. Zach m’a posé des questions sur ma thèse, je lui ai posé des questions sur vie d’étudiant. Il a finit par m’expliquer qu’il était orphélin et que la dame qui m’avait hébergé n’était pas sa mère, je me sentais carrément con parce que Ely m’avait déjà dit que sa mère était morte. Je n’ai pas cherché à trop lui poser de question sur son statu d’orphelin même si j’en mourrai d’envie. Je sais à quel point c’est désagréable de parler de son passé. Je ne suis donc pas attardé là-dessus, on a donc commencé à parler de film.


- Non tu peux pas dire que Edward Norton est une biche ! Tu as vu Fight Club ?

- Absolument pas ! Et si c’est pour voir le même genre de navet que Hulk c’est pas la peine ! Rétorque Zack

- Non tu peux pas dire ça de Fight Club ! C’est un blasphème ! Demain chez moi à 15h, le meilleur film de tous les temps.

- Euuh j’ai cours demain …

- Ah chier…bon bah 20h ?

- Je sais pas trop…

- Aller !!


Oh…Je viens de me rendre compte que j’insiste trop, j’ai une irrésistible envie de me retrouver avec lui devant un film, lumière éteinte, j’ai encore envie de parler avec lui de film et tout ce qu’il veut ! J’aimerai tout simplement passer de temps avec lui. C’est une étrange sensation…Je suis pas stupide je sais ce que ça veut dire et ça ne me plait pas du tout…Je suis entrain de craqué pour un étudiant qui plus est le frère de mon beau frère. Je suis totalement figer sur place, mon enthousiasme naturel a disparu soudainement, je ne devrai pas me comporter ainsi. Je me racle la gorge et je chuchote presque qu’on devrait rentrer. Il répond aussi gêné que moi. Je crois que j’ai posé un froid énorme.

Nous marchâmes dans les rues de Paris, les mains dans les poches je l’observe du coin de l’œil, il est plongé dans ses pensées et ne me remarque même pas. Son écharpe cache son visage, ses joues rougies par le froid des yeux profondément bleu. J’ai le cœur qui bat. Je me secoue la tête ! Nolan reprend toi !


- Demain 20h alors ? Il me demande

- Ca marche, je dis étonné

- Je te préviens si comme je le pense ton film est nul à chier je vais te charrier toute la soirée, dit il un grand sourire sur les lèvres


Je suis …heureux. Nous nous quittons devant chez moi, il me fait un petit geste de la main avant de me remercier et partir jusqu’à la prochaine station de métro. Je monte les marches un peu troublé par cette journée, il est déjà 22h, j’ouvre la porte ma sœur et Colgate regarde la télé enlacé l’un contre l’autre.


- Nolan ! Alors tu as passé une bonne journée ? Me demande Ely

- Oui et vous ?

- Ca va. Malgré la petite scène de cet après midi tout va bien.

- Je tiens à m’excuser de la part de mon père, me dit Colgate

- Je m’en fou de ces excuses. Penses au tiennes pour ton frère.


Je pars sans un mot jusqu’à ma chambre. J’observe mon lit et je crois que je vais dormir comme un bébé ce soir, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. Ce soir j’espère ne pas faire de cauchemar.


Ma sœur me réveille à sept heures pour m’embrasser avant de partir, la tête dans les fesses je l’accompagne jusqu’à la porte je la sermonne, lui demande de faire attention, je lance un petit au revoir à Colgate et lui fait promettre de m’appeler à leur arrivé au paradis. Je baille à grand coup, je ne sais pas si je vais réussir à me rendormir, comme un automate je vais donc regarder les dessins animés sur mangas.tv. On sonne à la porte alors que je somnolais à moitié devant Saiyuki, je me fais violence pour me lever, j’ouvre la porte. Un sac fleurant bon le croissant chaud m’est pointé devant le nez, la tête de Zach fait soudain apparition. Mon cœur fait un bon à la vue de son sourire matinale, je sens que je prend une véritable douche froide.


- C’est pour te remercier de m’avoir payé à manger hier, dit il en entrant

- Ou pour te venger, c’est cruel de venir à une heure pareil alors que tu sais que je commence seulement à onze heures, je réponds heureux malgré moi

Je ferme la porte derrière lui alors qu’il retire sa veste et son écharpe.

- Je savais que t’étais seul alors j’avais de la peine, dit il en fouillant dans les placard pour trouver deux tasses

- Tu es trop bon Zach, je répond ironiquement


J’allumais la cafetière, il sortait les tasses. Un vrai petit couple. A cette idée j’ai piqué immédiatement un phare, je me suis rétracté automatiquement, j’ai plus aucun contrôle. Je crois que ça fait trop longtemps que j’ai pas eut de copain, je dois absolument oublier l’idée de faire quoi que ce soit avec Zach…Enfin j’essaye. On s’assoit à table en attendant le café. Je regarde les croissants, l’odeur me fait frissonner de plaisir. Je regarde ensuite Zach, à nouveau plonger dans ses pensées, malgré moi j’aperçois une petit lueur de tristesse dans ses yeux. Il n’est pas venu juste pour me remercier.


- Qu’est-ce qui c’est passé ? Je demande gravement

- Pardon ? Il s’étonne

- Je vois bien que t’es pas dans ton assiette, il s’est passé quelque chose ?

- Non non t’inquiètes pas ! Dit il en posant sa main devant ses yeux


Pitié dites moi qu’il va pas se mettre à pleurer. Je me sens perdu je sais pas quoi faire. Je me lève alors évitant son regard, je récupère le café et je sens le silence pesant s’installer entre nous.


- Je suis désolé, il murmure


Je sens sa présence juste derrière moi, je me pétrifie, la cafetière dans les mains une chaleur intense m’envahie. Il s’approche de mon dos et entour mon torse de ses bras fins. Je me sens fondre comme un esquimau aux caraïbes. Zach pose sa tête contre mon dos je le sens secouer de spasme. Sa tristesse me pince le cœur, je suis furieux, furieux contre ce qui lui fait du mal, furieux contre moi parce que je sais pertinemment que je ne devrais jouer avec le feu. Je me retourne brusquement et le sers contre moi comme un grand frère pourrait le faire. J’espère seulement qu’il ne devinera jamais que ce geste n’est absolument pas fraternel ( ou alors ça serai malsain ). Zach se raidit puis se détend et se laisse totalement aller. Il pleure comme un enfant et je le serre aussi fort que possible, un geste d’affection que je n’aurai même pas reproduit avec ma sœur. Je suis foutu…Je suis vraiment foutu car je suis totalement entiché de ce garçon. Je reste donc muet, j’écoute simplement ses sanglots, je ne suis qu’une oreille et une épaule car je ne sais que trop lorsqu’on a rien envie d’entendre mais qu’on a besoin de chaleur.

____________________________________________________________________________________________

Un petit chapitre je vous l'accorde mais ca avance déjà un peu plus vous trouvez pas ?? =)
Et oui petit rapprochement...
niark

Bon je tiens à vous dire tout de suite que ma prochaine suite sera sur Brises moi les doigts !!! OUAAAH ca fait longtemps lol
Mais faut bien que je finisse cette histoire...
BISOUS

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 10 novembre 2 10 /11 /Nov 21:30


Je me détestais à être aussi faible, surtout devant lui. Je ne comprenais même pas pourquoi je pleurai, je ne comprenais pas pourquoi je pleurai sur son épaule, pourquoi j’étais allé de moi-même chercher son réconfort.

J’étais complètement perdu : les retrouvailles avec mon frère, son enthousiasme artificiel qui me faisait peur, l’affrontement physique avec mon père et la lâcheté de Tom. Ça créait des tensions à l’orphelinat parce que je me prenais la tête avec Christelle et que ça se répercutait ensuite sur l’atmosphère.


Hier soir, je n’avais même pas prévenu que je ne rentrai pas, je les avais plantés sur le programme. Christelle m’attendait de pied ferme et a commencé à m’engueuler en disant qu’en plus d’être capricieux, j’étais irresponsable. Sur ce, je lui ai rétorqué qu’avoir écouté ses conseils m’avait réservé un tête-à-tête macabre avec le paternel sous les yeux de mon frère qui n’a pas réagi et que si Nolan n’avait pas été là, j’aurai passé un mauvais quart d’heure.

Voilà ce ça donnait que de bouleverser les règles : j’avais voulu entrer dans un monde qui m’était interdit et maintenant, le monde que j’avais eu tant de mal à créer s’effritait lentement.


Et finalement, celui que je retrouvais partout où que j’aille, c’était Nolan. Ce matin, en sentant que je n’allais pas bien, ce n’était pas même Allan que je suis allé voir mais lui. Pourquoi ? Pourquoi aller voir un parfait inconnu pour me faire réconforter ? Peut-être parce qu’hier, il m’avait protégé, parce qu’il était la seule personne qui ait osé lever le doigt pour moi.


Je n’étais pas ingrat, je ne dis pas que Christelle et Allan n’ont rien fait pour moi mais ils font ça pour n’importe quel gamin. Après, c’est moi qui ai fait mes preuves en me construisant mon petit bonhomme de chemin alors que je n’avais aucun exemple à suivre. En plus, avec Allan, on ne s’adonnait pas à ce genre de câlins, il les réservait à Renaud, nous parlions, il essayait sincèrement de me comprendre mais là, je n’avais pas envie de parler.

Je ne savais pas pourquoi Nolan m’avait protégé, enfin, je savais que je ne le laissais pas indifférent mais c’était purement physique. Et aussi sûrement parce que je lui tenais tête sans arrêt. Mais sinon, nous ne nous connaissions pas : déjà que les personnes qui me connaissaient ne m’aident pas, alors pourquoi une personne que je ne connaissais pas m’aiderait ? Pour moi, c’était incompréhensible.

Incompréhensible mais agréable.


- Ça va aller ? Me demanda Nolan.

Honteux, je me contentai de hocher la tête.

- Toi, t’as pas beaucoup dormi, me dit-il. Va t’allonger sur mon lit pendant que je me prépare.

- Non, c’est bon, je vais devoir y aller aussi. J’ai cours moi aussi (il ne s’agirait pas en plus de tout ça de louper mon année !). Sinon pour ce soir, ça ne va pas être possible, je les ai plantés hier en plus du mariage, et Christelle ne va pas apprécier.


C’était vrai mais il fallait aussi que je prenne mes distances avec lui, ou autrement dit que je prenne mes distances avec tout ce qui se rapportait de près ou de loin à ma famille. Nolan était mon chargé de TD, point barre, je n’avais pas envie en plus que tout se dérègle à la fac ou avec mes amis.


- Oh, fit-il sans masquer sa déception, je comprends. Bah, si t’as besoin de passer un de ces quatre, viens, on se fera une soirée. En plus, les emmerdeurs sont partis, on sera tranquilles.

- Je verrai comment ça se passera. Merci pour hier soir et à vendredi.

- Bonne semaine, fit-il.


Je descendis les escaliers avec une pointe de culpabilité au cœur : je rejetai la seule personne qui m’avait aidé. Mais si je n’avais pas bravé les interdits, je n’en serai pas là aujourd’hui.


Je somnolai le temps du trajet et rejoignis Allan qui, à son air intrigué, avait eu sa mère au téléphone. Vlà que maintenant j’étais surveillé où que j’aille.


Les trois heures de cours passées, nous avalâmes notre panini à la cafèt avant de s’enfermer dans la bibliothèque, bien au chaud. Je rentrai à l’orphelinat à 5h, coupé dans mon travail par l’alarme incendie. Je posai mon sac dans ma chambre, allai grignoter une tartine de Nutella avant de m’occuper des devoirs des enfants.


La soirée se déroula normalement entre jeux de société, télé, discussions. Je prenais grand soin d’éviter Christelle, j’étais capable de partir sur mes grands chevaux alors que je n’avais pas envie de me disputer avec elle. A l’extinction des feux, je tentai de travailler pour pousser un peu plus loin ma réflexion sur le vol et l’arrêt que j’avais à commenter. Mais la fatigue me piquait les yeux et l’attrait de mon lit était trop important pour que j’arrive à l’ignorer. Seulement, au moment où j’allais éteindre la lumière, on frappa à ma porte.

J’allais rouspéter, croyant que c’était Christelle mais c’était Franck, l’instit de bio, math et physiques.


- Il faut que tu m’accompagnes, c’est l’état d’urgence, là-haut. Inspection générale des chambres, la moindre trace de poudre ou de sachet vide, expliqua-t-il tout en grimpant les escaliers, la bagarre a éclaté, quatre gosses sont salement touchés…

- La chambre de Jérémy ?

- Ouais, ils sont entre les bons soins de Christelle mais là, va falloir sérieusement réfléchir à ce problème.


Marianne et Céline se chargèrent du second étage, celui des filles, Franck et moi, du premier l’étage des garçons. La maison comportait trois étages, le rez-de-chaussée ou l’étage commun avec le salon et la cuisine, le dortoir des garçons, le dortoir des filles où à chaque étage, les adultes du sexe correspondant avaient leur chambre. Les chambres furent passées au peigne fin : outre les réserves classiques mais clandestines de confiseries, cinq sachets de drogue furent découverts, tous chez les garçons. L’heure tardive ne nous permit pas de leur faire la leçon, nous les renvoyâmes se coucher en espérant leur avoir soustrait le moindre grain de poudre.


Nous nous réunîmes dans le salon. Nous tombions tous de sommeil mais l’heure était trop grave pour que nous dormions sur nos deux oreilles.


- Comment font-ils ? S’inquiéta Christelle. Ils sont toujours sous notre surveillance, ils ne sortent que le mercredi et le dimanche et c’est pour aller au parc floral. Le mercredi, nous sommes tous là et le dimanche, Allan et Renaud viennent gonfler notre nombre. On prend toutes les mesures de sécurité possibles.

- Et pourtant, les sachets sont bien là, constata implacablement Franck.

- Les enfants sont des proies faciles, ajouta Marianna, ils ne se rendent pas compte des dangers, ils sont attirés par l’argent et la police ne se méfie pas d’eux. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas alerter la police, le cas est trop important, on risquerait de perdre les enfants et Dieu seul sait où ils se retrouveront.

- On est obligé de les alerter, comme tu l’as dit, ce n’est plus seulement Jérémy là, mais cinq gamins, et ça crée des tensions et des bagarres entre eux. On ne peut pas rester inactif. Aller chercher un gamin, je veux bien, mais là, imposer notre autorité ne fera que les frustrer d’avantage.

- J’irai les prévenir, trancha Christelle, en leur demandant de rester discret. En attendant, on brûle les sachets.

- Mieux vaut les remettre à la police, observa Marianne. Garde-les dans le coffre jusqu’à demain.


Ne pouvant rien faire d’autre pour le moment, nous vérifiâmes avant d’aller nous coucher que tout le monde était couché. Si c’était le cas pour les filles, les garçons étaient encore de discuter avant de se taire brusquement quand ils nous entendirent. Franck me conseilla d’aller me coucher, disant qu’il me préviendrait sur mon portable s’il y avait un problème.


Malgré mon épuisement, je ne dormis que d’une oreille, cette nuit-là. J’arrivais le lendemain, les poches sous les yeux striés de rouge.


Je racontai la situation à Allan et Renaud qui étaient tout autant consternés que nous. Je rentrai à l’orphelinat à la pause de midi pour apporter un peu mon soutien. Lorsque j’arrivai, Christelle me raconta que les policiers étaient déjà passés et qu’ils allaient tout mettre en œuvre pour arranger la situation. Mais bien sûr !!


Pour aujourd’hui, les garçons étaient privés de sortie tandis que les filles étaient parties jouer au parc floral. Ce n’est pas ça qui allait arranger l’ambiance, l’humeur était morose. Je retournai à la fac à 4h pour mon TD sans traîner à la fin de celui-ci. Nous devions inspecter toutes les chambres avant le coucher des enfants et surtout des filles.


La situation s’arrangea jusqu’à la fin de la semaine mais le sommeil s’en ressentit. Les tensions créaient des bagarres entre les jeunes et nous devions souvent intervenir la nuit. Pour l’occasion, j’avais déménagé dans la chambre de Franck afin d’éviter qu’il n’ait à gérer la situation tout seul.

Ça me fit un choc de voir Nolan au TD de droit pénal spécial. Les événements à l’orphelinat avaient accaparé toute mon attention et je l’avais complètement oublié, d’ailleurs, soit je me faisais un film soit il avait décidé de m’ignorer, en tout cas, ça changeait considérablement des derniers jours. Je sais que j’avais dit que je devais couper les ponts avec lui mais son comportement me faisait mal au cœur.

Je laissai couler, ne souhaitant pas me prendre la tête en plus avec lui. Peut-être comprendra-t-il que certains bossaient et que je ne pouvais pas passer tout mon temps avec lui. D’accord, il m’avait aidé mais ça ne faisait pas de moi son esclave.

Mais une heure et demie, c’était long. Comme on dit, y a que les imbéciles qui changent pas d’avis, enfin, ce n’était pas forcément vrai parce que les filles changent d’avis comme de chemise et ce n’est pas pour autant une preuve d’intelligence.


A la fin du TD, je laissais mes trois amis prendre de l’avance et courus rejoindre Nolan qui avait déjà disparu. Je le coinçai dans le parking :


- Nolan, attends !

- Dans un lieu public décent, je vous prierai de reprendre le titre officiel, monsieur Delavers.

La poudre me monta au nez. Vexé, je répondis agressif :

- Je croyais c’était vous qui aviez insisté pour le tutoiement ?

- Bon, céda-t-il, qu’est-ce que tu veux ?

- Je voulais m’excuser pour cette semaine, j’ai eu des soucis à l’orphelinat.

- Et ?

- Bah…

- Bon, tu m’excuseras mais je suis pressé, je n’ai pas de temps à perdre avec un gamin égoïste.


Et il partit d’un pas décidé direction le métro mais la direction opposée que celle pour rentrer. Donc, il allait au centre commercial. Un rendez-vous ? Intéressant…

Je le suivis, enfin, je le laissai prendre de l’avance, vu que je me doutais qu’il allait au centre commercial. Pourquoi cette envie ? Aucune idée, toujours est-il qu’on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, surtout que c’est lui qui a commencé à me coller.

Il y alla à pied, bah, se prendre le vent en pleine face lui remettra les idées en place, en attendant, je pris le métro pour le devancer tout en restant discret. Le vendredi soir, c’était ma soirée donc je n’étais pas obligé de rentrer, d’autant que la situation s’était calmée. Je repérai l’entrée par laquelle il allait arriver et me mélangeai à la foule. Je le vis, je le suivis, il emprunta les escalators jusqu’au troisième étage pour prendre une table au Paradis du Fruit. Beurk, je détestai ce restaurant. Je le suivis du regard en m’installant à la terrasse et me contraignis à commander un Joséphine Baker. Je devais faire attention à mes dépenses, en plus des croissants, pas de soirée ciné la semaine prochaine.


Il serra la main à son vis-à-vis que j’eus le temps d’apercevoir un micro-dixième de seconde. Honnêtement, j’ai tout imaginé : mon père qui se serait mis dans la tête de le dissuader de me fréquenter, Allan qui aurait pu se montrer jaloux (oui, j’étais vraiment parti loin), ou un rendez-vous galant. Je sais pas moi, des possibilités, y en a plein un vendredi soir !

En plus, ça voulait dire que la surveillance était amoindrie, bon, ok, j’étais mal placé pour dire ça mais ce n’était pas moi le patron.


Qu’est-ce que Christelle faisait là ? !

____________________________________________________________________________________________

Voilà !!!!! Un autre chapitre sous le point de vue de Zach, que fait donc Christelle avec Nolan ?? Vous le saurez demain !! Oui je sais j'ai dis qu'à partir de maintenant je ferai des maj tous les mardi et vendredi ! Mais, vu que je suis en retard par rapport à Lilly j'en publierai un autre demain ^^

Ensuite je prendrai l'emploi du temps normale.

Enfin ! Nous avons finit JUSD, 41 (ou 42) chapitre avec en plus un épilogue ^^
Vous n'aurez aucun indice sur la fin !! NA !

Bisous a toute à bientôt sur Brises moi les doigts :p

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 11 novembre 3 11 /11 /Nov 19:17


J’ai attendu son appel toute la semaine, j’ai espéré chaque matin entendre la sonnerie et sentir à nouveau l’odeur des croissants. J’ai attendu toute la semaine un signe de vie et je me maudissais d’espérer encore et encore des nouvelles. Finalement plus le temps passait et plus la déception devenait rancune, un véritable gamin. J’ai finalement eut un appel mais ce n’était pas Zach, c’était Christelle, la directrice de l’orphelinat. J’ai encore honte de ma précipitation lorsque j’ai entendu le téléphone, je l’ai même fait tombé.


Après le cours Zach est venu me parler, j’ai tenté tant bien que mal de ne pas faire attention à lui en TD, d’essayer le plus possible d’être impassible, indifférent. Je crois qu’il l’a ressentit car il m’a rejoint dans le parking. A l’entente de mon nom mon cœur à fait bon, sa voix m’avait donné des frissons cependant ma rancune accumuler dans la semaine me remontait dans la poitrine. Blessant, impersonnel, je l’ai repoussé. Pas un au revoir, pas un signe de gentillesse. J’étais horriblement déçu ! Plus déçu que ce que je voudrait, il se fichait éperdument de moi, alors que moi…je ne pensais qu’à lui. Un enfant…Je suis un enfant qui bave devant une chose qu’il ne pourra jamais avoir.


    - Bonjour, je vous remercie d’être venue, me dit Christelle souriante


Elle m’avait donné rendez vous ici pour parler de Zach, elle m’a presque supplié de venir car c’était important. Je n’ai pas pu résister rien qu’à l’entente du nom de Zach. Nous nous serrons la main, je suis curieux de savoir pourquoi est-ce qu’elle était si pressée de me voir.


    - Allons boire un café, elle me dit en me montrant une petite terrasse


Je la suis jusqu’à dit café, je commande un cappuccino et elle une infusion. Je ne peux pas m’empêcher de remarquer qu’elle a l’air souciant, ses yeux sombres sont cernés, la peau pâle elle n’a pas l’air dans son assiette. Elle me fait presque sursauter en entamant la discussion.


    - Vous voyez cela doit faire presque dix neuf que j’ai ouvert cet orphelinat, moi-même étant orphéline je comprend parfaitement tous ses enfants, je sais qu’ils se sentent abandonner, seul au monde. Ils se demandent pourquoi ils n’ont pas de parents ? Ils leur arrivent même de les imaginer durant la nuit. La plus part sont si perdus qu’ils tournent mal…C’est pour les aider que j’ai ouvert cet orphelinat, c’est pour leur donner un semblant de famille que j’ai recueillis ces enfants. Dit elle mélancolique

    - Où voulez vous en venir Madame ? Je demande

    - Zach n’est pas sans famille, il a un frère avec qui il a essayé de se lié à nouveau, je ne parle pas de son père seulement de son frère ! Je sais qu’il s’est marié. Je crois que ça serai une bonne chose qu’il retrouve une famille, tant d’enfant aimerait avoir sa chance mais lui ne l’accepte pas. Il veut rester seul.

    - Et que voulez vous que j’y fasse ? Je ne fais pas de miracle, je ne force pas les gens, ses problèmes ne me regardent pas. Dis je un léger pincement au cœur

    - Vous êtes mature. Vous êtes son chargé de TD, vous pouvez parler avec son frère ! Lui faire entendre raison pour récupérer son fils ! Car vous savez monsieur nous n’avons qu’une famille…

    - Ca ne me regardes pas.


Elle me jette un regard désespéré mais je reste de glace. De tout manière je vois pas comment je pourrait l’aider et je me vois absolument pas demander à Colgate si il peut récupérer son frère.


    - Ecoutez…Ce n’est pas tout…Je crois que Zach ne se plait plus à l’orphelinat, il mange de moins en moins, la rencontre avec son père l’a beaucoup marqué et l’atmosphère est assez pesante. Je pense qu’il a besoin de prendre des distances avec les enfants, ces responsabilités pèsent trop sur ses frêles épaules. Prenez le au moins avec vous pendant quelque temps.

    - Vous vous écoutez parfois ? Je ne peux pas le forcer à quitter son trou, il est le seul qui peut prendre son envol ! Je ne suis pas son père ni son frère ! Je ne suis qu’un inconnu…

Cette phrase est amère. Elle me brûle la langue, je me retiens de grimacer.

    - Je ne peux pas vous aider, je finis par dire en finissant mon cappuccino

    - Vous pouvez en toucher un mot à Zach ? Sans le brusquer…C’est un garçon fragile.

    - Je lui en parlerai quand j’aurai l’occasion.


Je me lève sans aucune formalité, je paie les deux consommation en refusant poliment l’argent de Christelle, je lui serre la main pour lui dire au revoir. J’ai mal à l’épaule à cause de mon sac, je suis resté à peine quinze minutes dans le centre commerciale mais je me sens déjà fatiguer. Je veux rentrer…J’ai besoin de faire le vide. J’ai besoin d’être seul. Totalement évasif, je me laisse aller à l’escalator, je déteste ces machines j’ai toujours peur de tomber à la fin. Je me dirige vers le métro d’un pas lourd, la ciel me pèse sur les épaules j’ai l’impression d’être écrasé. Je sors mon téléphone et compose un numéro, j’attend qu’on décroche.

«  Salut vous êtes bien sur le répondeur de Link vous connaissez la suite biiiip »

Quand on en a besoin ils sont jamais là. Je soupire et fait demi tour, finalement je sais ce que je vais faire de mon vendredi soir. J’entre à nouveau dans le centre commercial, j’achète trois bouteilles de vodka et un dvd. Ce soir soirée solitude noyer dans l’alcool. J’arrive très vite à l’appartement je jette ma veste dans un coin, mon écharpe sur le chauffage et je sors un verre.


Je sais que je devrais pas boire, je tiens même pas l’alcool alors deux verres suffiront à me mettre dans la Lune, je veux oublier, je veux oublier ce gamin qui occupe mes pensées. J’ai envie de laisser mon esprit se reposer, naviguer au grès du vent. Je veux noyer ce passé dans le liquide translucide, cette fluidité tentatrice. Cul sec.

C’est une nuit floue qui m’attend. Je crois que je n’ai pas bu depuis le nouvel an, j’avais finit dans le lit d’un garçon magnifique, des yeux noisettes espiègles, une bouche fine et légèrement rosé et une belle chevelure blonde. Il me tournait autour depuis quelques semaines mais j’étais froid à ses avances par timidité, finalement l’alcool m’avait totalement décoincé. Ca a duré quelques mois, quelques mois de mensonge, je n’étais pas fait pour la vie en couple et je l’avais blessé au plus profond de lui-même. Pourtant c’est lui qui m’a trompé mais je n’étais même pas en colère contre lui, il ne m’était pas nécessaire. Je ne l’aimais pas. Je ne lui en veux pas d’être aller voir ailleurs puisque je n’étais pas vraiment présent, je ressortais toujours le prétexte de la thèse pour me débarrasser de lui. Inconsciemment j’étais entrain de créer notre rupture, je l’avais poussé dans les bras d’un autre. «  Tu es froid Nolan, encore plus froid que tes yeux » Yan avait raison. C’est vrai…Je suis un vrai iceberg humain mais lorsqu’on perce cette carapace je suis plus vulnérable qu’un insecte.


Je suis étalé sur le canapé, le verre à la bouche, l’alcool m’anesthésie totalement je me sens partie dans les méandres de mes souvenirs, j’avais oublié la face caché de cette saloperie de vodka, on croit oublier quelque chose mais c’est tout le reste qui revient au galop. Je me sens pathétique, réduit à boire comme un mal aimé au milieu du salon de sa sœur qui goûte au joie du mariage. J’aurai dut être hétéro ça m’aurai évité des problèmes, ou alors je me fais moine. Ca y est je divague, l’alcool commence à faire ses effets. Après une heure de breuvage je ne vois même plus mon verre, je décide de le poser sur le tapis car je ne pense pas pouvoir atteindre la table. Mon corps plonge dans le sommeil, j’ai mal à la tête mais mes paupières s’alourdissent. Brusquement on sonne à la porte, j’ouvre les yeux je crois rêver, je ferme alors à nouveau les yeux mais l’étranger se fait insistant. Je te jure Link tu vas me le payer si c’est toi…


Je tente de me relever, la salle tourne, je me crois dans un grand huit. Difficilement mais surement je me redresse sur mes jambes, comme un papi les mains tendus vers le sol en cas de chute inattendue. J’avance jusqu’à la porte, bien évidement je me cogne contre celle-ci « merde ». Je tente d’ouvrir la porte mais je n’arrive pas à attraper la poignet, mon dieu que c’est ridicule. Je sens que je m’écroule, je ne tiens plus debout et tout ce que je trouve à faire c’est me bidonner. Ca fait mal au fesse mais ça me fait rire. J’entends la poignet tourne, finalement ce n’était pas Link. Je crois que j’aurai même préféré Colgate.


Zach reste perplexe, je plante mon regard humide dans le sien, je tombe comme une merde. Il se précipite sur moi et me redresse. Il finit par me secouer comme si j’étais entrain de plonger dans le coma, je crois que je vais vomir si il continue. Je le repousse alors gentiment. En fait j’avais pas de force pour le pousser correctement. Je réussis à me redresser sur mes pattes, il continue de me fixer avec un regard étonné.


    - Qu’est-ce que tu veux ? Je lui demande alors vacillant

    - Link a essayé de vous appelez plusieurs fois vous n’avez pas répondu, il m’a donc demandé de passer voir ce qui n’allait pas. Dit il encore un peu essoufflé

Aurait il couru ? Pour moi ? Je décide de m’asseoir sur le canapé mais c’est pire, la tête qui fait des loopings.

    - Maintenant que t’as vu que tout allait bien tu peux repartir, je dis le cœur serré


Il n’aurait jamais dut venir. Il n’avait qu’à rester chez lui, je n’ai pas besoin qu’on me paterne ! Je sais faire attention à moi, j’ai jamais eut besoin de personne. Que ca soit Link ou lui, vous ne venez que quand ça vous arranger, quand c’est moi qui espère vous voir vous n’êtes jamais là…Alors je n’ai pas besoin de vous. J’ai besoin de personne…
Surement pas de lui, surtout pas de lui.


Je sens ma poitrine ce serrer, Zach est resté silencieux, mon regard se vide je plonge dans des sentiments sombres, j’ai mal à la gorge. Foutu alcool…t’étais censé me faire du bien et voilà que tu me déchires le peu de maîtrise que j’avais. J’en ai marre, j’en ai assez d’être là…


    - Deux bouteilles ? Vous ne croyez pas que vous abusez un peu ? Il me demande sans s’approcher

    - Je suis majeur et vacciné, j’avais soif. Dis je en fermant les yeux


Ma gorge se serre. Si j’avais été une fille m’aurai tu regardé ? Si j’avais été plus beau ? Plus agréable, si je n’étais pas si rancunier est-ce que tu serai venu me voir ? Serai tu venu même si Link ne te l’avait pas demander ? Je crois que non…Je suis sûre que non. Je dois arrêter d’espérer, de me faire des illusions. Zach ne ressent rien, pas même un regard, pas même de l’inquiétude. Juste une reconnaissance pour l’avoir aidé. Juste un remerciement et au revoir.


    - S’il te plait va t’en…, je le supplie presque


Ma voix tremblait, mon corps entier tremblait, mes yeux me brûlaient. Quel crétin, je suis un véritable crétin ! Je suis ridicule, totalement bourré et à deux doigts de fondre en larme devant lui. Ma fierté part en fumé, ridicule, ridiculement seul. Zach ne semble pas décider à partir, pourquoi reste-t-il immobile ? Je le fusil du regard, les yeux pleins de larmes.


     - Va t’en je t’ai dis ! Va t’en…J’ai pas besoin de toi. J’ai pas besoin de Link j’ai besoin de personne ! Casses toi !


Il s’approche alors lentement, je sens ma rage faire déborder mes yeux, j’explose en larme et m’écarte violement de lui alors qu’il me tendait une main affectueuse. Je ne veux pas de sa pitié ! Je ne veux pas de sa compassion ! Je veux simplement qu’il me laisse seul et qu’il oublie cet instant horrible.


    - J’ai menti…, il murmure, Link ne m’a pas appelé …C’est moi qui est essayé de vous appeler. J’ai appelé trois fois, pas de réponses alors je suis venu, j’étais inquiet.


Je reste perplexe, mes larmes cessent immédiatement, il détourne le regard de gène.


    - Tu étais inquiet ? Je répète

    - Puisque je vous…je te le dis, dit il en s’approchant

Zach sort un mouchoir de sa poche et essuie mes larmes avec délicatesse. J’ai le cœur qui va exploser.

    - J’ai toujours des mouchoirs sur moi, en ce moment les enfants pleurent souvent la période de Noël approche et c’est dur pour eux. Voilà ! Dit il avec un léger sourire


Sans vraiment me contrôler, je pose mes mains autour de son visage, je l’attire contre moi et l’embrasse aussi tendrement que possible. Mon cœur explose je sens ses mains sur les miennes. Un baiser au gout salé m’envoie dans au milieu des étoiles.



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YOUHOUUU bon à partir de maintenant ça sera que mardi et vendredi ^^ les maj !!

Là on peut dire que ça avance bien !! Même très bien :p
JE VEUX DES REACTIONS lol
bisous

^^

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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