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Samedi 19 juin 6 19 /06 /Juin 19:27

 

Deuxième journée d’expédition au beau milieu de la forêt. L’énergie de Lillyan me pompe toute ma propre énergie et je commence à désespérer ne voyant que végétation sauvage à perte de vue.

 

Aujourd’hui il ne me pleut pas, ce qui reste un bon point, nous pourrons au moins marcher au sec. Ce qui mine de rien est très réconfortant après deux jours d’averses, malgré un temps sec, les nuages restent épais et sombre au dessus de nos têtes, je regarde le ciel avec inquiétude. Il doit sûrement se préparer une tempête. Au bout de trois heures de marche, sans rencontrer ni animaux ni être humain, je décide de m’asseoir sur un vieux cailloux couvert de mousse, les jambes en compotes. Etant d’une famille assez noble je ne suis pas habitué à marcher autant. Lillyan s’assoit à son tour sur le sol et respire la bonne odeur que dégage l’air pure de la nature.

 

- Si ca continue comme ça on ne fera pas long feux dans cette forêt, nous pouvons survivre avec quelques racines mais sans eau, nous n’arriverons nulle part. Nos corps ont besoin également de protéines et ça fait je ne sais combien de temps qu’on a pas croisé une seule bête dans les parages ! Je n’ai jamais vu une terre aussi déserte. Dis je en soupirant.

- Utilise ton pouvoir pour sentir les animaux cachés ?

- Je les aurais sentit si ils étaient réellement cachés.

Lillyan baisse la tête, il réfléchis avant de se mettre à sourire à nouveau.

- Et dans les arbres ! Il y a sûrement des fruits ! Ca nous donnera quelques forces, pour l’eau par contre je ne peux pas t’aider. J’espère juste maintenant qu’il va pleuvoir on pourrait tenter de récupérer l’eau de pluie…

- Dans nos minuscules bouteilles ? Demandais je en détachant ma gourde de ma ceinture.

- C’est mieux que rien.

 

Cette expédition tourne au cauchemars, pourtant nous n’étions plus des enfants, partir ainsi sur un coup de tête était stupide de ma part. J’aurai dut prévoir quelques effets, au moins de quoi manger pour quelques jours. Si nous trouvons un point d’eau nous pourrons à la limite pécher les poissons. En tout cas je suis assez pessimiste sur notre bonne humeur dans cette immense végétation. Une nouvelle fois je regarde le ciel, les nuages tournent étrangement, leurs couleurs devient plus foncés et plus ocre. Je fronce les sourcils. Je crois bien qu’on nous allons être surpris par le temps.

 

- Je propose qu’on s’arrête maintenant. On se faufile au milieu des branche et des arbres. On quitte la route, on doit absolument s’abriter pour la nuit.

Lillyan me regarde intrigué, il regarde à son tour le ciel, son regard se fige d’étonnement.

- Je n’ai jamais vu les nuages se conduire de cette façon. Regarde comme ils bougent rapidement et dans tous les sens. Comme si le vent était indécis.

- Je crois plutôt qu’on les aide un peu.

- L’Oracle ?

- Ou l’une de ses disciples des nuages. Une Nuée Nova.

- Les Nuées Nova ne sont pas principalement des habitantes de Cléone ?

- Exactement, au milieu de leurs montagnes et leur roches. Ca reste assez paradoxal mais un nuage fait plus de dégât entourer de montagne que seul au gré du vent, si le vent est coupé par les massif immenses de Cléone, les nuages sont à la merci des Nuée Nova. Leur base c’est la vapeur. Une association d’eau et d’air. Elles sont très rares parce qu’il faut une expérience démesurée pour maîtriser deux éléments de base.

- Ce que je comprends pas c’est pourquoi est-ce que ce sont que des femmes !

- Parce que Cléone est une population dominée par la suprématie des femmes, les hommes sont considérés comme des esclaves.

- Des sortes d’amazones ! Se moque Lillyan

- En quelques sorte oui. Elles sont plus vêtus que les amazones, je sourie

- Tu crois donc que des Nuée Nova travaillent pour l’Oracle ?

- La guerre est déclarée Lillyan. Pas seulement avec Maru.

 

Nous regardons à nouveau le ciel en même temps, tout ça n’était décidemment pas normale, Lillyan persiste à croire que l’Oracle ne fait que s’amuser pour son simple plaisir. Moi en revanche je crois que l’Oracle est fou furieux, qu’il est prêt à tout pour nous anéantir mais que surtout il est beaucoup plus fort que ce que l’on peut croire, que d‘une certaine façon, il se doute de ma survie. Si j’en crois mon père, Lillyan et moi sommes des menaces que lorsque nous sommes ensemble, si l’Oracle était persuadé de ma mort, il n’aurait pas envoyé son père sur ses trousses.

 

D’un autre côté si je suis l’hypothèse de Lillyan, il ne fait ça que dans le but de s’amuser un peu. Vaniteux. Dans tous les cas, nous sommes en danger.

 

Nos sortons alors un peu de la route pour se mettre à l’abri, je demande à Lillyan d’aller chercher de quoi manger pour ce soir et surtout du bois sec si il en trouve pour faire un feu. De mon coté je me concentre pour construire une abri solide qui nous protégera d’éventuel chute d’arbres et de grêlons. Je tends les mains et tords les arbres et les branches entre eux, le craquement de l’écorce et des troncs résonne dans toute la forêt. Je les enlacent les uns dans les autres, faisant une sorte de mur de racines, de branches, de troncs épais. Après un quart d’heure de travail, j’essuie la sueur sur mon front, faire autant d’effort alors que je ne mange pas assez épuise toutes mes réserves d’énergie. Je retire mon bandeau, il est blanc cette fois - enfin était - c’est vrai que j’avais donné mon bandeau rouge à Lillyan. Ne l’ayant pas vu sur sa tête je me demande ce qu’il a bien pu en faire…

 

- Tiens tu as retiré ton bandeau ? Ca devrait aller il n’y a pas de soleil !

- Je ne vois rien mais ça ne me brûle pas autant que lorsqu’il fait beau c’est vrai.

- Oh pas mal l’abri ! Mieux que la dernière fois ! Je te félicite mon chéri.

 

Lillyan s’approche de moi et me vole un baiser avant de poser le bois sec sous l’abri que j’ai recouvert de feuille pour éviter de nous salir encore plus.

 

- J’ai dut sécher le bois avec mes pouvoirs je pouvais pas trop faire autrement.

 

Il finit par allumer le bois avec un peu d’électricité, il a suffit d’une étincelle pour que le feu prenne. Il soupire de soulagement en frottant ses mains l’une contre l‘autre. J’allais pour me coucher sur le petit matelas de feuilles quand je sens doucement la main de Lillyan caresser mes cheveux, il m’incite à venir poser ma tête sur ses jambes.

Le chaud au cœur je m’approche alors et me laisse confortablement choyer par Lillyan, je ferme les yeux de fatigue sentant toutes mes forces m’abandonnés. Il me détache les cheveux lentement et me masse le crâne pour me détendre. Aussi tendre que possible je n’aurai pas prit plus de plaisir même dans un lit douillet.

 

- Dors je veille sur toi.

 

Il ne m’en fallut pas plus pour que je rejoigne le monde des rêves. Ou plutôt un monde de cauchemar. Très vite des images de sang, de l’Oracle, de feu, de torture, mes parents assassinés, avec un seul et unique coupable que je ne pouvais pas vaincre parce que j’étais trop faible. Ce fut en sursaut que je sortais de mes rêves tourmentés, essoufflé et encore affecté par mon rêve je regardais autour de moi comme si je m’attendais à voir le visage souriant de l’Oracle.

Le seul bruit que j’entends c’est celui de la pluie battante sur les branches, je me félicite d’avoir réussi mon travail il n’y a pas une goûte dans l’abri. Je freine la course de mon cœur, perdant mon regard dans les braises encore chaudes du feu que nous avions allumés. Une chose pourtant cloche, je regarde à nouveau autour de moi.

 

- Lillyan !

 

Je sors en courant de l’abri, la pluie s’abat sur mon visage avec fracas, comme des pierres lourdes et douloureuses, les nuages tumultueux lancent des éclairs avec rage. Je sens mon cœur repartir, ne voyant Lillyan nulle part ! Je commence à paniquer ! Sans réfléchir je cours dans la forêt dans une direction quelconque hurlant son prénom comme un dératé. Les flaques sous mes pieds me noient presque, les branches me frappent le visage, je cours encore jusqu’à manquer de souffle mais je ne m’arrête pas. Lillyan ! LILLYAN !!!!

 

Les muscles douloureux, je finis par prendre appuie sur un tronc, me torse soulevé par mes longues respirations, je me concentre, m’assois sur le sol boueux sans me soucier des conditions climatiques. Je ferme les yeux et concentre toute mon énergie sur les liens qui m’unit à la terre. Je met en place un réseau de vibration, comme une araignée tissant sa toile. Brusquement ce fut le choc, le bruit de deux puissances qui se battent non loin. Je me redresse sans chercher à comprendre et me dirige vers le combat, si c’était Lillyan ? Contre qui peut il se battre ? Un nouvel éclair traverse le ciel frappant la terre de toute sa force. Je sens presque trembler le sol sous mes pieds mais je n’arrête pas de suivre le bruit du croisement de fer.

 

Le corps de Lillyan essoufflé, trempé, dégoulinant d’eau, les cheveux planqués sur le visage un air furieux et si sérieux qu’il me donne des frissons. Je ressens toute son aura grandir et prendre possession de l’atmosphère, ma poitrine en presque compresser. Il n’y a pas de tout seul, il se bat réellement. Mon regard alterne immédiatement vers son adverse, masqué par une sorte de voile sur le visage, trempé également, son énergie en baisse, deux longues épées sur chacune de ses mains. Des épées en forment de vagues. Un mercenaire d’Agora.

 

La pluie tombe sans se soucier d’eux, le ciel orageux grondent comme le seul arbitre de ce combat et moi je suis perdu dans mes pensées. Que se passait il ? Après tout je n’ai pas besoin de comprendre, Lillyan est entrain de se battre.

 

Le chasseurs se lance à une rapidité quasi divine, presque invisible à l’œil humain, je n’avais jamais vu ça, c’est un membre de l’élite. Un véritable assassin professionnel. Sans hésité je me sers du terrain qui m’est très avantageux, je remonte du sol une racine immense, cachant des épines plus tranchantes qu’un sabre. Je l’empêche d’approcher Lillyan, le frappant avec une vitesse impressionnante pour l’envoyer plus loin contre un tronc. Il retombe sur ses pattes à la verticale du sol, comme si il pouvait marcher sur le tronc mais en fait je peux sentir une petite lame planter dans le bois pour pouvoir tenir. Lillyan se tourne vers moi perplexe.

 

- Pourquoi est-ce que tu t’es montré !!!

 

Il semblait furieux, les yeux sortaient de leurs orbites, je ne sais pas depuis combien de temps il se bat mais à en juger par ses vêtements cela doit bien faire une petite demi heure. J’envoie ses paroles bien au dessus de ma tête me fichant éperdument de ma survie, je refuse qu’on lui fasse du mal ! Et puis de toute manière on le tuera avant même qu’il puisse vendre son information au plus offrant.

 

Je redresse la racine et la fait tourner autour de moi comme un champs de protection. Lillyan me regarde plus attentivement, suivit du chasseurs, il se redresse et se remet en position d’attaque. Se croit il plus fort que nous deux ? Son arrogance le perdra.

 

Si j’arrive à le faire saigner Lillyan pourra le contrôler sans problème, rapidement je me met en position et soulève deux énormes roches du sol, je les lance comme deux boulets de canons sur le chasseurs qui les évitent avec grâce. Son corps dans les airs au dessus du mien se met à tourner sur lui-même, les lames formant une sorte de toupie de la mort. Je souris monte un mur de terre derrière sans qu’il s’en aperçoive. Je fais signe à Lillyan, je jette mes mains en avant arrachant plusieurs branches des arbres morts aux alentours pour les lancer avec la rapidité d’une balle contre l’assaillant, elles sont si rapides qu’à la moindre éraflure, elles peuvent être fatale. Il recule alors mais il se heurte au mur, perturbé il ne remarque pas les lianes de terre boueuse que j’enroule autour de ses jambes, je les durcis. Lillyan au dessus du mur de pierre affiche un sourire triomphant.

 

- Savais tu que la terre est conductrice d’électricité et que la plus grande source d’électricité est juste au dessus de ta tête, dit alors Lillyan

 

Un éclair traverse violemment le ciel, Lillyan l’attire avec toute sa puissance jusqu’à lui comme un paratonnerre, dans un hurlement de guerrier, je bondis à temps sur une racine pour m’échapper du contact terrestre. Une prestation époustouflante des pouvoirs Lillyan qui rabat l’éclair sur le chasseurs qui s’est retrouvé piéger et foudroyer. La forêt tout entière s’est illuminée comme un feu d’artifice, je ressens l’agitation mortuaire du chasseurs.

 

Une onde se déplace dans la forêt aspirant l’éclair dans la profondeur de ses entrailles, après quelques minutes je redescends de ma racine plus confiant, le sol est si chaud qu’il fume encore. Lillyan saute du mur. Le reste carbonisé du chasseurs est enterré, je ne tiens pas à ce qu’on découvre nos emplacements.

 

Lillyan s’avance douloureusement jusqu’à moi, il se laisse littéralement tomber, j’arrive à le rattraper naturellement. La pluie couvrant nos deux âmes en puériles. Il reste encore des mercenaires dans les parages il faut vite s’enfuir même si il faut que je marche sous la tempête toute la nuit. Je soutient Lillyan jusqu’à la planque, là j’y détruit toute nos traces et replace les éléments de végétation.

 

Je me retourne pour aider Lillyan à avancer. Nous repartons sur les traces de la route espérant trouver au moins un groupe de marchand ou de nomades. Je poserai des question à Lillyan plus tard, le plus important et de mettre de la distance avec le groupe de mercenaires.

 

Les éclairs illuminent parfois nos deux corps lamentables au beau milieu d’une terre boueuse et impraticable mais je n’abandonne pas et je prie pour que mes forces non plus ne m’abandonnent pas.

 

- Shin…j’ai un petit problème, chuchote Lillyan

 

Son visage est pâle, je regarde en direction de sa main plaqué sur son ventre, il la retire lentement un long filet de sang recouvre ses habits et marque nos pas comme des empreintes. Il me sourit maladroitement, une sorte de lueur entoure ses mains lorsqu’il les redépose contre sa peau.

 

- Je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas à arrêter mon hémorragie, il dit entre ces dents.

 

C’était un mercenaire d’Agora mais ces épées étaient en forme de vagues, des épée sûrement imbibées de poison qui empêche le pouvoir de Lillyan. Quelle merde ! Je dépose Lillyan sur le sol, je retire ma tunique que je déchire, je le regarde dans les yeux et lui tiens fortement sa main.

 

- Ecoutes moi Lillyan, ca va être très douloureux mais tu vas devoir te soigner d’une autre façon pour empêcher le poison de se rependre. Dis je alors les dents serrés.

 

Il affirme en déglutissant, je sens déjà la fièvre sur son front, la pluie se mêle à la sueur. Je prend une profonde inspiration.

Je fais remonter une petite racine, lisse et bleu.

 

- C’est une racine de Pépinide, c’est une plante vénéneuse, elle est conçu pour aspirer le mal. Je ne sais pas si ça va marcher mais je vais tenter au moins de retirer le poison de tes veines, elle va monter jusqu’à ton foie. Tout de suite après tu devras créer assez d’électricité pour désinfecter ta plaie par des brûlures.

 

Mes mains se crispent, je hais lui faire du mal mais nous n’avons pas le choix. Au milieu de nulle part, sans aucun moyen de se soigner avec de tels assassins à nos trousses, il faut agir vite. Le mauvais temps ne fait qu’aggraver le cas de Lillyan et je préfère encore lui faire passer un seul quart d’heure maintenant plutôt que de le voir mourir en chemin ! Ca jamais !

 

- D’accord ? Je demande alors conscient de la difficulté

 

Il affirme vivement de la tête avant de laisser une larme coulé le long de sa tempe. Je l’embrasse profondément pour lui donner du courage. Je retire mon bandeau et lui met dans la bouche pour qu’il puisse y mordre.

 

- J’y vais.

 

Je lance la racine de Pépinide dans la plaie de Lillyan, il se raidit immédiatement grimaçant de douleur, elle pénètre dans sa plaie presque avec sadisme, il se tortille dans tous les sens mais j’arrive à maintenir son corps le cœur déchiré. Je me force à ne pas fermer les yeux pour le soutenir. Il s’agite encore plus violemment, le bruit de la chair et des sucions de la plante me donne des hauts le cœurs. Des larmes déferlent à nouveau de ses yeux, il serre si fortement ma main qu’il pourrait me la broyer.

 

Une minute plus tard, je ressors la racine avant qu’elle n’atteigne un organe, un liquide noir ressort juste derrière elle, des restes de poison. Je détruit immédiatement la plante et prend la main de Lillyan pour la mettre à proximité de sa plaie. Il use de ses dernières forces pour désinfecter la plaie, une fois finis, son bras retombe mollement le long de son corps.

 

Je retire le bandeau de sa bouche et le jette à mes pieds. J’essors ma tunique que j’avais retiré et fais un pansement autour de la taille de Lillyan. Ses yeux papillonnent encore difficilement mais il est conscient. Avant de reprendre la marche, j’efface les traces de sang derrière nous en mélangeant la boue. Je relève Lillyan et nous reprenons la marche, moi torse nu à bout de force et Lillyan à moitié conscient anesthésier par la douleur.

 

Alors que nous marchions depuis une heure, mes jambes fléchissent légèrement mais je me rattrape à temps, mes yeux se ferment tout seul. La pluie n’a pas encore cessé et j’ai l’impression que le temps s’est arrêté. Je ne sens même plus mes pieds, le corps de Lillyan est de plus en plus lourd. Je le regarde et le secoue un peu m’assurant qu’il ne se laisse pas emporter par la mort. Il ne doit pas céder.

 

Une lumière m’aveugle brusquement, n’ayant plus de bandeau je ne vois plus rien. Grâce aux vibrations du sol je peux sentir des pas fluides sur les flaques, des pieds nus, un corps élancé et long. La lumière se baisse et je peux enfin ouvrir les yeux m’attendre au pire mais il ne présente aucune animosité, plutôt de la surprise.

Un homme jeune nous fait face, ses long cheveux descendant jusqu’à ses mi-cuisses, un masque sur les yeux, un aigle argenté sur l’épaule.

 

- Aidez nous, arrivais-je à peine à articuler.

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Voilà tout le manque que j'ai ratrappé ! Ah bientôt les filles si vous avez des questions n'hésitez pas =)

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Samedi 19 juin 6 19 /06 /Juin 19:21

 

- Lillyan ? Ça va ?

- Oui, ne t’inquiète pas, murmuré-je pour ménager mon crâne qui est à deux doigts d’exploser sous l’effet de la douleur.

Je prie Anemos d’aller plus vite pour nous éloigner de ces mercenaires le plus rapidement possible. Arrivés au nid, je m’affaisse lourdement sur le sol, la respiration saccadée, le crâne douloureux.

- Qu’est-ce qui t’arrives ?

- Rien, je réponds pour ne pas l’alerter encore plus. Prends-moi dans tes bras.

A l’abri de la puissance psychique d’Anemos et Gahila et au creux des bras de Shin, la douleur est moins pénible. Il m’embrasse mais elle reste trop forte pour que je puisse en profiter.

- Lillyan, dis-moi ce qui t’arrive !

- C’est comme l’autre jour, je marmonne.

- Quoi ?

- Je ne comprends pas pourquoi mais d’après la marque, mon père dirige la troupe de mercenaires.

- Mais ils…

- Sont censés être en fuite. Tu croyais vraiment que l’Oracle laisserait mon père s’échapper ? Surtout qu’il est un traître maintenant.

- Je…

- Ce n’est pas ta faute, Shin. Il savait très bien ce qu’il encourait et je pense qu’il aurait tout fait pour que nous nous retrouvions et que je ne sois pas seul. Il va surement les mener sur une autre piste mais il ne pourra pas longtemps les tromper. S’il se rapproche trop de nous, je ne pourrai pas le supporter. Il faut impérativement aller sur Maru sinon, je ne ferai pas de vieux os.

- Mais pourquoi forcer ton père à…

 

Il s’arrête avant même de finir sa question. La réponse coule de source et je m’efforce de ne pas y penser. Je ne pense pas, comme Shin, que l’Oracle sache que mon meilleur ami est vivant et que nous sommes tous les deux ensembles, il aurait pris lui-même les mesures adéquates pour écarter cette menace pesant sur sa tête. Forcer mon père à me retrouver et m’abattre, ce n’est qu’un jeu pour lui, une manière de se divertir, comme il a demandé à Karl de tuer son fils.

 

- Ce qui m’inquiète, c’est plutôt la méthode que l’Oracle a utilisée pour obliger mon père à se lancer sur notre piste.

 

Notre regard devient maussade et mon cœur se met à palpiter : il n’y a pas dix milles solutions pour obliger mon père à agir contre sa volonté et quelle qu’elle soit, elle n’est certainement pas agréable.

Nous décidons de passer une dernière nuit en compagnie d’Anemos ou Gahila avant de prendre la route : après tout, rien ne nous retient ici et si nous ne partions pas demain, nous ne partirions jamais. Je me sens bien ici, c’est, en quelque sorte, un nouveau foyer familial : les Evêques étaient venus me chercher alors que j’avais tout perdu et leur chaleur ne m’avait jamais parue aussi forte. Mais j’aurai dû me douter que l’Oracle ne me laisserait pas en paix. Rester au même endroit pendant plusieurs jours lui avait permis de me retrouver et maintenant, s’il n’avait pas découvert le pot-aux-roses, il avait dû se rendre compte que Shin est avec moi. Mais comme je venais de le penser un peu plus tôt, il aurait pris des mesures qui s’imposaient. Et puis, s’il était vraiment omniscient, n’aurait-il pas envoyé directement les mercenaires détruire le nid de Gahila et Anemos ? Non, je reste persuadé qu’il se délecte simplement de la chasse à l’homme dont je fais l’objet.

 

Mes pensées s’embrouillent mais je ne tarde pas à m’endormir avec une pensée pour mes parents.

Je me réveille le lendemain avec Shin au creux de mes bras. Nous nous embrassons puis vient l’heure des adieux avec Gahila et Anemos. Par égard pour nous, Shin reste en retrait mais je sens sa perplexité : pourquoi ne pas voyager à dos d’Evêques ? Gahila, telle une mère, m’envoie des ondes réconfortantes et Anemos revient avec de la nourriture dans le bec. Nous partageons un dernier repas ensembles et nous partons. Les Evêques nous emmènent à la lisière de la forêt et Gahila pousse son cri d’adieu.

 

- Pourquoi…

- Je te rappelle que Gahila est enceinte et même si ce sont des oiseaux extraordinaires, il vaut mieux éviter pour elle les trop longs voyages.

- Mais on va mettre des mois pour se rendre à la capitale ! Surtout qu’on n’a même pas de carte. Et je te rappelle que des mercenaires sont à ta poursuite.

- Je sais… Mais à nous deux, on leur met la pâtée !

- Ouais, bien sûr, tu arriveras tout juste à ne pas tomber dans les pommes et encore…

- Je développerai une plus grande tolérance au fur et à mesure. On n’est même pas partis que tu ronchonnes déjà.

- Ouais, bah, j’ai pas l’habitude partir en vadrouille dans la forêt.

- Non mais t’as l’habitude d’être avec moi, je lui dis taquin.

Il ouvre la bouche pour protester avant de refermer son clapet. J’affiche un sourire vainqueur, il me frappe sur la tête.

- Hey ! ça va pas l’arranger !

- Comme si y avait des choses à sauver, il réplique.

- Toi…

- Bon, Monsieur je sais tout, on prend quelle direction ?

- Heu…

Devant nous s’étend une vaste étendue de plaines vierges : seuls quelques arbres et arbustes, survivants de l’exploitation humaine, sont encore debout. Aucun repère ne nous guide.

- C’est pas toi qui es censé être le meilleur en classe ? Alors d’après ton cher manuel de géographie, elle est où la ville haute de Maru ?

- La ville haute, elle s’appelle Kalin et je sais que par rapport à notre ville haute, elle est à l’est. On met une semaine en voiture, on doit en mettre six à pied…

- Mais non, on trouvera bien une troupe de marchands qui nous acceptera.

- Contre quoi ? On n’a pas d’argent et ici, notre statut ne vaut rien, déjà qu’il ne valait pas grand-chose chez nous…

- Allez, sois optimiste…

 

Il se tut, conscient que protester ne ferait que le fatiguer d’avantage. Au fond, je sais qu’il ne soulève des protestations que pour la forme puisque nous n’avons pas le choix ; moi-même, je fais le fier mais je n’en mène pas large : je ne sais absolument pas où nous devons aller. Ça paraissait plus simple hier mais à peine partis que nous ne savons pas par où commencer. Je ne pensais pas que nous nous débrouillerions si mal…

 

- Bon, à l’est, hein ? Rien de plus simple puisque de toute façon, pour l’instant, il n’y a qu’une seule route.

- Oui mais elle nous emmène au nord.

- Peut-être mais c’est en restant sur la route que nous aurons le plus de chance de trouver une caravane de marchands.

- Et sinon, tu n’as pas de chevaux ailés parmi tes amis dans la forêt ?

- Non, je peux les trouver facilement mais ils sont très durs à apprivoiser.

- Et avec ton don de télépathie, tu ne peux pas les rassurer ?

- Au contraire ! Je rigole. Comme ils n’ont pas de pouvoirs psychiques, sentir une présence étrangère dans leur esprit les paniquera et ils s’enfuiront. Nous pouvons essayer mais normalement, il faut un lasso pour les attraper. Là, ce sera la manière traditionnelle. Les laisser s’habituer à notre présence.

- Ça met combien de temps ?

- Une journée, minimum. Les chevaux ne sont pas des animaux craintifs et très sauvages, cependant, ce sont des animaux fiers et ils n’acceptent de te porter que si tu es leur ami.

- Pourtant, dans la ville haute…

- Ils ne sont pas sauvages, c’est pour ça. A toi de voir : soit on retourne dans la forêt et on perd une semaine mais on met deux jours pour aller à Kalin –en prenant en compte le fait qu’on n’a pas été capturés entretemps- soit on marche un peu, on découvre du pays et on rencontre des gens. Au final, on n’est jamais allés plus loin que la forêt, ce qui est déjà bien, par rapport aux jeunes de l’Ecole….

- De toute manière, tu me demandes mais je sais que t’as déjà pris ta décision, hein ? Il me taquine. T’as toujours voulu voyager à travers le monde…

Je souris.

- Ok, je reconnais que c’est une bonne occasion mais n’oublie pas que les circonstances ne sont pas tellement en notre faveur donc restons prudents. Et ! Si nous entendons parler d’animaux mythiques, on ne fait pas de détour pour aller les voir !

- S’il te plait, je le supplie, les yeux humides.

- Non !

- Alleeeeeeez….

- Non !

- Juste pour voir !

- Non !

- Tu m’expliques l’intérêt de voyager si c’est pour se coltiner des plaines à perte de vue ?

- On va à Kalin, pas pour faire du tourisme, je te rappelle que nous partons pour retirer ta marque.

 

Shin me renvoie brutalement à la réalité. Complètement pris par mon excitation de voyager et de découvrir de magnifiques animaux, j’en avais oublié nos priorités.

 

- Excuses-moi… Je ne voulais pas te blesser…

- Non, tu as raison… Dis-je sur un ton pitoyable.

- Bon, d’accord… Il capitule.

- Ouais !

 

Il me fusille du regard en se rendant compte que je l’avais complètement berné. Cette technique ne marchait pas avec les adultes mais Shin n’aimait pas me voir malheureux, surtout qu’en ce moment, ma situation n’était pas facile. Enfin, ça valait pour lui aussi, il fallait que j’arrête de ne penser qu’à moi.

C’est donc dans la joie et la bonne humeur que notre voyage débuta.

 

- Tu disais ? Me reprend-il.

- Désolé, je ne peux pas plus que toi prévoir la pluie et le beau temps.

- Sauf que tu maîtrises l’air. Tu devrais être capable de prévoir les changements.

- Sauf que tu oublies que ce n’est pas mon pouvoir naturel : je maîtrise l’électricité, ce qui compose l’air, pas toutes ses dérivations.

- Mouais.

 

Nous marchons toute la journée, longeant le bord de la route. Mon enthousiasme est descendu d’un niveau : nous n’avons pas rencontré une voiture ni une caravane ni entendu parler de faune excentrique. En même temps, ce n’est jamais que la première journée de voyage, c’est normal, d’autant que n’avons pas de guide.

 

Le soir, nous arrêtons à l’abri d’un chêne dont les branches mortes nous procurent de la matière première pour faire un petit feu de camp. C’était une nécessité pour lutter contre la température glaciale car même si nous nous endormions dans les bras de l’autre, nous risquions d’attraper froid. Or sans herboriste ou pharmacie dans les parages ni même sans argent, nous ne pouvions nous le permettre.

 

- Tu crois que nous verrons des choses fabuleuses, comme dans les comptines d’enfants que nos parents nous lisaient le soir ?

- Bien sûr. Ce sera fantastique et quand nous raconterons tout à nos parents, ils seront jaloux.

- J’espère que nous pourrons à nouveau partager un repas tous ensembles, murmure-t-il en se serrant dans mes bras.

 

Je resserre mon étreinte et ne réponds rien. Je suis le premier à vouloir le réconforter mais aucun de nous deux n’est capable de prévenir l’avenir et tout laissait penser le contraire.

 

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Désolé pour tout ce retard ! Je suis entrain d'écrire La dernière et en plus je travail alors j'avais completement oublié les échaéances pour Agora

=)

BISOUS

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 8 juin 2 08 /06 /Juin 00:01

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              Le soleil brillait fort, le bois verni reflétait le visage de Kendrian. Penché sur le cercueil, habillé avec un costume de rigueur il pouvait entendre les feuilles frémir sous la brise du vent. Les quelques passants n'étaient que des oiseaux qui n'avaient nullement conscience du lieu, ni du silence mortuaire qui y régnait. Comme l'un de ses moineaux Kendrian avait également perdu la conscience du temps, de la réalité et tout ce qui pouvait l'entourer. Inexorablement attiré par le reflet du cercueil, son propre reflet. Le sentiment qui se dessinait sur son visage était indefinissable. Indifférence, tristesse, soulagement, mélancolie, morosité. On pouvait y lire ce que l'on voulait.

               Le prêtre était parti depuis longtemps, les funérailles furent de courtes durée puisqu'il n'y avait grand monde. Kendrian était le seul à y avoir assisté, il n'avait personne à prévenir, il n'avait personne à contacter. Il avait strictement refusé que Milan ou qui que ce soit l'accompagne à son enterrement, après tout personne ne la connaissait. Sa mère, il n'y avait que les bouteilles qui la coutoyaient jours après jours pas une amie, pas de famille, pas de mari, juste un fils qui ne pouvait pas refuser de s'occuper au moins de sa mort.

                Au finale, il ne l'a pas incinéré, peut être qu'un jour quelqu'un viendra se récueillir sur cette tombe inconnue et solitaire au milieu des autres fleuries chaque matin. Sait on jamais, peut être que lui viendra à nouveau se souvenir de cette femme qui lui paraît soudainement bien seule.

                Il remet ses cheveux en place et respire un bon coup avant de regarder une dernière fois cette tombe de bois reluire avant d'être recouverte de terre.

                Des sentiments bien étranges au fond...Si quelqu'un venait à lui parler, il sait pertinement qu'il n'arriverait pas à lui répondre. La gorge serré il peut sentir sa voix bloquée au fond de son âme, il a besoin de silence de faire le vide et d'oublier ces quelques heures trop lourdes. Beaucoup trop lourdes pour lui.

                Une matinée plus longue que prévue, il ne pouvait s'empêcher de penser à elle alors qu'il marchait tranquillement les mains dans les poches dans une direction inconnue, les pas si proches du sol, le pied qui traîne, le pantalon de son costume ne lui allait tellement pas, beaucoup trop long, beaucoup trop large. Une sorte d'extraterrestre qui voulait bien faire. Mais tout ça avait si peu d'importance, il n'y sougeait pas une seconde, regardant l'ombre de son corps sur le bitum, perdu dans ses pensées et l'esprit bien loin de ce trottoir. 

                 Kendrian avait l'impression d'être totalement réveillé, enfermer dans un rêve, tout ça était tellement irréel, tellement floue qu'il n'arrivait toujours pas à y croire. Sa mère était définitivement partie, elle a quitté le monde des vivants, elle s'est suicidée. Elle est morte. Il l'avait tant de fois souhaiter, il se plaisait à croire qu'il existait un Dieu et qu'un jour il entendrait ses prières sourdes mais si puissantes. Il avait tant de fois imaginé la joie, le soulagement, le bonheur qu'il aurait ressenti lorsqu'elle aurait définitivement quitté cette terre mais au final, ses sentiments sont si loin de ce qu'il espérait. Certes il est soulagé mais cette émotion est couverte par une autre bien plus forte...Bien plus dense et plus humaine.

 

La tristesse.

 

- Je t'attendais...

 

               Kendrian relève le visage et croise le regard tendre de Milan, assit sur une chaise devant sa maison, devant une petite table de terrasse, accoudé sur son bras gauche il fixait Kendrian de ses yeux noisettes. Ses fins cheveux noir au gré du vent, ses fines lèvres à peine entrouverte. La voix de Milan l'avait réveillé, le bruit de la végétation, de la ville, des voisins revenaient peu à peu à la surface et Kendrian sortait de sa léthargie.

 

- Ce costume ne te va absolument pas, se moque amicalement Milan

- C'est un vieux costume que mon père avait laissé. Répond Kendrian en regardant dans sa veste

 

              Il laisse à nouveau retomber ses bras le long de son corps comme si ils étaient trop lourd à porter et ouvre le portail dans une nonchalance presque pathétique, il se laisse tomber sur la chaise en face de Milan et soupire comme si il avait vécu l'enfer. Il se sentait pas aussi fatiguer à la fin d'une dure journée de travail.

 

- Les regrets ne servent qu'à gâcher le présent. Lui dit Milan avec un léger sourire qui se voulait réconfortant.

 

              Kendrian reste muet comme une tombe, incapable de parler, incapable de se laisser aller même devant son amant. Lui parler de quoi après tout ? Il n'y a plus rien à dire, plus rien à faire. Sa mère est morte et il n'y est pour rien elle s'est suicidé pourtant tout son être le juge coupable. Coupable de ne pas avoir encore essayé de lui tendre la main. Avait-il un jour réellement essayer ? Certes il lui avait mainte et mainte fois pardonner lorsqu'elle lui jurait d'arrêter de boire, il la croyait. Et après ? L'a-t-il une seule fois aider à s'en sortir ? Lui a-t-il une seule fois sourit pour lui redonner courage ? Inutile de répondre. Mon dieu qu'il se sent lâche, coupable, indigne ! Sa mère est morte et il n'a rien fait pour l'en empêcher. Que se serait-il passible si il avait été un fils comme les autres, si il lui avait réellement pardonner et qu'il l'aurait soutenu dans les moment durs ? Aurait-elle finit par arrêter ? Aurait-elle oublier son mari, son amour qui est partit loin d'eux ? Aurait-elle été une mère comme il l'a toujours secrêtement souhaité ?

                Dieu seul le sait et c'est ça le plus triste...

 

- Je vais rentrer chez moi, dit il brusquement

- Tu ne changera jamais Kendrian, toujours à vouloir tout subir, seul.

- Désolé.

 

              Kendrian se relève et s'apprête à partir mais Milan ne l'entends pas de cette oreille, il le retient le coeur battant. C'était comme si il n'allait plus jamais le revoir, pourquoi cette douloureuse sensation ? Il l'a vu tant de fois éprouver seul toute sa douleur sans jamais en parler mais au fond il n'avait pas le droit de s'en mêler. Aujourd'hui ses sentiments sont différents, il s'étonne même à vouloir tout connaître de lui, la moindre émotion. Il a peur que si Kendrian ne s'ouvre pas un peu tout va s'effondrer. Ce garçon devenu un homme continue de tout garder au fond de lui, il continue à vouloir épargner son entourage car c'est plus par inquiétude de faire souffrir les autres que par égoïsme qu'il ne parle pas. C'est plus un traumatisme, une éducation qui a mal tournée qui le verrouille totalement du monde.

              Milan fixe inlassablement le dos de Kendrian, celui ci ne daigne pas se retourner même si la chaleur de la main de son amant lui serre le poignet, même si le regard inquiet et impuissant de Milan lui fait presque mal au coeur. Il aurait trop honte, trop honte de montrer ses yeux larmoyants. Alors Milan le lâche, que lui restait-il à faire ? L'obliger à parler ? Le forcer à s'exterioriser ? Pour obtenir quoi ? Un garçon en larme, un garçon qui retombe en enfance et qui se rend compte que sa vie a été jusqu'à présent que déception sur déception. Lorsqu'on a fait le bilan, on se rend compte qu'on est bien seul au milieu de tout le monde.

               Sans pouvoir rassurer Milan, Kendrian sans va sans dire un mot. Le gorge serrée incapable de laisser échapper un mot de réconfort pour celui qu'il aime. Il prie pour qu'il lui pardonne d'être faible, d'être si solitaire. C'est presque en courant qu'il atteint un arrêt de bus et c'est seulement vingt minutes plus tard qu'il se retrouve chez lui, il ouvre la porte si rapidement qu'il fait sursauter sa colocataire, colocataire qui n'était pas censé être là puisqu'elle était partie vivre chez une amie le temps de préparer son voyage. Le souffle coupé, les larmes au bord des yeux, paralysé face à l'inévitable il ne se retient plus. Son corps cède et il s'écroule sur ses jambes trop faibles pour supporter un tel fardeau, pour supporter un tel poids, il s'écroule pleurant aussi fort qu'un enfant, un cri tout droit sorti de ses tripes, de sa poitrine, de son âme.

 

- Kendri...

 

              Eileen s'est jetée littéralement sur lui à la minute où il a hurler de douleur, elle s'est jetée comme elle fait à chaque fois pour le serrer contre elle aussi fort qu'elle le peut. Elle n'arrivera jamais à calmer sa peine mais elle tentera une dernière fois de faire sécher ses larmes. Comme pendant ses quatre dernières années, ses quatre plus belles années.

 

- Calmes toi Kendri...

 

             Il n'a rien fait pour l'aider ! Il n'a rien fait pour l'obliger à s'en sortir ! Il n'a rien fait pour s'aider lui même ! Il n'a rien fait pour retenir son père ! Il l'a tué ! Cette saloperie d'alcool l'a tué ! Cet homme qui lui sert de père l'a tué ! Il savait qu'en partant il sombrerait encore plus dans l'alcool ! Il savait que Kendrian serait seul ! Il savait qu'il allait tuer toute sa famille en partant comme un lâche ! Et elle est morte...Morte sans aucun espoir, morte seule, sans rêve, sans remord, juste la peine qui l'a engloutis avant d'attacher la corde. Il la hait, il se hait profondement, il hait encore plus son père car au final, rien se serait arrivé si il était resté. 

              Les cris s'atténuaient, les larmes cessaient peu à peu de couler puis au bout de quelques minutes son dos n'était plus secouer de spasmes, il retrouvait son souffle complètement sonné. Comme si il avait fumé un gros pétard et que son corps entier n'était qu'une masse informe de chair sans aucune volonté, les yeux gonflés il se relève avec l'aide d'Eileen pour se coucher sur le canapé. Ailleurs, à nouveau calme mais anesthésié.

              Il s'endort lentement, avec l'image de son père affalé sur sa chaise, le visage entre les mains les larmes goûtaient sur son menton.

 

              Une odeur familière le tire de son sommeil réparateur, il peut reconnaître se parfum entre mille, cette fragrance si naturel qui lui fait fondre le coeur. Difficilement il ouvre un oeil pour se rendre compte que juste au dessus de son visage celui de Milan est endormit, poser sur son bras. Kendrian a la tête posée sur ses jambes, il n'a même pas senti qu'on l'avait déplacé tant il avait besoin de dormir. Très vite c'est l'absence de Eileen qu'il remarque et se doute bien qu'elle est à nouveau partie chez sons amie. Elle a bien prit la peine d'appeler Milan avant de s'enfuir.

             Hypnotisé par le doux visage de son amant penché sur lui, Kendrian n'ose pas faire un seul mouvement, il a bien trop peur d'interrompre cet instant où il peut le comtempler sans aucune gêne, sans aucune retenue. Il effleurer les doux traits, les formes ses joues, de son nez, de ses lèvres. La ligne continue de son cou, ses cheveux un peu trop long lui chatouillant la pointe du nez. Il risque de se réveillé avec une douleur horrible dans le bras, il en rit d'avance. 

             C'est trop tentant, Kendrian n'arrive pas à se retenir et tente une approche timide pour carresser son visage, pour retrouver le contact de sa peau. A peine a-t-il poser ses doigts qu'un frisson lui parcourir l'échine, la sensation est si agréable qu'un sourire s'étire sur son visage, un sourire incontrôlable. Milan commence à ouvrir les yeux mais Kendrian ne s'en rend pas compte et c'est avec soulagement qu'il remarque le beau sourire qui illumine Kendrian. Il s'attendait presque à s'occuper d'un mourant.

 

- Bonsoir, murmure Milan

 

             Kendrian perd son sourire et vire au rouge pivoine. Il retire lentement sa main mais Milan la ratrappe pour la plaquer à nouveau sur le coin de ses lèvres. Il y déposer un baiser avant de lui caresser le revers. Kendrian déglutit, son coeur s'emballe, il n'a plus aucune envie de retirer sa main, ce picotement sur la pointe des doigts le fait frissonner. Amoureusement, Milan relève ses yeux noisette pour croiser le regard clair de Kendrian, il s'approche alors délicatement de son visage un léger sourire sur les lèvres pour l'embrasser tendrement. Kendrian aimerait que cet instant dur une éternité, que son Milan reste aussi doux qu'il l'est maintenant, que tous ses problèmes disparaîssent et qu'ils restent ainsi bloquer dans le temps.

 

- Je suis content d'être là. Dit il comme si il avait lu les pensées de Kendrian.

- Je suis heureux que tu sois là, lui répond Kendrian. Pardon pour...

- Pas la peine ! L'interrompt Milan, je comprends. Si on allait manger ?

- Où ça ?

- Dans une pizzeria par exemple !

- J'aime pas les pizza.

- T'es vraiment spéciale toi..., sourit Milan

 

             Kendrian se relèvent et s'assoit sur le canapé, dos à Milan, le temps de s'étirer puis il se se met debout pour lui faire face.

 

- Un mexicain ? Lui demande Kendrian

- Ca marche. Tu aimes les choses pimentées ?

- Oui, beaucoup, je me fais parfois des sandwich avec des piments rouges et de l'huile d'olive.

- Ah quand même ! T'as d'autre surprise dans le même genre ?

- Je suis allergique au kiwi mais c'est mon fruit préféré alors j'en mange quand même.

- C'est pas dangereux ?

- J'ai plein de boûtons après.

 

               Il l'avait dit avec une telle innocence que Milan explose de rire, un véritable rire de joie et Kendrian se rend brusquement compte que c'est la première fois que Milan rit de cette façon...C'est le première fois que Milan est réellement heureux...

 

- Tu me reproches de jamais parler de moi mais toi non plus tu ne parles pas de toi. Lui dit Kendrian

- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu connais déjà tout de moi.

- Non, je ne sais pas ce qui te fais mal...

Le sourire de Milan s'efface peu à peu.

 

- Plus rien ne t'en fais pas...Grâce à toi.

 

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ooooooooooooooh mais que cache Milan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 7 juin 1 07 /06 /Juin 18:35

Je sens maître Zenon tressaillir au fond de la forêt, mes muscles, eux, se contractent tous dans une tétanie incontrôlable. Le visage de l’Oracle me parait si proche que je pourrait arracher le sourire triomphant de ce doux visage gardant une jeunesse éternelle. Mon père est sans doute le plus maître de lui-même, il n’a pas laissé transparaitre une quelconque émotion de surprise. Il s’approche de l’Oracle à grand pas tandis que je reste cloué sur le sol encore sous le choc.


Mon plan vient de tomber à l’eau.

Sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit mon père fronce les sourcils, sort son épée et m’attaque. Je riposte avec la mienne que je sors maladroitement de son fourreaux. Il a l’air si sérieux, si naturel que malgré moi j’ai un doute.


Je résiste difficilement sous le regard dominant de l’être tout puissant dans sa longue robe blanche. Un combat déloyal, un combat humiliant. Mes pensées divaguent, je suis perdu au milieu d’un tourbillon de questions plus insensées les unes que les autres. Mon père me murmure quelque chose entre les lèvres mais je ne l’entends pas. Plusieurs fois envoyé dans le décor, je tente de me protéger comme je peux mais l’effet de surprise m’a totalement déstabiliser et je n’ai toujours pas conscience que je me fais massacrer par mon père.

Je me relève difficilement du sol, une douleur atroce dans les côtes qui me fait grincer des dents, je m’appuie sur mes deux bras, un liquide écœurant remonte le long de ma gorge. Je plisse les yeux sous le dégoût et crache une marre de sang qui tâche le coin de mes lèvres. Je me ressaisi, tous mes sens sont en alerte, je crois que mon père tente de me faire comprendre qu’il faut improviser, on ne peut pas reculer maintenant. Je n’avais jamais vu mon père se battre avec autant de sévérité, il semble maître des lieux même l’Oracle fait pâle figure au fond de la scène. Je frissonne d’excitation.


Je jette l’épée plus loin, je fais craquer mes doigts et les places devant moi. Dans un élan mortuaire, mon père s’élance à mon encontre, je l’éviter, je soulève la roches me couvre, l’évite, lui lance des pique de terre tandis qu’il danse autour de moi, attaque sur attaque. Son épée est devenue un prolongement de ses bras, tout son corps devient une arme, le moindre mouvement souple et habile me fait vibrer. Je m’élance en arrière, l’épée tranche l’air et je peux voir mon reflet un centième de seconde, je fais remonter un vague de terre se fissurant sous le mouvement arrondis, mon père l’éviter en bondissant dans les airs, plongeant sur moi, l’épée pointer sur ma tête. D’un claquement de mains, je fais remonter un millier de petites pierres qui partent comme des balles. Je touche mon père à plusieurs reprises mais son agilité est telle qu’il arrive à se déplacer jusqu’à moi sans que je puisse me défendre. L’épée se plante dans mon épaule, j’arrive à me retirer avant qu’il n’arrive à me trancher le bras. Le sang coule le long du membre pratiquement paralysé sous la douleur, des gouttes tombent de mes doigts s’écrasant sur le sol détruit.

L’Oracle jouit presque de sa position de spectateur. Je grimace sous la douleur me tenant l’épaule. Mon père se remet en position de guerrier, la tunique en lambeaux, toucher à plusieurs reprise sur les jambes et le dos. Je suis quelque part fier d’avoir réussi à lui tenir tête. Alors que mon père revient à la charge pour le coup de grâce maître Zenon arrive de nulle part et me protège.


C’est un coup de théâtre pour l’Oracle et pour nous une opportunité nouvelle. Le combat qui suivit fut si impressionnant que nous étions tous concentré. Il n’y avait pas à dire, maître Zenon était un maître d’arme. Mon père fut repoussé, l’Oracle soulève alors sa robe et replace ses gants en cuir.


C’est maintenant que tout se joue.

 

- Vous vous êtes bien battu amiral Mauran mais avec Zenon comme traître il vous faut de l’aide.

 

L’Oracle ferme les yeux un instant et tend les bras, des voix étrange et grave comme émergeant du sol profond s’élèvent. Je reste perplexe. Des signes rouges s’illuminent sur le sol peint en lettre de sang. Elles se lèvent autour de l’Oracle formant un cercle et tourbillonnant, brusquement une onde me projette contre un centenaire vingt mètres plus loin. Je n’ai rien sentit venir, la puissance et le poids qui me compressait la poitrine était telle que je ne pouvais plus respirer ni bouger, le fracas de mon corps contre les différents arbres me faisait hurler de douleurs. Je retombait bruyamment sur le sol ne pouvant plus bouger un seul de mes membres.


Mon père ne laisse rien transparaître mais je savais qu’il serrait les poings de rage. L’Oracle se battait à main nu contre maître Zenon et à chaque coup c’était une onde de plus, il ne tiendra pas longtemps. J’ouvrais les yeux difficilement, arriverais je à empêcher le massacre du meilleur ami de mon père ? Le sang giclait, le corps de maître Zenon était si mal mené par ce monstre que j’en grimaçais pour lui. Ma vision devenait trouble.


Maître Zenon tombe à terre, machiavéliquement l’Oracle ramasse l’épée, l’œil sadique du mal en personne, il pose son pied sur la tête de maître Zenon, l’épée pointer sur son crâne. Mes yeux s’écarquillent. Le temps se fige alors que l’épée siffle le vent, je sens mes membres trembler, ma voix se briser dans un murmure inaudible. Pas ça…

Une onde sismique déséquilibre l’Oracle qui arrête la course de l’épée et regarde en ma direction. Mon bandeau s’est décomposé sous la puissance de mon aura destructrice, je n’ai plus qu’un idée en tête. L’anéantir.

J’ouvre les yeux, le visage de l’Oracle se fige dans la douleur, il entrouvre les lèvres, ses pupilles se rétractent, les mains portées autour de sa tête sans me quitter des yeux quand brusquement il cri à gorge déployé, effrayé, il semble souffrir le martyre et ne peux pas rompre le contacte. Mes forces s’épuisent considérablement, le souffle commence à me manquer et malgré moi je rompt le contact visuel pour me laisser tomber à terre.

 

- Ahh je…je…, tente de dire l’Oracle accroupi, quelle horreur….une…une vision….une illusion…

 

Je l’entends se relever, mes yeux se ferment. Mon énergie me quitte je ne peux même pas rester conscient. Tout s’éteint. Tout est noir.

 

Le réveil. En sueur, le cœur affolé je tente de reprendre mes esprits. La nuit est tombée depuis longtemps, j’entends le souffle des deux Evêques qui nous réchauffent à la chaleur de leur plumage. Je pose une main tremblante sur ma poitrine, ce n’était qu’un rêve très réaliste. Les souvenirs s’étaient éveillés si soudainement, le combat avait été réellement inégale, j’avais affronté pour la première fois l’Oracle et sa force est au-delà de tout ce que j’avais imaginé. Je ne dis pas, Lillyan possède un pouvoir incommensurable, j’ai moi aussi quelques atouts mais je ne pense pas que nous représentons réellement un danger pour lui. Soit ils divaguent tous, soit nous nous sommes trompés sur toute la ligne.


Encore plus étrange, lorsque l’Oracle s’est mit à hurler, j’avais cette sensation de lui faire du mal rien quand le regardant, son visage déformé par la douleur me donne encore froid dans le dos et je suis étrangement persuadé que j’y suis pour quelque chose. Ce qui me terrorise le plus c’est que je ne sais pas comment j’ai pu déclenché une telle attaque, ne pas avoir le contrôle sur son corps est une perspective qui m’effraie. Me suis-je fais dominer par l’esprit de mon pouvoir ? Tout comme Lillyan il y a six ans ?

Des frissons me parcours l’échine, tout me ressassant le visage de l’Oracle alors que je prenais un malin plaisir à le faire crier, je ramène mes jambes contre mon torse. L’absence de chaleur aux côtés de Lillyan a dut le réveiller, je l’entends gigoter et ouvrir peu à peu les yeux. Ses prunelles brillantes me scrutent avec étonnement, il se redresse et baille bruyamment.

 

- Ca ne va pas ?

- Je suis pas habitué à dormir au milieu de la forêt. Mentais je

- Bizarre pour un Fossoyeur de Terre, tu es censé être en harmonie avec la nature, dit il en se moquant de moi.

- Je suis pas comme les autres faut croire.

- C’est sûr. Dis moi plutôt la vérité ça sera plus simple.

 

Comme toujours il savait lire en moi. Nous avons quand même vécu dix huit ans ensemble, pratiquement collé, comme deux frères, deux parties d’un tout. Je ne pouvais rien lui cacher et ce même si je n’avais pas envie de lui révéler mes angoisses. Cette sensation étrange qui avait pris possession de moi, j’étais tout à fait conscient, aucune force n’avait troublé ma raison. Tout s’est fait naturellement.

 

- Lorsque tu …étais possédé par ton pouvoir il y a six ans. Tu avais conscience de tes attaques ? Je veux dire, avais tu l’impression d’être maître de toi-même et en même temps de ne pas comprendre pourquoi tu faisais ça ?

- Et bien…Sur le coup non je n’étais pas conscient, je n’ai de souvenirs qu’après. Puis sa défile comme un criminel qui a une double personnalité.

 

Tout en me racontant ses sensations je sentais Lillyan être de plus en plus en plus mal à l’aise.


- C’est ça qui te tracasse en plein milieu de la nuit ?

- A vrai dire…Je crois avoir été dominé par mon pouvoir hier.

- Comment ça ?

- Tu sais j’ai combattu l’Oracle il y a trois jours, je ne t’ai dis comment je lui avais tenu tête, sûrement parce que j’étais encore sous le choc, peut être aussi encore un peu sonné. En fait il s’est produit quelque chose d’étrange, l’Oracle s’apprêtait à achever ton père et je ne sais pas comment mais j’ai réussi à l’arrêter. Il s’est mis à hurler en tenant son crâne, s’était effrayant, le cri était si épouvantable. Je n’arrivais pas à le quitter des yeux, comme si se simple contact visuel le faisait souffrir. Le pire c’est que…j’étais tout à fait conscient contrairement à toi.

 

Il cligne d’abord plusieurs des yeux avant de s’approcher un peu plus, il me fixe d’une étrange façon puis se met à sourire.

 

- Je ne sais pas…Tu pouvais t’arrêter ? Tu aurais put t’arrêter ?

- Je ne crois pas. C’était naturel, inéluctable.

- Je ne peux rien te dire Shin, juste que tu dois voir ça comme une bénédiction ! Après tout tu as sauvé mon père, tu ne l’as pas utilisé pour nuire à tes personnes qui te sont cher. C’est peut être une nouvelle facette de ton pouvoir qui t’apparaît peu à peu. Soit patient, nous irons voir les habitants de Maru et nous leur en parlerons ils en savent peut être plus.

- Non !

- Comment ça non ?

- Non c’est hors de question que quelqu’un d’autre soit au courant ! Je refuse cette saloperie ! Avoir un pouvoir qui est destiné à juste faire souffrir les autres me répugne. Je ne veux pas. Je ferai en sorte de ne jamais m’en servir.

- Mais Shin…

- N’insiste pas.

 

Je me couche alors encore troublé, Lillyan me regarde inquiet avant de s’allonger contre moi et de me serrer contre lui. J’entoure son corps de mes bras, le soulagement de sentir sa chaleur si proche chasse toutes mes mauvaises pensées.


Il fait jour mais je ne sens pas la chaleur des rayons de soleil, les Evêques piaillent derrière nous comme si ils se disputaient, je me redresse douloureusement du sol dur malgré le petit tas d’herbes et de feuilles. Lillyan dort paisiblement ne s’occupant absolument pas de ce qui l’entoure, le bruit d’un claquement de bec me fait sursauter. Il semblerait que Gahila ne soit pas contente. Je me frotte les yeux plusieurs fois avant de me lever définitivement. Je n’ai même pas pris d’habit de rechange c’est super. On va sentir le foin pendant je ne sais combien de jour, à la limite on peut laver nos habits près du lac.


Je ramasse mes effets d’agorien, je regarde les épaulières où le signes fier et arrogant de notre cité est cousu, je l’arrache sans hésitation et le jette au milieu de la forêt.


Tout en baillant je me dirige jusqu’au lac où je jette mes habits sans plus d’attention, je les trempe et frotte les quelques tâches de sang du combat. Mon épaule gauche me fait encore mal mais elle est bien bandé je vais récupérer au fur et à mesure. Je grimace tout de même de douleur à chaque mouvement trop brusque, mon père n’y est pas aller de main morte j’ai bien cru qu’il allait me trancher le bras.

 

- SHIIIIIINNNN !!!

 

Ce hurlement ne me rassures pas du tout. A peine me suis-je retourné que Lillyan me saute dessus, totalement nu, un sourire béat sur le visage. Nous tombons dans l’eau au milieu de mes fringues.


L’eau est si froide que je m’agite dans tous les sens jusqu’à que les lèvres douces de Lillyan s’apparent des miennes, le temps s’arrêtent un instant, ses cheveux flottant dans l’eau comme si tout allait au ralentit me fait rougir. Il me semble que ce baiser aurait put durer une éternité.


Nous nous redressons pour reprendre notre souffle, mouillé de la tête au pied je n’arrive même pas à engueuler Lillyan tellement je suis encore sous le charme de la scène qui vient de se produire.

 

- Tu laves tes habits ? Il me demande

- Hum..Au fait…POURQUOI T’ES A POIL !!!!?

 

Il sursaute et se tortille dans tous les sens.

 

- Ca te fait pas plaisir ?

- Ca n’a rien avoir…, dis je on boudant rouge de honte

- Ca t’as fait plaisir avoues !!!!

 

Je m’enfuis en courant, Lillyan derrière moi les bras grand ouvert, les lèvres tendus, une vision assez flippante mais plutôt amusante. Une journée qui s’annonce riche en bonne humeur.

 

- Tu disais ? Il me demande déprimé

- Je pouvais pas prévoir la pluie tu vois !

- J’aime pas la pluie…

 

Paradoxalement moi j’adorais les temps de pluie, peut être que la pluie est le source de la vie pour la forêt, la terre, la végétation. Peut être que pour moi aussi quelque part. Les nuages noirs menaçant faisait frémir Lillyan qui n’avait même pas eut le temps de sécher, je ne parle même pas de mes habits. Heureusement qu’on a put allumer un feu au moins pour se réchauffer, avec mes pouvoirs j’ai pu nous construire une sorte d’abri. Lillyan devient songeur. Je m’approche pour le prendre dans mes bras et nous réchauffer à la chaleur naturelle.

 

- Quand il pleuvait ma mère allumait toujours la cheminé, je passais des heures à regarder les flammes danser. On dit que le feu est le pouvoir de base des ténèbres pourtant le feu est une source de chaleur et de lumière plus intense que n’importe quelle autre source.

 

Il se niche dans mon cou et me caresse les cheveux.

 

- Mes parents me manquent mine de rien.

- On va bientôt les rejoindre à Maru t’en fais pas.

 

Il approuve avant de s’endormir contre moi, surement un épuisement morale, un épuisement émotionnel. Sa vie avait basculé en l’espace d’une semaine.


Je me suis réveillé brusquement dans la nuit, je m’étais assoupi sans m’en rendre quand une odeur épouvantable m’a sortit de mon sommeil. Plus je prenais conscience de la réalité plus j’entendais le bruit des animaux affolés. Je ne comprenais pas tellement ce qui se passait mais le bruit assourdissant de Gahila et Anemos qui s’agitaient me faisait tourner la tête.


Brusquement j’ai senti des vibrations en provenance de l’Ouest. Des pas, beaucoup de pas. Je dirais une dizaine d’hommes, je peux même sentir des armes effleurés le sol.

 

- Merde…Lillyan ! Lillyan réveille toi !

 

Gahila vint me frotter le visage avec son bec, elle m’écarte de l’abri d’un coup d’aile et hurle dans les oreilles de Lillyan qui sursaute de terreur.

 

- Quoi ?! Quoi ?! Gahila ? Qu’est-ce qui se passe ? … Des chasseurs ? Des chasseurs de primes ?

 

Le silence revient, je tente à nouveau de me concentrer sur les pas avec un peu de chance je pourrai savoir d’où viennent ces chasseurs de primes et ce qu’ils cherchent.

 

- Shin ! Il faut partir ! Immédiatement !

- Pourquoi ?

- Je t’expliquerais en vol !

 

Sans plus attendre je grimpe sur le dos de Gahila et Lillyan accourt jusqu’à Anemos, d’un coup de patte nos partons dans les aires, la pluie continuait de battre sur nos visage et quelques éclairs illuminaient le ciel. Le vent glaçait l’eau qui ruisselait sur mon visage, mon bandeau était trempés, mes cheveux détachés collaient à ma peau.

J’étais cependant encore un peu dans la Lune, je fixais le dos de Lillyan qui s’agrippait sur le plumage de Anemos, nous étions en route vers l’Est, nous nous approchions de la population.

 

- Qu’est-ce que c’était ?

- Des mercenaires ! Envoyés par l’Oracle ! Ils me cherchent. S’ils apprennent que tu es toujours en vie, nos parents seront en danger.

 

Peut être que l’Oracle sait que je suis toujours en vie. Je pense même qu’il me voit d’ici, comme si nous étions dans sa paume, de simples et vulgaires jouets.

 

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Désolé du retard pour cette petite histoire !

Beaucoup moins populaires que les autres mais elle reste néanmoins chère à mon coeur parce que j'adore les histoires fantastiques hi

Petit résumé ! Shinrei possède un pouvoir bien particulier en plus de celui de la terre, le pouvoir de créer des illusion d'horreur dans l'esprit des gens ! Au point de les rendre fou ! Si ca affecte l'Oracle alors c'est un pouvoir très puissant. Pourquoi a-t-il ce pouvoir ?

Vous le découvrirez bientôt si vous continuez de lire :p


Gros bisous à toute

 

PS : Prochaine Maj sur La dernière fois avant la prochaine ! =) en cours d'élaboration avec une spéciale guest hihi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Samedi 29 mai 6 29 /05 /Mai 20:10

 

« Va plus vite, Anemos, je t’en prie ».

 

Il ne répond pas et donne un puissant battement d’ailes pour prendre de la vitesse. Gahila et Anemos m’ont recueilli lorsque j’ai été jeté dans la forêt par les gardes et m’ont allongé dans leur nid hors de la frontière pour me permettre de récupérer des forces. Le cratère que Shin avait remis en place ne leur avait pas convenu bien longtemps, l’odeur de mort et de vengeance étaient encore trop bien présentes pour des animaux aussi sensibles qu’eux.

La douleur me vrille le crâne, la marque de l’Oracle me rappelle que je me trouvais en territoire interdit mais la peur de perdre définitivement toutes les personnes que j’aime est bien plus forte. Les larmes au bord des yeux et la nausée au bord des lèvres, je me concentre sur mon objectif et prie pour ne pas arriver trop tard.

 

Mais, une fois sur place, c’est tout mon corps qui hurle de douleur. Mes jambes se dérobent et je respire difficilement. La scène qui se déroule sous mes yeux humides me glace d’effroi. Le corps de l’Oracle est secoué d’un rire terrifiant, Karl est derrière, les yeux dans le vague, une grosse tâche rouge macule sa tunique, mon père, Shin et trois gardes sont effondrés par terre.

 

- Je suis invincible, maintenant ! Plus personne ne pourra me tuer !!!!!

Et il disparaît, en laissant Karl complètement dépassé par les événements. Je me précipite sur lui.

- Qu’est-ce qui s’est passé ???!

- Lillyan ? Qu’est-ce que…. Plus tard… Dépêchons-nous, ils sont encore vivants.

 

Mais alors que je vais pour courir, je tombe par terre, en suffoquant et en pleurant de douleur. J’essaie de me dépasser mais tout ce que j’arrive à faire, c’est augmenter l’intensité de la douleur. Karl se retourne et me voit à terre.

 

- Lillyan, pars d’ici, tu vas te tuer.

- Non… C’est…

- Ne t’inquiète pas, nous avons tout organisé, Shin te rejoindra.

- Vraiment ? Je croasse. Il hoche la tête. Amène-moi à papa, alors.

 

Soutenu par Karl, je clopine jusqu’à mon père. Une vilaine blessure lui déchire le ventre. Je l’appelle tout bas mais il n’ouvre pas les yeux. Je l’appelle plus fort, au bord de la panique.

 

- Lillyan, je sais que c’est difficile mais, s’il te plait, va-t-en. Tu me fais perdre un temps précieux. Leurs jours ne sont pas en danger sauf si je traîne trop.

Je hoche la tête mais avant de me retourner, je demande :

- Shin va vraiment venir ?

- Oui, tout ça est une mise en scène pour lui permettre de fuir au nez et à la barbe de l’Oracle.

- Dis lui d’appeler Anemos ou Gahila quand il sera rétabli. Dis aussi à mes parents que je les aime.

- Très bien mais ils le savent, tu sais.

- Je sais… Ma mère…

 

Mes dernières forces m’abandonnent au moment où Anemos vient me chercher. A mon réveil, mon corps est en bonne santé et en parfait état, pelotonné contre la fourrure chaude, douce et maternelle de Gahila. Je me serre un peu plus contre elle pour me protéger du froid et profiter des rayons du soleil.

 

« Debout fainénant ».

« Mmmmmmmmmh. »

« Tu as un invité ».

« Quoi ? »

 

Je me redresse en sursaut et fais face au sourire radieux de Shin.

 

- Shin ?! Je m’exclame. Alors… Mais… tu…

- Moi aussi, je suis heureux de te revoir, sourit-il.

- Mais pourquoi tu… Et pourquoi tu ne m’as pas réveillé plus tôt ?!

- Tu sais que c’est quasiment impossible de te réveiller quand tu dors aussi profondément.

- Alors, tu es vraiment venu… Mais comment… L’autre jour, je vous ai vus, ton père m’a dit que c’était une mise en scène pour te permettre de fuir. Mais c’était tellement…

- Oui. Je ne pouvais pas me sortir indemne d’une confrontation avec l’Oracle, heureusement que ton père m’a protégé.

- Mais que va-t-il se passer pour mes parents, maintenant ? Et les tiens ?

- Tes parents et ma mère vont fuir et vont se joindre à la résistance de Maru. Le peuple de Pandore se joindra probablement à eux, le roi n’a pas réussi à obtenir d’accord. Mon père va rester pour freiner l’Oracle dans sa folie démesurée, il est remonté dans son estime maintenant qu’il a accompli sa mission et qu’en plus, il a abattu un traître. Mais sa position sera de plus en plus difficile à tenir à l’avenir.

- Mission ?

- L’Oracle a demandé à mon père, en tant qu’amiral, de me supprimer puisque j’ai bafoué la cérémonie d’exil et mis à mal le mariage prévu entre Laya et moi.

- Quoi ? Le mariage est rompu ? Attends, reprends du début et explique-moi tout ce qui s’est passé depuis mon exil.

 

Il s’exécute et je reste pantois. La vitesse des événements aussi fous qu’improbables me laisse sans voix : mon exil, le mariage, la mise à mort de Shin, la fuite de nos parents…

 

- Comment tu as fait pour tenir tête à l’Oracle ? Il avait l’air complètement possédé par son pouvoir quand je suis arrivé l’autre jour.

- C’est délicat… Je n’ai pas trop envie d’en parler.

 

Je suis vexé mais je comprends : il y a six ans, je n’arrivais pas à mettre de mots tellement ils me semblaient dérisoires face à toute cette horreur et je n’aurai pas aimé tout raconter même si je me doute que Shin n’a pas soulevé une armée de zombies. Du moins, je n’ai vu en aucune trace. D’une manière général, c’est toujours difficile de parler de son véritable pouvoir. Il m’en parlera une fois que le choc sera passé.

Puis soudain, je réalise que nous sommes tous les deux.

 

- Pourquoi je n’ai pas mal ? L’autre jour, sur le site, la douleur était tellement puissante que je me suis évanoui.

- C’est grâce à Laya, elle a demandé à l’un de ses conseillers de modifier je ne sais quoi. Tu seras vraiment terrifiant une fois que tu auras maîtrisé tous tes pouvoirs : la manipulation corporelle doit s’entendre de manière large, c’est-à-dire tout ce qui comprend le corps. L’électricité, le sang, les os, la télépathie. Tu peux contrôler des corps aussi bien vivants que morts, modifier un circuit sanguin mais aussi guérir et tout un tas de choses inimaginables. Je pense que c’est une bonne chose qu’on aille sur l’île de Pandore, tu pourras apprendre plein de choses.

- Je ne sais pas, ce pouvoir me rebute toujours autant et c’est à cause de lui que j’ai été exilé.

- Mais non, c’est parce que l’Oracle le voulait et que ça lui a été bien utile. En contrepartie de cette puissance phénoménale, ton pouvoir est très encadré : à chaque utilisation, tu affaiblis ton corps et une utilisation abusive te condamnerait. Et puis, il y a des conditions : par exemple, pour contrôler le corps de quelqu’un, tu dois posséder un peu de son sang. C’est ce qui a dû se passer quand nous avons combattu mon père il y a six ans.

- Ouais mais dans un combat, ce n’est pas rare d’être blessé.

- Peut-être mais ça veut dire que tu ne peux pas contrôler n’importe qui dans ton sommeil.

- Je ne sais pas. Mais bon, vu le temps que j’ai mis rien que pour me contrôler et apprendre à connaître chaque partie de mon corps, je risque de mettre longtemps à contrôler mon pouvoir.

- Parce que tu n’étais pas dans des conditions optimales. Ton maître n’était pas lui-même un manipulateur corporel, juste un sage, et en plus, vous deviez le faire en secret.

- Quel est le rapport avec le fait que je n’aie pas mal ?

- Je ne sais pas, je crois qu’il a agi sur mon esprit et fais un truc du style : « je ne suis plus un Mauran », comme ça, la marque de l’Oracle ne peut pas agir. Mais on m’a dit que si on allait voir le peuple de Maru, qui est expert dans la manipulation des âmes, ils pourront t’enlever cette marque.

- D’accord. Mais pour l’instant…

 

Je serre amoureusement et possessivement Shin contre moi en m’imprégnant de son odeur et je l’embrasse. C’est bon, tellement bon de le retrouver… L’émotion me serre la gorge, dire que j’avais cru le perdre à tout jamais…

 

- Heu, mon chéri, loin de moi l’idée de t’arrêter mais je te rappelle que nous ne sommes pas seuls.

 

Je lève les yeux et je perçois l’amusement de Gahila et Anemos. C’est vrai que les animaux ne se cachent pas forcément pour faire ce genre de choses mais nous ne sommes pas non plus des animaux.

 

« Nous reviendrons tout à l’heure »

« Prenez votre temps »

« Merci Gahila ».

 

Nous nous extirpons du nid et regagnons la forêt située plus en aval. Au bout d’une heure de marche, main dans la main, nous trouvons notre propre petit coin de paradis, pas très loin d’un lac qui nous fait bénéficier de sa fraîcheur et à l’abri des regards. Nous nous allongeons sur un tapis de feuilles confortable. Je me serre de nouveau contre lui, je me sens enfin en sécurité, je peux évacuer toute cette pression. Qu’importe l’endroit, du moment que je suis avec Shin, c’est comme si les choses redevenaient normales. Tout va s’arranger.

 

D’abord, nous nous rendrons à Maru où je retrouverai mes parents pour qu’ils effacent la marque de l’Oracle et nous en apprennent plus sur la manière de nous défaire de l’Oracle. Ensuite, nous nous rendrons sur l’île de Pandore pour que je perfectionne mes pouvoirs. Après, je pense que nous retournerons en Agora retrouver le père de Shin et l’aider à supprimer l’Oracle.

 

Ça faisait un programme chargé mais finalement, ça ne nous éloignait pas tellement de nos ambitions respectives. Même s’il n’était pas officiellement soldat, Shin protègera sa nation et moi, je voyagerai à travers le monde.

Mais avant toute chose, supprimer la marque de l’Oracle pour que je puisse retrouver mes parents. Ils me manquaient tellement déjà, la manière brutale dont nous avions été séparés ne me facilitait pas la chose et cette phrase que j’avais dû prononcer… Cette phrase qui m’avait déchiré les entrailles et fissuré le cœur me forçant à renoncer à ma filiation. Malgré moi, des sanglots viennent me secouer.

 

- Tout va bien, je suis là, me rassure Shin.

 

Je me frotte à lui en soupirant de bonheur. C’est vrai, Shin est là et à nous deux, nous sommes invincibles. L’Oracle n’avait qu’à bien se tenir.

 

Il m’embrasse amoureusement avant de descendre plus bas sous mon tee-shirt. Je tressaille et retire mon vêtement pour qu’il pousse un peu plus loin son exploration. Ses baiser me picorent la peau et me détendent, me font oublier pendant un temps où je suis, qui je suis.

 

« Quoique, qui je suis, c’est déjà fait depuis longtemps ». Une pensée réconfortante de Gahila me parvient et je la chasse de mes pensées en rougissant alors qu’elle s’en va en piaffant de rire.

 

Shin me retire également le pantalon et se penche au-dessus de moi pour admirer mon corps avant d’en reprendre possession. Nous prenons notre temps à nous redécouvrir, à profiter l’un de l’autre.

A la nuit tombée, nous regagnons le nid après avoir tué deux énormes lièvres pour Anemos et Gahila. Qui ont finalement terminé dans nos estomacs.

 

Shin s’endort dans mes bras et je le serre fortement, de peur qu’il ne s’échappe. J’ai encore du mal à croire qu’il soit vraiment là. Hier, j’étais exilé, coupé du « monde civilisé », coupé des personnes qui m’étaient chères. Aujourd’hui, je dors avec mon meilleur ami. En vérité, trois jours s’étaient écoulés depuis que je m’étais évanoui mais ils n’avaient pas eu d’impact sur moi.

 

J’embrasse Shin une dernière fois avant de m’endormir et le serre encore plus fort contre moi. J’ignore son grognement étouffé.

 

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Ce n'est pas un très grand chapitre mais il est dense ^^

C'est un chapitre qui se rapproche plus de la relation des deux garçons, après tout ils sont amoureux avant d'être des guerrier rechercher hihi

 

Vous saurez dans le prochain chapitre ce qui s'est passé lorsque Shin était avec l'Oracle !

J'ai l'impression que c'est ici que commence "l'aventure", oui, Shinrei et Lillyan vont vivre une sorte d'épopée comme vous avez put le comprendre. Si je pouvais donner un titre à cette longue partie de l'histoire qui dure jusqu'àààà oula jusqu'à plus de 30 chapitres lol, je lui donnerai le nom de " le début du Voyage " . Voyage avec un grand V, car ils vont effectuer plusieurs voyages ! Une véritable course ^^ . Ils vont rencontrer beaucoup de nouveau personnages plus ou moins important, des combats toujours plus durs !

En fait c'est à partir d'ici que l'histoire devient réellement intéressante je pense...J'ai hâte que vous découvriez tout ça !

 

J'ai l'impression que cette histoire ne sussite pas énormément d'intérêt mais j'adore l'écrire alors je ne l'arrêterais pas ^^

Merci à celles qui sont là gros bisous !!

Encore une fois n'hésitez pas à poser des questions si des choses ne sont pas clair ! Comme la "marque" que l'Oracle à faite à Lillyan je sais que c'est un peu compliqué alors ne vous gênez pas =)

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Samedi 22 mai 6 22 /05 /Mai 20:46

Les bras de mon père me tiennent, ceux de maître Zenon également, ma mère console Cali alors qu’elle s’effondre en larme. Les muscles détendus, le regard impassible, insensible. Le vent me souffle devant le visage comme si lui aussi voulait me retenir mais je ne présente aucune intention de devenir fou. Lillyan est redressé par les soldats, l’Oracle glorieux et bien aimé lève les bras devant la population qui l’acclame et le chérie comme un dieu. Je ne cesse de fixer l’homme au sourire divin.


Mon père échange un regard inquiet avec maître Zenon sûrement parce que je suis calme depuis le début de la cérémonie, beaucoup trop calme à leur goût. Je suis aussi indifférent qu’une masse de pierre sans conscience et pourtant personne ne pourrait se douter qu’au fond de moi un véritable ouragan se déchaîne, un ouragan si dévastateur qu’il détruit toutes émotions sur son passage me laissant en état de ruine. Une brise pourtant souffle au milieu de ce désastre une brise que j’avais ressentit la première fois dans la salle de l’Oracle, une haine croissante qui dépassait l’entendement humain car elle n’était pas juste ma propre haine, je pouvais accumuler tous les désirs vengeurs de ma famille et former un unique et puissant vent qui tourbillonne au fond de moi.


D’un calme olympique, je me détache de la prise de mes pairs et je m’avance jusqu’au cortège de gardes qui accompagne le corps hébété de Lillyan. Les habitants d’Agora me laissent passer, je me pose devant la garde pour les empêcher de partir, les cris de joies et les hurlements s’éteignent au fur et à mesure pour ne laisser que des murmures d’interrogations. Dans un silence complet j’attire le regard de Lillyan qui prend à peine conscience de ma présence, je me fais violence pour ne pas tous les enterrer vivants. Je le regarde avec insistance et m’abaisse dans une gracieuse révérence qu’on dédit généralement au héros de la nation. Je retire mon bandeau rouge sans me soucier de la douleur que me procure la lumière aveuglante, je m’approche de lui pour l’attacher autour de son crâne. « Je t’ai fais une promesse, je la tiendrai. »


Je recule de la douce chaleur de ses yeux pures pour me plonger à nouveau dans la foule. Je n’arrive à me déplacer que grâce à ma maîtrise de la terre qui me permet de sentir la moindre vibration ou présence attacher à elle. Malgré tout je garde les yeux ouvert, j’endure cette souffrance comme une punition à moi-même et comme un défi à l’Oracle. Ils emmènent Lillyan jusqu’à la porte de la ville, la barrière de force de l’Oracle s’éteint pour laisser passer les gardes qui jette le corps au milieu de la forêt dense. Une fois la barrière refermer la population jette des mouchoirs d’un couleur sang dans les airs et hurle à la gloire du monstre.


Maître Zenon arrache un morceau de tissu de sa tunique pour remplacer mon bandeau.

- Je te remercie Shinrei.


Je ne peux le remercier à mon tour, je ne peux desserrer mes dents car j’ai peur d’ouvrir la porte à l’ouragan. Cali est tellement sous le choc qu’elle se fait porter par son mari jusqu’à chez elle, ils voulaient seuls pleurer la « mort » de leur enfant mais mes parents ont refusé.


- C’est notre douleur à tous, a dit ma mère

- Je vais rejoindre la princesse. Dis-je alors d’une voix monocorde.

- Tu es sûr ?


Je les salue avant de les quitter. J’avance me coupant de tout le reste pour empêcher cette rage d’atteindre l’esprit de mon pouvoir, tellement concentré que je n’ai pas remarqué que j’suis déjà arrivé devant les appartements royaux. Les gardes me laissent passer, le garde privé de la princesse m’annonce.


- Shin…Je ne t’attendais pas aujourd’hui.


Je soutiens son regard, elle s’approche lentement de moi dans sa robe bleu parsemer par des grains d’argent. Elle entoure mon corps de ses bras avant de m’attirer dans une étreinte chaleureuse et tendre.


- Je suis venu te dire au revoir Laya.

- Je sais. Dit-elle avec le sourire.

Evidemment qu’elle le sait. Elle possède le fabuleux pouvoir de lire l’avenir.

- Tu sais j’y ai beaucoup réfléchi et je ne peux pas. J’ai essayé de me convaincre pour ma famille, pour maître Zenon et Cali mais je n’y arrive pas. Je ne peux pas t’épouser même si cela va sûrement engendrer pas mal de catastrophes.

- Je le sais. D’ailleurs le mariage est annulé. Mon père ne veut plus d’alliance avec Agora, il refuse de s’allié avec une nation qui humilie l’essence même de son propre pays.

Je restais stoïque devant cette nouvelle.

- Je suis désolé de ne pas te l’avoir dit avant mais il le fallait. Pour le bien de la cérémonie : s’il ne l’avait pas vue, il n’aurait jamais abandonné l’alliance.

- Vraiment ?

- Je t’assure. Il veut cependant établir un pacte qui empêche toute attaque venant d’Agora sur l’île de Pandore. Alors tu es libre Shin…

- Et toi alors ? Tu vas retourner sur ton île ?

- Sûrement.


Je m’approche de Laya, sa longue chevelure mauve presque grise coiffée en une tresse élégante embellit son visage d’ange. Je la serre dans mes bras, sa présence m’apaise et sans elle j’aurai sûrement craqué. Maintenant que je sais que je suis libre, je dois trouver un moyen pour rejoindre Lillyan sans mettre ma famille en danger.


Le dos de Laya est secoué de spasmes, elle pleure en silence contre ma torse et serre le tissu de ma tunique formelle entre ses petites mains.


- Merci pour tout Laya.

- Je ne sais pas encore ce que tu comptes faire pour réussir à rejoindre Lillyan mais fait très attention. L’Oracle se doute que tu vas tenter quelque chose.

- Ne t’en fais pas.


Je dépose un baiser sur son front avant de partir sans me retourner. Je m’empresse d’aller rejoindre mes parents pour leur annoncer la nouvelle lorsque j’arrive devant notre maison des gardes de l’Oracle sont postés l’entrée. Je fronce les sourcils, je contourne ma maison pour rentrer par la fenêtre de ma chambre. J’ouvre ma porte avec discrétion et tend l’oreille.


- Il semblerait que le roi de Pandore ne veuille plus de Shinrei pour sa fille, sûrement parce qu’il a salué de manière si formelle un exilé. Vous comprendrez ma peine, j’avais mis tout mes espoirs en votre enfant amiral Mauran, il était le seul qui pouvait nous garantir un allié puissant, vous êtes sûrement aussi attristé que moi. Il serai temps que vous appreniez à votre fils à se tenir, ses crises juvéniles qui nuisent à votre réputation. Je ne vous cache pas, amiral, que Shinrei est un enfant que je considère comme mon propre fils. C’est une fierté de notre nation, il ne faudrait pas qu’il aille à l’encontre de cette nation, j’entends par là à mon encontre.

- Shinrei est tout à fait conscient de tout ça, Oracle.

- Je crois que vous ne m’avez pas compris Karl…Shinrei doit cesser de suivre ce chemin. A tout jamais. Et si ce n’est pas vous qui vous en chargez, je veillerai personnellement à ce que Shinrei disparaisse. Me suis-je bien fait comprendre amiral ? Je n’ai pas besoin de vous précisez que je sais tout ce qui passe dans cette ville, je saurai également quand et comment vous allez procéder. Je saurai aussi si vous avez failli à votre mission.

- Vous m’ordonnez de tuer mon propre fils ?

- Je vous ordonne de servir votre nation comme un amiral se doit de faire. Sur ce je vous abandonne, le roi de Pandore m’attends.


Parfait. Je dévale les escaliers une fois que je suis sûr que l’amiral est assez loin, mon père est totalement anéantis, ma mère n’est pas avec lui j’en conclus qu’elle a dut rester chez Cali. Je m’approche lentement, il n’a même pas entendu mes pas dans les escaliers.


- Papa ?

- Shin ? Tu…

- J’ai tout entendu papa. C’est une chance tu sais !

- De quoi tu parles ? Une chance ? Je ne crois pas qu’on est entendu les même paroles alors !

- Tu te souviens de ce que tu m’as dis le jour où je suis allée réparer le nid des Evêques. Tu m’as dis qu’il faut toujours tenir ses promesses. Et bien tu te doutes que j’ai promis à Lillyan que je serai toujours près de lui, que jamais je ne l’abandonnerais. Aujourd’hui, le roi de Pandore a décidé d’annulé le mariage, je suis libre et grâce à la décision de mon exécution discrète l’Oracle vient de me donner l’opportunité de m’enfuir.

- Shin…Te rends tu compte de qui tu parles ? Ce n’est pas n’importe quel homme que tu peux duper.

- Peut être l’Oracle de mon enfance, mais cet Oracle là n’a pas conscience de qui je suis.

- Quoi qu’il en soit on doit trouver une solution. Je ne peux pas me résoudre à tuer mon propre fils je préfère encore être enfermé et ta mère aussi. Tu dois fuir sans te retourner, peu importe ce qui nous arrivera ! L’Oracle veut t’anéantir et je crois que c’est son but depuis quelques temps. A vrai dire après le procès humiliant de Lillyan je crois avoir compris quelque chose.

- Quoi donc ?

- Réfléchis Shin. Remontes six années en arrière, le peuple de Maru vous attaque sans pour autant vous tuer. L’Oracle est totalement paniqué, il devient presque fou, il sait qu’on veut le tuer mais il ne sait pas comment les opposants comptent s’y prendre étant donner que l’Oracle est l’être le plus puissant qui soit. Venir s’en prendre directement à lui serai suicidaire. Alors pourquoi vous ? J’ai laissé ses questions de côtés jusqu’à aujourd’hui. Depuis cette fameuse attaque l’Oracle a changé, il essaye de vous séparer. D’abord le mariage, ainsi tu aurais directement été envoyé sur Pandore aux côtés de ta nouvelle épouse loin de Lillyan qui ne pouvait s’opposer à l’Oracle. Ensuite je crois qu’il était au courant pour le pouvoir de Lillyan depuis longtemps : il n’était ni étonné lorsqu’on lui appris, ni en colère. Ca lui donnait une bonne occasion de vous séparez encore plus. Lillyan dans la forêt et toi sur Pandore.

«  Et maintenant ça ? Tu es libre Shin, libre d’aller retrouver ton meilleur ami. L’Oracle l’a compris sans même que le roi lui en parle encore, pris de panique il ne voit plus qu’une seule solution pour vous séparez définitivement, la mort. Je pense que l’Oracle a comprit depuis longtemps comment le peuple de Maru compte le tuer, je pense que toi et Lillyan faites partis de cette réponse. »

- Mais pourquoi nous ?

- Je ne sais pas mais il y a pas mal d’indices. D’abord votre force, vos pouvoirs extraordinaires et l’étrange pouvoir de Lillyan, ta cécité hors du commun. Je sais pas vraiment en quoi vous représentez un danger pour l’Oracle mais lui le sait et le peuple Maru aussi.

- Vu comme ça tu as peut être raison, ça expliquerai pourquoi l’Oracle lui a tout mis sur le dos de Lillyan et l’a fragilisé avant de le jeter dans la forêt. Il faudrait savoir comment est-ce que l’Oracle peut être tué. Ce qui est sûr c’est qu’on représente une menace pour lui. Tu en as parler à quelqu’un d’autre ?

- Tu penses bien que Zenon est au courant…D’ailleurs il pense comme moi. Quoi qu’il en soit ça n’a plus d’importance maintenant, tu dois fuir, ou l’Oracle te tuera.

- Je refuses de vous mettre en danger ! Je préfère encore mourir.

- Ne sois pas idiot.

- On doit pouvoir tromper l’Oracle ! J’en suis sûr.


Le silence rempli la salle dans une tension de désespoir, que pouvons nous bien faire pour duper l’être le plus puissant qui soit ? Il a bien précisé qu’il serai au courant de tout, ce qui veut dire que nous saurons sans doute suivis par des gardes le jour de mon exécution et cela doit se passer dans un endroit calme.


- La forêt. Tu me tuera dans la forêt, des gardes de l’Oracle seront avec toi pour prouver ma mort. Maître Zenon viendra avec nous, il nous suivra de loin. Au moment où tu ira pour me trancher la tête je t’attaquerai, tu riposteras bien sûre en aucun cas-tu ne dois montrer que tu es complice. Je t’assommerais en premier et je m’occuperais des gardes seul. Au pire Zenon m’aidera dans l’ombre.

- Tu ne crois pas que l’Oracle va quand même s’en prendre à nous si tu t’enfuis sans que je t’en empêche ?

- Je ne penses pas. Si tu dis vrai sur mon potentiel danger aux yeux de l’Oracle alors je suis à ses yeux bien plus fort que toi. Bien sûr notre combat devra être plus réaliste que jamais, tu vas devoir me blesser fortement, te battre sérieusement.

- Si je fais ça tu auras ensuite beaucoup de difficulté à ne serai ce que toucher un seul des gardes qui nous accompagne.

- Maître Zenon m’aidera t’en fais pas.


Mon père réfléchit un instant, il n’a pas vraiment confiance dans mon plan mais actuellement c’est la seule solution qu’on a, je ne pense pas que l’Oracle s’attend à ce que mon père agisse dans une semaine, demain ou au plus tard après demain. Nous n’avons pas le temps de réfléchir.


- C’est bancal mais ça tient debout. Il faut en parler à Zenon.


Quelques heures plus tard, maître Zenon approuve mon plan avec difficulté également, me mettre ainsi en danger à ses yeux ne l’enchantent guère. Ce qui l’a sans doute le plus énervé c’est le fait que l’Oracle est demandé à mon père de me tuer pour m’empêcher de nuire à la nation. Ca semble pour lui bien excessif car même si l’Oracle a paniqué il reste assez bien maître de lui. Il n’a par exemple pas condamné à mort Lillyan. C’est vrai que c’est étrange, quelque part il a raison, ce n’est pas dans son habitude d’agir ainsi.


Quoi qu’il en soit nous ne pouvons faire que des hypothèses. Lillyan passe sa première journée dans la forêt de Maru sans doute très entourer par ses amis animaux mais très seul car il n’y a ni famille ni moi. Je refuse de le laisser deux nuits là bas, je refuse de passer deux nuits sans lui. Demain je mettrais mon plan exécution. Je me couche assez tendu ce n’est que tard dans la nuit que le sommeil arrive à me gagne mais à peine un rayon de soleil a traversé mes volets que je saute hors de mon lit. Mes parents non plus n’ont pas très bien dormi, je n’avais jamais vu ma mère aussi déprimée.


- J’ai informé l’Oracle de ton exécution à l’aube. Deux gardes vont se joindre à nous. Ils seront sur place. Tu devra feindre l’ignorance.

- Compris.


Nous terminons le petit déjeuner dans l’angoisse, je ne faisais que me répéter chaque étape du plan, j’essayais de dénoué mon estomac. J’allais tout de même me battre sérieusement contre mon propre père, je dois duper les gardes mais surtout pas les tuer sans quoi mon père n’aura aucun témoins. Ma mère nous embrasse, les larmes aux yeux elle me serre si fort que j’en étouffe. Je ne sais pas quand est-ce que je pourrai à nouveau sentir l’étreinte maternelle. Mon père porte une émotion sévère sur le visage, je feins de lui parler de choses et d’autre, notamment de Lillyan et du comportement de l’Oracle. Je dois paraître tout à fait normale.


Zenon nous suit, je l’entends grâce aux ondes sur le sols, nous pénétrons dans la forêt sans aucune difficulté, toujours pas de gardes à l’horizon et les animaux semblent avoir pris congé. Mon père fronce les sourcils, je continue de lui parler normalement, moi aussi je m’inquiète. Voilà dix minutes que nous marchons et toujours pas de gardes.


- Papa ? Pourquoi est-ce que tu voulais absolument qu’on aille dans la forêt ?

- Je voulais te montrer une chose.


Question logique dans une telle situation, c’est étrange, non seulement la forêt est calme mais déserte. Je ne sens pas la présence de garde dans notre périmètre. Nous continuons d’avancer, l’Oracle a donné surement l’ordre d’aller au plus profond de notre partie de la forêt pour éviter les curieux. Mon hypothèse est confirmé lorsque je commence à sentir la présence de trois hommes plus loin, je fais le signe à mon père tout en parlant naturellement, il arque un sourcil d’étonnement. En effet, l’Oracle lui avait pourtant dit qu’il n’y aurait que deux hommes. Je hausse les épaules, après tout ce n’est pas si grave, un de plus ou un de moins. Avec l’aide de Zenon je peux battre une armée. Nous nous approchons du point de chute, leur présence est de plus en plus marquée mais toujours aucune présence d’animaux dans cette forêt ce qui commence sérieusement à m’inquiéter.


Les branches des centenaires découvrent peu à peu le site de ma mort fictive. Un petit périmètre de terre et de racines qui dépassent du sol, des arbres entourant les lieux comme dans un ring. Deux gardes armés avec le blason du palais sur le dos ainsi que…


- Amiral nous n’attendions plus que vous.


L’Oracle !!


______________________________________________________________________________________________


Ouais je sais j'ai du retard mais je serai toujours en avance par à rapport Lilly ! NIARK !


Quel suspens ! Alors que Shinrei s'inquiétait d'être le plus réaliste possible contre les gardes voilà qu'il tombe sur l'Oracle...Ca sent le roussit vous trouvez pas ? XD

A votre avis, l'Oracle savait-il pour le plan de Shinrei ?


Les hypothèses de Karl sont elles bien fondées ? Shinrei et Lillyan seraient la clés de la mort de l'Oracle alors...


On verra ça :D

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 18 mai 2 18 /05 /Mai 19:50

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              Le futur n'était pas quelque chose au quel j'aimais penser, le futur était comme une oeuvre d'art abstraite, hideuse et ennuyeuse. Pas la peine de vous dire que pour mon frère le mot "futur" n'était même pas dans son vocabulaire, il avait déjà assez à faire avec le présent pourquoi s'emmerder avec le futur ? Les gens pensent trop à l'avenir, c'est du temps perdu pour profiter du présent.

              C'est le genre de discours que je tenais habituellement devant tout le monde, enfin lorsqu'on me posait la question. Heureusement que je suis un bon comédien.

 

- Tu pourrai lui garantir un futur encore plus beau si tu lui achetais ce violon maman. Dis je

Elle était assise face à moi. Les bras croisés sur son tailleur.

- Tu te rends compte du prix d'un violon ?

- Imagine que Angelo soit réellement doué ! Tu te rends compte du retour sur investissement !

- Matteus, tu crois vraiment qu'Angelo, notre Angelo sera capable d'apprendre à jouer du violon. Ce n'est pas pour rien si c'est l'instrument le plus difficile à jouer.

- Bon écoutes. Tu vas lui acheter ce violon, j'en ai marre de jouer les diplomates.

- Pardon ? S'offusque ma mère

- Tu lui dois bien ça.

- Devoir quelque chose à mon fils ?

- Tu as quand même oublié qu'il était allergique aux haricots.

- Ça arrive à tout le monde.

- C'est ça, cherches des excuses. Je suis sûr que tu ne le savais même pas, tu préfères acheter des papiers peint hors de prix plutôt que d'offrir un cadeau à ton fils qui reste cloîtrer dans cette maison toute la journée. Pas étonnant qu'il devienne dingue avec une mère pareil, si je devais te supporter H24 je me suiciderai aussi tiens ! Il ne t'a jamais rien réclamer et pour une fois qu'il exprime enfin ses sentiments tu t'obstines à rester stupide. Ouvres les yeux merde ! Si t'en a rien à foutre de lui achètes lui au moins ce qu'il veut, il te fichera la paix comme ça ! Et on aura plus à parler de ça. Ca me fout déjà la nausée de supporter ton hypocrisie à chaque fois que je te vois alors si en plus je dois négocier pendant dix ans ca va vite me rendre malade. Craches ta carte gold, une parmi les dix que tu planques dans ton coffre qui te sert de sac à main.

 

                 Je me lève et tend la main, ma mère bouche bée, devient plus livide que le blanc de ses escarpins, ses boucles d'oreilles à un million brillent pendant qu'elle cherche son portefeuille dans son sac. Au bord de l'évanouissement elle me tend la carte, tremblante, sans dire mot, encore sous anesthésie. J'avais frappé un grand coup cette fois, elle l'oubliera vite. C'est une faculté assez étonnante chez elle, elle ne cherche pas seulement à se faire passer pour une blonde profondément creuse, c'est une blonde profondément creuse, en fouillant on pourrait y trouver du pétrole.

 

- Gracie.

Je vérifie la validité de la carte et montes les escaliers quatre à quatre.

- Angelo prend ton manteau on part en ballade.

 

              Il s'éjecte du lit à vitesse grand V et se rue sur sa veste pour se poster devant moi comme un bon petit soldat. Je lui ébouriffe les cheveux avant de récupérer ma veste dans ma chambre.

 

- Au revoir maman ! Lui lance Angelo

 

              Encore sous le choc elle ne répond pas, j'ouvre la porte sans regarder derrière et attend dehors pour qu'Angelo puisse me suivre. Il ferme la porte, de ses petits pas empotés il me rejoint et nous partons en direction du centre.

 

- On va où ? Il demande

- On va chercher Alec. Après on ira dans un magasin de musique.

- Musique ? C'est cool.

 

               Je remonte le col de ma veste et me cache du petit vent qui se lever depuis le début du week-end, l'été ma parait bien loin alors que nous sommes à la mi-juin. Je jette un coup d'oeil vers Angelo qui me suit à la trace, distrait par ce qui l'entoure. Nous arrivons rapidement devant chez Alec qui nous attendait dehors, en t-shirt. Je reste stoïque à le regarder.

 

- T'es au courant qu'on a perdu dix degré.

- Possible. Il me répond en crachant la fumée de son join.

- Salut Alec ! Lui dit joyeusement Angelo

- Salut.

 

                Il ne pourra pas faire mieux. Je soupire et m'avance suivit par les deux autres, Alec arrivent à ma hauteur, il jette son marocain dans les feuillages du voisin. Les mains dans les poches, le regard vitreux, j'en déduis qu'il n'était pas à son premier join. Il n'est jamais à son premier join, à croire qu'il a prévu de s'en rouler un la veille pour se défoncer le matin même. Nous, commun des mortels, nous buvons du café à la place.

 

- On est bientôt arrivé ? Demande Angelo

- Ouais bientôt. 

- Où est-ce qu'on va au juste ? Il me demande naturellement

- Chez Gried.

- Woua...

- Quoi ? 

- Je me suis jamais rendu compte à quel point il avait un nom à coucher dehors.

- Quand t'es défoncé t'as des sacré éclair de génie, ironisais je.

 

               Après cette longue conversation, le trajet fut plus silencieux puisqu'il a sorti une cigarette, Angelo murmurait une musique qu'il avait sûrement entendu à la télé, il ne fait que regarder Mezzo depuis qu'Alec lui apprit l'existence du classique. La petite boutique en coin de Gried passe inaperçue, une fenêtre minuscule, l'intérieur l'est tout autant. Rien d'accueillant en somme mais lorsqu'on descends dans la cave, c'est la caserne d'alibaba. Les instruments se suivent, s'en est presque époustouflant. Des grattes les plus rare aux piano les plus grand.  

 

- En violon j'ai un large panel aussi, des classiques violoncelles, des violon noir au reflet vert typiquement celtes ! Des violons customisés et enfin les trois Stradi'. Pour un débutant il voudrait mieux un classique en cas où ça ne lui plairait pas. Ca éviterait de dépenser des grosses sommes.

- Choisis Angelo. Dis je en me tournant vers mon frère.

 

              Instinctivement il tend son indexe vers un Stradivarius, il le caresse le long des fentes et touches, les cordes tendus. A nouveau emporté dans son monde un sourire s'étire sur son visage, toutes dents dehors il retire ses mains de l'objet sans le lâcher du regard. Je me penche pour voir le prix.

 

- Je ne peux pas te faire de prix Matt, même si c'est toi. C'est un modèle beaucoup trop cher.

- Pas grave. Pas besoin de papier cadeau, je lui tends la carte de ma mère.

 

             Gried affiche un grand sourire, son appareil dentaire brille sous les projecteur de la cave, nous remontons à la surface. Angelo semble plus agiter ne comprenant pas trop pourquoi nous partions si vite, Gried ne tape même pas le prix sur sa machine, il m'offre le caisson en revanche et me rend la carte.

 

- Reviens quand tu veux ! 

- Merci ciao Gried.

- Faites gaffes ciao !

 

            Nous rentrons chez moi, le violon sous la main, Angelo manque de trébucher plusieur fois trop obnubilé par l'étrange valise que je porte, je suis cruel de le faire attendre mais c'est tellement bon de le voir plus excité que jamais. Il se pose énormément de questions intérieurement et ne veut pas les exprimer, je le fais patienter encore plus longtemps. Une fois dans la maison nous montons les escaliers calmement sous le regard intrigué de ma mère. J'ouvre la porte de ma chambre, Alec se jette sur le lit et ouvre la fenêtre pour fumer tranquillement sa cigarette, faisant prolonger le suspens je prends le temps de quitter ma veste et pose l'instrument sur mon bureau. Je le reprends et me dirige normalement vers mon frère qui est au bord de l'explosion.

 

- Tiens. Je lui tend le caisson. Il est à toi maintenant.

 

          Angelo n'arrive pas à articuler un mot. Ses petites lèvres rétrécissent, ses yeux se plissent, il tente tant bien que mal de s'empêcher de pleurer. Une grimace de frustration transforme son visage comme celui d'un enfant qui s'apprête à éclater en sanglots. Quelques secondes plus tard ce fut l'émotion de trop, il lâche tout et ne retiens même pas ses cris de joies. Il se jette contre moi me serrant dans ses bras à me broyer les os, ses larmes tachent mon sweat mais je m'en fou. Je m'en fou royalement car je suis heureux, je suis putain d'heureux !

 

- Je peux le montrer à maman ? Il demande le visage ruisselant de larme.

 

           Il renifle grossièrement et s'essuie les joues avec sa manche avant de partir en courant pour montrer son nouveau cadeau à ma mère. Elle va l'ignorer poliment avec un banal " C'est bien mon chéri montes dans ta chambre t'amuser avec. " . Angelo est un grand rêveur, c'est dans son caractère d'espérer sans relâche, au fond il n'arrivera jamais à l'idée que sa famille parfaite n'est qu'un tas de cailloux. Que du vent.

 

- Moi aussi je veux un violon, me susure Alec à l'oreille.

 

            Il était si proche que je put sentir le souffle chaud me caresser la nuque, une vague de frisson me sorti de ma torpeur. Je sens ses mains descendre jusqu'à mes fesses qu'il épouse parfaitement avec ses paumes, il se délecte de la vue je peux entendre son souffle déjà haletant. Je fonds littéralement, un pantin entre ses mains je ne proteste pas et profite de ses mains baladeuses de moins en moins timides.

 

- Matt ! Hurle mon frère

 

            Je repousse violemment Alec qui s'en va tomber sur le lit contre le mur, surpris il me regarde incrédule alors que Angelo déboule dans la chambre ne se doutant pas une seconde qu'il a failli nous surprendre.

 

- Matt ! Matt ! Maman a dit que j'allais avoir un professeur pour apprendre à jouer ! C'est bien hein !

- Oui géniale, dis je difficilement enthousiaste.

Il sort de la chambre le caisson à la main.

 

             Je ferme la porte, respire un grand coup, j'ai bien cru qu'il allait nous trouver l'un contre l'autre, Alec la main dans mon pantalon et moi gémissant comme une pénitente. En y réfléchissant l'image que je viens de m'auto-inspiré m'excite vraiment, rien que de voir le visage sérieux d'Alec me donne des frissons. Je me retourne un spasme me parcours mais je fais abstraction, le regard mauvais d'Alec refroidi toutes mes ardeurs.

 

- Quoi ?

- Rien. Il sort un join de son paquet.

- Te fou pas de moi ! Pourquoi tu tire cette gueule ?

- Rien putain !

- T'as tes règles ou quoi ? T'es vexé parce que je t'ai repoussé ? Mon frère aller rentrer dans la chambre c'est normal !

- Je m'en branle.

 

             Exacerbé par son comportement je me jette sur ma veste, je vais aller faire un tour ca va m'aère les neurones. Je claque la porte de ma chambre sans vraiment le faire exprès et descends les marches pour prendre une violente douche. Je n'avais pas remarquer qu'il s'était mis à pleuvoir et c'est pas une légère averse, ni quelques gouttes. C'est de la bonne grosse pluie d'été qui te trempe de la tête aux pieds en dix secondes. Je rentre chez encore plus énervé, il en fallait pas plus pour me faire bouillir le cerveau. Je serre les dents pour ne pas craquer et remontes les marches marquant chaque pas à chaque marches. J'ai vraiment la poisse.

            

- Tu sens le chien mouillé.

- LA FERME ! Je hurle

 

              Alec reste stoïque, je crois qu'au fond il jubile, le join au bec il recrache la fumée avec nonchalance. Je reprends mon souffle au bord de l'implosion, son visage si insensible me rend dingue ! Cette nonchalance ! Cette insolence ! Tout lui passe au dessus de la tête ! Les rares coups de colère ne sont que des pures caprices de gamins et ces sourires je ne les aperçois que lorsque je le baise ! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE IL M'ÉNERVE ! IL...Il...il...

              Je lui saute dessus sans attendre une seconde de plus, lui arrache les lèvres dans un profond baiser, engouffre ma langue de sa bouche pour chercher la sienne, la caresse, l'enroule lui fait vivre un véritable tourbillon de saveur. Je plonge dans une chaleur intense et ne m'étonne pas de la buée qui recouvre déjà la vitre de ma chambre. Je lui déchire son t-shirt sauvagement ne lui laissant pas un instant pour respirer, je parcours son torse de baiser, je formes des cercles avec ma langue autour de ses mamelons dressés. Mes mains épousent ses formes parfaites, chaque courbe de son corps, chaque parcelle de peau. Je marque sa chair, je lui mordille le lobe de l'oreille joue avec ses lèvres, descends jusqu'à la clavicule que j'embrasse remontant jusqu'à sa pomme d'adam. Je déboutonne en même temps son pantalon, je plonge ma main dans son boxer le masturbant avec fougue. Il serre les dents et penche sa tête en arrière pendant que mordille sa peau. Ses mains plongent dans mes cheveux, se contact me fait frémir, il descends dans ma nuque et retire ma veste avec plus de sensualité et moins de brutalité.

            La tension redescend, je perds de ma voracité, Alec devient plus tendre que jamais, je ne le connaissais pas si tendre. Il enlève mon t-shirt et en profite pour embrasser mon torse, ses mains se planquent sur mon corps dénudé, remontent jusqu'à mon cou, s'engouffre dans mes cheveux. Il se redresse, les lèvres tendues, je m'approche pour l'embrasser langoureusement. 

            Assit en califourchon sur lui je laisse parler mon désir, nous retirons nos derniers habits, je le pousse contre le lit sans violence ni hâte. Ma fougue avait disparu et je me délectait de ces instant de pure plaisir et de passion. Je reviens sur lui l'embrassant à nouveau, le goût de ses lèvres me paraît nouveau à chaque baiser, je ne pourrai jamais le connaître par coeur alors logiquement je ne pourrai pas m'en lasser non plus. Je redresse son bassin dans la même foulée pour le plaquer contre mon érection. Il arque un sourire sournois et se déhanche sur moi pour m'enflammer d'avantage. Ses mains parcours mon torse et remonte jusqu'à mes lèvres, je lèche ses doigts avec sensualité, mimant une parfaite félation et capturant ainsi le regard envoûté d'Alec qui ne cie plus un battement de cils. Il se redresse pour se mettre au dessus de moi et se prépare lui même. Le voir se donner du plaisir seul est si plaisant que je commence à en avoir mal. Ca tardait trop, j'allais renverser la situation mais il me maintient contre le lit. Il se place au dessus de mon sexe tendu et s'empale lui même, les yeux fermés il fait face à la douceur et laisse  malgré lui échapper quelques gémissement. J'ai cessé de le fixe lorsque sa cavité si étroite englobe mon intimité, la sensation étroite est si jouissive. J'en perds presque mon orientation, c'est comme si je venais de fumer un gros join et que les effets m'apparaissent brutalement. Je plane c'est le mot. Un sourire de bien être s'étire sur mon visage alors qu'il entame des vas et viens d'abord sensuel et lent. J'approche mes mains de son bassin et accompagne ses vas et viens ne pouvant m'empêcher de le griffer sur ses fesses.

             Ses petits cris, le bruit de la chair contre la chair, son corps finement musclé et ses cheveux qui remuent au rythme de ses mouvements. Les joues rougies par la chaleur qui nous consume je profite de cet instant où des expressions de toute sorte traverse son visage. Je tend une main contre sa joue il vient plaquer la sienne contre la mienne et l'apporte jusqu'à sa bouche pour y déposer un simple baiser. En une fraction de seconde j'ai cru apercevoir de la tristesse mais elle s'évapore aussi tôt car il augmente la cadence et me fait cambrer l'échine sous le plaisir qu'il me donne. Il ne s'arrête plus, je me redresse jusqu'à lui le serrant contre moi. Nos cris se mêlent, nos timbres de voix ne se distinguent quasiment plus tant nous faisons qu'un, je ne pense plus à rien et jouis en lui dans un dernier râle.

           Je reprend difficilement mon souffle restant en lui quelques minutes, il a lâché la totalité de son poids sur mon épaule et ne bouge plus mise à part son dos qui se soulève au rythme de ses profondes respirations. La sueur goutte sur tout mon corps, rien n'est plus physique que de faire l'amour enfin...Je crois. J'ouvre les yeux, Alec reste contre moi alors que son souffle a repris une cadence normale, j'encercle ses épaules de mes bras pour le garder ainsi encore quelques micro-secondes avant qu'il ne se détache définitivement.

 

- J'ai une bosse sur la tête, souffle-t-il contre mon épaule

- Une bosse ?

- Je me suis taper la tête contre le mur tout à l'heure.

- Quand ?

- Quand tu m'as éjecté.

- Oh...Ne dis pas que c'est pour ça que tu boudais...

- Ok, je te le dirais pas.

 

               Je retiens un juron et un fou rire à la fois, j'arque un sourire sachant qu'il ne le verra pas et viens le caresser les cheveux lentement. C'est vraiment un sale gosse ce mec. Cinq minutes plus tard il se retire et laisses ma semence un peu partout sur mes draps, je soupire et jette mes draps par terre pour les changer. Je me retourne vers la porte fermée J'espère qu'Angelo ne nous a pas entendu, ce qui serai improbable vu ne nous nous retenions pas vraiment. Au pire il pensera que nous étions entrain de nous disputer...Mouais c'est ça, continuer de rêver mon petit Matt.

 

- C'est qui ça ? Demande Alec en regardant par la fenêtre

 

             Une voiture noire, berline, de marque étrangère était garée devant la maison. J'arque un sourcil.

 

- Je crois que c'est le docteur d'Angelo.

- Il a un problème.

- Non. C'est ma mère qui doit avoir besoin d'un check up si tu vois ce que je veux dire.

- Ah, gore.

- Comme tu dis.

- Je vais rentrer moi, on se retrouve ce soir. Dit il en enfilant ses fringues

- Au pub ?

- Ouais au pub. Pour commencer...

 

               Il s'approche rapidement m'attire par le cou pour m'embrasser avec voracité, il récupère ses chaussures et file comme un voleur. Je l'entends dire au revoir à ma mère qui doit se faire prendre dans la cuisine puisqu'elle ne lui répond pas. Je le regarde s'enfuir sous la pluie alors qu'il n'a qu'un t-shirt, j'ai presque envie de me foutre de sa gueule. Je le ferai ce soir.

              Je me dépêche de changer mes draps, je pars sous la douche et m'assoit dans un coin de la cabine, le dos plaqué contre le carrelage froid, laissant couler l'eau chaude sur mon corps.

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Suite sympathique j'ai pas trop eut envie de me relire cette fois ! Je suis fatiguée donc je vous poste ca pour l'instant.

Ce soir je dois écrire la suite d'Agora avant que Lilly ne m'embroche ! xD

 

Je vous fais à tout plein de bisous et espère que mes histoires continuent de vous plaire =)

BISOUS 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 13 mai 4 13 /05 /Mai 00:32

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Je suis adossé contre un arbre, caressant machinalement une Voyageuse. Je ne laisse rien transparaître, du moins, la vague d’émotions, si puissante qu’elle me compresse la poitrine, demeure logée au fond de ma gorge. Mes joues rouges sont brûlantes, mes tempes battent à un rythme effréné et je n’arrive pas à contenir les tremblements de ma main libre.

 

Un fourmillement désagréable me frotte la cheville, surement un insecte. Je ne veux pas baisser la tête et laisser mes larmes couler. Pour l’instant, j’arrive à peu près à les contenir dans leur orbite.

Le regard dans le vide, j’essaye de me projeter dans le ciel, quitter mon enveloppe charnelle trop douloureuse. Mon maître m’avait dit que les manipulateurs du corps très puissants en étaient capables mais que cette faculté était très difficile à maîtriser et dangereuse.

 

Anemos atterrit soudainement dans toute sa splendeur naturelle et me perce de ses yeux magnifiques yeux bleus. Je suis à peine monté sur son dos que je me retrouve dix mètres au-dessus du sol et je ressens toute l’émotion qui l’habite, la fierté, la joie d’être libre.

 

Anemos prend de l’élan et part en piqué. Je suis terrifié et me cramponne désespérément à ses poils pour ne pas tomber avant de me rendre compte que nos puissances psychiques me lient à lui physiquement. Gahila vient rejoindre son époux dans un magnifique cri d’amour. Anemos lui répond et entreprend un véritable ballet aérien en parfait symbiose avec sa compagne. Leur plaisir est à son maximum et il est contagieux. J’offre mon visage au vent et le froid me fouette le visage, dissipant cette chaleur étouffante au creux de mes oreilles. Si je suis lié psychiquement à Anemos, ne pourrai-je pas m’envoler moi aussi ? J’ai l’impression que si je me détachais de lui, je pourrai voler à mon tour et participer à leur danse.

 

Il me repose sur la terre ferme au bout d’une heure intense de vol. Mes jambes sont tout engourdies, ma tête bourdonne mais je les remercie du plus profond de mon cœur d’être venus me réconforter.

 

« Merci, vous êtes les plus grands Evêques à poil bleu que je connaisse. Et j’espère que vos petits seront tout aussi beaux. »

« Merci à toi, Lillyan, tu es capable d’accomplir de grandes choses, ne te laisse pas ronger par le désespoir : souviens-toi de ce que tu as ressenti en volant avec nous. »

« Je n’oublierai jamais ce magnifique présent. Il restera gravé dans mon esprit pour toujours ».

« Appelle-nous si tu as besoin d’aide : tu pourras toujours compter sur nous. Nous apprécions ta compagnie, comme tous les animaux de cette forêt. »

 

Gahila pousse un dernier cri pour me dire au revoir et ils décollent tous les deux. Son cri me cloue sur place.

Je m’allonge pour reprendre des forces et réfléchir. Je n’oublierai jamais leur attention envers moi, être venu me voir pour me réconforter m’avait énormément touché, mais ce sentiment, si puissant soit-il, ne parvenait pas à me faire oublier que j’allais devoir quitter tous les gens que j’aime… Que j’allais devoir quitter mes parents et Shin.

Je capte mon père bien avant de le voir. Il n’est pas doué du don de télépathie mais ce n’est un secret pour personne que j’aime me rendre ici. Il me cherche du regard et vient me rejoindre. Il respire l’air de la forêt et s’en imprègne avant de débuter :

 

- Ça faisait longtemps que nous n’étions pas venus ensembles ici.

- Tu travailles tout le temps à la forge alors forcément… Ça m’étonne même que les Voyageuses se souviennent de toi, je souffle. Quand ? Je demande après un moment.

- Quoi ?

- Quand je… je serai exilé ? Je murmure.

- Demain, lâche-t-il dans un son douloureux.

 

J’ai du mal à encaisser. Demain ? Ils ne me laissaient même pas le temps de passer une journée avec Shin… Normal, je songe amer, il est promis à la princesse maintenant et ma présence à ses côtés est malsaine, nuisible.

 

- Et Shin ? Il n’a pas eu de problème avec l’Oracle ?

- Non et le mariage aura quand même lieu. Mais Karl ne veut pas se soumettre après ce qui s’est passé. Il dit que tout est de sa faute et que c’est lui qui devrait être exilé.

- Génial, nous serons tous les deux exilés, ça me fera une belle jambe d’avoir l’exil de l’amiral sur le dos.

- C’est parce qu’il a tout révélé que…

- Et ça ne changera rien au fait que je suis un manipulateur corporel. Son exil n’effacera pas le mien alors dis-lui d’arrêter immédiatement. Si Karl se retire de son poste, le pays court à sa perte, l’Oracle nommera un pantin comme amiral et aura les pleins pouvoirs !

- C’est ce que je lui ai dis mais il ne veut pas entendre raison.

- Allons-y.

- Tu es sûr ? Tu ne veux pas rester ici un peu plus longtemps ?

- J’adore cet endroit mais tu crois vraiment que je veux passer mes deniers instants ici avec des animaux plutôt qu’avec vous ?

- Shin…Il ne sera pas là, tu sais. Il doit tenir compagnie à la princesse pour un dîner au restaurant.

- Oh… Je… Alors la seule fois où je le verrai, ce sera…

- Oui.

 

Des bras puissants viennent m’entourer et je me raidis avant de communiquer tout l’amour que j’ai pour lui. Une étreinte virile qui m’ôte toute envie de pleurer. Je rentre à la maison sans quitter la main de mon père, comme lorsque j’étais petit. Je regrette déjà d’être parti me morfondre dans la forêt et m’éloigner d’eux alors que je ne les verrai plus jamais. Je me réconforte en me remémorant le fait que ce sont Anemos et Gahila qui m’ont remonté le moral et que sans eux, je serai encore en train de broyer du noir.

 

Ma mère m’étouffe dans ses bras mais je ne cherche pas à la repousser. Je ne peux pas. Je ne veux pas. Mon père l’écarte tout de même au bout de quelques instants et c’est Sheila qui m’embrasse à son tour, les joues rougies, les yeux humides. Comme ma mère.

 

Derrière assis à table, Karl baisse les yeux, le regard plus sombre que jamais. Malgré ce que j’ai dit à mon père quelques instants plus tôt, le revoir me fait revivre tous les événements qui se sont déroulés dans la matinée, comment en quelques heures ma vie avait été massacrée, déchirée par la panique de cet homme. L’amiral qui avait été complètement dépassé : pour sauver la vie de son fils, il a été prêt à sacrifier la mienne. Pouvais-je vraiment lui en vouloir ?

 

En quelques heures, j’ai appris que l’on allait me retirer mon meilleur ami et que j’allais être exilé. Ça fait beaucoup en peu de temps : je me sens toujours aussi faible, mes jambes ont du mal à supporter leur poids, mes mains tremblent et mon cœur me semble trop gros. Cependant, voir Karl -l’homme le plus puissant de la nation- aussi dépassé me secouait encore plus que tout ce qui venait de se passer.

 

Je m’assis à côté de lui, hésitant sur ce que je pourrai bien lui dire. Je ne suis pas forcément doué pour réconforter les gens et en ce moment, c’est plutôt moi qui en ai besoin.

 

- Je vais démissionner.

- Pourquoi ?

- Parce que cet après-midi, j’ai laissé mes émotions prendre le pas sur mon devoir et j’ai sacrifié une vie innocente parce que j’ai paniqué.

- Mais si tu démissionnes, qu’est-ce que ça m’apportera ? Je serai quand même exilé et même si, par le plus grand des hasards, mon exil serait effacé, tu crois que je pourrai regarder ta famille en face ? Les citoyens d’Agora en face ?? Tout le monde me reprochera ta démission. Et tout le monde sait ce que je suis maintenant. Tu crois vraiment que je pourrai retrouver une vie normale ? Et Shin… Shin va se marier, ce n’est pas plus mal que je parte, je murmure pour moi-même.

- Tu as grandi, Lillyan. Tu n’es plus le gamin immature et irréfléchi qui s’enfuyait au bout d’une heure d’étude. Très bien, je resterai et je protégerai la cité face à la folie grandissante de l’Oracle.

- Tu veilleras sur mes parents aussi ?

- Zenon n’a pas besoin que je le protège, dit-il dans un sourire.

- Mais il aura besoin de son meilleur ami dans les jours à venir, dis-je douloureux.

- Tu peux compter sur moi. Je… Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour me racheter.

- Je sais

- Allez, viens, on va voir tes parents. Je m’accapare ta présence alors que… que tu vas partir.

 

Je me détourne et me rends compte que mes parents sont allés dehors pour nous laisser parler en tout intimité.

Ils en ont profité pour dresser la table, de délicieux mets sont répartis sur la table, tout ce que je préfère. Je n’ai pas faim mais je sais que c’est la dernière fois que je pourrai les déguster et je sais que ça rassurera mes parents.

Alors que nous prenons place, la porte de l’entrée s’ouvre et laisse apparaître Shin accompagné de son épouse. Nous nous levons comme un seul homme et le premier, je me précipite sur mon meilleur ami avant de me rappeler qu’il n’est pas seul. Je les salue sobrement et me retiens de ne pas me jeter sur les lèvres tentatrices.

 

- Qu’est-ce que tu fais là, Shin ? Demande durement Karl.

- Je suis venu présenter mon témoin pour le mariage à ma future épouse, réplique-t-il.

- Témoin ?

- Laya, je vous présente maître Zenon, le maître forgeron le plus puissant du pays.

- Enchantée, maître, répond-elle poliment d’une voix cristalline. Shinrei m’a beaucoup parlé de vous. Je suis très honorée de vous rencontrer. Me ferez-vous l’honneur de me faire visiter votre forge ?

- Bien sûr, princesse. Voulez-vous vous joindre à notre table ? Ce n’est rien de grandiose mais vous pourrez déguster les spécialités gastronomiques de notre pays.

- Bien sûr, les réunions officielles commencent à me barber, sourit-elle.

 

Malgré moi, je n’arrive pas à la détester. J’ai envie de sonder son esprit mais je n’ai pas envie d’aggraver mon cas… Même si je ne voyais pas comment je pourrai l’aggraver…

 

Je me rends compte que je fixe la princesse depuis un moment et je me reprends. Shin me fixe lui aussi du regard avant de m’envoyer un doux sourire. Je ne peux pas le regarder, c’est trop douloureux.

 

Le dîner est très agréable, réuni autour de toutes les personnes que j’aime. La compagnie de la princesse est vraiment plaisante et je pense qu’il s’agit là de son véritable caractère, que ce n’est pas qu’une façade qu’elle dresse en public.

 

Alors que les autres rentrent à l’intérieur, je reste dehors avec elle.

- Prenez soin de lui, s’il vous plait, princesse.

- Bien sûr, Lillyan, et vous pouvez croire que je suis de tout cœur avec vous. Si vous ne savez pas où aller demain, vous serez toujours bien accueilli par mon peuple. Et vous pourrez en apprendre plus sur votre pouvoir.

- Merci princesse. Mais je ne voudrai pas que, sous prétexte que vous hébergiez un reclus, notre Oracle vous déclare la guerre. Je suis censé vivre avec les rebus.

- Ne soyez pas trop dur avec vous-même. Votre loi ne s’applique pas chez nous et cela vous permettra de revoir votre ami lorsque nous reviendrons chez moi, me dit-elle dans un doux sourire.

- Merci infiniment, princesse.

Nous regagnons le salon.

- Maître Mauran ? Auriez-vous l’obligeance de me raccompagner ? Je me sens fatiguée.

- Je vais vous ramener, s’empresse Shin.

- Laissez, mon ami, profitez de ces derniers instants avec votre ami. Merci pour votre accueil, s’incline-t-elle.

- Merci de nous avoir honoré de votre présence. Vous serez toujours la bienvenue chez nous, affirme ma mère.

 

Shin me prend par le bras et nous montons dans ma chambre. Aussitôt, nous nous jetons sur mon lit pour nous embrasser. Son corps me manque déjà.

 

- Non, ce n’est pas bien. Je le repousse. Elle nous a offert la possibilité de profiter l’un de l’autre parce qu’elle a compris que c’était important. Je n’ai pas envie de la trahir.

- Tu as raison, soupire-t-il. Tu sais, elle est vraiment incroyable. Elle est tout autant forcée que moi pour ce mariage mais elle prend tout avec bonne humeur. Elle est douce et gentille.

- Ma parole, tu vas tomber amoureux.

- Arrête ! Je reconnais juste ses qualités, rougit-il.

- C’est bien, lui dis-je en le caressant sur la joue. Si vous pouvez être heureux ensembles alors…

- Lillyan, tu seras toujours le premier dans mon cœur… Je ne pourrai jamais t’oublier.

- Je sais mais il vaudrait mieux. Ce sera plus facile. Moi, c’est…

 

Il me serre dans ses bras et me communique tout son amour. Je sais qu’il m’aime, pour l’instant, mais dans quelques années, quand il n’entendra plus du tout parler de moi, son amour finira par se dissiper et il ne se souviendra de moi que comme d’un ami d’enfance. Ma poitrine se serre mais je suis rassuré en sachant que la princesse sera douce avec lui.

 

- Sois gentil avec la princesse. Ne la blesse pas avec ton amour pour moi. Je suis sûr qu’elle ne mérite pas ça.

- Je sais. Mais tout ça me paraît encore irréel. Dire que quinze jours plus tôt, nous stressions pour les résultats de nos examens, un mois plus tôt, nous passions nos examens sous le regard sévère de mon père et deux mois plus tôt, nous révisions jusqu’à en perdre le sommeil. Ça, ce sont des délais normaux, là, en quarante-huit heure, j’apprends que je suis promis à un mariage arrangé et que… tu… tu vas être exilé. Que l’on ne pourra définitivement plus se voir.

- Tu sais, la princesse m’a accordé l’exil dans son peuple.

- Ceux-là mêmes qui sont à l’origine de ton exil ? S’étonne-t-il.

- Ils ne sont pas tous concernés, tu sais, c’est surtout le peuple de Maru. Cela me permettrait d’accroître mes pouvoirs et surtout, de nous revoir. De revoir mes parents si vous venez avec eux.

- Je comprends, il sourit.

- Shinrei Mauran… Il tressaille en voyant la façon dont je l’appelle. Je te demande une faveur : ne fais pas de bêtise demain et prends soin de mes parents.

- Je…

- S’il te plait. Ne me rends pas la situation plus difficile encore. Mes parents auront besoin d’être soutenus…

- Toi aussi.

- Ne sème pas le désordre et ne rends pas la position de ton père plus fragile encore. Unissez vos forces face à l’Oracle.

 

Une dernière étreinte fraternelle et nous redescendons. Au moment de fermer la porte de ma chambre, notre regard s’attarde. Shin embrasse mes parents et rentre avec sa mère. Mon père me jette un regard plein de question.

 

- Nous n’avons rien fait, je m’exaspère, juste parlé. Nous savons nous tenir.

- Vous auriez dû. C’était la dernière fois, dit-il à mon grand étonnement.

- Ça n’aura servi à rien. Et maintenant, Shin est promis à la princesse.

- Ecoute ton fils, Zenon, il est plus sage que toi, le charrie ma mère.

 

Elle m’arrache un sourire : moi, plus sage que maître Zenon ? Nous nous installons autour de la table et discutons jusqu’à l’aube : j’ai préféré passer le reste du temps à discuter avec mes parents plutôt que profiter une dernière fois de mon lit douillet et confortable qui me rappellera trop mes nuits d’amour avec Shin. De toute façon, je n’aurai pas plu dormir. Dans quelques instants, on viendra me chercher. J’ai mal au ventre, j’ai envie de pleurer. Mes parents me serrent une dernière fois dans leurs bras. Je ne veux pas les quitter, j’ai envie de hurler que je n’ai rien fait, que je n’y suis pour rien si je suis né comme ça.

 

Malgré moi, dans l’étreinte de mon père, je me mets à sangloter. Je sens que mon père n’en mène pas large non plus.

 

Les gardes frappent à notre porte, ma mère leur ouvre, le visage en pleurs. je serre une dernière fois mon père, je dépose un dernier baiser sur le front de ma mère et j’avance vers eux les mains tendues. Leurs menottes psychiques entravent mon pouvoir, je me sens encore plus faible, privé de tout moyen de me défendre. Je jette un dernier regard à mes parents. Une voiture viendra les chercher pour les déposer sur la place publique.

 

Rien qu’en traversant la ville, je vois les gens à leur fenêtre, certains crient, d’autres me lancent des objets. A ce moment, je regrette que mes parents n’aient pas choisi de vivre dans la ville haute à côté de Shin où les gens étaient plus distingués et le chemin aurait été plus court. Nous arrivons au bout de vingt minutes sur la Grand-Place entourée pour l’occasion de gradins où les gens pouvaient s’asseoir pour admirer le spectacle sans aucune distinction de rang.

Mes parents sont assis au premier rang à côté de Sheila. Shin est assis sur l’estrade d’honneur avec la princesse et son père à ses côtés. Je ne peux que baisser la tête et essayer d’envoyer des ondes rassurantes à mes proches.

En face de l’enclos des accusés, tout en haut se tenait l’Oracle dont les pouvoirs m’écrasaient et en dessous, le corps judiciaire avec la partie accusatrice.

 

- Nous sommes réunis en ce jour pour juger Lillyan Valeilles coupable de crime inhumain : ce garçon de dix huit ans, fils du maître forgeron Zenon Valeilles et de sa femme Cali Valeilles est détenteur du pouvoir de manipulation corporelle. Voici les faits.

« Tout d’abord, il est de notoriété publique qu’il maîtrise le pouvoir de l’électricité et le don de la télépathie, deux caractéristiques essentielles de la manipulation corporelle. Les sages de notre cité n’ont jamais pu déterminer la base de son pouvoir, l’une et l’autre caractéristique venant contredire leurs théories. Et pour cause ! Cela faisait plus de cent ans que la cité s’était débarrassé de ces dangereux individus.

« Ensuite, il y a six ans, nous savons de source sûre que ce dangereux individu a soulevé une armée de zombies pour terroriser et massacrer les honnêtes travailleurs de la mine au nord de la ville.

 

L’étonnement de Sheila est si grand que je peux le ressentir même à travers la barrière psychique et se met à sangloter en voyant qu’elle n’avait pas réussi sa mission. Autant de monde à effacer la mémoire, c’était pratiquement impossible.

 

«  Enfin, il est à l’origine du terrible massacre dans le centre-ville vingt-quatre heures plus tôt. Le mariage entre Shinrei Mauran et la princesse du peuple de Pandore l’a rendu fou de rage et il a pris possession du corps de son meilleur ami pour décimer l’escorte royale. Et ses pouvoirs sont d’autant plus dangereux qu’il ne les maîtrise et que sa folie a tué six citoyens innocents.

« Mesdames et messieurs, la sentence pour un manipulateur du corps est la mort. Cependant, l’Oracle, dans sa grande bonté, décide de le laisser en vie à condition qu’il quitte la ville et n’y revienne jamais sous peine d’être tué.

Une autre personne prend la parole.

- Lillyan Valeilles, reconnaissez-vous les faits ?

 

Ma langue devient soudainement lourde et mon cerveau n’arrive pas à réfléchir. Est-ce l’effet de la pression ? Non, je regarde l’Oracle et je comprends qu’il me brouille l’esprit pour m’empêcher de me défendre et que je ne contredise pas sa version des faits. De toute façon, ça ne changera rien.

 

Au milieu de tout ce brouillard, je sens la chaleur réconfortante de mon père : « proteste, mon fils, et ils exigeront des preuves. Même si tu maîtrises l’électricité et la télépathie, sans autre preuve, ils ne peuvent pas être sûrs que tu es bien un manipulateur de corps. Le peuple lui-même n’est pas convaincu : cela fait cent ans qu’on n’a pas vu de manipulateur du corps dans toute l’Agora ». Mais ma langue devient plus lourde que du plomb et je n’arrive pas à articuler un mot.

 

- Le silence de l’accusé vaut acceptation. Lillyan Valeilles va être exclu de la ville. Nous allons accomplir la cérémonie. Répétez après moi.

 

Au fur et à mesure que le juge débite ses paroles, je perds les dernières forces qu’il me reste. Ma mère pleure, mon père tremble de rage, l’amiral, Shin et Sheila sont accablés et ne peuvent regarder en face. Je sens Shin à deux doigts d’exploser. Je refuse de me plier à une telle absurdité, une telle inhumanité. Qu’est-ce que j’ai à perdre, de toute façon ? Moi coupable de crime inhumain ? Mais ne se rendent-ils pas compte de leur propre cruauté ?

 

- Lillyan Valeilles, si vous refusez de vous plier à la cérémonie, vos parents seront condamnés à la prison pour être sûrs qu’ils ne donneront pas naissance à un nouveau monstre.

Je regarde une dernière fois mes parents et je m’exécute. Je m’efforce de garder une voix ferme.

- Coupable de crime inhumain, j’accepte la sentence et quitterai la ville sitôt la cérémonie finie. Je ne suis plus Lillyan Valeilles… Je… Je ne suis plus le fils de Zenon et Cali Valeilles et plus jamais je ne reverrai un membre de la famille Mauran ou un quelconque citoyen d’Agora.

- Très bien, approchez-vous.

 

Les jambes flageolantes et le cœur en morceaux, je m’approche de l’Oracle qui avait atterri gracieusement sur le sol. Il pose sa main sur mon front et une douleur fulgurante me traverse le long de la colonne vertébrale. Je suffoque, mes yeux pleurent de douleur, je hurle mais l’Oracle insiste.

 

Je perds la raison et je m’écroule sur le sol, essoufflé, les yeux hors de leur orbite. Des gardes me relèvent et j’entends de très loin les dernières paroles de l’Oracle résonner dans ma tête. « Souviens-toi, à chaque fois que tu t’approcheras de la nation ou de tes proches, tu ressentiras la même douleur ».

 

Je suis traîné hors des portes de la ville.

 

_____________________________________________________________________________________________

 

Vous avez le droit de vous révolter ca ne changera rien ...

Lillyan souffre vraiment beaucoup alors pourquoi Shin ne réagit-il pas ?

Vous saurez la suite dans les prochains épisodes :p

 

Surtout n'hésitez pas à poser des questions !!

JE SUIS LA POUR CA !!

La suite va devenir de plus en plus compliquer j'espère ne pas vous perdre en route !

Bisous

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 10 mai 1 10 /05 /Mai 13:43

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                Là en pleine rue, deux hommes se serrant l'un contre l'autre. L'un paraissait plus amorphe, presque endormi, le visage fermé, les paupières lourdes sous le poids de la réalité. Il se redresse lentement s'écartant des bras réconfortant de Stan.

 

- Je vais voir Milan...

- Demain au Tross ? Demande joyeusement Stan

- D'accord.

 

               Kendrian continue son chemin dans le sens inverse de son ami, encore déboussolé, se laisser aller l'avait totalement sonné ! Il avait l'impression d'avoir reçu un violent coup de massue, au bord de l'évanouissement il marchait jusqu'à la maison de son Milan. C'était nouveau pour lui mais étrangement il se sentait mieux, un peu mieux. Il pouvait faire confiance à Stan mais ça sera difficile de parler alors qu'il ne l'a jamais fait. Vivra-t-il comme les autres ? Si il avait un ami comme les autres ? Peut être, il veut tenter l'expérience.

                Il arrive devant la grande maison, il s'arrête devant le portail l'esprit brumeux, ses pensées se bousculent et se mélangent. Il se secoue un peu latête pour reprendre constance, il saisit son téléphone et fixe intensément la fenêtre de la chambre de Milan. Les volets étaient ouverts, il était peut être encore là à l'attendre. Deux sonnerie pas de réponse, il entends presque les secondes s'écoulées. Le répondeur. Pas de Milan à l'autre bout, juste sa voix pré-enregistrée, Kendrian raccroche sans quitter des yeux la fenêtre, il regarde autour de lui n'apercevant pas la voiture du beau brun ténébreux. La morosité l'accable à nouveau, il avait tellement envie de le voir, de le serrer dans ses bras ! Est-ce que Stan avait raison ? Ou ses peurs étaient elles bien fondées ? Il avait eut ce qu'il voulait après tout, il était peut être reparti sans se soucier du vide qu'il allait laisser derrière lui et de l'âme en peine qui allait à nouveau sombrer dans la mélancolie. A nouveau ce n'était plus son corps qui patientait comme un idiot devant un portail mais celui de sa mère, devant la porte d'entrée chaque matin, chaque soir, que son mari ne franchissait plus.

              

- Kendrian ?

- Mon petit Kendrian !

 

             Il sursaute comme un garçon prit en flagrant délit, Milan et sa mère étaient juste derrière lui chargés de sacs plastiques. La mère de Milan était tout heureuse de le voir comme si sa fille ne l'avait pas encore informé de leur rupture, Milan lui tirait une autre tête. Plus inquiet, plus surpris, les larmes naissantes de Kendrian lui compressaient la poitrine.

 

- Tu vas pouvoir nous aider mon garçon ! Tiens !

 

              Kendrian réagit et attrape quelques sacs. Il s'était inquiété pour rien, ils étaient tout simplement parti faire quelques courses. La mère de Milan se presse pour venir leur ouvrir la porte, les deux hommes déposent les sacs sur la table de la cuisine suivit de la femme de la maison qui referme la porte derrière elle en sifflotant.

 

- Tu es venu sans Eileen ?

- Euh oui. Elle est sans doute partie réviser avec des amis.

- Ah d'accord. Et tu te sentais seul, tu as de la chance Milan est rentré hier !

- Viens. On montes à l'étage maman, dit Milan en tirant Kendrian par le bras

 

                Kendrian n'eut même pas le temps de protester qu'il était déjà jeter dans la chambre, Milan referme la porte derrière lui et s'approche pour le prendre soudainement dans ses bras. Ses bras autour de ses épaules, la tête contre son cou, les mèches de cheveux qui chatouillent la joue de Kendrian encore sous le choc.

 

- Je suis pas doué pour réconforter les autres, mais je veux que tu m'expliques.

- Il n'y a...

- Ne me mens pas Kendrian. Jamais.

 

                  La voix sourde de Milan s'éteint et le coeur de Kendrian s'emballe. Ces douces paroles, cette douce chaleur lui embaument le coeur, il ne peut s'empêcher de pleurer et de serrer son Milan contre lui. Il répond à son étreinte se mordant la langue pour évite de céder aux sanglots. Lui qui voulait atteindre le bonheur il ne voit pas comment il pourrait être plus heureux. Et en même temps il a mal au coeur, comme si on lui enfonçait un pique dans la poitrine, c'est une douleur horrible qui se mélange à l'amour qu'il ressent. Un sentiment bien étrange, un sentiment particulier qu'il ne pourrait définir avec des mots.

 

- J'ai eut peur....,lâches Kendrian la voix tremblante, peur que tout n'était qu'un rêve. Peur que tu sois parti sans te soucier de moi. J'ai eut peur de te perdre à nouveau.

Il se sent tellement bien lorsqu'il lui parle.

- Imbécile. Milan se redresse. Je te promet que je ne m'enfuirai plus. Il dépose ses mains sur les joues de Kendrian. Je t'aime Kendrian, je ne le dis pas à la légère, je t'aime vraiment.

 

             Doucement ses lèvres s'approchent et scelle le serment qui les unis. La promesse d'un homme dans un ultime baiser. Kendrian se laisse porter par la douceur rare dont faisait preuve Milan, c'était un homme nouveau qui lui faisait face. Un homme qu'il aime encore plus chaque instant, à chaque fois qu'il l'entend. Il pourrait rester là pendant des heures à l'écouter murmurer des mots doux qu'il ne s'en lasserai pas.

              Ils s'écartent l'un de l'autre, Milan souriant le fixe sans relâche et Kendrian qui reste muet profitant de cet instant éphémère. C'est la voix suraiguë d'Eileen qui les fait brutalement agir, ils se détachent brusquement l'un de l'autre un peu paniqué ne sachant pas comment réagir.

 

- JE SUIS RENTREE ! Elle hurle

 

              Kendrian ouvre la porte et sort à la va vite, dévalant les escaliers tellement rapidement qu'il manque de se cogner contre sa meilleure amie en bas de l'escalier. Surprise elle cligne plusieurs fois des yeux avant de se jeter au cou de Kendrian pour lui déposer un baiser bruyant sur la joue.

 

- Kendri, je savais pas que tu étais là, dit elle en lui faisant un clin d'oeil

Qu'est-ce que ça signifiait ?

- Tiens voilà la naine, grommelle Milan en descendant tranquillement les escaliers.

- UN TROLE DANS LES CACHOTS !

- Eileen..., soupire sa mère avec le sourire

 

               Son visage rayonne, elle éclate de rire, Kendrian tente tant bien que mal de déceler un semblant de mensonge dans son rire, dans ses doux yeux sombres. Rien, pas même une once de tristesse. C'est impossible, il était persuadée qu'elle serait abattue, qu'elle aurait été incapable de sourire ainsi devant les deux personnes qui l'ont fait souffrir. Elle est presque comme d'habitude, en fait elle est même totalement aussi enthousiaste que d'habitude.

 

- Souris un peu Kendri ! Aujourd'hui est un grand soir.

- Que t'arrive-t-il ma puce ? Demande la mère

- Ma demande pour partir en Australie a été acceptée !

- QUOI ? S'écrie Milan

 

                 Kendrian reste sur le cul, c'est le tire d'un fusil qu'il entend, non ? Il est totalement paralysée, immobile, le visage figé sur une expression naturelle mais ses yeux grands ouverts trahissent sont étonnement. Il n'était même pas au courant qu'elle avait fait cette demande ! Quand a-t-elle fait ça ? Quand a-t-elle voulu partir loin d'eux tous ? Avait-elle compris depuis longtemps que Kendrian ne l'aimait pas autant qu'elle ? A-t-elle fait la demande ce matin voulant s'enfuir d'ici lui rappelant trop quel enfoiré il avait été avec elle ?

 

- Comment ça ? Lui demande Milan intrigué

- Il y a quelques jours j'ai fait ma demande pour partir dans une école australienne. Ca toujours été mon rêve de partir à l'étranger, d'aller étudier à l'étranger !

- Je suis contente pour toi ma chérie mais...L'appartement ? Demande la mère suspicieuse

- Kendrian payait déjà tous les frais il s'en sortira tout seul. N'est-ce pas Kendri ?

- Je parle de votre couple ma chérie !

 

             Le silence tombe comme un coup de marteau, l'esprit de Kendrian a déjà quitter depuis longtemps la terre ferme, il était resté bloquer à "partir en Australie", voilà qu'on le tire brutalement pour faire face à cette bombe. Qu'allait elle dire ? Eileen perd son sourire et regarde les deux hommes de la pièce fixement.

 

- Maman, j'ai quitté Kendrian ce matin. Nous deux ce n'était plus possible étant donné que j'allais partir. Et puis au fond nous étions plus des amis que des amants tu sais. N'est-ce pas Kendrian ?

Pourquoi est-ce qu'elle lui pose des questions ? Il n'arrive même pas à articuler un mot !

- Quoi qu'il en soit ce ne sont pas tes affaires maman chérie. Nous nous aimions par réellement. Mais on reste amis !

 

            Elle affiche un grand sourire, fière de son mensonge sa mère abdique et lui rend son sourire. Elle revient sur Kendrian qui est encore déconnecté, ce regard compatissant venant de la mère d'Eileen renforce sa honte.

 

- Bon on va fêter ça !

 

             Les deux femmes partent dans la cuisine laissant seul les hommes, Kendrian se ressaisit, il analyse ce qu'il vient de se passer. Il ne peut nier qu'il a l'impression d'être coupable du départ d'Eileen, elle s'est peut être sentie obliger de s'en aller parce qu'il lui a fait trop mal mais ce n'est pas non plus le centre du monde, elle part peut être parce qu'elle l'avait réellement prévue. Qui sait ? Au finale c'est une bonne nouvelle pour tous les deux, elle va refaire sa vie loin de ses anciens soucis tout en restant en contact avec lui et lui pourra aimer Milan sans se sentir honteux.

              C'est une aubaine...Oui une aubaine...

 

- Tu vas t'en remettre ? Lui demande Milan en posant sa main sur son épaule

- Sûrement.

- Elle a besoin d'air pour revenir à nouveau vers toi comme une amie. Nous aussi on a besoin d'air.

- Tu as raison.

 

               La soirée n'est pas festive pour tous, mais grâce à Eileen, Kendrian reprend peu à peu son humeur naturelle. Elle tente tant bien que mal de lui faire comprendre qu'elle ne lui en veut pas, il s'obstine à vouloir penser le contraire mais à la fin c'est elle qui gagne car elle lui arrache un semi sourire. Kendrian n'est pas à plaindre, il réalise enfin son rêve, tout n'est peut être pas comme il l'avait espéré mais il est enfin avec Milan, Eileen et lui ont à nouveau cette même complicité même si il y a encore beaucoup de réserve. Tout va dans le bon sens, les mauvaises nouvelles de cette semaine disparaissent peu à peu au son du rire de Eileen. Encore et toujours elle.

               La honte, la culpabilité fait place à la tristesse, cette échantillon du bonheur qu'il pourrait avoir avec sa meilleure amie à ses côtés comme avant le rend nostalgique, il sait maintenant le vide qu'elle va représenter. Il sait que lorsqu'elle serra loin il se sentira seul. Milan est là, heureusement ! Mais sa relation avec Eileen est particulière, unique, il n'avait jamais profiter de chaque instant qu'il passait à ses côtés, il le regrette amèrement. Il ne peut alors qu'espérer, qu'elle lui reviendra très vite.

 

- Oh j'ai trop bu pour rentrer ! Je vais dormir ici je pense, dit Eileen en se couchant sur le canapé.

- Parles moins fort, maman dort ! Lui dit Milan

- Je vais rentrer. Dit Kendrian

 

          Kendrian se fait agripper par le regard de Milan, ce fut presque instantané ! Plus fort que si il était tiré par le bras. Eileen sourit d'amusement, elle ferme les yeux de fatigue.

 

- Milan n'a qu'à t'accompagner. Il fait froid pour rentrer à pieds..., Elle murmure avant de s'assoupir

 

             Il n'en fallut pas plus pour que le sommeil l'emporte, sa voix s'est éteinte à mesure que ses paupières se fermaient. Milan et Kendrian la regardent, il n'est pas improbable que leur pensées se recoupent. C'est une fille étrange mais incroyable. Incroyablement forte.

 

- J'espère qu'elle sera heureuse. Laisse échapper Milan

 

                 Kendrian s'en approche et porte le corps endormi de son amie jusqu'à sa chambre, il la dépose et la couvre dans la pénombre. Lentement il s'approche pour déposer un baiser sur son front, comme il l'a toujours fait. Il repart non pas sans peine, il descend les escaliers sans faire de bruit et revient dans le salon le visage terni.

                Milan se lève et s'approche de lui, il frôle sa main avec ses doigts et essuie cette petite larme solitaire qui sillonnent la joue droite de Kendrian. Il dépose un baiser sur ses lèvres, un baiser plein de tendresse et relève son regard glacé. Il n'avait jamais remarqué à quel point il était beau lorsqu'il avait ce regard de détresse, cette moue de tristesse. Une beauté qui le laisse sans voix, une beauté cruelle car elle est la représentation de sa souffrance.

 

- Je suis foutu..., Murmure Milan

Kendrian ne comprends pas.

- Comment as-tu réussi à me faire fondre comme ça ?

 

             Il pouffe un petit rire, tout en s'approchant de ses lèvres, il porte un regard plus espiègle.

 

- C'est un secret. Dit il en lui volant un baiser. On rentre ?

- On rentre.

 

             Nul doute que cette nuit ils ne dormiront pas beaucoup. La lumière n'aura même pas besoin d'être allumée qu'ils se sauteront déjà dessus à peine la porte ouverte. Kendrian la fermera avec le pieds pendant que son amant lui arrachera ses habits, ils trébucheront sur un petit meuble, la lampes qui étaient dessus se brisera sur le sol mais le vacarme ne les fera pas s'arrêter. Avide de leurs bouches, de leurs langues, il sera même difficile de se détacher pour respirer, Kendrian poussera violemment Milan sur le lit et lui dévorera le corps entier. Cette bien dans cette sensation de renaissance et de renouveau que la main fine de Kendrian fermera la porte de la chambre à clés.

 

_____________________________________________________________________________________________

 

Et non pas de lemon ! Niark

Vous aurez l'occasion d'en avoir d'autre ! Je suis désolé si Milan et Kendrian n'était pas assez seul. Il me fallait que je traite le cas "Eileen". J'avais prévu dés le début de la faire partir mais je savais pas trop quand le faire. Finalement c'est mieux que ça soit maintenant comme ça Kendrian va réellement refaire sa vie !

Manque plus que Milan assume sa sexualité...C'est pas gagné...

En conclusion encore beaucoup de problème en perspective !!!

HIHI

GROS BISOUS A MES LECTRICES CHERIES JE VOUS AIME !!!!!

 

spéciale dédicace à Vera qui a réclamé la suite de cette histoire :p

 

Prochaine chapitre : DS 3 je pense...

 

 

            

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 9 mai 7 09 /05 /Mai 02:23

 

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          Quelque chose chez lui avait toujours été un mystère à mes yeux, ce n'était pas sa faculté à ne rien laisser transparaître mais plutôt sa faculté à me faire me sentir bien même lorsque je suis au bord du coma. 

 

            Le réveil fut brutal, la lumière me frappait comme une massue d'un millier de tonnes. Mes draps n'étaient même pas défait et cet imbécile m'avait jeté sur le lit sans même penser à fermer mes volets. Je tante avec le peu de forces qui m'habite de retirer mes fringues plein de sables. Je jette tout dans un coin et referme les yeux épuisé par le peu d'effort que je venais de fournir. Je tourne le visage dans le sens du mur, à ma gauche, je croise le visage serein d'Alec, enroulé dans ma couette. Je me demande ce qui m'étonne le plus, qu'il dorme paisiblement ou que je sois habillé après avoir passé une nuit l'un contre l'autre ? En tout cas ce que je remarque c'est qu'il est sous la couette alors qu'il m' a laissé à l'abandon.

             Je fixe le visage si impurtable d'Alec, je m'attarde sur chaque parcelle de peau, sur la courbure de ces cils, sur les formes attirantes de ces lèvres, sur sa peau glacée et encadrée par des cheveux ébènes. Je le fixe à tel point que je me perds dans mes pensées et ne réagit pas lorsque ces paupière s'ouvrent lentement pour laisser naître des iris marron acidulé.

 

- Tu me fixes. Il marmonne.

- Je sais. Je lui réponds simplement.

 

              Il était prêt à repliquer mais je le fais taire en lui volant un baiser. Il n'avait pas le droit de briser cet instant, il n'avait pas le droit de m'empêcher d'être naïf. Son silence était parfait. Le contact de ses lèvres contre les miennes me donne des frissons, il était plus chaste qu'un baiser sur la joue pourtant je l'appréciais d'autant plus qu'un baiser langoureux.

              Je me redresse en tanguant légèrement, je récupère quelques effets avant de prendre le chemin de la salle de bain pour me réveiller un peu plus. A mesur que l'eau coulait sur mon corps endoloris par une nuit de beuverie, mes pensées devenaient plus sombre et peut être trop serieuse. Je me surprenais à me poser des questions, sur cette pseudo relation. Je sens qu'elle ne m'apporterai que des problèmes et pourtant que je continuais d'entretenir se désir irrationnel. Je n'ai jamais été doué hors du sexe, je ne suis pas un bon amant et pourtant un soupçon de romantisme en moi, se plaisait à croire que j'aimerai plus...

 

- Je peux venir ? Me demanda cette voix mieilleuse et sensuelle.

 

            J'attrape le shampoing et me frixionne le tête sans répondre, Alec ouvre la porte de douche et la referme derrière lui pour s'imiscer contre mon dos. Je frotte d'avantage alors que je sens ses mains glisser contre mon dos. Je ralentis progressivement, mon coeur se déconnecte et seul mon corps réagit. Ses lèvres viennent se plaquées contre ma nuque, j'ai quitté la terre ferme pour un monde de luxure.

            Brusquement je me retourne et le plaque contre les paroies froides du plexi', j'attrape ses jambes musclés et les montes jusqu'à mon bassin frottant mon éréction plus qu'évidente contre la sienne. Nos hanches collés l'une à l'autre, il me dévore du regard et je me sens possédé par ses yeux marrons.

            Je peux l'entendre murmurer de le prendre alors que j'introduis lentement les premiers doigts, je peux l'entendre me supplier d'écarter ses cuisses et d'y aller avec toute ma force alors que ces lèvres ne bougent pas. Sans attendre je le pénètre et lui arrache un cri virulent qu'il tente tant bien que mal de l'étouffer en ouvrant le jet d'eau encore plus fortement. Je remonte correctement ses jambes autour de mes hanches, un violent coup de reins le fait gémir. Ses cheveux plaqué contre son visage crispé sous le plaisir et la chaleur, ce sont les rares moment où ils expriment réellement ses émotions. Les rares moments où il se laisse aller. J'en profite un maximum et me force à ne pas fermer les yeux continuant mes vas et viens encore plus sauvage. Il me griffe le torse, s'accroche à mes cheveux. 

             J'aime l'entendre prendre son pieds, j'aime sentir ses mains dans mes cheveux. Ce simple touché me donne des frissons, j'utilise mes dernières forces pour la dernière danse. J'accélère le mouvement et le frappe encore plus fort, le bruit du claquement de chair couvre celui de nos cris à l'unisson. Nos ébats sont toujours bruyants, ils sont toujours intense, ils sont sourd de tout mot d'amour. Ce n'est que du sexe et pourtant je ne me suis jamais senti aussi vivant. Dans un dernier râle profond je me deverse en lui sentant ses griffes se planter dans mes épaules il me suit et éjacule contre mon bas ventre.

               Les cris retombent, les respirations haletantes remplacent et le bruit de l'eau chaude se fait à nouveau entendre. Je laisse glisser Alex sur le sol de la douche, le torse soulever le liquide se mêle à l'eau. Je m'essuie à mon tour et l'accompagne au sol alors qu'il reprend ses esprits. Encore essoufflé ses expressions ne vont pas tarder disparaître et il revêtira son masque d'indifférence. Je profite jusqu'au bout de ces quelques minutes de plaisir.

               Parfois j'aimerai dire quelque chose, parfois j'aimerai qu'on parle et puis à la seconde qui suit, j'en ai plus envie. Comme si c'était stupide ou inutile, j'ai, au fond, peur de tout gâcher. Je sais bien que cette relation étrange est éphémère, comme un couple adultère, comme une histoire d'un soir, une histoire de vacances. C'est une première fois entre deux hommes qui finira par s'éteindre. Et cela ne m'attrista pas. 

 

                Je me lève finissant de me laver et laissant Alec seul dans la salle de bain. Je rentre dans mes chambre habillé et propre. Je reste planté sur l'entrée de ma chambre quand mes yeux croisent leurs jumeaux assit sur le lit. Angelo un sourire jusqu'aux oreilles joue avec le casque d'Alec.

 

- Angelo..., je laisse échapper

- Matt !

Il se précipite sur moi.

- T'as ammené un copain ? Je t'ai attendu hier mais je devais faire dodo quand t'es rentré, parce que je t'ai pas vu...

- Oh...

 

            Je me flagelle mentalement mais ne le montre pas à mon frère jumeaux. Il devient brusquement muet, j'en conclu qu'Alec a fini sa douche et qu'il est derrière moi à moitié nu. Je me retourne et lui jette quelqu'uns des mes habits étant donné que nous faisions un peu près la même taille. Angelo se ferme sur lui même mais ne cesse de regarder Alec qui ne lui prête pas plus attention que cela. Curieux il le scrutte sans dire un mot, je me demande bien ce qui se passe dans sa tête. J'attrape Alec par le col et le pousse à me suivre malgré ses protestations d'étonnement. 

 

- Je te présente Angelo mon frère. Angelo, voici Alec.

- Bonjour, dit timidement Angelo

- Salut.

 

             C'est au tour d'Alec de l'observer puis de faire le va et vien avec moi. En effet malgré la couleur de nos cheveux et celle de nos yeux, nous étions totalement différent. Le visage de mon frère était celui d'un trisomique, ce sont des morphologies reconnaissables. Il était légèrement plus petit que moi et avait les cheveux un peu plus long. Nous étions très différents. Alec n'étant jamais venu chez moi, il n'a donc jamais pu rencontrer mon frère.

 

- Tu n'as pas à avoir peur Angelo. Lui dis pour le reconforter. Il n'est pas méchant.

- Je sais..., murmure Angelo en reculant.

 

               Je peux avouer que Alec n'est pas très sociable comme garçon et Angelo a toujours eut peur de parler en présence des autres. Il reste muet lorsqu'il voit des gens nouveaux, peut être est-ce dut au fait qu'il soit toujours enfermé dans cette baraque.

               Alec décide de continuer à s'habille un peu plus loin. 

 

- Angelo, tu peux aller dire un maman qu'on sera quatre aujourd'hui pour manger.

- Oui.

 

               Il sort rapidement comme si il était investit d'une mission ou peut être parce qu'il avait encore plus envie d'échapper au regard intrigué d'Alec.

 

- Il ne te ressemble pas.

- T'es perspicace, dis je ironiquement

- Je veux dire...Il est plus triste que toi.

 

               Plus triste que moi...

 

- On mange ! Cri une voix féminine en bas des escaliers

 

               Je me retourne encore un peu déconcerté, Alec me suit. Nous traversons le grande salle à manger et atteignons la cuisine. La table est dressée, pendant que me mère nous sert nos plat Angelo joue avec son cube de couleur des années 80. Je m'assois à sa gauche et Alec à ma droite.

 

- Bonjour ! Lance ma mère joyeusement, je suis la maman de Matt. Je suis heureuse qu'il ait enfin décidé d'inviter un ami à la maison ! Sourit ma mère

 

              Je laisse échapper un soupire alors que je plante ma fourchette dans les haricots.

 

- Je t'interdis de m'appeler Madame ! Appelles moi Chiara plutôt. (a pronnoncé Kiara hein !)

- Alec. Appelez moi Alec. Dit il en tendant sa main

 

               Sans pour autant sourire il paraît le plus amicale possible, je sens que ma mère l'apprécie déjà. Elle lui serre la main vigoureusement et le serre toujours avec le sourire.

 

- Matteus ne parle pas souvent de ses amis si ce n'est pour ainsi dire jamais. J'espère que vous reviendrez souvent ! Tu ne manges pas Angelo ?

- Je mange pas les haricots, dit il d'une petite voix.

- Tu ne vas pas faire ton difficile quand même ! Aller manges !

- C'est pas bon...

- Angelo !

Je soupire à nouveau.

- Il est allergique aux haricots. Je fini par dire en jetant la verdure de son assiette.

 

             Je lui sert quelques carottes vapeur à la place pour accompagner son filet mignon. Je la pose en face de lui alors que ma génétrice est devenue brusquement muette. Je peux voir même sous ses tonnes de fond de teint et de fare à fossette, les rougeurs caractérisant sa honte et sa gêne. Elle fixe la tête de mon frère baisser sur son assiette, on pourrai croire qu'il se faisait disputer par ma mère et ce qui m'exacerbe le plus c'est qu'il se sent coupable.

              Alec n'a pas cessé de manger, imperturbable il regard les images défilées sur la télé allumée un peu plus loin accrochée au mur. Ma mère retire son tablier et sort de la cuisine, ses talons aiguilles martèlent le carelage à vive allure. Elle est sans doute partie pleurer, pleurer de honte, elle va refaire son maquillage et masquer les rougeurs sous ses yeux, son sourire peint de rouge cachera ses larmes de crocodile. 

               Je secoue Angelo pour le faire revenir sur terre, je refuse de le voir plonger à nouveau dans ses pensées tortueuses, je lui montre son assiette et il reprend timidement sa fourchette pour macher quelques morceaux de carottes.

 

- Maman pleure..., Il me murmure

- C'est pas grave.

- Elle ne m'aime pas, c'est pour ça qu'elle a fait des haricots ?

- Elle a juste oublié Angelo. Manges.

- Mozart est un dieu. Laisse échapper Alec

- C'est quoi "Mozart" ? Demande Angelo curieux

- C'est un grand compositeur.

- Un quoi ?

 

          Je pouffe un peu de rire et monte le son de la télé. Lacrimosa résonne dans toute la pièce, Alec est un grand passionné de musique classique. Sous ses allures de punk ce sont les orchestres qui le font rêver, il n'aime pas la musique brutale, il n'aime pas les hurlements des chanteurs de rock. Il aime le son pure d'un instrument, il est impressionné par les vurtuoses des siècles précédents. Plongé dans une nouvelle atmosphère je continue de manger profitant du silence pour me laisser respirer. La tension qui avait culpabilisé mon frère s'est évaporé et quelle fut ma stupeur quand soudainement il me dit :

 

- Je veux un violon...

 

              Subjugué par la musique, emporté dans un monde différent, il avait le regard d'un passionné. Il avait reçu une sorte d'illumination, c'est tout son être qui brillait à chaque petite vibration des cordes. Un son si authentique le faisait frémir des pieds à la tête, il n'y avait que l'orchestre, il n'y avait que le violiniste dans son esprit. Il n'avait jamais rien reclamer, cette phrase était presque sortie instinctivement de sa bouche, cette petite phrase qui allait transformer sa vie et la mienne.

 

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Encore une suite de DS...En fait j'adore écrire cette histoire !

Et oui encore un instrument ! Je suis fan du violon, du piano et de la guitare. Je fais un peu de gratte mais j'aurai adoré faire du violon. Je réalise mon rêve à travers Angelo lol

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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