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Y43



-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

¤Sommaire¤

One Shot

Jeudi 29 mai 4 29 /05 /Mai 20:20

Hello tout le monde c'est encore une nouvelle histoire ! Mais cette fois 100% délire avec
Mahea !  (<= petit lien )
De la pure connerie à vous faire mourir de rire !
Vous y trouverez les personnages de nos respectives histoires.
N'oubliez pas que pour la santé il est bon de rire au moins 15minutes par jour !
BONNE LECTURE

Partie érite par Danouch : En bleu
Partie écrite par Mahea : En violet

***


    Les premiers rayons du soleil apparaissaient doucement, comme une douce enveloppe tentant vainement de réveiller nos deux amies dans la grande cité de Débil city. Au coeur même de cette cité magnifique alors que presque toute la population avait reprit le train-train quotidien une jeune fille restait là, dans son lit à paresser ! Certes elle s'était réveillée mais l'envie si tentante de ne pas se lever était plus forte qu'elle. Sauf que

- DANOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUCHHHH !!!! DEBOUT ! OH !

TU T’ES CRU OU LA ??? JE TE SIGNALE QUE TU BOSSES AUJOURD’HUI !!!

    La dite Danouch, ouvrit une œil furtif lançant un regard assassin à son amie qui avait fait irruption dans sa chambre coupant net au magnifique rêve qu’elle faisait du beau Ilyès. La haine faisait scintiller ses prunelles, bizarrement son amie la confondait toute suite avec un chat…paresseux et mesquin !

- Comment oses tu rentré dans mon sanctuaire ? Se leve Danouch tel un empereur sur son lit

- Et calmes toi Conan, repérant son amie le regard lassée, au moins t’es débout…

- Dire que je faisais un rêve magnfique lové dans les bras de Ilyès !!! AAAAAAAh !! Cria comme une groupie Danouch en se roulant dans ses couverture

- Arrête de faire l’imbécile !!

- Dis, s’arrêta net Danouch, c’est quoi ses bigoudis ?

    D’un air presque innocent Danouch montrait du doigt la tête qu’avait son amie Mahea, et quelle tête ! L’air complètement ailleurs Mahea examina sa dégaine dans la miroir de l’armoire en face, à vrai dire elle ne se serai pas senti plus ridicule si elle s’était rasé la tête. Comme si Danouch n’avait pas posé de question elle avait quitté la chambre tel un automate laissant Danouch et sa botte de paille flotter dans le vent…

- Une botte de paille ? Répéta Danouch

OUI ! Je continue donc.

    Mais après tout c’était pour la bonne cause ! Mahea avait invité Ilyès son professeur en fac et son ami Samuel grande personnalité dans les arts ! Venant tout droit de Londre pour revoir son ami professeur. Seulement voilà la femme au bigoudis et aux chaussons Pingu le fameux pingouin en patte à modeler ! Mais oui vous connaissez pas !LA HONE !!

    Bref, ce bout de femme et sa colocataire un peu débile sur les bords ont invité le beau professeur à partager un dîner ! Il a accepté uniquement si il pouvait emmener Sam son ami.

    Mahea n’a pas refusé cela va de soit ! Voilà un mois qu’elle chantonne son nom dans les toilettes et dans la salle de bain et que Danouch coupe l’eau chaude pour ne plus l’entendre ! hi hi ..

- T’arrêtes avec ton rire mesquin ! S’exclame Mahea en ôtant ses bigoudis

C’est bon j’arrêtes.

    Dans une hâte impressionante Danouch était sortie de la salle de bain, fraîche et de bonne humeur donnant un léger baiser sur la joue de son amie et couru dehors pour partir à son travaille. Petite barmaid mais très aimée des clients qui la connaissent presque tous ! Y compris Ilyès qui fréquente souvent son café, pas seul malheureusement pour le plus grand malheur de la jeune fille qui le voit arriver avec un certain Jonas ! Petit jeune gringalet pas fichu de lui parler correctement ! ARG.

- Bonjour Dania (Veritable prénom de Danouch ). Tu me prépare un café s’il te plais ?

    Quel élégance, quelle voix, quel classe ! Ce mec est un fantasme à lui tout seul ! Des yeux si perçant une voix si sensuelle.

- Et miss tu bave ! S’exclame son serveur

- Même pas vrai !!

Discrètement elle passa sa main sur ses lèvres, Ilyès est tellement beau qu’elle s’étonne de ne pas…

- OH ! N’en mais dis pas ça aux lecteurs !!

Bah quoi c’est des réactions humaines et normale. Hihi…

- Conasse !

- Cette narratrice est vraiment cinglée, murmure Ilyès

Toi je te permet pas ! SINON JE TE VIOLE !

***

    Danouch continua son service ne se gênant pas de pour dévisager le pauvre Ilyès qui ne savait plus où se mettre sous les scruteurs de cette jeune à l'air machaviélique.
Ilyès resta tout de même accouder au bar à regarder son beau et jeune Jonas qui lui faisait les yeux doux, sous-entendant des envies particulières qui lui valaient un semblant d’érection ce que Danouch ne manque pas de remarquer…

- Tu veux que jte soulage mon beau ?

- …

- Peut-etre que ma main sur ta banane t’aiderait à te sentir mieux pour ce soir, un avant gout peut-être ? XD

- Bon Jonas, je crois que jvais y aller là, ta collègue me fout la trouille !

Ilyès se leva et allait sortir du bar lorsqu’il sentit un bras le retenir.

- Hey ! Tu m’as payé ! J’ai des envies moi !!! Dit-elle bavant sans s’en rendre compte.

- Hum, tu veux un mouchoir ?

- Mhhh ta langue serait mieux. Dit-elle le regard pervers, dévisageant le pauvre ange blond.

- A ce soir. Dit-il lui clapant la porte au nez.

    Sous le choc de la réaction d’Ilyès, Danouch retourna à son travail préparant un plan machiavélique afin de faire céder Ilyès lors de sa visite dans leur apparemment. Il allait en voir de toutes les couleurs ce pauvre professeur qui avait eu le malheur d’arrivé dans les fantasmes de notre petite Dania.

***

    Dans l’appartement des deux jeunes filles, Mahea essayait d’arranger sa tête de poire afin de ne pas avoir l’air trop gourde devant son petit Sam chéri. Cependant, la quête était bien trop difficile vu qu’elle était déjà gourde à la base.

    Après avoir passé un ptit temps dans la salle de bain, un peu plus de cinq heures si pas six, le temps du Service de Danouch. Elle en sortit enfin blinquante telle une chaussure que l’on venait de cirer.

    Danouch qui venait de rentrer ne put s’empêcher d’exploser de rire en voyant la tenue des plus bizarres de son amie ainsi que sa tête.

- T’as travaillé dans un cirque ? Demanda Danouch, essayant de ne pas se pisser dessus.

- Noon mais arrête de te moquer ! J’ai passé 5 heures sur ma coiffure ! C’est pas beau ? Dit Mahea penaude.

- Ben t’as légèrement l’air d’un éventail ! Dit Danouch manquant de s’étouffer de rire.

    Ne voulant pas croire son amie, Mahea courut vers la salle de bain et se regarda dans la salle de bain et faillit mourir d’effroi lorsqu’elle vit son reflet. Elle se déshabilla à toute vitesse et fila sous la douche.

***

    Pendant ce temps-là, Ilyès et Sam venaient d’arriver. Danouch avait réfléchi pendant tout son service au sort qu’elle allait réserver au bel ange blond et tout s’emboitait, restait à se débarrasser du petit Sam.

- Alors Sam, t’as bien baisé cette nuit ? Demanda-t-elle de but en blanc.

- Comment ça ? Dit-il interloqué et rouge de honte.

- Ben ouais, vu comment j’ai entendu rêver May( surnom de Mahea) jme suis dite qu’elle avait du t’atteindre par la pensée.

- …

    Ilyès qui restait dans l’entrée ne savait plus comment prendre cette folle. Un coup elle était douce et gentil et d’un autre machiavélique et perverse.

- Et moi tu m’as oublié, dit-il penaud que la jeune fille ne s’occupe plus de lui.

- T’inquiète mon mignon avec le sort que jt’ai réservé t’es pas prêt d’oublier cette nuit, je crois que le repas sera pour une prochaine fois.

- C’était pour rire. Dit-il tout à coup moins sûr de lui.

- Bon c’est pas tout ça Sam mais tu vois pas que tu gênes ? Dit-elle en le regardant sévèrement.

- Elle est où May ?

- Dernière porte au fond du couloir.

    Sam prit la direction indiquée par Danouch et toqua à la porte. Aucune réponse ne vint, il tenta alors d’ouvrir la porte et fut choqué par le spectacle qu’il voyait devant lui. Comme mis hors du temps, il avait l’impression d’être dans un film où tout était ralenti. La jeune fille sortait de la douche, essuyant ses cheveux d’une main, entièrement nue, se baladant dans la salle de bain. Sam ne put s’empêcher de sentir son bas ventre r »agir et avança tel un prédateur vers elle, la surprenant par derrière. Horrifiée, elle se cacha derrière le petit tissu qui lui servait de serviette.

- Qu’est-ce que tu fais i,i,ici toi ?

- C’est Danouch qui m’a dit de venir te voir ici !

- Hoooooooo la salope, s’écria-t-elle pleine de colère !

    Sam la regarda s’habiller vite fait et sortir de la salle de bain en trombe. Il la suivit et retrouva Ilyès attaché à une chaise entièrement nu, Danouch une cravache à la main. Ilyès avait une pomme dans la bouche, l’obligeant à se taire. May s’arrêta, curieuse de voir jusqu’où était capable d’aller son amie. Cette dernière n’ayant pas remarqué la présence des deux voyeurs continua de mettre en action son plan machiavélique. Vêtue d’une tenue de guerrière en cuir au motif léopard, elle regardait l’ange blond comme si elle allait n’en faire qu’une bouchée…



Par Danouch - Publié dans : One Shot
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Vendredi 6 novembre 5 06 /11 /Nov 00:51

         

             Si tu n'avais pas perdu ton temps dans cette cafétéria avec lui tu n'aurai pas à le regretter maintenant. Il t'avait supplier d'y aller mais tu aurais très bien pu le refuser, gentiment, comme tu as toujours refuser de sortir pour aller ailleurs que dans ta petite chambre. Si tu avais dis non comme quelqu'un de censé l'aurait fait à ta place tu ne serai pas là, à attendre le tramway en pleure pour rentrer chez toi. Tu savais ce qui t'attendais alors pourquoi as tu accepté ? 
Finalement tu te résous à sécher tes larmes d'enfant, c'est idiot de pleurer à ton âge. Cela dit personne ne te donnerai ton âge, on te prend souvent pour un collégien sans doute à cause de ta petite taille et ton visage encore trop féminin pour être celui d'un adulte. Tu as pourtant déjà dépassé la majorité. 
            En traînant les pieds tu montes dans ce tram, pas de place pour s'asseoir alors tu t'adosses dans un coin honteux de pleurer devant tout le monde mais tu n'y peux rien, une fois que c'est partie tu es une vrai fontaine. Un physique de gamin, un comportement de gamin ! Qu'est-ce que tu as pour toi ? Depuis ce midi...Plus rien.

           Comme tous les autres il a finit par te quitter, il te l'a annoncé en mangeant une salade de carotte, chose que tu déteste plus que tout au monde. Cette horrible couleur orangé criarde et indiscrète, la forme pointue et dangereuse, il l'avalait avec plaisir et d'un air impassible et naturel il t'as dit " J'arrête tout. ". Encore un qui s'enfuit, il fallait t'en douter après une nuit ils partent tous ne cherchant que la douce compagnie d'un homme assimilé à un ange. Chaque homme ou femme qui te regarderait, sentirait un fantasme redoutable les envahir, un fantasme interdit, celle de la pureté, une virilité casi inexistante mais aussi magnétique qu'un rayon de soleil. Ta peau clair, ton angélisme attire toutes les convoitises et une fois leur désir assouvit il te jette comme on jette un rêve d'une nuit.
            Tu es un rêve, la réalisation d'une pulsion inexplorable. Et tu maudis ce visage que ta mère t'as pondu ! Ce visage qui était censé t'apporter la félicité et qui en fin de compte te condamne à l'adjectif  " homme jetable " comme un vulgaire rasoir ou appareil photos dont on ne se sert qu'une fois. 
            Grossièrement tu essuies les dernières larmes qui se mourraient sur ta joue, les sourcils froncés maudissant celui qui vient de te jeter tu t'arrêtes sur la grande avenue. Tu pénètres dans les petites ruelles et te faufile jusqu'à une belle et grande maison cacher de la vue de tous. A peine à l'intérieur qu'on se jette sur toi pour t'enlever ta veste, tu repousses Camela, ta nourrice, et montes les marches ornés d'un tapis rouge en velours et entouré d'une dentelle en fil d'or. A quoi te sert tous ses artifices si ils ne peuvent pas t'apporter le bonheur ? Tu t'enfermes dans ta chambre pleurant encore contre ton oreiller. Tu ne retournera plus dans cette école privée peuplé de larve superficielles ! Tu ne retournera plus dans cette école de fis à papa à l'égocentrisme démesuré. En tout cas tu aimerais ne plus y retourner...
               Une heure plus tard, une fois ta fontaine épuisé tu te contente de fixer le plafond blanc, tu attrapes les écouteurs qui se baladaient sur ta table de chevet et tu écoutes. Une douce mélodie, déchirante, symphonique, pleine de sentiment, tu imagines les doigts de l'artiste sur chaque touches vernis...Une histoire d'amour au son d'un piano. Un son qui te rappelle tes nombreuses nuit passer dans le fumoir de ton père, près du piano sombre et majestueux, adossé à la grande baie vitrée tu restais là des heures avec ton baladeur imaginant l'artiste sous tes yeux. Tu te souviens des nombreuses fois où tu demandais à ton père de jouer pour toi et qui le faisait avec le sourire, il ne regardait pas les touches, il prenait pleinement possession de son morceau et jouait ses doigts fins rapides sur chaque note délicate qui faisait vibrer en toi une corde sensible.

             Mais malheureusement tu es seul ce soir et ni ton père ni personne ne viendra te jouer un morceau. La nuit s'annonce lourde et peinte de tristesse, ton casque sur la tête tu t'endormirai sur un note de Chopin avant de rejoindre un monde d'imagination. Peut être quand dans ce rêve ca sera toi le pianiste. 
            La semaine est fade et a la couleur du ciel assombrit. Tu soupire sachant très bien qu'il va pleuvoir mais ce n'est pas plus mal, tu n'aura pas besoin de trouver une excuse pour ne pas sortir. D'un naturel fragile et maladif ta mère protectrice t'interdit de sortir les jours de pluie sauf si c'est nécessaire. Arriver au week-end alors que tu regardes ta tendre mère mettre sa tarte au four, son cinquième essaie, tu plonges ton regards dans la pluie morose qui s'abat sur la fenêtre.

- Denzel, tu m'écoutes ?

           Tu as envie de lui dire non mais tu lui souris poliment pour ne pas la vexer, ta sensibilité excessive c'est d'elle que tu l'as tiens et tu ne veux absolument pas lui faire du mal. Ses cheveux bouclés et mis long ressemble au tien. Tu as hérité beaucoup d'elle, cette couleur cuivré également. Mais ton visage, ta pudeur, tes yeux presque mauve viennent de ton père. Lui qui est si absent tu es heureux de l'apercevoir un peu tous les matins dans le miroir. 
          
- Je te disais que ton père rentrer ce soir d'Allemagne ! Tu devrais aller te préparer il ne vient pas seul et un pyjama n'est pas une tenue pour accueillir des invités. 

         Tu obéis et montes les escaliers où des habits frais t'attendent sur un lit tout bien fait, tu n'as même pas eut le temps d'empêcher Camela de le faire, elle est bien trop rapide pour toi et il faut avouer que tu ne sais même pas comment tu aurais put lui dire. Une chemise sous un pull en V vert sapin, un jean noir. Tu redescends dans la cuisine sentant l'odeur de la tarte aux abricots, tu sens déjà ton ventre gargouillé. Pour une fois que Lisa n'a pas fait brûler la tarte, tu aimerai même la remercier et la féliciter. Ta mère sors donc sa tarte du four sautillante de joie, tu l'embrasse sur la joue pour la féliciter à ta façon. Et pour combler son bonheur la sonnerie retentit. Papa est arrivé.
          Elle se précipite sur son mari et lui saute littéralement dessus. Tu regardes tes parents les jalousant presque d'avoir un amour aussi pure après des années de mariage, ton père un homme fin et grand, un visage lisse sans défaut, ton portrait cracher. Ses mains douces et fines, des mains d'artiste caressent la joue poudré de sa femme et la regarde avec amour avant de déposer un chaste baiser sur ses lèvres rosées. Timidement tu t'approches de l'homme, il te serre dans ses bras à t'en étouffer et tu laisses échapper un sourire malgré toi. Que c'est bon de le sentir près de soi. Plus dur sont les départs...
          Il s'exclame d'être épuisé, tu récupères sa mallette et va immédiatement la poser dans son fumoir, tu reviens dans le halle d'entrée et là tu t'aperçois qu'il n'est pas venu seul. Une main gracieuse, délicate et blanche comme le nacre serre la main de ta mère. Un sourire discret, un visage plus marqué mais encore jeune. Les cheveux charbonneux, plus foncés que ceux de ton père un légère accent dans sa voix. Un allemand. Il en a la carrure, tu t'approches encore sous le choc et déconnecté de la réalité. Un pianiste.

- Zoran je te présente mon fils Denzel, annonça ton père en te voyant
- Enchanté, dit il en tendant sa main

            Tu as du mal à réagir quand il faut, tu serres sa main hésitant, tu n'arrives pas à te détacher de son regard profond. Deux billes noirs grandes, un visage pale et des cheveux plus noir que la nuit. Quelque chose te frappe, c'était comme si cette corde sensible qui ne vibre qu'à la note d'un piano venait d'être touché avec la délicatesse d'une plume. Elle avait à peine résonné en toi qu'elle avait déjà tout chamboulé.

- Denzel est muet. Reprit ton père
- Ahh je comprends, dit il en roulant le "r"

              Muet de naissance. Les médecins n'avaient trouvés rien d'anormale qui empêcherait le bon fonctionnement de tes cordes vocales mais tu n'as jamais réussit à parler et aucun son, ni même un rire ne sort de ta bouche. Tu n'es qu'une image des années cinquante sans les petits point noir. Tout le monde décide d'aller s'installer sur un sofa avant de passer à table, tu ne cesse de fixer cet inconnu qui rit et parle aisément avec ton père. Ta mère est captivé par ce qu'ils racontent, tu n'en perds pas une miette non plus. Il semblerait qu'ils se soient rencontrés en Allemagne là où ton père s'entraînait pour le concerto, Zoran était un de ces nouveaux talents et virtuose du piano, découvert il y a de ça plus de dix ans. Il ne vivait que pour la musique et ton père voulait absolument partager une mélodie le soir même. Ils ont donc sympathisé. Après la prestation ton père raconte avec admiration et passion à quel point il a été epoustouflé par la performance du petit prodige, Zoran en rougit même tout en complimentant ton père le désignant comme " l'un des plus grands pianistes du siècle " . Ils rient à nouveau et se complimentent chacun leur tour, tout ça pour se dire qu'ils partagent la même passion et le même amour pour le clavier. Ou Klavier.
             Ne participant pas vraiment à la discussion, faute de capacité, tu écoutes attentivement chaque note qui se dégage de la bouche de Zoran à tel point que tu arrives presque à en déchiffrer une partition, une partition mouvementé mais voluptueuse, rien de brutale ni de sombre. Une ballade ou une sonate. Tu sens à nouveau cette corde vibré au son de sa voix et tu préfères sortir de la pièce avant que tu ne te mette à trop penser à lui. Tu pars et personne ne te remarque. Tu te réfugie dans le fumoir maudissant Dieu de t'avoir privé de la voix, de cette délicieuse symphonie qu'est la voix. Cet handicape t'as toujours exclu, te frustre au plus au point car tu ne peux dire ce que tu penses, tu ne peux te manifester par le son et c'est comme si tu étais invisible, comme si tu n'existais pas. Tu t'assois sur le banc et frôle doucement les touches blanches. Une irrésistible envie d'appuyer mais tu te fais violence pour ne pas le faire, papa ne serait pas content si tu touches à son piano. Le piano qui a vu toute une génération d'artiste, le piano qui ne t' es même pas destiné puisque tu ne sais pas jouer. Ce n'était pas faute d'avoir mit toute ton âme et toute ton énergie au point de travailler nuits et jours seulement tu n'y arrives pas. Tu as beau avoir l'oreille la plus fine qui sois, la plus réceptive au son d'une corde ou d'une note de musique, tu n'es pas fais pour en jouer. Ce fut une énorme déception pour ton père qui comptait derrière lui des prodiges de pères en fils, ce fut un rêve briser pour toi qui ne rêvais, qui ne pensais, qui ne mangeais que piano. Finalement tu as trouvé ton compte dans une école d'art, il s'est avéré que tu es un excellent artiste visuel. Peinture, sculpture, calligraphie. Mais ce n'est pas ton rêve, celui qui te hante depuis ta naissance. Tu sens les larmes venir piquer tes yeux, une vrai fontaine ...

- C'est un beau piano..., murmura une voix dans ton dos

         Il était là. L'allemand dans toute sa splendeur mais d'une beauté aussi attirante que celle de l'instrument. Tu t'écartes violemment du piano comme prit sur le lieu du crime, timide tu te caches et te retourne pour regarder la pluie couler le long de la vitre. Tu fermes les yeux un instant priant pour qu'il s'en aille mais son reflet reste. Il s'approche lentement, d'un pas inaudible, d'une odeur hypnotisant. Il pose ses mains sur tes frêles épaules avant de te dire qu'il faut passer à table. Tu reprends ton souffle seulement une fois qu'il est sortit. Tes mains plaqués contre le verre tu te tiens pour éviter d'en perdre l'équilibre. Un tourbillon de musique différentes qui te fait tourner la tête.
         Tu reprends tes esprits, et sors d'un pas ferme du fumoir plongé dans l'obscurité d'une froide nuit de décembre. Ils t'attendent tous pour manger, tu t'installe à côté de ta mère et en face de Zoran. Camela sort de la salle à manger en vous souhaitant un bonne appétit. La discussion reprend de bon train, ta mère raconte sa journée et a fierté d'avoir réussi une tarte, ton père la félicite dans un petit rire moqueur. Zoran mange religieusement sa soupe sans faire de remarque. Finalement ton père finit par t'annoncer que le jeune pianiste va rester quelque temps en vacance ici, à Paris, et qu'il sera hébergé dans votre grande maison. Une poutre te tombe sur la tête, tu lance un regard à Zoran qui rit avec ton père en le remerciant. Ça voudra dire qu'il sera à proximité pendant plus d'une semaine ?
         Après le dîner ta mère te demande poliment d'aller montrer la chambre de Zoran, bien évidemment ce fut la chambre juste en face de la tienne, tu lui fais signe de te suivre et tout en montant les escaliers te te dépêche pour faire un tour des pièces. Tu lui montre les divers salles de bain, chambre, bureau, bibliothèque et même la grande pièce qui sert d'atelier de couture à ta mère. Bien sûre tu ne peux rien lui dire mais les pièces parlent d'elles même, tu finis donc par sa chambre.

- Oh je suis en face de la tienne ! Dit il en posant une petite sacoche sur son lit

        Tu affirmes avant de sortir, brusquement il te retient. Tu restes bloqué un instant et ton coeur manque de rompre sous ses battements frénétiques et endiablés. Tu te retournes vers lui et sans que tu ne puisses rien n'y comprendre son visage, pâle, délicieux, était déjà à quelques centimètres du tien. Une chaleur intense avait envahis tout corps et aucun membre ne voulaient obéir. Tu ne pouvais détourner les yeux de sa bouche si proche, ses fines lèvres humides mi ouvertes offertes à toi.

 

- Alors Zoran ça te plais ? Demande ton père en rentrant

 

          Il s'écarte de toi naturellement, pour ne pas que ton père soupçonne quoi que ce soit mais tu n'oses toujours pas bougé sa main tenant toujours la tienne. Tu n'as pas envie de t'en diffère même si une voix te hurle de t'enfuir en courant et de t'enfermer dans ta chambre. Zoran remercie ton père poliment, heureux ton père te remercie à ton tour en te demandant d'être agréable avec Zoran. Tu ne bouges pas, clignant simplement des yeux encore sous le choc. Ton père se doutant de rien s'en va en fermant la porte et la main de Zoran quitte la tienne lentement. Une sensation froide envahit celle ci. Tu la regardes comme si il avait laissé sa marque sur ta paume.

 

- Pardon je ne voulais pas te brusquer. Il te dit simplement en rougissant légèrement, je suis vraiment désolé je ne sais pas ce qu'il m'a prit !

 

           Gêné il tentait de s'expliquer, sans vraiment te contrôler alors qu'il cherchait des excuses à son comportement tu t'es précipité sur lui pour lui arracher un baiser. Il le fallait tu en avais besoin, se souffle comme un poisson hors de l'eau il n'y avait que collé à ses lèvres et que tu te sentais bien.

           Après avoir compris ce qui lui arrivait, tu sentais ton invité devenir plus entreprenant, ses bras entouraient ta taille et i; approfondissait le baiser en te serrant à lui. Il prenait plaisir à enrouler sa langue autour de la tienne dans un mélange de note harmonique, accordant vos désirs et vos pulsions. Irrationnel, tu ne pensais plus à rien, la douceur et la joie que te procuraient se baiser te gonflait la poitrine. Tu n'es pas assez fou pour arrêter un tel instant de pure et intense bonheur. Seulement lui, oui, il arrête brusquement le baiser et recule comme si il venait de commettre l'irréparable, il essuie sa bouche avec rapidité. Tu ne sais pas vraiment ce qui se passe, tout allait bien même très bien et le voulait qui fait sa vierge effarouchée. Te seras tu encore fait avoir ? Ça ne m'étonnerai pas...

          Tu observes Zoran attentivement, chaque courbe de son visage de fascine et tu oublies presque sa panique exagérée à ton goût. Après tout tes parents sont au courant de ton homosexualité, ils l'acceptent et en sont heureux pour toi. Tu aimerai le lui dire mais tu ne peux prononcer ces mots, tu te contentes donc d'afficher la déception, le doute, la tristesse. Tu t'en encore fait avoir. Tu décides de laisser seul Zoran dans ses craintes.

- Tu m'en veux ? Il te demande alors d'une voix inquiète

           Tu lui lance un éclair du regard, si seulement tu n'avais pas été assez bête pour tomber aussi facilement dans ses bras. Oui tu lui en veux ! Comme à tous ceux qui se sont servis de toi, de ton visage de nymphe et trop parfait pour être vrai ! T'en veux au monde entier et tu aimerai le hurler mais tu es condamné à ne jamais pouvoir hurler ta douleur. Tu l'as garde au fond toi et claques la porte avant de rejoindre ta chambre pour ne plus en sortir.
          Au vol tu attrape tes écouteurs et te plonge à nouveau dans tes symphonie douces et apaisante, c'est seulement au bout de trois heures que tu les quittent pour descendre te chercher un jus de fruit. Plus discret qu'un félintu connais toute les failles de ton parquet pour ne pas faire de bruit, tu arrives dans la cuisine et prends ta petite brique dans le frigo. Alors que tu allais à nouveau te plonger dans des songes impossibles tu entends des notes longues et vibrantes, ton corps entier se fige sous l'écoute. Quelqu'un joue du piano dans le fumoir, tu t'approches avec autant de discrétion, ton pantalon de pyjama traîne par terre et tu manque par deux fois de t'y prendre les pieds. Tu finis donc par ramper jusqu'à la porte, la mélodie t'apparaît de plus en plus forte. Tu colles ton oreille et te laisse porter par chaque touche appuyées, un son plein de tristesse, chaque note aiguë suivit d'une note plus sourde et profonde transperçant ton âme et ta sensibilité. Tu restes collé sur la porte, les yeux grands ouverts noyés dans les larmes. La mélodie de transperce, la délicatesse, le talent...Une histoire tragique. Ton coeur se brise comme si tu restais la douleur du piano...
             Tu décides d'ouvrir la porte, tu croyais voir ton père jouer comme avant mais quelle fut ta surprise quand tu t'aperçois que ce n'était que ton voisin de chambre. Les yeux fermés, totalement coupé du monde il continuait de jouer sans se soucier de ta présence. Enchaîner à chaque geste de ses doigts, épris de son harmonie avec l'instrument tu te sentais déjà fondre pour le prodige alors tu ne le connaissais pas...Était il possible d'aimer d'un seul regard ? D'une seule oreille ? Etais ce un coup de foudre ? 

Peut être...

Sûrement...

C'est certain.

         La pluie continuait de se déverser le long de la vitre encadrant se spectacle plongé dans le noir. Tu étais éperdument amoureux de ce pianiste.
         Une dernière note, une dernière vibration...Un regard pénétrant qui te transperce la poitrine, un sourire mielleux et tes larmes coulent à flot sans que tu puisses les retenir. Il s'approche lentement de toi et appuie sa tête sur la tienne tout en te serrant des ses bras. Pas besoin de mot, pas besoin de phrase. Juste besoin d'une étreinte, si éphémère soit elle. Elle gardera l'éternité d'une partition d'un grand artiste...

Tu aimerai tellement ce pianiste...

 

_________________________________________________________________________________

J'ai écris ce ONE SHOT en quelque temps LOL j'ai écris ça sur un coup de tête mais rassurez vous !  Je me met à écrire Brises moi les doigts pas de problème !!
Ce soir vous aurez une suite sur JUSD :p et à partir de maintenant vu qu'on la finit vous en aurez tous les mardi et vendredi !!!
YOUPIII
bisous 



 

 

 

Par Danouch - Publié dans : One Shot - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 3 décembre 4 03 /12 /Déc 15:52

              

                   Il pleut sur le front. Les raid de nuit sont les plus dangereux que n‘importe quel autre affrontement, je regarde une dernière fois la ciel et embrasse mon médaillon avant de le remettre sous mon uniforme. L’arme lourde et glissante de la main je la remonte fermement attendant les ordres de mon sergent. Les pluies grosses de la ligne de bataille en Rhénanie nous engloutis dans la boue des tranchées. J’ai le cœur qui bat si vite que mon sang ne circule plus correctement, les mains bleus, la bouche sèche je fixe inlassablement l’horizon cacher derrière les arbres nous attendons l’ennemis. Les secondes défilent, les tic tac sont remplacés par le bruit des gouttes dans les flaques. Je dois me tenir prêt, chaque seconde compte. J’ai la vie de tout un bataillon sur les épaules.


«  Souviens toi Miller. Il n’y pas de seconde chance. »


              Je déglutis, j’aimerai faire un tour d’horizon rapide, regarder mes compagnons mais je n’y arrive pas, par peur de rater ma cible, par peur que l’ennemis vienne à ce moment précis où j’aurai été distrait par une quelconque nostalgie. J’aurai aimé leur dire à tous que j’ai aimé me battre à leurs côtés et que je ferai tout pour accomplir ma mission. Le sergent fait un cercle avec ses doigts, il ne dit rien, juste des signes avec ses mains. " Regroupez vous, restez vigilant, ils arrivent. " Des signes qui sont gravés en nous comme si nous les avions apprit depuis notre plus tendre enfance, comme si c’était dans nos gênes, c’était devenu un automatisme pas besoin de réfléchir, ces codes je les connaissais comme une langue maternelle. Je redresse mon arme, prêt.

              L’ œil dans la lunette, j’observe l’horizon, tout devient plus proche, chaque détail m’apparait. Le silence plonge la vallée dans une atmosphère sombre, j’entends presque le croassement des corbeaux au dessus de nos têtes. Le cœur battant, la salive au fond de la gorge, la sueur perlant sur le front. Le bruit au loin, quelque chose de mécanique, quelque chose qui roule, de plus en plus bruyant. Je regarde plus attentivement, petit à petit un point noir devenant de plus en plus gros, la terre tremble. Un char sort de l’ombre, un char impressionnant. Un Char allemand.

Maintenant Miller, à toi ! Je vise, une vitre noire blindée, comme le char. Je vise, un point, légèrement à droite. Je tire. Le sifflement de la balle dans l’air, la rapidité et le silencieux d’un sniper. Je recharge et je tire une nouvelle fois. La première pour fragilisé le verre, la deuxième pour percé et atteindre ma cible. Je me baisse à nouveau, recharge, vise, à gauche maintenant, une balle, deux balles. Les soldats allemands s’agitent autour du char, il cherche le tireur. Moi. Je recharge. Je vise la tête d’un soldat, tire. Il tombe au sol.

Notre ennemis a compris, il nous a repéré. Mon sergent fait un nouveau signe et les autres sortent de la tranché. Le feu est ouvert.


- Beau travail Miller !


              Je soupire de soulagement, je reprends mon arme recharge et tire. Le 120ème bataillon d’infanterie allemande est décimée par la 2eme division américaine. Les cris de joies de la division résonnent dans toute la vallée, c’était un travail habituel mais à chaque nouvelle victoire c’est un pas de plus dans le Reich. Rob me saute dessus et me secoue d’une étreinte virile en me félicitant. La semaine prochaine ça ne sera plus pareil, nous devrons partir pour Ettelbruck, une ville dans le Luxembourg occupée. Nous devrons débarrasser cette ville des allemands en attendant l’aviation.


                Nous rentrons à la base.
                Je souris malgré moi, et je crie avec mes compagnons tout en rentrant.


- La prochaine fois on laisse juste Miller faire le boulot pendant qu’on dort tranquillement qu’est-ce que vous en dites Sergent ? Se moque Rob

- Taisez vous un peu soldat Robinson ! Approchez Miller.

A l’entente de mon nom je m’approche alors tout en tenant mon arme fermement.

- Sergent.

- C’était du beau travail. Grâce à vous nous avons réussi cette mission et je compte sur vous pour Ettelbruck. Encore bravo !


               Le Sergent me gratifie d’une petite tape sur l’épaule, sans doute la plus belle récompense pour un soldat et pour moi une nouvelle pierre à porter. Je m’appelle Alexandre Miller et je suis tireur d’élite dans la 2ème division américaine.

                Ce soir à la base c’est la fête. Toute la division et les différentes troupes se remotivent avec un peu de bière du pays et des boîtes locales. Ce n’est pas aussi bon qu’une bonne purée avec du poulet grillé mais depuis quelques mois nous avons apprit à ne pas faire les difficiles. Les caisses d’alcool viennent depuis la Bretagne, chaque victoire c’est une nouvelle excuse pour déroger aux règlements. Jamais un Sergent ou un Commandant n’oserait privé leurs soldats d’une bonne soirée entre compagnon, jamais il n’oserait car nous ne savons pas si le soleil se lèvera demain. C’est un peu l’ambiance dans chaque base militaire, il faut fêter et rire temps que l’on peut encore le faire.

                Rob m’apporte ma bouteille et trinque avant de partir chanter avec les autres. Je soupire en regardant la mousse blanche. Les horreurs de la guerre détruisent les hommes, même si je ne meurs pas demain sur le front, jamais je ne pourrai me relever après tant de sang coulé par ma faute. Je ne pourrais jamais dormir sans entendre les cris des enfants, des femmes bombardées, des hommes résistants qui ont été retrouvés par l’ennemis. Je m’étais pourtant engagé de mon plein gré, j’avais signé et je savais sans doute ce qui m’attendait de l’autre côté de l’océan. Et c’était sans doute pour venger ses cris, ses hommes et femmes torturés.

                La route pour Ettelbruck sera longue. Je bois ma bière d’une seule traite et pose ma bouteille avant de m’enfuir pour aller dormir.

                Je suis seul dans le dortoir, des lits d’un piètre confort mais qui pour nous sont une source de chaleur. L’odeur de la terre mouillée et imbibée de sang planait au dessus de moi, les cendres des anciens combats étaient encore présent et ardant laissant l‘odeur de la charogne brûlé tel un gaz toxique. L’hiver est là, bien présent, nous tenant dans sa gueule, plongé dans une angoisse étouffante, la guerre est encore plus effrayante lorsque le froid gèle nos minces espoirs de rentrer sain et sauf chez nous. Sain sûrement mais sauf espérons le.

                 Une heure après c’est une petite dizaine de soldat qui rentre dans les locaux pour venir se reposer pendant qu’une autre dizaine monte la garde, je soupire en les regardant s’avancer vers leur lit. Ils ont le visages souillé par la terre et marqué par les batailles. Ce n’était que la troisième mission et déjà nous avions compris que ce n’était pas une guerre simple, elle était cruelle, incroyablement cruelle, des choses inimaginables se passaient dans les pays de l’Est, des rumeurs de camps d’exterminations, des rumeurs de ghetto où on laissait mourir les enfants de faim. Plus épouvantable que dans un cauchemar car c’est réel et le sergent nous répétait sans cesse que nous n’avons encore rien vu…

              Je remonte la couverture et ferme les yeux.


              Cinq heures plus tard on vient me réveiller, c’est mon tour de garde. Rapidement, tel un automate je fais mon lit et m’habille de mes effectifs. Un mitraillette dans le dos et quelques grenades autour de la taille. Je passe rapidement dans la salle de bain commune et je me présente dix minutes après dans la tente du Sergent. Il fait encore nuit et le ciel est couvert, la nature semble en accord avec les erreurs de l’homme. Je fais donc des rondes en treillis, vigilant et à la fois un peu rêveur. Je repense à ma jeunesse, mon innocence, je repense à toutes mes années de faculté. Je repense à ceux qui m’attendent de l’autre côtés de l’océan et je me rends compte que je n’ai pas de vie. J’ai vingt deux ans et personne pour m‘attendre. Certes j’ai une famille, des parents formidables, des amis autant sur le front qu‘au pays. Seulement je n’ai pas une femme belle et joyeuse qui m’attend à la maison, non je n’ai personne. C’est triste quelque part et en même temps…Ce n’est peut être pas plus mal.

             Je me souviens de ma première petite amie, un vrai fiasco ! Elle était magnifique, d’un blond vénitien à damner les anges, un regard charbonneux et plein de tendresse. Seulement nous n’étions pas fait pour être ensemble, j’étais exigent et elle était indépendante. Aucun trait commun. Nous sommes restés de bons amis, très proche malgré tout, les gens nous prennent parfois pour des frères dut à notre ressemblance sauf que contrairement à elle mes cheveux sont plutôt châtain. Ma mère me tuerai si elle voyait que j’avais coupé si court mes beaux cheveux châtain, elle passait des heures à essayer de me les coiffer mais enfin de compte c’était en désordre qu’elle les préférait. Un sourire mélancolique s’affiche sur mon visage malgré moi et un soldat se moque immédiatement.


- Alors Miller on pense à sa petite amie ?

- Tais toi Keller !

- Ne sois pas timide on rêve tous de notre dulcinée qui nous attend sagement, dit il en feignant l’amoureux fou

- Peut être pas aussi sage, se moque un camarade à côté de lui


             Je secoue la tête amusé par leur enthousiasme, il était maintenant trois heures et demi, et nous devions réveiller la division. Pas besoin de clairon sur la base, il suffit d’allumer la lumière et toutes les troupes se redressent. A peine un quart d’heure après, nous étions tous au garde à vous dans le terrain boueux devant la tente du sergent. Il sort en remontant ses effectifs le visage fermé et sévère. Quelque chose cloche et je sentais arriver la mauvaise nouvelle comme un obus.


- La 4ème division a été anéantis à Ettelbruck, nous n’aurons donc aucune aide. Les allemand détiennent prisonnier le Commandant Galvin, nous avons une nouvelle mission. Nous devons non seulement débarrasser Ettelbruck de ses occupants mais aussi récupérer le Commandant vivant.


            Le silence est de mort au milieu des troupes. Débarrasser Ettelbruck de ses occupants n’était pas en soit une tâche compliqué mais chacun de nous savait que si la 4ème division était tombée c’est parce qu’ils étaient plus nombreux que prévus. Des moyens encore plus inquiétant et nous, petite cinquantaine de soldat ne feront surement pas la différence seulement les ordres étaient clair, précis. On nous envoyait à l’abattoir.


- A quelques kilomètres de Ettelbruck des Chairmans nous attendent, ils avanceront avec nous dans la ville pour nous aider. Ecoutez moi bien soldat, c’est une mission qui va bien au-delà de votre niveau actuel ! Mais je sais de quoi vous êtes capable et vous allez montrer à nos supérieurs bien au chaud dans leur bureau de quoi est capable la 2ème division ! Que ceux qui sont avec moi avances d’un pas.


              Prit dans une fierté qui n’a pas d’égale dans le sentiment héroïque qui nous possède, aucun soldat ne reste à sa place, le mouvement est immédiat, chacun avance d’un pas. Je ne rentrerai pas chez moi comme un lâche mais je mourrais en soldat. Un sourire éclaira le visage meurtri du Sergent.


Quelques minutes après nous étions sur la route pour Ettelbruck.

 

« Les chairmans sont partis devant nous pour entrer dans la ville, Miller et Robinson ! Vous ouvrez le passage, nous passeront par le sud ouest, direction le moulin. »


             Robinson et moi partons devant, toute la troupe descend sous le pont, il fait nuit et nous comptons sur l’effet de surprise pour réussir à prendre les allemands à revers. Ils s’attendent à une attaque mais notre petit effectif nous permet de rester discret. J’avance le cœur battant et je laisse mes doutes, ma crainte, mes états d’âme derrière moi. Notre regard doit être partout, repérer le moindre bruit, le moindre casque gris, le moindre petit reflet de verre qui pourrait être le signe d’un sniper. Je continue d’avancer, Robinson me fait signer de partir vers la droit pendant qu’il va à gauche. Nous pénétrons dans la ville et deux petits chalet sont face à nous. Accroupi, le pas inaudible je traverse le petit enclos jusqu’au chalet de droite. Je fais signe à Rob pour que nous soyons en harmonie pour rentrer. Il hoche de la tête. Je lève un doigt, deux doigts, trois doigts ! J’ouvre la porte doucement, sans la faire grincer. Un soldat ennemis se tient debout devant une fenêtre, je remet mon arme derrière mon dos et m’approche doucement, des pas vif et précis, le moindre bruit ferait réagir l’allemand. J’ai la gorge serré mais je fonce, confiant et entraîné. Mes deux mains autour de sa tête, il n’a pas le temps de crier un juron désagréable que le bruit strident de sa nuque brisé résonne dans la pièce. J’accompagne son corps jusqu’au vieux bois du sol. Je sors pour Rob, il me fait signe que tout va bien, nous sortons de nos chalet et faisons signe à la troupe pour continuer.

                Le mettre mot : restez sur nos garde. La guerre ne fait pas place à la loyauté, une balle dans le dos n’est jamais inévitable.

                 Nous continuons la route, l’arme à nouveau dans mes mains nous arrivons près d’un pont en pierre qui conduit au moulin. Je fais signe au troupe de se cacher. Des gardes. Je déglutis, ils sont quatre autour du moulin mais une étincelle à une fenêtre me fait penser qu’ils ne sont pas seul. Le Sergent me jette un regard intrigué, un sniper.

                J’avance à nouveau le palpitant à vive allure, une chaleur m’emprisonne dans mon uniforme et l’adrénaline ne suffit pas à faire disparaître mes peurs. Les soldats défilent devant moi, je reste en retrait prêt à abattre le sniper une fois qu’il aura montrer sa tête, ma lunette pointé sur le lui j’attends qu’il morde à l’hameçon. Les coups de feux retentissent, il ne relève pas sa tête, étrange je vois clairement l’arme mais pas de tête. Il n’y aurai personne ?

               Un sifflement, l’arme a reculé ! MERDE ! Il vient de tirer.


«  MILLER !!!!!! »


               Je regarde plus attentivement mais toujours pas de tête, rien, pas même une main. Un autre tire ! La balle coupe le vent pour s’abattre bruyamment sur un soldat. Je grince des dents, les mains tremblantes ne voyant toujours rien !

               Non pas ça ! Pris totalement et énervé contre moi-même je quitte ma position et cours jusqu’au moulin tête baissée.


- Couvrez moi ! 

- Miller non !


              Je ne tiens pas compte des ordres du Sergent, je fonce, la peur au ventre, la gorge serrée je ne peux pas parler et les corps allemands défilent. Les bruits des tirs ont attirés les renforts ennemis, je m’arme de ma mitraillette, PPS 98, arme soviétique. Je fonce jusqu’à l’entrer et je jette une grenade, elle explose un allemand tombe à terre. Je cours à l’intérieur profitant de la fumée pour me camoufler, je monte les escaliers en colimaçon, sans réfléchir, sans reculer, un allemand, j’appuie sur la détente et une multitude de balle sort de mon arme. Mes bras recule avec la puissance mais je la garde fermement et continue mon ascension. Les marches défilent et j’ai l’impression que tout tangue mais je dois garder la tête sur les épaules, en aucun cas lâcher mon arme, en aucun cas m’écrouler ! Mes amis comptent sur moi, je suis tireur d’élite, je ne peux pas mourir maintenant. Je ne peux pas.

               J’arrive en haut du moulin, recharge vise l’arrière de la tête et tire. Le sang gicle sur les murs, le corps inerte de l’allemand s’écroule sur le sol, la cervelle gisante de son crâne. J’enjambe le corps, les mains moites je prends le sniper, l’œil dans la lunette, je vise les soldats ennemis et je tire, un à un ils tombent comme des patins désarticulés. Les coups de feux cessent, je reprends ma respiration la sueur perlant sur mon front les battements de mon cœur me font mal. Je ferme les yeux un instant essayant de reprendre mes esprits. J’ai l’impression qu’il s’est écoulé une seconde, tout est allé très vite. J’enjambe à nouveau le corps et descend lentement pour ne pas m’évanouir.

                 Une fois en bas une balle fuse à côté de ma tête pour se planter dans le mur du moulin, mes écarquillés je suis totalement paralysé. Le Sergent me vise avec son fusil. Il s’approche d’un pas sévère, le visage déformé par la colère, son bras en arrière j’eu à peine le temps de fermer les yeux avant de sentir son poing s’abattre sur ma joue.


- QUAND JE DIS ON RESTE EN ARRIERE ON RESTE EN ARRIERE !!! VOUS AVEZ ÉTÉ INCONSCIENT !!!!

- Je suis désolé Sergent…

- COMMENT !!

- JE SUIS DESOLE SERGENT !


                 Je me redresse la mâchoire douloureuse mais je reste impénétrable, mes compagnons me regardent tous compatissant, ils m’encouragent, ils me remercient. Le Sergent finit par se calmer et reprendre son souffle normale.


- Inconscient certes, mais sans vous nous saurions tous mort. Cependant ne vous prenez pas pour un héros ! Chaque vie est sur chacune de vos épaules ! Vous avez mis toute la division en péril, si jamais vous étiez mort, nous n’aurions plus de sniper. Vous êtes notre couverture vous comprenez ? Vous êtes indispensable Miller.


                Ma poitrine se gonfle d’honneur mais à la fois de culpabilité. J’ai été fou mais c’était une folie qui a sauvé tout le monde.

               Le Sergent fait demi tour, les soldats s’écartent sur son passage et Robinson vient immédiatement me voir une fois que le Sergent est loin.


- Ca va Miller ? Tout va bien ?

- Oui oui….j’ai mal au cœur mais ça va, dis je d’un sourire crispé

- Tu as été formidable. Le sniper était trop bien caché pour que tu puisses l’avoir de l’extérieur, sans toi nous s’aurions tous six pieds sous terre. Le Sergent est furieux mais tu le connais, c’est un vieux qui tient à son soldat préféré, il me dit une petite tape dans le dos


              J’ai un rire léger, un rire qui sonnait faux car mes yeux se posent immédiatement sur les trois compagnons de combat qui sont tombés. Nous ne pouvons pas les porter, nous sommes à peine à l’entrée d’Ettelbruck, il nous reste toute la ville à finir. Je soupire et avance à côté de mes amis. Le visage sombre. Nous n’avions pas encore perdu de camarade sur une bataille. Le deuil plonge la division dans un silence d’honneur. Nous leur rendons un dernière hommage.

à suivre

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Ohayo
Donc voilà mon One Shot que je viens de finir, vous n'avez aujourd'hui que la première partie ! ^^ Demain vous aurez la deuxième. Il y en a quatre en tout hi ! ^^
Donc voilà je vous fait de gros bisous en espérant que vous aimez le thème de la Seconde Guerre mondiale ^^

Par Danouch - Publié dans : One Shot - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 7 décembre 1 07 /12 /Déc 01:51

              

              Nous l’avons appelé la Seconde Grande Guerre, la seconde parce que nous espérions qu’elle serait la dernière.

              Plus tard les historiens diront que cette guerre sera la plus meurtrière qu’il n’est jamais existé. Plus de soixante millions de mort, dix fois plus quand 14-18. Plus tard les historiens diront que ce chiffre n’est qu’une approximation car la bombe nucléaire engendrera des morts sur plusieurs années. Cette guerre était la plus inhumaine, la plus cruelle et la plus sale que le monde connait. Dans les livres nous pourrons lire «  ils se sont battus au nom de leur patrie. Ils se sont battus et sont mort sur le front comme des héros. » Mort. Comme des héros peu importe, ils sont mort.

              Je regarde autour de moi, la vue brouillée par la terre humide, les résidus de poudre, le sang rampant sur ma peau granulant à cause de la terre propulsé dans les airs par les tirs de panzer. Je n’entends plus qu’un son strident qui nous crève les tympans, autour de moi il n’y à que des corps décharnés, les visages déformés par la douleur ou figé dans l’instant. Des soldats, des amis.

               Ceux qui résistent continu de hurler en tirant, Owen hurle dans sa radio mais personne ne lui répond.


L’aviation en renfort a été détruite à l’approche du Jura.


              J’ai l’impression d’entendre des voix célestes pleurer notre perte et notre défaite face à l’ennemis. Nous sommes des héros mort sur le champs de bataille. Rob s’approche de moi en criant, il me secoue comme un prunier et ses lèvres bougent mais sa voix n’est qu’un bourdonnement désagréable. J’ai l’impression de m’enfoncé profondément dans un abysse tout en étant conscient de ce qui m’entoure. Je ne sens plus mes jambes.

Ettelbruck était un piège. Nous nous sommes fait piéger à notre propre jeu. Nous avons compter sur notre effet de surprise : les plus surpris c’était nous. Notre chairman en flamme juste devant l’église que nous avons prit comme abri, nous sommes encerclés par les allemands. Ils ont deux panzer qui nous bombardent, à chaque tire de canon la maison tremble et les murs tombent. Les hommes meurent autour de moi et je crois que je suis le prochain.

Mort dans l’honneur. Mort sur le front comme tout bon soldat. Notre fierté militaire nous donne une force inconnu, nous ne craignons pas la mort. Nous l’attendons, elle est notre récompense, elle est notre douce qui nous attend à la maison.

                Rob hurle à s’en faire mal, il ne pleure pas, un soldat se doit d’être fort. Misérablement j’arque un sourire et ferme les yeux. Je ne peux plus rien faire, ma mort est là, elle me tend la main avec douceur et je la saisi sans appréhension. Un soldat ne pleure, un soldat n’a pas de sentiment, il se doit d’être courageux et insensible. Il ne craint ni la douleur, ni la peine. Je rejoindrai mes amis tombés, ils m’accueilleront comme il se doit et de là haut nous protégerons ceux qui restent au combat.

                Le noir. Le soulagement. C’est la fin d’une guerre pour moi.

 

                 Un bain d’eau glacé. J’ai l’impression qu’on m’arrache mon cadeau divin. C’est un réveil brutale et douloureux, plus brutale qu’un coup de massue on m’extirpe de mon repos pour me plonger dans une réalité sanglante et qui semble immortelle. Mes yeux s’ouvrent dans la souffrance et le dégoût, à chaque fois que la lumière pénètre, ma rétine hurle, ce n’est pourtant qu’une faible lampe dans un trou mal odorant. Un nouveau bain d’eau glacé. Je prends pleinement conscience de ma survie, couché à même le béton froid et humide dans des habits sales et déchirés. Des pansements mis grossièrement autour de ma poitrine, de ma cuisse et un bandeau sur le front. Toutes mes blessures semblent se réveillée à leur tour et récupérées toute leur force destructrice. Je gémis immédiatement sentant qu’elles me déchirent la peau et refroidit mon sang dans mes veines. Où suis-je ?

                  Deux soldats sont devant moi, des uniformes gris, une petite croix de fer sur le col, des visages carrés et sévères. Des allemands.

                 L’horreur de la situation me saute alors à la figure, je suis prisonnier de guerre. Le pire destin pour tout soldat.


- Ouvres les yeux arschloch (trou du cul) !


                Sans m’y attendre, un coup violent est parti dans les côtes déjà meurtries, je serre les dents pour m’éviter de crier et m’écroule sur le sol. Les mains attachées par des cordes. Les coups fusent ainsi que les insultes dans leur langue de serpent, dans les côtes, dans les jambes, le visage. Mon corps entier me fait mal. Soudainement ils s’arrêtent.

                On me jette un papier devant avec un stylo, l’un me relève et m’enlève la corde autour de mes mains. Mes poignets saignent.


- On n’a pas le droit de te tuer hurensohn (fils de pute) le patron veut que tu nous indique la base d’où tu viens, me dit l’un d’eux.


                Leur haleine putride, le goût amer du sang dans ma bouche, je leur tends un sourire moqueur et crache le liquide rouge sur la carte, le cœur gonflé de fierté et de mépris. Si je pouvais j‘aurai même pissé dessus leur foutue carte. La réaction fut nette et puissante, le coup de poing était tombé, en plein dans la mâchoire.


- Art die Scheisse amerikanischen ! (Espèce de merde d’américain !)


               Le visage proche du sol tentant de retenir l’effluve de douleur je ferme les yeux avec force, je ne sais pas combien de temps je tiendrais mais si il le faut je m’arracherai la langue pour ne pas craquer. Je me briserai les mains, les provoquerai jusqu’à ce qu’ils décident de me tuer.

               Dés notre appel sur le front, les Sergent nous préviennent toujours que la pire des choses qui puissent arriver à un soldat ce n’est pas de mourir une balle dans le dos ou de perdre un membre. La pire des choses pour un soldat et de se faire capturer vivant par l’ennemis. Les tortures les plus cruelles et inimaginables que subisse un prisonnier de guerre sont si affreuses qu’elles terrorisaient le plus puissant des Commandant. Un prisonnier de guerre n’est qu’un jouet, qu’on fait saigner jusqu’à ce qu’il craque et il peut être maintenu en vie pendant des mois dans ces conditions quotidiennes jusqu’à ce qu’il avoue. Une fois qu’il a craqué, soit il est libéré et la douleur de la trahison est telle qu’il finit par se suicider. Soit il se fait tuer, là encore, cruellement. Le Sergent nous avait raconter qu’une fois il avait été fait prisonnier de guerre, pendant la Grande Guerre. Un homme avait tout avoué, les emplacements des ressources alimentaires, les emplacements des bases militaires dans les montagnes, tout. L’ennemis lui avait fait croire qu’il était libre et pendant qu’il courait vers la sortie, ils l’ont abattu lâchement dans le dos.

              Je me souviens que mes poings s’étaient serrés tellement fort que les veines ressortaient de mes bras, mes articulations étaient devenues si blanche, j’étais si en colère, si outré que je n’avais qu’une envie. Tuer ces connards. Les anéantir jusqu’au dernier.

               Le Sergent…Sans doute est-il mort. Ainsi que Rob et Owen.

               
                Les deux soldats sortent de ma cage. Je reste seul à penser.
Ils sont tous mort…


               Quelques heures après un soldat arrive avec un plateau, le visage marqué par des cicatrices, un sourire vainqueur. Il jette le plateau par terre et cette espèce de purée de je ne sais quoi s’étale sur le béton sale. Il s’approche de mon visage et plante son regard bleu dans le mien.


- Comme les chiens, dit il avec l’accent


              Il sort dans un dernier regard méprisant. J’observe la garniture douteuse, des hauts le cœur me viennent automatiquement. Je tourne le visage et regarde la pièce. Plus sombre qu’un cachot, pas une fenêtre juste une petite lucarne avec des barreaux laissant la lumière de l’extérieur éclairer le coin de mon enclos. J’observe plus attentivement le mur, des traces attirent mon attention. Des traces de griffures dans le béton ? Je ne suis pas le seul apparemment à être venu ici, des bouts d’ongles encore ancré dans le mur. Je frissonne. Combien de temps vais-je tenir ?

             Je pensais passer la nuit sans visite. La Lune éclaire le coin je sens mes yeux se fermés seules, je me laisse aller au sommeil ne me doutant pas une seconde que mon calvaire sera plus difficile la nuit. A peine quelques minutes plus tard qu’une poignée de soldat entre brusquement et me martèle de coups sans s’arrêter, une pluie de coups, plus fort les uns que les autres. Des injures, on me crache dessus, on me brise les os, le sang me couvre la vue, m’étouffe. Je sens mon corps écrasé. En plus du corps c’est mon cœur qui se brise, l’espoir, l’enfer s’ouvre devant moi et j’ouvre les yeux. Je ne tiendrai pas, je suis finit ! Foutu ! Perdu ! Je vais mourir. Peut être sous les coups, peut être de faim. Je vais mourir et je ne mourrai pas sans douleur. Chaque coup m’enfonce dans le désespoir, dans la peur. Dans la haine.

              Après une heure de matraquage, ils sortent, les rires à l’extérieur résonne encore dans la pièce. Ils se sont amusés. Je sens tout mon être souffrir. Je ne veux même pas bouger le petit doigt, je n’en ai pas la force, la bave dégoulinante de ma bouche, les yeux mis clos et trop gonflés pour pouvoir les ouvrir correctement.

              Je vais mourir.


              Au lendemain je me réveille malheureusement. Et cela dur une semaine, tous les jours, des coups, la nourriture sur le sol répugnant, le sang séché. Les nuits de tortures, les cris étouffés par des mains puissantes et plus grandes que mon visage. Des rires, des éclats de voix. Et chaque matin est une nouvelle déception, ils n’y vont pas assez fort, surement qu’ils n’en n’ont pas le droit. Je dois rester en vie pour mon plus grand désespoir. A chaque fois qu’il présente leur carte je lui fais subir le même sort, je craque dessus parfois j’arrive à dessiner dessus, j’en ai déjà manger une aussi. Les réactions sont les même et les nuits ne sont jamais silencieuses et tranquilles. Chaque jour je faisais une petite croix sur le mur avec un cailloux que j’avais trouvé dans un coin.

              Un mois s’est écoulé et croyez le, un mois ici est une éternité. Un soldat vient me chercher, il m’attache les mains et me pousse hors de la pièce. C’est la première fois que je sors, un petit couloir à peine éclairé puis nous arrivons dehors. La lumière m’aveugle, une grande cours entourée de clôture de hauts grillages, des barbelés, même des tours de surveillance par des soldats armés jusqu’aux dents. On me pousse jusqu’à un petit bâtiment à quelques mètres de ma cage, on me pousse à l’intérieur si violemment et je tombe par terre, cela dit vu l’état déplorable de mon enveloppe charnel une pichenette aurait suffit à me faire tomber. Mes jambes flageolantes, des bras tremblant et le visage presque défiguré souillé par le sang et le sol froid. Il me redresse en me tirant par le bras. Je gémis sentant sa poigne sur mes plaies et je rends compte que je suis dans une nouvelle pièce. Une sorte de bureau. Je regarde autour, des étagères, un porte manteau, le bureau juste en face de moi avec des papiers, deux chaises, un téléphone. Rien de spéciale.


- Sitzen ! (Assit !)


               Il me jette presque sur la chaise et sort de la pièce. Le rideau de la fenêtre derrière le bureau filtre la lumière, je ne vois même pas l’extérieur. J’observe avec plus d’attention la pièce, le papier pain horrible, étrangement je me sens plus à l’aise. Il ne faut pas se fier aux apparences, sans doute que j’allais encore plus en baver mais la chaleur que les chauffages dégageaient n’était pas négligeable. Brusquement la porte derrière moi s’ouvre, je me redresse sur ma chaise, les mains attachées dans le dos. Un homme passe devant moi un dossier dans les mains, sa tenue militaire me laisse penser que ce n’est pas un simple soldat. Il s’assoit naturellement sur son bureau et pose le dossier sur la pile à sa gauche, il finit par enlever son chapeau où trônait l’aigle du Reich. Des cheveux blond platine presque blanc, une couleur de peau laiteuse. Il redresse son visage et plante ses yeux gris dans les miens. Les bras croisés sur la table il me fixe intensivement sans dire un mot. Mon corps entier se crispe, il se méfie de cet homme. Instinctivement je serre les dents sans pour autant faire manifester ma crainte ou même ma haine en vers cet homme.

                Il s’adosse plus confortablement sur son siège et se tourne vers sa fenêtre, le regard perdu dans le vide il ne fait même plus attention à moi pendant quelques minutes. Je ne comprends pas tellement ce qui ce passe. Il finit par se lever de son siège et il s’approche de moi toujours dans un regard perçant et froid, il pose cette carte maudite devant moi avec un stylo, il vient ensuite me détacher les mains. Puis il s’assoit sur le coin du bureau et m’observe les bras croisés.


- Ne t’avises pas de cracher sur la carte crois moi…


               Sa voix était plus clair que celle des autres soldats, il n’avait aucun accent, d’un ton plus doux et plus aigue que la majorité des boches. Je baissais les yeux sur mes poignets. Je repensais à Rob, au Sergent, Owen et tous les autres ! Sans me contrôler j’ai sauter sur le coup de mon ennemis, les dents serrés de rage, les yeux meurtrier avec l’envie irréversible de l’étrangler pour tous les autres.

               Sans effort ou difficultés apparentes il m’a contrôlé. Il m’a pris un bras retourner dans le dos et m’a littéralement plaquer contre le mur tout en gardant une poigne douloureuse sur mon bras. Je gémissais de douleur, mes cotes brisées écraser sur le mur, les craquements inquiétant de mon bras dans le dos. Sa bouche proche de mon oreille j’ouvris les yeux difficilement.


- Tu n’es pas très malin pour un tireur d’élite. C’est là tout le problème avec les américains, vous croyez être les plus forts et vous croyez sans doute que la guerre est déjà terminé. Quelle naïveté…Nous perdrons cette guerre sans nulle doute mais vous finirez par tomber vous aussi.

- Tuez moi alors !!


               Il m’a relâché. J’ai glissé le long du mur entourant mon corps de mes bras. Débout comme un prédateur il me regardait comme si j’étais un être insignifiant, un vulgaire insecte qui polluait sa vision. Sans plus de formalité on m’a renvoyé dans ma cage. Une nouvelle nuit dans la bouche du diable à la croix gammée.

               Au matin je fus étonné de voir un plateau poser naturellement devant moi, la bouillasse qu’il contenait n’était pas rependue sur le sol. Tel un loup affamé je me suis précipité dessus pour lécher jusqu’à la dernière bouchée de cette immonde nourriture. Réduit à l’état de bête, j’aurai même bu l’eau dans une flaque boueuse si il le fallait. Les forces totalement diminuées je n’arrivais presque plus à tenir éveillé toute la journée, les nuits étant courtes il m’arrivait de m’assoupir dans le coin ou seul un rayon de soleil d’hiver était source de chaleur. Mes moments de repos étaient bref, très vite leur matraques me rappelaient à l’ordre, un nouveau soldat est venu me chercher. Je savais déjà où j’allais.

                Une fois dans le bureau du lieutenant-colonel, on m’enleva à ma corde alors qu’il n’était pas encore rentrer. Quelques minutes plus tard il était là, il s’assied devant son bureau et posa sa carte devant moi. Je le fixais frustré de ne pouvoir rien faire. Une heure s’est écoulée, aucun de nous ne parlait, aucun de nous ne faisait de mouvement. Nous continuions de nous fixer sans expression particulière.


- Vous savez que je ne céderais alors pourquoi continuer à perdre votre temps ? Abattez moi tout de suite.

- Pourquoi vous êtes vous engager ?

- Pardon ? Je demande étonné

- Répondez soldat.

Piquer à vif je me redresse brusquement les poings sur la table.

- Pour anéantir les nazis ! Pour leur faire payer toutes les horreurs qu’ils ont commis !! Pour toutes les femmes assassinés, les enfants torturés ! Pour tous les hommes morts sur le front à qui l’on a arraché à leur famille !! Pour la justice ! J’aimerai plus que tout vous rendre l’appareil lieutenant-colonel !


               J’étais furieux, les veines en ébullition.


- Expliquez moi alors ce que vous faites vous les américains ? Vous êtes aussi détestable qu’Hitler, aussi détestable que les russes qui violent nos femmes… Vous vendez des armes, vous faites de l’argent sur le profit, vous avez attendu bien gentiment que la guerre commence pour vous en mettre plein les poches. Vous saviez pourtant pertinemment qu’Hitler ne s’arrêterait pas là, qu’avez-vous fait pour l’en empêcher ? Vous êtes sans nulle doute aussi coupable que nous.

- Ca ne justifie pas les horreurs.

- Rien ne peut justifier ces horreurs…


                Le débat et les voix retombent dans le silence. Son regard semble se perdre dans le vide, il ferme les yeux un instant et j’ai cru apercevoir un once de tristesse se dessiner sur son visage. Paralysé je reste debout devant son bureau, il tourne son siège et regarde par la fenêtre. Cinq minutes après on vient me chercher pour me faire sortir mais jusqu’à ce que la porte du lieutenant-colonel se ferme devant nous je n’arrive pas à le quitter des yeux.

                 Cette nuit là alors que je tremblais déjà de peur, personne n’est venu, pas un soldat, pas un rire sarcastique. Juste moi et mes petites croix sur le mur.


                 Au lendemain un soldat vint m’arracher à mon sommeil, il me jeta dehors comme une vulgaire poubelle et se posta devant la porte de ma cellule. Les bras croisés sur le torse il me regardait d’un air sévère. Je ne savais pas tellement pourquoi est-ce que j’étais dehors mais très vite je remarquais de l’autre côtés du grillage d’autre prisonnier de guerre. Nous étions séparer à cause de nos appartenance militaire. J’étais un soldat américain, ils étaient prisonniers russes. Je m’approchais du grillage sous l’œil avisé de l’allemand, je sentais également la lunette d’un fusil pointé sur ma tête, un militaire sur sa tour de garde. J’étais le centre d’attention. Les russes eux même de leur côtés me regardait intrigué. L’un deux, une cigarette sur la bouche s’approchait de la grille en même temps que moi lentement. Au moindre geste brusque nous serons abattus comme des lapins.

                  Au bout de quelques minutes je compris que j’étais le seul soldat américain prisonnier. L’homme de grande stature, continuait son approche, une cicatrice traversait sa joue gauche, ses yeux noir, ses cheveux de même couleurs, une barbe de quelques jours. J’eux un bref coup d’œil sur son épaule droite, il avait les grades d’un colonel. Je déglutissais me demandant combien de temps il était enfermé ici. Il sort son paquet de cigarette et me tend une, je jette un regard furtif au garde, je prend la cigarette avec le briquet. Les mains tremblantes et mutilée je conduis la cigarette à ma bouche, j’allume le briquet et apporte la flamme jusqu’au bout de la cigarette. J’inspire profondément, l’odeur étouffante et à la fois apaisante pénètre dans mes sinus, la fumée dans ma gorge me brûle comme un gaz toxique mais lorsque je l’expire c’est un mal être que je camouffle. Je rend le briquet à son possesseur le remercie d’un signe de la tête et m’écarte de la grille. Je m’assois un peu plus loin fumant ma toute première cigarette.

Une heure après l’allemand vient me chercher, il me tire par le bras et me dit d’avancer sans regarder derrière moi. Mon cœur fait un bon, que va-t-il se passer ? Le lieutenant-colonel aurait il donner l’ordre de m’abattre ? Etais ce pour ça qu’on m’avait laissé prendre l’air ? Sans doute le colonel russe l’avait compris. Je marche alors une boule dans la gorge, la voix coupée, les pensées se mélangent ! Je pense à mes parents, je pense à mes amis, je pense aux soldats tombés sur le front, je pense au lieutenant-colonel. Je ferme les yeux alors, si fort que mes traits se déforment. Qu’ai-je fait de bien dans ma vie ? J’ai tué des hommes sous prétexte qu’ils étaient de l’autre côtés de la rivière, qu’ils étaient dans l’autre camp. Le lieutenant-colonel avait raison, nous sommes aussi détestable qu’eux. Je marche comptant les secondes avant que l’un des garde de la tour ne décide de m’abattre devant tous les autres prisonniers. Je prend une profonde inspiration, l’ouïe fine, le bruit d’une arme qu’on charge, le souffle du soldat sur son canon, la concentration, une tête dans le viseur.

                      
                     Adieu.


à suivre...

Par Danouch - Publié dans : One Shot - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 7 décembre 1 07 /12 /Déc 22:50

                 
                 Une condamnation à mort sommaire. Une sueur froide le long de la colonne, mes jambes se sont arrêtées. J’ouvre les yeux lentement, le temps se fige. Pas de douleur, pas de sang. La main du soldat allemand continue de me pousser brusquement jusqu’au bâtiment du lieutenant-colonel, je tente un regard en arrière, un homme a été abattu dans la cour des russes. On me pousse encore plus fortement, leur langue agressives s‘évadent dans l‘air comme une meutes de loup qui ne cesse d‘aboyer, il ferme la porte je jette un regard sur le cadavre. Le colonel russe sa cigarette encore dans sa bouche.


- Ja ? (Oui ?)


                 Le soldat me jette à l’intérieur et referme la porte derrière moi. Le lieutenant-colonel est assit sur son siège, des papiers dans les mains, les cheveux en pagaille et des lunettes sur le nez. Il se redresse et retire ses lunettes. Je ne bouge pas jusqu’à ce qu’il pousse la chaise jusqu’à moi avec son pied, je m’assois donc sans le lâcher du regard. Une chemise blanche et un polo sans manche bleu marine avec l’emblème de l’aigle épinglé sur le cœur. Il replonge le nez dans ses papiers. Ses cheveux blonds cache son visage concentré, ses mains fines plongent à l’intérieur pour les repousser. Je remarque qu’il a des mains très grandes, des mains puissantes et fines, des mains qui ne sont pas faites pour l’armée. Je penche un peu la tête sur ses papier, certes je ne comprends rien mais je suis attiré immédiatement par le logo sur la gauche de la feuille.


- Vous passez un concours ? Je demande curieux

Il me jette un regard noir avant de se plonger à nouveau dans ses copies.

- La carte est sous vos yeux, indiqués les emplacements et je vous laisserai partir.

- Je ne suis pas si stupide, on ne laisse jamais partir un prisonnier de guerre, dis je d’un ton sarcastique, tout comme le colonel russe.

- C’est un prisonnier de guerre de très haute importance, il a commandé une opération de destruction à Munich. Auteur de crime que vous n’êtes même pas capable d’imaginer, nous l’avons exécuté en conséquence. Avez-vous été le dirigeant d’une opération de viols et de tortures contre des civils ? Il demande en connaissant la réponse

- Non.

- Alors nous vous laisserons partir, vous n’êtes d’aucune utilité et pas une très grande menace.

- Je ne trahirais pas ma patrie. Dis je alors le torse gonflé

- Votre patrie vous abandonnez. Vous n’êtes qu’un chiffre soldat, comme nous tous. Notre mort leur importe peu, ce n’est qu’un prétexte pour justifier une nouvelle guerre et de nouvelles horreurs point.

- Pourquoi vous êtes vous engagé lieutenant-colonel ?


               Le silence est de glace, il range ses papiers, prend une profonde inspiration avant de planter ses yeux gris dans les miens. Je reçois une décharge électrique qui me parcours l’échine, le déglutis ne pouvant détourner ses yeux, une vague de chaleur prend possession de corps.


- Contrairement à vous soldat, je ne me suis pas engagé pendant la guerre. J’ai toujours voulu être soldat pour sauver les innocents. Retenez bien ça soldat, il n’y a pas d’innocent, il n’y a que des hommes totalement rongé par la cupidité et la soif de pouvoir. Peu importe les principes, peu importe les camps, nous sommes tous responsables.

- Vous êtes tout de même lieutenant-colonel ! Comment peut on autant dénigrer sa profession ?

- Comme je vous l’ai dis. J’avais des idéaux, des illusions pour sûre mais elles restaient noble dans mon esprit.

 

               Contre ma volonté, mon regard changeait lorsque je posais les yeux sur le lieutenant-colonel, quelque part je savais qu’il avait raison, ces expressions montraient chez lui une humanité et une expérience du front que je serai incapable d’avoir. A partir de ce jour un sentiment nouveau naissait en moi, un sentiment que je haïssais car il me fais me sentir bien en présence du lieutenant-colonel, je ressentais une certaine estime pour lui et je détestais ça ! Je n’avais pas le droit de sympathiser avec l’ennemis, je ne devais pas ressentir ça pour un nazi…

Comme tous les autres jours je n’ai rien indiqué sur la carte, j’étais bien trop occupé à essayer de sondé l’âme de mon tortionnaire, je tentais de comprendre ce qui peut conduire une personne à toucher le fond de cette façon. A perdre tout espoir. Puis au fur et à mesure que les minutes défilaient je me posais des questions sur sa vie, avait il une famille ? Une femme ? Des enfants ? Il était plutôt jeune pour un lieutenant-colonel…L’après midi s’est écoulé plus rapidement que je le voulais, un soldat allemand vint me chercher pour me conduire jusqu’à ma niche. Le lieutenant-colonel ne releva même pas les yeux sur moi alors que je quittais la pièce.


- Comment s’appelle le lieutenant-colonel ? Je demande alors au soldat qui m’accompagne

- Je ne vois pas en quoi ça t’empêcherai de mourir, dit il dans un rire sonore

- Prenez ça comme une dernière volonté alors, dis je toujours dos au soldat

- Le Lieutenant - Colonel Mauser. Une grande image de l’armée allemande si tu veux tout savoir, c’est un spécialiste du combat, le Führer l’estime beaucoup.

- Mauser ? Un prénom peut être ?

- Derek Mauser. Une autre question ?

Il se retourne pour me faire face.

- Non.


                  Sans plus de formalité il me jette dans ma cage et referme la porte. Je remarque que mes bandages ont besoin d’être changé, je relève mes vêtements et constate avec douleur que mes bandages sont souillés par le sang et la poussière. Inutiles. Je les retire doucement, des bleus très effrayant couvre mon corps. Du bout des doigts je caresse la zone, je ferme les yeux et serre les dents. Même un effleurement me fait mal, la tête en arrière contre le mur froid je continue de toucher mon torse avec délicatesse, mes mains deviennent plus douce. Mes traits se détendent, mon manque de sommeil me fait somnoler, mes mains bougent sans que je ne les contrôle comme si j’étais déjà parti. Ce ne sont plus mes mains qui frôlent ma peau, ce sont des mains plus grandes plus douce, une odeur subtile, un souffle chaud dans mon cou. Je soupire de bien être, tel un remède ces mains inconnus apaisent mes souffrances. Ma respiration est plus chaude, plus haletante, j’ouvre les yeux lentement les yeux encore brumeux. La magnificence du lieutenant-colonel entourer d’un flou artistique, le rendant encore plus beau, encore plus attirant.

J’ouvre brusquement les yeux, un coup de massue sur le crâne, j’ai la main posé sur ma cage thoracique mais personne d’autre dans la cellule. Je reprend mon souffle soulager. Quel rêve étrange et…dégoutant ! Si j’en avais la force je me flagellerai pour avoir des pensées aussi horribles ! Je secoue vivement la tête et me couche en tentant de dormir. Comme les autres nuits, personne n’est venus me rappeler ma déchéance.

                   Aux premiers rayon on me réveille, le soldat allemand me tire de mon sommeil avec violence, un coup est partie dans mon thorax me coupant la respiration. J’ouvre brusquement les yeux, la pièce tourne. Recroquevillé sur moi-même, les bras entourant mon corps je tentais de reprendre mon souffle.


- Le lieutenant-colonel veut te voir débout ! Me dit le soldat


                 Ne pouvant pas parler ni me déplacer, l’impatiente de mon bourreaux l’oblige à me redresser violemment par le bras, je grimace à nouveau la douleur dans le bras, sa poigne forte et pressante. Il me lance contre le mur du couloir où je manque de tomber. Je tiens tant bien que mal.


- On a mal ? Dit il un sourire sadique sur les lèvres


                 Je fronce les sourcils, je devrais peut être précipité ma chute. Lui sauter à la gorge et lui arracher un bout de chair avec les dents. Il me tuerait sur le champs. Seulement depuis peu je n’ai même plus envie de mourir.

Arrivé devant le bâtiment du lieutenant-colonel, le soldat allemand se fait moins brusque, il m’ouvre la porte et la referme naturellement derrière moi. L’habituelle chaise devant moi, je m’assois et remarque enfin les deux plateaux sur le bureau. Mon cerveau met un certain temps à comprendre.


- Manges donc avant que ton café ne soit froid, il me dit un croissant dans la bouche.

- Vous vous moquez de moi ? Dis je alors irrité

- Pourquoi je ferai ça ? Dit il naturellement

- On n’offre pas un petit déjeuner à un prisonnier de guerre !! Je hurle alors

Outré je me lève, c’était aberrant ! Que voulait il au juste ?

- Si vous ne le mangez pas il repartira dans les cuisines. Quand on est dans votre situation il faut savoir apprécié toutes les petites choses qu’on nous donne, alors mangez et rangez votre fierté au fond de votre cul si je puis me le permettre.


            Le lieutenant-colonel se retourne une tasse de café fumante dans les mains. Je m’assois alors comme un homme giflé.


- Merci, je murmure


              Un merci qui venait du fond du cœur, un merci pour tout ce qu’il apportait dans le reste de ma misérable vie. Un merci qui m’écorchait quand même la bouche, mais un merci qui me brûlait les lèvres. Une idée saugrenue commençait à faire son nid dans mon esprit, le lieutenant-colonel était peut être celui avait fait cessé les matraquages nocturnes ? Il était sans doute à l’origine de la nourriture encore sur son plateau et plus à même le sol ?


- J’ai une question, dis je alors, Est-ce…vous qui…Est-ce vous qui avez fait cessé mes visites nocturnes ?


            Le silence retombe. Comme si il ne m’avait pas entendu il continue de boire son café. Au bout de quelques secondes il se retourne et pose sa tasse à moitié vide sur le bureau. Ses yeux attirés par la fumée.


- Si je vous dis oui qu’est-ce que ça changera ?

- Tout.

- Comme quoi ?

- Comme mon regard envers vous, dis je alors la gorge serré

- Et qui vous dit que votre regard compte pour moi ?

Il relève la tête vers moi. Je déglutis.

- Je ne dis pas qu’il compte, je dis simplement qu’il changera.

- Et si ce n’est pas moi ?

- Je…je suis sûre du contraire, dis je alors plus insistant

Il se lève de son siège mon cœur manque de lâcher, je me redresse comme un « i » sur ma chaise, la bouche scellé il s’approche de moi. Il s’assoit sur le coin de sa table et se baisse jusqu’à moi.

- Ne soyez pas si confiant soldat.

Sa voix si bourdonnante, si basse, il m’invitait presque à s’approcher pour l’entendre.

- Pourquoi vous avez fait ça ? Suis-je un prisonnier particulier ?

- Mon regard envers vous compte ?

- Oui…, je souffle

Mon corps devenait plus moue qu’une guimauve. Il continue de s’approcher, sa bouche si proche de la mienne.

- Je n’ai rien avoir la dedans.


                 Il recule brusquement et se dresse pour retourner sur son siège. Je reste perturbé, la bouche légèrement entrouverte ne pouvant croire une seconde que j’étais si inoffensif lorsqu’il posait son regard gris sur moi. Je prenais conscience de la réalité, il n’était pour rien dans mon traitement de faveur, quelque part j’étais soulagé mais malheureusement au fond…j’étais blessé. J’espérais sans doute que je n’étais pas qu’un simple prisonnier pour lui…


- Vous mentez, dis je alors dans un élan d’espoir

- Ecoutez soldat je vais mettre les choses au clair avec vous, je ne suis pas votre ami. Je suis votre ennemis.

- Alors pourquoi m’offrir un petit déjeuner ?

Il reprend sa tasse et m’ignore royalement.

- Vous n’êtes qu’un hypocrite lieutenant-colonel Mauser. Vous dites de belles paroles mais vous ne respectez même pas les autres. Je suis un prisonnier qui n’a pas le droit de connaître la vérité ? Je ne le mérite pas c’est ça ? Comme je vous plains.

             
              Il se retourne brusquement.

              Le regard assassin, c’est la première fois que je le vois en colère, il pose violemment sa tasse sur la table, il se lève et s’approche de moi d’un pas menaçant. Je soutiens son regard avec appréhension mais je ne me défilerai pas ! Je n’ai pas peur de lui. Il peut me frapper je m’en fiche. Il me soulève comme un vulgaire insecte et me plaque contre le mur. Je serre les dents sous la douleur mais je ne détourne pas le regard.


- Vous êtes trop confiant Alexandre Miller.


             Je n’ai même pas eu le temps de répliquer qu’il plaque sa bouche contre la mienne. Un souffle nouveau pénètre dans mes poumons, je sens toute mes forces me quitter, mes bras ballant le long du corps le baiser prend possession de tout mon être. Sa langue chaude et humide s’enroulant autour de la mienne avec passion. Des frissons me parcours le corps entier jusqu’à faire vibrer la moindre parcelle de peau, sans hésitation j’approfondit le baiser. Je le serre contre moi dans une étreinte presque désespéré, ses bras passent derrière mon dos et caresse ma peau découverte, ses mains se glissent sous mon uniforme. Chaudes et douces comme je les avais imaginées.

à suivre...

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J'ai juste un truc à dire ... J'adore les hommes en uniforme :p
J'espère que ça vous plait bisous =)

Par Danouch - Publié dans : One Shot - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 7 décembre 1 07 /12 /Déc 23:31

         
          Nos corps élancés, la chaleur étouffante et salvatrice. Une sensation d’impuissance, de faiblesse, de subordination à l’autorité d’un désir au-delà de tout ce qu’il est possible d’imaginer. Nos bouches se séparent dans le déchirement, nos regards embrumé, notre envie de reprendre ce fantasme tant rêver.


- Vous vous rendez compte…que vous pactisé avec l’ennemis…soldat, me dit Derek Mauser

- C’est passible de peine de mort…

- Il me semble…


             Sans plus attendre nous reprenons un baiser fougueux, malgré les douleurs corporel je me précipite pour quitter les lambeaux de vêtements qui me restaient sur le corps, il pose un regard indéfinissable sur moi et caresse mes bleues du bout des doigts. Lentement il se baisse pour passer une langue suave sur chaque partie douloureuse, je frissonne de plaisir et de souffrance. Un sentiment si paradoxale, si étrange qu’il en est excitant. Avoir du plaisir jusqu’au sadisme, c’était un peu l’état des choses. J’étais dans les bras, entre les cuisses d’un lieutenant-colonel ennemis et pourtant je n’avais aucun regret. Aucun scrupule, je ne voulais qu’une chose, le posséder jusqu’à la moelle, l’emprisonner et le rendre dépendant. Qu’il ne désire que moi, qu’il n’aime que moi…

               Brusquement il soulève mes jambes autour de ses hanches et me plaque plus brutalement contre le mur, je grimace de douleur et rougit de surprise. Je descend son pantalon maladroitement et sans préparation il me pénètre en me plaquant sa bouche sur la mienne pour étouffer le cri. J’en pleure presque de souffrance, un déchirement mais très vite ses coups de reins me font grimper dans les gammes de jouissance. La voix plus roque, les gémissement de plaisir, les souffles chaud, sa bouche qui me mord le cou. Mes mains baladeuses qui déchirent sa chemise, je m’accroche à ses épaules alors qu’il accélère et lèche sa clavicule découverte. Une érection douloureuse, un rapport puissant et passionnel, la tentation de l’interdiction. Nous avions transgressé toutes les règles possible, d’une part nous étions sur deux camps différents et d’autre part nous étions deux hommes.

               Aucune peur, aucun doute, je me fichais éperdument de mes états de services, je me fichais de sa race, de sa nationalité. A l’heure qu’il est il n’était qu’un être de fascination et de dévotion, il était de mon côté de la rive pour encore quelques minutes.

               La chair contre la chair, la claquement de nos corps, nos cris à l’unisson, notre ultime supplication. Je griffe son dos alors qu’il se plaque à moi avec force en me mordant la peau. Quelques secondes et nos corps se détendaient. Je glissais le long du mur et il s’asseyait en face de moi le pantalon en bas des jambes. Je reprenais mon souffle encore trop sonné pour réagir. Je redresse le visage alors m’attendant à me faire virer sans état d’âme, malgré moi j’espérais que ça ne s’arrêtais pas là…

               Derek Mauser ouvrit un œil le souffle court, il remonta son pantalon sans le boutonné, il continuait de fixer presque insensible ou pas assez conscient pour réussir à faire quoique ce soit d’autre. Déçu et blessé plus que ce que je voudrais je ferme les yeux tentant de ne rien montrer. Brusquement j’ai senti le vent souffler dans mes oreilles, il s’était approché de moi si rapidement que j’affichais une expression de surprise qui lui faisait rire. Un sourire arquer, une bouche à proximité de la mienne, il alternait entre mes yeux et mes  lèvres. Je fermais les yeux à mon tour et franchissais les derniers petits millimètres qui me séparaient de la chose tant désiré. Un baiser doux et délicat, rien de vorace ou de fougueux, la patience, la dégustation. Un instant semblant éternel.


- Es tu capable d’aimer une ordure comme moi ? Il me susurra le regard mélancolique


                 Une heure plus tard, Derek me raccompagne personnellement jusqu’à ma prison, personne n’aurait put se douter une seconde ce que nous venions de faire. Il regarde de chaque côtés du couloir avant d’happer mes lèvres dans un dernier baiser de ferme la porte. Je reste sur ma faim posant une main désespéré sur la porte, je soupire de fatigue. Aurons nous vraiment une chance de vivre quelque chose ? Je suis un prisonnier de guerre, il est un haut militaire estimé par leur Guide. Je me couche sur le sol, les yeux grands ouvert, j’aimerais tellement que tout ceci disparaisse, j’aimerais tellement que la guerre s’arrête.

                 Chaque instant avec lui était un instant de complicité, parfois aucun de nos deux ne parlaient nous ne faisions que nous regarder longuement. Pensant certainement à la même chose « si seulement… », des instants douloureux face à la réalité mais indispensable pour tenir. Je me souviens d’un soir où il s’est même introduit dans ma cage et alors que je me réveille encore un peu sonné il me demanda d’une voix mielleuse de m’endormir. Tout allait bien, tout se passerait bien…

                 J’ai donc fermé les yeux, confiant, ce que je ressentais à l’égard de Mauser n’était pas explicable, ce n’était pas recommandé. C’était même dangereux mais à quoi bon résister quand on a déjà sombré.


Puis un jour il disparu, soudainement.


                 Comme un fantôme, comme une hallucination, il s’était envolé. Du jour au lendemain je n’étais plus appelé dans son bureau, les soldats ne daignaient répondre à mes questions. Tout se passerait bien…J’avais de plus en plus du mal à croire ce qu’il m’avait dit car tout se passait mal. Petit à petit, enfermé comme un animal, mon esprit déraillait ! Et si on l’avait découvert ? Si un soldat nous avait entendu ? Et si il était jugé en cour martial ? Et si on l’avait transféré loin de moi ? Une solution surement trop douce pour un traître en temps de guerre…Si jamais il avait été découvert, ne serai ce qu’une rumeur, il sera exécuté.

                 Des frissons d’horreur me parcouraient le corps, je gémissais dans mon coin ruminant des paroles insensibles, la pièce tanguait et tout devenait flou. Le froid pénétrait dans ma peau comme des piques alors que soudainement la lumière illuminait mon corps. Un homme. Un sourire malsain. Sans même que je puisse me protéger trois allemand me crachaient dessus, les coups de pieds sur mon corps, les bras devant le visage je me mordais la langue pour ne pas crier, ne pas hurler. Ne jamais montrer la douleur, ne jamais céder. Je me retenais ayant l’impression que mon enfer avait recommencé, qu’il ne s’était jamais arrêté, que Mauser n’était qu’un doux rêve…

                Je devenais fou sans lui, j’avais perdu l’esprit, me méfiant de tout même de la réalité, étais ce vraiment une pièce ? Etais ce des soldat ou des démons ? Des rires ou de cris d’animaux qui s’acharnent sur une proie ? Le bruit insupportable s’infiltrait dans mes oreilles, j’étais couché et pourtant ma tête tournait, je ne pouvais pas fermer les yeux, le souffle coupé, le bruit inquiétant des coup dans la chair et des souffles courts des soldats.

                Ils s’en vont essouffler. Je soupire de douleur. Mes yeux finissent par se laisser aller comme un mourant mais malheureusement je suis encore en vie. Mauser…Où es tu ?


- Debout !


               Un bain d’eau glacé, on m’avait jeté un saut d’eau gelé, je reprenais mon souffle avec difficulté et je me demandais encore comme j’ai put survivre à une telle nuit d’hiver. Je me relevais douloureusement, le corps meurtri. Le soldat me sortait de la pièce avec violence mais au moins j’avais l’infime espoir de revoir Mauser, je reprenais presque de l’espoir quand je le voyais me conduire jusqu’à son bureau. Je me retenais d’arquer un sourire mais ma déception nan fut que plus forte lorsqu’il ouvrait la porte.

                Ce n’était pas Mauser. Quelqu’un l’avait remplacé, un homme à la carrure importante, un âge certain, le visage osseux. Ses yeux perfides m’ordonnaient de m’asseoir, comme son prédécesseur il me présentait sa carte.

Je le regarde, indifférent, le méprise, et crache sur sa carte avant de lui donner un sourire digne de ce nom. Je reçois en réponse un coup de poing en pleine mâchoire, le visage sur le côté je recrache le sang sur ses chaussures et me lèche le bord des lèvres. L’allemand me tend une nouvelle carte, je prend le stylo entre mes mains et commence à écrire en gros «  VA TE FAIRE FOUTRE ». Je pensais recevoir un nouveau coup de poing bien placé.

               Il me prend brusquement la main, la plaque sur la copie et sans hésitation me plante le stylo dans la paume avec force. Mon cri de douleur fut si puissant que j’aurai put réveiller le bataillon d’à côtés, je serre les dents d’horreur en essayant de retenir la douleur par de grandes respirations. La haine dans le regard, la rage tentait d’anesthésier le stylo planter dans ma main. Il l’enleva avec sadisme et dans sa langue perfide il me tend une nouvelle carte.

               Je fais tout mon possible pour retenir mes larmes, j’entends des cloches sonnés dans ma tête mais aussi le bruit du tambour militaire. Je serre la main ensanglanté et fait couler mon sang sur le papier sans le lâcher du regard, son sourire sadique s’efface et brusquement il se relève et hurle !

                Un soldat déboule dans la pièce, suivit d’un autre, il me plaque tous les deux violemment contre le mur ! Je ne peux rien faire, je suis sans défense, je ferme les yeux et endure ! Je ne trahirai point, je préfère mourir sous la torture. Mauser est parti, ils l’ont surement transféré et je ne veux pas résister, je ne veux pas essayer de vivre…Peu m’importe maintenant ils peuvent bien m’achever de coup, me faire cracher tout le sang qu’ils veulent !

                La mort me semble si douce maintenant.


- Stop.


                 Me vidant comme un porc, il me soulève par le col, à moitié inconscient je ne le regarde même plus. Tout s’assombrit et tout s’effondre. Je suis à bout, épuisé, je suis fatigué de respirer…Je m’évanouie de douleur.

Le réveil fut plus glaciale que jamais, pour la première fois je me laissais aller à pleurer, les larmes venaient chauffer mes joues glacées. L’hiver pénétrait dans ma peau par un millier d’aiguilles, je pleurais en silence n’ayant pas la force de m’arrêter, n’ayant pas la force de me retenir. C’était sans doute mes dernières larmes…

                Coucher sur le sol, je pense à Mauser, il était sans doute ma seule source d’espoir dans cette peinture de chair et de sang. Il l’était. Mon unique envie de ne pas céder, de ne pas craquer devant les soldats, mon unique raison d’être encore. Il avait effacé à lui seul les visages de mes amis, de ma famille, il avait remplacé tout ce qui était remplaçable. Ce que je désirais plus que tout, ce n’était pas retourner dans mon pays c’était sortir de cette prison avec lui et ce peu importe où nous irions par la suite, peu importe comment. Tout ce que je voulais c’était arracher ses grades et cette différence que nous séparait qu’elle soit visible ou non. J’aurai renié mon pays, renié mes principes, renié mon Dieu ! Je ne voulais qu’une seule chose, rester avec lui…J’aurai donné mon cœur, mon corps et mon âme à l’enfer si il le fallait. Je me serai volontiers jeter dans un fossé et j’aurai été heureux car il serai avec moi.


- Debout. Aujourd’hui c’est jour de gloire pour toi, me dit le soldat sadiquement


               Cette fois je n’y échapperai pas. Je me redresse vacillant, je n’ai même pas la force de résister ou de parler. Je me contente de m’accrocher au mur pour ne pas tomber. Je sors à l’extérieur. Tout le bataillon allemand est là. Je suis le condamné conspué et Mauser avait raison, je ne suis qu’un chiffre, un soldat parmi tant d’autre et personne ne viendra me sauver. Je m’approche du grillage et me tourne vers les soldats qui me pointe avec leurs armes.


- Tournes toi ! Hurle le lieutenant-colonel

- Vous allez me tuer comme des lâches ? Je préfère encore regarder mes assassins dans les yeux, dis je alors dans mes dernières force de fierté


              Il ne répond pas. Je lève les yeux au ciel assombrit, j’ai froid mais tout va bientôt se réchauffer et c’est tout ce qui compte.


- Stellen Sie Waffe vor! (Présentez arme !)


              Lieutenant-colonel Mauser…


- In der Backe! (En joue !)


               Derek…


- Feuer ! (Feu!)


                Je t’aime…


- HALT !


                J’ouvre les yeux brusquement. Les coups de feux ne sont pas partis. Il est là, grand, fier, habillé dans les grades puissant de Colonel. Je reste figé sur place, stupéfait. La foule de soldat se met au garde à vous et laisse passer le haut gradé, il s’avance vers le lieutenant-colonel qui se met brusquement au garde à vous. Il le toise du regard et s’approche maintenant de moi. Son regard gris, sa peau laiteuse, quelques mèches blondes qui ressort de sa casquette. Un sourire à peine prescriptible qu’il se tourne brusquement vers les soldats du fond. Impressionnant et menaçant, l’un d’eux s’avance et viens me chercher alors que je m’écroule sur le sol.

               Je rêve c’est impossible.


              Mes yeux papillonnent j’ai l’impression d’être dans un lit, pas forcément confortable pour la plus part des gens mais pour moi c’est une bénédiction, mes bandages ont été changé, je suis propre. Je crois que je suis au paradis, je remonte la couverture sur moi et referme les yeux ne voulant en aucun cas me réveiller. Je sens une main se poser sur mes cheveux, me caresser la tête avec douceur. Je me retourne lentement le cœur battant. Son visage froid et menaçant en tant normale dégage une telle tendresse et chaleur lorsqu’il sourit ainsi. Il se penche vers moi doucement et dans un temps qui me semble une éternité il dépose ses lèvres sur les miennes. Il n’était pas un rêve, il n’était pas parti à tout jamais.


- Pardonnes moi…Il fallait que je parte.

- Pour passer ton concours de Colonel.

- Oui.

- Pourquoi ?

- Un lieutenant-colonel ne peut prendre des décisions seuls, un Colonel a plus de compétences et de poids administratif. Je vais te laisser partir.

- Pas sans toi.

- Ecoutes moi, tu vas partir dans un petit village en montagne, loin de la guerre, loin de tout. Tu te refais une vie et quand tout sera fini je te rejoindrai.

Il me dévisage et me sourit à nouveau.

- Tu le promet ? Je lui demande d’une voix faible

- Je te le promet…


              Encore un baiser.


Nous étions dans l’hiver de 1944, les allemands capitulaient sur diverses front et les alliés ne faisaient qu’avancer sur leur territoire. J’ai été libéré sous ordre du Colonel Mauser en début Février 1945. J’ai trouvé refuge dans un petit village français dans le sud, après tant de mois dans la froid je ne voulais voir que du soleil pour le reste de mes jours. Comme me l’avait conseillé Derek j’avais tenté de refaire ma vie tout en attendant patiemment qu’il me revienne.

Fin.

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Aahhh mon petit One shot =) C'est à vous d'imaginer si oui ou non ils se retrouveront en tenant compte du contexte lol
^^
Mais bien sûre vous connaissant il y a toujours des miracles, en attandant voilà.
Je vous met la suite de JUSD pour demain dans quelques minutes (étant donné qu'il était 23h36)
et je vous promet la fin de Brises moi les doigts avant la fin de la semaine ^^
ENSUITE
Je continue WSH avec La dernière avant la prochaine.
Voilà
BISOUS

Par Danouch - Publié dans : One Shot - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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