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Y43



-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

¤Sommaire¤

Jeudi 4 février 4 04 /02 /Fév 19:30

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On déteste tous cette partie de l’histoire où tout semble foutu, on déteste tous voir ceux qui sont faits pour être ensembles prendre un chemin différent et ça presque sans protester. Tout le monde déteste cette sensation de suspens et d’attente : « quand vont-ils se rendre compte ? » « l’un d’eux doit rattraper l’autre ! », « est-ce que ça veut dire que c’est la fin de l’histoire ? ».


Je me réveille avec la gueule de bois. J’ai peut-être eu besoin de cette beuverie entre vieilles connaissances seulement maintenant, je ne me souviens même pas comment j’ai pu atterrir sur mon lit, encore habillé dieu soit loué mais avec la gueule de bois. J’ai l’estomac qui crie famine mais plus je pense à manger et plus j’ai envie de vomir. Paradoxale cette gueule de bois. Mes yeux me font mal, j’aimerai m’endormir à nouveau mais je n’y arriverai plus, je me lance donc à la recherche du cadavre de Yan.

Je ne pense pas qu’il soit rentré : lui qui ne boit pas tellement, je l’ai presque forcé à boire avec moi. Trainant des pieds, je tape dans le coin de l’embrasure de la porte avec ma main, je pousse un juron qui ne le réveille même pas. Je grimace de douleur et fixe le mur comme si je voulais le frapper mais je sais que celui qui aura le plus mal, c’est moi. Je passe outre.


Yan est avachi sur le canapé, un bout de papier dans les mains, je remarque qu’il y a un monticule de bouteille vide un peu partout dans la maison. Je soupire de fatigue, je vais devoir ranger tout ce merdier mais bon…C’était quand même une bonne soirée. Pour une fois, il ne m’a pas bassiné avec ses envies de moi, ses je t’aime à répétition. On a juste parlé comme deux anciens amis, de la pluie et du beau temps, Eric, Ely, Link, tout sauf le passage Zach et moi et je le remercie pour ça. Il est au courant que nous ne sommes plus ensembles, Yan est au courant de tout, je n’aurai pas pu lui cacher bien longtemps de toute façon mais étrangement il n’a pas insisté, c’est sans doute moi qui ai le plus parlé, il n’a pas fait de commentaire. J’apprécie sa retenue, j’apprécie la délicatesse qu’il a eue à mon égard à propos de Zach.


Je m’approche de lui, je trébuche sur une bouteille de verre qui va terminer sa route plus loin, je m’assois à côté de son corps inerte. Lentement, je passe ma main dans ses cheveux, une douce sensation envahit mes sens, une sensation de déjà vu. Il a les mêmes cheveux blonds, la même bouille innocente mais je ne dois pas m’attacher à lui alors que je pense à un autre. Ce ne serait pas correct…


- Nolan ? Dit-il d’une voix morne.

- Réveilles-toi, Yan, tu vas avoir un sacré mal de dos !

Je me lève et commence à jeter les bouteilles vides que je trouve.

- Quelle heure il est ?

- Il est midi passé alors dépêches toi de te lever.


Dans un petit grognement, il se redresse et frotte ses yeux, j’ai une sorte de flash où Yan est remplacé par Zach et c’est assez effrayant. Je me secoue vivement, je crois que je deviens fou. Soudainement, je sens des bras entourer ma taille alors que je jetais une énième bouteille, la tête de Yan sur mon dos. Un frisson me parcourt l’échine, un choc électrisant et je repousse immédiatement Yan. Un rejet presque trop violent car il trébuche et s’écroule par terre un peu sonné. Je reste tétanisé, voilà que chaque fois qu’il me touche, j’ai la sensation que Zach n’est pas loin. Il n’en a pas l’odeur, il n’en a pas la couleur mais …Mon esprit dérangé fait un lien direct. Serait-ce possible ? Maintenant que Zach est sorti de ma vie, je le vois partout, dans tout cet appartement, dans les gestes d’affection. Me manquait-il à ce point ? Au point d’avoir envie de serrer Yan de mes bras et sentir Zach à sa place ?


Ça doit être la gueule de bois qui me joue des tours, l’alcool que j’ai ingurgité ne s’est pas totalement dissipé, c’est pour ça. Je tends une main amicale à Yan pour l’aider à se relever, il me remercie en me souriant.


- Je vais prendre ma douche, tu ferais bien de t’en aller. Merci pour la petite fête.


Je le jette ni plus ni moins. Je crois que je commence à disjoncter et ce n’est pas le moment d’être encore plus disjoncté. Je me prépare pour passer ma journée à tirer-au-flanc : jogging en coton gris, t-shirt ignoble des Rolling Stones et télécommande en main. En revenant de ma douche, je remarque une table dressée, je sens l’odeur de quelque chose qu’on fait cuir, ça sent bon même. Je m’approche de la cuisine septique. Yan serait-il resté alors que je lui avais ordonné de partir ?

 

- Des pâtes alla carbonara, j’espère que tu aimes ? Me demande Yan.

Dites-moi qu’il se fout de ma gueule ! Il fait des recherches, c’est pas possible !

- Arrêtes ça !

 

Je jette toute la sauce dans l’évier et j’ouvre au maximum le robinet pour faire disparaître toute trace de la sauce, de cette fameuse sauce. Yan me regarde incrédule comme si je devenais fou et c’est un peu ça, je deviens fou. En fait, je refuse de goûter à toute autre carbonara que celle de Zach, je ne peux pas m’y résoudre, c’est comme si mon corps lui-même repoussait cette idée. Il est hors de question que Yan remplace Zach ! Je ne veux pas ! Personne ne peut remplacer Zach ! PERSONNE !

 

Je reprends mon souffle normalement une fois que la dernière goutte s’est évaporée dans les égouts, je sens une main réconfortant s’abattre sur mon épaule.

 

- Si tu n’aimais pas ça, tu aurais dû me le dire tout simplement, dit-il d’une voix calme.

 

Pourquoi est-ce qu’il est si gentil ? Pourquoi est-ce qu’il tient tant à moi ? Je ne mérite pas tout cet amour qu’il me porte, je le fais souffrir en l’acceptant ici mais je lui fais encore plus de mal quand je le repousse. Je me détends peu à peu, mes épaule s’affaissent, qu’est-ce que je vais devenir ? Je vais m’enfermer chez moi pour ne plus voir ce genre de coïncidence ? Je vais rejeter toutes les personnes qui pourraient lui ressembler ne serait-ce qu’un peu ?

 

Je retire doucement la main de Yan et je pars m’asseoir plus loin. J’ai la tête qui tourne et je ne peux pas rester plus longtemps dans la cuisine.

 

- Je devrais peut-être déménager, je dis pour moi-même la main sur le front.

Je m’assieds sur le canapé, la tête en arrière, le torse soulevé par de longues inspirations. Yan vient s’asseoir à côté de moi.

- Tu n’as qu’à revenir chez moi…

Je me raidit immédiatement.

- Hors de question.

- Pourquoi est-ce que tu persistes tant à souffrir, Nolan ? Avec moi, tu l’oublieras plus facilement…

- Et ça te plait ce genre de situation ? Etre avec un mec qui pense à un autre ?

 

Il ne sait plus quoi répondre, je m’écarte de lui, las. Je prépare donc des pâtes avec une sauce aux champignons pendant que Yan se ressaisit, j’espère juste que ma réaction lui a fait mal et qu’il désire partir maintenant. Oui, qu’il parte je veux être seul aujourd’hui.

 

Nous mangeons nos pâtes dans le silence, la discussion reprend sur ma dégaine mais plus sur son soi disant amour. Après un long débat, je cède et veux bien partir faire du shopping pour me trouver de nouveaux vêtements pour la saison. Sachant que faire les boutiques avec Yan, c’est pire qu’avec une fille, je sens que c’est lui qui va passer le plus de temps dans les cabines d’essayages. Je soupire d’avance à la longue journée qui m’attend.

Alors que Zach a disparu de mes pensées pendant quelques secondes, le destin me rappelle à l’ordre lorsque je reçois un message de Link.

 

«  Zach s’en va aujourd’hui, il est à l’aéroport. »

 

Zach s’en va. Je sens un poids s’écraser sur moi, il part loin de nouveau et si je ne vais pas le rejoindre, il ne reviendra jamais. Si je le laisse partir, ça voudra dire que c’est le vrai point final de cette histoire. Mon visage s’assombrit. Je veux rentrer chez moi, je ne peux plus rien faire pour nous. Par fierté sans doute, par peur aussi.

 

- Alors, qu’est-ce que t’en penses ? Nolan ? Ça ne va pas Nolan ?

- Je veux rentrer, Yan, je murmure écrasé sur mon siège.

- Bien sûr, je me rhabille.

 

J’attends donc qu’il se rhabille et nous rentrons. Je jette ma veste par terre et me plonge sur le canapé totalement désespéré. Je cache mon visage avec Mr. Zoubi et je tente de me retenir devant Yan. Il mériterait même que je le jette dehors mais au fond sa présence m’empêche de sombrer à nouveau. Je sens le canapé qui s’affaisse, il s’assoit et met mes jambes au dessus des siennes. Sa main caresse ma cuisse, un geste d’affection et de compassion. Il ne dit rien. Je ne dis rien. Le silence est roi.

 

Je retire Mr. Zoubi, je me redresse vivement surprenant Yan et je récupère une des dernières bouteilles d’alcool d’hier soir : Jack Daniels. Avec plein de glaçon, ça passe comme de l’eau. Yan me regarde inquiet.

 

- Ce n’est pas le moment de devenir alcoolique, Nolan, dit-il sur un ton de reproche.

- De quoi je me mêle ? T’es pas content, rentres chez toi.

 

J’avale verre sur verre, je veux juste faire disparaître cette tristesse. J’ai l’impression d’abandonner, de baisser les bras alors que je ne les ai même pas levés. Et après, j’ose accuser Zach alors que moi je ne fais pas mieux. Je ne veux pas qu’il parte mais je ne peux pas aller le chercher, je m’en sens incapable…

 

Après le troisième verre, j’arrête la tournée, les yeux humides à cause de l’alcool, les joues rougies, un corps lourd et en même temps, plus confortable. Je m’affale sur le canapé Yan revient avec un verre d’eau. Il me le tend mais je le jette sur le beau carrelage. Tout éclate, le liquide se répand. Je ris, un rire qui sonne faux, un rire qui cache un hurlement de détresse, mais je préfère rire. Je ne suis pas bourré contrairement à ce que vous pouvez penser, non je suis au stade où je me sens bien.

 

Le regard de Yan se fait accusateur.

- Tu devrais aller dormir Nolan…

- Et je suis pas bourré, Yan, j’avoue que je tiens pas l’alcool mais y a des limites, trois verres ça me fait planer c’est tout.

- Tu devrais quand même aller te coucher.

- T’as qu’à me déplacer…

 

Il tente de me relever mais je ne l’aide pas et étrangement au lieu de le repousser, je le tire vers moi. Il me tombe dessus les yeux écarquillés d’étonnement, je l’embrasse à pleine bouche, avec voracité mais aucun sentiment. Juste une envie de ses lèvres. Il lui ressemble tellement, la même douceur, la même envie de me protéger, les mêmes cheveux blond et soyeux.

 

- Je t’aime, Zach…

 

Même après cette phrase, Yan se laisse totalement faire, je plonge mes mains dans ses cheveux, je me fais plus virulent, j’en veux plus, beaucoup plus ! Mais j’ai mal, je sais que je ne devrais pas, je sais que ce n’est pas Zach et que je devrais pas. Seulement, j’ai besoin de sentir qu’il n’est pas loin de moi et qu’il reste quelque part, au fond de mon cœur à tout jamais !

 

Au fur et à mesure du baiser, je sens des larmes salées m’accompagner, Yan ouvre grand les yeux, il tente de me repousser mais je refuse, il ne résiste pas bien longtemps.

Le bruit d’une porte qu’on ouvre.

Je cesse ma fougue et regarde en direction de la porte d’entrée, je manque de faire une crise cardiaque, j’ai le souffle coupé, je crois que je deviens véritablement fou ! J’aperçois Zach dans l’embrassure de la porte, c’est impossible ! Il est reparti il y a de ça deux heures. Ce n’est pas possible, je deviens vraiment fou. Sauf que la présence de Link juste derrière lui me fait immédiatement atterrir, étrangement, j’avais l’impression d’être de nouveau sobre. Leurs regards insistants.

 

Je me détache de Yan. Zach reste immobile, Link me fait de grands gestes pour me dire que je suis un boulet.

 

- Désolé de vous avoir dérangé.

 

Il referme la porte aussitôt. Le silence reprend sa couronne. Je soupire et passe ma main sur mon visage, dites-moi que c’était l’effet de l’alcool parce que je ne peux pas rattraper une bourde pareil.

 

- Cours, murmure Yan.

- Hein ?

- Dépêches-toi de le rattraper imbécile !

 

J’obéis. Je cours dans les escaliers comme un dératé. Si je me brise le cou, ça n’arrangera pas plus mes affaires mais tant pis. Je saute les quatre dernières marches et ouvre à grande volée la porte de l’entrée de l’immeuble. Je regarde de chaque côté de la rue ignorant le froid qui me gèle les pieds, évidemment, je suis sorti pieds nus, et je vois très bien Link en train de retenir Zach qui marche tête baissée. Je cours le plus vite possible réduisant considérablement la distance, je tends la main comme si je pouvais déjà l’attraper même si j’ai l’impression qu’il est toujours aussi loin.

 

- ZAAAAAAAAAAAACH !!!!!!!!!!!!!!

 

Essoufflé, je reprends quand même ma course alors que Link et lui me regardent incrédules. J’arrive à leur hauteur et me soutiens au mur d’une bâtisse, je crois que je vais tomber dans les pommes. Link sort une cigarette et donne une tape amicale sur l’épaule de Zach avant de s’éloigner un peu de nous.

Je sens son regard sur moi, la peur m’a donné le courage de venir jusqu’ici ce n’est pas pour le laisser s’enfuir ! Si il est revenu c’est que peut être - je dis bien peut être - il n’avait pas envie que la fin arrive maintenant ! C’est que peut être il souhaite reprendre quelque chose ou je ne sais quoi d’autre ! Mais le plus important c’est qu’il soit là ! Bien présent, qu’il ne soit pas parti. Je me fais peut être des idées, peut être qu’il voulait simplement me dire au revoir, qu’il voulait me donner une chose que j’avais oublié ! Mais je m’en fiche de ces doutes ! Car l’espoir à rallumer cette petite flamme dans mon cœur, cet espoir m’empêche de ne pas y croire ! Je veux croire que tout n’est pas finit. Je veux croire qu’il m’aime encore. Malgré cette envie consumant qu’il m’aime toujours, je crois que j’ai perdu toutes mes chances de pardon. Il m’a découvert entrain d’embrasser Yan, ce qui n’est pas négligeable, je dois donc me faire pardonner et si après ça il perd l’envie de revenir au près de moi et bien je ne pourrai pas le retenir. Je suis un idiot…C’est ma faute si nous en sommes là.

 

- Ecoutes, Zach…je…je… C’est vrai, j’embrassais Yan même si j’étais aidé par l’alcool. Je comprends que tu m’en veuilles mais avant que tu m’insultes ou ne me frappes, je voudrais te dire que… Je te crois. Je sais que nous deux, ce n’était pas une erreur ! C’était de l’amour, une véritable histoire d’amour. Tu vas sans doute repartir mais je veux que tu saches que je t’aime toujours, que je t’aimerai toujours…

 

Ma voix se terre dans ma gorge et j’observe la moindre parcelle de peau de Zach. Impassible, ses douces mèches blondes s’agitent au moindre courant d’air, ses yeux émeraude brillent sous le lampadaire juste au dessus de nous. Même s’il ne veut plus de moi, je veux qu’il comprenne que jamais je ne cesserai de l’aimer.

 

Alors que je sens l’injure approcher, sa main délicate se pose sur ma joue pour la caresser puis s’en approcher lentement. Un baiser dans la nuit, un baiser tendre et plein d’amour. Le baiser dont je rêve depuis plus d’un an…

___________________________________________________________________________________________

OUHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA A partir de maintenant c'est ma partie préférée !!!!!! J'ADORE !!!
AAAAHHH NOLAN T'ES TROP CHOUUUUUUUUUUU
^^
Nan mais vraiment, vous croyez vraiment qu'on est capable de séparer un couple aussi bien fait l'un pour l'autre ? Malheureusement Lilly ne pas laissé faire...Je voulais que Zach meurt moi... NAN JE PLAISANTE !!
Faut pas croire que j'aime voir mes persos se séparer c'est faux ! 
 
Ah en tout cas je suis contente d'avoir publié maintenant je suis soulagé d'un poids !
NIARK

BISOUS

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 2 février 2 02 /02 /Fév 23:04


L’orphelinat était calme quand je me réveillai. Je me rendis à la cuisine et commençai à préparer le petit-déjeuner. J’étais fatigué à force d’avoir pleuré la veille, en même temps, je me sentais reposé. Notre histoire était bel et bien terminée, purgée de tous les vices qui avaient pu l’entacher, de son début comme de sa fin. Nolan m’avait définitivement oublié, je perdais encore une personne que j’aimais mais j’avais l’habitude. C’est horriblement dur au début mais on n’a pas d’autre choix que de l’accepter. Si c’était mieux pour lui alors…


Les enfants seront toujours là pour m’accueillir et c’était déjà ça. Le petit-déjeuner me permit de penser à autre chose, mon regard devint nostalgique, ils allaient me manquer mais j’avais besoin de changer d’air.

Sasha vint tirer sur mon pantalon et je me baissais pour lui ébouriffer les cheveux et lui dire au revoir.


- Pourquoi tu veux pas rester avec Nolan si tu l’aimes toujours et que toi aussi ? Me demanda-t-elle.

- Parce que j’ai fait une bêtise, dis-je tristement, mais toi, tu pourras rester avec lui. Je suis sûr que tu sauras prendre loin de lui.

- Oui ! S’exclama-t-elle. Tu sais, hier, on a mangé des crêpes…

- Il t’a présenté Mr Zoubi ? Lui demandai-je en pensant douloureusement à tous nos souvenirs.

- Ouiiiiii et on a décidé qu’il allait se marier à Lapinette !!

- Elle est pas un peu trop jeune ? Souriais-je face à sa naïveté.

- Il m’a dit que je devrais attendre sa majorité, à 18 ans mais c’est long, encore 7 ans !

J’étais sûr qu’il avait dit ça pour garder Mr Zoubi pour lui tout seul.

- Allez, va te préparer.

- Tu reviendras ?

- Oui mais pas tout de suite. Et puis, quand tu seras plus grande, tu pourras venir me voir, les autres aussi.

- Encore cette majorité ?

- Oui.


Je ne me faisais pas de souci pour elle, elle allait s’en sortir d’autant plus si Nolan gardait un œil sur elle ; Jérémy, en revanche, c’était moins sûr.


- Zach, appela Christelle, il est là !


Les derniers enfants qui étaient encore dans la cuisine se précipitèrent sur leur visiteur, Tom eut un mouvement de recul et souleva Eric en l’air pour le mettre à l’abri.


- Calmez-vous ! M’écriais-je en riant.


Les questions fusaient dans tous les sens : « Comment tu t’appelles ? T’es qui ? T’as quel âge ? ». Mon frère me regarda désespéré et je me portais à son secours.


- Arrêtez maintenant, c’est mon frère !


Gros silence. C’était peut-être une erreur de l’avoir fait venir ici, qu’ils ne comprendraient pas pourquoi j’avais un frère si j’étais ici.


- Ton frère ? Vous vous ressemblez pas du tout, s’exclama Linette, une petite fille de 8 ans.

- Pourquoi il est jamais venu ? Demanda un autre.

- Bon, les enfants, intervint Christelle, allez-vous préparer, c’est bientôt les cours et celui qui est en retard aura des points en moins.

Ils filèrent droit dans les chambres.

- Vous pouvez y aller, me dit-elle avec un clin d’œil. Zach, tu reviens quand tu veux, même pour vivre ici.

- Oui, à bientôt. Merci. Allez, viens, m’adressai-je à Tom, toujours à l’ouest.


Il avait tenu à m’accompagner à l’aéroport pour me parler avant mon départ, je m’étais dit que ce serait bien de le faire venir à l’orphelinat pour qu’il voie l’endroit où j’avais grandi, pour qu’il n’y ait plus de secrets entre nous.


- C’est… C’est une garderie ? Demanda-t-il.

- Non, répondis-je après un petit moment -ne sachant pas s’il faisait exprès pour se voiler la face ou s’il n’avait vraiment pas compris- c’est l’endroit où j’ai grandi.

- Tu vis avec tous ces enfants ?

- Oui, nous sommes pareils, sans famille, on apprend à vivre ensembles.

- Tu veux dire que c’est un orphelinat ?

- Bravo ! Vous avez gagné le jackpot ! M’exclamais-je ironiquement.

- Mais pourquoi tu t’es retrouvé là-dedans ?

- Bah, bizarrement, personne n’a voulu d’un gamin fauché à la rue. Tu croyais quoi ? Que j’avais été adopté par une famille richissime ?

- Je ne sais pas, je crois que je ne me suis jamais posé la question, avoua-t-il.

- Ouais, répliquai-je amer, ça, j’avais bien compris que tu ne t’étais pas trop soucié de moi. Laisse-tomber, on y va.

- Je peux voir ta chambre ? Je veux dire, tu dois bien avoir une chambre, non ?

- Oui mais pourquoi ?

- Pour voir, s’il te plait.


Je lui fis visiter ma chambre, il se garda de tout commentaire et je m’empressai de sortir de là. Une fois à l’aéroport, ayant un peu de temps devant nous, nous nous attablâmes dans un café pour prendre le petit-déjeuner.


- Tu sais, maintenant que je suis papa, je me rends compte à quel point j’ai été horrible avec toi, me confessa-t-il en contemplant son café.

- Oui mais bon, c’est comme ça. je m’en suis sorti, si aujourd’hui, on arrive à se parler de nouveau, je dis pas de combler toutes ces années, ce sera déjà bien. Les gens qu’on aime se perdent trop facilement pour ignorer celles qui nous aiment, enfin, ça veut rien dire mais…

- Non, je comprends. Alors accepterais-tu d’être le parrain d’Eric ?

- Tu me le proposes toujours alors que je suis parti sans rien dire ? M’étonnai-je.

- Je comprenais que tu avais besoin de changer d’air mais maintenant que tu es là…

- Je vais repartir, Tom, je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour lui d’avoir un parrain absent. Nolan le connaît beaucoup mieux que moi et c’est une valeur sûre.

- Tu es sûr ? Regarde comme il est mignon ! Fit-il en me mettant d’autorité son fils dans les bras.


Son fils… Je ne sais pas si c’est le fait de le toucher, de le sentir matériellement, qui me fit prendre vraiment conscience de ça mais mon frère était papa. Je le soulevais dans les airs et nous nous fixâmes yeux dans les yeux. Il était sage et se contentait de me regarder, comme s’il attendait ma décision.


Tom commença à me bassiner, à me balancer plein d’arguments sans me laisser le temps de protester. « Peux-tu vraiment refuser sa demande ? De t’occuper du fils de ton frère ? Mais de toute façon, même sans être parrain, je restai son oncle et donc sa famille. Mais à ce qu’il parait, les filleuls entretiennent toujours une relation privilégiée avec leur parrain et marraine même s’ils ne les voient pas beaucoup, ce sera un moyen de compenser ton absence ».

Quelque part, je n’avais pas encore pardonné le comportement de mon frère parce qu’au fond de moi je ne voyais pas pourquoi je devrais prendre des responsabilités que mon frère n’avait pas prises avec moi. Mais c’était nul de penser comme ça, j’en avais conscience.

« Tu pourras voir Eric comme l’enfant que tu n’auras jamais, vu que tu es homosexuel... Mais il reste avant tout ton fils et des enfants à adopter, si je le voulais vraiment, j’en ai toute une flopée à ma disposition. »

Nous en étions là à nous fixer yeux dans les yeux quand l’annonce pour mon vol passa.


- Attends, s’il te plait, donne-moi au moins ta réponse.

J’hésitai pendant un moment avant de peser le pour et le contre.

- D’accord, soufflai-je.

- C’est vrai ?

- Oui.

- Merci, rayonna-t-il en me prenant dans ses bras. On viendra te voir pendant les vacances, c’est pratique, ça, d’avoir un hôtel gratuit en Corse.

- C’est pas un hôtel chez moi et encore moins gratuit !

- Quoi ?! Tu oserais !

- J’y vais, embrasse Ely de ma part et… non rien.

- Rends-moi mon fils, va pas t’enfuir avec, hein !

- T’inquiète pas, dis-je à Eric le ton grave, je surveillerai ton père pour voir comment il s’occupe de toi.

Je me joignis à la file d’attente à la dernière minute avant de me faire violemment tirer en arrière.

- Minute papillon !

- Link ?! Mais t’es malade ! Laisse-moi prendre mon avion !

- Monsieur, s’il vous plait, dépêchez-vous, me pressa l’hôtesse de l’air.

- Non, non, c’est bon, il ne part plus, dit Link en m’enfonçant douloureusement son poing dans les côtes pour m’empêcher de protester.

- Absolument, vous pouvez y aller.

 

Il attendit quelques minutes avant de me libérer.

- Mais t’es pas bien ?! M’énervai-je pour de bon. Je veux rien savoir, tu me payes mon billet et je rentre !

- La ferme, minus, et suis-moi, ordonna-t-il en me tirant par le bras.

A la sortie de l’aéroport, une voiture noire coupée nous attendait avec un majordome.

- Ça ne sert à rien de m’impressionner, lâche-moi !

- C’est pas pour t’impressionner, c’est pour t’empêcher de partir mais comme ça, les gens ne vont pas penser que c’est un enlèvement.

- T’es malade.


Une demie heure plus tard, j’étais assis sur le lit d’une chambre d’hôtel, mal à l’aise sous e regard accusateur de Link.


- D’abord, je m’excuse pour le manque de formalisme mais y avait état d’urgence. Je pouvais pas te laisser partir comme ça.

- Je sais pas ce qu’il t’a dit ni ce que tu fais là mais je ne suis pas parti comme un voleur, les choses sont claires entre nous alors viens pas mettre ton grain de sel.

- Tu crois vraiment ce que tu dis ?

Je ne répondis pas mais les choses étaient réglées entre nous et ça ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie.

- Tu sais, tu crois pouvoir oublier mais un premier amour, c’est tellement fort que tout ce que ça fait, c’est de blesser si on n’arrive pas à le concrétiser.

- Je n’ai pas dit que je voulais oublier, dis-je faiblement, mais que si ça pouvait l’aider, lui pouvait m’oublier.

- Et ça te fait mal. Ça ne sert à rien de vous protéger si au final, vous en souffrez. Croyez-vous vraiment que ça vous fera plus mal de rester ensembles que de vous tenir éloigné l’un de l’autre ?

- Arrêtes Link, tu ne sais rien, j’ai fait une connerie, j’assume, c’est tout.

- Quelle connerie ?

- Arrêtes, je n’ai pas envie d’en parler, d’accord ?! C’était déjà dur une fois, j’ai pas envie de le subir une deuxième fois. C’est fini, alors mêle-toi de tes problèmes. Lui, il a droit de me faire des reproches mais pas toi, t’as rien à voir dans l’histoire, alors laisse-moi tranquille.

- C’est mon problème parce que je ne l’avais jamais vu aussi heureux qu’avec toi et là, il est redevenu comme avant et c’est encore plus douloureux parce que je sais que son bonheur est à portée de main.

- Arrêtes, ça, c’est les romans à l’eau de rose, quand le garçon aime la fille, ils se marient et ont beaucoup d’enfants. Point barre. Nous, ce sera jamais comme ça.

- Alors tu vas lâcher l’affaire sans te battre ? En te voilant la face ?

- Je me voile pas la face, d’accord ? Il me l’a dit, j’ai compris et maintenant, je respecte son choix.

- Parce que c’est facile ! Mais vous êtes pas les seuls à en avoir bavé dans la vie.

- Ouais, je sais, la moitié des mariages se solde par un divorce. Je vais aller pleurer avec eux, ça me fera une belle jambe.

- Non, je te parle de te battre comme moi, j’ai dû me battre. Un bonheur, ça se mérite, il arrive sans crier gare mais il peut repartir tout aussi facilement. Moi, j’ai fais l’erreur de le laisser partir la première fois, je n’avais personne sur qui me reposer, mais j’ai compris après qu’il fallait que je me batte pour protéger les personnes que j’aime, pour les garder avec moi.

- Ouais, bah, j’écouterai ton conseil pour mon prochain amant.

- Arrête de faire le sourd. Je suis heureux maintenant, c’est vrai, tout me sourit, mais t’imagines pas comment c’est dur d’oublier son premier amour, à t’en faire perdre la tête, surtout quand ça se termine dans la douleur, à rêver de lui inlassablement jusqu’à ce que tu trouves quelqu’un qui le remplace mais c’est pas facile parce qu’il faut de nouveau que tu lui accordes ta confiance, que tu réapprennes à l’aimer, que tu acceptes tes sentiments pour lui. tu dois tout recommencer alors que comme tu le dis, une fois suffit. Et même maintenant, de temps en temps, je regrette que ça se soit terminé comme ça.

- Tu as vécu ça toi aussi ?

- Oui, c’est pour ça que je te dis que tu dois te battre pour ne pas avoir de regret, pour être heureux. 

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demandai-je, la curiosité piquée au vif, même si je savais que c’était indiscret. Peut-être que ça me décidera de connaître son histoire parce que j’avais vraiment senti toute son amertume.

- C’est une longue histoire.

- C’est bon, je l’ai déjà raté mon avion alors…

Il sourit avant de reprendre.

- Ce n’était pas exactement comme vous parce que c’était mon meilleur ami que j’aimais. J’ai dû vivre pendant toutes ces années en étouffant mon amour pour lui pour ne pas le perdre, je me contentai d’être son ami même si je voulais être bien plus. On a eu des débuts très difficiles, il ne reconnaissait pas ses sentiments envers moi, il m’ignorait, il voulait faire l’amour bourré pour ne pas se souvenir le lendemain. Moi, je supportais comme je pouvais puis, ça s’est arrangé et on est sortis ensembles, c’était merveilleux et… du jour au lendemain, il est parti, sans rien me dire, sans me dire au revoir. Je suis tombé dans la dépression, j’ai failli en mourir, je ne mangeais plus ni ne buvais plus, je m’en suis sorti grâce à mon deuxième meilleur ami. Aujourd’hui… il est… mort mais grâce à lui, j’ai rencontré la personne avec qui je vis.

- Et ton premier amour…

- Costia. Il joue dans le groupe, nous sommes amis, c’est tout, mais nos retrouvailles ont été difficiles, c’est Ashley qui a tout organisé et c’est plus pour sa mémoire que nous avons monté le groupe. On s’entend bien mais crois-moi, même si ça peut paraître dégueulasse pour mon amant, les regrets sont bien là.

- Parce que vous êtes constamment ensembles. Moi, je vais rentrer en Corse.

- C’est là où vous avez passé votre nuit d’amour, non ?

- Quoi ?! Il…

- Bien sûr, il me dit tout, dit-il victorieux, mais c’est pour te prouver que même si vous n’êtes pas ensembles, il te hante.

- Mais je ne sais pas, on s’est séparés parce que c’était trop destructeur, on a des blessures tellement profondes. Parce qu’on ne voulait pas finir comme toi. Qu’est-ce qui nous dit que le même schéma ne se répétera pas ?

- Vous avez grandi, vous n’êtes plus les mêmes, votre amour n’en sera pas pour autant amoindri, vous serez capables de faire face.

- Mais il a m’a dit qu’en fait, je ne l’aimais pas vraiment, que…

- Tu le crois vraiment ? Que tu ne l’aimes pas vraiment ?

- Mais il s’y connaît plus que moi…

- En amour ? Le sexe, peut-être, mais l’amour, non. Même Yan, il ne l’a pas aimé alors qu’il avait tout pour lui.

- Non, ça ne sert à rien, on s’est tout dit, on… J’ai passé l’étape la plus difficile, j’ai continué à vivre, je ne veux pas me leurrer, nourrir de faux espoirs…

- Vas-y.

- Non.

- Vas-y !

- Non ! Arrête de me regarder comme ça, j’ai essayé de lui dire mes sentiments, j’ai fait ce que j’ai pu, c’est pas à moi de revenir à la charge pour me faire encore rejeter !

- Au contraire ! C’est comme ça que tu lui montreras que tu tiens vraiment à lui ! Il te dit dégages et toi, tu obéis comme un bon toutou ?

- Je veux le protéger !

- Parce que tu crois que seul, il en est capable ? L’amour, c’est pour le pire et le meilleur, Zach, c’est un peu facile de partir parce que tu crois que ça va pas marcher. Je dis pas que Nolan est mieux mais tu as coupé court à tout dialogue quand tu es parti. Alors oui, tu as fait une bêtise mais c’est celle de partir comme tu l’as fait. Je te le dis, c’est encore possible, sauf si tu pars vraiment.

- Tu crois vraiment ?

- T’es vraiment en train de douter ? Allez, je t’emmène.


Etait-ce possible ? Pouvions-nous repartir sur de bonnes bases après tout ça, après cette longue absence ?

C’est le cœur battant à tout rompre que j’insérais la clef dans la serrure sous l’œil vigilant de Link puis j’ouvris la porte.


Je crus défaillir lorsque je vis Nolan en train d’embrasser Yan.

_____________________________________________________________________________________________

*Part se réfugier dans un pays étranger*
Attendez le prochain chapitre avant d'embrocher Nolan... MDR

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 1 février 1 01 /02 /Fév 22:13

Potter-Family.jpg
Je l’ai fait. J’ai réussi à le repousser avec les dernières forces qu’il me restait, j’ai mis fin à toute cette histoire fanée dont les cendres étaient encore chaudes. Un seul courant d’air et tout s’est envolé : Zach a fermé la porte derrière lui. Je reste stoïque, comme un imbécile, sans aucune réaction qui pourrait être associée à des comportements d’être humain civilisé. Je suis juste là ressassant cet instant dans ma tête. J’ai encore le goût de ses lèvres sur la bouche, je touche ma bouche du bout des lèvres, il était là près de moi, dans mes bras. Son corps contre mon corps. Son cœur battant, la voix tremblante, il était là.


Finalement je ne regrette pas ma décision. Quelqu’un se devait de mettre un véritable point, un point final, irrévocable, tyranniquement irrévocable. Las, je vais finir ma nuit sur le canapé, le bras nonchalamment sur le front. Le doute me tourmente mais une voix bienveillante tente de me convaincre que c’était la seule chose à faire. L’unique chose qui me restait à faire pour Zach. Pour nous.


J’essaye vraiment d’y croire, de m’en persuader plus que n’importe quoi, il faut que j’avance, comme lui. Je suis sûr d’une chose en tout cas, c’est qu’il m’aimait, aussi fort que je pouvais l’aimer même si je persiste à ne pas le croire pour que ça soit plus facile et je voulais que lui aussi le croit. Comme ça, tout sera plus facile…Tout sera plus facile. Et je m’autorise le droit de craquer une dernière fois avant de faire en sorte d’arrêter de penser à tout ça. J’avancerai avec le souvenir de cet amour gravé dans mon cœur mais j’avancerai.


- Quel hypocrite, tu fais Nolan, je me dis à moi-même.


Au bout de quelques heures, je finis par céder à l’épuisement, je me réveille avec une odeur désagréable de tabac sec. Je baille bruyamment et me dirige comme un mourant jusqu’à ma chambre où je m’écrase comme une épave au milieu des couvertures froissées. Elles ont gardé l’odeur du passage bref de Zach, je n’arrive pas à cesser de penser à lui et pourtant je m’injure profondément pour arrêter de toujours tout comparer à lui ! De toujours tout rapporter à lui. Oh et puis merde…je suis trop crevé pour me prendre la tête avec moi-même, légèrement schizophrène, le bonhomme, je vous l’accorde, mais depuis le temps, on s’habitue à mon instabilité psychologique. Et celui qui est pas content et bah…et bah, rien, je dors.


A peine quelques minutes après, je suis secoué comme un prunier. Je me réveille en sursaut, me défendant contre toute tentative d’agression. Celui qui veut me violer a intérêt d’être mignon !!


- Nolan ! Nolan !! Nolan !! Nolan !

- LACHE MOI !!!!!!!!!!!!! Je hurle en repoussant l’espèce d’énergumène excité.

- Et on ne repousse pas les enfants !! S’écrie une voix féminine.

- Hein ? Mais qu’est-ce que tu fous là, Ely ?

- Je t’apporte du travail, dit-elle en tendant Eric avec un sac.

Eric. Un bébé. Un bébé et moi et toute une journée. Hors de question.

- Je compte pas garder ton gosse toute la journée, Ely, je dois chercher un vrai boulot ! Dis-je en me grattant la tête

- C’est une faveur, Nolan, je reprends le travail aujourd’hui et Tom ne peut pas non plus s’absenter. S’il te plaît, j’ai besoin de toi, je n’ai pas eu temps de chercher une nounou pour l’instant…


Le regard suppliant de ma sœur est une arme fatale, plus efficace qu’un missile nucléaire et je cède sous la pression. Dans un soupir d’exaspération, je tends les bras pour prendre Eric et le sac. Soudainement, quelque chose d’incohérent revient à mon esprit. Eric n’a que six mois, il ne peut pas encore m’appeler par mon prénom et Ely a parlé d’un enfant repoussé. J’écarquille les yeux et la fusille de regard. Quelle surprise elle me réserve encore ?


- Ne me dis pas que t’as adopté une petite viet’ ?

- Sois pas idiot Nolan ! J’ai rencontré Christelle en venant ici et elle m’a demandé un service…

- Un service ?

- C’est son anniversaire, Nolan. Aujourd’hui, la petite Sasha a onze ans.


Je prends brusquement conscience d’une petite fille qui se cache derrière Ely, dans une robe en laine de couleur lavande, ses cheveux noirs tressés et des petites bottes noirs. Elle me regarde de ses grandes billes pleines de rêves et de paillette. Je ne peux m’empêcher de lui sourire. Elle me sourit à son tour devenant plus rouge qu’une pivoine et s’approche timidement les bras dans le dos.


- Tu ne viens pas me faire un bisou, Sasha ? Je lui demande.


Elle se précipite sur moi et entoure mon cou de sa frêle étreinte avant de déposer un baiser acidulé sur la joue bruyant et si attendrissant. Les gazouillements d’Eric complètent le schéma assez bisounours mais qui fait presque pleurer ma sœur. A son tour, elle m’embrasse avant de s’enfuir comme une voleuse. Elle s’arrête juste une seconde sur le pallier.


- Courage, Nolan.


Elle referme la porte aussitôt et j’inspire profondément, décidé à ne pas me laisser démoraliser aujourd’hui. La présence de la petite Sasha et d’Eric vont bien occuper ma journée et m’empêcher de déprimer dans mon coin pour me transformer en glaude de premier ordre. Qu’est-ce qu’un glaude ? Définition du glaude : épave titubante, stéréotype du montagnard avec un verre de blanc cassis toute les heures. Le glaude est un être humain qui fait toujours des blagues grossières. Son milieu naturel ? Les bars.

 

- Bon, Sasha, tu surveilles Eric dans son siège pendant que je vais prendre une douche d’accord ? N’essaye pas de le porter, il serait capable de te tirer les cheveux ! Il le fait bien avec les miens…

- Les cheveux de Nolan ont beaucoup poussé depuis Noël, murmure la petite Sasha d’une voix fluette.


Je lui tire une natte amicalement et je cours jusqu’à la salle de bain, inquiet de les laisser seuls une seconde. Un rapide passage dans la douche, je frotte mes cheveux humides activement, inspection de mon teint cadavérique, des cernes sous les yeux naturellement, je me brosse les dents, ébouriffe mes cheveux, file m’habiller d’un bas de survêtement totalement délavé et horrible, un t-shirt noir basic devenu un peu serré avec le temps. Je presse le pas jusqu’au salon.


Eric est toujours dans sa chaise, Sasha est assise religieusement sur le canapé et ne quitte pas du regard le bébé qui joue avec sa splendide girafe, on a tous connu la girafe super moche en plastique. Elle n’est jamais dépassée de mode même si elle date de l’après guerre. Je frappe de mes mains et fait même sursauter l’enfant qui me dévisage comme si j’étais fou.


- Si on faisait des crêpes ! J’annonce joyeusement. Après tout, c’est ton anniversaire.


Son visage semble s’illumine, elle s’écrie dans un grand «  Oui » expressif. Le bébé crie à son tour ne sachant pas ce qui nous rend heureux mais faut croire que ça le rend heureux aussi. Un après-midi à m’occuper d’enfants, ce n’est pas si ridicule car je retrouve un peu de plaisir à rester chez moi sans pour autant boire des bières, fumer des cigarettes et culpabiliser encore sur mon incapacité à rester avec un homme.


Le souvenir de la première fois où j’ai fait des crêpes avec Zach me serre le cœur, finalement, c’est un sourire nostalgique qui trône sur mon visage et Sasha, en bonne assistante, essuie la poudre blanche que j’ai sur le bout du nez. Elle trempe un doigt dans la pâte et goûte dans un murmure gourmand.


- C’est trop bon ! Elle s’écrie.

- Tant mieux, je suis pas vraiment doué pour la cuisine, Zach était plus doué que moi…

- Nolan est amoureux de Zach ? Elle demande d’une voix basse et douce.

J’hésite à lui répondre puis je décide d’être honnête.

- Oui. Nolan est amoureux de Zach mais c’est fini… Zach et Nolan ne peuvent plus être ensemble…

- Pourquoi ? Zach est parti longtemps mais Zach aime toujours Nolan…

- Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? Je demande intrigué.

- Oui, Zach est venu à l’orphelinat cette nuit, il était pas bien, il a pleuré dans les bras de Christelle … Il a dit qu’il aimait beaucoup trop Nolan.


Beaucoup trop ? Je suis donc bien un danger. Notre amour est destructeur et sa façon de me protéger et tout à fait différente de la mienne mais l’objectif reste le même. On tente juste d’éviter de sombrer.


- Peu importe Sasha…Nolan et Zach ne peuvent pas être ensemble. Ils en souffriraient trop…

- Nolan le croit vraiment ?


Ses petites billes rondes me regardent. Inquiète, elle me questionne du regard et scanne le moindre sentiment qui se reflète par mes iris bleu azur. Le silence s’installe entre la petite et moi jusqu’à que les cris de Eric me sortent de ma léthargie. Je prends la petite tête blonde dans mes bras, le berce pendant que je sors le biberon du sac et le lait en poudre.


Une fois le biberon préparé et donné à Eric, je commence la confection des crêpes dans la bonne humeur, la question de l’amour n’est plus discutée. Je prends un réel plaisir à discuter avec elle de l’avenir de l’école, elle se confie à moi sur son envie d’être comme Christelle, ouvrir un orphelinat pour tous les enfants qui n’ont pas de parents. Elle adore parler avec son lapin en tissu qu’elle a depuis toujours, du moins, aussi longtemps qu’elle s’en souvienne. Heureux de trouver enfin quelqu’un qui me comprend, je lui présente avec fierté Mr. Zoubi, elle le salue très formellement et j’avoue que ça me fait rire.


Une heure après, nous sommes à table à déguster nos crêpes, Sasha semblait toute joyeuse, rougissante de bonheur et moi, mon cœur se gonfle à chacun de ses sourires car elle avait comblé ma journée. Elle est sans doute trop jeune pour comprendre et je ne le lui dirai pas car elle me prendrait pour un fou mais je la remercie : plus que quiconque, elle a réussi à illuminer ma journée qui s’annonçait comme une journée pourrie. Ely, Link, Zach, Sasha…Tous sont autour de moi mais je finis tous par les décevoir un jour or je ne veux pas faire de mal à cet ange si précieux. Je ne veux faire de mal à personne.


C’est à dix huit heures qu’Allan débarque chez moi pour venir chercher Sasha, je lui promets de passer prochainement pour lui donner un cadeau. Ses joues toutes rondes rougissent, elle m’offre un sourire innocent, un au revoir tendre et elle s’en va main dans la main avec Allan. La porte se ferme et l’appartement retrouve son calme, Eric gazouille dans son coin mais je me retrouve de nouveau seul. Je lui souris.


- On est seuls, maintenant, bonhomme ! Tu veux qu’on regarde les histoires du Père castor ?


Je suis fou : je parle avec un bébé de quatres mois. Je m’approche et le berce pour qu’il dorme. Ely arrive quelques minutes après.


- La journée s’est bien passée ?

- Ça va.

J’embrasse ma sœur avant qu’elle s’en aille.

- Merci Ely, j’ai compris pourquoi tu m’as volé ma journée. Je t’aime, sœurette.

- Moi aussi, je t’aime Nolan.


Elle s’en va, une dernière caresse maternelle sur ma joue, je referme la porte doucement, sans la claquer, et je reste contre elle. Maintenant que je suis seul, qu’est-ce que je vais faire ? Je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort encore ? En plus, j’ai plus de cigarette. Bon et bien, je vais faire un tour au bureau de tabac, ma veste, mon écharpe. Je ferme la porte derrière moi.

 

- Trente euros, s’il vous plaît.


Je tends l’argent au commerçant et repars avec mes cigarettes. Je me dépêche de rentrer chez moi : je commence à sentir quelques gouttes me tomber sur la tête. Je remonte le col de ma veste et cours jusqu’à l’entrée de mon immeuble. Finalement, je n’arrive pas à éviter la rafale, de trombes d’eau me tombent dessus, je cours un peu plus vite quand soudainement, on me couvre avec un parapluie.


- Bonsoir Nolan.

- Yan ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

- L’anniversaire de notre rencontre Nolan, comme tous les ans, dit-il en sortant une bouteille de champagne.


Yan. Je ne l’ai pas vu depuis la disparition de Zach, il a tenté de m’appeler plusieurs fois et j’ai même reçu un bouquet pour l’anniversaire de notre rupture. J’ai toujours refusé de le revoir. Je crois qu’il est temps d’enterrer la hache de guerre.


- Allons boire une coupe chez moi alors, je dis alors en lui faisant signe de me suivre.

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Celui là aussi me parait court, un chapitre qui sert un peu rien ! Seule la fin est intéressante MDR mais que voulez vous, on peut pas être au top tout le temps ^^

Bisous

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 29 janvier 5 29 /01 /Jan 22:35


- Bonsoir ! Je vais prendre deux croissants, deux pains au raisin, deux pains au chocolat, une baguette pavot et une baguette viennoise.

- Voilà, ça fera six euros et dix centimes.


Je payai mes achats et saluai la boulangère puis je regardai l’heure pour vérifier que le Franprix était ouvert. J’achetais un pot de Nutella, sa confiture de cassis même s’il en avait sûrement chez lui et du lait.

La nuit commençait à tomber, les jours, qui commençaient tout juste à rallonger, étaient encore frais et je resserrai mon col de manteau sur le bout du nez. J’hésitai une microseconde une fois sur le palier de Nolan puis je sortis la clef que j’avais toujours gardée sur moi avant d’ouvrir en faisant le moins de bruit possible, si jamais il s’était endormi.

L’appart sentait la fumée, peut-être Link venait-il de passer -je ne savais pas du tout ce qu’il faisait maintenant- les volets étaient fermés. Mon cœur se mit à battre la chamade. Je lâchais mes sacs avant de courir dans la chambre après avoir remarqué qu’il n’était pas dans son canapé.


Dans la pénombre, je distinguais une masse allongée sur le lit, je me précipitais sur lui et tâtais immédiatement son pouls avant de capter sa respiration régulière. Soulagé, mon cœur se serra quand je me rendis compte que son visage endormi n’était plus aussi paisible que quand il dormait avec moi, qu’il était pâle, les traits tirés. Une larme solitaire roula sur ma joue et je ne pus m’empêcher de caresser son front.

Une larme qui matérialisait toute ma culpabilité, tous mes regrets. Je pouvais dire que notre rupture était inévitable, que mon départ n’avait fait que précipiter les choses, que j’étais parti parce que je ne supportais plus de le voir déprimer chaque jour un peu plus à cause de moi, que j’étais parti à son insu pour rendre les choses moins difficiles -je m’étais répété ces arguments inlassablement- tout ça ne voulait plus rien dire quand je le voyais là, souffrant sur son lit de malade.


Et tout était de ma faute : j’avais clamé haut et fort que j’étais allé de l’avant, que je l’avais accepté pour lui offrir une nuit d’amour alors que c’était moi qui avais peu à peu sombré dans la psychose jusqu’à assimiler ses gestes de tendresse aux coups que me donnaient mon père. Comment pouvais-je affirmer après ça que j’étais allé de l’avant ? Comment pouvais-je dire que c’était de sa faute ? Uniquement parce que je refusais de reconnaître mes tords devant lui, parce que je ne voulais pas perdre le peu d’estime –s’il en avait encore- qu’il avait pour moi, que je ne voulais pas paraître pour un lâche.


Même si c’était le cas et je lui faisais encore plus de mal en rejetant la faute sur lui alors que j’étais parti pour qu’il puisse rejeter la faute sur moi sans sombrer dans la dépression.


Nolan, lui, avait vraiment tout fait pour me protéger même si les moyens n’étaient pas toujours les meilleurs, il avait toujours été là pour moi, pour me réconforter, et c’était pour ça que j’avais désiré être sien. Et après, je lui crachai que j’étais meilleur que lui. Bien sûr, j’avais des circonstances atténuantes, j’avais vécu des choses douloureuses qui m’avaient énormément perturbé, mais ce n’était pas une excuse. Ses comportements parfois radicaux s’expliquaient aussi par ses traumatismes et pourtant, il avait décidé de me faire confiance alors qu’au début, il m’avait rejeté. Et je comprenais maintenant à quel point il avait raison, à quel point il avait senti ce besoin de se protéger parce qu’il n’aurait pas supporté de perdre à nouveau une personne qu’il aimait. Je lui avais dit que je resterai là, je lui avais dit qu’il n’avait pas intérêt à m’abandonner et c’est ce que j’ai fait.


D’autres larmes suivirent et le peu de fierté qui me restait s’évapora avec. Une dernière caresse, un dernier regard, j’osais même déposer un chaste baiser sur ses lèvres puis je me levais. Je ne pensais pas revivre cette scène une deuxième fois mais contrairement à la première fois, ma main fut retenue en arrière.

Je m’immobilisais, tendu, prêt à craquer, n’osant pas me retourner.


- Reste, dit-il doucement.

Non, je n’aurai jamais dû revenir.


Je me laissai faire lorsqu’il me tira à lui sans utiliser la force et me laissai tomber sur le lit. Il s’était redressé, je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque, son corps collé au mien, ses bras autrefois si protecteurs qui me donnaient aujourd’hui l’impression d’étouffer avec tous mes regrets.


Nous restâmes collés l’un à l’autre hors du temps, hors de la passion, juste un échange qui ne pouvait se matérialiser avec des mots, avec des poings. Il me releva la tête par le menton et nos lèvres se scellèrent timidement d’abord puis de plus en plus intimement au fur et à mesure que les sensations revenaient.


J’eus l’impression de recueillir un souffle nouveau, plein d’espoir et de vie. Je renforçais mon étreinte, nous nous écartâmes seulement quand l’air vint à nous manquer. Il se leva et me prit par la main pour que je le suive.

Une fois dans le salon, il alluma les lumières, ouvrit les fenêtres et se posa sur le canapé. Je m’assis en face même si je ressentais encore ce besoin de rester dans ses bras.


- Alors ?

- …

- Qu’est-ce que tu deviens si t’as arrêté tes études ? Je croyais que tu voulais devenir avocat ?

- Ce n’est pas ça le plus important, répliquai-je en secouant la tête. Je… Je voulais que tu saches que ce que nous avons vécu, ce n’était pas à sens unique, je t’aimais sinon, je ne t’aurais pas demandé de sortir avec moi.

- En fait, Zach, je crois bien que j’avais raison finalement. Tu te souviens, je t’avais dit que c’est parce que tu te sentais seul et que c’était pour ça que tu croyais m’aimer.

- Non, je t’aimais, tu peux pas dire ça… protestai-je, l’émotion dans la gorge, alors que je venais de penser exactement la même chose.

- Si tu m’avais aimé comme je t’avais aimé, tu aurais été capable de croire en moi comme moi, j’ai cru en toi. Mais peu à peu, tu t’es éloigné de moi par peur de ce que j’étais capable de faire.

- Mais tu… tu avais ces crises tellement violentes…

- C’est pour ça que je dis que tu n’as pas cherché à me comprendre. Quand j’étais avec toi, j’arrivais à me calmer, la première fois où j’ai voulu massacrer ton père quand j’ai su ce qu’il t’a fait, c’est toi qui m’as retenu.

- Mais j’étais là quand tu es vraiment passé à l’acte, remarquai-je.

- Non, tu avais déjà commencé à t’éloigner de moi, on ne se parlait plus, on s’évitait, je sentais tes réserves à mon égard et forcément, ça ne me rendait pas plus stable. Cela dit, je comprends que tu aies pu être effrayé parce que je m’en suis déjà pris à toi…

- Alors, tu crois que… que nous deux, c’était une erreur, demandai-je en me retenant de pleurer, que je me suis servi de toi juste parce que tu étais là ?

- Peut-être, lâcha-t-il du bout des lèvres. Nous avions besoin l’un de l’autre à cette époque, je suis heureux d’avoir vécu cette période à tes côtés mais regarde où nous en sommes aujourd’hui ! Nous aurions dû nous contenter de ce que nous avions et de rester amis.


Un étau me compressa la poitrine car implicitement, cela signifiait que les choses se seraient mieux passées pour lui s’il ne m’avait pas rencontré parce que c’était moi le fautif.


- Et tu sais que j’ai raison puisque tu ne nies pas, ajouta-t-il, tristement.

- Non ! Non, ce n’est pas vrai, tu ne peux pas dire ça. Moi, j’ai été heureux, j’aimais tes baiser, tes caresses, ça, ça ne se fait pas quand on est de simples amis, surtout pour des hommes. Tu ne peux pas dire qu’ils n’avaient pas d’importance à mes yeux. Je ne t’aimais pas moins, juste, je… J’étais perturbé…

- Moi aussi. Mais quand tu étais là, tu me calmais. Je ne suis pas en train de te dire ça juste pour le challenge mais pour te faire prendre conscience des vrais sentiments que tu avais pour moi. J’étais un ami, un ami très important, je n’en doute pas, mais juste un ami. Les actes physiques ne sont pas tout dans une relation.

- Tu…


Je me tus : il n’avait rien d’autre à ajouter. Pour moi, ses gestes d’amour avaient eu une réelle signification mais s’il le disait, c’était peut-être vrai, après tout, je n’y connaissais rien en amour. Parce que finalement, quand il avait fallu passer aux choses sérieuses, je n’avais pas pu. Mais tous ces soirs où nous nous endormions, moi serré dans ses bras, cherchant son réconfort, sa chaleur ?


- Je… je suis désolé, ça ne changera rien, mais moi, je… je croyais vraiment t’aimer, non, je veux dire… je t’aimais. Mais si tu considères que notre histoire était une erreur, tu peux m’oublier, je voulais juste te dire… a quel point je t’aimais… je voulais juste te dire adieu, en bonne et due forme.

- Oui, je crois que c’est mieux. Au revoir, Zach, fit-il en me tendant la main.


Une bouffée d’émotion me prit aux tripes et à la gorge mais je ne laissai rien paraître. Après tout, je n’étais qu’un orphelin battu puis renié par son père, un gamin prétentieux et arrogant et j’avais l’habitude d’être jugé par les autres. Même si là… que l’homme que j’aimais –ou qui avait le plus d’importance pour moi- préfère m’oublier, ça me faisait mal, plus que tous les coups que mon père m’avait donnés.


Il me tendait toujours la main, l’air fatigué mais impassible.

- Au revoir, répéta-t-il.

- Au revoir et… Merci de m’avoir aimé comme tu l’as fait.


             Il me raccompagna à la porte et je sortis.

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Il me paraissait pas si court que ça ce chapitre mais finalement il est vraiment très court lol
La petite gougoutte ?
=) je vous embrasse les filles

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 27 janvier 3 27 /01 /Jan 00:43

               Son visage s’était brusquement figé, ses lèvres tremblaient et aucun mot ne sortait de sa bouche. Kendrian l’avait dit, lui avait avoué, sans vraiment le contrôler, tout est sortit naturellement et il le regrette amèrement. Il a tout imaginé, le rejet foudroyant, l’ignorance, l’excuse simple, le rire moqueur et blessant parfois il lui arrivait même d’imaginer l’amour, un baiser, une réponse douce et miraculeuse.

Mais ça, ce visage surpris au bord de l’évanouissement, le silence pesant devenait irrespirable. Non jamais il n’aurait put imaginer Milan aussi effrayé.


- Je suis désolé. J’aurai jamais dut dire ça, murmure Kendrian honteux et déçu


               Là, tout était réellement terminé, il n’y avait rien à ajouter, tous ses rêves et tous ses espoirs avaient disparus avec une simple petite phrase aussi naïve soit elle. Quelques mots qui peuvent à ce point briser une personne. Ca sonne presque comme une condamnation.

              Milan se redresse, le cheveux cachant ses yeux, ses mains fermement agrippées au volant. Sa voix s’était bloquée de sa gorge, une vie merveilleuse défilait dans son esprit, une vie d’amour et de bonheur. Kendrian était à ses côtés, souriant, amoureux. Ensemble. Seulement ce n’était pas réaliste ! Il n’avait pas le droit à ce genre de bonheur ! C’était malsain, mauvais ! Ce genre d’amour ne doit pas exister, ce genre d’amour ne peut pas l’atteindre ! MERDE ! Il s’était pourtant promis de ne pas ressentir quoi que ce soit pour lui, Kendrian ne devait être qu’un putain de plan cul ! Qu’un assouvissement de désir pervers et immoraux. Kendrian n’était qu’un fantasme.

Pourquoi se sent il aussi répugnant ?


- Oublies moi…Je ne peux pas t’aimer Kendrian.


             La puissance des mots est tellement sous-estimer.

             Un claquement de portière dans la nuit, la voiture redémarre et les phares disparaissent au loin laissant seul le corps immobile de Kendrian. Il y a de ça un an qu’il n’avait pas pleuré. Les larmes viennent troublé sa vue et se déverses insolentes, sans attaches, sans gênes. Quelle est cette douleur lacérant qui lui ouvre la poitrine ? Cette chose au fond qui se déchire douloureusement ? La même sensation que lorsqu’il avait sept ans, le même sentiment d’abandon d’un homme qu’il aime.


« Occupes toi bien de maman… »


Juillet. Aout. Septembre. Novembre.


             Le temps passait à une allure impressionnante, les jours et les nuits défilaient sans soucier de ceux qui les subissent. Insensibles.

             Kendrian allait finir son service de la journée, la patronne ne sortait que très rarement de ses cuisines, elle avait confié tout le personnel de salle aux mains de Kendrian, elle lui faisait entièrement confiance car mainte et mainte fois il avait prouvé son sérieux, sa ponctualité et surtout sa fidélité. Ca devait être qu’un petit boulot de vacances d’été, un boulot qui s’est prolongé car au fond il n’avait vraiment pas envie d’aller étudier et il se sentait bien dans ce petit restaurant. Pas besoin de réfléchir, c’était mécanique, une habitude à prendre. Il y avait toujours quelque chose à faire, pas le temps de discuter où d’aller flemmarder dehors, il n’avait pas le temps de penser.

             Vingt trois heures passés, il rentre sur les rotules, complètement lessivé ne rêvant que d’une chose, son lit confortable et douillet. Il monte sur son vélo à moitié endormi pour arriver rapidement chez lui, il n’y avait plus d’autobus à cette heure ci, ils avaient bien trop peur d’être brûlé par les jeunes de sa cité. Ce n’est que vingt minutes plus tard, après quelques poteau éviter - ses yeux se fermaient tous seuls - qu’il arrive enfin devant son immeuble. Il attache son vélo et appelle l’ascenseur. Adossé au mur, plus flippant qu’un mort vivant il appuie avec difficulté sur le bouton.

Il laisse son corps tomber de tout son poids sur les couettes chaudes, il n’a pas la force de retirer ses chaussures et pourtant il doit le faire. Une fois enrouler comme un saucisson dans ses couettes il peut enfin fermer les yeux avec soulagement. Malgré lui l’image de Milan vient le hanté avant que la fatigue ne le plonge dans un sommeil profond et sans rêve.

             Le réveil sonne. Une main hésitante tâte l’appareil avant dans l’envoyer valser avec fracas contre le mur, le calme revient. Dans un soupire d’épuisement Kendrian se lève lourdement de son lit, il s’assoit d’abord, encore enrouler dans ses tissus épais. Il regard sa table de chevet avec insistance, pas encore tellement bien réveillé, son portable s’illumine et vibre contre le bois. Un message de Stan.

              Déambulant dans l’appartement comme un gros tas avec une petite touffe blanche qui dépasse il s’enferme dans sa salle de bain, l’eau brûlante fait rougir sa peau, une buée épaisse monte jusqu’au plafond, les bras contre le torse, les mains entourant son cou. Il laisse sa tête se poser sur cette unique force profitant du bien être de l’eau qui s’écoule sur son corps endormi. Quelques minutes plus tard il arrête le jet et ressort une serviette entourant sa taille, une autre sur la tête. D’un pas tout aussi nonchalant il se rend dans sa chambre pour s’habiller. Son téléphone vibre à nouveau.

               Il décroche en prenant tout son temps.


- Hum ?

- Ca t’arrives de répondre à tes messages, lui dit Stan

Des bruits de craquements dans le combiné lui fait deviner qu’il mange des chips.

- Non. J’ai la flemme de taper sur les touches pour écrire un sms.

- Tu changes vraiment pas. On se rejoins au Tross à midi ?

- Ca marche.


              Il raccroche sans plus de formalité et observe sa penderie avec une certaine lassitude. Il devrait peut être s’acheter de nouveaux fringues pour l’hiver qui approche. A midi il était assit sur une des tables du Tross, les yeux cernés de Stan font apparition après quelques minutes d’attentes, le patron leur apporte les plats habituels.


- Alors des nouvelles ? Demande Stan la bouche pleine

- Aucunes.

- Quel enfoiré quand même ! Il aurait put au moins m’appeler !


             Kendrian mange ses frites en regardant par la fenêtre.

             Depuis le départ de Milan c’est comme si son sourire avait disparu, aussi vite qu’il est apparu. Plus une trace de joie ne s’exprimait réellement sur son visage, qui aurait cru un jour que ce garçon avait dansé un valse sur un son rock et en avait même rit. Personne. Eileen était partie à la fac depuis la rentrée, bien sûre elle appelait tous les jours son meilleur ami pendant des heures pour lui raconter ses journées longues et riches en émotion. Parfois elle l’appelle même dans la nuit, totalement désorienter, en larmes, lui répétant sans cesse que sans lui, elle est perdue. Des conversations qui lui font souvent plus de bien que de mal mais qui au fond ne fait qu’aggraver l’état des choses. Eileen est toujours aussi amoureuse de Kendrian et lui ne décide pas à avouer ses sentiments pour un autre afin qu’elle abandonne.

             Ces seuls liens avec l’espèce humaine se résume maintenant à ses collègues de boulot et Stan. Etrangement Stan l’avait appelé au lendemain de leur fête, il avait obtenu son numéro avec l’aide d’Eileen, il avait insisté pour le voir même si Kendrian ne le voulait pas, prétextant une maladie quelconque. Sans vouloir en entendre plus, d’une voix autoritaire il avait ordonné à Kendrian de le rejoindre de ce bar, au beau milieu de la nuit. A ce moment là le corps de Kendrian était en véritable dépérissement, son visage était ravagé par la nuit blanche et les larmes acides. Le cœur en morceau ce n’était qu’un ramassis du ce qui restait d’un être humain.

              Il s’est décidé à avouer la raison de son état, en pleurant comme un gamin.


- Tu crois qu’il m’appellera un jour ? Demande alors Kendrian rêveur

- Je ne sais pas. Mais il finira bien par revenir ça c’est sûr. Et quand ça sera la cas on va lui faire sa fête ! HAHAHA !

Cette bonne humeur, ce ton toujours joueur. C’est ça qui l’a aidé à tenir.

- Tu me fais flipper parfois, Kendrian crispe un sourire malheureusement ravagé encore par la mélancolie


             Il n’a rien avoir avec l’enfant que Stan avait découvert, c’était maintenant un malade qui n’attendait que la fin. Ce sourire, il n’avait rien de beau, rien de parfait. Il était tout simplement énervant, Stan serre les poings mais se concentre.


- Tu travail pas aujourd’hui ? Lui demande Stan en sortant une cigarette

- Non. C’est congé pour moi. Je vais peut passer à Lollypop Book.

- La boutique de bonbon qui fait aussi salon de thé librairie ? Ca craint les bouquins compte pas sur moi pour t’accompagner !

- C’est justement pour ça que j’y vais, taquine Kendrian

- Espèce de salaud ! Se vexe Stan

Un petit rire franchi les lèvres de Kendrian, un rire plein de désespoir.

- Dis pas de connerie. Je vais pas te lâcher aujourd’hui ! D’abord on va aller t’acheter des fringues et puis on ira acheter des gaufres qu’on ira manger au bord du fleuve comme des gros !

- Si tu le dis.


             Des gaufres, ça peut être pas mal. Une journée qui se voulait enjouée était pour Kendrian de véritable cadeau, le caractère de Stan était si excentrique qu’il n’avait pas le temps de penser à Milan, Kendrian n’arrive apparemment plus à ce passer de ce genre de petit après midi entre amis. Après tout rester enfermer dans sa chambre serait une très mauvaise idée. Il ressort des boutiques avec quelques sacs pendant que Stan est parti acheter leur gaufres débordante de chocolat, l’après midi c’est achevé au bord du lac. Deux solitaires qui se parlaient de tout est de rien, Kendrian s’est même moqué de Stan parce qu’il avait fait tomber sa gaufre dans l’herbe et que sa tête de déprimé était vraiment hilarante.

           Amicalement il avait tendu le reste de sa gaufre à son ami qui les larmes aux yeux l’avait accepté avec émotion, un petit sourire avait à nouveau trôner son visage. Stan pourtant ne remplacera jamais Milan.


- Comment ça se passe avec Hugo ? Demande alors Kendrian

- Pour l’instant très bien, rougit un peu Stan

- Tu as bien fait de faire ta déclaration, maintenant vous êtes ensemble.

- Hum. C’est assez étrange, j’ai encore du mal à y croire.

- Je suis content que t’es pu réalisé ton souhait.

Si anodine et pourtant pleine de sous entendus.

- Toi aussi tu réaliseras ton rêve…, réponds alors Stan, fais moi confiance, il va revenir en rampant parce qu’il arrive pas à t’oublier.


               Certainement pas. Il ne veut même pas y penser, les espoirs l’avaient conduit plus bas que terre, l’attirant comme des racines jusqu’au plus profond du néant, l’espoir il n’en a plus besoin. Milan il n’en a plus besoin, certes il le reverra, il a sa famille toute proche, certes il le rencontrera encore mais ça ne sera plus jamais comme avant. Plus jamais. Il ne cédera pas une once d’amour, pas une once de tendresse. Il en a trop souffert, il en souffre encore beaucoup trop. En quelques mois il avait vieillit de dix ans, son visage lui-même semblait porter tous les usages du temps. Encore plus blafard que d’habitude. Il veut juste récupérer peu à peu le goût de vivre même si il garde au fond de lui le secret sentiment d’amour pour un seul et unique homme.


- Embrasses Hugo pour moi. Dis alors Kendrian en se levant, je vais aller dire bonjour aux filles à la boutique.

- Qui sait tu vas peut être finir hétéro ! Hé avec la jolie Coralie ou encore la sexy Eileen.

- Impossible.

- Bon t’as raison je vais aller embrasser mon mec. Sourit Stan


                 Ils se quittent alors avec le sourire, les mains dans les poches Kendrian part en direction du centre ville dans la nouvelle petite boutique de ses deux amies. Cela fait à peine deux mois qu’elles ont agrandit leur petit locale, elles rencontres un franc succès car tous le mondes y trouve son compte surtout en matière de livre. Il y en a pour tous les goûts. Même si lire n’est pas tellement son genre, il s’en va parfois leur passer un petit « coucou » surtout histoire de rassurer Coralie qui s’inquiète chaque jour un peu plus, elle ne l’avait pas connu heureux mais elle ne l’avait pas non plus connu aussi effacé.

                Il était juste à part, un garçon mystérieux et sobre qui restait un peu à l’écart par peur peut être, comme un animal craintif, il pouvait parfois être effrayant lorsqu’on touchait à ceux qu’il aime. C’était un garçon tout ce qu’il y a de plus intriguant mais aussi attirant.

                Cependant depuis quelques mois ce n’était plus qu’un fantôme. Il était là sans vraiment l’être.


- Je te sers quoi ? Demande Coralie en arrivant à la table de Kendrian

- Salut toi, dit il alors, j’aimerai bien un thé. Un thé à la menthe.

- Ca marche. Danouch s’occupe de ranger la nouvelle cargaison de mangas si tu veux lui dire bonjour.

- Merci. Apportes moi juste mon thé ça ira.


                Coralie se presse donc d’aller chercher de thé de monsieur pendant que celui laisse ses pensées divaguer à travers les terres, qui sait elles atteindront peut être Milan. Que peut il bien faire ? Est-ce que lui aussi regarde l’extérieur par le biais d’une fenêtre en rêvassant ? Peut être qu’il étudie assidument pour un prochain examen ou on ne sait quel travail. Peut être que lui aussi pense à Kendrian, allongé sur son lit d’étudiant attendant juste que cette nostalgie qui l’avait soudainement coupé du monde disparaisse avec l’arrivée d’un de ses amis.


- Descends Milan ! On se fait une raclette party !

- J’arrive.



                Une frappe sur la tête sortie brusquement Kendrian de sa rêverie. Un mangas ?


- Si tu consommes pas dehors ! Incultes. Dit alors agressivement Danouch

- Bien le bonjour à toi aussi.

Aussi douce qu’un lion qui a faim.

- Qu’est-ce que tu racontes mon petit Kendri ? Demande Danouch

- Rien.

- Voilà ton thé, arrive gaiement Coralie

- Tu m’en fais un ma petite Lilly chérie ? Demande Danouch avec une moue pitoyable

- Va te faire. Tu m’as réveillé ce matin en me foutant un rat devant la gueule ! T’es complètement barge.

- Ce que t’es vilaine ! C’était pas un rat en plus c’était une petite souris.

- Joues pas sur les mots !


              Elles s’entendent toujours aussi bien comme peut le constater Kendrian avec le sourire. Heureusement qu’il est bien entouré, Milan aurait été content de voir qu’il s’ouvre enfin aux autres même si ce n’est qu’un nombre très restreint. Il s’ouvre quand même à d’autre que Eileen, ce qui elle, la ferait enrager de jalousie. Pourquoi est-ce qu’il a l’impression qu’ils sont tous partis ?


- Finalement l'espoirs n'est qu'un ramassis de conneries qu'on nous débite durant notre jeunesse pour bien se foutre de nos gueules. Pourquoi les parents ne nous ont pas dit que c'était n'importe quoi ? Hum...Je devrais faire dans la philo moi, du type Schopenauer, bien pessimiste. Soupire Kendrian pour lui même

 

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Ou comme Pascal mon petit Kendri ! =D

Au passage je déteste le thé à la menthe, décidement j'aime mettre des trucs bizarres :D

Enfin bon 
Voilà un petit chapitre sympatoch, j'abuse un peu sur l'adjectif puisqu'il témoigne plus de la déchéance de Kendrian ainsi que de l'amour que Milan représente pour lui.
Mais tout n'est pas rose dans la vie et une histoire où tout se passe bien ça n'existe pas ! Alors je continuerais à faire des histoires bien tristes, qui montre la réalité dure de la vie, je continuerais de faire pleurer car c'est le propre de l'homme. 
Je continuerais aussi à vous faire rêver parce j'aime quand il y a des réconciliations ^^

Je vous ai promis que cette histoire serait longues ! Tout n'est pas finit entre Kendrian et Milan hi
Je vous adore =)

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 26 janvier 2 26 /01 /Jan 00:07

Un an s’était écoulé…


La tension entre nous irradie la pièce, je me suis pourtant juré de faire comme si tout allait bien lorsque, dans la voiture, Ely m’a annoncé de sa voix grave que Zach était là. Je me suis promis d’être joyeux, peut-être avec l’espoir de le blesser, lui montrer que je me débrouille très bien sans lui. Il devient rouge de nervosité. Pour couper net à cette dispute de sourd, je prends mon neveu dans mes bras.


- Et toi ? De ce que m’a dit ta sœur, tu es au chômage depuis la fin de ta thèse ? Personne ne veut de toi ?


Le combat n’est décidemment pas terminé. Colgate, en fidèle frère caniche, a un sourire victorieux à la place de son frère qui me défie du regard. Je pose Eric sur le plan de travail et joue avec lui. Un grand sourire sur les lèvres, j’offre à Zach l’expression la plus hypocrite qui soit au monde. J’ai envie de lui cracher à la gueule et de partir comme un fou, seulement, depuis un an, j’ai appris à contrôler mes crises de nerfs. Je pense qu’on peut appeler ça la maturité. Cela dit, cette espèce de combat ridicule n’avait plus rien de mature mais ça j’en avais rien à faire.


- Et bien, je te souhaite bonne chance pour la suite, Zach, je lui dis d’un air naturel.

- Bon ! Et bien je vous propose un repas typiquement japonais pour ce soir ça vous va ?

- Parfait, répond joyeusement son mari.

- Oui, parfait…, répète Zach en soupirant.


J’ai cru être capable de rester naturel, de rester moi ! J’ai cru pouvoir tourner la page, oublier ma rancune et cette petite flamme encore incandescente qui commence à me brûler. J’ai cru ne pas avoir mal en le regardant, pas de cette façon. C’est encore trop vif, encore trop récent je n’ai pas besoin de ça ! Il y a un an, j’ai failli tout perdre par amour…Aujourd’hui, je ne veux plus prendre ce risque quitte à redevenir insensible.


- Je suis désolé, Ely, mais j’ai du travail demain ! J’avais oublié ! Je viendrai demain.


Je dépose un baiser sur son front, j’embrasse tendrement Eric qui rit en me touchant les joues et le dépose dans son berceau, lance un signe amical pour Tom et un regard glacial pour Zach. Je me suis promis de ne plus jamais pleurer, de me construire une carapace à toute épreuve. Si seulement, il n’était pas revenu, je ne serai pas aussi chamboulé. J’ai hâte d’une chose : qu’il s’en aille !


Je mets ma veste et enfile mes chaussures, les voix en fond sonore dans le salon, je crois entendre Eric crier de joie, une légère dispute entre Zach et Ely. Je boutonne mon manteau et claque la porte sans vraiment l’avoir fait exprès. Je dois mettre de la distance entre cet appartement et moi, je dois mettre de la distance entre mon passé et mon présent. Je ne veux pas le revoir ! Je ne veux plus jamais le revoir, j’ai espéré toute l’année passé qu’il me revienne mais, depuis quelques mois, je me suis fait une raison. Alors pourquoi maintenant ? Pour un père qu’il haïssait plus que tout ? Je n’y crois pas. Il a une idée derrière la tête et si c’est pour me faire chier et bien, c’est gagné.


Je prends le métro jusqu’à chez moi, il ne fait pas encore nuit et il fait moins froid : nous rentrons en printemps, le deuxième printemps depuis que je vis seul.


Zach est parti sans rien dire me laissant seul, il n’a pas demandé de mes nouvelles, il n’en a pas fourni à Tom non plus. Il avait carrément disparu de nos vies comme si rien ne s’était passé. J’aurai pu mourir ce matin là mais la balle n’est pas partie. J’ai vraiment cru que j’avais la poisse puis plus les minutes se sont écoulées et plus j’ai commencé à croire à une sorte de…destin.


Ce n’était pas encore mon heure, je ne devais pas mourir cette matinée-là et au lieu de sombrer dans une dépression sans fond, j’ai essayé de me plonger dans mon travail. Je n’ai jamais autant bossé ma thèse, je suis devenu un véritable ermite, je n’ai vécu que pour ça. J’ai voulu perdre mes peurs, j’ai voulu reprendre ma vie en main et occuper mes pensées, saturer ma mémoire pour effacer toute trace de Zach.


Seulement, la nuit, je n’ai pas pu m’empêcher de soupirer, las de vivre dans le mensonge, de vivre sans vraiment être là…Sans lui, je n’étais plus rien et ça me rendait dingue. Comment peut-on être aussi dépendant de quelqu’un ? Tous ses films à la cons où l’amant laissé à l’abandon devient une véritable épave à cause de son amour m’avait bien fait marrer, je ne croyais pas à ça. Aujourd’hui ça me fait moins rire…


J’arrive enfin à mon appartement, traînant les pieds, chaque jour que Dieu fait ouvrir cette porte est une torture. J’aurai dû déménager si j’avais vraiment voulu l’oublier mais je ne pouvais pas : d’une parce c’est pas facile de trouver un appartement pas cher près du campus et de deux pour ne pas perdre l’odeur de Zach …

Pathétique. Incapable. Foutu.

Je ferme la porte et allume la lumière. Je sors mon paquet de cigarette et entame une longue bouffée de nicotine adossé à la porte. Je me laisse glisser, assis comme un imbécile sur le carrelage, je reste là, la tête en arrière essayant d’évaser mes pensées dans la fumée épaisse. Autre mauvaise habitude : j’ai repris la cigarette depuis un an pour le plus le grand malheur d’Ely et mystérieusement de Link. Lui qui fume comme un pompier ne supporte pas me voir fumer, je trouve ca un peu stupide mais après tout c’est toute cette complexité qui fait son charme.

Trois heures par terre, je commence à avoir les fesses gelées, je me redresse et écrase ma dixième cigarette. Je me dirige jusqu’à ma chambre dont j’ai changé toute la composition, j’ai maintenant un lit deux place et mon bureau est dans le salon. J’étouffe mes pensées avec le coussin pour m’endormir le ventre vide. L’avantage de la cigarette, c’est qu’elle coupe la faim, enfin par pour tous. Je repense à nouveau à Link et souris sans vraiment en avoir envie.


Au réveil, je pars acheter des croissants et du lait en poudre comme me l’avait demandé Ely : tous les dimanches, je prends le petit-déjeuner chez elle et ça me fait du bien. Eric est adorable et j’aime passer du temps avec lui, lui parler sans qu’il me comprenne, j’aime voir cette petite famille. Un peu plus joyeux que la veille, je frappe à la porte de ma sœur. Quelle surprise quand je tombe nez à nez avec la tête semi-réveillée de Zach !

 

- Qu’est-ce que tu fous encore là ? Je croyais que tu repartais aujourd’hui !

Peut être un peu trop virulent pour un homme qui devait se maîtriser. Ely décide d’arriver à ce moment précis, elle me donne Eric pour m’éviter de faire n’importe quoi et serre dans ses bras Zach.

- Tu as bien dormi, Zach ? Tu vas prendre ton petit déjeuner avec nous au moins ?

- Je ne sais pas…Je devrais peut être partir, dit-il en me regardant.

- Laisses-le, Ely, il a l’habitude de partir comme un voleur, je dis plus acerbe que jamais.

- Cette fois, tu me saoules, Nolan !

- Tiens, tu te souviens de mon prénom ?

- Arrêtes de te faire passer pour la victime !!

- Non, Zach, tu te trompes ! Je commence à crier à mon tour

- STOP ! Crie Ely. Il y a un enfant dans cette pièce alors laissez-moi au moins le temps de l’emmener dans la chambre


Ely sort du salon, nous sommes prêts à nous déchirer : c’est l’heure des règlements de compte.


- J’attends tes revendications, gamin, je croise les bras.

- Je suis peut-être un gamin mais de nous deux, celui qui est le plus nul, c'est celui qui ne sait s'exprimer que par la violence dès que ça devient un peu compliqué !

- Tu n’as jamais essayé de comprendre ! Pour toi, je n’étais qu’un monstre ! Espèce d’égoïste enfermé dans ton drame ! Jamais tu n’as essayé de comprendre pourquoi j’étais si violent ! Alors le plus nul, c’est lequel ? Celui qui a toujours voulu te protéger quitte à en perdre la raison ou l’autre qui ne se souciait que de lui-même ! Car, au fond, Zach…Tu ne pensais à moi que lorsque c’était dans ton intérêt ! Si tu t’inquiétais pour moi, c’était juste pour te sentir mieux.

- C'est toi qui m'as demandé parce que tu voulais tout savoir ! Moi, j'ai fermé ma gueule et j'ai tout supporté pendant toutes ces années sans péter la gueule aux autres pourtant c'est comme ça qu'on m'avait éduqué. Moi, j'ai affronté mes peurs avec toi, je t'ai accepté, j'ai fait l'amour avec toi, je suis allé de l'avant. C’est toi qui es resté enfermé dans tout ça.

- Sous prétexte que tu as préféré la défense à l’attaque, j’aurai dû être maltraité ou maître zen ? Désolé de ne pas réagir comme toi, Zach, moi, on n’a pas eu le temps de m’éduquer, je n’ai pas eu la chance d’avoir été entouré d’amour et d’affection car ma sœur était bien trop jeune pour comprendre. Tout comme moi. D’ailleurs, je ne t’ai jamais reproché de m’avoir dit ton passé, ce que je te reproche c’est de t’être arrêté à une seule chose «  celui là est comme mon père » . Et je ne te reproche pas non plus de m’avoir offert une nuit que je n’oublierai jamais…Sur ce point-là, c’est moi, le coupable … Je t’en veux pour t’être enfui comme tu le fais toujours ! Tu t’es barré comme un lâche et toujours en ne pensant qu’à toi ! As-tu ne serait-ce qu’une fois voulu savoir ce que je devenais ? Non…T’en avais rien à foutre…J’étais prêt à tout pour toi ! TOUT ! Et ça, tu t’en fous encore plus aujourd’hui… Tu m’as oublié ? Parfait ! Je n’attends rien de toi.


J’aurai dû crever ce jour-là. Je claque la porte coupant la parole à Zach qui allait répliquer, je sais que c’est encore plus lâche mais je ne veux pas rester une minute de plus devant lui. Cette stupide rancune, ces stupides sentiments, je sens le froid de mes joues se réchauffer. Tout en descendant les marches, j’essuie mes larmes traîtresses, honteux de pleurer encore à cause de cette histoire.

Il m’a oublié ? C’est super ! Génial ! Géant même ! Je suis soulagé…SOULAGE !


Je sors en courant de l’immeuble et sans m’arrêter jusqu’à la station de métro. Essoufflé, je m’écroule sur un siège pourri et cache mon visage dans mes mains. Il m’a oublié…pourquoi est-ce que j’ai aussi mal ? Moi aussi, je peux avancer ! Moi aussi, je l’ai …oublié…


Je relève le visage, anéanti, je remarque une femme enceinte debout, je lui cède mon siège et sors du train quelques minutes après. Je marche jusqu’à chez moi et je me jette sur mon paquet de cigarettes. Je ferme les volets et me plonge dans le noir. Pour la première fois depuis maintenant un an, je laisse mes larmes couler sans m’en empêcher, je laisse cette histoire mourir car au fond aimer dans un seul sens est encore plus douloureux. Il m’a oublié. Sans doute a-t-il un petit ami dans sa nouvelle maison ou une fille, qui sait ! Je ne veux pas être une entrave à sa vie. Je dois laisser ma place à un autre. Je soupire et inspire la fumée profondément, je la recrache la gorge serrée.


J’espère juste moi aussi réussir à trouver quelqu’un.

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Vous vous attendiez à quoi ? Qu'ils se sautent dessus et fassent l'amour comme des lapins jusqu'à l'aube ! MDR
bah non la pillule à dut mal à passer !
=)
Bisous
ne me frappez pas pour une fois ! Sniff
Je suis un auteur persecutée LOL

JE VOUS ADORE ^^

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 25 janvier 1 25 /01 /Jan 18:45

            Vampire_Knight___Zero_Solitude_by_E.jpg
       Après quelques minutes de marches, ils avaient enfin rejoint la scène et les quelques centaines d’étudiants qui s’amusaient. Les instruments étaient sur scène mais pas de groupes encore, quelques postes étaient allumés, des petit cabanon vendant des boissons et des sandwiches. Les gobelets de bières jonchaient déjà le sol, Kendrian regarde les quelques gouttes de liquide s’écrase comme un filet de bave écœurant, il ravale sa salive et suis Milan derrière Eileen qui se sentait vraiment à sa place.

           Un groupe de garçons et de filles font brusquement des grands signes en direction de Milan, celui-ci les salue à son tour et cours presque pour les rejoindre.


- Hey salut les gars ! Comment ça va Milan ? T’as sut trouver ton chemin ?

- Ton haleine m’a guidé, taquine Milan

- Tiens une bière, qu’est-ce que je sers à tes potes ?

- Ah ouais ! Voici ma sœur Eileen et son meilleur ami Kendrian. Ce sont des lycéens alors faites gaffe.

Eileen se vexe alors et vole la bière de Milan pour la boire d’une seule traite, même Kendrian reste bouche baie.

- Pas besoin de faire gaffe les mecs et passe moi en une autre. Sourit sournoisement Eileen

- Oh sympa la mademoiselle ! Tiens fais toi plaise’

Vraiment elle est dans son élément.

- Je présente, Stan, je vous servirais de guide temps que je tiendrais debout ! Haha ! Je te sers quoi mec ?

- Rien du tout.


             Froid et distant, avec tout ce qui y a lien avec l’alcool en tout cas principalement, le dénommé Stan reste stoïque avant de donner une frappe amicale dans le dos de Kendrian et de le présenter aux autres. Alexia, jeune fille de vingt trois ans blonde platine, les cheveux court et des yeux marron. Une sérieuse tendance à rire pour un rien. Suzana, grande brune, le regard d’acier aux formes généreuses, un tatouage magnifique sur le bras. Ensuite Carlos, un petit hispanique aux beaux yeux bleus, rien de bien particulier à part qu’il n’arrête pas de reluquer Eileen. Celui qui attire le plus l’attention de Kendrian c’est Hugo, un brun aux cheveux mi-long, un sourire angélique et pourtant si mélancolique. Quelque chose cloche dans ce sourire, comme si il n’était par réel, comme si l’image de Hugo semblait s’effacer peu à peu comme un rêve.

 

- Voilà tu connais tout le monde maintenant ! Bienvenu dans la bande Kendrian.


             Stan offre un gobelet de bière Suzana avant de lâcher le bras de Kendrian, celui-ci reste un instant immobile, Stan était le plus enjoué de la bande et le plus étrange, des cheveux noirs court, des yeux en amande, des piercings divers et nombreux sur le visages. Ce sont les amis de Milan après tout, un garçon qui a besoin d’être entouré.

Kendrian observe la barrique de bière avec attention, il devrait peut être succombé pour une fois, juste un verre ça ne lui ferait aucun mal et peut être qu’il arrivera enfin à s’extériorisé, à se faire des amis. Etre amis avec l’entourage de Milan.


- HELLO LA POPULASS’ !!!


             Le voix d’un mec au micro le sort de sa contemplation, des musiciens se mettent en scène, le chanteur dreadés étaient au bord du coma mais ça l’amuse apparemment. Une musique rock est assourdissante explose des sonos, les jeunes se mettent à hurler en jetant leur gobelet au dessus de leurs têtes et s’approchant de la scène. Stan entre tout de suite dans l’ambiance en faisant des mouvements de tête ce qui faisait rire Alexia, sans prévenir il prend brusquement la main de Kendrian pour se mettre à danser une valse avec lui ce qui n’allait absolument pas avec cette musique de fou.

              Etonné, ne s’y attendant absolument pas, Kendrian se laisse faire sur le coup, faisant rire tout le monde Stan prend des airs sérieux tout en dansant avec lui.


- Arrêtes Stan tu le terrorise ! Se marre Carlos

- Quel élégance, se moque Suzana


           Kendrian regardait les membres du groupes amusés, une douce aura se dégageait de leur visage et enveloppait petit à petit son cœur de pierre. Malgré lui un sourire s’étirait sur ses lèvres, lentement, déformant la glace qui avait gelé son expression. Un sourire, puis un rire, un rire joyeux et enfantin prenant goût à cette danse étrange qui ne servait qu’à amuser le public.

           Un rire qui choque Eileen et Milan.


- Stan lâches le, le pauvre, sourit tendrement Hugo

- Vous étiez parfait, s’abaisse Stan


         Kendrian étouffe à nouveau un rire, maintenant il semble qu’il ne peut même plus s’arrêter. Il s’abaisse à son tour devant Stan qui lui sourit jusqu’aux oreilles. Stan accours jusqu’à sa prochaine boisson, Kendrian s’approche un peu plus du groupe, remontant un peu sa capuche et le visage beaucoup plus coloré.

         Depuis quand est-ce qu’il avait réussi à ouvrir cette porte ? Depuis quand pouvait il rire en toute liberté ? Peut être depuis ce soir là, où le tout premier sourire avait été gravé sur son visage alors que Milan le serrait tendrement. Grâce à Milan.

        
         Le soleil est vraiment aveuglant.


        La nuit tombait, les groupes s’enchaînaient, des groupes variés, ils ont même eut le droit à un groupe de hip hop avec des danseurs amateurs qui faisaient une petite improvisation. Eileen avait trouvé un compagnon de jeu auprès de Carlos qui la portait sur son dos en courant au milieu de la foule, Milan discutait avec Suzana qui rougissait malgré elle.

          Le cœur léger Kendrian observe l’apparition des premières étoiles assis sur l’herbes fraîches à quelques mètres du groupe d’amis. Ce sourire étrange ne veut plus le quitter, ce n’est pas si grave après tout, si ca lui permet d’être plus serein et de ne penser à rien. Une masse nonchalante viens s’allonger à côté de Kendrian qui s’était isolé, il reconnait Stan et l’odeur horrible d’un join sur la bouche. Les yeux déjà totalement dilaté il n’est pas à son premier, la bouche pressant le mégot avec sensualité avant de recracher la fumée épaisse.


- Pourquoi tu te met toujours à l’écart ? Il lui demande en le fixant

- Je ne sais pas. J’aime bien ça.

- Tu es sûr ? C’est pas drôle d’être tout seul, on s’amuse toujours mieux quand on est plusieurs.

- C’est peut être pas mon truc de m’amuser…

- C’est parce que t’as pas encore goûter, dit il d’un air plus aguicheur

Kendrian sentit brusquement son cœur palpité.

- Pourquoi est-ce que tu sembles si joyeux ? Demande alors Kendrian

- Parce ce que je me sens heureux.

Heureux ?

- Tu sais Kendrian…Tu ne sera jamais heureux si tu ne le veux pas. Ok il suffit pas de le vouloir ! Mais ca y contribue.

- Tu te sens heureux parce que tu fumes un bedo ? Demande alors Kendrian


          Stan se lève alors brusquement et s’approche dangereusement de Kendrian, sa bouche à quelques centimètres de la sienne.


- Non. Je suis heureux parce que je suis amoureux…Je suis fou amoureux.


         Kendrian reste figé sur place, totalement paralysé, n’arrivant pas à détourner le regard de ses deux petites parcelles de peaux au souffle chaud, une odeur de fumée mais surtout une caresse sur ses propres lèvres. Stan se redresse alors, un sourire immense, et se recouche lourdement sur l’herbe en écrasant son mégot.


- Dis moi Kendrian ? Qu’est-ce que tu penses de deux mecs ensemble ?

Le cœur de Kendrian faillit rompre. Tout ça commençait vraiment à l’effrayer.

- Qu’est-ce que je suis censé en penser ?

- Tu me fais marrer tu réponds que par des question ! Rit Stan

Il devient plus sérieux tout en contemplant le ciel sombre.

- Tu vois le petit groupe en face. Regarde le mec aux cheveux mi long. Hugo…


        Kendrian tourne alors le visage en direction des jeunes. Hugo était là, souriant accoudé à un tonneau.


- Je le connais depuis que je suis à la fac. C’est la première fois que je pense autant à une personne, chaque nuits, chaque jours. Chaque minutes, chaque seconde ! Il n’y a que lui. Pourtant je ne pourrai jamais lui dire…

- Pourquoi ça ?

- Parce que j’ai peur.

Stan ferme les yeux et appuie le poing sur son cœur.

- Rien que d’en parler je panique totalement. Imagines qu’il me repousse ! Imagines qu’il soit dégouté ! Je préfère aimer dans l’ombre plutôt que de le perdre à tout jamais…


       Kendrian était sans doute la personne qui pouvait le plus le comprendre, c’est exactement ce qu’il ressent, inutile de le nier. La seule chose qui empêche son cœur de s’ouvre définitivement aux sourires éternels de Milan, à son parfum frais, à sa peau douce et halée. Si il n’arrive pas à débloquer la voix au fond de sa gorge c’est uniquement parce qu’il est mort de trouille. Que se passerait il après lui avoir tout dit ? Que se passerait il si jamais il est rejeté ? Pourra-t-il s’en remettre ?

        Ses yeux se posent sur le visage joyeux d’Eileen, pourra-t-elle lui pardonner de ne pas l’aimer ?


- C’est pareil pour toi hein ? Demande alors Stan


       Kendrian déglutit, son visage retombe, il ne peut qu’affirmer douloureusement avant de plonger ses yeux gris dans les prunelles sombres de Stan. Il n’arrive pas à lui mentir, il a l’impression qu’il peut tout lui dire, se libérer. Peut être parce qu’il sait qu’il ne me reverrait jamais.


- Je savais. Elle est vraiment mignonne je comprends que tu puisses aimer la sœur de Milan.


         Ok. Il a rien compris. C’est mieux comme ça après tout, sous l’effet de l’alcool il aurait put le révéler à Milan et tout aurait été perdu. Tous ses espoirs réduit à néant parce qu’il aurait laissé surgir ces quelques mots à un confident inconnu. Mais quels espoirs ? Ceux qu’un jour Milan accepte et éprouve les même sentiments envers Kendrian ? Ceux en qui il n’a jamais voulu croire, ceux là même qui ne cessent de couler à chaque fois qu’ils sont brisés. Finalement le silence est tout aussi douloureux qu’un refus.

          Peut être qu’au fond ces petits graines d’espoirs avaient finit par atteindre Milan, au milieu de ses amis, le cœur palpitant alors que son regard est rivé sur les deux garçons plus loin assis sur l’herbe. Un sentiment étrange qui lui donne envie de crier et d’emporter loin avec lui ce garçon aux cheveux clair. Des petites graines d’espoirs qui avaient chamboulé sa vite banale est monotone jusqu’à ce fameux jour où Kendrian était sur le pas de la porte, le visage humide par les larmes qu’il avait séché maladroitement comme un enfant perdu. C’est à ce moment précis qu’il a senti ces petites graines venir lui chatouiller le ventre, parce que lui aussi était un enfant perdu.


- Milan tu m’écoutes ? Demande alors Suzana

- Ouais ouais je t’écoutes. Répond évasivement Milan

- Laisses tomber je vois bien que t’es ailleurs. Tu veux pas m’en parler ?

- Absolument pas ma belle. Dit il en finissant son verre

- Ca sert à quoi alors d’être ami ?


            Milan reste stoïque avant de caresser la joue de sa petite amie avec le revers de sa main. Cette question si désagréable à entendre avait attristé sa plus fidèle amie. Suzana…Où serait il si elle n’était pas là pour le ramasser ?


- C’est encore ce garçon qui t’obsède ? Elle demande alors

Un sourie. Juste un sourire témoignant de lourdeur de ses chaînes.


          L’odeur de l’herbe était apaisante, Kendrian assoupit n’a même pas senti s’approcher l’objet de ses rêves. Stan avait quitté ses côtés depuis un certain moment pour aller se désaltéré, sans faire de mouvements brusques Milan s’assoit doucement à côté du corps endormit. Le visage aucunement troublé, les yeux fermés, les cheveux chatouillant ses lèvres. Dans un geste tendre il replace cette petite mèche effleurant ainsi la bouche mielleuse de Kendrian qui les remue doucement. Un enfant…

          Il était temps de prendre ses distances, demain à l’aube il partira pour l’Angleterre et c’est mieux comme ça. Pour oublier le visage de l’enfant perdu qui se dessine à chaque fois qu’il ferme les yeux. Jamais il ne pourra le rendre heureux. Jamais.


- Pardon Kendrian…,murmure Milan


           Des lumières défilaient devant ses yeux, il était allongé inconfortablement sur les sièges arrière de la golf de Milan. Il n’y avait pas de bruit, plus de musique, pas d’odeur de bière ni de cigarettes. Il n’a même pas pu dire au revoir à Stan. Il finit par être obligé de se lever, il reconnait immédiatement la maison de sa meilleure amie, il se frotte encore une fois les yeux pour mieux y voir. Milan portait sa sœur jusqu’à sa chambre et revint dans l’auto quelques minutes plus tard.


- Je te ramène ? Dit il

- Hum.


           Finalement ces quelques petits mots l’avaient réveillés, il n’avait même plus envie de dormir. Plus envie de rien. Milan était distant, froid, il n’exprimait ni joie, ni fatigue, ni impatience. Rien. Plus rien. Au bout de quelques minutes Kendrian demande à Milan de s’arrêter, ils étaient au centre ville, aucune habitation à l’horizon.


- Tu préfères pas que je t’emmène devant chez toi ? T’aura qu’à m’indiquer.

- Ca ira, te donnes pas tout ce mal.

Kendrian allait ouvrir la portière quand brusquement le bras de Milan l’arrête.


           Doucement il se retourne vers le conducteur, le cœur battant, encore ce regard, le même quand dans la chambre le soir où ils sont rentrés du lac. Un sentiment de panique, de peur envahissait les yeux de Milan. Un sentiment horrible qui déchirait le cœur de Kendrian. Sans un mot, une seconde après les voilà enlacés l’un contre l’autre, le visage de Milan profondément étreint contre son cœur, s’agrippant l’un à l’autre comme si leur vie en dépendait. Amoureux secrètement l’un de l’autre comme un souhait qu'on prononce tout bas en espérant de toute leur âme qu'il se réaliste un jour.


- Je t’aime Milan…

___________________________________________________________________________________________

Emouvant sniff...
Kendrian a enfin prononcer concrètement ses sentiments ! Peut être pour retenir Milan !
Espérez que ça marche lol
mais pas trop non plus
=D
Rolala il faudrait vraiment  penser à m'interner ^^


Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 24 janvier 7 24 /01 /Jan 22:35

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              La lumière ne lui avait jamais paru aussi aveuglante…


- Tu sors encore aujourd’hui ? Lui demande sa mère

- Ouais.

- Tu n’es pas dans le quartier je suppose…

- Finalement même bourré tu peux être intelligente.


              Sa pique quotidienne lancée, il referme la porte derrière lui et cours dans les escaliers. Il croise par la même occasion sa voisine du dessous qui lui lance un regard noir. Il n’y prête pas plus attention que ça. Tout l’immeuble est au courant de l’alcoolisme de sa mère et forcément dans ce genre de petit quartier peuplé de femme au foyer qui n’a que le hobbies de commérer sur la vie des autres, la famille de Kendrian devient une véritable famille de cas sociaux. Si qui n’est pas loin de la vérité. Une mère alcoolique, un père invisible et un fils insociable, une belle brochette en somme.

             Une fois sortie de sa banlieue, les mains dans les poches il prend le bus pour le centre ville. Il a rendez vous dans un restaurant pour faire un essaie la semaine prochaine, le patron veut d’abord s’entretenir avec lui pour voir si il a les compétences requises pour servir dans ce genre de restaurant. Kendrian a peut être du mal à sourire sincèrement mais faire semblant il y arrivera surement.

Il ouvre la porte naturellement et s’approche d’une serveuse pour lui demander d’appeler le patron.


- C’est moi le patron. Vous êtes intéressé par la poste je suppose ? Alors je vais être clair, je m’autorise à vous prendre à l’essaie pour une semaine, si je m’aperçois que vous êtes un incapable vous êtes viré sans rien toucher à mise à part les pourboires. Dans le cas contraire où vous me convenez, vous toucherez le minimum syndical, un paie de misère en somme sur un CDD. La totalité du pourboire vous revient. Ca sera tout ? Je veux vous voir lundi à dix heures pour le services de midi. Vos horaires seront afficher sur le tableau blanc dans les cuisines. Au revoir.


            Plus directe tu meurs. Kendrian remercie sa futur patronne, quelque peu dérouté il ressort secouer. Finalement l’entretien n’avait duré que cinq minutes, finalement il n’a même pas eut besoin de recourir à un sourire factice pour montrer son envie de travailler. Il ouvre sa veste sentant la chaleur de l’été s’installer à chaque minutes qui s’écoulaient, bientôt neuf heures. Il remarque un petit magasins de confiseries, le visage rayonnant d’Eileen apparait soudainement dans son esprit, il fouille ses poches dans l’espoir de trouver un peu de monnaie. Il ressemble les quelques pièces et rentre dans la boutique, la multitudes de bonbons plus colorés les uns que les autres défilent sous ses yeux, une véritable mine de trésor. Ses yeux curieux et gourmand s’attardent sur chaque bocaux, distributeur, boîtes, énorme sucettes, brochettes.


- Je peux t’aider ?


            Kendrian se retourne et croise le regard d’une jeune fille qui ne lui est pas inconnu.


- Ah mais je te reconnais ! Tu es le garçon un peu cinglé de l’autre jour au lac ! Coralie !!! Viens voir qui est là !

- Oui ?


            La petite brune du lac fait apparition derrière le rideau et reste surprise en voyant Kendrian. lui-même encore perplexe n’arrive pas tellement à réfléchir correctement.


- Hey ! Salut Kendrian tu te souviens de moi ?

- Tu es la fille qui m’a lancé un ballon sur la tête, se moque Kendrian

- Oui c’est moi, sourit Coralie

- Bon traite de bavardage, tu désirais quelques choses ?

- Euh quelques bonbons pour six euros.

- Dis moi les quels.


            L’amie de Coralie aux cheveux bouclés rempli un sac de bonbon sous la demande de Kendrian, il choisit quelques dauphins à la gélatine, des mini cocas, des crocodiles, citron vert, gros dragibus et des langues de chats. Le tout pour six euros, comme convenu, il les remercie et leur dit au revoir.


- A bientôt j’espère ! Lui lance Coralie

- Surement.


            Il referme la porte derrière et prend la route pour aller chez Eileen. Un quart d’heure de bus et dix minutes de marche et le voilà devant la maison familial. La fenêtre de la chambre de Eileen est ouverte mais vu l’heure il peut se permettre de passer par la porte pour une fois. Ce fut sa mère qui vint lui ouvrir. Il lui sourit chaleureusement comme il fait toujours en face des parents de son amie.


- Mon petit Kendri ! Déjà debout ! Eileen dort encore mais tu peux aller la réveiller si tu veux, sourit la mère

- Je vous remercie.


            Ce genre de familiarité le gêne parce qu’il n’a jamais vraiment ressentit de chaleur maternelle mais au fond c’est aussi pour ça qu’il apprécie tant ses parents. Pour la joie de vivre qu’ils dégagent, ce sentiment de sécurité qu’ils font ressentir à un pauvre garçon qui n’est même pas de leur famille. La mère de Eileen a tout de suite aimer Kendrian, elle le rougissait même en sa présence sans cesser de lui dire qu’il était si mignon. Eileen elle-même se sentait gêné d’avoir une mère aussi fleure bleue.

           Kendrian monte les escaliers jusqu’à la chambre de sa meilleure amie, il ouvre lentement la porte et découvre le corps endormi de la jeune fille sur sa couverture, couché comme une débraillé. Il s’approche sans faire de bruit et s’assoit sur le bord de la fenêtre en attendant que la belle ouvre les yeux. L’odeur du pin en face de la maison pénètre dans toute la chambre, les rayons du soleil viennent frapper sur la peau clair du garçon. Il plissent les yeux sous la lumière et met sa capuche pour se couvrir des rayons.

            Brusquement il sent quelque chose venir le frapper derrière la tête, étonné Kendrian se retourne vers la façade de la maison, il aperçoit le visage souriant de Milan qui accoudait à sa propre fenêtre à côté de Kendrian, lui jette des pinces à linges.


- Debout de si bonne heure ? Demande Milan

- J’avais un rendez vous ce matin, lui répond Kendrian

- Avec qui ?

- Mon futur patron.

- Il est mignon ?

- C’est une fille, dit Kendrian en arquant un sourcil

- Mignonne ?

- Je suis gay je m’en fou, répond franchement Kendrian

« Milanophile » serait un terme plus correct dans son cas.

- Alors tu commences quand ?

- Lundi. C’est juste à l’essai pour l’instant.

- C’est déjà bien non ?

- Oui logique.

Le silence s’installe entre eux sans qu’ils ne se quittent des yeux.

- Tu ne te décides pas à venir de ce côté ? Sourit Milan

- C’est trop dangereux.

- Pourquoi ? Tu as peur de moi ?

- Oui.


             L’air sérieux de Kendrian amuse encore plus Milan, son regard devient plus doux et il penche un peu plus la tête sans détourner sons regard. Il se redresse au bout de quelques minutes et s’adosse simplement à l’encadrement de la fenêtre.


- Qu’est-ce que tu fais cet après midi ?

- Je ne sais pas.

- J’allais vous proposer de venir voir un concert avec moi en plein air. C’est un ami de fac qui m’en a parler, c’est à deux heures d’ici en train.

- Un concert de quoi ?

- Tu verra bien si tu viens, sourit malicieusement Milan avant de fermer la fenêtre.


           Kendrian secoue la tête et ferme à son tour la fenêtre, les yeux de Eileen commencent à papillonnés il la regardent sortir du monde des songes, elle grimace et s’étire avant de se rendre compte de la présence de son ami qui la fixe avec amusement. Elle retourne encore fatigué et remonte la couverture jusqu’au dessus de sa tête.


- T’es là depuis longtemps ? Elle lui demande

- Assez longtemps. Il lui répond


          Elle soupire et sort rapidement de son lit pour s’étirer et se secouer un peu. Un réveil assez surprenant aux yeux de Kendrian, elle retire son pyjama, prend des habits propre dans son armoire et file dans la salle de bain. Il sort de la pièce et descend dans la cuisine pour l’attendre sachant très bien qu’elle va descendre pour prendre son petit déjeuner.

           Assit sur sa chaise il tapote ses doigts sur la table commençant à s’ennuyer quand bizarrement il entend une conversation curieuse se dérouler dans le salon. Il y prête pas vraiment attention jusqu’à ce qu’il entende la voix de Milan.


- Déjà ?

- Tu sais ce n’est pas très grave je reviendrai bientôt.

- Mais mon garçon je croyais que tu resterai avec nous toutes les vacances d’été !

- C’est une opportunité que je ne peux pas manquer maman.

- Je comprends mais ça fait long deux mois quand même…

- Je pars pratiquement toute l’année deux mois ce n’est rien !

- Eileen est tellement contente quand tu rentres ça va la chagriner de savoir que tu pars deux mois en Angleterre.

- Faut pas exagérer c’est une grande fille maintenant.

- Ah mon petit Milan…


            Kendrian déglutis, la nouvelle qu’il vient d’apprendre le met sous le choc, il ne sait plus quoi penser. Mais après tout pourquoi est-ce que ça le touche autant ? Il ne le voit pratiquement jamais alors deux mois de plus ou de moins ce n’est pas ça qui va changer quoi que ce soit et pourtant depuis la soirée du lac il avait l’impression qu’ils s’étaient rapprochés. Si Milan ne lui en pas parler c’est qu’il n’en voyait pas l’utilité de le faire, c’est sans doute ça qui lui fait le plus mal mais après tout, Milan n’a aucun compte à lui rendre.

              Il va donc partir pour les vacances en Angleterre…C’est quand même loin l’Angleterre.


- Thé ou café ? Demande Eileen

- Café.


          Eileen sert le café à Kendrian, elle l’observe attentivement et remarque qu’il est brusquement plongé dans ses pensées, il fixe inlassablement un point invisible sur la table et semble à peine conscient de la présence de son amie. Elle s’assoit son thé à la main et continue de regarder chaque trait de Kendrian comme si elle pouvait deviner ce qui le perturbait, voyant que peu à peu son visage s’assombrit elle commence à s’inquiéter et le secoue un peu pour qu’il sorte de son dialogue intérieur.

          Kendrian cligne des yeux, il regarde Eileen et regarde ensuite son café.


- M-merci, dit il un peu perdu

- Quelque chose ne va pas ?

- Je…Je me suis rendu compte que j’avais oublié un truc à la maison mais c’est pas grave, ment il tout en touillant le café

- Hum…

- Au fait je suis passé au resto ce matin, je suis pris à l’essai ce lundi. Il reprend

- C’est géniale ça ! J’aimerai bien avoir un petit boulot pour cet été moi aussi !

- Il y a pas mal de demande tu devrais essayer.


          Eileen reprend du poil de la bête et devient de plus en plus joyeuse, elle essaye de faire disparaître le soudaine morosité de Kendrian, plus enthousiaste à l’idée de sortir cet après midi pour aller au concert dont vient lui parler son ami, elle se rue sur son frère qui franchi la porte de la cuisine. Elle le serre contre lui et le remercie de les emmener dans un endroit plein d’étudiant.


- Je suis sûr qu’il y a des mecs mignons, s’extasie Eileen

- Tu verras bien, sourit Milan en tirant la joue de sa sœur


         Kendrian finit son café et n’ose même pas faire face à Milan. Si jamais ils viennent à parler, Kendrian ne résistera pas longtemps avant de lui reprocher son voyage à l’étranger sans l’avoir avertis, ni lui ni Eileen. Il se sent bizarrement trahis, seul, déçu. Encore une fois déçu.

         Quelques heures plus tard les voilà partis pour le concert en plein air, Eileen monte le son de la radio et chante en même temps que la chanteuse. Si elle n’avait pas été là, le silence aurait été mortelle, Kendrian tourné contre sa vitre regardant les paysages défilés sans vraiment les regarder en fait, Milan concentré sur la route se rendant bien évidemment compte du mutisme soudain de Kendrian. Il ne parle pas déjà beaucoup en temps normale mais il se serai chamaillé avec Eileen pour qu’elle se taise, or là il ne dit rien, il est comme absent. C’est peut être ce qui l’attire tant chez ce garçon, son côté renfermer et mystérieux, sa manière de tout prendre au sérieux même les choses les plus banales, lorsque celui-ci est étonné si Milan lui parle et qu’il se met soudainement à rougir. Inconsciemment Milan sourit en y repensant, c’est sans nul doute l’expression qu’il préfère car il ne l’a jamais vu sourire.

          Eileen se décide à embêter son meilleur ami en jouant avec ses cheveux tout en chantant, la tête de Kendrian bouge dans tous les sens et son visage stupéfait fait éclater de rire le conducteur, Kendrian se tourne automatiquement vers Milan qui continue de rire. Un éclat de joie si beau à son oreille qu’il veut l’entendre encore et encore. Seulement Eileen commence à lui taper sur le système ! Il prend ses mains et les retire de dessus sa tête.


- Je vais te tuer Eileen !

- I know whaaatt youuuuu wannnttt !!!!

- Pitié que quelqu’un l’étrangle…, subit Kendrian


           Il détache sa ceinture et saute sur les sièges arrières pour emmerder son amie qui n’arrive plus à chanter entre les rires et les cris de détresses à l’intention de Milan, celui-ci profite du moment. Malgré lui il se sent soulager, Kendrian est redevenu normale.

          Milan arrête la voiture dans un parking improvisé de terre sèche et de cailloux, Eileen saute presque hors de la voiture et s’étire tout en profitant des biens fait du soleil. Kendrian, capuche sur la tête, donne un petit coup dans les côtes de son amie pour lui faire redescendre ses bras, elle se mit à rire et frappa à son tour Kendrian sur son épaule avant de sauter à son coup.


- Ah ça me fait plaisir d’aller à un concert !

- Connaissant ton frère on va avoir le droit à du Mozart, soupire Kendrian

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Voilà un chapitre de "la dernière fois avant la prochaine" j'espère que ça va vous plaire !
Il n'est énorme comme chapitre, pas très intriguant mais le prochain risque de faire avancer l'histoire de Kendri et Milan :p

Je vous embrasse mes chiwiiii

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 21 janvier 4 21 /01 /Jan 13:55

Je sortis de ma léthargie à l’atterrissage complet de l’appareil, une fois que les réacteurs eurent cessés de vibrer, une fois que l’hôtesse de l’air nous eût autorisés à détacher nos ceintures, une fois que la queue pour sortir de l’avion se fût désenflée.


Oui, je repoussai jusqu’au dernier moment l’instant où j’allais poser le pied sur le continent, l’instant où j’allais retrouver ma ville natale, là où j’avais décidé de tout quitter pour changer d’air. J’en étais à regretter mon choix d’être revenu, mon instinct me hurlait de faire demi-tour. Je n’avais, cependant, plus le choix : pour une raison matérielle d’abord parce j’étais obligé de quitter l’appareil, à moins de me cacher dans la soute et attendre qu’il reparte là d’où il vient, pur une raison plus intimiste ensuite pour tirer un trait sur tout ça.


A l’aéroport, je pris le bus. Heureusement, j’étais arrivé à une heure creuse, le trajet fut fluide jusqu’au centre de Paris. Là, je n’hésitais que quelques secondes avant de prendre le chemin de l’orphelinat. J’étais parti comme un voleur sans dire au revoir, sans les remercier et je me doutais que mon retour sera gênant mais j’en avais besoin. L’annonce de sa mort m’avait fait prendre conscience que plusieurs questions étaient restées en suspens mais qu’elles demeureront sans réponse. J’avais trop de regrets, d’amertume en moi et cela ne pouvait pas me faire de mal de me soulager de quelques-uns. Bien sûr qu’on exigera des explications, qu’on m’en voudra mais je ferai face comme je le pourrai, une partie de mes tourments sera libérée.

 

Je frappais à la porte de l’orphelinat, il n’avait toujours pas changé après tout ce temps. Ce fut Christelle qui ouvrit. Mon apparition la laissa sans voie mais elle s’effaça immédiatement pour me laisser passer. Intimidé, ému, je foulais à nouveau lieu qui m’avait vu grandir avant de m’installer dans le salon.


- Tu comptes rester longtemps ?

- Non, je ne fais que passer.

- Tu viens pour l’enterrement ?

- Oui.

- Pourquoi ?

- Parce que j’en ai besoin. Pour m’assurer que tout ça est définitivement derrière moi sans espoir de retour en arrière.

- Tu crois vraiment être libéré de tes démons en effectuant cette démarche ? Il est mort, Zach, et le voir dans sa tombe ne changera pas ce que tu as vécu avec lui.

- Peut-être oui mais au moins, je serai sûr de sa mort sans le voir dans mes cauchemars.

- Ça ne va pas excuser ta fuite.


Le silence s’installa, signe que nous n’avions plus rien à nous dire. Il avait vraiment bouleversé toute ma vie, comment aurai-je pu imaginer deux ans plus tôt que je fuirai l’orphelinat et que je serai incapable de parler à ma tutrice ?


- Je vais y aller, je n’ai pas envie que les enfants me voient.

- Ne t’inquiète pas, ils ont tourné la page…

- Justement.


Nos regards s’affrontèrent mais contrairement à ce que je pensais, je n’étais toujours pas capable de la vaincre. Mon naturel introverti finit par céder et je ne pus résister à la prendre dans mes bras. Elle se raidit avant de répondre à mon étreinte.


- Merci, soufflai-je, merci pour tout.

- Ce n’est pas moi que tu dois remercier, tu le sais, objecta-t-elle d’une voix douce.

- Si : c’est toi qui m’as sauvé alors que je n’étais plus rien, alors que je n’attendais plus rien. Tu as su faire ressortir mes émotions et si tu n’avais pas été là, je n’aurai pas été capable de lui démontrer combien je l’aimais. Mais lui, c’est fini, nous nous sommes détruits l’un l’autre alors que toi, tu es toujours là.

- Ça ne veut rien dire.

Elle n’insista pas face à mon silence.

- Tu as un numéro où je peux te joindre ? Reprit-elle

- Oui.

Je lui donnai mon nouveau numéro de portable.

- Repasse nous voir plus souvent maintenant que tu es là.

- Je ne vais pas rester. Je ne sais même pas si je vais voir Allan.

- Tu sais ce que je veux dire.

- D’accord. Prenez soin de vous.

- Si tu ne te sens pas bien ce soir, je préfère que tu reviennes ici plutôt qu’aller te soûler dans des bars.


Je ne répondis pas, j’aurai pu lui balancer qu’elle n’avait pas hésité me mettre à la porte par un temps horrible sans espoir de me réchauffer le cœur et le corps mais tout esprit de rébellion m’avait quitté depuis longtemps. Je me laissais porter par la vie, avais apprit à subir ses coups durs, j’avais changé, j’étais plus… zen, comme dans une sorte de transe, comme si mon cerveau ne s’était jamais vraiment reconnecté après ce soir-là.


Je savais que revenir ici était risqué parce que j’avais vécu des choses tellement fortes que je ne pourrai pas m’en sortir indemne mais c’était la dernière épreuve à surmonter avant d’être complètement anesthésié.


L’enterrement avait lieu l’après-midi, j’avais le temps de m’asseoir dans un parc et de manger un sandwich mais l’appétit n’était pas au rendez-vous. Aussi me rendis-je directement à son appartement où la famille et les amis proches pouvaient faire ses derniers adieux. Je n’ai jamais été particulièrement proche de lui, je n’avais pas eu le temps de bien le connaître mais j’y étais quand même convié, ce qui m’étonnait d’ailleurs.


Je serrai les dents pour ne pas me laisser submerger par les souvenirs tandis que je grimpai les marches. A vrai dire, j’avais une seule peur, celle d’affronter Tom et Ely, mais je n’avais jamais été très doué avec les relations familiales -mon comportement avec Christelle me le prouvait- donc ça ne changeait pas grand-chose. J’espérai seulement qu’il ne sera pas là.


- Tu es venu, constata Ely, sans aucune émotion particulière. Je remarquai qu’elle avait les traits tirés par la fatigue, son visage n’était pas aussi rayonnant qu’une jeune maman devrait l’être.


Mon regard s’attarda sur leur enfant en train de gazouiller dans les bras de son père. Les souvenirs violents revinrent en force et je me sentis légèrement défaillir. Je repris contenance puis sans un mot, me dirigeais dans la chambre, notre chambre, celle où j’avais vécu tellement de choses.


Je serrai les poings, les larmes roulèrent immédiatement sur mes joues, le souffle resta coupé, je ne pouvais toujours pas le voir sans être retourné. Je détournais le regard, honteux, mais au moins, j’étais sûr maintenant, je pouvais partir libéré.


- Reste, me demanda Ely.

- Je ne vois pas ce que ma présence changera. Au contraire, je n’ai pas le droit de rester.

- Pour Tom, ça va lui faire du bien de te parler, moi… en ce moment, je n’en suis pas capable, les choses ne sont pas faciles.

La question me brûlait les lèvres mais resta nichée au fond de mon cœur.

- D’accord, capitulai-je, mais je resterai derrière. J’ai été trop longtemps sous les feux des projecteurs et je ne peux pas lui pardonner si facilement.

- Tu sais, ce n’était pas facile pour lui…

- Je t’arrête tout de suite. Je ne vais pas médire sur un mort mais n’essaye pas de me consoler. Nous savons l’un l’autre ce qui s’est passé, je n’ai pas besoin de tes mots de réconfort, dis-je agressif.


Je me fis violence pour entrer dans l’Eglise et sans comprendre pourquoi, des larmes m’échappèrent. La libération demandera un peu plus de temps apparemment. Tom me serra dans ses bras mais resta stoïque de même pour Ely même si je sentais toute la tension qui émanait d’elle, la main également enfermée dans celle de Tom. Le seul qui ne comprenait pas ce qui se passait, c’était le petit bout haut comme trois pommes.


Il fut enterré à côté de ma mère, apparemment, c’était son souhait, moi, j’aurai préféré qu’il soit brûlé et qu’on éparpille ses cendres parce que là, ça signifiait que je ne pourrai plus aller la voir, pas avec lui à ses côtés.


Les gens, qui n’étaient pas venus nombreux même si j’en reconnaissais quelques-uns, ne restèrent pas longtemps. Nous nous retrouvâmes tous les quatre dans le salon, Ely s’empressa de sortir faire les courses. Un silence lourd régna dans la pièce.


- Tu veux boire un café ?

- Oui, merci.

Le silence se réinstalla après que Tom eut servi les cafés.

- Je… Je suis désolé.

- Pourquoi ?

- Parce que je t’ai ignoré pendant tout ce temps où papa te battait.

- Tu… Tu le savais ? M’étonnai-je.

- Bien sûr, tu criais tellement fort, même si je me sauvais dès que j’entendais les premiers cris, parce que j’avais peur, parce que je ne voulais pas subir la même chose. Et puis, tes regards craintifs, ton refus de manger. Même en y mettant toute ma volonté, je ne pouvais pas ne pas voir ce qu’il te faisait subir.

- Ah. Alors pourquoi tu n’as rien fait ?

- Je ne savais pas ce qu’il fallait faire, je croyais que c’était normal, qu’il te punissait parce que tu ne devais pas revenir…

- Arrêtes, le coupai-je, énervé qu’il me prenne pour un con, c’est moi qui avais huit ans à l’époque, pas toi. T’étais largement en âge de comprendre.

Il baissa la tête.

- Je… Voilà, ça ne va rien changer entre nous, je sais que tu ne me pardonneras pas surtout si je te dis que je connaissais la vérité mais…

- Maintenant, tu te sens mieux, c’est ça ?

- Oui, avoua-t-il, gêné.

- Je ne peux pas te pardonner aussi facilement mais je te comprends.

- C’est vrai ?

- J’en ai besoin moi aussi pour tirer un trait sur tout ça et je sais que c’est en améliorant les choses que je pourrai oublier.

- Alors… On… on essaye de repartir sur de bonnes bases ?

- A condition de fournir tous les deux des efforts. Je ne veux plus te voir partir en me laissant derrière alors que j’ai besoin de toi.

- D’accord, je… Bien sûr. Juste… Je sais que c’est très déplacé comme question mais est-ce que… Est-ce que je peux voir ?


Je n’aimais pas m’exposer comme ça mais je comprenais qu’il en avait besoin. Je fermais les yeux un moment avant de me relever et de retirer mon tee-shirt. Une exclamation de stupeur lui échappa puis il me prit dans ses bras avant de pleurer.


- Je suis désolé… Je… Je ne pensais pas…

- C’est bon, c’est pas ta faute.

- Si, j’aurai dû l’empêcher.

- Arrête, c’est fait et ça ne changera rien. C’est fini maintenant.


Frissonnant malgré la température estivale, surement parce que je n’aimais pas me mettre à nu, je me rhabillais sous le regard perdu de mon frère. Ely arriva à ce moment-là, les bras chargés de sacs de course, aussi bavarde qu’une pie.


Je ne compris la raison de son changement d’humeur aussi radical que lorsqu’il apparut dans mon champ de vision. Je foudroyai Ely du regard. Comment avait-elle pu me faire ça ? Elle aurait dû comprendre que je ne voulais pas le voir. Mais elle me répondit à nouveau par un regard noir qui me fit comprendre que je n’avais pas intérêt à me défiler.


- Qu’est-ce qu’il fait là, lui ? Cracha Nolan.


Instinctivement, je serrai la main de mon frère et retins la crise qui commençait à m’ébranler. Il m’étreignit alors dans une étreinte protectrice, je me surpris à penser qu’elle n’avait pas la même force que celle de Nolan.


Je jetai un regard perdu à Tom, lui faisant comprendre que j’avais besoin de sortir, que je n’étais pas prêt à l’affronter mais il hocha la tête tout en me serrant la main avec une telle assurance que je décidai de lui faire confiance. Nous passâmes à table.


- Alors qu’est-ce que t’as fait de beau depuis tout ce temps ? Je n’ai pas entendu parler de toi dans le milieu, tu as compris que t’étais un raté et tu as arrêté tes études ?

- Je…

- Passe moi le sel, intervint Ely.


Sous la table, Tom me donna un coup de pied, je grimaçai avant d’être interrompu par son regard déterminé. « Te laisse pas faire ». Il est marrant, lui. Puis, je vis comment Ely se comportait avec lui, douce, attentionnée. D’accord, c’était un duel de famille et je sentais la flamme de Tom gronder en lui. L’arbitre sera Eric, un petit bout de chou de quatre mois.


_____________________________________________________________________________________________

Je sais que vous ne portez plus trop dans votre coeur parce que je suis une fille cruelle mais je ne pouvais pas vous dire que Nolan étattoujours en vie sans risquer de compremettre l'histoire ! C'est fait pour ça les MAJ décalé ! Pour instaurer le suspens, comme un épisode hebdomadaire de votre série préférée ! Je pouvais pas tout vous mettre.
Comme vous le voyez j'ai réussi à attendre jusqu'à vendredi j'ai préféré vous mettre le suite mainteant !

Donc voilà, vous êtes censées être triste parce que Nolan et Zach ne sont plus ensemble mais heureuse parce que Nolan est toujours en vie !
Je n'aime pas forcément les bad end, il viennent au fur et à mésure je ne les prévoit pas.
Lilly en revanche déteste les bad end ! Et puis j'aurai jamais réussi à tuer mon petit Nolan je l'aime trooooop
=)

Maintenant j'espère que je suis un peu remontée dans votre estime bande de vipères ! lol
^^

ps : je fais un bisous spéciale pour dap !

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 19 janvier 2 19 /01 /Jan 11:59


- A quoi bon te voiler la face Nolan…Il ne t’aime pas…Tu l’as fait souffrir comme j’ai pu le faire souffrir…Il se force parce qu’il croit t’aimer mais il se rend compte peu à peu que votre couple ne rime plus à rien. Et toi aussi tu t’en rends compte n’est-ce pas ? Tu sens le froid du précipice dans lequel tu t’es plongé confiant…Zach ne tient plus ta main et tu plonges seul dans le noir maintenant…


Je suis totalement paralysé, chaque mot, chaque phrase qu’il prononce résonne en moi. Il a raison. J’avais tout gâché…Zach essaye de me rassurer en m’assurant qu’il m’aime et qu’il veut me voir heureux quitte à se forcer mais je sens au fond qu’il me déteste un peu plus chaque jour. Il n’ose plus tellement me regarder, ses baisers sont amers, sa façon de me parler et de faire semblant que tout va bien. Je ne supporte plus. Je ne peux plus rester comme ça à le laisser se torturer seul pour moi…Il ne m’aime plus…C’est terminé.


Livré à la folie d’un malade, je n’ai pas le temps de réagir que je sens ses lèvres s’écraser sur les miennes. Le dégoût me pique les yeux et je le repousse aussitôt, je rêve ! Il vient de m’embrasser, cette espèce de vieux pervers dégarni ! La colère me fait serrer les poings quand je perçois soudainement dans l’embrasure de la porte, Ely choquée les mains sur la bouche, Tom tétanisé et Zach blanc comme un fantôme. Le père perfide se retourne un grand sourire sur les lèvres, il regarde son fils cadet avec un sourire de victoire.


- Une vraie pute, ton copain…Dit-il en léchant ses lèvres.


Encore sous le choc, les mains tremblantes, je ne fais rien pour rattraper Zach qui s’enfuit en courant. Mon cœur se déchire : j’ai senti son regard de dégoût, le regard douloureux empli de haine et de rage contre moi. J’ai senti toute la douleur et l’amertume dans ses prunelles devenues plus sombres que jamais. Il est parti…Il va me quitter et me laisser seul au fond de mon trou. Tout ça à cause de lui… A CAUSE DE LUI !!!


- NON, NOLAN !!! S’écrie ma sœur.


Mon poing s’abat immédiatement sur la figure du sadique, les seules pensées qui défilent dans ma tête sont la réaction de Zach : ses larmes, ses cicatrices, sa haine contre moi ! La rage m’arrache des cris de bête, je frappe avec force le corps déjà affaibli de la pourriture que j’avais entre les mains. Même les pleurs et les cris stridents de ma sœur ne peuvent pas m’arrêter. Le visage de cet enculé, son regard encore brillant de fierté, à chaque poing, c’est un soulagement, à chaque craquement d’os, son sang giclait mais je ne m’arrêtais pas. Il gémit de douleur, il m’implore, les cicatrices, un cri de douleur, les larmes de Zach, le bruit de la chair écrasée, mon cœur se brisant, et au fond de mon cœur, ma haine. Ma folie ! Ma frénésie ! Les cris aigus de ma sœur !


J’ai un coupable entre mes mains, j’ai quelqu’un sur qui déverser toute ma frustration, ma culpabilité, ma tristesse, mon désespoir, ma solitude…Il me faut un coupable, un vrai pour tout ce qui m’arrivait ! Pour toutes les larmes que je déverse. Il me faut un enfoiré parmi tant d’autres, un véritable fou à enfermer, je ne me suis arrêté de frapper que quand je ne pouvais plus respirer.


La gorge sèche, les mains pleines de sang, le visage du père réduit en bouillit : même s’il respire toujours, j’ai éclaté son nez, le sang gicle et coule à flot. Si je n’étais pas aussi énervé et sous tension je l’aurai sans doute tué mais les pleurs de ma sœur m’ont soudainement réveillé.


J’avais anéanti l’être qui avait brisé celui que j’aime, qui avait provoqué sa peur …Je n’étais pas mieux que cet enfoiré et ça, Zach avait tout à fait raison…Seulement maintenant tout est fini.


- Nolan, pleurait Ely, pourquoi Nolan…

- Je ne l’ai pas tué, je dis en me relevant, quelques pansements et il pourra revivre normalement…


J’essuie mes mains sur son t-shirt et je pars, sans me retourner, le regard d’un assassin, plus infâme que la pire des pourritures. Je n’ai pas réussi à m’empêcher de le frapper. Dehors, le froid me gifle violemment. Zach est assis sur le trottoir d’en face, son frère le serre contre lui. Ely me rejoint quelques minutes plus tard, les larmes séchées.


- J’ai soigné ses plaies, j’espère seulement qu’il ne portera pas plaintes, elle me dit.

- Je m’en fous…J’ai plus rien à perdre.


Sans attendre qui que ce soit, vidé de toute envie, de tous sentiments, je pars dans la léthargie la plus totale. Peu m’importe l’état de son père, peu m’importe les états d’âmes de ma sœur, ce qui est important, en revanche, c’est que depuis cette nuit-là, rien ne sera plus comme avant entre Zach et moi. Il me détestera comme il déteste son père ou pire, il fera semblant et attendra sagement que je sois le premier à le jeter. La seule chose dont j’ai envie à ce moment précis, c’est reprendre le travail que j’avais commencé il y a des années…Ouvrir ce tiroir fermé à clef sous mon bureau, prendre l’arme froide dans mes mains et appuyer enfin sur la détente sans avoir peur des conséquences.


Une heure après j’étais chez moi. Je jette les habits que j’avais dans le bac à linge après avoir retiré l’écharpe de Zach pour la poser sur le porte-manteau. Pendant presque dix minutes je l’ai fixé, plus douloureux que jamais. Je veux la serrer contre moi et pleurer à ne plus pouvoir me relever, seulement, mon état végétatif me conduit simplement jusqu’à la salle de bain où je prends une douche longue et aussi froide que mon cœur.


Une fois sorti, je suis lavé de mes péchés mais ma dépression est toujours là, ancrée dans ma chair. A chaque pas, j’entends le fracas des verres brisés dans ma poitrine, à chaque pas, je grimace de douleur, mes yeux me piquent, je veux pleurer en silence mais la présence de Zach assis tranquillement dans le salon me fit sursauter.

Il se lève brusquement quand il me remarque, ses yeux sont encore rouges, sa voix enrouée, le poing serré, il s’approcha de moi pour me flanquer une belle droite. Je perds mon équilibre, me laissant totalement faire -je mérite pire- je tombe sur le sol un peu sonné. Je fixe ce magnifique sol, honteux, je ne peux pas le regarder en face. Il s’accroupit à son tour et me serre dans ses bras le plus tendrement possible. Son étreinte se renforce à chaque soubresaut, totalement perdu je pleurais à mon tour sur épaule.


Etait-ce un adieu ? Etait-ce sa façon de me quitter ? De me laisser pourrir seul ? Pourquoi est-ce que j’avais décidé d’aller voir son père ce soir ? Pourquoi est-ce que j’avais écouté encore une fois l’espèce d’animal sauvage qui sommeille en moi ? Non…Le problème remonte plus loin…Le problème ce n’est pas cette nuit, le problème était bien présent, bien gravé. A ses yeux, j’étais devenu dangereux dès la première fois que je l’avais menacé en le prenant par la gorge, à ses yeux, j’étais comme son père à cause de notre première nuit douloureuse…Ce n’est pas qu’il ne m’aimait plus, c’est tout simplement qu’il n’avait pas la force de m’aimer de cette façon.


Je le couche à mes côtés dans le lit, sans se séparer, comme un dernier je t’aime, nous nous serrons l’un contre l’autre dans la douleur de la fissure. Quelque chose a changé et rien de ce que nous pourrions dire ne pourra arranger les choses.


La semaine fut lourde, l’ambiance était mortelle et pourtant autant l’un que l’autre on ressentait le besoin de rester proche. Continuant à s’embrasser, dormir ensemble, discuter de temps à autre. Mais cette relation était fictive, qu’essayons-nous de faire ? De sauver les restes ? La poussière de ce véritable bordel ? Je ne sais pas. Nous en avons besoin, encore un peu, et quelque part, j’espère que le temps pourra réparer ce que nous sommes incapables de recoller, je compte sur le retour de quelques rayons de soleil pour sauvegarder cet amour si important.


Mais très vite, cette espèce de liaison ne me plait pas, je ne le repousse pas mais je l’évite au plus possible. Ses baisers forcés, ses excuses pour travailler et éviter toute discussion sur le sujet. A mon tour, je me réfugie dans ma thèse et mon travail au barreau pour l’éviter au maximum, seul, définitivement seul. J’attends comme un mourant qu’il m’achève mais ce jour ne semble pas vouloir s’approcher.


Encore un soir où je rentre à pas d’heure, la nuit avait enveloppé tout l’appartement. Epuisé moralement et physiquement, j’allume la lumière de la cuisine pour prendre un verre d’eau avant d’aller me coucher. Perdu dans mes pensées sombres, je fais tomber le verre maladroitement, un juron s’échappe de ma bouche réveillant ainsi Zach. L’ambiance est de nouveau retombée.


- Désolé, je dis en ramassant les verres brisés, je ne voulais pas te réveiller.

- Je ne dormais pas de toute façon, dit-il en s’asseyant à table.


Etait-ce l’heure ? Il allait m’annoncer qu’il me quittait ? Je déglutis sans pouvoir quitter son regard vide, il a retrouvé cette monotonie d’avant de me connaître. Je ne le rends plus heureux. Un poing de la poitrine, j’ai brusquement un vertige et je m’écroule à même le sol en faisant tomber quelque affaires d’une étagère. Le bruit fracassant de mon corps sur le sol, les pas précipités de Zach jusqu’à moi, il a donc encore un peu d’amour à mon égard. Je ne le dégoute pas totalement, à moins que ça soit de la pitié…Oui ca doit être ça.


Comment en sommes nous arrivés là ? Comment avons-nous, si amoureux, pu arriver à un point de non retour ? Pourquoi ? Qui ? Nous ne pouvons pas être heureux comme tout le monde ? Comment avons-nous réussi à tomber aussi bas ?


- Comment est-ce possible ? Je murmure. Qu’est-ce qui nous est arrivé ?

Je ne peux plus me retenir. Les épaules secouées par les sanglots, je laisse libre court à ma peine.

- Je ne sais pas Nolan…Je ne sais pas…


Il m’aide à me relever et à m’installer sur mon lit. Il dépose un dernier baiser sur mes lèvres. Un baiser profond avec le reste d’amour qui lui reste. Il me regarde tout en me caressant les cheveux. Je me sens sombrer dans le sommeil, les larmes sèches sur la joue, je me sens en sécurité et apaisé. J’ai senti une nouvelle larme sur ma joue mais Zach me murmure de fermer les yeux. J’obéis et très vite, je plonge dans un sommeil profond.


Je suis réveillé par mon réveil, je regarde autour de moi encore un peu sonné, pas de Zach à l’horizon. Il est peut être allé dormir dans le salon. Je ne me souviens pas m’être dévêtu et pourtant je déambule dans l’appartement en boxer, je me sens comme anesthésié. Je suis prêt à en parler avec lui, d’essayer de sauver notre histoire car elle ne pouvait pas se terminer ainsi ! Non, je ne peux pas l’abandonner, je lui ai promis. Je l’aime, c’est une passade difficile qu’il faut affronter ensembles sans quoi tout s’écroulerait. Il m’avait prouvé hier soir qu’il m’aimait toujours, je l’ai senti dans ces mots et dans son dernier baiser. J’ai senti que tout n’était pas perdu.


Le salon est vide. Propre. Comme si j’étais le seul à vivre ici. Je regarde instinctivement le porte-manteau, il n’y a plus son écharpe. J’appelle Tom en panique, il n’a pas de nouvelle de son frère, j’appelle Allan, Link, Christelle ! RIEN !

musique obligatoire !!


NON ! Ne me dites pas qu’il…Non…Je ne peux pas le croire…Il est parti. Vraiment parti. Sans moi. Il est parti…

Je m’écroule, je hurle comme un fou, ma poitrine se déchire, tout mon être se meurt à cet instant. J’injure Dieu, je pleure à ne plus pouvoir m’arrêter.


Il m’a quitté, il est parti sans laisser de traces comme s’il n’avait jamais existé…Non…Zach…mon amour.

Je hurle jusqu’à épuisement, je débranche le téléphone ne voulant être dérangé par personne, j’ai l’impression d’être drogué. Mon corps est lourd, mes larmes coulent seules. Chaque souvenir devient une torture et me hante. L’odeur de Zach est partout dans cet appartement. C’est comme s’il…comme s’il était mort…Il m’a laissé tombé dans mon précipice et j’ai beau crié, il ne m’entend pas.


Je me relève, titubant jusqu’à ma chambre, je n’ai même pas la force de tout casser même si l’envie me brûle. Je récupère un CD sur mon bureau, j’ouvre le tiroir interdit et récupère mon revolver. Qu’est-ce que je compte faire ? Ce n’est pourtant pas difficile à deviner.


Je mets le CD dans la chaîne, la voix d’Amy Lee accompagnée de son piano me berce. Un sourire stupide s’étire sur mon visage, la vue brouillée, la bouche pâteuse, les yeux enflés, je m’écroule sur le canapé, l’arme à la main droite. Je crois qu’il me reste un paquet de cigarette. J’avais arrêté il y de ça cinq ans. J’allume la cigarette, la fumée me brûle la gorge et les sinus, ma tête tourne je n’ai plus l’habitude de fumer.


I bleed, I bleed


Je regarde le nombre de balles dans l’arme. Deux. Je tire à nouveau sur la cigarette.


And I breath


Je penche ma tête en arrière, je ferme les yeux un instant. A mes dix huit ans, en dépression aggravée, j’avais fait une tentative de suicide. La culpabilité et la douleur d’avoir vu mes parents se faire tuer sous mes yeux m’avaient rendu fou. Les voix, les cris, le tonnerre, les coups de feu, je m’étais laissé submerger par mes souvenirs. Alors j’avais voulu les faire taire à jamais…Malheureusement, ma sœur est arrivée à ce moment là, ses larmes m’avaient brisé le cœur, je n’avais pas pu l’abandonner. Il n’y avait que moi dans sa vie…Je lui ai donc promis de ne jamais l’abandonner.

Pardon Ely…Je suis faible, je suis amoureux, je meurs d’amour et je ne pourrai jamais vivre sans lui, je le sens au fond de moi. Ça me ronge, sa voix, son sourire, ses baisers, ses caresses. Ça me ronge et je veux faire taire cette douleur…Tu seras bien plus heureuse sans moi, sœurette…Tu vas devenir maman, tu es une femme comblée et quoi que j’ai pu dire sur Colgate…Je le respecte. Il a su te rendre heureuse et pour ça, je lui en serai éternellement reconnaissant…


So I bleed, I bleed
And I breath, I breath no
Bleed
I bleed, I bleed
And I breath,
I breath, I breath


Zach…Ely …

L’arme sur la tempe, une dernière larme.


No more…

 
_____________________________________________________________________________________________

BOUM ! (avez vous compris pourquoi un compte à rebours ?)

*fait une annonce depuis son abri nucléaire*

Mes cheres lectrices,
Avant de vouloir nous tuons, moi et ma collaboratrice, je tiens à vous préciser que ce n'est pas notre faute. Nous ne pouvions pas faire autrement...C'est la faute de Nolan qui fait que des conneries ! !! Voilà
Défoulez vous sur lui. lol
Ensuite si je vous ai mis ce chapitre en plus c'est que je voulais vos têtes en le lisant et que pour moi le suspens était  insoutenable mouhahahahahahahaha
Gros bisous !

*éteint le micro*

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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