Texte Libre

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/!\ fautes d'orthographes classées dans le guiness des records /!\
Juillet 2025 | ||||||||||
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Brises moi les doigts
(love-romance) {TERMINER} [11]
Jamais un sans Deux (coprod lilly-love-romance) {TERMINER}
[43]
Agora (coprod lilly-fantastique-combat) {En cours} [44]
Je repousse soudainement Yan par le bras et le plaque contre le mur, totalement possédé par une colère inexpliquée. Il grimace de douleur sous ma pression. Je n’arrive pas à me contrôler. Qui
avais-je entre les mains ? Etais-ce Yan ? Zach ? Ou bien moi-même ?
- Qu’est-ce que tu fous là ?! Je dis entre mes dents. Tu es suicidaire, mon pauvre Yan…
- Frappes moi si tu veux. Frappes moi, tu l’as perdu de toute façon Nolan…Tu as osé lever la main sur lui…Pourras-tu un jour te pardonner ? D’avoir fait subir à Zach ce qu’il a subi avec son père ?
- Qui t'as dit ça ?
- je te l'ai déjà dit...ça sert toujours les contacts. Regardes-toi, mon amour…
Lentement, mes mains desserrent la prise sur son col, Yan peut respirer à nouveau.
Qu’est-ce que j’ai fais ? Mon Dieu, qu’est-ce que je suis devenu ? Un monstre…Un véritable monstre pire que son père ! Pire qu’un assassin, il s’est déclaré et je l’ai… Je mérite d’être frappé, je me hais, je lui ai fait subir ma haine. Cette haine que je garde depuis plus de quinze ans. J’ai tout perdu, ma fierté, ma dignité, l’amour…Qu’est-ce que je suis censé faire maintenant ?
Totalement anesthésié, je sens Yan me prendre par le bras et me traîner jusqu’à l’extérieur, le froid n’arrive même pas à me réveiller, je suis trop plongé dans ma culpabilité. Je marche sans vraiment le vouloir, je suis un homme qui ne compte plus à mes yeux. J’ai perdu l’esprit, je ne suis que l’ombre de moi-même. Je suis pitoyable, jamais Zach n’arrivera à me pardonner et je le comprendrais. Les jours heureux sont terminés.
- Assieds-toi, me dit doucement Yan
Avec délicatesse, il m’installe dans sa voiture. Tel un légume, j’obéis mais je ne suis pas présent, je sens mon
cœur se déchirer et sans arriver à me contrôler, je me mets à pleurer. Je cache mon visage avec mes mains pour étouffer mes sanglots mais je ne peux pas empêcher mon dos d’être secoué de spasmes.
Un monstre…je suis un monstre. J’ai mal dans la poitrine et je n’arrive pas à arrêter mes larmes, Zach me manque, il me manque tellement mais j’ai peur de le revoir, peur qu’il me délaisse. Il
doit me détester et il a bien raison, je ne le mérite pas, on devrait m’enfermer.
Je mérite d’être seul finalement puisque je repousse tous ceux qui m’aiment un peu, je finis toujours par les
dégouter, par les ignorer et les blesser : d’abord mes parents, Yan et puis Zach maintenant. A croire que je suis maudit. Ceux qui m’entourent finissent par pleurer à cause de
moi…
- Je te sers quelque chose ? Me demande Yan.
Je suis dans sa chambre d’hôtel, je n’avais pas réagi lorsqu’il m’a aidé à sortir de la voiture ni quand nous étions
dans l’ascenseur. Je suis maintenant assis sur son lit, le vague à l’âme, le regard vide. Yan me tend un verre d’eau que je ne bois pas, je le pose sur la table de chevet et me frotte le visage
pour tenter de me ressaisir mais à chaque fois que je ferme les yeux, je me revois le tenir avec force. Quelle horreur…
- Qu’est-ce que j’ai fais ? Je murmure.
- Il n’est pas fait pour toi, Nolan. C’est un étudiant, encore trop émotif, je serai toujours la moi…Quoi que tu dises, je ne cesserai jamais de t’aimer.
Yan se serre contre moi et entoure ma taille, il pose sa tête sur mon épaule, mon corps ne bronche pas, je n’ai plus
aucune force, pas même celle de le repousser. Petit à petit, je sens ses lèvres parcourir mon cou et ses mains passer sous mon pull. Ce fut une douche glacée. Je me suis brusquement relevé
totalement paniqué. Je n’ai rien à faire ici, je me fais embarquer par le premier dingue venu, ce n’est pas ça qui va arranger les choses. Je fonce vers la porte mais je me fais rattraper juste
avant. Sans violence ni folie, je pose une main froide sur celle de Yan et le regarde avec supplication.
- Arrêtes Yan…C’est terminé.
Mes mots eurent l’effet d’une bombe, j’ai senti Yan se détendre, sa prise perdait sa force et je pu partir sans me
retourner pourtant j’ai bien sentit son dernier souffle comme un abandon. J’espérais que cette fois il avait comprit. J’étais trop loin de chez moi et je ne savais pas où était la prochaine
station de métro, à une heure pareille je ne suis pas prêt de trouver quelqu’un pour demander le chemin. A moins de tomber sur des types louches. J’ai pris le chemin en direction du centre pour
trouver au moins une ligne de tramway. Je n’avais qu’un pull sur moi, le froid commençait à me glacer mais je résistais tant bien que mal.
Deux heures après je suis arrivé chez moi, Zach n’était plus là. Le lit était défait mais son corps n’était pas
dedans et le silence de l’appartement me donnait plus de frissons que la température extérieure. Il était parti, il m’avait définitivement quitté.
Je m’écroule le long de la porte d’entrée et je ris avec désespoir, tristesse, douleur, abandon. Je le mérite, je mérite de pourrir seul dans cet appartement qui a perdu toute sa vie, tout son intérêt. Zach a raison, je suis l’enfant dans l’histoire : celui qui n’assumait pas ses sentiments c’était moi, celui qui avait peur de s’engager, c’était moi, celui qui ne voulait pas souffrir pour ne plus jamais se relever c’était moi. Zach avait les mêmes peurs que moi et je n’ai pas été là pour l’aider. J’ai fuis comme un lâche, je l’ai frappé comme un malade.
Mon rire devient faux, très vite remplacé par des sanglots bruyants, des cris de détresses, d’amour perdu. Oui, je
l’aime, sans doute plus qu’il ne le pense. J’ai craché des mots si affreux pour le faire réagir, pour lui faire comprendre que je n’étais pas fait pour lui et qu’il se perdait dans ses
sentiments. Je me suis moqué de lui, ce genre de chose que je déteste, je l’ai fait ! C’est moi qui suis totalement éperdu de lui au point de tout foutre en l’air.
Complètement enseveli par les larmes, je me suis endormi à même le sol, dans les habits de la veille. Le réveil sera
plus douloureux qu’une gueule de bois.
Une sonnerie me réveille brusquement. J’ai la bouche pâteuse et le dos en compote. On continue de sonner. Je me
redresse, j’ai la tête dans les nuages et sûrement une gueule d’enterrement. A peine j’ai ouvert la porte qu’on sonne à nouveau, je l’ouvre plus rapidement espérant que Zach soit derrière même si
c’est pour venir chercher ses dernières affaires où m’insulter de tous les noms. Et si ce n’était pas lui ? J’allais me faire de faux espoirs ? Si Zach avait quitté la ville sur un coup de tête ?
Je l’aurai donc laissé à la rue toute la nuit par un temps pareil !
Je reçois une volée bien placée. La gifle résonna dans tout l’immeuble. Je suis choqué, elle me fait plus mal qu’une
batte de baseball, plus mal qu’un couteau en plein cœur. Mais en réalité, j’en ai mal de honte car je la méritais autant que je méritais sa colère et sa révulsion à mon égard.
- Ça, c’est pour hier, dit-il en franchissant la porte.
- Zach, je…
- Tais-toi. Je suis juste venu te dire que tu avais raison. Je regrette ce que je t’ai dis hier.
La rage dans le regard.
Il ne fait qu’écraser le reste de mon cœur. J’encaisse avec humilité.
- Tu es venu chercher tes affaires ? Je demande aussi doucement que possible.
- Rassures-toi, j’ai déjà tout pris, j’avais pas grand-chose ici de toute façon. Je n’ai rien nulle part d’ailleurs…
Tu m’as moi. J’aimerai tellement te le dire mais je crois que tu m’en voudrais encore plus.
- Je ne sais même pas ce que j’attendais en venant ici, dit-il las.
- Avant que tu ne partes j’aimerai m’excuser. Même si ça ne changera rien et que tu continueras de me haïr ou même pire, je veux quand même que tu saches que je ne voulais pas te faire de mal…Je ne sais pas ce qui m’a pris. L’idée même que toi, tu m’abandonnes m’a fait disjoncter parce que…
- Parce que ?
- Parce que je tiens énormément à toi. J’aimerai te retenir, te dire que je suis pas ce que tu crois mais je sais que tu ne me croiras jamais. Je…Je ne sais pas quoi faire pour récupérer ta confiance, je dis la voix douloureuse mais posée.
- J’accepte.
- De quoi ? Je demande étonné.
- J’accepte tes excuses, dit-il plus confiant.
- Vraiment ? Dis-je plein d’espoir.
- A une condition !
- Laquelle ?
- Que tu me dises ce que tu ressens à mon égard. Tes vrais sentiments.
Mes vrais sentiments ? Suis-je en droit de lui dire ? De lui avouer ? Se rend-il compte des conséquences d’une telle
déclaration ? Je crois qu’il en est bien conscient et de ma réponse dépendra le reste de notre futur. Que se passera-t-il ensuite ? Même si je lui dis que je l’aime, me croira-t-il ? Va-t-il se
moquer de moi ? Arrivera-t-il à me faire confiance ?
- Et bien…
- Salut !
Link et Allan viennent d’apparaître, juste derrière Zach, dans l’embrasure de la porte. Je rougis plus vite qu’une
tomate en plein soleil et les veines au niveau de la tempe de Zach apparaissent plus vivement.
- Vous êtes deux vrais boulets, ma parole ! Crie Zach.
- Je suis choqué, là, s’offusque faussement Link.
- Un peu de respect pour ton meilleur ami, je te prie, reprend Allan.
- Qu’est-ce que vous foutez ensembles d’abord ?! S’écrie à nouveau Zach.
- J’ai rencontré ton ami à l’entrée de l’immeuble, il ne se souvenait plus du nom de Nolan pour venir jusqu’ici, alors nous sommes arrivés ensembles, commente Link d’un air intelligent.
- Aussi bête que ça, conclut Allan.
- Vous tombez au mauvais moment…, soupire Zach.
- Qui veut un café ? Je demande gaiement.
- Nolan… grogne Zach.
C’est donc autour d’un café que j’ai pu calmer la tension qui régnait dans mon appartement. Je crois que je vais
déménager sans prévenir personne comme ça, ma maison ne sera plus si bruyante ! J’en ai marre que ça soit un vrai moulin. Cependant, pour une fois, on peut dire que Link m’a sauvé les miches,
j’étais trop gêné pour continuer la phrase et leur présence empêche tout discussion sérieuse à ce sujet. Enfin, c’est ce que je pensais au début.
- Sinon, Nolan, vous en étiez à dire vos sentiments à Zach, sourit sournoisement Allan.
- Oui, c’est vrai ! On t’a toujours pas entendu ! Reprend Link en me regardant avec attention.
- Hors de question que je dise ça devant vous ! Hors de ma maison, bande de parasites !! Je hurle.
- Ooh, le menteur, il était bien content qu’on soit là pour lui éviter de dévoiler son cœur de pierre, me répond Allan.
- C’est tout, Nolan, ça. Au fond, c’est un grand sentimental, se moque Link.
Je me retourne vers Zach pour chercher du soutien mais ses yeux brillent de victoire et son sourire me fait peur. Je
finis par péter un câble et fous les deux abrutis dehors qui se mettent à tambouriner la porte. Je me retrouve seul avec Zach, essoufflé. Malheureusement, je crois que je ne pourrai pas y
échapper. Autant dire la vérité, quitte à tout gâcher, seul l’avenir nous le dira. On ne peut plus mentir à soi-même dans l’espoir d’être heureux.
Je m’approche du beau blond, je prends une grande inspiration pour me donner du courage, les yeux dans les yeux.
J’attire son visage contre le mien en posant mes mains de chaque côté de son cou, il ne proteste pas, et lentement sans le brusquer, j’appuie mes lèvres contre les siennes. Je tente de faire
passer tout l’amour que je lui porte dans un seul baiser, mon baiser, langoureux, exceptionnel, un baiser plus doux qu’un pétale. Je m’écarte avec autant de finesse. Je reste à proximité et
murmure sans quitter ses prunelles émeraudes.
- Je t’aime, Zach, plus que tout…
Pendant une seconde, le temps s’est arrêté, les yeux de Zach se sont écarquillés et il s’est jeté dans mes bras
comme il le faisait avant. La porte d’entrée cède sous les coups des deux imbéciles et j’ai sentis des confettis me tombés dessus. J’ai hurlé après eux alors que mon bel ange blond riait aux
éclats, serré dans le creux de mes bras.
- Champagne !!! S’écrie Link en brandissant une bouteille.
- Mais où tu planques tout cet alcool !?! Je m’exclame contre lui.
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JOYEUX NOËL !!!!
=D
- C’est parce que je t’aime, imbécile !
La phrase était partie toute seule.
C’était une sensation particulière : j’avais l’impression de m’être libéré d’un poids énorme et en même temps
de m’incriminer, de m’enchaîner pour la vie, de me reconnaître coupable de sentiments que je ne devrais pas éprouver.
Je luttais contre ma foutue conscience qui criait au scandale, qui me vrillait les tympans et m’obliger de revenir sur mes pas. Je savais que ce n’était pas bien, en même temps, ma vie était un chaos complet, un néant où ne régnait ni ordre ni normalité, alors qu’est-ce que pouvait bien me faire un élément perturbateur en plus ? Je ne pus m’empêcher de sourire : ça paraissait presque une évidence que j’aime les garçons. Je n’avais jamais eu aucun repère dans la vie en général et cette matière n’y échappait pas : je savais juste qu’à la télé ou dans les Disney que je regardai à l’orphelinat, le garçon embrassait une fille.
En fait, il embrassait la personne qu’il aimait et moi, il se trouvait que j’aimais un homme. Un homme compliqué, un
homme qui m’avait fait remonter à la surface même s’il menaçait de me faire plonger à nouveau. Parce qu’il était tellement important pour moi alors que je n’avais rien pour moi, que Yan était
parfait et que si j’étais rejeté à nouveau, s’il me rejetait, je ne m’en remettrais pas.
- Parce que je t’aime, répétai-je dans un souffle. Je m’en fous que tu sois un homme, tu es celui qui m’a aidé, qui
es resté avec moi, qui me comprends ; personne n’avait été comme ça avant pour moi. Un homme ne doit pas aimer un homme, je le sais, mais ma vie, c’est le bordel depuis le début, alors…
Alors je t’aime et je ne veux pas que tu me quittes, que tu me quittes pour lui…
- Zach, tu ne sais pas ce que tu dis, rétorqua Nolan à mon grand étonnement. Je te l’ai dit : ce que tu éprouves pour moi est fort mais ce n’est pas de l’amour, tu n’es pas homosexuel. C’est juste que tu traverses une épreuve difficile et que tout est chamboulé dans ta tête.
- Et alors ? Qu’est-ce que c’est pour toi l’amour si ce n’est pas éprouver des sensations fortes ?
- Mais c’est parce que t’es tout seul en ce moment, ce que je veux te faire comprendre, c’est que c’est passager ! Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques !
- Ah ouais ? répliquai-je méchamment, vexé qu’il ne me prenne pas au sérieux, c’est pas comme si je lui demandais « ça va ? » ! Parce que tu crois que j’ai beaucoup plus d’amis d’habitude ? Tu me prends pour qui au juste, pour quoi ? Un sale gamin prétentieux, arrogant et égoïste ? Crachai-je, les yeux embués.
- D’habitude, tu es dans un contexte beaucoup plus calme et plus rassurant. Là, il t’arrive plein de merdes et il se trouve que je suis là et que tu peux compter sur moi, c’est tout !
- Mais merde, Nolan, tu fais chier ! tu le fais exprès ou quoi ? Tu crois que je le dis à la légère ? Tu crois que je balance des « je t’aime » à tous les gens que je croise dans la rue ? Tu vois pas que j’ai besoin de toi ? D’accord, on s’est rapprochés comme ça, dans une période de crise, tu voulais que ça se passe comment ? Que je te croise tous les jours dans le métro et que te tripote parce que t’as un cul bandant ? Ça s’est pas passé mais ça n’empêche pas que maintenant, tu sois important pour moi au-delà de tout ça ! Pour moi, ce n’est pas passager, j’ai besoin de toi sinon je serai parti depuis longtemps.
- Tu ne sais pas ce que tu dis, tu ferais mieux d’aller te coucher. Tu verras demain, t’auras la tête beaucoup plus reposée et tu te maudiras d’avoir dit ces choses-là, affirma-t-il d’un ton dur et implacable en se détournant pour aller dans sa chambre.
- Je croyais que tu m’aimais ? Fis-je en le rattrapant par la manche. Vous dites tous que je suis un gamin mais là, c’est toi qui n’assumes pas ! Quoi ? T’as peur de te retrouver avec moi ? Je n’étais qu’un phantasme ?
- Ouais, t’es qu’un gamin et ce que je voulais, c’était uniquement te baiser. Maintenant, lâches-moi !
- T’es dégueulasse de dire ça et je sais que c’est pas vrai !
- Tu crois vraiment que j’aie envie de me caser avec un gamin immature, fauché et sans ami ?
Je savais que ce n’était pas vrai. Ce n’était pas vrai mais ça faisait quand même mal d’entendre ça, de me sentir
rejeté alors que j’avais fais le premier pas. Je ne pus m’empêcher de répliquer :
- Qu’est-ce que t’attends pour aller voir Yan alors ? Et moi, je me casse, la rue, c’est peut-être l’horreur,
au moins, les gens sont pas hypocrites.
- Tu restes ici, ordonna-t-il durement en me broyant le bras.
- Lâches-moi, tu me fais mal !
- C’est moi qui n’assume pas mais c’est toi qui veux partir ? Tout ça parce que je ne réponds pas favorablement à ta demande ? Y a pas que toi qui décides ici, Zach, c’est encore chez moi, et je n’ai pas à me plier en quatre pour toi dès que tu exiges quelque chose !
- Ah oui, alors quoi ? Je devrais subir ton matage en règle permanent et incessant sans broncher ? Et attendre que tu me sautes lorsque t’auras craqué ? Désolé, je suis pas une pute. Et puis, tu le dis toi-même, c’est encore chez toi et j’ai plus rien à faire ici, conclus-je, les larmes aux yeux, en prenant mon sac à dos.
Je me dégageai sentant que sa poigne avait faibli. J’étais dégoûté, vexé, déçu, humilié mais surtout accablé. Je me
retournais au moment où j’ouvrais la porte pour le voir une dernière fois avant de partir. Les larmes coulaient à flot maintenant, ne voyait-il pas que ma souffrance était
réelle ?
- T’es vraiment un salaud.
Mais, au moment où je tournai la poignée de la porte, je fus violemment tiré en arrière.
- Quand je dis que tu restes, tu restes ! Compris ? Siffla-t-il.
Les traits de Nolan étaient crispés de fureur.
- Je suis pas ton chien, répliquai-je, en me dirigeant de nouveau vers la porte.
Il me serra le bras pour m’en tenir éloigné. Je commençais à avoir peur, et malgré moi, mon cerveau se bloqua. Parce
que ça ne servait à rien de réfléchir, d’essayer de se défendre, de se débattre, de fuir parce que ça échouait tout le temps.
Il me prit à la gorge, me releva d’une force que je ne lui connaissais pas. Yan arriva à ce moment-là. D’abord
interdit devant la scène, il adressa un salut jovial :
- Bonjour tout le monde ! Me voilà ! Apparemment, je tombe à pic pour assister à la séparation. Allez,
viens, Nolan, ce gamin ne vaut pas le coup que tu te mettes en colère, je nous ai réservés une table dans un restaurant très chic. Tu m’en diras des nouvelles, annonça-t-il d’un ton suffisant
avant de prendre le bras de Nolan et de l’entraîner dehors.
Et tout ce que je trouvais à faire, c’était de pleurer. Je pensais pourtant pouvoir compter sur lui, il m’avait dit qu’il serait toujours là, toujours de mon côté. Et là… Il me lâchait au moment où je lui confiais qu’il était la personne la plus importante pour moi.
J’essuyais mes larmes mollement, me relevais, pris mon sac. Je jetais un dernier regard dans l’appartement avant de
tourner la poignée et de sortir. Il me sembla mettre une éternité pour fermer la porte, résistant à l’envie de l’ouvrir en grand et de fanfaronner comme Yan : « Bonjour tout le
monde », le sourire aux lèvres et me jetant sur Nolan, comme toutes ces soirées déjantées que nous avions partagées.
Je descendis les marches et sortis dans la rue : le vent me fouetta les joues, la neige refroidit
instantanément ma chaleur naturelle. Je refermais mon blouson, soufflais dans mes mains et pesai le pour et le contre sur ma décision d’aller chez Allan. Je leur en voulais toujours, c’est vrai,
mais sincèrement, je ne me voyais pas survivre à un temps pareil.
Je n’avais pas le courage et dans ce cas, il suffisait que je m’endorme pour ne plus jamais me réveiller. J’ai
failli y passer, quand j’étais môme, plusieurs fois, même si je n’ai jamais vraiment compris comment je guérissais, vu que je n’avais ni médicaments ni nourriture. Au début en tout cas car après,
j’ai trouvé un restaurateur qui m’avait pris en pitié et qui me donnait les restes ; il avait voulu m’emmener chez lui mais j’avais été tellement terrorisé à l’idée de me retrouver avec lui
qu’il n’avait pas insisté. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu.
Je fus intercepté sur le chemin par Allan et Renaud qui rentraient de l’orphelinat. Ils ne me laissèrent pas le
temps de me désister et m’embarquèrent avec eux. C’’était peut-être mieux mais j’en avais marre d’être baladé par les personnes que j’aimais mais qui me lâchaient quand elles décidaient qu’elles
n’avaient plus besoin de moi.
- Que s’est-il passé ? Me demanda Allan en me tendant une tasse de chocolat chaud.
- Rien, répondis-je buté.
- Ah oui, et c’est quoi, ces marques autour du cou ? Insista-t-il.
- Rien, répétai-je beaucoup moins tranchant.
- Tu sais, je… Je veux vraiment t’aider, je veux me racheter, j’ai été ignoble. Je sais que ça n’effacera pas mes erreurs mais je veux t’aider.
- Ouais, c’est ce qu’il disait aussi, lâchais-je amer.
- Comment ça ?
- J’en sais rien, Al, j’en sais rien. J’ai juste besoin de dormir. Dormir et tout oublier, me dire que c’était un cauchemar et que je me réveillerai demain dans son canapé, comme avant, regrettai-je.
- Tu ferais mieux d’en parler avant, me conseilla-t-il, le réveil sera moins douloureux demain.
- Qu’est-ce que t’y pourras, hein ? Tu vas venir me dire que c’est de ma faute parce que je suis homophobe, j’ai pas besoin de ça, merci.
- J’ai dit n’importe quoi : je sais que t’es pas homophobe sinon tu ne m’aurais jamais accepté. Je te l’ai dit, je me suis laissé emporter et je ferai tout pour t’aider.
- Ah oui ? Tu pourras lui faire rentrer dans son cerveau inutile ce que je ressens à cette espèce d’abruti dégénéré ?
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- J’en sais rien, je lui ai dit que je l’aimais et il m’a rejeté. Et pour couronner le tout, il est parti dîner avec son ex qui est beau, riche, homo et fier de l’être.
- Alors t’es vraiment homo, songea-t-il, je veux dire… Comment tu le lui as annoncé ? Pas en lui sautant dessus, j’espère ?
- Je sais même pas comment ça marche entre mecs, avouai-je amusé. Nan, je lui ai dit « je t’aime » et il m’a dit que j’étais pas homo et que c’était pas de l’amour, que c’était passager et que c’était parce que je vivais des moments difficiles, résumai-je.
- Je vois. Il avait des sentiments pour toi ?
- Je crois, je sais plus. Il me reluque depuis la première fois où on s’est vus, on se marre comme des gosses mais là… Et il vient me dire qu’il voulait juste me baiser et que j’étais qu’un gamin fauché et sans ami. Tu me diras avec l’autre qui me dit que je suis arrogant, prétentieux et égoïste, ils se sont bien trouvés, relevai-je tristement. Tu crois que j’ai vraiment tout foiré ? Que j’aurai pas dû lui dire ?
- Ça, je ne peux pas le dire mais si tu l’aimes, tu devrais pas le laisser s’échapper. C’est pas facile de trouver vraiment la personne qu’on aime.
- En plus, il dit que je suis pas homo, poursuivis-je, mais on s’est embrassés et j’ai vraiment aimé partager ça avec lui.
- C’était un baiser comment ?
- Hein ?
- Je veux dire… Bestial, sauvage, rustre ou doux, sensuel et chaud ?
- Bah, moi, je l’ai trouvé doux et agréable mais lui, je sais pas…
- Et pourquoi vous êtes pas allé plus loin ?
- Parce qu’il a arrêté. Moi, j’étais vraiment dedans.
- Tu sais, s’il avait vraiment voulu te baiser comme il dit, il se serait pas arrêté. Je pense qu’il éprouve quelque chose pour toi, surtout s’il a réussi à te conquérir.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que tu restes insensible même face aux mecs les plus sexys que je vois.
- Parce que t’as mauvais goût, répliquai-je en souriant, mais il n’a pas nié nos sentiments l’un envers l’autre. Après, il y a un fossé entre le sexe, l’amour et l’amitié.
- Il faudrait que je le voie pour me rendre compte. Alors, ce qu’on va faire, tu vas dormir là, cette nuit, et demain, on ira s’expliquer.
- T’es pas fou ?! Tu crois que ça va améliorer mon image si je demande à mon meilleur ami de m’accompagner ?
- Ce sera toujours mieux que de fuir ! Je te dis, quand t’as trouvé la bonne personne, faut pas la lâcher.
- Ouais…
Nous dînâmes en silence, en regardant la télévision. Elle était loin l’ambiance de nos soirées avec Nolan et la
tension entre nous ne s’était pas évaporée. Le repas avalé et la vaisselle faite, Allan me déplia le canapé –ça devenait une habitude chez moi- et me souhaita la bonne nuit en réprimant un
bâillement. Si la journée avait été dure pour lui, qu’est-ce que c’avait été pour moi ?
Oui, peut-être que j’aurai pas dû lui dire… Continuer à faire semblant, à me poser des questions, lui à me reluquer.
Je l’imaginais soudain en train de dîner avec Yan qui devait jubiler. Je repensais aux conseils d’Allan et décidai de les appliquer, même si jusque-là, j’avais eu tord de croire que les gens
respectaient leur parole. De toute façon, je n’avais rien à perdre.
Si je voulais me réveiller demain dans son canapé en pensant que tout ceci n’était qu’un cauchemar, il fallait que
je bouge.
Je me relevais, animé d’une détermination inédite, me rhabillais. Mon ardeur fut quelque peu refroidie par la
température glaciale de dehors mais je marchais d’un bon pas jusqu’à chez Nolan pour me réchauffer. Là, je grimpais les marches de l’escalier. J’hésitai au moment de frapper.
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Ne surtout pas frapper Danouch ou Lilly ! Il faut en vouloir au bon dieu qui nous a fait aussi sadique l'une que l'autre !!
Mais que va-t-il se passer ? Nolan est-il chez lui ? Seul ? Vivant ?
MOUHAHAHAHA
à mardi :p
Le claquement me réveilla. Je m’étais assoupi sur le canapé, heureusement que je n’avais aucun TD aujourd’hui : après avoir écrit sur ma thèse, j’ai eu un coup de barre énorme, j’avais dormi
comme un bébé, impossible de me réveiller. Il a fallu que mon colocataire le fasse avec tendresse.
- Ça ne va pas ? Je demande encore dans le coma.
- Je ne voulais pas te réveiller, je suis désolé, dit-il d’un rire nerveux.
- Bof, c’est rien, dis-je en baillant.
- T’as l’air crevé, tu as bossé toute la journée sur ta thèse ?
Zach pose son sac sur la table de la cuisine et commence à sortir ces manuels.
- Oui, on va dire ça, dis-je en me levant, d’ailleurs, j’y retourne. Mange ce que tu veux, je n’ai pas très
faim.
Je laisse Zach dans la cuisine et me concentre sur l’écran de mon ordinateur. Pourquoi est-ce que je me sens obliger
de mettre cette distance entre nous ? J’ai l’impression que je l’évite pour je ne sais quelle raison.
Je n’ai même pas la force de me concentrer : le garçon dans l’autre pièce occupe toutes mes pensées. J’aimerai tellement n’être que son ami…Réussir à faire semblant… J’ai cru en être capable mais c’est Yan qui m’a ouvert les yeux : « tu as changé Nolan et tu ne pourra pas lui cacher éternellement. Tôt ou tard il t’abandonnera. »
Tôt ou tard, il s’en ira et je serai à nouveau seul sans pouvoir le retenir.
- Je peux rentrer ?
La tête de Zach apparaît, à moitié cachée derrière la porte, affichant un petit air taquin. Je lui souris en le
laissant rentrer. Tout joyeux, il saute sur mon lit et regarde autour de lui. Assis sur mon siège, je l’observe si intensément que tout le reste disparaît.
- Alors, ta journée ? Je demande pour entamer la discussion.
- Mouvementée : Allan a tenté une approche mais je l’ai repoussé. Je lui en veux encore et je ne suis pas sûr d’être capable de lui pardonner, dit-il douloureusement.
- Je comprends…mais tu sais il est humain, ça arrive à tout le monde de se tromper…
- Tu vas pas le défendre quand même ?! Il s’exclame.
- Je ne le défends pas, j’essaie d’avoir un regard objectif, dis-je d’un air intelligent.
- Bah, t’es pas censé avoir un regard objectif ! Tu devrais être de mon côté, dit-il recroquevillé sur lui-même.
- Je serai toujours de ton côté.
Zach rougit soudainement et détourna mon regard. Etonné de ce comportement soudain, je laissais les questions de
côté.
- Et les cours ? Tu arrives à reprendre le fil ?
- Et bien, j’ai encore beaucoup de boulot mais tu es là pour m’aider, n’est-ce pas ?
- Bien sûr !
Il retrouve le sourire et décide de se lever, je suis ses mouvements du regard. Il me tire la langue avant de sortir
de la pièce, un petit rire me redonne de l’énergie et je me replonge dans ma thèse. Je n’arriverai jamais à l’éviter, j’aime trop sa présence pour m’en priver.
Deux heures plus tard, la nuque douloureuse, le ventre qui commence à gargouiller, je sors de ma chambre. Je me
demande si Zach a déjà mangé, il n’est que huit heures et demi après tout. J’arrive dans le salon, les voix venant de la télé brisent le silence de la maison, Zach s’est endormi sur ses manuels.
Je m’empêche de rire mais je n’arrive pas à arrêter de sourire, son air si innocent, ses petits poings serrés sur ses feuilles, il est si mignon lorsqu’il dort. J’ai presque envie de le regarder
toute la nuit, ça serait vicieux mais tellement agréable. Je pouffe avant de m’approcher, je tente de le réveiller en le secouant légèrement et l’appelant. Il ne bronche pas, une vraie marmotte,
il pourrait y avoir une guerre qu’il serait encore dans le pays des songes. J’espère au moins que ces rêves ne sont pas aussi tourmentés que les miens.
Finalement, ça me fait mal au cœur de le réveiller, je décide de faire des pâtes avec une sauce en boîte pour me
couper la faim. L’odeur de la bolognaise dans la casserole à dû le réveiller car je le vois gigoter sur sa table. J’en connais un qui va avoir mal au dos au réveil. Il continue de dormir, c’était
une fausse alerte. Pour éviter tout de même une crise de gémissements de douleur, je décide de le réveiller définitivement.
- Zach, houhou …débout. Va au moins te coucher sur le canapé sinon tu risques de pleurer à cause de ton mal de dos
!
Je m’approche de son oreille lentement, les lèvres frôlent son lobe et ses cheveux me chatouillent le nez.
Délicatement, je lui mordille l’oreille, mon souffle devient plus chaud, je ne devrais pas faire ça.
Sa tête fait un bon et, malheureusement, me percute, violemment, le menton. Une douleur lacérante me fait grincer des dents. Je suis vraiment con !
- Nolan ! Je suis désolé, ça va ? Je suis vraiment désolé !
- Ça va, ça va ! Dis-je en le repoussant.
Bien sûr que ce n’est pas de sa faute mais j’ai une envie horrible de lui crier dessus, c’est la souffrance qui fait
ça, je me retiens de toutes mes forces mais s’il vient à s’approcher, je ne pourrai pas me retenir. Je préfère me calmer tout seul, après tout, c’est moi l’idiot dans l’histoire, je ne voudrais
pas me retourner contre lui.
Accoudé au lavabo, je respire profondément pour me calmer, j’ai toujours mal mais je ne suis plus énervé. C’est vraiment stupide de se cogner de cette façon, son réveil aurait dû être doux, tu parles d’une délicatesse ! Zach me laisse me calmer dans mon coin, il m’observe soucieux. Je finis par avoir un petit rire nerveux qui le soulage, il retrouve son sourire et s’excuse lui aussi en riant.
- Quelle idée de me mordiller l’oreille aussi ! Il rougit à nouveau.
- Je suis désolé, je dis en me frottant le menton.
- C’est rien. Tu fais des pâtes ?
- Oui rien de bien fameux mais j’ai un petit creux, j’en ai fait assez pour deux si tu n’as pas encore mangé, je dis en remuant ma sauce industrielle.
- Non, je n’ai rien mangé.
Zach met la table pendant que j’égoutte les pâtes, nous mangeons dans un silence royal mais son petit regard curieux
me perturbe. Pourquoi est-ce qu’il me regarde comme ça ? S’inquiète-t-il pour mon menton ? Je me sens encore plus honteux, c’était vraiment une situation qu’on ne voit que dans les films. Je
n’aurai jamais cru que ça m’arriverait. Je mange les pâtes en ignorant son regard, trop troublé par cette soudaine attention, il n’a pas le droit de me regarder comme ça, je sens mon sang
bouillir dans mes veines.
- Il fait chaud, tu trouves pas ? Je dis en ouvrant un peu la fenêtre.
- T’es malade !
Il se précipite sur la fenêtre et le ferme en mimant un frisson, je lui ébouriffe les cheveux avant d’aller
m’asseoir à table. Zach est un vrai frileux alors que moi, j’aime plutôt les températures froides, il suffit de voir que je prends des douches à vingt degrés, ce qui déplaît fortement à mon
colocataire. Je l’entends parfois m’insulter lorsqu’il rentre dans la douche et bien sûr, moi je suis mort de rire.
A la fin du repas, une fois que la vaisselle est faite, Zach déplie le canapé pour préparer son lit, je le regarde
faire.
- Bon et bien…bonne nuit ! Je lance.
- Bonne nuit à toi, dit il en commençant à se déshabiller sous mes yeux.
Il fait exprès ou quoi ?!!! Je détourne automatiquement le regard même si une petite voix perverse me supplie
de regarder. Je ferai mieux d’aller vite prendre une douche. A grands pas, je rentre dans la salle de bain et m’enferme, le souffle court.
C’est moi ou depuis qu’il est rentré, il fait tout pour me chauffer ? J’ai l’impression d’être dans un sauna ! Très
vite, je me déshabille pour me plonger sous le jet d’eau froide qui calme rapidement mes ardeurs, j’inspire profondément de plaisir. C’est le pied, une douche la nuit, ça détend tellement que je
pourrai m’endormir dans ma salle de bain. Malheureusement, très vite, le visage endormi de Zach et son torse dénudé viennent me sortir de ma paix intérieure, je serre les dents pour me contrôler.
C’est pas vrai, faut vraiment que je consulte !
Quelques minutes plus tard, frais et épuisé, je me sens prêt à m’endormir comme une masse dans mon lit douillet.
Seulement à peine ai-je franchi la porte que je regarde en direction du salon où toutes les lumières sont éteintes. Mes jambes me dirigent vers le salon, presque machinalement : je suis trop
attiré par la tentation. J’aimerai juste apercevoir encore un peu son visage endormi. C’est interdit d’être aussi beau les yeux fermés, on n’a pas le droit de tenter autant les gens en toute
impunité ! On devrait réviser le code pour ça. Je secoue la tête vivement et me raisonne pour partir me coucher.
Nolan, tu as perdu la boule ! Ca devient trop obsessionnel ! Je dois absolument me contrôler sinon je risque de le
terroriser.
Je reviens sur mes pas mais je suis malheureusement pris en sur le fait, la lumière s’est allumée alors que je n’ai
même pas encore posé le pied par terre. Mon corps et mon visage se sont figés dans une expression totalement débile. Je ne me suis jamais autant senti gêné. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui
dire ? « Non, non, je te reluquais pas, je te jure » ! J’aime pas du tout la manière dont ses lèvres se pressent l’une contre l’autre ! « Oui bien sûr, Nolan. Fais le mort
aussi temps que tu y es ».
Je faisais face à son sourire moqueur, fier de m’avoir eu, il attend mes explications. Si je m’enfuis maintenant, ça
serait encore pire. Je fais donc face, je ris comme un imbécile heureux et j’attrape Mr. Zoubi pour me défendre.
- Il me manquait, je peux pas dormir sans ! Je dis dans la confusion.
- C’est ça, ouais, dit-il en me défiant du regard.
- Je te jure, c’est vrai !
- Menteur.
- Ne te méprend pas ! Seul Mr. Zoubi compte à mes yeux, je dis en serrant ma peluche.
- Tu mens très mal Nolan, dit-il en éteignant la lumière, bonne nuit !
- Ah, c’est comme ça !
Je lui saute dessus et le frappe avec Mr. Zoubi, il me somme d’arrêter en riant.
- Attaque du super Zoubi !!!
- Nolan, t’es un vrai gosse ! Il hurle-t-il en se protégeant.
Encore une nuit mouvementée dans mon petit appartement.
Je me suis réveillé allongé à côté de Zach qui avait son bras autour de ma taille. Je me lève en faisant attention
de ne pas le réveiller : il n’est que six heures du matin. Je récupère Mr. Zoubi et le pose sur une chaise pendant que je prépare le café et les toastes. J’entends Zach se lever quelques
minutes après, sa tête de déterré me fait rire, il me lance une boule de céréale dans la tête. Je rigole à nouveau, je n’ai pas la force de riposter même avec mes céréales de toutes les
couleurs. Une matinée comme les autres, Zach est parti en cours, j’y suis allé une heure après.
La semaine s’est déroulée dans la même ambiance. Nous avons reçu la visite de ma sœur, elle a offert un pull à Zach et bien sûr, rien pour moi. J’ai boudé comme un gamin et ils se sont mis à deux pour se moquer de moi et me charrier durant tout le déjeuner. Je suis parti en cours avant Zach pour une fois, il n’avait qu’une heure en fin d’après midi. Petit à petit, les habitudes se sont installées et je me plaisais à croire que cette ambiance ressemblait à celle d’un couple en ménage. Même si je rêvais un peu.
Yan n’a fait réapparition que le vendredi au soir après le TD, j’ai demandé à Zach de m’attendre à la station, le
temps que je me débarrasse du parasite.
A bas les valeurs morale, j’allais le tuer.
- Que veux-tu encore ? Si c’est pour un cadeau de Noël, J’EN VEUX PAS. J’articule chaque mot pour lui faire
comprendre.
- Allons, Nolan, ne sois pas timide, tu l’étais moins à une certaine époque, il caresse mon torse à travers ma veste.
Je repousse sa main sans délicatesse et reprends la route en l’ignorant.
- Tu sais aussi bien que moi que tu n’as aucun avenir avec lui ! Il crie.
Zach nous observe, je crois même qu’il nous entend. Je suis las de me battre pour avoir la paix et Yan ne veut pas
comprendre. Je suis à deux doigts de craquer mais j’essaye de me retenir devant Zach, je ne veux pas qu’il voit cette facette de moi, cette facette si horrible.
- Tu sais aussi bien que moi que je m’en contrefous de ce que tu penses !
- Il t’abandonnera, comme ils t’ont tous abandonné ! Moi j’ai toujours été là, jamais je ne t’en ai voulu, même quand j’ai su que…
- Ta gueule, je dis le regard assassin, ta gueule ou je t’arrache la langue de mes propres mains…
Je ne me contrôle plus, ma haine me brûle la bouche comme un acide et je refuse que Zach en entende plus sur moi. Je
refuse qu’il découvre mon passé de cette façon. Je m’approche dangereusement de Yan et le saisis par sa veste puis je plante mes yeux dans les siens.
- Un mot de plus et je te jure que l’état de l’autre nuit était une partie de plaisir.
- De quoi as-tu peur ? Que ton protégé s’en aille ? Et de te rendre compte qu’il ne t’aimera jamais autant que tu l’aimes ?
- Mêles toi de ton cul, je ne veux plus jamais te revoir. Si jamais tu m’adresses encore la parole, je te promets que je te ferai taire.
Je m’en vais, le laissant ruminer dans son coin. J’espère seulement que ma menace a fonctionné. Dans le cas
contraire, je ne répondrais plus de mes actes.
Je rejoins Zach qui évite mon regard, je sens déjà que la tension s’installe, je soupire de lassitude. J’en ai marre
de tous ces problèmes. Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas me laisser tranquille ? Je n’avais pas besoin de ça. Pas maintenant. Nous ne nous adressons pas la parole de tout le trajet et il marche à
quelques mètres devant moi dans la rue. Je sens que je suis à bout, je ne vois absolument pas ce que j’ai fais. Arrivés dans l’appartement, je le retiens immédiatement par le bras.
- Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Rien du tout, il me dit en se dégageant.
- Alors regarde-moi dans les yeux quand je te parle !
Il me regarde de son air froid, il est furieux contre moi et je ne sais pas pourquoi.
- Qu’est-ce que j’ai fais ?
- Rien du tout. Je suis juste …fatigué.
- Je déteste quand on me ment, Zach.
- Je n’ai rien à dire !
- Sale gamin…, je murmure pour le provoquer
- GAMIN ?
- Tu m’as parfaitement entendu ! Pourquoi tu n’assumes pas ? Tu préfères bouder dans ton coin comme un mioche de deux ans ?
- Déjà tu me parles sur un autre ton, je ne suis pas Yan, ok ?!
- Qu’est-ce que Yan à à voir là dedans ?
- Y a que j’en ai marre que tu te paies ma tête !! Je vois bien qu’il y a encore quelque chose entre vous ! Il sait tout sur toi ! Des choses que je ne sais pas et ça me fout les nerfs !
- Tu es…jaloux ?
- ET ALORS ? Ça t’étonne tant que ça ?! Il s’écrie.
Au bord de la crise de larme, Zach semble totalement hystérique et je n’arrive pas à le calmer, je ne comprends même
pas sa colère, sa jalousie non fondée.
- Je ne te comprends pas, Zach…Yan sait des choses parce que c’est mon ex, c’est tout !
- Et bien voilà le problème ! Je veux plus le voir ! Si jamais tu le revois encore je me casse c’est clair ?
- C’est quoi cette scène que tu me fais ? Je comprends rien…
Zach reprend son souffle, il se cache le visage avec ses mains et reprends ses esprits.
- Oui, t’as raison, oublies ce que j’ai dit…C’est stupide, je me suis énervé pour rien…
- Non, non ! Je veux savoir pourquoi ça t’énerve autant. Il y a quelque chose que tu m’as pas dis ?
- Non, c’est bon, pardon de m’être emporté.
- Zach ! Je veux savoir !
- C’est parce que je t’aime, imbécile !
BOUM. Nolan vient d’être lancé sur une autre orbite.
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Pas taper ! Je sais que j'ai un retard énorme !!! Mais pas taper !! Je suis en pleine révision de mes partiels (ouhouu le mitoooo ) enfin je suis en vacances quoi et je suis plus trop
souvent sur le net donc j'avais complètement zapper JUSD :p désolé
Bon d'abord je sais que vous avez surement déjà lu ce chapitre sur le blog de Lilly ne vous sentait pas obliger de commenter ^^
Je vous aime et vive Zach et l'audace d'acier !!!
Incapable de réagir, mon regard alterna entre Yan et Nolan. Et je sus qu’il pensait exactement la même chose que moi : mettre Yan à la porte ici et maintenant. C’était le meilleur moyen de
se débarrasser de ce cafard.
- Aide-moi à le porter, chuchota-t-il comme s’il craignait d’être surpris en train de commettre l’acte, on va le
mettre dans la benne à ordures.
- HEY ! Réagit immédiatement l’autre. Je suis à l’article de la mort et tout ce que vous trouvez à faire, c’est de me jeter à la rue ? !
- Ça n’a jamais tué personne, répliquai-je.
- Peut-être pour un rustre comme toi mais moi, je suis quelqu’un de délicat, j’ai besoin…
La poudre me monta au nez
- T’as besoin de rien du tout, intervint Nolan qui me fit de gros roulements d’yeux pour me dire de me taire, maintenant, tu vas rentrer.
- Hors de question. Je me suis traîné jusqu’ici, j’ai plus de force.
- Fallait y penser avant ! Je vois pas pourquoi je m’occuperai alors que tout ce que je veux, c’est me débarrasser de toi.
- Bon, bah, tu permets, conclut-il en se levant pour boitiller, je vais squatter ton lit.
Nolan soupira mais l’accompagna jusqu’à sa chambre. Il en revint avec une boule de vêtements, ce qui me fit rougir.
- Vous avez pas perdu de temps pour vous peloter, lâchai-je.
- Oh, commence pas. T’as très bien compris que je ne l’aimais plus, il vient quand même de se faire tabasser, ses vêtements sont déchirés, je lui en ai donné d’autres.
- D’accord, soupirai-je pour me calmer, il va bien ?
- Bah, il a pas voulu que je regarde pour soigner ses blessures, il a toujours été très fier, mais là, il est en train de dormir.
Il s’assit sur le canapé en se massant les tempes. Il avait l’air fatigué, ce qui était compréhensible avec un ex
aussi
collant.
- Comment tu l’as rencontré ? Demandai-je.
- Dans mon ancienne fac. Je m’étais inscrit à un club, c’était le président, on a découvert qu’on était gay tous les deux et vu qu’on n’était pas trop moches, on a décidé de sortir ensembles.
- C’est comme ça que vous faîtes ? Fis-je naïvement avant de poser ma main sur ma bouche. Désolé.
- Toi, tu dois pas avoir beaucoup d’expérience dans ce domaine en général.
- Oh, ça va, hein !
- Attends, tu veux dire que t’es puceau à 23 ans ? S’exclama-t-il.
- Arrête, je te dis ! Rouge de honte. C’est bon, y a pas mort d’homme, non plus.
- Nan mais bon… D’accord, j’arrête, capitula-t-il face à mon regard meurtrier, l’arme fatale que j’employais pour maîtriser une horde de gamins sauvage.
- Bon, ça ne va pas nous empêcher de manger non plus. Ah zut, j’ai du jambon mais j’ai plus de fromage, précisa-t-il en regardant dans le frigo.
- J’y vais, dis-je précipitamment, ne souhaitant pas me retrouver seul avec Yan même si la perspective qu’il se retrouve seul avec Nolan ne m’enchantait pas plus.
Après avoir maudit une bonne centaine de fois la caissière et les clients qui prenaient bien le temps de ranger
leurs courses avant de se décider à chercher leur portefeuille, sortir leur carte après avoir trouvé le bon porte-carte, évidemment à une heure de pointe, j’arrivais enfin à l’appart de Nolan, la
boule au ventre, peur de les retrouver en train de s’embrasser.
Personne dans le salon, personne dans la cuisine où je posai précipitamment les sacs, il était assis devant son lit
où dormait Yan, l’air songeur. Il devait se dire qu’il ferait mieux de le reprendre, Yan était une valeur sure alors que moi, si je reconnaissais mes sentiments envers lui, je n’étais pas prêt
d’en accepter toutes les conséquences. Je voulais malgré tout le garder pour moi, je ne voulais pas qu’il aille voir ailleurs. Même si le garder pour moi me faisait peur.
Sentant que j’empruntais un chemin dangereux, je me secouais la tête et entrai en fanfare dans la chambre.
- J’ai trouvé tout ce qu’il fallait.
- T’en as mis du temps.
- Ben, y avait du monde. Pourquoi ? T’as eu peur sans moi ?
- T’inquiètes, Mr Zoubi était là pour me protéger.
- Ah, heureusement qu’il était là. Allez, viens, y a tout ce qu’il faut pour manger.
Nous retrouvâmes notre bonne humeur autour d’une délicieuse raclette : complètement dépassés par le nombre de
poêlons à notre disposition, nous en laissions brûler plus d’un. Finalement, le déboulement en catastrophe de Yan avait eu du bon car cela nous avait permis de nous rapprocher, de dissiper cette
tension sous-jacente qui nous avait habités toute la journée et qui ne demandait qu’un mot de trop pour éclater.
Surtout qu’après une telle journée, nous étions tous les deux à fleur de peau. Le fait d’arriver en retard m’a évité
d’attendre le prof et de voir arriver les autres étudiants. Assis au premier rang, je n’avais pas cherché à voir où ils étaient installés. Je ne les avais pas vus de la journée, ce qui signifiait
qu’ils n’avaient pas cherché à me voir non plus. Tout ça m’avait conduit à trop ruminer sur le baiser d’hier qui avait pris des proposions énormes dans ma tête et qui me faisait peur. Alors,
j’avais décidé de partir puisque par ma présence, je nous faisais souffrir tous les deux.
Et je lui étais reconnaissant d’avoir insisté pour que je reste. Il avait compris que je n’avais nulle part où aller et il n’entendait pas me laisser aller errer. Je ne comprenais pas pourquoi il s’était autant attaché à moi alors que je ne lui apportais rien, ni argent, ni réconfort, ni tendresse. Au moins, Yan avait des arguments en sa faveur, moi, à part lui ronger le moral, rien.
Nolan insista pour dormir par terre, arguant que nous ne pouvions pas prendre le risque de dormir ensembles, je lui
rétorquai qu’il était bête et qu’il venait se coucher. Au fond, c’était le fait de nous éviter à longueur de temps qui finirait par nous faire craquer, si nous avions peur de nous tenir à moins
d’un mètre de distance.
Le lendemain matin, nous avons découvert que Yan était parti, sans laisser ni dire un mot. Je fis le trajet en même
temps que Nolan mais nous ne parlâmes pas, tous les deux encore trop endormis. Ce ne fut que lorsque je m’installai que je compris que je n’en avais pas fini avec Yan.
Rejoins-moi au café après les cours. Nous devons discuter.
Pffft, c’était ridicule. Je ne comprenais pas pourquoi il s’acharnait alors que c’était perdu d’avance. Je n’avais
pas à me justifier, les choses étaient claires entre Nolan et moi -enfin, pas tout à fait mais ça nous regardait- et elles l’étaient également entre Nolan et Yan. Moi, je n’avais rien à voir avec
lui.
A la fin du cours, je me rendis à la bibliothèque pour travailler et revoir mes cours. Je piochais plusieurs
bouquins dans les rayons pour compléter ceux que m’avait prêtés Nolan. Alors que j’étais plongé dans mes révisions, les places libres se remplissaient de plus en plus et je ne fus qu’à moitié
surpris lorsque Allan et les autres s’installèrent à côté de moi, alors que d’autres places ailleurs étaient libres.
- On peut discuter ? S’enquit celui-ci en chuchotant.
- On s’est tout dit, non ? Répliquai-je malgré moi sur le même ton.
- J’ai dit n’importe quoi, je regrette.
- C’est un peu facile, Al. Tu viens me dire que je rapplique chez toi au moindre problème et tu m’envoies bouler à la première difficulté.
- Mais c’était si énorme.
- Et au lieu de m’écouter, tu m’as jugé coupable en me disant mes quatre vérités. Pour un homme de droit, c’est pas terrible, conclus-je en rangeant mes affaires pour rentrer.
Je passai à l’accueil pour enregistrer les manuels que j’empruntais.
Une fois dehors, je respirai un bon coup. Ils me prenaient pour quoi au juste ? Sous prétexte que je n’étais
qu’un orphelin, croyaient-ils pouvoir agir avec moi comme ils le voulaient, sans se soucier de mes sentiments et qu’il suffit qu’ils viennent s’excuser pour que je leur
pardonne ?
- Attends ! Zach, je suis vraiment désolé.
- C’est trop tard, Allan, trop facile. C’est quand j’avais besoin de toi que tu devais m’aider. Je pensais pouvoir compter sur toi dans les moments les plus difficiles, pas une fois que tout est réglé. Y a que Nolan qui a été là pour moi alors que c’était la personne que je connaissais le moins… que je croyais connaître le moins.
Je poursuis mon chemin sans lui laisser le temps de répondre, lui faisant comprendre que son attitude m’avait
vraiment déçue.
Je voulais rejoindre Nolan mais il fallait quand même que je respecte une certaine distance après ce que nous avions
traversé. De toute façon, je savais qu’il travaillait sur sa thèse et il n’aimait pas être dérangé. Enervé d’avoir été perturbé dans mon travail, je pris la direction du métro.
- Hey, Zach ! Attends !
- C’est bon, Al, lâches-moi, maintenant !
- C’est qui, Al, ton petit copain ?
- Yan, j’ai rien à te dire à toi non plus, soupirai-je.
- Non mais maintenant, tu commences à savoir que c’est pas facile de se débarrasser de moi, fit-il en m’entraînant dans son sillage. Viens, je te ramène.
- D’accord, cédai-je face à la force qu’il mettait dans son bras.
- Je suis garé dans le parking de la fac.
- T’es même pas étudiant ici.
- Non mais c’est ça, de connaître du monde.
Quelque chose dans son attitude me mit mal à l’aise, peut-être parce que, pour un convalescent, il n’avait pas l’air
trop mal en point et qu’il menait la barque avec bien trop d’aisance. Peut-être aussi parce qu’il me traînait dans la partie la plus éloignée du parking et qu’à cette heure-ci, en plein milieu de
la journée, l’endroit était désert. Arrivé là, il me plaqua contre une voiture, me dardant un regard mauvais.
- Je n’aime pas trop qu’on me pose des lapins quand je donne des rendez-vous.
- Je n’ai pas de compte à te rendre, il me semble.
- Et moi, je trouve que tu t’accapares un peu trop Nolan.
- Pfft, t’es ridicule. Il veut plus de toi, je vois pas pourquoi tu t’acharnes comme ça et ce que je fais avec lui ne te regarde pas.
- T’es qu’une petite sangsue qui lui bouffe son fric et squatte son appart’ et t’es un vrai salaud parce que t’en profites sachant qu’il t’aime.
- Jaloux ? T’as qu’à faire comme moi, voir si ça marche.
- Moi, au moins, j’ai un minimum de dignité !
- Ah oui, comme me prendre en traître et me menacer dans un parking ?
- D’accord, alors dis-moi pourquoi tu restes avec lui.
- Je n’ai pas de compte à te rendre.
- Peut-être que tu ne dis rien parce que tu n’as rien à dire.
- Tu fais pitié, t’es pire qu’une fille, là !
- Pourquoi il t’aime, bordel, alors que t’es qu’un gamin prétentieux, arrogant et égoïste ? Alors que moi, je suis là, toujours là pour lui ?
- T’es trop là, toujours collant, à lui pomper tout son air. Moi, je le laisse respirer, je le laisse vivre.
- T’en as rien à foutre, oui !
- Lâches-moi, je n’ai rien à te dire, et te dérange pas pour moi, je prendrai le métro, c’est plus sûr.
Je le repoussai, il recula de quelques pas, avant de me lancer son poing en pleine figure.
Blocage. Paralysie cérébrale. Panique.
Je me recroquevillai en position de défense mais ne reçus pas d’autre coup. J’osai lever un œil. Yan me fixait choqué :
- Attends, tu viens me dire que moi, je suis pire qu’une fille, alors que tu ne sais même pas te battre ?
- La ferme, fous-moi la paix.
- Nan, mais ça, c’est trop drôle ! S’exclama-t-il. Allez, vas-y, frappe-moi ! Regarde, fit-il en écartant les bras et avançant son visage, je te laisse faire, vas-y, frappe ! Tu risques rien, là !
- Arrête, fis-je en tremblant, le cerveau toujours bloqué.
- Et après, c’est moi qui fais pitié ? Allez, dégages ! Tu me donnes envie de vomir.
Mais comme je ne bougeais pas, terrorisé, il me saisit par le col pour m’envoyer valser. Il démarra sans demander
son reste, me jetant un dernier regard dédaigneux.
Je retins la crise de larmes et me relevai en essayant de recouvrer un peu de ma dignité. Chaque jour me réservait
une épreuve de plus en ce moment or, je n’avais vraiment pas besoin de cette humiliation.
Je n’y étais pour rien si je faisais un blocage dès qu’on utilisait la violence, ce n’était pas ma faute si mon
cerveau bloquait, si une vague de terreur me submergeait à chaque fois. J’avais été éduqué pour réagir comme ça ! Merde ! Qu’ils aillent se faire foutre, tous autant qu’ils
étaient ! Ils ne savaient pas et venaient me juger…
Je ramassais mon sac et tombai sur Allan. Je rêve ou il avait assisté à toute la scène sans réagir ?
- Tu… Je l’ai vu t’embarquer et je me suis dit que… Mais tu… Tu es… Tu es homo ??????
Je lui passai devant en l’ignorant et rentrai. Sauf que devant la porte de l’appartement, une soudaine envie de fuir
tout ça me prit aux tripes.
Entre l’horreur de la rue et la lassitude de ma vie quotidienne, il fallait que je choisisse. Parce que je ne
pourrai pas supporter de continuer à tout prendre en pleine gueule.
Et comme si cette équation n’était pas suffisamment difficile à résoudre, je devais prendre en compte une troisième
variable : et si Nolan représentait mon point de chute dans ce tourbillon de folie, un point auquel je pourrai toujours me référer, un endroit où me réfugier, une personne avec qui me sentir
bien ?
Qu’est-ce qui me faisait flipper au juste ? Le regard des autres ? Ça faisait longtemps que j’avais appris
à vivre avec. Le rejet des autres ? C’était déjà fait. L’opinion de la famille ? Je n’en avais pas. Mais Nolan symbolisait toutes ces petites choses importantes pour moi : un
regard, une attention, une présence. Tant pis, si ce n’était pas une fille !
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Là je sais j'en suis même sûr que tout le monde hait Yan !! XD
Zach serait il entrain de se réveillé ?? Bisous
Sa langue chaude et délicate cherche son amante, une valse sensuelle emprisonne nos âmes. Totalement emportés par un désir évident, nos corps se collent l’un à l’autre, ses bras venant s’enrouler
autour de mon cou pour approfondir le baiser. La démission de la raison et la soumission au plaisir. Mes bras entourent sa taille, l’attirant encore contre moi comme si je voulais l’enchaîner,
l’empêcher de me quitter et d’arracher ses lèvres des miennes. La fougue prend possession de nous et aucun de nous deux ne semble se rassasier ou vouloir arrêter cet échange. Passion et amour.
Une aura douce et mélodieuse nous entoure et me donne presque envie de pleurer. Une sensation froide mais douce me parcoure l’échine, la main de Zach passe sous mon pull et caresse le creux de ma
colonne, une vague de frisson parcoure tout mon corps. Lentement, je l’écrase contre la porte, mes bras maintenus de chaque côté de son visage. Mon cœur bat si vite que j’ai du mal à respirer et
bientôt le souffle me manque.
Brusquement, un choc me ramène à la réalité, une pique en pleine tête, je me rends compte que tout ceci va trop
vite, trop loin. Il est faible et fragile, il est seul et a besoin de cette affection pourtant, je sais qu’il va le regretter, je sais qu’il m’en voudra d’avoir profité de sa faiblesse. Un
pincement au cœur m’ordonne de m’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. A contrecœur, j’arrête le baiser à temps, nos lèvres se détachent l’une de l’autre. Lentement, ses paupières s’ouvrent
laissant place à des prunelles brillantes de désir, son souffle chaud et court me caresse le nez. Mes lèvres entrouvertes tentent de récupérer le maximum d’oxygène. Nous restons ainsi proches
l’un de l’autre à s’observer. Je me redresse sur mes bras pour m’écarter de lui.
Je faisais un effort surhumain, j’espère qu’il se rend compte à quel point j’ai mal de le repousser mais je n’ai pas
le choix, j’ai bien trop peur, bien trop peur de souffrir par la suite à cause d’une erreur. Malheureusement, ce qui est fait est fait, nous avons franchi la ligne blanche et cédé à la tentation.
Même si aucun d’entre nous n’ose le dire, il est déjà trop tard.
- Tu…Tu vas être en retard, dis-je la voix chevrotante.
- Oui ! Dit-il brusquement en sortant.
Son visage s’empourpre d’un seul coup et il sort plus vite que Speedy Gonzales. Mes forces m’abandonnent, je
m’écroule à même le sol : Zach a aspiré mon énergie avec sa bouche endiablée, un poids énorme pèse maintenant sur les épaules et je redoute l’échange de ce soir. Il était déjà trop
tard.
J’ai décidé de ne plus y penser, pour m’occuper l’esprit, je me suis plongé dans ma thèse jusqu’à onze heure avant
de partir pour la fac, j’avais cours cet après midi et je priais pour ne pas le croiser. La tension, je la redoutais comme une enclume au dessus de ma tête. Dire que tout se passait bien ! Nous
avons vécu une semaine géniale à rire et se foutre sur la gueule, nous nous étions rapprochés comme jamais. Pourquoi avoir tout gâché pour un simple baiser ?
Je récite mes cours sans vraiment être présent et réponds aux diverses questions mais mon esprit était ailleurs. Il fallait que je me concentre sur ce TD et que j’oublie un peu Zach. A la fin de la journée assez éprouvante, je range mes feuilles dans mon sac pendant que les étudiants sortent de la salle dans l’épuisement total. Quelqu’un rentre dans la salle et, à l’écoute des chaussures neuve qui martelaient le parquet, je reconnais immédiatement Yan.
- Salut, dit-il un grand sourire sur les lèvres.
- Je suis vraiment pas d’humeur aujourd’hui alors s’il te plaît laisses moi tranquille, dis-je en sortant.
- Bah, je voulais quand même savoir comment tu allais, dit-il en me suivant.
- Je vais bien, je suis juste mort, heureusement qu’il ne reste plus qu’une semaine avant les vacances de Noël, je dis en évitant d’être trop chamboulé devant lui.
- Et bien, justement je voulais te parler de ça ! J’aimerai bien savoir ce qui te ferait plaisir pour cette année ?
- Tu trouves pas que t’exagères un peu Yan ! Tu offres un cadeau à un ex !
- Si ça me fait plaisir !
J’évite même de lui sortir une connerie du style « une Porsche ! » parce qu’il serait capable de m’en
dégoter une. L’année dernière, j’avais eu la mauvaise idée de lui dire un ordinateur pensant qu’il ne pourrait jamais m’en acheté un et le jour de noël, j’avais trouvé un ordinateur dernier cri
devant ma porte.
- J’aimerai que tu rentres chez toi et que tu me fiches la paix, dis-je en m’accrochant à une barre dans le
métro.
- Désolé, je ne peux pas, dit-il enthousiaste, mais pour le reste !
- Arrêtes, Yan ! Je veux rien, t’entends ?!
- Rien, ça n’existe pas dans mon langage, dit-il encore plus amusé.
Epuisé moralement, j’avais une envie furieuse de l’étrangler, l’image du baiser de Zach me traversa l’esprit, ma
colère s’effaça et un sentiment étrange de nostalgie s’empara de moi.
- Offres-moi Zach alors, je dis alors que les portes s’ouvrent et que je sors du métro.
Yan en perd sa bonne humeur et me suit les sourcils froncés. Il m’empêche d’avancer et me tire par la veste pour que
je m’approche de lui, mon regard reste impassible et indifférent.
- Que s’est-il passé Nolan ? Tu as couché avec ce gamin ? Ne me dis pas que tu as couché avec ce gamin
?
- Ne sois pas idiot, je dis en repoussant sa main, vas-t-en maintenant, ton argent ne pourra jamais m’offrir ce que je désire vraiment.
Je le laisse en plan au milieu de la station et je grimpe les escaliers pas à pas, mon cœur se fait lourd, la neige
tombe sur Paris mais je n’ai plus la joie de m’en extasier. Il fait nuit et l’heure de la confrontation approche à grand pas. J’arrive bien trop rapidement devant mon appartement, j’insère la clé
à l’intérieur mais c’est inutile : Zach est déjà là. Je prends une grande inspiration. Avec tout le courage qui me reste, j’ouvre grand la porte et je tente d’afficher une expression neutre.
Il est assis sur le canapé et se lève soudainement, je pose mon sac par terre et j’enlève mes chaussures.
- Wouah !! Il fait vraiment froid hein ? Je dis dans une joie feinte.
J’ai peur, mon cœur bat trop vite.
- C’est pas croyable comme il neige, c’est magnifique comme paysage !
- Nolan…
- Ca me donne envie de faire une raclette ! Qu’est-ce que t’en dis ?
- Nolan…
- Je crois qu’il me reste de la raclette.
- NOLAN !
Zach brandit Mr. Zoubi, j’arrête mon monologue et je finis par le regarder. Il repose la peluche sur le canapé et
endosse un gros sac à dos, mes yeux s’écarquillent soudainement puis je fronce les sourcils, bien trop menaçant à mon goût. J’ai l’impression qu’on m’enlève à nouveau quelqu’un que
j’aime.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? Je lui demande.
- Ecoutes, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, je préfère partir. Avant qu’il soit trop tard…
- Et où comptes-tu aller ? Je demande en m’accoudant au mur.
- Pour l’instant…Je vais tenter chez Ely, je l’ai appelé déjà pour lui demander si je pouvais venir passer juste une nuit chez elle.
- Je refuse, dis-je d’un ton autoritaire.
- Pardon ?
- Je refuse que tu t’en ailles, sale gamin égoïste !
- Mais…
- Juste pour un baiser ? Tu t’en vas juste pour un simple baiser ?
Je m’approche tellement vite qu’il recule et trébuche sur le canapé.
- Ecoutes je comprends que ça puisse te perturber mais tu n’as qu’à mettre ça sur le compte de la solitude, de
l’attention que je te porte. Allan et Christelle t’ont rejeté, tu n’as qu’à te dire que c’était une faiblesse et rien de plus ! Ça n’arrivera plus !
- Ça suffit, Nolan ! Dit-il dans un élan de maturité. On ne peut pas effacer un baiser comme ça ! Je ne pourrai pas me mentir comme tu le fais, je n’y arriverai pas. Je suis désolé mais ce n’était pas un moment de faiblesse, je le désirais du plus profond de mes entrailles …
Ne me dis pas ça. Tais-toi !
- Je n’accepte pas ce genre de désir et même si tu es le seul qui est vraiment là pour moi, je refuse de te donner
de faux espoirs. Je n’ai pas envie de te blesser, tu comprends…Ce n’était qu’une pulsion comme une autre…Rien de plus.
- Je n’espère rien, Zach, dis-je, le sourire sur les lèvres, tu n’es qu’un ami à mes yeux.
Le roi des menteurs, je devrais être récompensé pour réussir à faire une telle prestance. Je ne sais pas s’il va y
croire, j’espère simplement qu’il fera semblant.
- De toute manière, je ne crois pas que tu allais vraiment chez Ely vu qu’il y a ton frère alors tu restes ici. Ce
n’était qu’un baiser, Zach, il ne faut pas s’en faire pour si peu.
Juste un baiser…Qui ne signifiait rien, qui ne doit pas nous troubler et m’empêcher d’être avec toi. Je préfère
mille fois faire semblant d’être un ami fidèle plutôt que de te dire ce que je ressens. Alors fais semblant de me croire, souris moi comme avant et oublions ce baiser.
- Tu es sûr ? Tu ne vas pas le regretter ? Il me demande intrigué.
- Jamais. Je t’ai déjà dit que tu ne me dérangeais pas, et je crois que Mr. Zoubi commence à s’habituer lui aussi mais évite de me sauter dessus encore une fois. Il est très jaloux, dis-je en serrant ma peluche contre moi.
Nous avons ri ensemble, finalement cette histoire ne devrait pas risquer notre amitié. Un baiser n’est qu’un baiser.
Nous sortons le fromage et l’appareil à raclette dans la bonne humeur de la semaine même si nous ne faisons semblant, que ça ne compte pas.
Il est déjà trop tard.
- Je vais ouvrir, me dit Zach
Brusquement je vois Zach reculer avec inquiétude, Yan apparait dans l’embrassure de la porte, les habits déchirés,
le corps endoloris. Je reste perplexe.
- No..lan…
Il tombe dans un fracas effrayant.
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Je sens que personne n'a de peine pour Yan je me trompe ??
Je suis sûre aussi que pendant un moment votre coeur c'est serré et vous avez murmuré " non ne pars pas Zach..." et vous nous avez toutes maudit pour vous avoir fait aussi peur
!!!
Au finale Zach va-t-il rester ou pas ? Il semblait bien parti pour en tout cas mais l'arrivée soudaine de Yan ne va-t-il pas tout chambouler ??
Réponse vendredi en attendant je laisse carte blanche à votre imagination débordante :p
Pour la suite de mes AUTRES histoire,
je suis sur le prochain chapitre de WSH ! =)
Bisous
Cette nuit-là, je pris conscience que quelque part, Nolan était un enfant qui n’avait jamais grandi, traumatisé par l’épisode douloureux de la mort de ses parents. Il avait grandi bien sûr, il
était même incroyablement intelligent, mais il y avait une inadéquation entre son âme d’enfant et son esprit vif et acéré. Il fallait creuser pour découvrir sa douceur et sa gentillesse qui
étaient emprisonnées par une énorme couche de glace et d’agressivité.
A en croire sa sœur avec qui j’avais pas mal discuté cette semaine, c’est moi qui l’avais changé. Même Yan, qui
avait tout pour lui et que je n’avais toujours pas rencontré –grand bien m’en fasse-, n’avait pas réussi à voir au-delà des pupilles azurées de son ancien amant.
Nolan n’était pas le seul à avoir changé : cette chaleur que je ressentais en sa présence, quand il me prenait
dans les bras ou quand il dormait avec moi, était nouvelle. Elle était aussi agréable que déconcertante, d’ailleurs, je recherchais autant sa présence, à attirer son attention sur moi en
l’aspergeant de farine, que je la fuyais, connaissant l’attirance de Nolan à mon égard. Plein de petites choses qui me faisaient douter, me ravissaient et effrayaient à la fois.
Nolan gigota, grogna, et ouvrit des yeux fatigués. Mais cette petite lueur de liberté brillait toujours dans ses yeux.
- Désolé de t’avoir réveillé, s’excusa-t-il.
- Non, je ne dormais pas.
- Ah oui, c’est vrai que tu ne dors pas beaucoup la nuit.
Surtout quand on se pose des questions.
Son ventre gargouilla et il me jeta un regard de merlan frit. Je fis mine de n’avoir rien vu et me retournai de l’autre côté pour attraper la télécommande. Le choc fut si soudain que ma tête tourna pendant quelques instants, j’y crois pas, il a osé m’attaquer par derrière !
Je me jetai sur lui en l’étouffant avec mon oreiller afin d’aplatir sa tête comme les crêpes que nous avions mangées
hier. Des doigts baladeurs s’attaquèrent à mes côtes et je fus pris d’une crise de rire incontrôlable. Il se dégagea et me plaqua dos au lit. Je tâtonnai avant de refermer mes doigts sur Mr.
Zoubi. J’eus l’effet escompté, il stoppa aussitôt son attaque, puis il attrapa son nounours et se mit à le réconforter en disant des horreurs sur moi. Cela dit, son air apparemment détaché ne
prenait pas avec moi : il avait exactement le même regard que les enfants de l’orphelinat avec leur peluche, leur doudou. Je savais que Mr. Zoubi était important pour lui et ça me confortait
dans ce que je pensais.
- Fais un bisou magique pour te faire pardonner ! M’ordonna-t-il en me plaquant le nounours sur le
nez.
- Même pas en rêve, tu l’as cherché.
- Oui, mais lui, il n’a rien fait ! Tu l’as traumatisé, il t’en voudra à vie !
- Rien à foutre, c’est qu’une peluche.
Je ne pus résister face à son faux air de chien battu sauf qu’au lieu de faire un bisou à Mr. Zoubi, je déposai un
baiser sur son front avant de me lover dans ses bras. A bas les questions et protestations, ce que je savais, c’est que j’aimais être avec lui. Il m’apportait cette chaleur dont je n’avais jamais
bénéficié auparavant.
Nous nous levâmes vers midi, après avoir visionné toute sorte de conneries sur MangaTV : nous avions fanfaronné
l’air de Pokémon et le générique de Dragon Ball et rouler des yeux devant les niaiseries d’un certain hamster.
Une fois douchés et attablés devant le déjeuner préparé par les bons soins de mon hôte, la conversation devint plus sérieuse.
- Alors, tu vas retourner à l’orphelinat ? S’informa-t-il d’une voix qu’il se voulait naturelle.
- Je… Si ça te dérange pas, je voudrai rester encore un peu ici. C’est encore trop frais pour que je puisse leur pardonner et revenir comme si rien ne s’était passé.
- Non, bien sûr que tu ne me déranges pas. Enfin, moi, je dis ça, mais peut-être que Mr. Zoubi ne pense pas la même chose…
- J’arrive à mater une vingtaine de gamins tous aussi excités que perturbés, tu crois vraiment que c’est une peluche qui va me faire peur ? Rétorquai-je.
- C’est pas faux mais t’étonnes pas si tu te fais attaquer la nuit !
- Mais oui, bien sûr. Je pense que la faute reviendra plutôt à un gros ours mal léché.
- Plus sérieusement, tu ne voulais pas revoir les enfants ?
- Oui mais j’aimerai surtout revoir Fabrice et Mickaël, j’ai besoin de me rendre compte de leur état.
- On pourrait y aller aujourd’hui si tu veux, les emmener au cinéma. Pour leur changer les idées.
Je le regardai, étonné par sa proposition.
- C’est gentil mais ce n’est pas la peine.
- Pourquoi ? Si c’est à cause de l’argent, c’est pas un problème.
Je soupirai.
- Pour toi, peut-être, pour nous, c’en est un.
- Mais…
- C’est comme ça, c’est tout. Essaie de comprendre, lui dis-je, ne souhaitant pas me fâcher. On s’est toujours débrouillés sans et je ne peux pas accepter parce que je ne pourrai jamais te rendre la pareille.
- Mais je m’en fiche !
- Moi non ! Ça revient au même que de mendier et c’est très désagréable de profiter de l’argent des autres alors qu’on n’a rien fait pour le mériter.
- Mais si je te le propose, ce n’est pas pareil.
- Alors si tu me proposes, tu dois accepter mon refus.
- Tu m’énerves à être aussi têtu ! Alors, quoi, ça veut dire que je pourrai pas te proposer de ciné ou de resto ? !
- Tu ferais quoi à ma place si c’était moi qui devais entretenir ton rythme de vie ? Connaissant ton caractère, je ne pense pas que tu le prendrais bien !
Un silence gênant s’installa avant que Nolan reprenne la parole :
- D’accord, je comprends pas mais je comprends. Ça doit être parce que j’ai des goûts de riche… Fit-il en se levant
pour débarrasser la table.
- Arrête, fais pas dans l’extrême non plus, je te dis pas qu’il faut que tu culpabilises, répliquai-je en le suivant.
- Qu’est-ce que tu veux faire alors ? Soupira-t-il.
- On ira au bois.
- Ils ont l’habitude d’aller là-bas, non ?
- Oui mais ils aiment bien.
Trois quarts d’heure après, nous étions devant l’orphelinat. Un désagréable sentiment de rejet s’empara de moi alors
que je me trouvais devant chez moi. D’instinct, je serrai le bras de Nolan et reculai. Je ne voulais pas revoir Christelle ou Allan, la façon dont ils m’avaient traité m’avait fait comprendre que
j’étais moins qu’une merde, alors que je croyais être leur meilleur ami et fils. Tout me revenait en pleine face. Sentant ma détresse, Nolan me prit dans ses bras et je ne pus m’empêcher de
sangloter.
- Viens, on y retournera une autre fois.
- Non, je veux les voir.
- Tu n’es pas en état, assura-t-il, et je ne pense pas que te voir pleurer comme une madeleine les rassurera.
Après une heure et demie de transport pour rien, j’étais assis sur le canapé, la tête posée contre l’épaule de
Nolan, le regard vide. Il passa un bras autour de ma taille et je me serrai un peu plus contre lui.
- Tu sais, t’as gagné au change : entre eux et moi, y a pas photo.
Je ris. Il parvenait à détendre même les situations les plus délicates.
- T’es bête, tu sais bien que tu pourras jamais lutter contre Mr. Zoubi.
- C’est quand ça t’arrange, hein ?
- Bah ouais… Tu parlais d’un resto, ce soir ? Ajoutai-je pour changer de sujet.
- Tenté ?
- Et si je te faisais des pâtes alla carbonara ?
- J’sais pas, je croyais que tu savais pas cuisiner.
- C’est le seul plat que je connaisse, c’est ma mère qui m’avait appris, lui révélai-je. Mais ça fait longtemps que je n’ai pas mis la main à la pâte.
- T’inquiètes, avec moi comme chef, ce sera un repas digne d’un roi.
- Quelle modestie ! Le taquinai-je. Va faire les courses alors et t’as pas intérêt à oublier un seul ingrédient.
- D’accord mais en attendant impatiemment mon retour, commença-t-il avant de s’engouffrer dans sa chambre et d’en rapporter des bouquins que je reconnus immédiatement, au boulot !
- Quoi ? T’es pas bien !
- Tu m’as dit que tes absences ont été annulées alors faut que tu te remettes dans le bain. Finie la convalescence.
- Mais…
- C’est important pour toi, non ? Alors, reprit-il après mon hochement de tête, tu t’en fous des autres et t’avances. Moi, je suis là. Ce soir, je t’interroge sur le vol et si je suis pas content, tu seras privé de dîner.
- C’est de l’abus de pouvoir, espèce de tortionnaire ! Riais-je.
Nolan s’en alla, en me tirant la langue, avec la lourde charge de rapporter un paquet de pâtes, des lardons, de la
crème fraîche et des œufs ; en dessert, j’avais exigé un flan : j’adorai ça. J’ouvris son manuel et me jetais corps et âme dans les révisions pour éviter de penser à des choses plus
désagréables. Mais l’image d’Allan ne cessait de me déconcentrer et vaincu, je reposai le manuel pour m’allonger sur le canapé.
« Avances, les autres, tu t’en fous » ! M’avait dit Nolan. Ouais, c’était plus facile à dire qu’à
faire. Je l’appréciais énormément mais ça ne valait pas plus de dix ans d’amitié, surtout que l’orphelinat représentait toute ma vie. Une larme roula sur la joue précédant toutes les
autres.
Nolan me trouva frais et dispo, incapable de lui sortir un traître mot sur le vol : je ne connaissais même pas
son article. Je lui fis un énorme sourire et je pris un livre sur le crâne.
- Aieuh, c’est pas comme ça que les infos rentreront !
- Non, ça se saurait, mais c’est pas avec un sourire niais que tu vas m’attendrir !
- Et c’est pas en frappant mon pauvre cerveau que t’arrangeras les choses, rouspétai-je.
- Peut-être que ça te boostera pour le contrôle la semaine prochaine, dit-il le plus naturellement du monde.
- Quoi ? Tu me dis ça que maintenant ? Je suis sûr que tu le savais depuis longtemps !
- Oui, mais comme ça, t’es sur un pied d’égalité avec les autres et de toute façon, t’étais trop fatigué pour réviser.
- Tu veux pas m’accorder une semaine de plus ? Négociai-je en ressortant mon plus beau sourire.
- Non, fit-il implacable.
- Me donner les réponses ?
- Non.
- Et bah, t’auras pas à manger pour la peine, na !
L’odeur qui se dégagea de la poêle lorsque les lardons se mirent à griller me rappela de nombreux souvenirs. Ça
faisait longtemps que je n’avais pas pensé à ma mère, la vie à l’orphelinat m’accaparant bien trop pour que je me laisse surprendre par le passé mais là, au calme, reposé et heureux, l’image de
ma mère s’imposa dans mon esprit comme pour m’encourager à aller sur cette voie.
- Tu cuisinais beaucoup avec ta mère ? Demanda mon supérieur hiérarchique.
- Non, mais les pâtes alla carbonora, c’était notre repas dominical. On en mangeait tous les dimanches midis tellement j’aimais ça.
- T’es bête, on aurait dû en manger demain !
- Beuh, j’avais envie d’en manger ce soir ! Et ça pouvait pas attendre, m’empressai-je d’ajouter voyant qu’il avait ouvert la bouche.
- Elle devait être vraiment gentille, dit-il songeur. Parce que je sais pas comment elle faisait pour te supporter ! Me lança-t-il.
En réponse, je lui lançais un lardon qui atterrit sur son gros pif avant de tomber par terre. Il le ramassa avant de
l’avaler sous mon regard dégoûté (sachant qu’on n’avait pas nettoyé la cuisine hier après la bataille de farine et d’œufs), l’enroulant de sa langue de manière provocatrice en me lançant un
regard lubrique.
Je m’approchai de son visage, rapprochant nos lèvres jusqu’à ce qu’elles se frôlent, avant de lui mettre une claque sur la joue.
- Attends, tu triches, là ! T’es vraiment coincé comme mec !
- C’est juste que je saute pas tout ce qui bouge, ripostai-je en riant, espèce de gros vicelard !
Aussi bonnes que dans mes souvenirs, je dévorai le plat de pâtes à moi tout seul, sous les protestations vaines de
Nolan, qui tentait tant bien que mal de s’en garder quelques-unes, n’hésitant pas à finir ce qu’il y avait dans son assiette s’il n’était pas assez rapide. On en vint aux mains, enfin, à une
bataille de couverts féroce, ce qui fit refroidir nos pâtes. Il m’ordonna d’aller finir dans la cuisine dont il bloqua la porte avec sa chaise de bureau. Il se résigna à ouvrir quand je me mis à
brailler comme un bébé.
- Plus jamais de pâtes ! Souffla Nolan à la fin du repas. T’es pas retombé en enfance, là, t’es pire qu’un
gosse !
- C’est juste que j’ai de l’expérience pour obtenir ce que je veux avec les enfants : j’observe et j’apprends.
- Un démon, t’es un démon !
- Mais non ! Objectai-je le plus sérieusement possible. Reste là-bas plus d’une journée et tu comprendras vraiment la signification de ce mot.
- Jamais ! J’ai suffisamment avec vous en TD !
Le flan n’échappa au sort que nous avions réservé aux pâtes et Nolan s’amusa même à déposer quelques Smarties pour
le rendre plus appétissant.
La fin du repas assista à un concours mémorable de rots.
- Va te coucher, je veux dormir, moi ! Rouspétai-je à 2h du mat alors que Nolan était tranquillement avachi sur
le lit qu’il avait déplié après le concours de rots qu’il avait perdu.
- Je t’en empêche pas.
- Je serai pas tranquille avec toi dans les parages.
- Mmmmmh, tant pis ! Bonne nuit.
- Bonne nuit mais bouge !
Le lendemain matin, ce fut sur une pile de bouquins que j’ouvris les yeux. Il ne voulait pas me lâcher avec ça. Je
passai donc la journée à réviser tandis qu’il était en train de corriger les copies. J’ai essayé de voir quelles notes il mettait mais je n’ai pas vu ma copie. Mais à voir la tête qu’il tirait et
les soupirs d’exaspération qu’il poussait, ce n’était pas rassurant. Si Nolan était un prof sévère, valait mieux que je booste mes révisions.
Je glandais un peu le matin avant d’attaquer avant de réviser toute l’après-midi.
Il ne m’a laissé profiter de mon dimanche qu’à partir de 20H. Un vrai bourreau du travail mais j’étais content. Parce que c’est vrai que sans lui, je ne m’y serai jamais remis et ça m’a permis de me vider un peu la tête.
Je n’avais pas vu Ely du week-end alors qu’elle était passée me voir tous les jours au déjeuner dan la semaine,
sûrement parce que mon frère était à la maison et qu’il ne voulait toujours pas me voir. C’était en ce sens que Nolan était trop proche de ma famille et que je ne voulais pas me rapprocher trop
de lui : parce que sa sœur était prise entre deux feux maintenant que j’habitais chez Nolan. Tôt ou tard, je devrais régler ce problème mais j’avais déjà essayé et j’ai vu comment ça s’était
terminé.
Allongés sur le lit, je me plongeais dans un roman que j’avais emprunté à Nolan avant de me mettre dos à lui car
continuant à regarder la télé. Le lendemain, en me réveillant, une boule d’angoisse me serrait la gorge : il me disait que je devais avancer sans tenir compte des autres parce qu’il sera là
mais à huit heures devant l’amphi, il ne sera pas avec moi quand je devrais m’asseoir tout seul au premier rang, loin des autres.
Il m’attira contre lui :
- Ça va aller.
Je ne répondis pas et me contentai de le fixer. Une pulsion, un besoin de saisir ses lèvres si tentatrices qui
laissaient sortir toujours les bons mots pour me réconforter.
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Le baiser !!! Le vrai baiser ! Un baiser de Zach cette fois !! YOUHOU !!! =)
Que va-t-il se passer maintenant ?
A vous de deviner jusqu'à mardi niark :p
Bisous je vous adore ^^
L’amour c’est comme un poison, ça vous ronge de l’intérieur, c’est plus redoutable que le sida, plus douloureux qu‘une
crise d‘appendice, plus pourrit que la gangrène, plus épuisant que la grippe, ça se repend comme la peste et ça vous tombe dessus un bon matin alors que vous n’aviez rien demander. Ca vous sonne,
vous êtes totalement perdu, tout change, votre perception n’est plus la même, votre moral n’est plus la même. Il y a différente sorte d’amour, comme il y a différentes sortes de cancer. L’amour
fané, celui qu’on tente tant bien que mal de soutenir mais il ne reste que des miettes, on tente de sauver des cendres qui s’envolent peu à peu, cet amour est le résultat d’un manque de
confiance, d’une trahison pardonné, l’amour fané conduit à l’hypocrisie, c’est un amour cruel qui nous explose au visage chaque fois que l’on se regarde dans les yeux. Il y a l’amour aveugle,
celui là est encore plus fourbe, si puissant et si dévastateur que l’on ne voit même plus la personne qu’on aime, c’est un idéale qu’on imagine, amour trop confiant. L’amour aveugle est dangereux
car la chute est plus douloureuse. Et puis le plus cruel d’entre tous, celui qui ne brise qu’un cœur, celui qui persiste et qui ne disparaît jamais, l’amour dans un seul sens. Celui qui n’est pas
réciproque, celui là est le pire de tous. Il n’y aucun remède à l’amour à sens unique, on souffre à petit feu faisant semblant que tout va bien, on tente de reprendre ses esprits, parfois même on
essaye de se dire « je ne l’aimerai plus ! » seulement ça ne marche jamais. L’amour à sens unique est souvent nourrit par la gentillesse de l’autre, il sait que vous l’aimer mais il ne
veut pas vous faire du mal, alors il nie, il fait semblant de ne pas voir. Comme un ami. Idiot comme vous êtes, l’amour à sens unique est le résultat d’un amour aveugle le plus souvent, c’est
comme une boulimie qui se transforme en anorexie. En veut toujours plus, on n’arrive pas à s’arrêter. Parfois même on espère…On espère qu’il devienne enfin un amour partagé seulement le sourire
gêné de l’élu est plus douloureux qu’un poignard en plein cœur. Il ne vous aime pas, il ne vous aimera jamais…Vous devez vous faire une raison, abandonner, si seulement vous pouviez… Si seulement
c’était si simple…
Kendrian regarde une dernière fois Eileen dormir, il lui
replace une mèche qui lui tombait devant le visage. Il est bientôt dix heures mais il n’a pas le cœur à la réveiller, il n’a le cœur à rien d’ailleurs. Les dernières images de Milan et lui
défilaient dans sa tête, tout ceci ne les menait à rien. Ne le menait à rien, Milan se servait de lui quand l’envie l’en prenait, une fois il était jaloux, la minute d’après totalement
indifférent et Kendrian devenait à nouveau le garçon invisible insociable. A-t-il le choix ? Il aimerai arrêter mais malgré tout, ce qui compte c’est qu’il le touche, le regarde, lui susurre des
mots à l’oreille…C’est pathétique, Kendrian en a conscience, cette façon de s’abaisser à n’être qu’un jouet. C’est affligeant, minable. Kendrian est minable, si il ne dit pas non c’est qu’il le
veut bien.
Caressant toujours les cheveux soyeux de Eileen son regard se perd dans la profondeur de sa détresse, la douleur est vive mais il n’en montre rien. Que peut il espérer de mieux ? Il ne mérite même pas d’être ici au près d’eux. Son corps entier lui fait mal, il aimerai changer, s’affirmer. Si il avait plus d’assurance Milan l’aimerait il ? Si il avait été plus joyeux ? Plus talentueux ? Plus mûre ?
Milan n’assouvit que des fantasmes, jamais il ne tombera amoureux d’un homme et encore moins d’un pauvre gamin de banlieue.
- Kendri ? Se réveille Eileen
Il balaye ses pensées sombres pour tenter un sourire.
- Tu es réveillé avant moi ? C’est un miracle !
Pour
toute réponse Kendrian donne un petite tape sur la tête de son amie, elle rit en se frottant le crâne et se lève pour trouver des habits propre.
- Je vais me doucher tu vas dans la cuisine ? Je te rejoins.
Il
approuve, elle dépose un baiser sur ses belles joues au passage, et il file jusqu’à la cuisine pendant qu’elle se lave. Trainant des pieds dans on vieux jean trop large il arrive dans la petite
cuisine, Milan est là. Impénétrable, lisant tranquillement un livre pendant qu’il boit un café, Kendrian déglutis immédiatement mais au lieu de rester debout comme un imbécile à le fixer il
essaye de prendre un air plus naturel. Alors que son cœur tambourine sa poitrine il s’assoit en bout de table, à l’extrémité de l’être aimé. Milan ne lève même pas les yeux de son livre pour
regarder Kendrian, cette indifférence le blesse, il n’aura décidemment jamais l’habitude. Il prend une grande inspiration et tapote sur la table alors que le silence s’installe entre
eux.
Une ambiance lourde pour le garçon aux cheveux blanc, il n’entend que les battements frénétique dans sa poitrine et le bruit de Milan qui avale son café. Kendrian ne peut s’empêcher de l’observer, il semblait concentré dans son bouquin.
- Ca m’a l’air intéressant, finit par dire Kendrian d’une petite voix
Suave,
bourdonnante, sa voix s’était presque bloqué dans sa gorge. Avait il entendu ? Milan finit par lever les yeux sur lui, la tasse à la bouche, il boit une gorgé de son café sans quitter du regard
son interlocuteur. L’ambiance devient deux fois plus tendu, aucun des deux ne rompt le contact visuel, Kendrian attendant une réponse, Milan impassible.
- C’est un roman d’histoire ? Insiste Kendrian
- Un simple roman. Réponds Milan
Il se sent
agacé, Kendrian ne tient plus, à chaque fois c’est toujours la même chose ! Il sait qu’il n’a pas le droit de faire de caprice, il est déjà bien servit mais cette façon de l’ignorer de presque se
moquer de lui ! Ca lui donne la migraine, une migraine horriblement agaçante qui le fait grincer des dents. Il fixe son amant d’une nuit dans les yeux, celui-ci reste sans expression particulière
le provocant presque en soutenant son regard. Une petite gorgée. Kendrian se lève d’un bon, piqué à vif, il sort de la cuisine. Les larmes au bord des yeux, des larmes de rage, des larmes de
désespoir, des larmes d’impuissance. Il sort à l’extérieur alors que le soleil se fait timide. Les poings serrés il s’assoit sur les marches et patiente, la jambe droite tremblante, il attend, il
attend que sa crise de nerf se calme. Pourquoi Milan ? Pourquoi est-ce qu’il n’a pas le droit à un peu d’amour ? De véritable amour…Il n’en a pas assez bavé avec sa famille ! Il faut encore qu’il
souffre combien de temps pour mériter un peu d’amour ?
La porte s’ouvre derrière lui, l’odeur du gel douche à la noix de coco, les cheveux encore tout trempé, Eileen s’accroupit derrière Kendrian et le serre dans ses bras pour calmer ses tremblements.
- Je suis là Kendrian…Je suis là…
Ses mains
fines se posent autour de son cou et l’oblige à se serrer contre elle, Kendrian ferme les yeux et inspire la douce chaleur d’une amie. Elle ne saura sans doute jamais pourquoi est-ce qu’il
souffre autant, ce qui l’attriste, mais elle fera toujours tout pour l’aider. Peut importe ce qui lui fait mal, elle sera là pour apaiser cette douleur. Comme il a été là quand elle en avait
besoin. Quelques minutes après ils décident de rentrer, Eileen prend la main de Kendrian et le conduit jusqu’à la cuisine comme un enfant. Il la suit encore un peu sonné par sa crise, légèrement
troublé, il pénètre dans la pièce la gorge serré. Il ne veut pas croiser son regard, il ne veut pas le voir. Seulement il n’a pas réussi à l’éviter, à peine a-t-il franchi la porte que Milan le
dévisageait déjà.
- Salut Milan ! Tu veux des céréales ou un café ? Demande Eileen à Kendrian
- Café. Dit il en s’asseyant à son ancienne place
- Salut petite sœur, qu’est-ce que tu fais cet aprem’ ? Demande Milan sans lâcher Kendrian du regard
- Je sais pas encore. Qu’est-ce qu’on fait Kendri ?
- J’en sais rien, dit il la voix basse
Kendrian
avait l’impression d’être enfoncé dans le sol, le regard de Milan était plus indifférent et plus cruel que jamais. Il semblait faire exprès de le fixer de cette manière.
- Si on allait au lac ! S’écrie Eileen
- Hum, répond simplement Kendri
De toute manière il la suivra.
- Tu viens aussi Milou ?
- Avec plaisir.
Le plaisir
avait été prononcé pour Kendrian, il aurait put le jurer, cette façon de le siffler, le murmurer presque l’accompagnant jusqu’à son oreille caressant sa joue au passage le faisant rougir. Était
ce une excuse pour continuer de blesser Kendrian ? Ou une excuse pour rester avec lui ? Peu importe la raison quelque part il ne voulait pas qu’il soit là, sa présence le troublait, le rendait
susceptible, pour peu qu’il le rendait fou. C’était sans doute dans ce but là, Milan voulait tout simplement bien faire comprendre à Kendrian qu’il était son jouet, son jouet à lui
seul.
Quelques
heures plus tard les voilà au bord d’un lac où beaucoup de monde se regroupait. Kendrian se cachait du soleil avec sa capuche, il n’aimait tellement la lumière surtout lorsqu’elle était aussi
forte. La chaleur grimpait peu à peu alors qu’il n’était encore pas arriver jusqu’au sable. Eileen avait invité des amis comme à son habitude, elle adorait être entouré de monde. A peine eut elle
posé sa serviette sur le sable qu’elle avait quitté ses vêtement pour dévoilé un corps éclatant et magnifiques. Des courbes généreuses, de long cheveux noir détaché contrastant avec une peau
clair et des yeux foncé. Son sourire s’étirait et elle se précipita sur ses amis qui s’amusaient déjà dans l’eau. Kendrian la fixait avec douceur, jamais elle ne changera même si il savait
pertinemment que ce sourire n’était qu’un masque. A son rythme, c’est-à-dire celui d’un escargot qui était à moitié endormi, il pose à son tour son immense serviette que Eileen lui a prêté, d’un
bleu cyan. Un adolescent normalement constitué aurait soit râlé soit adoré si il avait le short assorti. Or, Kendrian avait un maillot rouge et blanc mais la serviette aurait put être rose qu’il
s’en fiche totalement. Il s’installe alors gardant son sweat gris sur la tête ne voulant en aucun cas prendre des coups de soleil. Alors qu’il était couché quelqu’un vint lui faire de l’ombre, il
ouvre les yeux et déglutis de surprise en voyant Milan à moitié nu. Certes il l’avait vu déjà nu mais l’effet n’était pas le même. La lumière de soleil faisait brillé ses muscles saillant, un
épiderme légèrement halé, de beau cheveux brun en bataille. Kendrian n’était sans doute pas le seul à le regarder avec autant de fascination.
Milan installa sa serviette à côté de la sienne, aussi tôt il referme les yeux pour ne pas croiser son regard moqueur, il ne voulait pas donner se plaisir à Milan même si détourner les yeux d’un corps aussi beau lui faisait mal. Il posa son bras sur ses yeux mais c’était encore pire, à peine eut il fermé les yeux que l’image de Milan ne cessait de lui trotter dans l’esprit. Agacé il baissa le bras et tourne le dos à l’objet de ses fantasmes. Son cœur battait à nouveau la chamade.
- Rester avec ton sweat alors qu’il fait plus de trente degré c’est criminel, dit Milan
- Laisses moi tranquille. Répond agressivement Kendrian
Milan éclata de rire.
Même son rire était
doux et séduisant.
De rage Kendrian quitta son sweat gris et laisse sa peau pâle au bon grés du soleil et du regard lubrique de son voisin. Toujours dos à lui il tente de calmer les battements rapide de son cœur, les yeux légèrement ouvert il se rend compte à quel point il est fou de Milan. Voilà qu’il avait changé à nouveau de comportement, maintenant il tentait une approche amicale avec lui…Combien de temps pourra-t-il tenir dans cette relation étrange ?
Lentement Kendrian se retourne sur le ventre et regarde Milan. Leurs yeux se joignant spontanément il leur est presque impossible de rompre le contact. Que pouvaient ils bien se dire ? Qu’exprimaient des yeux brun si vide et sans sentiment ? Qui était vraiment Milan ?
- Milaaann !! Ouhou ! Tu viens t’amuser avec nous, glousse une fille dans l’eau
- J’arrive !
Naturellement il
murmura quelque chose entre ses lèvres à l’intention de Kendrian qu’il était impossible de déchiffrer puis il accouru en direction du petit groupe de jeunes.
Kendrian se redresse surpris, assis sur sa serviette il regarde tout le monde s’amuser et rigoler dans l’eau, instantanément ses yeux se posent sur Milan qui offre un sourire immense à deux gamines, Eileen se fait propulser dans l’eau par un grand mec se croyant plus fort que tout le monde. Le voilà seul, insociable et frustré car il n’a pas entendu ce que voulait dire Milan. Légèrement contrarié il se lève, les mains dans les poches de son short de bain, il revêt son sweat sous l’œil amusé de Milan et s’en va se promener plus loin.
L’amour à sens unique…Il n’existe jamais vraiment.
Solitaire il laisse ses pensées s’envolées au dessus des grand feuillus, il s’approche du vendeur de glace et en demande une au yaourt fruit rouge. Il a toujours aimé les glace italienne, peut être à cause de ses origines. Il fait le tour du lac les pieds dans le sable, évite les châteaux de sable, les femmes en monokini, un enfant arrive même à passer entre ses jambes. Sans vraiment faire attention à ce petit détail il continue sa marche en dégustant sa glace sous un soleil de plomb. Brusquement il reçoit un ballon en pleine tête et le reste de sa glace tombe dans le sable, il la fixe quelques minutes le temps de comprendre que quelqu’un vient de faire tomber sa douce sucrerie, seul petit rayon de bonheur et si éphémère.
Aussi tôt il lance un regard menaçant en direction des concernés.
- Désolé !! Hurle une fille en maillot
- Tu t’en fou Coralie ! Va chercher le ballon !
- Euh…je crois qu’il va me frapper…
- Allez fonces tu es plus forte !
Une petite brune aux
cheveux court s’approche de Kendrian, un peu intimider par le regard perçant qu’il lui envoie, elle tente un sourire gêné et s’accroupie pour récupérer son ballon.
- Vraiment désolé pour votre glace ! Je vous la rembourserait bien mais j’ai pas mon porte monnaies
sans rancune !
Tel un courant d’air elle s’en va,
le ballon dans les mains en engueulant sa compère qui hurle à s’en faire mal à la gorge pour avoir le ballon. C’est dans des jours comme ça que Kendrian se dit qu’être gay ce n’est pas plus mal.
Il soupire de lassitude mais lorsqu’il rouvre les yeux une main au dessus de son épaule lui tend une nouvelle glace au yaourt fruits rouges. Son regard s’illumine.
- Tu me faisais peine avec ton regard de chien battu, lui dit cette voix si suave
Milan est derrière lui,
un glace à la vanille dans l’autre main. Il effleure ses longs doigts alors qu’il prend sa glace, un frisson lui parcours le dos. Ils avancent tous les deux, mangeant leur glace en faisant le
tour du lac. L’air de rien, Kendrian sent le regard de quelques filles qui jubilent à la vue d’un garçon aussi beau, il brille même quand il est dans l’ombre.
- Qu’est-ce que tu comptes faire pour l’année prochaine ? Demande Milan
- Je ne sais pas.
- Tu ne veux pas aller en fac ?
- Je ne suis pas le genre de personne qui étudie beaucoup.
Et puis je serai loin de toi…
- Tu veux travailler ?
- Sans doute…
- Tu n’es pas très ambitieux, se moque Milan
- Ca apporte le bonheur l’ambition ?
Milan ne
sait plus quoi dire, il se contente de manger sa glace prit un peu au dépourvu. Kendrian aimerait avoir cette envie, cette force d’étudier mais il n’y voit aucun intérêt réel. Il n’était pas fait
pour étudier, il n’était surement pas fait pour travailler non plus mais il devait subvenir à ses besoins car il comptait quitter au plus vite l’appartement miteux de sa mère. Partir en ville
quitte à bosser dans une cuisine d’un bar malfamé, peut importe, tant qu’il partait loin de son ivrogne de mère.
- Tu es en quête du bonheur alors, sourit Milan
- C’est mal ?
- Surement pas…On est tous en quête du bonheur.
Si seulement tu voulais de moi je serai le plus heureux des hommes…
- Et toi ? Tu continues tes études d’histoire ?
- Bien sûre. Dans deux ans je passerai la licence pour devenir professeur au lycée. J’adorais enseigner !
Pour la première
fois Milan souriait en compagnie de Kendrian, pour la première fois Kendrian sentait que Milan était sincère avec lui. Il sentait un rapprochement délicat s’opérer. Il n’avait été jusqu’à
maintenant qu’un jouet sans vraiment d’attache ni humanité, juste un jouet, mais cette façon de se parler, de faire attention à lui. Il sentait que Milan tentait de se rapproché de lui, peut être
un mince espoir, peut être une illusion mais son regard à cet instant précis gonflait son cœur de bonheur. Un bonheur si profond qu’il aura sourit lui aussi si il y arrivait. Il aurait rit à ses
côtés comme dans un rêve.
- Si tu tombes sur des cancres comme moi tu es foutu, se moque Kendrian
- Personne n’est comme toi, tu es unique, murmure Milan
Sans moquerie,
sans sous entendu, juste une phrase timide qui s’efforce de rendre le regard de Milan encore mielleux à son égard. Un regard encore plus doux, trop doux pour être adresser à
Kendrian.
- Tu sais Kendrian contrairement à ce que tu sembles croire je ne te déteste pas. Et je suis
dé…
Paf un ballon en pleine tête.
Milan se retourne alors lentement vers le coupable, une jeune fille aux cheveux bouclé plus loin se ronge les ongles.
- A ton tour d’aller le chercher Danouch ! Mouhahaha
- Roh tais toi !
La jeune fille s’approche aussi
maladroitement que son amie, Milan lui tend le ballon naturellement et toute en rougissant elle le récupère en s’excusant.
- Vraiment je suis heureux d’être gay…, marmonne Kendrian
- Kendri !!!!!
Eileen saute au cou de son ami et le serre contre elle en se frottant presque à lui.
- Eileen tu mouilles mon sweat, soupire Kendrian
- On s’en fout tu vas le laver ! Et puis se sweat cache ton jolie corps ! On l’enlève !
Encore plus
énergique que d’habitude, plus excité que jamais elle arrive à arracher le sweat de Kendrian il se frotte le front d’exaspération mais la laisse faire. Comme toujours. Elle court alors le sweat
sur les épaules jusqu’au serviette là où le petit groupe s’est regroupé. Milan tente de caché son rire moqueur mais se fait immédiatement sermonner par le regard assassin de Kendrian qui, les
mains dans les poches et la tête entrer dans les épaules, avance à grand pas jusqu’à la serviette.
Deux mecs taillés comme des dieux grecs se prélassent sur son horrible serviette cyan, il s’approche alors de la serviette d’Eileen tout aussi occupé, il serai capable d’en tuer mais ça ne serai-ce pas correcte et puis il y a trop de témoin. Il s’approche du bord du lac et s’assoit sur le sable froid et humide laissant ses pieds trempés au milieu des ondes de l’eau. La voix de Milan résonne jusqu’à ces oreilles, tout comme sa sœur sa capacité à s’attirer les amitiés de tout le monde est impressionnante. C’est sans doute ce qui l’attire autant chez ces deux là, autant il aime Eileen d’un amour fraternel autant Milan est un amour beaucoup profond, bien plus encré, car il s’est manifesté aussi brutalement que la foudre sur la terre.
Ils décident d’entamer une partie de carte. Kendrian sent déjà qu’il n’est pas près de rentrer chez lui.
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Je suis de bonne humeur et là je meurs de faim !! Je vous poste donc la suite de la dernière avant la prochaine ^^ pour le grand plaisir de Lilly :p
Je vous aime
Cette chaleur, cette affection soudaine. C’est sans doute un peu trop pour moi alors que je me fais violence depuis une semaine pour ne pas lui sauter dessus. Je ne peux rien faire, je ne veux
pas le faire fuir et en même temps mon désir me hurle de le serrer fort, aussi fort que possible comme si je l’enfermais dans mes bras et qu’il ne les quitte jamais. Je pose mes mains simplement
sur lui peut-être trop peu pour être franc, je tape donc sur ses épaules et me racle la gorge.
- Zach, hé, tu m’étouffes, dis-je dans un petit rire nerveux.
- Désolé, dit-il en riant naturellement.
Je lui ébouriffe les cheveux comme je fais d’habitude lorsque je sens qu’il est gêné, j’arque un sourire maladroit
avant d’aller poser mon livre et sortir de la chambre. Il m’a suivi jusqu’à la cuisine curieux de savoir ce que je pouvais bien faire, accoudé au frigo, il me regardait intrigué.
- Ça te dit des crêpes ? Je demande en sortant mon kilo de farine
- Pour manger ?
- Bah non, pour laver le sol ! Bien sûr pour manger idiot ! Dis-je en sortant le litre de lait.
- Roh, te moque pas, c’est pas ce que je voulais dire ! Je voulais dire pour dîner quoi !
- Bah ouais, t’aimes pas ?
- Si, j’adore mais j’en ai jamais fait, dit-il un peu honteux.
- Bah, ça sera une première !
Zach m’explique ensuite qu’à l’orphelinat lorsqu’ils faisaient des crêpes, il s’occupait des enfants et ne pouvait
pas tellement participer. Je me sens plus joyeux tout d’un coup ! J’adore les crêpes et lui faire découvrir, c’est un moment inestimable à mes yeux. Le voir rire lorsque je me mets plein de
farine sur le visage, l’énergie avec laquelle il mélange les œufs avec la farine, l’état de son t-shirt et son regard attristé. Je ris attendri par ses expressions si naturelles, spontanées, je
crois que je n’ai jamais autant ri et quiconque me verrait me prendrait pour un fou car ce n’est pas le Nolan que tout le monde connait, celui là est beaucoup trop souriant, beaucoup trop joyeux.
Quelque chose change en moi et c’est Zach qui en est la cause.
Nous avons donc fini la pâte et mis la cuisine dans un état d’après guerre, je commence à nettoyer le plan de
travail quand je sens une vague de poudre blanche m’aveugler. Englouti sous la farine, je deviens blanc comme la neige de dehors. Zach se bidonne, le paquet de farine dans la main, un sourire
sadique s’étire sur mon visage et son rire s’arrête net : j’ai les deux œufs qui restaient dans les mains.
- Tu ne peux pas faire ça, dit-il en riant jaune.
- Tu crois ? Mon sourire s’étire de plus belle laissant transparaître une belle rangée de dents.
- Imagine l’état de ton appartement après !
Zach recule jusqu’au salon, les mains en avant pour m’arrêter, il se cogne contre la table et sans me contrôler, tel
un lanceur de balle au baseball, je lance mon œuf en pleine tête de mon bel étudiant, entre les deux yeux. Il crie de stupeur et s’essuie le visage qui dégouline de jaune d’œuf.
- NOLAN !!!! MERDE !!
Il tentait de se mettre en colère mais comme il riait en même temps, ce n’est pas très convainquant, j’ai donc préparé mon deuxième œuf.
- Arrêtes ! Stop ! Attention sinon c’est Mr. Zoubi qui y passe !
Tel un criminel, il brandit Mr. Zoubi en otage, mon gros nounours en peluche avec un nœud rose autour du cou. Mon bras se raidit, pas Mr Zoubi ! Il ose !!!
- D’accord, d’accord ! Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter, envoie moi Mr. Zoubi et je pose mon œuf.
- J’ai pas confiance, dit-il en se cachant derrière la peluche.
- Je te promets !
- Menteur, je garde Mr. Zoubi avec moi !
- Regardes, je pose l’œuf sur la table, envoie moi Mr. Zoubi, allez.
Le reste de la soirée se passe dans la même ambiance, il me pique mes crêpes, je lèche la cuillère de Nutella pour
l’empêcher d’en reprendre, il avait donc pris une cuillère pour lui tout seul. Je fus un peu vexé, j’aurai bien aimé qu’il lèche la cuillère derrière moi avec le regard coquin, mais c’était sans
doute trop en demander, je devais être le seul à en rêver mais rien que d’y penser, j’en bavais.
Vingt crêpes à deux, nous sommes deux baleines échouées sur la plage, un ventre prêt à exploser. C’est pitoyable
mais tellement drôle, rien que de se regarder souffler parce que nous étouffons, ça nous faisait rire ! Deux gros sacs. En marchant lentement, nous sommes allés regarder la télé, Pirate des
Caraïbes et le sublime Johnny Depp, c’était peut être le seul genre de film sur lequel on pouvait s’entendre. Je suis allé éteindre la lumière.
Pendant le film, j’observais Zach totalement plongé, ses yeux verts reflétaient les images de film et je déglutis,
son visage doux, sa bouche légèrement entrouverte, des cheveux blonds qui chatouillaient ses sourcils. Je suis bien trop attiré par lui et j’ai trop du mal à m’en cacher alors j’en profite, nous
sommes dans le noir et il est captivé par les dialogues entre Will et Elisabeth. Je me sens fondre, dangereusement fondre, je crois que ce n’est pas conseillé d’observer quelqu’un avec autant de
fascination et de tendresse. Rien que d’imaginer quelqu’un lui faire mal, ça me fait ressortir les veines du bras. Qui aurait le courage de lui faire de la peine ? Quelqu’un de stupide et
d’égoïste ! Quelqu’un comme moi… Je m’en veux, je m’en veux tellement de lui avoir créé des ennuis, seulement… d’un autre côté - que Dieu me pardonne - ces soucis l’ont amené ici. Le générique de
la fin du film défile sur l’écran, je détourne le regard pour ne pas être pris sur le fait et me lève en baillant. Je sens son regard se poser sur mon dos.
- Bonne nuit, dis-je en partant en direction de ma chambre.
- Bonne nuit, dit-il en se levant à son tour pour préparer son lit.
Les petites habitudes du soir s’étaient installées entre nous, pas de dispute à l’horizon, ce qui me soulageait un
peu, j’avais peur que nos deux caractères de merdes fassent encore des étincelles.
Je crois que c’est incontrôlable, je n’arrive pas à ne pas y penser, je n’arrive à n’être que son ami car au fond de
moi je veux plus, j’aimerai plus. Je tente toute de même de le garder pour moi, je n’ai pas le droit de lui imposer mes sentiments, je ne veux pas le blesser, je ne veux pas qu’il se sente mal à
cause de moi. J’ai déjà fait assez de dégâts. J’éteins la lumière de ma table de chevet et ferme les yeux lentement sentant que la nuit sera tourmentée.
Je suis réveillé en sursaut par un malade mental incapable de dormir à cinq heures du matin, il me secoue comme un prunier le visage livide, les yeux écarquillés comme deux billes de billard, de longs cheveux noirs. Ce n’est pas Zach que je vois c’est ma mère, son visage taché de sang, sa bouche grande ouverte mais je n’entends rien, elle hurle, plante presque ses ongles dans mon bras. Je grimace de douleur, son visage est ruisselant de larmes et soudainement, sa vie s’arrête sous mes yeux, elle tombe dans mes bras, plus froide que la neige.
- AAAAH !!
- Nolan ! C’est fini ! Chut, c’est fini, dit Zach me serrant contre lui.
Mon corps est victime de convulsion, je suis encore un peu endormi, j’ai mal aux bras, je n’arrive pas à aligner
deux mots et tremble comme un fou dans un asile. Mes yeux grands ouverts, Zach tente de me calmer en me frottant le dos mais je continue de marmonner des choses incompréhensibles, mes lèvres
tremblent, j’ai l’impression qu’il fait quarante degrés dans la chambre.
C’est seulement quinze minutes après que j’arrive enfin à me calmer, je reprends mon souffle et mes esprits, la main
sur le front, épuisé et terrifié. J’ai encore fait un cauchemar de cette fameuse nuit où mes parents ont été tués. Elle me revient en fragment et je n’arrive pas à reconstituer mon souvenir. Ce
souvenir qui m’a assassiné ce jour là, j’aimerai vraiment l’effacer de ma mémoire et de mon existence.
Zach est resté silencieux, il m’a lâché sans me brusquer, je fixais mes mains plus fébriles que des feuilles mortes.
Je me sens ridicule, c’était une facette que je ne voulais absolument pas lui montrer, j’avais tenu plus d’un mois sans faire de cauchemar de ce genre, un mois, puis une semaine en présence de
Zach pourtant il a fallu que ça arrive. Je ne peux même pas le regarder en face tellement je me sens faible.
- Je suis désolé, je murmure.
- Ne le sois pas, dit-il faiblement.
Il me caresse le bras que je tiens de toute mes forces et m’oblige à desserrer ma poigne, lentement, il relève mon
visage en appuyant sur mon menton d’un regard plus que compatissant, il me fait l’effet d’une brise. Je sens que mon corps se détend et je n’arrive pas à quitter ses yeux.
- Tu m’as fait peur tu sais ! Dit-il en riant. J’ai entendu hurler depuis le salon comme si on t’attaquait, j’ai
fait un bon d’un mètre sur mon lit !
- Pardon, dis-je entre les dents.
- Arrêtes de t’excuser, je comprends, dit-il en posant sa main sur mon front.
- Je tiens à te prévenir que ça arrive souvent, je dis en enlevant sa main de mon front.
- Ce n’est pas un simple cauchemar alors ?
Je reste muet, non désireux de rentrer dans ma vie passée. J’ai pourtant l’impression d’être dans le devoir de lui
en révéler un peu.
- C’est le souvenir de la nuit où mes parents ont été assassinés, je dis le plus faiblement possible en espérant
qu’il n’entende rien.
- Ah…
- J’étais présent mais je ne me souviens de rien, j’ai juste des flashes assez morbides dans mes rêves, dis-je en serrant les poings.
- Tais-toi, il dit soudainement, je sais à quel point ça te coûte d’en parler, tu n’es pas obligé.
- Merci.
Nous restons donc silencieux, Zach décide de quitter la chambre en me caressant une nouvelle fois le front avant de
fermer la porte derrière lui. A peine a-t-elle été fermée que les ombres devenaient menaçantes et que les fantômes du passés volaient au dessus de ma tête prêts à venir me tuer une nouvelle fois
dans mes songes. Je tremble à nouveau gémissant de peur, je ferme les yeux plus fort qu’un enfant un soir d’halloween, mon cœur bat si fort qu’il semble résonner dans toute la pièce. Je vais
devenir fou.
Je sors brusquement de ma chambre, ne pouvant pas y rester une minute de plus, je reprends mon souffle et me dirige
à pas lents dans le salon, l’horloge murale fait des tic tac insupportables, je me demande comment Zach peut dormir avec ça. Je me sers un verre d’eau aussi silencieusement que possible. Je le
bois d’une traite et je m’approche du lit de Zach.
- Zach …Hey…psssst ! Dis-je en chuchotant.
- Hum ? Nolan ?
Il allume le grand allogène à côté de lui.
- Ça ne va pas ? Il demande en se frottant les yeux.
- Je… Par où commencer ? En fait, j’aimerai…
Non, arrête, Nolan ! C’est idiot ! Zach n’acceptera jamais ! Tu n’as même pas à le demander, tu vas le faire fuir, espèce d’abruti. Subis et retourne te coucher dans ta chambre, quitte à te bâillonner pour ne plus le réveiller.
- Non, rien, laisses tomber, je murmure en partant dans ma chambre.
Qu’est-ce que je pouvais bien espérer ? Heureusement que j’ai réussi à me résonner avant, il m’aurait regardé avec
de grands yeux, gêné, il n’aurait pas osé me dire non mais me l’aurait fait comprendre en butant sur les mots, en trouvant des excuses. Puis, au lendemain, il m’aurait annoncé que ce n’était pas
une bonne idée de venir dormir chez moi, que j’étais trop tenté et qu’il fallait qu’il parte pour éviter que je me tape des films !
Ma main se bloque alors qu’elle n’a même pas encore touché la poignée, je sens que tout mon corps refuse de rentrer
à nouveau dans ma chambre. Si on ne peut même pas se sentir bien dans sa chambre, où peut-on se sentir bien ? C’est aberrant et pourtant je repousse cette pièce comme la peste.
- Tu sais que t’es vraiment ridicule, j’aurai dû te filmer, me dit Zach adossé au mur du couloir.
Je ne voyais pas tellement son visage dans la nuit mais je pouvais très bien distinguer qu’il était torse nu - même
si je ne distinguais rien de bien précis - et son bas de pyjama que je lui avais prêté, beaucoup trop grand pour lui d’ailleurs. Il me tend sa main, je l’observe pendant quelques secondes ne
comprenant pas trop ce qui lui prenait.
- Allez, je veux bien que tu dormes avec moi seulement si t’es sage, dit-il dans un ton moqueur.
La nuit cachait mon visage rouge de joie, j’ai pris sa main et me faisait traîner comme un enfant jusqu’au salon. Il
est cinq heures trente trois lorsque je ferme les yeux et je sens Zach se nicher dans le creux de mon dos.
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Dans le même lit....XD
je vous vois venir avec vos yeux brillant lol
Voilà la suite de JUSD comme promis maintenant je vais vite révisé pour une demi heure et domir (les révisions moi ça m'assoment XD) Bonne nuit bisous
Ce fut une histoire courte. Plus courte, trop courte. Ce fut une histoire étrange, précipité, maladroite mais qui avait des allures de grande histoire. Tout était réuni pour que ça ne marche pas,
mais aucun de nous n'avez voulu le voir, nous continuons à croire que tout allait bien. Une histoire si bancale ne pouvait que s'écrouler.
- Es tu sûre de vouloir partir maintenant ? Demande ma mère inquiète
- Je suis désolé. Merci encore pour votre gentillesse, je vous rendrai visite prochainement mais je dois absolument aller à New York. Nous dit Costia on nous faisant un révérence polie
- Et bien si tu veux je te conduis à la gare au moins, dit mon père en s'approchant du grand russe
- Merci beaucoup.
Costia se tourna vers moi.
- Au revoir Jen'.
- Salut, je murmure
Key, la mine dépité regarde son nouvel ami s'en aller.
- Je t'apprendrai à jouer la prochaine fois Key, ça marche ? Lui dit Costia en s'accroupissant à sa hauteur
- Ca marche, dit il les lèvres retroussées
Il se redresse le sourire sur les lèvres et murmure un merci à mon intention que je suis le seul à entendre, je lui réponds par
un léger sourire qui se dessine doucement sur mes lèvres. D'un pas hésitant je m'approche tout en lâchant la main de Key, Costia reste immobile, j'entoure son corps de mes bras et me serre contre
lui. Il met quelques secondes avant de reprendre ses esprits et répondre à mon étreinte dans une chaleur amicale. Nous restons quelques instants ainsi comme si tout s'était arrêté, je murmure à
mon tour un merci qu'il est le seul à comprendre. Je m'écarte lentement et le regarde partir avec mon père. Ma mère soupire, je sens bien qu'elle est triste mais à la fois heureuse, un
sentiment étrange m'envahi moi aussi. Je sens qu'il me manque et je suis soulagé à la fois qu'il soit parti. En y repensant, il le premier que je considère réellement comme mon ami même si nous
ne nous connaissions que depuis peu, il m'avait confié ses plus profondes hontes et j'avais confié ma douleur. Nous étions maintenant liés, c'était une évidence.
- Qu'allons nous manger ce midi ? Se demande ma mère
- Du maïs grillés ! S'écrie mon frère
- Non.
- C'est radicale comme réponse, dis je en partant en direction du salon
- Si je devais écouter ton frère on mangerai du maïs grillés tous les jours.
Pendant que ma mère se dispute avec mon frère sur le menu, j'allume la télé et zappe les chaînes sans vraiment les
regarder, je tombe sur un film d'horreur complètement tiré par les cheveux et je somnole l'esprit ailleurs. Maintenant que Costia est parti je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée de
retourner dans cette ville...Il m'avait redonné la force d'oublier. Je ne veux pas finir comme lui, c'est peut être cruel mais je refuse de vivre dans la culpabilité et la rancune ! Gwen est une
histoire trop courte pour prendre autant d'importance.
Si seulement j'étais seul à décider de ça...
- Jen' ! Jen' ! Viens on va sortir Storm et Kala !!
Key vient me secouer, les dents scintillantes, il me fait encore le coup du sourire immense et irrésistible.
- Tu sais que t'es fatiguant...
Je cède bien sûre. Je n'ai pourtant aucune envie de revoir cette sale bête qui s'immisce dans mes pensées. Je met mes bottes
pendant que mon frère revient avec le chapeau de cowboy à mon père, trois fois trop grand pour lui mais si fier et si heureux que je n'ai pas le courage de lui interdire de le porter. Nous
partons jusqu'à la grange, Key se précipite dans le box de Kala et s'accroche à elle comme si il en était amoureux. Contrairement à lui je traîne et marche à reculons pour me poster devant le box
de Storm. Il me regarde de ses grandes pupilles noirs, je me vois à l'intérieur, je suis déjà énervé comme si il se moquait de moi.
T'as intérêt à me laisser tranquille sinon je fais de toi une tonne de steak. Je sors le beau mustang et le scelle. Je scelle Kala
pour Key et l'aide à monter. Je plante mon regard dans celui du cheval brun.
- Écoutes moi, je sais que tu ne veux pas que je te montes mais juste pour aujourd'hui on va faire un effort tous les deux ok ?
Me donnant du courage à moi même je pose le pied sur l'étrier, encore un peu hésitant j'entends Key qui m'appelle depuis l'extérieur.
Je respire profondément et monte enfin le cheval, j'ouvre les yeux. Je suis dessus. Enfin. Nous sortons de la grange, je m'approche de Kala aussi prudemment que possible. Key applaudit en me
voyant et me gratifie de félicitation. Je lui ébouriffe les cheveux et il éclate de rire tout en avançant avec Kala.
Nous rentrons dans la forêt doucement, je suis Key qui connait sans doute mieux que moi le chemin, nous arrivons dans une petite clairière,
un tapis d'herbe nous entoure, une douce brise vient faire virvolter les crénières des chevaux. un petit étang au centre de la clarière entourer d'arbustes et de fleurs différentes. Key descend
de Kala et l'attache à un tronc d'arbre. Il cours au milieu de l'herbe, les bras en croix et rit à gorge déployé.
Je descends à mon tour de Storm qui secoue la tête, je plante mes yeux dans les siens et j'essaye de me faire menaçant seulement...Je suis
celui qui a le plus peur sans aucun doute. J'attache donc les rennes à un autre arbre à côté de Kala. Je rejoins mon frère qui s'extasie de pouvoir courir dans tous les sens dans un paysage aussi
sauvage qu'irréel. Une véritable toile d'un peintre célèbre, je m'assois devant l'étang et laisse mon esprit s'aéré de tout souci.
- Jen je peux te demander quelque chose ?
Key s'assoit à mes côtés.
- Oui.
- Si t'es parti c'est parce que tu nous aimais plus ?
- C'est compliqué Key...
- J'ai huit ans ! Je peux comprendre !
- Non Key. Tu ne peux pas comprendre...
- Si tu fais ça aussi ! Si tu crois toujours que personne ne peut te comprendre et que tu caches ce que tu veux dire des autres c'est sûre que personne ne pourra te faire confiance ! Comment tu
veux que papa et maman s'amusent avec toi si tu montres pas que ça te fait plaisir !
Key pleurait. La voix coupé par des sanglots et des soubresauts. Pour la première fois, il s'était énervé contre moi. Pour la
première fois c'est moi qui l'avait fait pleurer. Il avait les joues toutes rouges de colère, les sourcils froncés et les poings serrés. Je me suis redressé plus vivement que possible, inquiet et
coupable j'ai serré mon frère contre moi comme si je ne voulais pas qu'il se détache. Je l'ai serré si fortement que j'avais réussi à arrêter ses larmes mais elle furent remplacées par les
miennes.
- Merci Key...Merci...
Il n'avait que huit ans, il ne comprend sans doute pas pourquoi je le remercie mais je sais qu'en pleurant sur son épaule cette journée
restera marquer en lui et plus tard il pourra comprendre pourquoi je l'ai remercié. Il comprendra combien j'avais besoin qu'on me dise la vérité et qu'on m'ouvre les yeux. Il m'avait fait mal en
disant cela, il m'avait casiment poignardé car sans aucune retenu, sans faire attention, il m'avait craché ce que je cachais au fond de moi. Comme Storm le faisais quand je le regardais. Il
savait depuis longtemps ce qui n'allait pas chez moi, il savait qu'un jour je partirai loin de lui et s'efforçait par amour, par crainte, de rester près de moi constamment. Comme ce jour de
tempête à la vieille grange, il était venu me chercher, sans doute avait il courru dans la boue ayant peur que je le laisse seul. Je l'imagine je le jour où je suis partie, effarée, il a dut se
sentir si coupable de ne pas être venu m'empêcher de partir, il a dut s'en vouloir de ne pas avoir été là...
C'est peut être égoïste, c'est peut être juste dans le but de ne pas être seul mais c'était juste tout ce dont j'avais besoin.
Quelqu'un qui me protège, quelqu'un qui me tienne la main, quelqu'un qui me brises les doigts. Pour lui c'était spontané, normale d'aimer son frère au point de tout faire pour lui, c'était
normale de vouloir le garder, normale de dormir avec lui quand il se sent seul. Je devrais penser la même chose, c'est normale d'aimer sa famille et de tout faire pour la conserver. On a jamais
qu'une famille, on a jamais qu'un père et une mère. Je n'aurai jamais qu'un Key...
- Même Noah ne pourra pas me remplacer !
- Quel jaloux, dis je alors en essuyant mes larmes
Je lui offre un sourire de joie. Sans mélodrame derrière, sans arrière sentiment de cupabilité.
Un vrai sourire d'enfant.
Pour la première fois depuis des années j'ai accueilli mon père en lui sautant dessus, comme un fils
devrait le faire, je l'ai serré contre moi à l'en étouffer. Je l'ai senti se rédire de surprise, le même sourire afficher sur mon visage je lui ai souhaité la bienvenue à la maison. Pour la
première fois depuis des années j'ai posé ma tête sur les jambes de ma mère et j'ai attendu qu'elle me caresse les cheveux pendant que nous regardions en famille une émission stupide. J'ai fermé
les yeux de bien être. Ses douces mains délicates et tremblantes me caressent les cheveux.
- Tu as des cheveux magnifiques Jen', sourit ma mère
- On sait de qui je tiens, je lui dis alors en la regardant
Son visage s'illumine, elle sourit à nouveau la larme au bord des yeux mais elle se retient. Je
n'avais jamais vraiment vu comme le temps s'est marqué sur ses joues, que sa beauté si éternelle soit elle, se fanait avec le temps mais elle conservait la pureté qu'une mère devait avoir.
- Tu sais maman, quand je suis parti. J'ai rencontré quelqu'un...
- Ah ? Une jeune fille ?
- Euh...Oui une jeune fille. Je l'ai rencontré dans une auberge, nous devions partager la même chambre pour plusieurs raison. Nous nous sommes rapprochés par la suite car comme toi elle m'avait
prit une mèche de cheveux et m'avait dit qu'ils étaient beaux...Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a touché. Peut être parce que pour moi ce qui était beau c'était son visage lorsqu'elle avait
regardé mes cheveux...
- Tu es tombé amoureux d'elle alors, dit il presque en gloussant de joie
Gêné au départ puis heureux de la voir si enchantée que je parle enfin de moi, je me suis adouci.
- Eperdument amoureux...
- C'est elle que tu veux aller voir ce week end ?
- Non, ce n'est pas elle...Je...Je ne lui parle plus...Elle était mariée maman.
- Oh...Elle te manque n'est-ce pas ?
- Tellement...J'aurai aimé l'oublier mais je n'y arrive pas...
- Je pensais pourtant que tu étais amoureux de Costia moi ! Dit elle en riant
- Mon fils n'est pas une tapette. Répond mon père
En plein de le mile. Mes peurs étaient fondées, si jamais j'avais le malheur de dire à mon père que cette jeune
fille n'est autre qu'un homme bien musclé de trente ans, il ferait une crise cardique.
- Tu sais mon chéri...Ma mère me disait souvent qu'en amour il n'y pas de solution, il n'y a que des problèmes.
- Proverbe d'une peau de vache, reprend mon père
Ma mère lance à coussin à la tête de mon père qui l'esquive dignement.
- Et il n'y pas non plus de différence, que ça soit une fille ou un garçon ne change rien ! N'écoutes pas ton imbécile de père qui se fait vieux...
- Tu as quand même deux ans de plus que moi, marmonne à nouveau mon père
Un nouveau coussin.
- C'est vrai que t'es amoureux de Costia ? Me demande alors mon frère
- Non Key ce n'est pas Costia, son nom c'est Gwen.
- Ca me fait penser à quelque chose, marmonne ma mère
Quelques heures plus tard, une fois que j'arrive à faire dissiper les malentendus sur moi et Costia, je vais me coucher
suivit de très près par mon adorable petit frère. Ce soir il ne veut pas dormir tout seul, je l'accueille dans mon lit comme beaucoup de soir et lui dépose un baiser sur le front avant d'éteindre
le lumière.
- Tu sais Jen'...Moi c'est toi que j'aime...
Je souris et le regarde s'endormir tendrement.
Le week end arriva plus vite que prévu, pour ma plus grande joie Noah et Jude se souvenait parfaitement bien de moi.
Elle ma accueillit à bras ouvert comme je l'avais imaginé, elle a même serré mon père dans ses bras et elle s'est vite rendu compte à quel point nous nous ressemblions. Nous étions tous deux
aussi inexpressif que des pierres, elle eut un rire gêné et s'excusai de son enthousiasme trop envahissant. Mon père l'a tout simplement salué dans les règles sans tenir compte de ça. Noah est
apparu un peu plus tard, intimidé par tout ce monde il est venu se cacher derrière sa mère en me regardant du coin de l'oeil. Il n'a pas tenu longtemps, très vite il s'est jeté sur moi pour le
plus grand malheur de Key. Cependant au bout de quelques minutes ils se sont très vite trouvés une passion commune pour les jeux video.
C'était une après midi agréable, Noah et Key se sont bien amusés ensemble, mon père et Jude ont beaucoup
parler et j'ai tenté à quelques instants dans des regards tendre et expressif de rassurer Jude. Se doutait elle que j'avais réellement fugué ? Sans doute. En tout cas elle ne m'en a pas parlé,
l'heure de partir avait sonné et Jude suppliait mon père de tous venir manger un soir. Il acceptait.
Finalement je n'ai pas vraiment eut ce que je voulais, peut être avoir des nouvelles de Gwen, mais Jude ne
m'en a rien dit même si elle était au courant. Nous sommes partis, Key épuisé, mon père toujours aussi silencieux et moi satisfait et à la fois frustré. J'avais revu des amis important mais je
n'avais pas eut sur lui...
La semaine s'est déroulé dans la même bonne humeur. Mon père m'a apprit à tenir une grange, à ranger les box, nourrir les chevaux. Le plus difficile a été l'apprentissage dans les vallées à quelques kilomètres de là, il m'a apprit comment m'approcher de chevaux sauvages. Leur puissance était si impressionnante que je tremblais rien qu'à les regarder de loin. Au bout d'un mois j'avais enfin réussi à apprendre à me faire aimer des chevaux, peut être parce que j'entendais leur voix dans ma tête. Plus je regardais mon père et plus je savais que c'était un don dont j'avais hérité.
L'été était
révolu. Le temps passait, je grandissais et l'automne colorait les forêts et les hautes herbes. Mon frère avait reprit l'école et les constructions des établissements avançaient rapidement. Nous
allions ouvrir un centre d'équitation et de loisir. Mon père aurait préféré ne pas en être gérant, les papiers, les affaires ce n'est pas son truc c'est pourquoi ma mère était très présente à nos
côtés. Elle s'occuperait de toute les tâches ingrates que j'aurai et que mon père refusait. En échange il se chargait de la maintenance, des activités, de la surveillance. Je serai à ses côtés
pour l'aider ainsi que quelques employers qu'il envisageait d'engager si tout fonctionne comme prévu.
Un bel avenir qui nous attendait. Jusqu'au jour où les travaux étaient terminés et que l'architect
vint frapper à notre porte.
- Monsieur Lombs ! Quelle joie de vous revoir ! Entrer donc !
Un court-circuit. Je n'eus pas le temps de comprendre ce qui passait mais j'entendais tout
depuis le salon, j'étais entrain de lambiné sur la canapé quand la foudre est tombée. Je n'entendais plus mon coeur, tout le reste devenait flou, ma tête s'apprêtait à exploser à mesure que ce
nom se répétait sans cesse, de plus en plus fort, de plus en plus évident.
Puis ce fut des images, des visages, un sourire, un unique visage, les souvenirs d'une nuit.
Tout défilait à une allure impressionante jusqu'à ce que sa voix me fasse revenir à la réalité.
- Je suis heureux d'être là Madame Shiver, je voulais être présent pour l'inauguration de l'établissement.
- Oh comme c'est gentil ! Nous sommes ravie de vous avoir pour cette inauguration !
- Vous avez déjà des réservations ?
- Oui et beaucoup de demande ! Le carnet n'est pas encore plein pour une année mais pour un mois sûre ! Deux classes de primaires viendront ainsi que des personnes en simple vacance. Le fait de faire du cheval sous la neige semble beaucoup attiré les touristes !
- Je n'en doute pas une seconde. Votre mari est là ?
- Il est dans la grange je vais l'appeler ! Essayez vous et faites comme chez vous ! Jensen ! Tu peux venir tenir compagnie à Monsieur Lombs ?
D'un seul
coup mon coeur est repartit, je me suis redressé lentement puis après avoir pris une profonde inspiration j'ai marché jusqu'à la cuisine. Ca ne pouvait être que lui, cette voix, cette
manière de parler si élégante et à la fois amicale. Je savais que c'était lui et pourtant je priais encore pour que ça soit un rêve, un de mes fantasmes farfelu.
Je n'ai pas osé poser les yeux sur lui, je me suis assied à table et je
persistais à tourner la tête pour retarder l'inévitable. Le silence était de plomb mais je savais qu'il ne le resterai pas longtemps.
- Je comprends que tu ne veuilles pas me parler mais regardes moi au moins...
Sans m'en rendre compte des larmes vinrent noyer mes yeux, je tentais de les retenir mais ce
fut un flot qui m'avait prit en traître, je fermais les yeux tentant de les arrêter mais ce fut pire car elles roulèrent sur mes joues. Je laissais échapper un hoquet de douleur et
rendais les armes voyant que je ne pouvais plus rien faire pour me cacher.
- Jen'...je..
- Nan ! Tais toi...S'il te plaît ne parles pas...
Je me suis tourné finalement vers lui, même si j'étais ridicule, même si je faisais peine à voir je voulais impregner
son image de mon esprit, je voulais vérifier si c'était bien le même qu'il y a quelques mois. Ces émotions qui me rendaient humain, sa peau si belle, ses cheveux châtain, une barbe de
quelque jour, un air si décontracté. Il faisait pleinement ses trente ans et ça le rendait d'autant plus attirant.
Il approche une main hésitante jusqu'à ma joue et essuye le larmes. Le visage détruit par le regret ses yeux de
pénitant me pénétraient avec violence.
- Pardon...Pardon pour tout...
- Chut...
Pour toute réponse je me suis approché, j'ai posé un doigt sur ses lèvres afin de le faire taire et j'ai ensuite
délicatement posé mes lèvres. En douceur, l'humidité et leurs goût salé, j'ai lentement appuier ma bouche sur la sienne aspirant la moindre émotion, la moindre sensation laissant place à un
sentiment commun. Le soulagement. Je ressentais en un seul baiser tout l'amour éphémère de cette nuit. En un baiser je sentais le vide en moi se combler comme
un trou blanc qu'on avait laissé sans être dessiné.
Ce n'était pas des retrouvailles, ce n'était pas un grand amour et une histoire enfin recollée. Ce n'était qu'un
baiser, qu'un moment particulier, si spéciale qu'il ne pouvait être décrit, reprit, recommencer, reproduit. Impossible. Ce n'était qu'un baiser, aussi formidable soit il, ce n'était
finalement qu'un baiser...
Je sais que nous deux ce n'est pas possible, je sais que cette histoire n'a jamais eut de réel commencement ni de
réelle fin mais elle a eut une existence. Une histoire très courte et à la fois très longue car je ne peux pas prédire ce qui arrivera demain, je ne peux savoir si je mourrais sans
jamais avoir vécu à ses côtés.
- Je ne suis pas près à vivre quelque chose avec toi Gwen, dis je alors en m'écartant lentement
- Je serai patient...
- Et même si ça ne vient jamais ?
- Je te l'ai dis, je serai patient.
Alors regardes moi encore un peu...
FIN
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Je ne suis pas partisante des Happy End en générale mais je ne connais pas de véritable Sad end commme de véritable Happy End. C'est
une fin frustrante ? Rapide ? C'est le but.
Pour c'est une histoire qui a son intérêt mais je voulais vous frustrer au maximum pour que vos imaginations de développent ^^ que va-t-il se passer ensuite ? Jen va-t-il retourner avec Gwen ?
Tout ça vous êtes les seuls à le savoir. Qui sait j'en parlerai peut être de la bouche de Costia mais je ne pense pas en faire référence vraiment.
Comme dit Jen, c'est une courte histoire mais elle a sa valeur.
Bisous