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/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

¤Sommaire¤

Vendredi 25 décembre 5 25 /12 /Déc 01:34

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- C’est parce que je t’aime, imbécile !


La phrase était partie toute seule.


C’était une sensation particulière : j’avais l’impression de m’être libéré d’un poids énorme et en même temps de m’incriminer, de m’enchaîner pour la vie, de me reconnaître coupable de sentiments que je ne devrais pas éprouver.

Je luttais contre ma foutue conscience qui criait au scandale, qui me vrillait les tympans et m’obliger de revenir sur mes pas. Je savais que ce n’était pas bien, en même temps, ma vie était un chaos complet, un néant où ne régnait ni ordre ni normalité, alors qu’est-ce que pouvait bien me faire un élément perturbateur en plus ? Je ne pus m’empêcher de sourire : ça paraissait presque une évidence que j’aime les garçons. Je n’avais jamais eu aucun repère dans la vie en général et cette matière n’y échappait pas : je savais juste qu’à la télé ou dans les Disney que je regardai à l’orphelinat, le garçon embrassait une fille.


En fait, il embrassait la personne qu’il aimait et moi, il se trouvait que j’aimais un homme. Un homme compliqué, un homme qui m’avait fait remonter à la surface même s’il menaçait de me faire plonger à nouveau. Parce qu’il était tellement important pour moi alors que je n’avais rien pour moi, que Yan était parfait et que si j’étais rejeté à nouveau, s’il me rejetait, je ne m’en remettrais pas.


- Parce que je t’aime, répétai-je dans un souffle. Je m’en fous que tu sois un homme, tu es celui qui m’a aidé, qui es resté avec moi, qui me comprends ; personne n’avait été comme ça avant pour moi. Un homme ne doit pas aimer un homme, je le sais, mais ma vie, c’est le bordel depuis le début, alors… Alors je t’aime et je ne veux pas que tu me quittes, que tu me quittes pour lui…

- Zach, tu ne sais pas ce que tu dis, rétorqua Nolan à mon grand étonnement. Je te l’ai dit : ce que tu éprouves pour moi est fort mais ce n’est pas de l’amour, tu n’es pas homosexuel. C’est juste que tu traverses une épreuve difficile et que tout est chamboulé dans ta tête.

- Et alors ? Qu’est-ce que c’est pour toi l’amour si ce n’est pas éprouver des sensations fortes ?

- Mais c’est parce que t’es tout seul en ce moment, ce que je veux te faire comprendre, c’est que c’est passager ! Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques !

- Ah ouais ? répliquai-je méchamment, vexé qu’il ne me prenne pas au sérieux, c’est pas comme si je lui demandais « ça va ? » ! Parce que tu crois que j’ai beaucoup plus d’amis d’habitude ? Tu me prends pour qui au juste, pour quoi ? Un sale gamin prétentieux, arrogant et égoïste ? Crachai-je, les yeux embués.

- D’habitude, tu es dans un contexte beaucoup plus calme et plus rassurant. Là, il t’arrive plein de merdes et il se trouve que je suis là et que tu peux compter sur moi, c’est tout !

- Mais merde, Nolan, tu fais chier ! tu le fais exprès ou quoi ? Tu crois que je le dis à la légère ? Tu crois que je balance des « je t’aime » à tous les gens que je croise dans la rue ? Tu vois pas que j’ai besoin de toi ? D’accord, on s’est rapprochés comme ça, dans une période de crise, tu voulais que ça se passe comment ? Que je te croise tous les jours dans le métro et que te tripote parce que t’as un cul bandant ? Ça s’est pas passé mais ça n’empêche pas que maintenant, tu sois important pour moi au-delà de tout ça ! Pour moi, ce n’est pas passager, j’ai besoin de toi sinon je serai parti depuis longtemps.

- Tu ne sais pas ce que tu dis, tu ferais mieux d’aller te coucher. Tu verras demain, t’auras la tête beaucoup plus reposée et tu te maudiras d’avoir dit ces choses-là, affirma-t-il d’un ton dur et implacable en se détournant pour aller dans sa chambre.

- Je croyais que tu m’aimais ? Fis-je en le rattrapant par la manche. Vous dites tous que je suis un gamin mais là, c’est toi qui n’assumes pas ! Quoi ? T’as peur de te retrouver avec moi ? Je n’étais qu’un phantasme ?

- Ouais, t’es qu’un gamin et ce que je voulais, c’était uniquement te baiser. Maintenant, lâches-moi !

- T’es dégueulasse de dire ça et je sais que c’est pas vrai !

- Tu crois vraiment que j’aie envie de me caser avec un gamin immature, fauché et sans ami ?


Je savais que ce n’était pas vrai. Ce n’était pas vrai mais ça faisait quand même mal d’entendre ça, de me sentir rejeté alors que j’avais fais le premier pas. Je ne pus m’empêcher de répliquer :


- Qu’est-ce que t’attends pour aller voir Yan alors ? Et moi, je me casse, la rue, c’est peut-être l’horreur, au moins, les gens sont pas hypocrites.

- Tu restes ici, ordonna-t-il durement en me broyant le bras.

- Lâches-moi, tu me fais mal !

- C’est moi qui n’assume pas mais c’est toi qui veux partir ? Tout ça parce que je ne réponds pas favorablement à ta demande ? Y a pas que toi qui décides ici, Zach, c’est encore chez moi, et je n’ai pas à me plier en quatre pour toi dès que tu exiges quelque chose !

- Ah oui, alors quoi ? Je devrais subir ton matage en règle permanent et incessant sans broncher ? Et attendre que tu me sautes lorsque t’auras craqué ? Désolé, je suis pas une pute. Et puis, tu le dis toi-même, c’est encore chez toi et j’ai plus rien à faire ici, conclus-je, les larmes aux yeux, en prenant mon sac à dos.


Je me dégageai sentant que sa poigne avait faibli. J’étais dégoûté, vexé, déçu, humilié mais surtout accablé. Je me retournais au moment où j’ouvrais la porte pour le voir une dernière fois avant de partir. Les larmes coulaient à flot maintenant, ne voyait-il pas que ma souffrance était réelle ?


- T’es vraiment un salaud.

Mais, au moment où je tournai la poignée de la porte, je fus violemment tiré en arrière.

- Quand je dis que tu restes, tu restes ! Compris ? Siffla-t-il.


Les traits de Nolan étaient crispés de fureur.


- Je suis pas ton chien, répliquai-je, en me dirigeant de nouveau vers la porte.


Il me serra le bras pour m’en tenir éloigné. Je commençais à avoir peur, et malgré moi, mon cerveau se bloqua. Parce que ça ne servait à rien de réfléchir, d’essayer de se défendre, de se débattre, de fuir parce que ça échouait tout le temps.


Il me prit à la gorge, me releva d’une force que je ne lui connaissais pas. Yan arriva à ce moment-là. D’abord interdit devant la scène, il adressa un salut jovial :


- Bonjour tout le monde ! Me voilà ! Apparemment, je tombe à pic pour assister à la séparation. Allez, viens, Nolan, ce gamin ne vaut pas le coup que tu te mettes en colère, je nous ai réservés une table dans un restaurant très chic. Tu m’en diras des nouvelles, annonça-t-il d’un ton suffisant avant de prendre le bras de Nolan et de l’entraîner dehors.

Et tout ce que je trouvais à faire, c’était de pleurer. Je pensais pourtant pouvoir compter sur lui, il m’avait dit qu’il serait toujours là, toujours de mon côté. Et là… Il me lâchait au moment où je lui confiais qu’il était la personne la plus importante pour moi.


J’essuyais mes larmes mollement, me relevais, pris mon sac. Je jetais un dernier regard dans l’appartement avant de tourner la poignée et de sortir. Il me sembla mettre une éternité pour fermer la porte, résistant à l’envie de l’ouvrir en grand et de fanfaronner comme Yan : « Bonjour tout le monde », le sourire aux lèvres et me jetant sur Nolan, comme toutes ces soirées déjantées que nous avions partagées.


Je descendis les marches et sortis dans la rue : le vent me fouetta les joues, la neige refroidit instantanément ma chaleur naturelle. Je refermais mon blouson, soufflais dans mes mains et pesai le pour et le contre sur ma décision d’aller chez Allan. Je leur en voulais toujours, c’est vrai, mais sincèrement, je ne me voyais pas survivre à un temps pareil.


Je n’avais pas le courage et dans ce cas, il suffisait que je m’endorme pour ne plus jamais me réveiller. J’ai failli y passer, quand j’étais môme, plusieurs fois, même si je n’ai jamais vraiment compris comment je guérissais, vu que je n’avais ni médicaments ni nourriture. Au début en tout cas car après, j’ai trouvé un restaurateur qui m’avait pris en pitié et qui me donnait les restes ; il avait voulu m’emmener chez lui mais j’avais été tellement terrorisé à l’idée de me retrouver avec lui qu’il n’avait pas insisté. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu.


Je fus intercepté sur le chemin par Allan et Renaud qui rentraient de l’orphelinat. Ils ne me laissèrent pas le temps de me désister et m’embarquèrent avec eux. C’’était peut-être mieux mais j’en avais marre d’être baladé par les personnes que j’aimais mais qui me lâchaient quand elles décidaient qu’elles n’avaient plus besoin de moi.


- Que s’est-il passé ? Me demanda Allan en me tendant une tasse de chocolat chaud.

- Rien, répondis-je buté.

- Ah oui, et c’est quoi, ces marques autour du cou ? Insista-t-il.

- Rien, répétai-je beaucoup moins tranchant.

- Tu sais, je… Je veux vraiment t’aider, je veux me racheter, j’ai été ignoble. Je sais que ça n’effacera pas mes erreurs mais je veux t’aider.

- Ouais, c’est ce qu’il disait aussi, lâchais-je amer.

- Comment ça ?

- J’en sais rien, Al, j’en sais rien. J’ai juste besoin de dormir. Dormir et tout oublier, me dire que c’était un cauchemar et que je me réveillerai demain dans son canapé, comme avant, regrettai-je.

- Tu ferais mieux d’en parler avant, me conseilla-t-il, le réveil sera moins douloureux demain.

- Qu’est-ce que t’y pourras, hein ? Tu vas venir me dire que c’est de ma faute parce que je suis homophobe, j’ai pas besoin de ça, merci.

- J’ai dit n’importe quoi : je sais que t’es pas homophobe sinon tu ne m’aurais jamais accepté. Je te l’ai dit, je me suis laissé emporter et je ferai tout pour t’aider.

- Ah oui ? Tu pourras lui faire rentrer dans son cerveau inutile ce que je ressens à cette espèce d’abruti dégénéré ?

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

- J’en sais rien, je lui ai dit que je l’aimais et il m’a rejeté. Et pour couronner le tout, il est parti dîner avec son ex qui est beau, riche, homo et fier de l’être.

- Alors t’es vraiment homo, songea-t-il, je veux dire… Comment tu le lui as annoncé ? Pas en lui sautant dessus, j’espère ?

- Je sais même pas comment ça marche entre mecs, avouai-je amusé. Nan, je lui ai dit « je t’aime » et il m’a dit que j’étais pas homo et que c’était pas de l’amour, que c’était passager et que c’était parce que je vivais des moments difficiles, résumai-je.

- Je vois. Il avait des sentiments pour toi ?

- Je crois, je sais plus. Il me reluque depuis la première fois où on s’est vus, on se marre comme des gosses mais là… Et il vient me dire qu’il voulait juste me baiser et que j’étais qu’un gamin fauché et sans ami. Tu me diras avec l’autre qui me dit que je suis arrogant, prétentieux et égoïste, ils se sont bien trouvés, relevai-je tristement. Tu crois que j’ai vraiment tout foiré ? Que j’aurai pas dû lui dire ?

- Ça, je ne peux pas le dire mais si tu l’aimes, tu devrais pas le laisser s’échapper. C’est pas facile de trouver vraiment la personne qu’on aime.

- En plus, il dit que je suis pas homo, poursuivis-je, mais on s’est embrassés et j’ai vraiment aimé partager ça avec lui.

- C’était un baiser comment ?

- Hein ?

- Je veux dire… Bestial, sauvage, rustre ou doux, sensuel et chaud ?

- Bah, moi, je l’ai trouvé doux et agréable mais lui, je sais pas…

- Et pourquoi vous êtes pas allé plus loin ?

- Parce qu’il a arrêté. Moi, j’étais vraiment dedans.

- Tu sais, s’il avait vraiment voulu te baiser comme il dit, il se serait pas arrêté. Je pense qu’il éprouve quelque chose pour toi, surtout s’il a réussi à te conquérir.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que tu restes insensible même face aux mecs les plus sexys que je vois.

- Parce que t’as mauvais goût, répliquai-je en souriant, mais il n’a pas nié nos sentiments l’un envers l’autre. Après, il y a un fossé entre le sexe, l’amour et l’amitié.

- Il faudrait que je le voie pour me rendre compte. Alors, ce qu’on va faire, tu vas dormir là, cette nuit, et demain, on ira s’expliquer. 

- T’es pas fou ?! Tu crois que ça va améliorer mon image si je demande à mon meilleur ami de m’accompagner ?

- Ce sera toujours mieux que de fuir ! Je te dis, quand t’as trouvé la bonne personne, faut pas la lâcher.

- Ouais…


Nous dînâmes en silence, en regardant la télévision. Elle était loin l’ambiance de nos soirées avec Nolan et la tension entre nous ne s’était pas évaporée. Le repas avalé et la vaisselle faite, Allan me déplia le canapé –ça devenait une habitude chez moi- et me souhaita la bonne nuit en réprimant un bâillement. Si la journée avait été dure pour lui, qu’est-ce que c’avait été pour moi ?


Oui, peut-être que j’aurai pas dû lui dire… Continuer à faire semblant, à me poser des questions, lui à me reluquer. Je l’imaginais soudain en train de dîner avec Yan qui devait jubiler. Je repensais aux conseils d’Allan et décidai de les appliquer, même si jusque-là, j’avais eu tord de croire que les gens respectaient leur parole. De toute façon, je n’avais rien à perdre.


Si je voulais me réveiller demain dans son canapé en pensant que tout ceci n’était qu’un cauchemar, il fallait que je bouge.


Je me relevais, animé d’une détermination inédite, me rhabillais. Mon ardeur fut quelque peu refroidie par la température glaciale de dehors mais je marchais d’un bon pas jusqu’à chez Nolan pour me réchauffer. Là, je grimpais les marches de l’escalier. J’hésitai au moment de frapper.

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Ne surtout pas frapper Danouch ou Lilly ! Il faut en vouloir au bon dieu qui nous a fait aussi sadique l'une que l'autre !!
Mais que va-t-il se passer ? Nolan est-il chez lui ? Seul ? Vivant ?
MOUHAHAHAHA
à mardi :p

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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