Texte Libre

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/!\ fautes d'orthographes classées dans le guiness des records /!\
Juillet 2025 | ||||||||||
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Brises moi les doigts
(love-romance) {TERMINER} [11]
Jamais un sans Deux (coprod lilly-love-romance) {TERMINER}
[43]
Agora (coprod lilly-fantastique-combat) {En cours} [44]
Salut à tous ! Voilà la suite de notre superbe histoier en colaboration. Cette fois c'est qui écrit ! Donc vous l'aurez enfin compris Lilly écrira le point de vue de Zach et moi celui
de...bah vous allez le découvrir ! =)
Mon texte a été ratifié par Lilly, elle m'a tout corrigé ! Mais si ça vous empête pas quand il y a des fautes faites le savoir ! Comme ça elle sera pas obliger de
corriger.
Voilà bonne lecteur je vous adore !!
Ps : Pour ceux qui on toujours pas commencer je vous conseil de le lire parce que je ferai des MAJ principalement là dessus lol
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Je cours. Ma petite valise rouge tape dans le pied et manque de me faire tomber devant le contrôleur,
agacé. A la limite de l’hystérie, je pousse un soupire expressif.
- C’est bien le train pour Paris ?
- C’est bien lui.
- Merci.
Je baisse la poignée noire de la valise et l’attrape avec le peu de force qu’il me reste. Je monte dans le train juste à temps, plus bondé que le périphérique en pleine heure de pointe. Je vous laisse imaginer mon expression. Je ferme les yeux quelques secondes pour me calmer. Cette journée commence décidément vraiment mais alors vraiment bien.
D’une ! Je me suis réveillé en retard ! Je n’avais plus d’eau chaude pour me doucher, j’ai renversé mon café sur la seule chemise que j’arrivais à supporter, je ne retrouvais plus mes clés et à la moitié du chemin, je me suis rendu compte que j’avais oublié mon téléphone chez moi. Après l’avoir récupéré, j’ai loupé le premier train pour Paris ! Et j’ai dû attendre une heure pour le prochain !! Si je loupais celui-là je crois que je me serai jeté sous les rails.
Pas de place. Je vais de wagon en wagon sans trouver une malheureuse petite place. Finalement, je fais comme tous les cons qui prennent toujours le train à la dernière minute : je m’assois vers les toilettes à même le sol. Je ne prendrai plus jamais le train. J’ouvre ma sacoche et sors mon PC portable, tout moment est bon à prendre pour écrire encore un peu des éléments de ma thèse le risque d’un magistrat : est il préférable d’enfermer un innocent ou libérer un coupable ?
Vous l’aurez compris je suis en doctorat de droit pénal, plus précisément en criminologie. J’ai toujours rêvé faire du droit jusqu’à ce que je me rende compte qu’il ne servait qu’à acquitter ceux qui ne le méritent pas. Si vous voulez, le droit n’est plus fait pour défendre l’innocent mais le présumé innocent par conséquent un présumé coupable également enfin je m’entends, je n’ai pas de jugement objectif à ce propos et c’est sans doute pour ça que j’ai toujours du mal à me faire à l’idée que la justice de nos jours rime plus avec un système de proportionnalité qu’avec un système moral. Grand partisan du droit idéologique.
Je suis secoué dans le train, un vent froid me gèle les fesses parce que je suis assis à côtés de la porte, finalement je laisse tomber. J’éteins le portable. Plus que trois heures avant mon entrée dans la capitale. Et j’y vais à reculons car j’ai des obligations, je suis le nouveau chargé de TD d’une fac de droit pour des étudiants en master. C’est pas plus mal, j’aurais pas à désigner les gamins pour qu’ils participent. Inconsciemment, je me mets à sourire, quand je repense à mes années fac, je me dis que j’ai bien raté des choses. J’étais un garçon totalement refermé sur ses études, je passais toutes mes heures de libre dans les bibliothèques universitaires, plongé dans des bouquins pendant que les autres allaient se bourrer la gueule et venaient en cours presque dans le coma.
J’étais le genre d’élève qui était devant et qui ne parlait jamais trop occupé à écrire le moindre mot du prof. Parfois je regrette, je n’ai pas tellement connu d’enfance, je n’en ai presque aucun souvenir, je n’ai pas profité de mon adolescence, c’était un véritable désastre et c’était aussi et surtout les années de la découverte de mon homosexualité. Une révélation douloureuse, personne n’était là pour me dire si c’était bien ou mal, personne n’était là pour m’orienter, pour m’engueuler quand je dépassais les limites. Je dus apprendre la valeur des choses par moi-même, j’ai forgé mes principes par l’expérience. J’ai construit petit à petit l’homme que j’allais devenir sur la crainte et la fierté, les seules protections qui me permettaient d’affronter les autres. Le monde.
Je suis mort, je regarde les paysages défilés, je quitte ma campagne pour la ville. Je quitte ma solitude – qui commençait à me plaire – pour vivre avec ma sœur qui pour la première fois depuis vingt six ans ressent mon manque, elle avait un argument de taille de toute façon je ne pouvais pas refuser.
Le train arrive à destination, la gare est immense, ça change des deux petites voies de ma petite gare en province, je regarde ma montre, cinq heure huit. Je cherche des yeux Ely jusqu’à que je sente quelqu’un qui me saute sur le dos.
- Nolan !!
- Ely…
- Je suis tellement contente de te voir !!
- Moi de même…, dis je avec beaucoup moins d’enthousiasme.
Ma sœur me ressemble énormément, elle a simplement les cheveux beaucoup plus longs. De longs cheveux noirs ondulés, un regard azur pénétrant et un sourire d’enfant. Elle a tellement changé, la dernière fois que je l’avais vue, j’avais dix huit ans, la fameuse année de mes dix huit ans. Les dernières images que j’ai d’elle ne sont pas très joyeuses, à cette époque elle souriait beaucoup moins. Aujourd’hui elle a trouvé l’amour, sa voie, le bonheur.
- Dépêches-toi, je dois te présenter « Tom » !
- Quelle chance, dis je faussement joyeux.
Je déteste son petit ami, monsieur je sais tout, monsieur parfait ! Un sourire Colgate et avec un brillant avenir devant lui. Pas une tâche, pas un pet de travers et dés que je n’aime pas quelqu’un, je le fais assez bien ressentir. Je suis pas du genre à faire des courbettes et à sourire pour qu’on m’apprécie, malheureusement, on dit que je suis trop franc. Un ex petit ami me disait souvent « Tu es froid Nolan, encore plus froid que tes yeux ». Bizarrement cette phrase me revenait souvent à l’esprit.
Après avoir adressé un bref « salut » à Colgate, nous sommes allés chez ma sœur, un petit appartement tout ce qu’il y a de plus charmant, éloigné du centre de Paris. Tranquille pas vraiment d’histoire dans le quartier, des voisins charmants. La petite maison dans la prairie quoi.
- Bon je vais me coucher, je suis mort, dis-je en déposant un baiser sur le front de ma sœur
Je m’enferme dans la chambre qui me sera destinée pour un moment, un petit six mètres carré, un lit, un bureau, une commode. Basic. Classique. Je pose la pile de feuilles sur ledit bureau et mon PC, je m’effondre dans mon lit.
La nuit. Etrange que ce moment de la journée. Etrange car tout nous revient la nuit, tout ce qu’on oublie, des choses auxquelles on ne pense plus nous écrasent. Les souvenirs, les inquiétudes, les angoisses. Les espoirs. Si vous étiez encore de ce monde, seriez-vous fier de l’enfant que vous avez laissé derrière vous ?
Je me réveille à six heures, essoufflé, le front humide, les yeux écarquillés de terreur. Je me redresse lentement, mon corps entier transpire. Je prends bien conscience de la réalité et allume la lumière au dessus de la tête de lit. Je ne suis plus dans ma campagne. Je respire profondément, si je n’avais pas déménagé, je n’aurai sans doute jamais fait se rêve. Je me lève. Je cours presque pour prendre ma douche même si je suis le seul debout. J’ouvre le jet d’eau froide et, comme avant de plonger, je prend une grande inspiration et laisse l’eau glacé détendre tous mes muscles. J’en sors au bout de cinq minutes, une serviette autour de la taille, des gouttes froides tombent de mes cheveux et s’écrasent dans mon dos pour mourir sur mes reins. J’ai un début de barbe, je devrais raser tout ça. J’ouvre ma trousse.
- Putain…J’ai oublié mon rasoir.
Je referme la sacoche, je soupire et frotte mes cheveux avec une autre petite serviette. Je ne prends pas de petit déjeuner, je retourne dans ma chambre.
Je réfléchis à ce que je vais faire pendant la journée : soit je reste ici pour stresser comme un malade pour mon premier TD à 17h soit je sors au risque de me paumer et d’arriver en retard. Je choisis la deuxième option. Sans hésiter, je décide d’aller sur les Champs-Elysées. Tant qu’à faire, foutu pour foutu, autant en profiter et si je ne vais pas sur les Champs-Elysées à Paris, c’est comme si j’étais pas sorti de ma cambrousse.
Ely habitant sur la ligne 1, je mets moins de vingt minutes pour arriver sur place et je me sens tout chose de fouler cette avenue si célèbre. Le temps passe vite à flâner dans les boutiques, tirer des yeux exorbitants à la vue du prix et manger au Mcdo. Tellement vite qu’il est plus que l’heure de partir.
Je ne peux pas me permettre d’être en retard, surtout pas pour la rentrée. Je me dépêche pour réussir à trouver le bon métro, miraculeusement j’arrive à l’avoir. Une fois devant l’université, je la détaille du regard. Je me dirige vers l’administration, fais mes photocopies, adresse un bonjour cordial à Mme. Verchex, mes cartons en mains, je cours presque jusqu’à la salle. J’entends les voix s’élever, la porte est ouverte, je rentre et la ferme assez fortement pour me faire manifester. Ils me regardent tous intrigués, attentifs. Bien. Je sors mes petites fiches de présentation. Je les donne à l’élève le plus proche du moi. J’observe chaque étudiant. Une petite vingtaine. Plus de garçons que de filles.
Autant annoncer la couleur directement, je leur explique ce que j’attends d’eux et ce que tout le monde est censé attendre de moi. Un petit tour d’horizon pour voir si tout le monde a comprit, je ne préfère même pas décrire leurs visages dépressifs à l’idée de reprendre le boulot. Je continue mon petit discours de rentrée pour enfin passer au moment que je hais le plus. L’appel. J’écorche quinze noms au passage, je me fais même reprendre par un étudiant presque étalé sur sa table, serait-il en train de se demander ce qu’il fout là ? Encore un déprimé, qui se dit surement qu’il a une vie misérable, le genre de mec qui se plaint tout le temps. Le genre de mec que je peux pas comprendre. Pourtant, ce garçon ne paraît pas si égoïste, je me sens tombé dans ses yeux profondément vides de toute motivation. Delavert …Ca me dit quelque chose. Mon petit silence devenait trop long, pour ne pas avoir à subir les regards interrogatifs des autres étudiants et surtout de celui-ci, je me secoue un peu. Je passe outre et continue l’appel. J’ai vraiment hâte de finir cette journée qui commence aussi bien que les précédentes. On me rend les fiches que je range dans mon sac, je commence le cours de TD. Les étudiants sont attentifs, réceptifs, le cour est interactif mais je ne suis pas ici pour faire ami-ami avec, je fais mon boulot tout simplement. Ils me trouveront sans doute distant, froid presque insensible mais leur vie m’importait peu.
Le TD terminé, les élèves sortent un à un bruyamment, je range mes fiches dans mon sac et me prépare à suivre le même chemin alors que j’allais rentrer chez moi pour reprendre ma thèse un garçon du TD m’interpelle.
- Excusez-moi !
- Oui ?
- Vous êtes nouveau ici, n’est-ce pas ? Me demande le garçon
Les cheveux couleur de miel, les yeux verts, les joues légèrement rougies il se frotte l’arrière de la tête nerveusement.
- Et alors ? Je réponds ne voyant pas où il veut en venir
- Je peux vous faire visiter la fac si vous voulez ! Vous conseiller les bons endroits, il répond en marchant avec moi
- J’ai pas le temps, je réponds en marchant plus vite.
Collant. Je sens son regard dans mon dos, je marche un peu plus vite. Je monte dans le métro les portes se referment presque sur moi, je reprends mon souffle.
Le trajet est calme, j’arrive enfin devant l’immeuble de ma sœur, je me dépêche de poser mes affaires dans ma chambre. J’en sors tranquillement, je me dirige en direction du salon très chaleureux, gros tapis à poil de je ne sais quel bestiole morte, les poils blanc bien sûr ! Un canapé en cuir rouge, un écran plasma et bien d’autre meubles modernes. Une petite étagère de verre avec une plante verte en bout et quelques photos au cadre métallique. Une photos de couple, une photos de chacun et au centre une photo de mes parents.
J’observe plus attentivement cette photos, ma mère avait un sourire si tendre, j’avais presque oublié à quel point elle était belle. Les même cheveux qu’Ely mais des yeux plus sombres que la nuit, mon père en revanche était robuste, une carrure d’athlète ! Il adorait le sport en général, j’ai quelques fragments de la période des J.O, on y avait le droit à chaque fois. J’eus un petit rire amusé, nous avions les mêmes yeux presque trop bleus, un peu trop clair. Ses cheveux étaient châtain, un français de souche, ma mère avait, quant à elle, des origines asiatiques. Je me perds dans mes souvenirs lorsque je sens une main se poser sur mon épaule, puis une tête y prendre appui.
- Tu te souviens de cette journée ? Cette journée qu’on avait passée au lac. Papa et maman étaient tous les deux tombés amoureux du grand saule derrière eux, me dit ma sœur nostalgique.
- J’ai du mal à retrouver le peu de souvenir que j’ai d’eux, je murmure
- Tu n’avais que cinq ans à cette époque…
- Hum…
Le silence s’installe entre nous, nous fixons la photo essayant de restituer cette journée, mes souvenirs de la chaleur de mes parents, le plus désolant c’est que je ne me souviens presque plus. Je sens Ely se retenir de pleurer, elle cache son visage dans mon cou et me serre un peu plus contre elle.
- Salut !
Colgate gâche tout. Thomas vient de rentrer avec les bras chargés de courses, ma sœur se précipite sur lui pour l’aider, je vois ses yeux brillants de larmes mais elle ne cède pas, elle embrasse amoureusement son petit ami avant de poser les sacs sur le comptoir de la cuisine qui donne sur le salon et la salle à manger. Je me secoue un peu et m’approche à pas lent. Tom se retourne vers moi un grand sourire et me jette quelque chose. Je le rattrape au vol.
- Je suis allé faire des clés. Ca te donne plus d’indépendance dans cette maison, dit-il fier de lui
- Oh Tom ! Tu es trop bon, dis je ironiquement
- Nolan ! S’offusque ma sœur
- Laisses Ely, sourit Colgate
Il m’agace avec ces airs de maître zen. Malgré tout, sous le regard oppressant de ma sœur, je remercie Tom pour son geste généreux, je range les clés dans ma poche et m’en vais allumer la télévision en attendant que le dîner soit prêt.
Tom vient s’asseoir à mes côtés.
- Alors qu’est-ce que tu as prévu comme costume pour ce week-end ? Il me demande
- Aucun, dis-je en zappant
- On ne vient pas à un mariage sans costume !
- Je supporte pas les chemises, les pantalons à pince, tout ce qui s’apparente à un quelconque vêtement de bourgeois coincé du cul.
- C’est une énorme faute de goût ! Comment est-ce que tu vas venir alors ? En costume d’indien ?
- Qu’est-ce que t’insinue ? Que parce que je suis gay, je vais forcément venir en indien ? Pourquoi pas en flic et en marin aussi !
Voyant ma réaction assez expressive, Tom se rend compte de son sous entendus, il se pince les lèvres.
- Désolé je ne voulais pas. Dit-il assez faiblement
- Non, je ne viendrai pas en costume.
- Oh que si ! Intervient ma sœur les bras sur la taille se voulant autoritaire, on ira demain matin te trouver un costard classe ! Et bien sûr, Tom se fera une joie de t’accompagner, précise-t-elle sous nos regards ahuris. Elle va pas me faire ça ? !
- C’est ça ! Je préfère encore y aller en bunny, je murmure agacé
- Crois-le ou non mais tu iras à ce mariage en costume ! Tu n’as pas le droit de me le refuser…
C’est vrai je n’avais pas le droit. C’est son mariage après tout, je peux bien supporter une cravate toute une journée de toute manière, on est entre famille, personne du boulot ne me verra alors tout va bien.
- Au fait combien serons-nous à cette sauterie ? Je me dirige vers ma sœur.
- Je ne sais pas. Papi et Mami seront là, Tata se déplace spécialement avec ton cher cousin, se moque Ely, quelques amis et bien sûre la famille de Tom. Ton père et ton frère, c’est ça chéri ?
- On verra, répond simplement Tom.
Je l’ai connu plus bavard Colgate, il ne nous regarde même plus.
- Tu verras son père est un petit plaisantin, il est très charmant, j’aurai aimé rencontrer sa maman mais elle est décédée depuis longtemps, son père à le moral miné à cause de ça, me dit Ely.
- Et son frère ?
- Je ne le connais pas, dit-elle en haussant les épaules.
- Bah tu le rencontreras ce week-end ! Répond agressivement Tom.
- Je ne savais même pas qu’il avait un frère jusqu’au mariage, rit Ely, Tom est timide.
- J’appelle pas ça de la timidité mais de l’intention. Tu ne t’entends pas avec ton frère, Tomi ? Je demande espièglement
Il me regarde attentivement.
- Mais non ! On se voyait plus trop c’est tout ! Quand est-ce qu’on mange ? fit-il innocemment même si j’avais bien compris que c’était pour changer de sujet.
- C’est prêt !
Le dîner se fait dans le silence, je finis mon plat, le mets dans le lave vaisselle, je me dirige vers ma chambre pour récupérer une petite veste. Je compte pas rester ici ce soir, Paris est encore plus belle dans la nuit. Je lance un petit bonne nuit au couple, je cours dans les escaliers. Je regarde la rue qui s’offre à moi. Prendre l’air pour s’évacuer l’esprit. Une autre journée qui s’achève les nuits sont fraîches ici, nous sommes déjà en septembre et on sent l’hiver s’approcher. Mes pas décident tout seuls de la direction à prendre, je me prends pas la tête. Ce n’est que bien trop tard que je me rends compte que je me suis perdu comme un idiot ! Et évidemment, Ely ne répond pas. Comment ça, elle a mieux à faire la veille de son mariage que de s’occuper de son frère ?! Tu parles, elle doit bien prendre son pied avec Colgate en ce moment…
- Tiens, c’est pas le prof de TD ?
Je soupirai, posai ma tête contre la table, fermai les yeux avant de reporter mon attention sur le prof qui débitait son cours d’une voix monologue et ennuyeuse. Les cours avaient repris depuis trois semaines et je n’arrivais toujours pas à me remettre dans le bain. En plus, ces abrutis avaient brouillé le réseau du wifi, ce qui me condamnait à écouter le prof même quand ce n’était pas intéressant.
Enfin, je me forçais à suivre le cours, si j’étais venu, ce n’était pas pour rien foutre et galérer après pour récupérer les cours. Heureusement, certains passages rendaient le cours intéressant et faisaient passer le temps plus vite. Mais cela ne suffisait pas à faire passer ma frustration et mon envie de m’évader.
L’utilitariste ou le devoir moral ? L’Homme était-il une machine programmée en fonction de ses plaisirs ou de ses souffrances ou un être doté de raison qui lui interdit de blesser son prochain ? En soi, le débat était passionnant mais je n’arrivais pas à accrocher.
En fait, j’étais comme ça depuis le début de la reprise des TD, qui annonçaient le retour du boulot et des fiches de TD à bosser jusqu’à 4h du matin. Et ça me démoralisait. Le rythme que je m’imposai, avec mon boulot, m’épuisait mais ce n’était pas comme si j’avais le choix : la bourse m’aidait agréablement dans mes dépenses financières mais ce n’était pas assez pour payer mon loyer, les frais de scolarité, les livres scolaires et la bouffe. Et je ne pouvais pas me permettre un relâchement si je voulais décrocher une mention Bien et espérer poursuivre en master 2. Je n’avais pas suivi trois ans d’études pour en baver et finalement atterrir dans un minable secrétariat juridique payé au SMIC toute ma vie. Je sais, ça choque de dire ça mais faut être réaliste un peu.
J’avais pour ambition de devenir avocat pénaliste même si pour l’heure, les rayons de soleil qui filtraient à travers les grandes baies vitrées m’incitaient à sortir.
Enfin, la troisième heure s’acheva. Allan m’avait lancé des éclairs tout au long du cours si je m’avisais de le lâcher mais là, il n’arrivera pas à me trainer en cours d’informatique. Je n’étais pas en état et je devais récupérer un peu avant mon premier TD de droit pénal spécial. J’espérais que le chargé de TD serait au moins sympa et cool, pas comme celle de droit bancaire et financier qui interrogera chacun de nous pendant trente minutes sur le devoir de la semaine. Ça imposait de bosser à fond, parce que je ne rendais jamais un devoir bâclé, et ce qui m’empêcherait de travailler sur les autres matières.
Je n’étais pas particulièrement féru de la bibliothèque, mais j’habitais trop loin pour avoir le temps de rentrer en une heure. L’heure se déroula vite : c’était toujours le cas quand on s’amusait. J’ai surfé sur le net à regarder mes e-mails et les dernières nouveautés sur Facebook. Evidemment, avec tout ça, je n’ai pas eu le temps de ficher mes arrêts ; enfin, pour être honnête, je m’accordais encore quelques jours de vacances, en général, je devenais sérieux à la deuxième séance de TD, quand une certaine lourdeur imprégnait l’atmosphère.
Je rangeais mon pc dans sa sacoche et récupérais mon sac. Je sortis du bâtiment B, traverse la cour pour gagner le bâtiment A : accueil, scolarité, salles de TD et deux amphis. Je pousse, la porte refuse de s’ouvrir : ah oui, j’étais là depuis quatre ans mais j’oubliais tout le temps qu’il fallait la tirer. Je me dirigeais ensuite vers le tableau d’information du Master pour décortiquer la dizaine d’affichettes : trois précisaient que certaines matières, contrairement à ce qui était annoncé dans l’emploi du temps s’étudiaient au deuxième semestre, ce qui impliquait de choisir d’autres TD, et sept autres annonçaient divers rattrapages et absences de profs sauf du mien.
Trainant les pattes, je grimpais les escaliers et une fois, dans la salle, m’installai au milieu des rangs et réservais trois places pour Allan et Renaud et Léa. Ces derniers commencèrent à me charrier, disant que je n’étais pas sérieux de sécher le cours d’informations ; en réalité, c’était leur manière de se venger puisque j’étais le meilleur de la bande.
Allan, mon meilleur ami, était gay, un gay super bien foutu, d’ailleurs : musclé, des yeux marrons et des cheveux courts blonds foncés. Il était en couple avec Renaud depuis quatre ans déjà : ils s’étaient rencontrés en première année pour -oui, je sais, ça fait niais- ne plus jamais se quitter. Renaud était un type sympa, plus réservé qu’Allan qui partageait souvent mes délires imprévisibles, mais quelqu’un sur qui on pouvait compter. Léa était une jeune fille aux cheveux marrons, couleur qui se reflétait sur ses yeux, avec quelques parties du corps bien garnies. Elle pétillait toujours d’énergie et à nous quatre, nous passions de bons moments.
Mon arrivée ici n’avait pourtant pas été des plus simples et j’avais eu du mal à m’adapter la première année, Allan ayant rapidement rencontré Renaud pour ne plus le quitter, me délaissant bien trop à mon goût. Nous nous étions disputés, bruyamment, et Allan était quelqu’un d’impulsif, m’avait frappé : je ne comprenais pas comment il avait pu ne pas me parler de son homosexualité et je ne comprenais pas non plus pourquoi il me délaissait pour un type qu’il ne connaissait pas du tout, à part peut-être son trou. Sur ce, il m’a dit que si j’étais jaloux, il pouvait y remédier et je l’ai à mon tour frappé. Voilà pourquoi il m’a qualifié d’homophobe et qu’il ne voulait plus entendre parler de moi. D’accord, je n’y avais pas été de main morte mais il y a des sujets sensibles dont je n’acceptais aucune plaisanterie et, au final, si Renaud n’avait pas cherché à nous réconcilier, je crois que nous ne nous serions plus jamais reparlés.
Le chargé de TD arriva les bras chargés de carton. Je fis la grimace, sachant très bien ce qu’ils contenaient. Il régla paperasserie rapidement en distribuant les fiches de TD et les fiches administratives. Le fascicule était énorme et ne concernait que le tiers du semestre. Ma déprime s’aggrava.
- Bien foutu, murmura Allan avant de se faire rappeler à l’ordre par un coup de coude bien placé dans les côtes de Renaud.
Ce qui attira mon regard, c’étaient ses yeux bleus très clairs en contraste avec ses cheveux bien plus foncés. Je reportais mon attention sur ma copie quand je vis qu’il avait capté mon regard un peu trop insistant et remplis ma fiche pédagogie. C’était d’ailleurs un moment difficile : j’avais l’habitude mais chaque année, je devais écrire orphelin dans la case situation familiale et chaque année, ça remuait un peu le couteau dans la plaie. En général, je récoltais un regard de pitié et une voix doucereuse : réflexe humain mais je n’en avais pas vraiment besoin. Pour moi, l’important, c’était qu’il soit intéressant.
- Alors, concernant le déroulement de ce TD, commença-t-il d’une voix sèche, dans l’intérêt de tout le monde, j’attends de vous que vous participiez, n’étant pas ici pour faire un monologue qui passera par une oreille et sortira par une autre : au final, vous sortirez d’ici aussi bêtes qu’avant. Vous êtes en master, je ne vais pas vous fliquer mais pour que vous puissiez participer en cours, il faudra que vous sachiez de quoi on va parler, ce qui implique de faire votre travail. Des mini-fiches d’arrêt suffiront mais à chaque arrêt, je vous demanderai si vous êtes d’accord avec la solution donnée par la Cour de Cassation, l’intérêt est de débattre. Pour ça, il faut maîtriser sur le bout des doigts le cours de droit pénal général de deuxième année. Mais il ne devrait pas y avoir de problèmes, n’est-ce pas ? Fit-il en promenant son regard sur chacun d’entre nous avant de reprendre :
« La note finale se divise en trois notes : participation conjuguée au devoir maison, galop d’essai et interro : en général, j’organise l’interro avant le galop, ce qui vous donne une bonne excuse pour réviser. Je ne ramasse que cinq copies par séance.
« Pour commencer, je vais récupérer les fiches pédagogiques et me familiariser un peu avec vos noms.
Les fiches circulèrent pour arriver jusqu’à lui. Il se mit à nous appeler un par un en levant la tête à chaque fois pour nous identifier, ce que mon autre chargée de TD ne s’était pas donné la peine de faire, sous prétexte qu’elle était pressée avec un nombre de séances limitées et qu’il ne fallait pas perdre de temps. Oui, charmant.
Les noms de Léa, Renaud et Allan précédèrent les miens sauf qu’il se mit à buter sur mon nom. Je pensais pourtant que ça savait lire un chargé de TD.
- Monsieur…
- Delavert, monsieur, intervins-je tandis qu’Allan pouffait comme un gamin, soufflant que je ne savais pas écrire.
- Très bien, veuillez me pardonnez d’avance si j’écorche vos noms, conclut-il, l’air perplexe. Il devait avoir remarqué mon orphelinat, je haussai les épaules.
Mon honneur fut sauf lorsqu’il rencontra d’autres noms sur lesquels il buta : ce n’était pas mon écriture qui était en tord.
Il passa ensuite aux choses sérieuses notamment sur la distinction intention et volonté. Pas évident à saisir : des notions qu’on nous rabâche pendant des années à la télévision comme l’homicide volontaire et involontaire étaient incorrectes puisqu’il y a toujours volonté de la part de la personne qui commet l’acte générateur ayant entraîné la mort même s’il ne l’a pas souhaité. Oui, j’ai eu du mal à comprendre la subtilité, surtout après six heures consécutives de droit pénal.
Prenez un exemple : je sors un plateau du four, il est chaud, je le lâche, il tombe par terre. J’ai voulu le laisser tomber par terre ; imaginez qu’il tombe en fait sur les pieds de quelqu’un qui est alors blessé : ça a été volontaire mais pas intentionnel parce que je n’ai pas souhaité le blesser mais j’ai voulu lâcher le plateau.
Le TD me réconcilia avec les études, mais bon, venant du droit pénal, c’était tout à fait naturel. Nous abordâmes des thèmes passionnants tout en reprenant des notions de deuxième année indispensables pour pouvoir aborder le droit pénal spécial. A la fin du TD, Allan, Renaud, Léa et moi nous regroupâmes rapidement dans la salle d’à côté libre pour nous répartir le travail : il y avait une dizaine d’arrêts à ficher accompagnés chacun de notes. A quatre, ce sera vite fait et c’était Léa qui avait gagné le gros lot en se gagnant la doctrine à résumer la plus longue.
Cette dernière nous quitta à l’arrêt de bus en face de la fac tandis que nous autres tracions la route jusqu’au métro. Je n’habitais pas très loin de la fac puisque je mettais à peine une heure et demie aller-retour en comptant les temps d’attente du métro. Allan et Renaud descendirent avant moi pour poursuivre en couple, Allan ayant déménagé chez lui depuis un an.
Moi, je n’avais pas quitté l’orphelinat dans lequel j’avais grandi mais j’étais passé de gamin turbulent à éducateur spécialisé. Je n’avais pas de diplôme mais pour y avoir grandi, je connaissais tout le monde et je savais me faire respecter et maintenir l’ordre. L’avantage de mon changement de statut, c’est que j’avais désormais une chambre individuelle que je pouvais fermer à clef. C’était le grand luxe. Certes, elle mesurait dix mètres carrés et ne contenait que le stricte nécessaire, un lit, une table de nuit et une lampe, une armoire, mais j’étais nourri, logé en échange de mon soutien. Que demander de plus ?!
Enfin, pour être honnête avec moi-même, ma vie était minable mais je n’avais pas envie de déménager pour deux raisons : la poursuite de mes études or, avec mon dossier, ce n’était pas évident d’être accepté par une autre fac et mon frère qui habitait Paris or, c’était seulement en habitant près de chez lui que je pourrais le voir. Ma démarche était complètement clandestine, puisque je n’avais pas le droit de le voir mais de toute façon, ça faisait tellement longtemps que nous ne nous étions pas vus qu’il ne me reconnaitrait pas donc je ne courais aucun risque.
Cela dit, je croyais qu’il m’avait complètement oublié et pourtant, j’avais reçu son faire-part de mariage. Mon frère qui allait se marier, je n’en croyais pas mes yeux, d’autant que je ne connaissais même pas son épouse. Elle devait être ravissante et gentille, j’avais envie de la connaître et de revoir mon frère mais cela fera plus de dix ans que je ne l’avais pas vu et qui dit mariage dit famille et amis de la famille. Et donc, je verrai mon père. Mon corps fur parcouru de frissons à cette pensée mais j’avais quand même reçu l’invitation donc j’étais invité au même titre que mon père, non ?
C’était ce week-end et je n’avais toujours pas répondu. Je n’osai pas les appeler, ça me ferait trop bizarre de parler à mon frère en me présentant comme si j’étais un étranger. Je pouvais leur envoyer un mail mais pour le coup, je trouvais que ça faisait trop impersonnel.
Tant pis si je n’étais pas compté dans le dîner, même si un festin pareil ne se représenterait plus avant longtemps. Je n’avais même pas de quoi m’habiller et ce week-end, j’avais des devoirs à faire et des gamins à m’occuper.
Je repoussai le faire-part dans mon fatras et m’allongeai en soupirant bruyamment. Je m’accordai dix minutes de sieste avant d’aller prendre une douche et de rejoindre les autres dans le « salon ». Situé dans le quartier le plus pourri de Montreuil, l’établissement comptait une trentaine d’orphelins regroupés dans plusieurs chambres, certaines contenant jusqu’à cinq d’entre eux. Moi, j’avais partagé ma chambre avec trois gars qui étaient partis dès leur majorité. Pour faire quoi ? Aucune idée. Aucun de nous n’avait d’avenir ici, les cours étaient de bonne facture mais ça ne suffisait pas pour rendre nos dossiers scolaires très attirants. En général, les orphelins d’ici retournaient à la rue. Mes compagnons de chambre, Manu, Laurent et Fabien, avaient débarqué plus tôt que moi mais ils étaient déjà en train de sillonner les rues et de se faire des noms. Quand j’ai menacé d’aller les dénoncer, j’ai passé un sale quart d’heure et je n’ai rien dit. Je sais, c’est lâche, mais ici, ça ne sert à rien de jouer les héros et retenir quelqu’un contre son gré ne servait à rien.
Aujourd’hui, j’essayais de choper les gamins qui faisaient le mur et ça m’arrivait de temps en temps de faire de nuits blanches pour les récupérer. Ça marchait parce que j’étais un peu leur modèle : orphelin comme eux mais qui avait été accepté dans une fac de droit et qui plus est, dans un master. En outre, ils savaient que j’en avais bavé, tout le monde ici connaissait le passé des autres, ce qui solidifiait nos liens.
- Zach ! Hurla une dizaine de gamines à ma vue.
Je préparai mon corps à faire office de bouclier face à leurs assauts, ce qui me permit de rester stoïque à l’ampleur du choc.
C’était un concept qui faisait partie de la maison : les filles –intellos- contre les mecs –cools- mais toujours en luttant contre un adulte. Ça les faisait réfléchir sur la manière de marquer des points, donc de se réunir et de fournir un travail d’équipe, de rendre moins monotone leur vie ici et de ne pas courir le risque qu’il y en ait qui devienne le souffre-douleur des autres, puisque c’était le rôle des adultes.
En comptant la directrice, Christelle, et moi, nous étions sept : Laetitia qui avait aussi grandi ici, Franck, Marianne et Céline, les trois instituteurs, et Mireille, la cuisinière qui passait son temps à nous nourrir et pour ça, il fallait reconnaître qu’elle se débrouillait très bien étant donné les moyens qu’elle avait. L’orphelinat vivait notamment grâce à Christelle et son mari, patron d’une grosse entreprise. Tous deux vivaient bien leur vie et conscients de la misère du monde, au lieu d’étaler leur richesse en achetant une immense villa, ils avaient décidé de racheter cet immeuble pour subvenir aux besoins de gosses comme nous.
La soirée se passa agréablement, chacun vaquant à ses occupations, Laetitia lisant des histoires aux plus petits, moi, me battant avec les plus excités, d’autres discutant entre eux. Mais, la question me triturait toujours les méninges : je ne savais toujours pas si j’allais au mariage de mon frère. En fait, la véritable question était celle là : étais-je assez fort pour affronter mon père ?
En allant me coucher après l’extinction générale des feux, je n’avais toujours pas résolu l’affaire alors que le mariage avait lieu demain.
" C'est dans les environs de neuf heures du soir qu'un terrible accident s'est produit dans ce petit quartier chic du centre de New York
provoquant la mort d'une jeune femme. Ici on ne trouve que d'immense building résidentiel, qui font la célébre réputation de la ville qui ne dort jamais, une ville de lumière. Hier soir pourtant
ce petit quartier connu un horrible accident, une voiture est sortie de la route à plus de soixante dix kilomètres par heures et s'est littéralement écrasé contre l'entrée d'un de ces building.
Des portes en verres à triple vitrages ont volées en éclat, la police est très vite arrivée sur les lieux ainsi que les ambulanciers malheureusement il était déjà trop tard. Le corps de la
conductrice était méconnaissable, totalement broyer sous le choc on a retrouvé cette jeune femme à quelques mètres de sa voiture. Un carnage horrible. Les témoins locaux ont vu l'accident qui a
duré moins de deux secondes, la conductrice n'avait pas sa ceinture et il semblera qu'il s'agisse de la célèbre Rose Bewalt, mannequin de renommé mondiale récemment mariée avec le grand
photographe Adam Bewalt. Nous avons tenté de rentrer en contact avec la famille et surtout son époux mais il refuse de sortir de chez lui, l'enquête se poursuit pour illucidé cette mort attroce.
S'agit il d'un pure accident ? Défaut de la voiture ? Ou encore un suicide ? Pire ! D'un meurtre ? Toutes ces hypothèses sont plausible, il ne faut pas oublier que l'empire de la famille de
la victime s'élève à plus de douze millard de dollars ! Le plau... "
Sanzo coupa la télévision. Voilà deux jours que les journaux ne cessaient de parler de cet accident, les
journalistes sont déjà venu fourrer leur nez dans l'immeuble à la recherche de témoignage croustillant. Et comme de par hasard son prochain TD se porte justement sur ce genre
d'accident qui font sensations. Les gens sont accros à ce genre d'affaire étrange surtout lorsque ça arrive à une personne célèbre, les journalistes font tout leur possible non pas pour dire la
vérité mais prient pour qu'il s'agisse d'un meurtre ou d'un suicide, ce qui leurs donneraient de quoi écrire et vendre. Sanzo soupire d'exaspération, le métier de journalisme ressemble de plus en
plus à une machination, à des vendeurs d'adrénaline pour faire peur au citoyen, la machine économique rentre en jeu ensuite. On se fait un max d'argent avec des scandales dans ce genre.
Le plus terrible dans cette histoire c'est qu'il ne cesse de penser à Adam. Il n'ose même pas imaginer l'état dans la quelle il peut être, il n'ose même
pas imaginer la douleur et la peine qu'il peut ressentir. Rien que de se dire ça il en a lui même les larmes aux yeux. C'est affreux de se sentir aussi affecté pour un être qu'on veut oublier,
c'est honteux. Pourtant il ne peut arrêter de s'inquiéter, une petite voix au fond de lui hurle de faire quelque chose, l'appeler ou aller directement le voir mais une autre voix lui ordonne de
ne pas le faire, ça serai encore pire pour Adam ! Ce n'est pas vraiment le moment pour aller le consoler, Link en serait fou de rage de plus et c'est la dernière personne avec qui il veut se
disputer. En parlant du loup voilà que grincheux sort de son lit, la nuit a été agité il n'a pas arrêté de rêver de musique, de concert. La foule et d'un seul coup plus personne, tout
s'efface...un visage. Comme cette nuit après l'accident.
- Déjà debout ? Il n'est que huit heures ? Vous n'aviez rendez vous qu'à midi avec le futur agent !
- J'avais froid.
Link s'approche de Sanzo, le corps encore tout engourdie, les bras lourd, il prend son petit ami dans ses bras et pose sa tête
sur son épaule pour somnoler encore un peu. Sanzo eut un sourire plein d'amour et de tendresse, à son tour il pose sa tête sur celle de Link et lui caresse le bras qui l'entoure, qu'il aime être
ainsi contre lui. Il adore le voir dormir comme un enfant sur son épaule pour une fois c'est lui qui tient le rôle du protecteur et il adore cette sensation !
- Tu regardais encore CNN ? gromelle Link
- Comme toujours.
- Encore l'accident ?
- Ouais...ça commence à devenir lourd, dés que ça touche une célèbrité il n'y plus que ça à la télé !
- Ca fait deux jours qu'ils en parlent tout le temps. Si tu t'es levé aussi tôt pour regarder c'est que ça t'intéresse.
Comme toujours Link avait visé juste. Sanzo ne peut pas lui mentir à lui, il n'arrive pas à mentir de toute façon tout s'affiche sur son visage
avec des grosses lettres. Il aime regarder les informations certes, mais il aime d'autant plus que ça parle de Adam. Cette mort de sa femme a fait naître en lui un étrange sentiment, pas de
l'espoir heureusement ! Il n'attend plus rien d'Adam et ne veut plus rien de lui. Mais ce sentiment bizarre lui brise le coeur, quelque chose qui ressemble à de la compassion, quelque chose de
très profondement encré en lui comme si il ne pouvait cesser de s'inquiéter. Comme si il avait toujours des restes de son amour pour lui. Link en est bien conscient, il tente de ne pas montrer sa
jalousie et sa peine de voir Sanzo s'éloigner de lui pour un autre. Il n'ose même pas en parler par peur de s'emporter car il sait qu'il n'a pas de raison d'être jaloux. Sanzo est avec lui et
aucun n'autre et jamais il ne le quittera pour Adam, il le sait, il en est certain...Malgré tout il doute, il a peur comme tout être humain. Comme toute personne follement amoureuse. Il a peur de
le perdre et de ne rien pouvoir y faire. Cependant Link ne lui en tient pas rigueur, il comprend Sanzo mieux que quiconque, il sait que si il était à sa place il réagirait de la même façon. Si
c'était Costia qui avait perdu sa femme il croit même qu'il aurait été plus heureux que compatissant, il a honte de se dire ça mais c'est la pure vérité. Possessif et jaloux sont ses pires
défauts. Il se souvient comment il a réagit à l'époque où il sentait Costia s'éloigner de lui, il se souvient de l'état du pauvre mec qui avait osé lui adresser la parole alors qu'il était en
ébullition. Il ne veut pas que ça se reproduise, il ne veut pas que Sanzo ait peur de lui parce qu'il est totalement incontrôlable lorsqu'il s'agit des personnes qu'il
aime.
Alors tant bien que mal il garde ses sentiments d'angoisse pour lui, il se tait. Il espère simplement que les sentiments de Sanzo pour Adam reste de
simple sentiment de compassion pour un être qui lui était cher. Il espère simplement que ces restes d'amour qu'il a ne fassent pas revivre leur histoire. Maintenant qu'Adam est seul, a porté de
main. Quelle merde...
- Tu devrais me comprendre Link. J'ai mal pour lui car il compte pour moi c'est quand même mon premier amour. Tu ne pourras jamais changer ça. Dit Sanzo en relevant le visage de Link
La peur se lisait dans ces yeux, terrorisé à l'idée de se retrouver à nouveau seul. Sanzo se sent si emprisonner, ses bras qui
l'entourent ont scellé leur destin, il le sait. Il aime cette sensation de dépendance à cet homme si beau. Il l'embrasse délicatement, un simple baiser, une petite pression sur des lèvres si
chaudes.
- Je ne conçois pas ma vie sans toi. Murmure Sanzo
Sa poitrine se gonfle, Link se sent appaiser. Il a sut canaliser sa peur même si elle reste là, silencieuse. Prête à éclater au premier pas de travers.
Elle reste tout de même bien cachée pour l'instant car c'est une explosion de joie qui l'envahit pour l'instant. Il a trouvé la personne faite pour lui. Le visage de Costia disparaît.
Emporter dans leur baiser devenant de plus en plus avenant, Link fait basculer Sanzo couché sur le canapé, lui au dessus de Sanzo. Les joues
rougit de son petit ami le rend tellement craquant qu'il se mord la lèvre d'excitation. Lentement il passe sa main sous le pull de Sanzo caressant sa peau lisse sentant les bosses des cicatrices,
tellement de cicatrices, il se baisse pour embrasser se torse si magnifique. Il s'attarde sur ces plaies fermées. Il les fixe et passe un doigts timide sur chaque rayures, suivant leur fil
continue. La douleur qu'elles représentent.
- J'aime ces cicatrices. Je les aime parce qu'elles font partie de toi, entièrement de toi. Dit Link
Sanzo eut un petit sourire en regardant Link totalement fasciné par les cicatrices. Il ne les avait jamais vu de ce côté là, c'est vrai que malgré les
souvenirs qu'elles inspirent elles sont une partie intégrante de son esprit, de lui, de sa façon d'être. Il n'arrivera cependant jamais à les aimer. Link continue à monter le pull de son petit
ami qui rit sous les chatouille de sa langue, il rougit de plus belle en se rendant compte de ce qu'ils sont entrain de faire. Ils s'apprêtent à faire l'amour sur le canapé de Ash. Et si il se
réveillait soudainement ? Sûre, ce n'est pas dans ses habitudes mais vu la malchance que trâine Sanzo ça ne l'étonnerait pas ! Gêner il arrête alors Link.
- Stop stop !
- Quoi ? Je t'ai fais mal ? Demande Link effrayé
- Non du tout ! Je...j'ai pas confiance. Ashley dors à côté !
- Haha ! C'est ça qui te fais peur ? Si tu veux on peut aller dans la chambre, reprend Link d'un air coquin
- Je...sais pas trop si ...
Link entremêle ses doigts dans ceux de Sanzo, le visage à quelques centimètres de celui de son amant, il garde son sourire plein de sous entendus, il
dépose un long baiser sur la bouche de Sanzo, fait pression avec sa langue et donne un baiser si fougueux que Sanzo sent un vague de frisson envahir son corps.
- Je vous ai vu. Dit une voix monocorde
Sanzo devient plus rouge qu'une tomate, Ashley vient de débarquer dans le salon et heureusement qu'ils n'étaient pas aller plus loin. Link lui semble plutôt
mécontent.
- Tu peux pas retourner te coucher ? Demdande Link avec un grand sourire
- J'arrive plus à dormir.
Link se lève aussi tôt et se précipite sur Ashley, il pose sa main sur son front et l'autre sur son propre front.
- Non t'as pas de fièvre, il finit par dire
- Roh ! Joues pas les idiots ! Ash se dirige vers le frigo
- Pourtant ça m'inquiète je te jure Ash ! Tu te lèves jamais aussi tôt pour rien. Le suit Link
- Je suis juste un peu stressé. Ashley remplit son verre de lait
Link repose sa main sur le front de Ashley mais il l'écarte aussi tôt un air boudeur.
- Tu vas arrêter oui !
- Haha, rit Link
- Qu'est-ce qui va pas Ash ? Demande Sanzo en remetant son pull en place et en les rejoignant dans la cuisine
- Tout vas bien. Je suis un peu nerveu pour ce midi.
- J'ai jamais vu un Ash nerveux ! Sourit Link
- Ta gueule bordel ! T'en a peut être rien à foutre toi mais pour moi c'est important ! C'est mon rêve qui va peut être se réaliser tu comprends ?!
Link se sent aussi tôt attaquer par l'agressivité de son ami. Il s'amusait simplement avec ce n'était pas la peine de monter sur ses grands chevaux ! Il était rare de
voir Ashley tendu mais lorsqu'il était valait mieux ne pas être dans les parages. Il ne l'avait pourtant jamais vu aussi suceptible, ce qui commençait à l'agacer car il trouvait ça ridicule. Ce
n'était pas le peine de lui parler comme ça !
- Qu'est ce que tu veux dire par là ? Que c'est pas mon rêve à moi peut être ? Répond Link
- Pitié, c'était qu'une manière de rejeter ta colère sans faire de mal à personne. Une sorte de thérapie pour toi rien d'autre.
Sanzo sentait un vent glacial entre les deux garçons. Ca allait tourner encore en dispute et pas une simple dispute il en était sûre.
- La musique c'est la seule chose qui m'a permis de rester en vie ! Alors oui c'est mon rêve ! Oui c'est une thérapie ! Un rêve ne peut pas être une thérapie ? S'emporte Link
- C'est pas une raison pour te foutre de ma gueule quand je suis stressé ! J'ai le droit d'avoir mes coups d'angoisses aussi au cas où tu l'aurais pas remarquer je suis aussi humain que toi !
- Putin mais qu'est-ce qui te prends ? T'es vraiment inbuvable quand t'es de mauvais poil !
- Et c'est toi qui me dis ça..pff
- OH TEMPS MORT ! Hurle Sanzo
Les deux garçons s'arrêtent de se parler et regarde le petit troisième qui s'était fait invisible pendant quelques minutes.
- Ash je comprends que tu puisses être stressé, c'est normale, Link n'a pas le droit de te le repprocher mais ce n'est pas une raison pour péter ton cable. Tout le monde se détend et prend un
mentos !
- Un mentos ?
- On se tait et on obéit !
La sonnette retentit, Link mange son mentos pendant que Sanzo va ouvrir la porte un peu plus soulagé maintenant que les deux garçons ont cessé de se prendre le
bourrichon pour si peu. Ashley est vraiment effrayant quand il est pas bien, il ressemble presque à Link, un Link en pire. En fait il ressemble à une femme enceinte qui fait une grossesse
nerveuse. Il rit à la comparaison imaginant Ashley enceinte.
- Oui ?
Une grosse masse lui tombe dans les bras et le fait basculer sur le sol. Il ne comprend pas ce qui se passe, soixante dix kilos le fait s'écraser sur le sol. Un corps
chaud, il sent toujours aussi bon mais la surprise de le voir maintenant lui enlève toute faculté de parler, de protester. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
- J'ai besoin de toi Sanzo..., murmure Adam
- C'est quoi ce...merdier...
Sanzo relève le visage pour apercevoir celui de Link qui le regarde vraiment vraiment mais vraiment méchemment. Il se contente d'élargir un sourire totalement paniqué. Mais
quelle bouse !
Jalousie. Possession. Link serre les poings.
Une belle femme aux longs cheveux ébènes, des
yeux d'un bleu profond, les même yeux que ceux de Sanzo, dans une ravissante petite robe sans motif, une robe bleu azur d'une fraîcheur parfaite. Ashley la dévisageait pour trouver une
ressemblance autre avec Sanzo, son regard vide était le même également, ce regard qui fend le coeur mais qui est si magnifique qu'on en reste muet. Elle n'était pas loin de la quarantaine, elle
les avait peut être déjà, ce visage immémorial, cette douceur intemporel, c'était bien la mère de Sanzo il n'y avait aucun doute. Voilà qu'il se demandait maintenant à quoi pouvait ressembler le
père de celui ci, était il aussi beau ?
Il ouvre la porte brusquement, Sanzo et Link se détache alors qu'ils s'embrassaient à pleine
bouche il y a quelques minutes, le visage de Sanzo vir au rouge vif, Link semble lui assez naturel sans vraiment de gêne. Ash soupire de lassitude, pourquoi veulent ils se cacher ? Il le sait
très bien ce qui se trâme entre eux s'en est presque risible d'ailleurs vu la scène, il pourrait même s'en amuser mais ce n'est pas le moment. Car elle attend dans le salon, son petit sac à main
sur les genoux, le coeur battant, la gorge sèche, les larmes yeux et la culpabilité qui lui serre le ventre.
- Il y a quelqu'un dans le salon pour toi, sourit Ash
- Quelqu'un ?
Les deux garçons suivent Ash jusqu'au salon, ils croisent leur regard se demandant qui ça pouvait bien être et le
coeur de Sanzo manqua de rompre quand il aperçu cette femme. Sa mère. Cette femme qu'il n'avait pas vu depuis ses quatre ans. Link restait silencieux à son tour et quand cette dite femme se
tourna son regard vers le petit attroupement, ses yeux le foudroyèrent, il était resté immobile totalement paralysé. La ressemblance n'était pas si frappante et pourtant il se sentait en présence
d'un parent de Sanzo ça il ne pouvait pas le manquer. Qui était elle pour avoir autant d'impact ? Il se tourna lentement sur Sanzo qui était devenu plus livide qu'un lavabo, sa peau virait
presque au bleu, sa bouche un peu ouverte, les yeux comme deux grandes billes. Il semblait avoir vu un fantôme. Ou plutôt une revenante. La tension était à son comble, il n'y avait plus personne
autour de Sanzo, son passé entier défilait sous ses yeux, tout ce qu'il avait essayé de détruire au fond d'une boîte, tout ça refaisait surface violemment. Il avait l'impression d'avoir quatre
ans à nouveau, il était dans la voiture, il jouait avec une bille de toutes les couleurs quand sa mère se retournait vers lui un sourire tendre sur les lèvres. Elle lui déposa un baiser sur la
joue en lui murmurant un dernier je t'aime avant de le pousser dehors et de partir en trombe. L'adrénaline gonflait sa poitrine, il avait remonté le temps, son corps et son esprit avait
totalement vécu la scène le souffle lui manquait.
- Ca ne va pas Sanzo ? Mumura Link inquiet
La mère de Sanzo se leva lentement, son visage
témoignait une triste infime elle tendit lentement les bras vers son fils avec l'espoir qu'en une étreinte il lui pardonne tout, qu'en une étreinte il pleure dans ses bras et lui dise je t'aime.
Elle espère en une étreinte effacer toutes ses années de culpabilité mais Sanzo ne peut pas s'y soumettre. C'est plus fort que lui, il est totalement effrayé à l'idée de s'approcher d'elle, à
l'idée de prendre conscience qu'elle est bel et bien là ! Il réfuse de faire un bon dans le passé ! Il refuse de souffrir comme avant les blessures ne sont pas totalement refermer
ce n'est pas le moment...Ce n'est vraiment pas le moment pour s'excuser. Ca ne sera sans doute jamais le moment car ce genre d'abandon ne s'oublie jamais. Pourtant il ne peut la rejeté car
de ce moment il en a rêvé pendant des années, il souhaitait de tout son coeur pouvoir un jour revoir la personne qui lui était le plus cher, la personne qui l'a le plus aimé et qu'il a le plus
aimé. Il s'approche alors, le coeur lourd plein de rancune mais trop submerger par le bonheur et la surprise de la voir. Ca serait idiot de ne pas en profiter, cela serait encore plus idiot de
l'envoyer balader alors que son souhait le plus cher vient de se réaliser. Il l'aime, il aime sa mère comme n'importe quel enfant aimerai sa mère. De tout son coeur et de tout son être et le plus
important c'est qu'elle soit là aujourd'hui. Le reste n'est qu'un détail. Les pas de plus en plus hésitant, il baisse la tête de honte, il n'y croit pas encore, il est retombé en enfance, sa mère
n'a pas changé d'ailleurs. Son amour l'envahit toujours comme une couverture en pleine hiver, il se souvient de bien être qu'il ressentait dans ses bras. Ce souvenir si émouvant et douloureux le
réveilla brusquement, sans plus attendre il se précipita au creux de ses bras même si il était un peu plus grand qu'elle. Il avait à nouveau quatre ans, la chaleur est plus intense que jamais et
c'est le baume au coeur qu'il laisse échapper une larme de joie.
Que faire dans des moment pareils ? Les deux amis se sentent comme deux idiots ne comprenant pas vraiment la scène, une vérité
infligeante saute aux yeux de Link, il ne sait rien du passé de son petit ami, il ne sait rien sur lui. Ashley se sent de trop, l'ambiance deviant trop touchante et il n'a rien à faire ici, il
semblerait que Sanzo et sa mère ont beaucoup de choses à ce dire.
- Bon on va faire un tour ! S'écri Ash en prenant le bras de Link
- Quoi ? Mais...
- On revient dans une heure ! Sourit niaisement Ash
Link est tiré par Ashley jusqu'à l'extérieur, imbécile heureux Link bien sûre ne comprend rien à la proposition soudaine de sortir de son ami, c'est avec une tête d'ahurie qu'il regarde Sanzo en plein tourment personnel avant que la porte ne se ferme sur cette image inquiétante. Que s'est-il passé entre sa mère et lui ?
Une fois qu'ils sont partis,
Sanzo et sa mère se retrouve seul au milieu d'un silence épouventable ! Personne n'ose parler en premier et pourtant Sue Urashima se sent obliger d'expliquer sa soudaine apparition dans la vie de
son fils alors qu'elle l'a abandonné.
- Je suis contente de te voir Sanzo. Tu as beaucoup grandit, tu es devenu un garçon magnifique, sourit timidement Sue
- Merci, murmure Sanzo, toi tu n'as pas changé tu restes toujours aussi belle.
Sue répond par un sourire maternelle des plus tendre. Il se sent mal à l'aise, que dire à une personne qu'on ne semble plus connaître,
elle est presque une inconnue maintenant à ses yeux. C'est comme si on revoyait un ami d'enfance après des années d'absence sauf que la on parle de sa mère, sa présence nous impressionne plus. Le
sentiment est si complexe, on se sent intimidé, peut être un peu stresser comme devant un examinateur. Pourtant ce n'est que sa mère.
- J'ai eut un peu de mal à te retrouver, je suis revenue une première fois mais on m'a dit que tu étais partie au Japon. J'ai pensé que tu voulais refaire ta vie et surement pas revoir ta mère.
Ton indigne de mère.
Au fur et à mesure de sa phrase sa voix se terrait dans sa gorge, la conversation prend une tournure plus dramatique, les réglements
de comptes ne présagent rien de bon.
- Ne dis pas ça, soupire Sanzo
- Tu as le droit de m'insulter tu sais...Tu as le droit de me frapper, de me hurler dessus, de me jeter dehors, de me cracher dessus ! Tout ! Je suis prête à tout subir pour ce que j'ai fait même
si je sais que je n'arriverai jamais à te faire oublier une chose si horrible...Je ne veux pas te dire que je suis désolé et pourtant je le fais, je ne veux pas te dire car je sais combien ça
peut te faire mal d'entendre cette phrase ! Je ne mérite pas ton pardon mon fils. Je ne mérite même pas que tu m'adresse la parole. Tu as souffert à cause de moi et je n'arriverai jamais à
effacer cette erreur dans ton coeur...
Le silence retomba à nouveau dans la pièce, Sanzo s'assit épuisé sur le canapé, les yeux lui brûlent, fatigué il pose une main sur son front cachant ses
yeux fermés s'empêchant de craquer devant elle. Sue aimerait tellement se jeter à ses genoux pour qu'il lui pardonne, elle aimerait faire taire ses voix si cruelle qui l'insultent, elle aimerait
ne plus rêver chaque soir de ce qu'elle a fait. Elle aimerai tant retrouver l'amour de son fils et pouvoir construire quelque chose mais le mutisme de celui ci lui oppresse le coeur. Elle n'aura
jamais le droit à la redemption.
- Tu veux savoir ce qui fait mal maman ? Tu veux connaître la vrai douleur dans des mots bien choisi ?
Sue se sent transpercée, son enfant lui lance une épée en plein coeur. Elle déglutit sans baisser les yeux attendant la sentence.
- Ce qui fait mal c'est de voir qu'il n'y a personne. Ce qui fait mal c'est vivre dans le noir pendant plus de dix ans, c'est de se faire réveiller par un homme qui n'est plus homme, c'est de se
faire battre, violer par son propre père. Ce qui fait mal c'est de se réveillé tous les matins plus tôt pour l'éviter, pour soigner ses blessures avant d'aller à l'école, c'est de voir tout le
monde s'écarter de toi par peur de subir ton sort. Ce qui fait mal c'est d'appuyer sur l'interrupteur et de se rendre compte que la lumière s'allume donc c'est l'heure du supplice. La véritable
souffrance c'est de courir sous la pluie jusqu'à la mort, de s'effondrer dans des flaques qui s'imbibent de ton sang, de se faire à nouveau violer, insulter, punir !! Pour quelque chose
qu'on a pas commis. Ce qui fait mal...C'est de petit à petit croire ce que ton père te dit lorsqu'il t'oblige à le sucer ! Croire qu'on est misérable et qu'on mérite ce qu'on subit pour une
raison divine ou naturelle. Ce qui fait mal...C'est revivre ces moments chaque seconde de ta vie, se faire torturer dans ses rêves...perdre les personnes qu'on aimait le plus...croire que c'est
de sa faute. Vivre dans une culpabilité forcée...Vivre dans le silence des autres...Vivre dans le mensonge en ne sachant plus qui on est. La solitude...La peur...voilà ce qui fait mal. Voilà ce
qui fait souffrir maman. Alors ton absence ce n'était qu'un commencement.
C'est dit. C'est craché, chaque mot était une lame de plus, chaque mot faisait mal autant à l'un qu'à l'autre. Sue choquée, humiliée,
coupable, désolée, le coeur brisé. Elle se répugne, elle se hait. Un hoquet de douleur s'échappe, elle couvre sa bouche avec sa main et sanglote à chaudes larmes. Elle ne mérite ni pardon, ni
regard, ni une quelconque considération. Par sa faute son fils est devenu une victime de son mari, mari qu'elle a voulu fuir mais assumer un enfant seule elle en était terrorisée. Elle est partie
comme une lâche, elle est pire que cette ordure, elle est la pire de tous. La pire. Doucement elle sent des bras l'entourer, Sanzo s'est approché, il ne pouvait rester stoïque insensible à des
larmes, il s'est approché inconsciement et le plus délicatement du monde, avec autant d'amour qu'il peut offrir il l'a prise contre lui. Il veut la soulager, il veut se soulager. Link a raison,
ça ne sert à rien de ressasser le passé car c'est pire, il faut vivre avec et sourire au futur. Il espère de tout son coeur que sa mère en fasse partie.
Dehors Link regarde la fenêtre qui donne sur le salon, bien sûre elle est à plus de dix étages, il ne peut rien voir mais c'est
comme si il tentait de donner du courage à Sanzo, comme si il s'adressait à lui pour l'aider pour lui dire qu'il est là, juste à côté et qu'il ne partira pas. Ash s'est assit un peu plus loin,
les passants regardent Link étrangement, le garçon immobile le visage vers le ciel depuis dix minutes.
- De quoi est-ce qu'il parle à ton avis ? Demande Link
- De sa présence ici, répond simplement Ash en sortant une sucette de sa poche
- Sanzo n'avait pas l'air très heureux, soupire Link en baissant la tête et sortant une cigarette
- Il n'a pas l'air d'avoir un passé très heureux, répond Ash en regardant la rue
Link s'approche de Ash, il s'assoit près de lui la cope au bec, comme d'habitude, à son tour il fixe la rue avec inquiétude, ses
pensées sont toutes dirigées vers son amant.
- Tu crois que ça se passe bien ? Demande Ash cette fois ci
- J'espère. Quelque chose de lourd pèse sur ces deux là, quelque chose de très lourd...
- Tu as remarqué ? Demande Ash
- Quoi donc ? Link recrache la fumée
- Les traces sur le corps de Sanzo.
Link reste à nouveau muet. Bien sûre qu'il a remarqué toutes les cicatrices sur le corps de Sanzo, le souvenir de
leur nuit dans les bras l'un de l'autre lui revienne petit à petit à l'esprit, il se souvient d'un corps mutilé mais si beau. Il se souvient de la presque nudité de Sanzo quand il dort, des
énormes cicatrices sur les poignets et les chevilles, des marques qui deviennent parfois rouges.
Une fois la troisième cigarette terminée, les deux décident de monter pour voir si tout se passe bien, alors qu'ils
arrivent dans le couloir pas un bruit, bonne nouvelle ils ne sont pas entrain de s'entretuer avec la vaisselle de Ash. Doucement ils ouvrent la porte, Ashley passe le premier et constate un salon
vide, il se fait pousser par Link presser de voir l'état de Sanzo alors qu'ils entendent soudainement du bruit dans la cuisine suivit d'un petit "merde" expressif.
Link reconnait immédiatement la voix de Sanzo, il se précipite dans la cuisine, celui ci ne semble pas avoir pleuré, ni être totalement anéanti, il est presque comme d'habitude avec un peu moins
de naïveté ce qui montre tout de même un certain boulversement. Il s'approche doucement pour lui toucher au moins la main. Ils croisent leur regard.
- Tout va bien, lui sourit Sanzo en déposant un baiser chaste sur ses lèvres
Link se sent soulagé. Il s'assoit sur le plan de travail et regard Sanzo préparer un thé.
- C'est pour ta mère ?
- Oui. Elle se repose dans ma chambre, elle est assez fatiguée du voyage.
- Tout s'est bien passé alors ? Demande Ashley en rentrant
- Disons qu'on a parlé et que ça peut aller. Je ne peux pas dire que tout c'est bien passé mais il n'y a pas de blessé. Sourit Sanzo
Certes, Link aimerait en savoir plus, il aimerait connaître tous les détails comme si il avait vu la scène, il aimerait pouvoir
réellement lire en Sanzo car on ne dirait pas comme ça mais sa naïveté, sa sensibilité est une sorte de carapace - ce qui est assez absurde et impensable pourtant - c'est
une image de Sanzo qui nous force à ce limiter à ça. On n'arrive pas à connaître ce qu'il ressent réellement, ce qui lui fait mal, ce qu'il a vécu. Ce n'est pas un garçon si ouvert que ça.
Link se rend vraiment compte du véritable aspect de son petit ami, un homme très secret avec un passé si douloureux qu'il n'en parle pas. Il n'ose pas tellement en parler, se mêler des
affaires des autres il n'aime pas tellement mais ce n'est pas n'importe qui, c'est Sanzo, celui qu'il a choisi...Son amant. Quoi qu'il ressente il veut les ressentir aussi mais
acceptera-t-il de partager ces sentiments avec lui ? Acceptera-t-il de lui parler de ses cicatrices ?
- Sanzo ?
- Hum ?
- Non rien...
Sanzo apporte son thé à sa mère avant de la laisser se reposer, avec l'accord de Ashley elle dormira dans sa chambre pour ce soir,
lui ira se blottir dans le lit de Link. Cependant même la nuit venue Link n'arrive pas à s'arrêter de penser à Sanzo, à son passé, à ce qu'il tente de cacher désespérement. Il ne veut
pas réveiller de vieilles blessures ! Arrivera-t-il à sortir avec un garçon dont il ne connait rien ? C'est casimment impossible, pour en pas dire voué à l'échec. Il doit donc faire un
trait sur Sanzo ? Sa tête rousse posé sur son torse il lui caresse le dos sans faire un bruit, le silence est appaisant et à la fois lourd car il sent très bien qu'il ne dort
pas, aucun d'eux ne dort, l'esprit tellement occupé par des questions que ça les empêchent de dormir. On ne peut trouver le sommeil l'esprit brumeux. Link se jette à l'eau, il
prend une grande inspiration prêt à subir un refus catégorique ou encore un mutisme, Sanzo feindra sans doute l'assoupissement ce qui est pathiétique puisqu'il sent ses cils battre contre
son torse. Ca chatouille d'ailleurs.
- Sanzo ?
- Hum.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec ta mère ?
- Elle m'a abandonné quand j'avais quatre ans.
Ca c'est du direct, Link est stupéfait par sa franchise, sa voix n'était pas enroué tout ce qu'il y a de plus naturel.
- Elle est comment ta mère à toi ? Demande Sanzo à son tour
- Je suis orphelin. On m'a trouvé le jour de noël dans la neige, celle que je considère comme ma mère est une vrai folle c'est elle qui m'a trouvé. Sourit Link en repensant à Satsuki
- Alors toi aussi t'as été abandonné.
- Un peu.
Le silence revient à nouveau. Link pense à Satsuki, tous les moments où il se sentait en dehors du monde, en dehors de la vie, il n'était qu'un
spectateur passif, Costia lui avait ouvert les yeux. Sanzo repense à la disparition de sa mère, les tortures de son père, sa rencontre avec Adam, un rayon de soleil dans un ciel noir.
- Comment est ton père ? Demande Link
- Il est mort.
- Tu as vécu dans une famille adoptive ?
- Non avec mon père, il est mort quand j'avais dix sept ans.
- Je suis désolé.
- Pas moi.
La tension remonte, les questions se bousculent dans l'esprit de Link, l'indifférence de Sanzo à ses questions est si froide que ça lui glace le
sang. Au fond de lui Sanzo est-il détruit au point de ne plus rien ressentir ? Etait il si mal au point d'avoir au fond de lui un gouffre qui aspire tout espoir ?
- Tu ne l'aimais pas.
- Je le haïssais.
Link sent son coeur battre plus vite, osera-t-il lui demander ? Arrivera-t-il à voir les larmes dans les yeux de Sanzo sans se ronger
de culpabilité ?
- C'est lui qui t'as fait toutes ces marques ?
La bombe est lachée. Link a sorti ça avec neutralité, la meilleure façon de faire mal c'est de le faire vite après tout, il doit connaître la vérité
pour envisager ne serai ce qu'un bout de chemin à deux.
- Bonne nuit Link.
Au coeur des conflits naissent parfois de nouveaux espoirs, de nouveaux rêves et des
désirs qui jusqu'à là ne nous étaient pas apparut clairement. Link pouvait maintenant se l'avouer, Sanzo ne lui était absolument pas indifférent seulement celui ci ne semblait pas le comprendre.
Après tout c'est bien beau d'avoir réussi à oublier Costia, c'est bien beau d'avoir mit un terme à cette histoire bancale et surtout c'est bien beau de se rendre compte qu'on craque pour un autre
le problème est de savoir si c'est réciproque maintenant ! Link vient encore de se mettre dans un merdier pas possible, fantasmer sur un garçon qui n'arrive pas à oublier son premier amour comme
si il était le dernier ne l'avantage pas. Jamais il n'était tombé dans ce genre de situation, il est presque tenté de demander de l'aide à Ashley mais fier comme un coq il ne se résoudra
jamais à avouer son faible pour son beau japonnais aux cheveux rouge. Et puis surtout il se demande comment va réagir Ashley face à une telle déclération ? Sera-t-il consentant ? Sera-t-il
furieux ? Ou pire ! Se pourrait il qu'il soit jaloux ? Encore beaucoup de raison qui font qu'il doit se taire sur ses sentiment.
Toutes ces questions et ces doutes l'empêchent de dormir, il est déjà cinq heure du matin, il n'a pas fermé
l'oeil de la nuit. Il inspire profondement et tente de fermer les yeux espérant laisser son trouble de côtés mais des voix dans la cuisine le rammène à la réalité. Qui peut être debout à une
telle heure ? C'est criminel ! Il se lève curieux, entrouvre la porte pour écouter ce qui se dit aussi discrètement qu'une fouine.
- Appelles moi quand tu sera arrivé dans ton no man's land ok ?
- Je te le promet.
Il reconnut imméditament les voix de Ashley et de Costia. Son coeur se serra à nouveau en entendant la voix de son
ancien amant, la douleur était attroce est profonde car il savait qu'il risquait de ne plus jamais le revoir dans sa vie. Il risquait de perdre cette partie si importante pour de simple doute, de
simple désir. Faisait il une erreur ? Laissait il partir l'homme de sa vie ? Pouvait il tomber réellement amoureux de Sanzo ? Tellement de questions sans suite...
- Qu'est-ce que je vais dire à Link ?
- T'aura rien besoin de lui dire. Il comprendra j'en suis sûre, j'ai peut être perdu mais j'ai libéré Link et ça aucun Sanzo n'arrivera à le faire.
"Aucun Sanzo n'arrivera à te remplacer, aucun Sanzo n'arrivera à égaler l'amour que je t'ai porté, cette amour
si passionné mais tellement destructeur." Link a besoin de vivre un amour où il peut sourire constamment sans avoir peur chaque matin que tout s'arrête. Et cet amour Costia n'arrivera jamais à
lui donner.
Le bruit d'une porte qui se ferme. Le silence revient. Ses larmes reviennent.
Le coeur lourd Ashley repart se coucher en bon fainéant qu'il est, épuisé mais surtout encore trop choqué par
la disparation de Costia dans sa vie. Il traine les pieds jusqu'à sa chambre et remarque rapidemment la porte un peu ouverte de Link, il entends des respirations saccadé et sans doute des
sanglots. Il sourit mélancoliquement, les au revoirs sont toujours difficile même pour un grincheux comme Link. Ashley ferme la porte derrière lui et se jette sur son grand lit serein mais
triste.
Costia enfin parti la voix semble libre, Link se ressaisi et essuie ses larmes grossièrement, il prend quelques
habits et part se doucher dans l'espoir de l'appaiser, il est vrai que l'eau chaude lui a toujours fait un bien fou. L'eau est presque magique car elle soigne les plaies," sèche " les larmes et
calme l'esprit, on ressort toujours mieux d'une bonne douche, on ressort toujours plus lucide. Il passe ses mains sur son visage frottant, la bouche ouverte, la peau lisse et brillante. Le bruit
de la porte de sa chambre qui s'ouvre.
- Link tu es là ? Demande cette si fluette
Sanzo est rentré dans sa chambre, à cinq heure du matin ? Il se dépèche de sortir et d'entourer son corps d'une serviette. Il
ouvre la porte précipitemment ce qui fait sursauter l'asiatique, un peu gêné il sourit en constatant que ce n'est que Link.
- Je suis désolé de venir aussi tôt comme je t'ai entendu prendre une douche bah...Je me suis permis d'entrer, je t'apporte tes vêtements. Sanzo déposa les dit vêtement sur le lit
- Tu sais Sanzo on devrait peut être en parler..., répond Link d'une voix basse
- Je ne crois pas. C'est histoire est close, on avait bu, on a fait les cons. Ca s'arrête là.
- Je ne parle que de cette soirée Sanzo. Je parle aussi de notre...baiser.
- Il n'y a pas eut de baiser ! S'offusqua le garçon
- Mais presque...Ne mens pas, dit doucement Link
Sanzo semblait paniquer, comme un gamin prit en faute alors que Link tentait d'être le plus délicat possible.
- On se sent seul ! On est proche ! On est gay ! C'était juste une petite erreur juste....un petit baiser. On est tous les deux paumés...On sait plus trop ce qu'on doit ressentir.
- Moi je sais, Link s'approcha lentement de son ami
La tension grimpait dans la chambre, Sanzo n'osait pas bouger mais il ne quitta pas les yeux de Link, ses joues s'empourprèrent, son corps
devenait lourd et chaud. Plus aucune volonté ne l'animait, le battements frénétiques de son coeur, l'angoisse, la panique mais surtout l'impatience de vivre enfin ce moment aussi conscient l'un
que l'autre, aussi lucide, en tout consantement. La main délicate poser sur les hanches du bel asiatique, l'autre main sur la joue rougit carressant avec le pouce cette peau si douce et si
parfaite. Les yeux de Sanzo se fermaient de bien être, instinctivement il posa à son tour sa main sur celle sur sa joue, leurs contact avait réchauffer son coeur. Cette
sensation de lenteur calculé, de suspension du temps, d'un air plus respirable. Une atmosphère de songe. Les yeux brillants de désir, Link se collait à Sanzo, leurs
corps étaient si proche qu'ils pouvaient sentir toutes les formes de chacun. Les cheveux encore mouillés qui gouttaient sur son front le faisaient frissonner, Sanzo s'égara sur la peau
humide de son ami...Un peau si tentatrice, envouté il pressa ses doigts dessus tout en regardant le long chemin qu'il parcourait dans l'axe de ses muscles. Link releva le menton de Sanzo, il
partagèrent ce regard parfait, cette connexion si particulière, une seule envie, un seul désir. Un seul baiser. D'abord tendre, doux, timide, puis profond, passionné, fougueux
puis langoureux, leur étreinte était si fusionnel qu'ils avaient perdu toute logique, toute rationnalité, tout contact avec la réalité. Ils avaient l'impression qu'une immense
frustration prenait fin, depuis quand en avaient ils envie ? Depuis quand ce désir commun les consumait ? Depuis combien n'avaient ils pas autant aimer patager un simple baiser.
Lentement il se détachèrent l'un de l'autre, les mains toujours sur le visage de Sanzo, Link restait à quelques
centimètres de sa bouche, quelques petits centimètres insignifiants. Les mains écrasées sur le torse nu du beau brun, Sanzo sentait son coeur prêt à l'implosion, la chaleur
était étouffante et son seul oxygène lui était privé.
- Encore..., murmura Sanzo telle une prière
Link sourit de bonheur et ne s'en priva pas. Il embrassa à nouveau son amant avec autant de tendresse que possible.
Leurs langues s'étaient très vite apprivoisées. Etait ce un rêve ? Un accord si parfait, leur esprit vider de tout soucie, ne comptait qu'eux, il n'y avait qu'eux. Personne ne
pourrait les arrêter, personne n'arriverait à rentrer dans leur monde. C'est une sensation si agréable qu'il n'aimerait jamais arrêter ce baiser. Rien ne viendrait arrêter cette
éternité.
A part le hurlement d'un garçon dans l'appartement.
Sanzo et Link se détachèrent l'un de l'autre, sans attendre ils se précipitèrent dehors. Ils arrivèrent affoler dans
la cuisine totalement essouflé pour trouver Ashley debout sur la table basse terrorisé.
- TUEZ LA !!! TUEZ LA !!!! Hurla le garçon au bord de la crise
Il pointa une innocente et velu petite araigné qui se baladait lentement sur le tapis. Link lança des éclairs à son ami qui avait interrompu
une séance de baiser joussif pour une simple araigné à la con ! Sanzo avait les yeux écarquillés et les lèvres pincés en regardant Link. Ashley arrêta de crier et
regardait également Link qui se rendit compte qu'il n'avait plus de serviette autour de la taille.
Il cacha rapidement son entre jambe pendant que les autres se bidonnait.
- HAHAHA !!! Putin Link t'es trop ENORME ! HAHAHA, s'ecria Ash
- Ah ouais, se vexa Link
Il tendit sa main à la bête pour la poser sur la table baisse, Ashley arrêta immédiatement de rire et sauta sur place comme un hystérique. Douce
vengeance pour avoir interrompu leur baiser et s'être moquer de lui.
Link regagna sa chambre en récupérant sa serviette au passage, il s'habilla rapidement. Sanzo le
rejoignit quelque secondes après, il entra dans la pièce timidement sans s'approcher regardant Link s'habiller. Une fois le pantalon boutonner il tendit une main à son amant pour qu'il le
rejoigne sans se faire attendre Sanzo se jeta dans ses bras pour l'embrasser à pleine bouche et le faire basculer sur le lit. Cette histoire prenait une tournure plus excitante que jamais...
- Creve saloperie !
Ashley se défoula sur le cadavre de l'araigné, il avait une phobie incontrôlable pour cette monstre à huit pattes, jamais il n'avait aimer
les voir elles étaient si hideuse, si horrible ! Il pouvait enfin descendre de sa table basse, les garçons étaient repartis, que faisaient ils ? Alors qu'il allait espionner ses deux
compagnons on frappa à la porte. Il gromella une injure incompréhensible et partit ouvrir à l'importun.
- Oui ? Dit il agacé
- Bonjour ! Sanzo Urashima habite bien ici ?
- Qui le demande ?
- Sue Urashima. Je suis sa mère.
- Ah ! Rentrez donc je vais le chercher, faite comme chez vous. Il va sans doute être heureux de voir sa maman, sourit Ash
Oui sans doute heureux....