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-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

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Jamais un sans deux(coprod Lilly)

Mercredi 17 février 3 17 /02 /Fév 13:01

- Et un jus d’orange, un ! Fis-je très professionnel, et ma jeune cliente se mit à bouder sous les rires de ses copines.

- J’avais demandé un coca ! S’emporta Sasha.

- C’est mauvais pour la santé, me contentai-je de répondre en croisant les bras.

- T’es vraiment un rabat-joie !

- Ah oui ? Et qui nous gonfle tous les soirs avec ces histoires parce qu’elle n’arrive pas à dormir ?! T’as pas besoin de ça en plus.

- T’es chiant, je viendrai plus à ton café !

- Ah, ça, c’est pas toi qui décide : tu sais très bien que Nolan ne veut pas que tu ailles ailleurs on ne sait où. Donc c’est soit moi soit rien du tout.

- Bah, dans ce cas, j’invite les filles à la maison boire de l’alcool.

- Zach, retournes travailler, t’es pas là pour draguer des minettes, me reprocha Jack, un collègue. Et puis, ça devient de l’inceste, là !

- T’es pas bien, tu crois que je vais sortir avec cette nana dérangée du cerveau ? M’offusquai-je. J’ai mon mec, je suis très bien avec.

- Veux-tu sortir avec moi ? Déclara Jack sur son ton solennel pour la centième fois. Cet imbécile ne sait pas ce qu’il perd.

- Je considérerai ta demande quand j’aurai mon coca !


Jack se mit à rire et je retournai m’occuper des autres clients.

Sasha avait vraiment pris du poil de la bête depuis qu’elle avait rencontré Nolan, je n’étais pas le seul dont il avait métamorphosé l’existence : de la gamine introvertie, elle se transformait en une jeune femme affirmée et sûre d’elle. Et elle passait son temps à nous casser les pieds.


Comme tous les soirs, je rentrai tard, vers 23H00, fatigué après une journée de dix heures de boulot. Sasha regardait la télé dans sa chambre, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec elle encore une fois et laissai faire. Nolan lui accordait tout, il était un vrai papa gâteau, du coup, je passai pour le méchant et cette situation me tapait sur les nerfs, elle était plus difficile à gérer que vingt gamins.


Nolan rentra peu de temps après moi, il s’assit lourdement sur le canapé et je vins me coller à lui, comme tous les soirs.


- Bon anniversaire, mon cœur, me souffla-t-il avant de s’emparer de mes lèvres.

- Toi aussi. C’est fou ce que ça passe vite, ça va faire déjà cinq ans que nous sommes ensembles.

- Oui, et dans une semaine…

- Arrêtes, faut pas en parler avant ! Ça porte malheur !

- Depuis quand t’es superstitieux ?

- Comment tu peux être aussi calme ?

- Parce tu es déjà à moi pour la vie.

- Pitié, donnez-moi une corde, fit Sasha, désespérée.

- Viens me dire bonsoir, toi.


Sasha vint s’asseoir au milieu de nous et se mit à papoter avec Nolan. Ces deux-là, quand ils s’y mettaient, rien ne pouvait les arrêter. Enfin, je me rendais compte de la chance incroyable que j’avais. Dans une semaine, nous nous mariions. Je surpris son regard et lui offris un tendre sourire avant de virer Sasha sans manière et de reprendre ma place.


Cela faisait donc trois ans et demi que nous nous étions retrouvés lorsque j’avais décidé de revenir sur le continent pour l’enterrement de mon père. Cela faisait également un peu plus de trois ans que nous avions emménagé aux Etats-Unis, inspirés par Link. Nous avions beaucoup parlé : de l’enfance de Nolan, de la mienne puis de ma fuite et nous avions décidé que nous avions besoin de changer d’air.


Au moment de partir, Christelle nous a mis Sasha dans les bras, un billet simple en poche, toujours sa lubie de reconstituer les familles. D’accord, Sasha adorait Nolan mais vive le tableau : son papa –parce qu’elle considérait Nolan comme son papa- qui sort avec son frère alors qu’ils n’ont que trois ans d’écart et les quinze ans qui les séparent tous les deux. Ce n’était pas vraiment la famille idéale et pour éviter toute confusion, on lui a bien fait comprendre que Nolan n’était pas son papa mais son meilleur ami, qu’elle n’aille pas répéter que ses grands frères sortaient ensembles. Déjà qu’avec l’homosexualité, nous avons eu quelques problèmes, inutile de compliquer la situation. Elle s’était un peu perdue au début mais c’était nécessaire si elle voulait rester avec nous.


Nolan avait sauté de joie quand il a su qu’elle partait avec nous, moi, je m’étais posé la question, quant au bien-fondé de cette décision mais aujourd’hui mes lèvres s’étiraient dès que je pensais à nous trois. Nous avions enfin notre famille et même si elle n’était pas conventionnelle, nous étions heureux.


Nolan travaillait dans un cabinet d’avocat spécialisé dans le droit pénal même si le droit français et le droit anglo-saxon n’étaient pas du tout les mêmes mais son doctorat franco-américain lui était désormais un atout précieux. Moi, je travaillais toujours comme serveur dans un café à dix minutes de chez nous. J’ai arrêté mes études, j’aurai pu travailler comme secrétaire juridique pour le cabinet de Nolan avec ma licence mais je ne voulais pas être dépendant financièrement de lui, ça m’aurait dérangé de recevoir ma paye tous les mois de son cabinet. Et puis, mon boulot n’était pas si mal, je parlais beaucoup avec les clients, le quartier était agréable.


Et par la force des choses, nous étions devenus tous les trois bilingues, c’était dur au début, surtout pour Sasha qui ne parlait pas un mot d’anglais mais au bout de six mois de stage intensif et d’immersion totale, elle maitrisait parfaitement la langue, ses progrès avaient été impressionnants.


Une fois dans le lit, j’embrassai Nolan avec passion, signe précurseur de nos ébats.

- A quelle heure ils arrivent demain ? Demandai-je à Nolan quelques heures plus tard, essoufflé.

- A dix heures mais on y va pour dix heures trente, le temps qu’ils récupèrent leurs valises. Connaissant Ely, elle aura trois valises rien que pour elle. Renaud vient ou pas ?

- Oui, ils seront tous là, même Christelle.

- Ça va être joyeux… En fin de compte, on n’aura pas une seule seconde à nous…

- Au pire, on peut toujours leur poser un lapin, demain !

- C’est pas ça qui les arrêtera. Mais ça va être magnifique.

- Je t’aime, dis-je en posant mes lèvres sur les siennes.

- Moi aussi, bonne nuit.


Le lendemain, nous fûmes réveillés violemment par Sasha qui hurla comme une dératée dans la chambre.

- Allez, dépêche-toi !

- Mais t’as pas cours, toi ?

- On est dimanche, je te rappelle, et il faut aller chercher les autres.

- D’accord, d’accord.


Une heure plus tard, nous étions à l’aéroport en train de les attendre.

A peine Christelle apparut-elle que Sasha se jeta dans ses bras, Tom dans les miens et Ely dans ceux. Allan et Renaud se contemplèrent un moment avant de se jeter dans les bras l’un de l’autre et de répéter des je t’aime déchirants et larmoyants. Yan était désespéré.


- C’est fou ce que t’as changé, s’exclama Allan à l’égard de Sasha.

- C’est parce qu’elle est bien nourrie, expliqua Nolan fier de lui.

- Eric aussi a changé, remarquai-je.

- Et oui, t’as vu mon petit bonhomme, aussi fort que son papa !

- En même temps, c’est pas très difficile, le taquinai-je.

- Tssss, tu vas voir, il va te mettre une raclée.

- Essaye pour voir, menaça Nolan, en croisant les bras.


La discussion fut animée, cela faisait trois ans que nous ne nous étions pas vus : Nolan et moi étions trop débordés, même s’ils étaient tous venus au moins une fois nous rendre visite depuis que nous nous étions installés. Nous nous rendîmes au restaurant, Link nous y attendait déjà avec Sanzo. Je lui adressai un sourire complice, j’étais devenu très proche de lui.


Link nous avait présentés dès que nous étions venus nous installer, nous étions partis en vacances ensembles et au cours d’une soirée où nos hommes étaient absents partis faire de la plongée sous-marine, nous avions beaucoup discuté. Et nous avions découvert que nous avions tous les deux été traumatisés par nos pères respectifs, nous en avions parlé et ça nous avait fait énormément de bien.


Le fait de parler de tout ça avec une personne qui avait vécu la même chose que moi, c’était comme une libération. Je n’aimais pas trop en parler avec Nolan et de fait, depuis qu’il avait découvert la vérité et massacré mon père, nous n’en parlions plus même si je sentais que son regard devenait parfois mélancolique lorsqu’il voyait mon corps. A moins qu’il ne pense à des choses pas très catholiques…


La semaine fut mouvementée, même s’ils avaient tous réservés une chambre dans un hôtel pas très loin de chez nous, ils passaient leur temps à venir me harceler au café. Encore heureux qu’Ely était une accroc du shopping et qu’elle emmenait sa petite famille aux quatre coins de la ville.


Puis vint le jour J. Je me réveillais, tournai la tête et vis le lit vide, pas dans le salon, pas dans la cuisine. Je souris en pensant qu’il était allé au supermarché pour dévaliser les rayons de nourriture : quand il avait le trac, il fallait qu’il se goinfre.


Je m’installai sur le canapé, le sourire aux lèvres, des larmes de soulagement qui commencèrent à tomber, en pensant à tout ce que nous avions traversé pour en arriver là. Sasha vint se blottir dans mes bras.


- Qui aurait cru quatre ans plus tôt, hein ? Demanda-t-elle. Vous êtes vraiment bêtes quand même.

- Toi, je t’ai pas sonné, pis, ça te va bien de dire ça mais c’est pas toi qui as vécu tout ça. C’était pas facile, lui avouai-je.

- Je sais, dit-elle doucement, ce n’est pas la même chose, mais nous avons tous vécu des choses difficiles.

- C’est vrai, je t’aime, sœurette, lui dis-je en resserrant mon étreinte.

- Moi aussi, et je suis heureuse que vous m’ayez accepté avec vous. Je supportais plus là-bas. Voir Nolan, ça me changeait les idées.

- Hey, pas touche, il est à moi.

- Ah, ça reste à voir.


J’allais dans la chambre pour m’habiller en attendant son retour. L’angoisse naquit quand dix heures sonnèrent et qu’il n’était toujours pas rentré. Je l’appelais sur son portable, il ne répondit pas.


- Sasha, il t’a dit quelque chose ? Me renseignai-je.

- Non, je ne l’ai pas vu ce matin.

- On est censés partir dans vingt minutes ! Commençai-je à paniquer. Qu’est-ce qu’il fout, bordel ?

- Calmes-toi… Il va arriver, me tempéra Sasha.

- Non, ce n’est pas normal, je ne devrais pas être en train de l’attendre.


Je téléphonais à Ely, Link, Yan, Tom, même Christelle, Allan et Renaud. Aucun n’avait de nouvelle. Tom m’ordonna de ne surtout pas paniquer et me dit qu’il arrivait immédiatement.


Merde ! Où était-il passé ? Je me mis à trembler lorsque les hypothèses aussi inimaginables que possibles me vinrent à l’esprit : et s’il lui était arrivé quelque chose ? S’il n’acceptait pas de s’engager définitivement envers moi et qu’il était parti ? S’il était parti s’envoyer en l’air une dernière fois avant d’être condamné à rester avec moi ? Et s’il m’avait menti quand il avait affirmé croire en nous ? Non, ce n’était pas possible, non !


Nolan, qu’est-ce que tu foutais, bordel ?!


Je ne voulais pas croire que tout ça n’était finalement qu’une illusion, ce n’était pas possible après tout ce que nous avions vécu, toutes ces épreuves étaient censées avoir renforcé notre amour. Je ne pouvais pas croire qu’il était parti, comme ça. Il lui était forcément arrivé quelque chose…


- Il faut que j’appelle les flics ! M’écriais-je quand Tom et Ely arrivèrent, en suffoquant sous les larmes de pression.

- Calmes-toi Zach, d’accord ?

- Non, non, non… Nolan…


Nolan, Nolan, Nolaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !

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OUAAAAAAAAAAAAAAAAH ne me lancer pas de cailloux je sais que je suis très en retard mais j'ai eut des petits soucis personnels !
Désolé =)
Vous aurez deux chapitre au lieu d'un et je dois encore finir Agora sinon je vais me faire fouetter par Lilly MDR

Bisous

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 17 février 3 17 /02 /Fév 13:15


Une matinée magnifique comme celle-ci, je n’en avais pas connues autant. Un soleil chaleureux et resplendissant brillait au dessus de nos têtes. C’était le grand jour, après cinq ans d’attente, c’était enfin le grand jour de sceller nos existences à jamais. Pour Zach et moi, c’était clair : nous vivrons et mourrons ensembles, mariage ou pas. Je fixais le ciel et m’attardais sur les rayons du soleil. C’est fou comme on ne regarde pas assez ce soleil, on n’aime pas voir les choses qui nous éblouissent mais en fin de compte, c’est bien les choses les plus radieuses qui nous échappent le plus vite.


Je prends une grande inspiration en bas de mon immeuble plus heureux que jamais, une certaine angoisse, certes, sachant qu’il me reste des questions non résolues et la première de toutes : est-ce que c’est une bonne idée de s’engager aussi rapidement ? Cinq ans, ce n’est rien dans une vie après tout mais autant pour moi que pour Zach, c’était une évidence dés la première année ! On a simplement préféré attendre encore un peu, on a prit notre envol à deux avec Sasha, notre petit bol d’air frais. Elle était comme une fille, une sœur et parfois même une mère. Cinq années se sont écoulés depuis et je crois que notre amour ne fait que grandir de plus en plus. La petite Sasha a seize ans et moi du haut de mes trente et un j’ai l’impression que tous mes soucis remontent à la préhistoire. Aujourd’hui, je suis heureux, sans doute l’homme le plus heureux des Etats-Unis.


Je me dégourdis les jambes pour faire évacuer mon stress, je suis anxieux à l’idée d’aller me présenter devant la marie, d’autant plus que Zach a tenu à ce que je porte encore un foutu costume. Ce vêtement me poursuivra jusqu’à la fin de mes jours et ce n’est même pas la peine que je refuse, ma sœur me tuerait si jamais je décidais de me pointer à mon propre mariage en cowboy. Quoi ? J’aime bien les santiags, moi ! Et Zach adore le chapeau…Hum, passons sur ces idées malsaines.


Si on refait un petit bilan de toute notre épopée, on peut quand même dire qu’on a en a bavé ! D’abord, le fameux mariage de ma sœur. Il y a de ça cinq ans, très beau mariage complètement barbant, je vous l’accorde mais magnifique, l’épisode horrible du costume qui rentre dans les fesses. Link qui débarque charismatique petit chanteur de rock, devenu incontournable, clope au bec. Je me souviendrai toujours de ce sourire espiègle qu’il affichait lorsqu’il a ouvert le rideau.


L’image de Zach dans son costume bleu me marque encore, au fond du cortège nuptial, sombre comme s’il était à un enterrement. La révulsion ou même l’agacement que je ressentais à son égard à l’époque, ce n’était qu’une réaction puérile à des sentiments nouveaux. Je l’ai aimé dès le début, j’ai senti tout mon être chavirer, plonger dans ses prunelles vertes et douloureuses. Je ressentais déjà cette envie furieuse de le protéger mais j’étais froid, fier, égoïste, légèrement atteint psychologiquement et le fait même de ressentir ça pour quelqu’un provoquait chez moi un rejet, un rejet de faiblesse.


Je me souviens ensuite de l’épisode au dîner, encore plus à vif. Je croyais devenir fou de l’avoir si près de moi et de sentir tout mon corps réagir à sa présence. En vérité, il fallait que j’accepte cette attirance, c’était une révélation, Zach était l’homme qui faisait battre mon cœur et je n’y pouvais rien.


D’abord une amitié, drôle d’amitié, ambigüe comme relation. Plus proche que de simples amis, trop proche pour un amour fraternel : aucun de nous deux ne pouvait nier qu’il y avait une véritable alchimie entre nous, mélangée à nos drames personnels. Car c’est le résultat d’une enfance torturée qui a brisé nos cœurs et nos corps. J’étais instable depuis l’assassinat de mes parents sous mes yeux, en proie à de violentes crises de colère aveuglante et Zach était une sorte de soupape jusqu’à ce que je me rende compte qu’il ne faisait qu’endurer problème sur problème.


Très vite, le besoin vital de le protéger me faisait partir au quart de tour et j’ai frappé son père, je l’ai massacré comme un malade mental pourrait le faire. Quelque part, j’étais un facteur très important dans sa disparition. Ce n’était pas parce qu’il avait eu peur qu’il s’était enfui, c’était simplement parce qu’il voyait très bien que je devenais fou à cause de lui. Il a tenté de me protéger à sa façon.

Enfin tout ça c’est du passé, oui, plus que du passé. Aujourd’hui, il fait beau et tout va pour le mieux.

 

- ATTENTION !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Le crissement strident des pneus.

 

On ne regarde pas assez souvent le soleil, les choses insignifiantes qui font partie de notre quotidien. Tous ces gens, ces objets, ces petites routines qui s’installent mais qui, en fin de compte, sont de véritables liens qui vous rattachent à la vie. On ne regarde pas assez souvent notre voisin, on ne regarde pas assez souvent ce qui paraît éternel. Mais si on réfléchit bien… Tout a une fin…


Je divague, mes pensées sont confuses. Je n’ai pas eu le temps de réagir, je n’ai même pas eu le temps de crier que l’engin m’avait déjà percuté. Je ne sens rien pourtant, aucune douleur, aucune sensation particulière. Tout est flou, le ciel prend des allures de mer et les immeubles autour de moi dansent comme si j’étais plongé dans un rêve. J’aimerai que ça soit un rêve. Non décidemment, je ne sens plus rien, pas un membre de mon corps ne veut bouger comme si j’étais au bord du sommeil, prêt à m’assoupir. Je sens déjà une corde qui me tire vers le fond. Mes paupières deviennent lourdes, je crois que la fatigue me frappe. Je vois les gens autours de moi s’agiter, j’entends en bruit de fond des cris et des paroles mais je ne comprends rien. C’est donc la fin…


On ne regarde pas assez ceux qui nous entourent, on n’en profite pas quand on en est présent maintenant, je me rends compte à quel point je n’ai pas dis assez de « je t’aime » à tous ceux qui sont restés avec moi. Sasha, Ely, Link, Zach…J’ai l’impression d’avoir raté quelque chose, j’ai l’impression que, dans la mort, il n’y pas de justice. Je ne veux pas partir, maintenant, je ne veux pas !


Mes cris intérieurs me paraissent si faibles, pourtant, si peu convaincants comme si mon âme abandonnait déjà, s’avouait vaincue. Triste Destin, tu veux m’enlever mon bonheur, tu refuses de me voir heureux et tu décides que je ne dois pas connaître ce qu’on nous promet dès ta jeunesse.


Etrangement, je pensais qu’à la mort, je verrais toute ma vie défilée devant moi mais je ne vois qu’une tartine de Nutella sur du pain grillé, je sens même l’odeur du chocolat chaud. Un vieux souvenir de mon enfance, un vieux souvenir où la chaleur de mes parents m’entourait encore. Je crois que je la sens à nouveau m’envelopper comme une douce couverture, je deviens surement fou sûrement mais je crois même entendre la voix de ma mère. Elle me répète de me laisser aller, de fermer les yeux pour ne plus souffrir.


Je ne peux pas, maman, je ne peux pas partir en laissant Zach et Sasha derrière moi, je ne veux pas les faire pleurer, je ne veux pas les abandonner.

 

Je perds trop de sang, ma vision est de plus en plus trouble, je crois que je perds connaissance, j’entends les sirènes. Je perds mes forces, je perds l’équilibre et plonge dans un abysse profond.

Je pense qu’on ne regarde pas assez là où l’on va. Ce qui est sûr, c’est qu’on retourne toujours d’où on vient, que ça soit le paradis ou l’enfer.


Un souvenir.


J’avais à peine huit ans à l’époque, je n’étais qu’un enfant comme les autres : heureux et entouré de parents aimant, une mère douce et protectrice, un père fier mais presque trop gentil. Il ne me refusait jamais rien, il n’arrivait même pas à m’engueuler car aussitôt, il pleurait avec moi en me prenant dans ses bras alors qu’il venait juste de me confisquer mes jouets. Je tenais énormément de mon père, j’étais aussi fragile que lui et aussi immature. Puis cette fameuse soirée, une soirée terrible rien qu’au bruit de l’orage.


Ely était chez une amie, j’étais seul avec mes parents. Mon père était épuisé, c’était sans doute l’une des rares journées où il rentrait avant minuit. Son travail de pompier pouvait le réveiller à n’importe quelle heure, aussi bien à trois heures du matin qu’à midi. Ma mère ne travaillait pas et j’étais heureux de passer du temps avec elle mais dès que mon père était là, c’est comme si elle disparaissait. Il était mon héros.


Cette nuit, c’était la tempête. Ma mère fermait les volets puis, alors que je me glissais sous mes draps après un baiser de bonne nuit, elle ferma ma porte. Il ne pleuvait pas, seul le tonnerre grondait. Brusquement, on sonna à la porte, je me réveillai lentement et j’entendis mon père sortir de son lit. Il descendit les escaliers assez énervé qu’on vienne le réveiller en pleine nuit. Un éclair traversa les volets mais le bruit du tonnerre qui suivi ne fut pas assez fort pour étouffer le bruit du coup de feu. Je me redressai, le cœur battant. J’espérais rêver, de tout mon être, je priais pour ne pas être assez réveillé pour avoir bien entendu. J’entendis les pas précipités de ma mère. Redoutant le pire, mon cœur se déchira à l’entente de son cri strident. Presque d’instinct, je me suis levé et j’ai ouvert la porte de ma chambre.

Je fus paralysé, ma mère tenant mon père qui gémissait de douleur, du sang partout sur le tapis, il avait une balle dans le bras. L’homme dont je ne vois pas le visage pointa l’arme sur la tête de mon père mais ma mère le protégea en pleurant de plus belle. J’avais l’impression de ne pas être présent, que ma vie défilait devant mes yeux sans que je ne puisse me diriger. Tout mon esprit était bloqué et les yeux tellement ouvert qu’ils me faisaient mal. Pétrifié sur place, l’homme frappa ma mère avec l’arme en pleine tête. Elle s’écroula sur l’escalier souffrante. Il pointa l’arme à nouveau sur le front de mon père et tira sans hésitation. Je sursautai. Un bruit de craquement résonna dans ma tête, je fus propulsé à des années lumière de chez moi.


Je n’entendis plus rien, ne ressentis plus rien, juste un vide sans fin qui m’aspirait. Ma mère releva la tête et m’aperçut en haut des escaliers. Sans plus attendre, elle courut tant bien que mal jusqu’à moi. L’homme la remarqua mais n’eut pas le temps de tirer. Je n’arrivai pas à quitter des yeux le corps de mon père inerte, se vidant peu à peu, il ne respirait pas, il ne faisait plus de bruit. Je ne vis plus mon père, ma mère me porta jusqu’à sa chambre et nous y enferma. Elle se retourna vers moi, un long filet de sang traversait son visage en partant du front. Je la regardai, encore inconscient. Elle me secoua avec force.


« Nolan ! Nolan ! Ecoutes, tu vas rester là dedans jusqu’à que la police arrive, tu entends ? Tu n’as pas le droit d’en sortir ! Sinon, papa ne sera pas content tu entends ??!! »


Elle bafouillait ses mots entre deux sanglots, le visage défiguré par la tristesse, ma mère devenait de plus en plus blanche. A huit ans, on ne peut pas comprendre ses choses, à huit ans, on espère juste qu’on va se réveiller et que son papa va venir nous serrer dans ses bras en nous murmurant que ce n’est qu’un vilain rêve. Un héros ne peut pas mourir…


«  Prend soin de ta sœur…Je t’aime mon chéri ! Je t’aime de tout mon cœur. »

Elle me jeta dans le placard et m’enferma. Puis j’entendis la porte se faire ruer de coups. Je réalisai enfin que j’allais perdre ma mère. Les larmes débordèrent de mes yeux, mon cœur repartit dans une course endiablée et je cognai comme un fou contre le placard à ne plus pouvoir respirer ! Je cognai et criai à en perdre la voix. J’entendis la porte céder. Je me fis muet, fermant les yeux, joignant les mains ! J’implorai celui en qui j’avais toujours cru, j’implorais Dieu pour me laisser ma maman, pour tuer d’un coup d’éclair l’assassin ! J’implorai. Un nouveau coup de feu. Un nouvel éclair.


Je croyais ne jamais pouvoir reconstituer se souvenir. Quelque part, je n’en avais pas envie mais maintenant que je me souviens de tout, je crois que ça me fait du bien. Non pas de revivre ces images mais c’est avec le passé qu’on construit le présent. Je n’aurai jamais pu être comblé si je n’avais pas accepté totalement mon passé.


« Nolan… »

« Nolan ! »


J’entends la voix de Zach, lointaine et angoissée ! Elle tremble, je jurerais qu’il pleure !


« Nolan, t’as pas le droit de me laisser…Je te le pardonnerai jamais… »


Je ne peux pas rester ici, rester comme ça ! Mourant ou pas ! Je ne peux pas ! Ça ne peut pas être finit ! Ça vient juste de commencer, laissez moi vivre et sourire. Zach… Appelles-moi, appelles-moi encore !


Au fond de mon gouffre je vois une faible lueur au dessus de ma tête, une main tendue vers moi. Je ne peux pas maman, désolé, pas encore.


- Nolan… Sanglote Zach, ne me laisses pas, je t’en supplie…

- On ne menace pas un mourant, sale gosse, je marmonne la mâchoire douloureuse.

- Nolan ?

- Non, je suis ton père, j’ai pris possession du corps de ton amant. Bah oui, Nolan ! Je dis faiblement tentant de faire de l’humour.


Je ne sens aucun membre de mon corps, je ne vois que de la lumière et des ombres comme si on m’avait mis un voile épais devant le visage, j’ai du mal à articuler, je dois être pathétique. Le faible bip qui résonne dans la pièce me tape sur le système.


Je déteste les hôpitaux.


Je n’entends plus Zach. Sa main serre toujours la mienne et il la serre de plus en plus fort avant de s’effondrer en larmes tout en essayant de le cacher.


- Je suis là Zach, dis-je en essayant de le rassurer.


Il n’arrive pas à parler, j’entends qu’il bouge et le lit s’affaisse à ma droite. Doucement, je sens son odeur proche de la mienne, son corps chaud dégage un irrésistible parfum exotique, j’arque un sourire immédiatement suivi d’une grimace. Qui aurait cru un jour que je sois furieux de ne pas pouvoir sourire ? Zach dépose un baiser sur mes lèvres mais même ça, ça me fait crisper de douleur.


- Tu es bien vivant, dieu merci, tu es vivant ! Je vais appeler un médecin !


Quelques minutes plus tard, un vieux dégarni me tripote pour voir si j’ai encore des sensations dans les jambes, heureusement - ou malheureusement ça dépend comment on voit les choses - je sentais parfaitement chaque touché. Par contre, la sensation n’était pas agréable, pas seulement parce qu’un vieux me touchait mais surtout qu’à chaque fois qu’on me touchait, je sens une douleur affreuse s’élancer dans mon cœur. Je serre les dents pour ne pas crier. Avec sa petite lampe, il vérifie que mes nerfs optiques n’ont pas été endommagés, j’ai envie de lui dire que mon odorat non plus et que je sens sa putride halène.


- Bien. Je ne vous cache pas que vous êtes dans un état grave, Monsieur…Sartui. Vous avez plusieurs côtés cassés, des ecchymoses importantes sur le torse et le dos, un traumatisme crânien, les intestins déchirés, la mâchoire déplacée, multiples fractures au bras droit et une omoplate gauche fissurée.

« Mais j’avoue que vous vous en sortez bien pour un accident de voiture pris de plein fouet : le conducteur était ivre et vous avez été éjecté à plus de dix mètres. Vous n’êtes pas paralysé, malgré quelques bleus, votre visage est intact, vos organes n’ont pas subit de dommages importants mis à part vos intestins mais rassurez-vous, vous pourrez manger à nouveau normalement d’ici trois jours.

« Vous avez une capacité impressionnante à ne pas lâcher prise, vous vous êtes battu jusqu’au bout. Nous allons d’abord vous faire une petite série d’examens pour vérifier que tout est en voie de guérison. Vous supporterez le fauteuil roulant pendant un mois et aurez un bras plâtré pendant trois mois. Interdiction de porter, de soulever, de faire un effort aussi minimum soit-il pendant un mois entier. En comptant bien sûr les ébats sexuels un peu trop violents, conclut-il en alternant le regard entre moi et Zach.

- Vous pourrez me noter tout ça dans un papier, je viens de me réveiller et j’ai déjà envie de repartir, dis-je doucement.


Zach me donne une légère frappe sur l’épaule, je grimace quelque peu mais je tente un sourire aussitôt. Je suis heureux d’être encore en vie malgré un corps bon à jeté et une abstinence d’un mois. Je suis content.

Le médecin nous salue avant de sortir de la chambre, je tourne immédiatement mon visage vers mon amant qui ne cesse de me regarder sans lâcher ma main.


- Hé, c’est quoi cette tête ? T’es au courant que je suis revenu d’entre les morts pour toi alors me fait pas cette tête de déprimé !

- C’est juste que…J’ai encore du mal à y croire !

- Alors embrasses moi et tu verras comme je suis bien réel.


Il sourit et s’approche timidement, craignant de me faire mal. Je happe ses lèvres et l’embrasse passionnément priant pour qu’il ne rompe pas une telle sensation de vitalité ! Ses baisers sont une des raisons pour lesquelles je ne suis pas parti.


- Va falloir que tu me donnes à manger à la petite cuillère, mon cœur, je dis du bout des lèvres.

- Je te la donnerai même à la becquetée, dit-il en léchant sa lèvre inférieur.

- Argh, je préfère encore bouffer de la soupe pendant un mois.


J’arrive à lui arracher un rire et j’essaye de me retenir car à chaque soubresaut, mes côtes me lancent une protestation agressive. Même mon crâne me fait mal quand je rigole. Zach finit par m’embrasser une dernière fois avant de sortir à contrecœur : les infermières doivent me faire une suite d’examens qui va me prendre toute mon après-midi.

Je déteste vraiment les hôpitaux, à peine je me suis réveillé qu’on me sépare déjà de mon bien aimé ! Reviens, Zach !


- Rapporte-moi Mr. Zoubi la prochaine fois, dis-je avant qu’il ne franchisse la porte.


Il me fait un clin d’œil et s’en va. Il me promet de revenir ce soir pour m’apporter quelque chose de comestible, je le remercie du regard. Sans doute qu’il sera accompagné de toute la cavalerie et, pour une fois, ça me fait plaisir de savoir que je vais être entouré de tous ceux que j’aime même s’ils sont bruyants et un peu idiots. Les rires de Sasha, la fumée de Link, la douce voix d’Ely, le sourire niais de Tom, les caprices d’Eric et même les cheveux laqués de Yan. Tout le monde, tous mes amis. Et Zach, ses yeux, sa bouche, son cœur, l’homme d’une vie…

_____________________________________________________________________________________________

SURPRISE !!!
Et non c'est pas encore la fin !! Il nous reste encore un chapitre et un demi chapitre on va dire ! =)
J'espère que vous serez heureuses ! Bisous à vous mes chéries !!

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Samedi 20 février 6 20 /02 /Fév 14:31

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           Tom



Non, papa, arrêtes, arrêtes… Mais les coups finissaient toujours par tomber, le nombre de suppliques pour l’amadouer n’y changeaient rien, elles ne parvenaient pas à susciter sa pitié. Les coups et ensuite les cris, les pleurs puis le silence. Le silence qui signifiait qu’il s’était évanoui. Que pour l’instant, c’était fini… pour l’instant, seulement, parce que demain, ça recommencera, peut-être même dans la soirée. Ce n’était qu’à ce moment-là que j’allais le voir, une fois que le danger était passé, une fois que je ne risquai plus rien. Je me penchai au-dessus de lui, m’efforçant de ne pas voir ses marques, ses blessures, ses joues encore humides. Il était là effondré à même le sol, recroquevillé sur lui-même, les vêtements en lambeaux. Je tentai de me convaincre que c’était bien fait pour lui, que si papa le frappait comme ça, c’est qu’il le méritait, il le méritait parce que c’était à cause de lui que maman était morte. Mais alors que je le regardais, son visage et son corps se modifièrent et ce n’était plus mon frère…


Je me réveillais en sursaut paniqué en entendant des pleurs d’enfant. Il ne me fallut cependant que quelques secondes pour reconnaître notre chambre d’hôtel, la présence rassurante d’Ely qui commençait à se réveiller avec les cris d’Eric. Je me penchais au-dessus de son lit et le pris dans mes bras en le serrant fort contre moi avant de retourner me coucher. Il se calma instantanément.


J’avais été terrifié lorsqu’Ely m’avait annoncé qu’elle était enceinte, je me revoyais prostré dans mon lit, incapable de réagir pour aller sauver mon petit frère. Ely avait tout de suite compris ce qui se passait et m’avait laissé le temps d’accepter, sans me brusquer, sans me traiter de tous les noms parce que j’avais peur, parce que je savais que je n’étais pas à la hauteur. Elle ne m’avait pas traité de lâche.

C’était ça que j’appréciais chez elle, cette capacité à comprendre les autres, à les soutenir inconditionnellement. Sûrement parce qu’elle savait elle aussi que ce n’était pas facile d’affronter ses vieux démons et de se remettre en question. Elle me donnait de la force, la force de croire que j’étais capable de protéger quelqu’un, que j’étais capable d’être aimé en retour.


Elle se retourna vers moi et me scruta intensément de ses yeux magnifiques.

- Tu as encore fait un cauchemar.

- Ne t’inquiète pas, la rassurai-je.

- C’est fini, tout ça, Tom. Ils sont heureux maintenant tous les deux, ils ont oublié…

- Non, Ely, ils n’ont pas oublié, ils vivent avec, comme j’essaye de vivre avec ça.

- Mais leur bonheur supplante ce drame qu’ils ont chacun vécu. Tu sais bien qu’il ne t’en veut pas.

- Oh que si, il m’en voudra toujours et il ne m’a pas pardonné. J’essaye de faire semblant avec lui, de me montrer joyeux mais tous les jours, ça me ronge un peu plus. Et j’ai peur aussi, peur, un jour, de ne pas pouvoir me contrôler et de… de frapper Eric… comme le faisait mon père avec lui.

- Ne passe pas pour le méchant. Toi aussi, tu as été traumatisé par ça, tu es comme ton frère, vous ne supportez pas la violence, tu ne pourras jamais lui faire de mal.

- Ely… Je ne sais pas. Mon père me montrait tous les jours comment il fallait faire.

- Mais tu savais que ce n’était pas bien, ça ne te laissait pas indifférent. Et ce n’est pas toi qui le frappais.

- Non mais je ne faisais rien non plus pour l’éviter.

- Tu étais jeune, peut-être plus âgé que ton frère, mais trop jeune pour affronter ton père, je ne dis pas que tu as été exemplaire mais tu le seras avec ton fils parce que tu feras tout pour te racheter justement. J’ai même peur qu’il te mène en bateau et que tu deviennes un papa gâteau.


Je ne pus m’empêcher de sourire avant de l’embrasser.

Elle avait raison…

Du moins, je faisais tout pour la croire comme je m’efforçais de ne pas l’entendre crier.


C’est vrai, aujourd’hui, il avait enfin trouvé sa voie et je ne remercierai jamais assez Nolan pour s’être occupé de lui, pour avoir réussi à lui accorder sa confiance, pour avoir réussi à le rendre heureux. J’étais jaloux aussi puisque je n’avais pas été capable de faire le dixième de ce qu’il a fait.


Mais moi aussi, j’avais changé : en me mariant, c’est-à-dire la première étape dans la constitution de ma famille, j’avais ressenti le besoin de revoir mon frère. Je savais que c’était purement égoïste, qu’il n’avait sûrement pas envie de me revoir, qu’il voulait m’oublier comme j’avais tenté de faire avec lui. Et je croyais y être arrivé sauf qu’à ce moment-là, le désir de le revoir, de m’expliquer avec lui s’est fait ressentir. Il ne m’avait pas répondu, je me rendais bien compte que c’aurait été un peu trop facile sinon. Mais quand j’ai su qu’il était quand même venu, une joie incommensurable s’était emparée de moi et je l’avais cherché partout.


Les premiers mots, les premiers contacts avaient été difficiles. Je n’étais pas habitué à parler avec lui, je ne le connaissais pas après tout. J’avais pris de plein fouet sa rancœur mais j’avais décidé de renouer avec lui et j’avais insisté. Et aujourd’hui, nous nous comportions comme des frères, il avait même accepté d’être le parrain de mon fils. Ça n’allait pas racheter mes fautes mais comme il le disait, ça ne menait à rien de rester bloquer sur le passé.


Nous nous réveillâmes vers 11h, prîmes le petit-déjeuner, avant de sortir. Ely était splendide dans sa robe rose échancrée, sauf que j’attendais toujours qu’elle finisse de se maquiller, avec Eric, tout mignon dans son costume.

Nous rejoignîmes les autres devant la mairie, et je fus secoué devant l’aspect de mon frère. En dépit de la rougeur de ses joues, son costume le rendait vraiment plus charismatique, plus imposant. Il tenait amoureusement le bras de Nolan et juste pour l’embêter, je les séparai avant d’entraîner Nolan pour entrer dans la mairie. Enfin, je n’avais même pas pu faire un pas : Nolan restait campé fermement sur ses jambes et mes efforts ne menaient à rien. Zach tira la langue et prit Nolan par le bras qui se laissa entraîner gentiment. Allez tous vous faire voir !


Christelle et Sasha, Allan et Renaud, Link et Sanzo, Yan, Ely, Eric et moi, nous étions tous là et je crois – du moins, j’ai envie de croire - que notre présence leur faisait plaisir parce qu’en les voyant comme ça, j’avais l’impression qu’ils vivaient dans leur petit monde, qu’ils étaient les seuls à pouvoir se comprendre et qu’ils se fichaient pas mal des autres du moment qu’ils étaient ensembles. Mais ça me réchauffait le cœur de le voir aussi heureux, et que mine de rien, il se montrait plus ouvert sur les autres, il vivait la vie et ne la subissait plus.


Le maire nous gratifia du traditionnel discours dont j’avais moi-même eu droit quelques temps auparavant. Et dire que ça faisait plus de cinq ans déjà…


Leurs lèvres se rapprochèrent, leurs yeux ne se quittaient pas comme s’ils n’y croyaient pas vraiment, comme s’ils avaient peur de retomber dans une réalité bien plus cruelle. Ça démontrait qu’ils n’avaient pas encore récupéré totalement de leurs épreuves mais que leur amour leur donnait la force de croire encore.


Ely ne put retenir une larme, moi, j’avoue que je ne pensais pas être autant remué. Christelle se jeta carrément sur lui, en oubliant toute retenue et tout le monde alla porter ses félicitations. Les mains serrées fortement l’une dans l’autre, ils étaient trop émus pour pouvoir parler.


Un gros silence se fit dans la salle lorsqu’il me serra de lui-même dans ses bras :

- Je comprends, je comprends pourquoi tu voulais me voir, me souffla-t-il. Ce besoin d’être avec sa famille, de savoir les gens qu’on aime proche de nous.

- Tu ne me détestes pas ? Osai-je.

- Bien sûr que non, idiot, sinon, je ne serai pas venu à ton mariage et grâce à toi, j’ai rencontré Nolan. C’est difficile encore de pardonner mais c’est parce qu’on n’a pas assez parlé de tout ça, on n’est pas très proche.

- Je t’aime, petit frère. Et j’espère que tu seras heureux maintenant.

- Oui, oui, bien sûr. Avec Nolan et vous tous en plus. Je suis heureux maintenant, répéta-t-il.


Nous sortîmes de la mairie avant d’être bombardés par un photographe.


- Ah, j’ai pris la liberté de faire venir mon photographe pour les souvenirs.


Ely nous poussa en avant, radieuse de participer de nouveau à une séance photo.


Le repas fut délicieux, l’amour et la bonne humeur imprégnaient les lieux, Nolan et Zach ne se quittaient pas. Ely entraîna son frère pour aller danser, son costume lui collait toujours aux basques.


Zach vint me parler :

- T’as ressenti quoi ce jour-là ?

- C’était tellement fort que je ne pourrai pas le décrire. Et le fait que tu sois là y était pour beaucoup.

- Ça parait dingue quand même, j’ai du mal à y croire. Après tout ce qu’on a traversé, j’ai peur de me réveiller demain et de voir le lit vide comme quand… je suis parti.

- Non, Zach, c’est bien réel, lui affirmai-je en prenant son visage dans ses mains. Au fait, ça a été pendant la convalescence de Nolan ? Ça a duré six mois en tout, non ?

- Oui, c’a été dur mais avec Sasha, on s’est bien débrouillés, je me levais plus tôt pour l’aider à se préparer mais sinon, à son boulot, il est tout le temps assis. C’était juste pas très pratique quand il devait aller plaider. Le plus dur, ça a été la rééducation.

- Et maintenant ?

- Maintenant, ça va. Regardes-le. Il trouve le moyen de se plaindre parce que Mr. Zoubi n’était pas sur la photo, du coup Sasha aussi s’est plainte parce que Lapinette n’était pas là ! De vrais gosses.

- Sasha, c’est…


Je voulais savoir ce qu’elle représentait pour lui même si je le savais déjà. J’espérais juste qu’il me dise non parce que j’avais envie de l’entendre.


- Oui, c’est ma sœur mais ce n’est pas la même chose, elle et toi. Je l’ai vue grandir et j’ai grandi avec elle, c’est vrai que je la connais mieux que toi. En fait, dit comme ça, c’est pas facile à saisir la subtilité mais pour moi, ce n’est pas pareil, enfin, c’est comme si tu me demandais de choisir entre Allan et Christelle ! ça n’a rien à voir mais je ne voudrai pas me séparer de l’un ou de l’autre.

- D’accord, souris-je, je comprends, même si j’ai un peu de mal effectivement à saisir la subtilité…

- Tu sais, je… Par rapport à toutes ces années, je voudrai juste savoir pourquoi tu n’as rien fait… Pourquoi tu m’as laissé seul pendant tout ce temps alors que je t’attendais.

- C’est vrai ? M’étonnai-je. Mais je… je pensais que tu ne voulais pas me voir pour n’avoir jamais réagi quand… quand il te battait.

- Nan, je sais pas… C’est pas que je vous détestai, j’avais surtout peur mais peur de lui. Toi, je sais pas trop, en fait, je te connaissais pas. On se voyait pas quand je vivais avec maman et on se voyait encore moins, si c’est possible de dire ça, quand on vivait ensembles.

- C’est vrai que j’étais plus âgé que toi mais j’étais jeune quand même et je ne m’étais jamais rebellé contre papa. Là, j’avais du mal à admettre, à réagir. Et c’était un cercle vicieux parce que plus je t’entendais plus je me refermais sur moi-même et au final, j’avoue que c’était une libération pour moi quand tu es parti. Mais je ne savais pas qu’il t’avait mis à la rue, je pensais au moins qu’il t’avait placé.

- Je n’ai rencontré Christelle que beaucoup plus tard, me raconta-t-il. Et ça n’a pas été facile de me réadapter à la vie en société. C’est grâce à elle, tu sais, si j’en suis là aujourd’hui.

- Elle t’a supporté pendant toutes ces années ? Le taquinai-je.

- Oui, répondit-il sérieusement.

- Je sais que ça va être difficile de me pardonner mais on va essayer d’accord ?

- Tu crois vraiment qu’on y arrivera ?

- Bien sûr, nous ne sommes plus seuls.

- Allez, venez vous deux ! Nous interpella Ely.


Zach me jeta un dernier regard avant de rejoindre son amant et de se frotter à lui.


Nous n’étions plus seuls et notre histoire ne faisait que commencer.
____________________________________________________________________________________________

Un magnifique chapitre écrit par Lilly avec la narration de Tom =)
Un beau mariage après le fameux accident et voilà.
C'est la fin mes amis, il nous reste encore un tout petit chapitre mais vraiment tout petit, qui ressemble plus à un épilogue qu'à un chapitre je dirai même ! Mais je metterais le mot fin seulement après ce petit épilogue !

Donc voilà, nous allons quitter Nolan et Zach pour les laisser vivre leur belle histoire d'amour =)

BISOUS je vous aime fort les filles !! Merci pour tous vos beaux commentaires ^^

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 23 février 2 23 /02 /Fév 11:39

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«  Je sais que ça n’a jamais été tellement facile nos relations. Avec Zach surtout mais aussi un peu avec Nolan…Je me souviendrai toujours de la première fois que Ely m’a présenté à son frère, c’était assez stressant d’une part parce que tu étais sa seule famille et d’autre part parce que tu étais son frère. Son hyper protecteur de frère ! Haha ! Enfin, je me souviendrai toujours de ta tête quand tu m’as vu, tu m’as immédiatement surnommé Colgate, va savoir pourquoi… Je n’ai toujours pas compris d’ailleurs ! Il faudrait que tu m’expliques un jour ! En tout cas, prends soin de mon frère.

Et toi Zach, fais attention à toi. Nous aurons l’occasion d’encore beaucoup nous parler pour rattraper le temps perdu. Je t’aime. Bisous à vous deux et plein de bonheur. Thomas. »


«  Mes chéris !! Je suis tellement contente de pouvoir enfin le dire à mon frère ! Tu es marié !!!!!!!!!!!! Tu sais comme je suis heureuse pour toi. J’avoue que j’ai eu des doutes sur votre relation au départ, elle me semblait fragile et vous l’étiez autant l’un que l’autre. Zach, soutiens mon imbécile de frère quand il a des coups de cafard ! Surtout depuis qu’il a eu son accident ! Ça doit être un véritable enfer pour toi et je compatis ! Je t’aime, mon petit Zach, parce que, quelque part, j’avais envie de vous protéger des dangers de la vie, presque comme une maman ! Je m’en excuse d’ailleurs ! Je suis un peu trop maternelle parfois mais que veux-tu !

Nolan, arrêtes de tirer cette tête ! Tu sais très bien que t’es épouvantable quand tu as le moindre bobo ! Je plains Sasha et Zach franchement ! Je t’aime aussi…Papa et maman seraient fier de toi. Gros bisous mes chéris !!! Ely. »


« Coucou. Je sais pas quoi dire à part que je suis toute heureuse de vous voir enfin heureux et ensemble ! Je suis fière d’être avec vous, je vous aime Troooop fort ! GROS KISS !!!!!!! Because you are my only familly… Sasha. »


«  Il était temps ! J’ai toujours pensé que tu finirais moine, Zachounet ! Finalement, mon meilleur ami est gay et marié ! Avec un canon en plus (je l’écris pendant que Renaud n’est pas là). En tout cas, vous formez un couple formidable. Souviens-toi, Zach…On ne laisse pas s’échapper l’amour, car ce n’est pas quelque chose qui se mérite, c’est quelque chose que l’on voit une fois et qui peut partir à tout moment si on laisse passer sa chance… Bonne chance à vous deux.

Maintenant c’est toi qui me raconteras tes petits problèmes de cœur ! Je t’aime, Zach…Comme un frère. Je vous embrasse. Allan. »


« Tu as fondé ta propre famille, Zach, tu as trouvé ta perle rare et tu vis maintenant un (presque) parfait amour. J’ai toujours dit qu’une famille était plus important que tout et aujourd’hui je n’ai pas pu m’empêcher de penser que tu as tellement grandi depuis ce fameux jour…Je n’ai pu m’empêcher de pleurer comme si on t’arrachait de moi car tu es devenu un véritable membre de notre grande famille. Je sais que j’ai fais des erreurs, j’espère que tu pardonneras à une femme un peu folle… Je t’aime, mon fils, je t’aime tellement !

Nolan, vous avez intérêt à vous occuper de mon Zach. Prenez soin de vous-deux et vivez heureux le plus longtemps possible ! Prenez soin de Sasha aussi. Plein de baisers. Christelle. »


«  Jamais je n’aurai pu imaginer une seule seconde venir au mariage de Nolan. Enfin, sans que je sois le conjoint, je sous-entends. Et bien, que dire… Ça été difficile pour moi d’accepter mais en fin de compte, je ne peux pas ignorer le fait que vous êtes magnifiques. Tous les deux, ensemble. L’un sans l’autre, ça n’aurait aucune logique, vous êtes reliés à jamais maintenant, je sais que vous n’êtes fait que pour être ensemble…Je le sens. On le sent tous ! Et je ne peux que vous souhaiter beaucoup de bonheur. Tu n’es plus aussi froid, Nolan, tu es aussi doux que la couleur de tes yeux… Bisous. Yan. »


«  Un petit mot, hein ? Pourquoi un petit ! Moi, je veux écrire un vrai roman ! Tout d’abord, salut ! Moi c’est Link. Je te vois venir, Nolan, et t’as pas intérêt à fermer cette page parce que je le saurai… Je suis voyant (en fait Zach me le dira, j’en suis sûr). Tout d’abord, je veux vous dire à quel point vous avez été chiants ! Nan mais, c’est vrai ! Je parle au nom de tous. Vous vous êtes tournés autour depuis le début de tout ça, et c’est seulement au bout de je ne sais combien de mois que vous vous êtes embrassés pour la première fois ! Un suspens insoutenable ! Et le pire, c’est que c’était une fausse alerte ! Soi-disant que Nolan était bourré…mouais…aussi consentant l’un que l’autre, on est juste timide, hein !

Ensuite, après vous être perdu de vue, ce fut un véritable rebondissement ! Zach est venu habiter chez Nolan !! On s’attend tous à la partie de jambe en l’air mais là encore, on a attendu je ne sais combien de mois !!! Ce fut d’abord le baiser, ce con de Yan qui vient foutre sa merde ! Et quand Zach a fini par se déclarer, on a tous crié «  ENFIN !!!! » et finalement, c’était encore une fausse alerte…Franchement, vous m’avez rendu dingue !! Nolan et ta fierté à la con, je te retiens ! Tout est de ta faute si ça a traîné autant ! Finalement, quand vous vous êtes mis en couple, on s’attend au « ils vécurent heureux », mais ça devait pas être dans le contrat. Tout est devenu compliqué, Nolan était un psychopathe assez effrayant, Zach, un animal craintif. Bon, d’accord, c’est dramatique mais faut en rire maintenant !

Au final, vous avez fini par vous quitter pendant un an, j’ai bien cru que Nolan allait me faire une syncope et je ne veux même pas imaginer l’état de Zach ! Passons. On s’attendait donc au NOT HAPPY END, sauf que bien sûr, comme vous faites jamais comme les autres ! Des chieurs pas possibles ! Zach est revenu pour l’enterrement de son père alors on a tous crié : la troisième guerre mondiale ? Non, c’était tout le contraire…Vous avez enfin compris que l’un sans l’autre, vous n’étiez rien.

La morale de cette histoire, c’est qu’il faut du temps pour réussir à construire quelque chose quand on a un passé aussi douloureux…Parfois, il arrive que la première fois ne soit pas la bonne, que le premier amour soit arrivé trop tôt…Et puis d’autre fois, il arrive que cet amour soit si fort qu’il ne se fane jamais et qu’il persiste malgré la douleur. Votre amour. Vous avez réussi à vous soutenir, à construire quelque chose d’incassable, d’immuable, avec la simple force de votre amour. C’est un petit monde à vous que vous avez créé. Un monde où personne ne viendra plus jamais vous séparer…Relié par un fil invisible.

Tout ça pour vous dire que vous êtes parfaits… Un vrai happy end comme on les aime. Je vous love, peace, kiss, Link. »


Un sourire s’étire sur le visage de Zach, il caresse la page usée du livre. Je tourne la page, l’émotion dans l’âme, la gorge serrée, une pensée pour tous ceux qui nous ont soutenus. Pour tous ceux qui ont cru en nous. Je regarde mon amant, un regard plein d’amour.


Tant d’années d’attente, tant d’années de bonheur en perspective.


«  Je jure de t’aimer plus que la vie ne m’ait donné d’aimer » Zach et Nolan.


FIN

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Deux histoires finit en peu de temps...mon coeur ne va pas le supporter longtemps quelle horreur !! C'est tellement dur de mettre ces trois petites lettres sur des personnages qu'on a tellement aimer ! Je vous jure ça me déprime...
Nolan et Zach nous ont donné du fil à retordre mais au final on a réussit à les remettre dans le droit chemin ! Niark =) C'est aussi le dernier petit mot de Link que vous verrez, il est parti dans vacances avec Sanzo sur une île déserte ! MDR Nolan et Zach ont fait leur Lune de miel en Haute Savoie au pays de la fondue ! MDR je me tape trop de film...

Enfin bref
après une tout ça je n'ai qu'une chose à vous dire ! C'est un grand merci ! Surtout à ma lilly sans qui cette histoire n'aurait pas vu le jour ! Dire que je me souviens des soirées que je passais à écrire jusqu'à 2h du matin attendant impatiemment qu'elle écrive la suite ! =)
Notre prochaine histoire en co-prod sera une histoire fantastique du type...Avatar =) (le dessin animé pas le film hein !) Je peux déjà vous dire qu'elle va être longue MDR

Bisous a vous toutes !


Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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