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-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

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Jamais un sans deux(coprod Lilly)

Samedi 14 novembre 6 14 /11 /Nov 19:47



Je ne repris mes esprits que lorsque sa langue chaude s’enroula autour de la mienne. Je voulus le repousser mais il me tenait plus fermement que je ne l’aurai cru. Son haleine empestait l’alcool, ses yeux, bien que fermés, laissaient couler quelques larmes, son corps était parcouru de tremblements. Je pouvais le repousser plus violemment, à l’intérieur de moi, ma foutue conscience se réveillait pour que je l’envoie balader ; elle ne servait vraiment à rien, celle-là, elle était la première à se terrer dans son trou au moindre ennui qui se profilait à l’horizon comme avec mon père. Nolan, lui, avait été là.


Je ne pouvais tout simplement pas m’enfuir en courant vu dans quel état il était. En fait, je l’ai suivi quand il a quitté Christelle, si je n’ai pas pu entendre leur conversation, je me suis quand même douté de ses raisons, je n’étais pas né de la dernière pluie non plus. Cela dit, c’est quand je l’ai vu ressortir avec trois bouteilles d’alcool que je me suis inquiété surtout qu’il n’y avait personne à la maison pour le surveiller. Sauf que voilà, j’ai raté le bus, j’ai dû attendre le prochain et entre-temps, il était rentré, s’était enfilé une bouteille et à le voir, il ne tenait pas plus l’alcool que moi.

Son inertie m’alerta et en le repoussant, je vis qu’il s’était endormi. J’ai essayé de le soulever, il était trop lourd, pourtant, j’avais l’habitude avec les enfants. Je l’ai traîné par terre jusqu’à son lit. Le lendemain, en plus d’avoir une gueule de bois, il risquait d’avoir mal un peu partout. Je le déshabillais, en tout bien tout honneur, et dégotai un jogging pour ne pas qu’il chope la crève et rabattais sa couette jusqu’à son cou.


Et voilà, même quand je n’étais pas à l’orphelinat, il fallait que je m’occupe de quelqu’un, les gens ne savent-ils pas se garder tout seuls ? En plus, il était grand, même plus âgé que moi.

Mais je ne pus m’empêcher de laisser couler mon regard sur son visage endormi. C’était la première fois que quelqu’un me faisait savoir que j’étais important pour lui malheureusement, je savais aussi que c’était purement physique. Et puis, de toute façon, je n’étais pas homosexuel. Donc Demain, je lui ferai comprendre que je n’étais pas intéressé par lui, ça l’énervera et il ne voudra plus me voir. Ça s’arrêterait là.


Mais là, je pouvais bien profiter un peu de ces derniers avec lui, il m’avait aidé et ça, je ne l’oublierai jamais. Il marmonna des mots inintelligibles dans son sommeil, je sortis ma fiche de TD pour commencer à travailler même si j’avais sommeil.


Ce ne fut que lorsque je me réveillais, le lendemain matin, légèrement désorienté et la tête dans le cul doublée d’un torticolis, que je réalisai que je m’étais endormi. J’allais dans la cuisine, en me frottant les yeux, pour essayer de les maintenir ouverts ; il n’y avait personne mais un couvert pour deux avait été dressé avec un mot : je reviens, attends-moi. Je pris une douche en attendant son retour, je déambulais dans l’appartement comme si j’étais chez alors que partout un détail me rappelait mon frère, c’était assez étrange.


En sortant de la douche, je reniflais une agréable odeur de croissant chaud et esquissai un sourire.

- Ça va ? Demandai-je.

- Ne parle pas, chuchote, se plaignit-il. Désolé pour hier, reprit-il, je me souviens plus de grand-chose, j’ai un peu honte que tu m’aies vu dans cet état.

- Bah, en fait, tu n’es pas très différent des gamins dont je m’occupe.

- Merci pour le compliment, grogna-t-il.


Avait-il oublié le baiser ou disait-il ça pour éviter la confrontation ? Bon, les explications pouvaient bien attendre un peu, je devais reconnaître que je me sentais bien avec lui.


- Merci en tout cas.

- De rien, je n’allais pas te laisser comme ça, je n’avais pas envie de me faire sermonner par Ely.

- Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, dit-il innocemment.

- Je me demande bien.

Il alluma la télé pour zapper sur MangaTV.

- Tu regardes les dessins animés, à ton âge ? Le taquinais-je.

- Ça te pose un problème ? Tu regardes quoi, toi ?

- Je regarde pas la télé, le poste est toujours occupé par les Disney que je connais par cœur à force.

- C’est comment la vie là-bas ? Demanda-t-il, curieux.

- Comment ça ?

- Qu’est-ce que vous faîtes avec les enfants ? Y en a beaucoup ?


Ses questions avaient-elles un rapport avec ce que lui avait dit Christelle ou était-ce juste de la curiosité ? De toute façon, je n’étais pas censé savoir qu’il avait parlé avec elle sans me dénoncer.


- On est une trentaine en comptant les sept adultes. La journée, ils ont cours, la fin d’après-midi est consacrée aux devoirs et le soir à la détente.

- Tu travailles quand dans tout ça ?

- Quand je peux. Cette année, ça va, on a moins de cours, j’ai mon mardi après-midi et mon jeudi, après je travaille beaucoup la nuit. J’ai l’habitude.

- T’es insomniaque ?

- Quand t’as une vingtaine de gamins à surveiller, tu dors pas beaucoup.

- Ça fait combien de temps que t’es là-bas ?

- Ça va faire treize ans, je suis arrivé là-bas à l’âge de dix ans.

- Que s’est-il passé pour que tu te retrouves là-bas alors que t’as un père et un frère ?

- Au cas où t’aurais pas remarqué, c’est pas la joie tous les jours avec mon père, répliquai-je agressif. Il n’allait pas s’y mettre lui aussi !

- D’accord mais de là à te retrouver à la rue à l’âge de dix ans…

- Et toi, avec tes parents, ça baigne ? Tranchai-je. J’étais dégueulasse à lui rétorquer ça mais je détestais parler de mon passé et il insistait.

- Mes parents sont morts assassinés, souffla-t-il.

- Quoi ?! M’exclamai-je sous le coup de la surprise. Tu…

- C’est tout ce que je sais. Et oui, j’espère que là-haut, tout baigne pour eux.

- Désolé, je me suis énervé pour rien. Je… j’hésitais puis je me lançais, lui laissais savoir le minimum syndical. Mon père me reproche la mort de ma mère, il ne peut pas me voir en face.

- Pourquoi est-ce qu’il te reproche ça ? C’est immonde ! S’indigna-t-il.

- J’en sais rien, je crois que ça l’a beaucoup marqué. Sûrement parce qu’à l’époque, je vivais avec elle et que je n’ai pas empêché sa mort.

- T’avais dix ans !

- Je sais. Mais c’est comme ça. Il m’a abandonné et je me suis retrouvé à la rue. Voilà, tu sais tout…


Ou presque. Mais je ne pouvais pas tout lui dire non plus, nous n’étions pas les meilleurs amis du monde et je ne savais même pas s’il se rendait compte de ce que ça signifiait pour moi de lui révéler tout ça. D’ailleurs, peut-être que lui non plus ne me disait pas tout.


- Et ton frère ? Il n’a rien fait ? Parce que vous avez quoi, dix ans d’écart ? Si t’en avais dix, il en avait vingt, il aurait largement pu s’occuper de toi.

- Je sais pas, la mort de ma mère a dû le secouer, même s’il ne vivait plus avec elle. Mes parents avaient divorcé, précisai-je.

- Ouais mais c’est nul de se lamenter sur la mort d’un proche à en oublier les vivants. Si Ely n’avait pas été là, je ne sais pas ce que je serai devenu.

- Bah, faut croire qu’elle est meilleure que mon frère. Peut-être que c’est pour ça qu’il l’a épousée.

- C’est sûr, y a pas meilleur qu’elle pour réconforter les gens, dit-il admiratif.

- Enfin, maintenant, les choses se sont améliorées, dis-je.

- Avec ton frère ?

- Nan, pour moi. Je suis plus à la rue, j’ai des responsabilités et un avenir. Tu sais, fis-je sur le ton de la confidence, c’était pas facile, je n’ai vécu que quelques mois à la rue mais c’était l’horreur. Je ne comprends pas comment font les SDF pour survivre. Les gens qui font comme s’ils te voyaient pas, ceux qui profitent de ta détresse, tu vois de tout.

- Je vois ce que tu veux dire. J’ai failli mal tourner moi aussi, j’étais complètement paumé, je faisais confiance à personne. Enfin, maintenant que je suis à Paris, même depuis peu, je relativise.

- Tu devrais répondre, conseillai-je à la troisième fois que son portable sonnait. Il l’avait ignoré les deux premières, sûrement pour ne pas couper la conversation et retrouver mon silence.

- Excuse-moi. Ouais ? lâcha-t-il d’un ton peu aimable, faisant clairement savoir qu’on le dérangeait. Non, c’est bon… Surtout pas !!! Tu restes où tu es et tu m’oublies ! … C’est ça, au revoir ! Sayonara ! Adios ! Goodbye ! Vade retro Satanas !

Il soupira.

- C’était Link. Il est vraiment cinglé, il voulait faire venir un commando : comme je lui ai pas laissé de message, il croyait que c’était un appel au secours.

- Pas la peine, une armée de commando ne vaudrait pas mes petits soins, rigolai-je.

- C’est sûr, fit-il plus sérieusement.


Gros blanc.


- Nolan, écoutes, je…

- Je sais, ne dis rien. Et je sais que je t’ai embrassé hier, j’avoue que j’ai trouvé ça très agréable mais je sais aussi que tu n’es pas homo, ça n’empêche qu’on peut rester amis.

- Vraiment ? Ça…

- Je sais me tenir, je suis pas en manque au point de te sauter dessus ! Heu… Scuse.

- Mais t’es mon chargé de TD et en plus de ça, t’es mon beau-frère !

- Tu crois pas que tu devrais revoir l’ordre des priorités ? Rit-il. Le plus compromettant, c’est que je sois ton chargé de TD, non ?

- Bah, non, ça, c’est entendu que tu vas me donner les sujets des examens !

- C’est ça, dans tes rêves.

- Chacun les siens, fis-je en plaisantant.


Sans trop comprendre pourquoi, je m’approchai de Nolan pour le serrer dans mes bras. Peut-être pour lui dire au revoir ou autre chose. Après tout, a-t-on vraiment besoin d’une excuse pour être avec les personnes qu’on apprécie ? Je sentais que je me laissais entraîner dans son sillage, c’était dangereux, il était trop proche de ma famille, mais je ne voulais plus perdre quelqu’un que j’aimais, tout ça parce que j’avais peur de m’attacher à lui.

Nous avions besoin l’un de l’autre, c’était plus que physique. Nous étions pareils : les épreuves que nous avions traversées nous rendaient inaccessibles mais comme nous avions vécu la même chose, nous nous comprenions un petit peu. Un petit peu parce que tout le monde est différent.


- Je vais devoir y aller, je dois être là pour le déjeuner, mais si tu veux, je suis libre le vendredi soir.

Je ne devais peut-être pas, peut-être que le fait d’être aussi proches sans pour autant pouvoir me considérer comme son petit ami devait le faire souffrir, mais il m’a bien dit qu’on pouvait rester amis, non ? Je sais, je suis naïf…

- Je peux venir ?

- Hein ?

- Pour le déjeuner, pour la journée, je peux vous aider ?

- Heu, je sais pas… Les enfants n’ont pas l’habitude de voir des gens, ça leur fait peur, enfin, je dis pas qu’on les enferme mais ils sont tous plus ou moins traumatisés.

- Je me ferais tout petit, pis, je suis inoffensif, je passe mon temps à regarder des dessins animés. Et j’apporterai ma nourriture !

- Nan, c’est bon, Mireille prépare toujours la nourriture pour cinquante ! Je vais appeler Christelle pour lui demander.


Quand la réponse fut positive, je vous jure qu’il me sauta au cou. Or, il ne s’agissait pas d’un déjeuner en tête-à-tête, loin de là ! Et à mon avis, il allait souffrir. Les enfants allaient le faire tourner en bourrique !

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Un pas en avant, un pas en arrière... UN DOS TRES !
XD
ok j'arrête j'avais la musique de ricky martin LOL

Bon voilà on est toutes déçu !!! LOL mais bon quelque part on peut quand même être contente ! PARCE QUE PERSONNE N'A PLEURE !! 
lol
je suis sûre que vous attendiez à toute à voir Nolan pleurer parce que Zach l'aurait repoussé lol
on est pas si méchante...
Les larmes viendront plus tard... NIARK

BISOUSS à toute prochaine maj sur Brises moi les doigts ^^

ps : je suis désolé de mettre WSH en suspens ^^"


 

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 18 novembre 3 18 /11 /Nov 19:07



La nuit tombe lentement, je n’ai jamais été aussi fatigué de toute ma vie. Je me demande comment Zach peut tenir au milieu de tant de gosses.


Au début quand je suis arrivé et qu’ils m’ont tous dévisagé, j’ai cru que j’allais me faire attaquer. Finalement, les plus âgés parmi les garçons ne sont pas restés longtemps, ils étaient de corvées et surveillés par l’instituteur, le grand brun. Il semble assez proche de Zach, peut être parce qu’ils sont les seuls garçons dans l’orphelinat, ils échangent des regards complices, parfois l’un sort une phrase et l’autre se met immédiatement à rire comme s’ils se rappelaient d’une anecdote. J’avoue que je commençais à regretter d’être venu. Christelle m’a remercié du regard, peut être croyait-elle que je tentais une approche vers Zach pour qu’il déménage, je n’aime pas tellement lui mentir, je trouve ça mesquin et ce n’est pas mon genre pourtant je n’avais pas le choix.


Je ne tiens pas à commenter ce qui s’est passé hier soir, j’étais totalement bourré, les pulsions se concrétisent rapidement et je crois que j’avais besoin de ce baiser, peut être pour me prouver qu’il n’y avait vraiment aucun espoir. Zach est assurément et définitivement hétéro et quoi que je fasse, quoi que je dise je ne pourrai jamais le faire changer d’avis. Il ne me reste plus qu’à tenter de transformer ce début d’  « amour » en amitié.


Après le déjeuner, j’étais harcelé par une dizaine de petites filles toutes plus curieuses les unes que les autres, elles posaient des questions sans arrêt, de vraies pies ! Je crois que l’une d’entre elles s’est même attaché à moi, une petite muette, elle ne l’était pas vraiment mais Christelle m’a expliqué qu’après la mort de ses parents, elle a enfermé sa voix au fond de sa gorge, plus aucun son n’en sort. Elle me faisait un peu penser à ma sœur : les mêmes cheveux noirs mais une peau beaucoup plus halée. Elle s’est posée à mes côtés la tête contre mon bras et s’est endormie, ses petits poings fermés sur mon pull. Elle était adorable, j’ai beau être froid et strict avec tout le monde, je crois que les enfants m’attendrissent. J’adore cette atmosphère, j’aime voir leurs sourires innocents et leur naïveté me fait rire. J’ai joué avec les enfants toute la journée, j’ai même fait l’avion avec un petit garçon de cinq ans qui hurlait comme un dératé. Je crois que les cris devenaient de plus en plus normaux, je n’y faisais même plus attention.


Zach était venu m’aider à tenir le troupeau, une petite fille sur le dos, son visage semblait s’adoucir et ces problèmes personnels disparaissaient avec la joie de vivre des enfants. Il arrive que son regard se vide de tristesse, un sourire mélancolique assombrit son visage mais il ne le garde jamais longtemps. Il n’en a pas le temps qu’un gamin tire sur son pantalon parce qu’il a envie de faire l’avion aussi. Ce n’était pas une très bonne idée d’être venu, je suis encore plus attiré par lui lorsqu’il a ce sourire rayonnant, je suis encore plus sous le charme quand il sèche les larmes d’un enfant où qu’il rit avec eux et les serre dans ses bras. C’est sa petite famille à lui, pourquoi devrait-il s’en séparer ?


- Je suis mort… Je soupire sur le canapé.

La maison est silencieuse. Les plus jeunes sont allées se coucher et moi, je dois rentrer.

- J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyé, me dit Zach.

- Absolument pas. J’ai toujours adoré les enfants, je réponds en souriant. C’est une habitude en ce moment, je n’arrête pas de sourire.

- Je crois que la petite Sasha est amoureuse de toi, elle devient toute rouge quand tu la regardes, se moque Zach.

- La petite muette ? C’est normal, j’impressionne ! Je dis en gonflant le torse.

- Prétentieux ! Zach frappe sur mon torse.

Nous rions tous les deux, je sens la fatigue me faire bailler, je me redresse alors suivi par le regard de Zach.

- Je crois que je vais rentrer, il se fait tard. Merci pour cette journée, je suis heureux que tu ne m’en veuilles pas pour hier, je dis un peu gêné.

- C’est oublié, il me répond immédiatement.

- Bien…A demain alors…

- Oui, à demain.


Il m’accompagne jusqu’à la porte, un dernier regard, un dernier sourire et lentement il ferme la porte. Suis-je vraiment capable d’être juste un ami ? Je rentre chez moi un peu troublé mais content car j’ai passé une merveilleuse journée, crevante, mais pleine de joie. Je m’endors paisiblement, le sommeil lourd, aucun rêve ne viendra me perturber cette nuit là.


J’ouvre les yeux malgré moi, le soleil traverse les nuages mais le froid persiste et je frissonne avant même de quitter la couette, je sais qu’il fait un froid de canard, je le sens rien que de l’imaginer. C’est seulement donc une heure après je saute du lit pour m’enfermer dans la salle de bain et me préparer à flemmarder ce dimanche matin dans le salon en pantoufle, couverture, pyjama, télécommande, en attendant Zach. Je me fais mon bol de céréales avant de me planter devant mes manga ; totalement captivé, j’entends mon portable sonné, je décroche mais je ne quitte pas la télé des yeux.


- Oui ?

- C’est encore moi ! S’écrie Link.

- Qu’est-ce que tu veux ? Je demande.

- Je voulais juste t’envoyer des places pour mon prochain concert à Paris la semaine prochaine, c’est le dernier de ma tournée en France donc t’as intérêt à venir sinon je te bute ta sale gueule !

- J’aime pas le rock.

- Bah, tu te forceras, t’as une place VIP, je te préviens, donc pas de faux plan ! Sinon je t’envoie Dadou mon garde du corps !

- Encore une brute épaisse ?

- Non plutôt Bruce Lee avec la coupe de Mireille Mathieu.

- Mouais…

- J’ai invité Zach aussi, vous n’avez qu’à venir tous les deux. C’est samedi prochain ! Bye, mon tendre cousin.


Link raccroche et je repose le téléphone comme un automate. Une fois le bol fini, je décide d’appeler ma sœur avec le fixe, c’est pas donné d’appeler en Australie. Elle rentre dimanche prochain, tout se passe bien, Colgate semble très doué en anglais, ce qui la rassure puisque c’est une vraie biche en ce qui concerne les langues étrangères (sauf le japonais bien sûr). Elle me raconte sa rencontre désagréable avec un crabe, elle a tellement eu peur qu’elle l’a embroché avec le parasol, parait qu’il était bon au dîner. J’en ai des frissons d’horreur rien que de l’écouter. Colgate a apparemment trouvé un coquillage énorme pour moi, il est trop bon, ce Colgate…qu’est-ce que je vais faire d’un coquillage ? C’est pour m’essuyer les fesses ? Je suis exaspéré. Je décide de couper cours à la conversation, elle m’embrasse mille fois que je lui rends et raccroche.

Au même moment, on sonne à la porte, à croire qu’il y a plus de vie dans cet appartement que lorsque les deux tourtereaux ne sont pas là. J’espère intiment que c’est Zach qui vient me rendre visite, vu qu’en ce moment, il est celui qui franchit la porte le plus souvent. J’ai le cœur qui bat alors que je m’approche de la porte, je l’ouvre naturellement, une bombe me tombe dessus. Des cheveux blonds blé, un regard perçant presque doré à cause des rayons du soleil. Un immense sourire qui fait rayonner son visage. Je crois que je vais faire une crise d’hystérie du genre :


- MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUS LA ????????????

- Tu es toujours aussi mignon Nolan, sourit Yan.


Je crois que c’est un cauchemar, mon ex fait une apparition digne d’un film d’horreur : alors que tout allait bien et que les deux protagonistes se rapprochaient indéniablement, l’infâme ex-petit ami surgit de nulle part pour casser la joie qui régnait dans cette histoire. J’en ai marre de ces auteurs qui s’amusent en nous faisant souffrir.


- J’ai fais tout ce chemin pour te voir tu n’as pas intérêt à me claquer la porte au nez, dit-il plus sérieusement

- Tu crois ?

- Allez, ne tire pas cette tête ! Aujourd’hui est un jour très spécial ! Dit-il en entrant dans l’appartement.


J’observe son culot, assez perplexe, après tout je devrais être habitué. Yan retire son écharpe avec élégance, il ouvre sa veste en cuir et laisse apercevoir son pull noir en laine. Yan est le genre de type qui fait les magasins tous les jours, il aime s’habiller, il aime prendre soin de lui et des autres, je me souviens encore des tonnes de fringues qu’il m’a offertes que je n’ai jamais mises.


- C’est le jour de ma mort ? Je demande ironiquement.

- Ne soit pas si méchant Nolan ! Aujourd’hui, jour pour jour, cela fait un an que tu nous nous sommes quittés, dit il en sortant une bouteille de champagne de son sac.

- C’est vraiment le genre d’anniversaire que t’es le seul à pouvoir souhaiter avec le sourire, je réponds las, c’est ridicule d’avoir fait tout ce chemin pour ça.


Alors que je me dirigeais vers le canapé, Yan m’attrape par le col, son regard hautain était plus séducteur que jamais, son visage était si proche du mien que je pouvais sentir le souffle qui émanait de sa bouche délicatement entrouverte, sur la mienne. Mon cœur battait d’autant plus fort qu’il caressait mon torse avec sensualité. J’étais en danger dans les griffes de ce félin, totalement paralysé, je mis quelques minutes avant de repousser.


Yan me faisait de l’effet, c’était naturel, je suis fait de chair et de sang, mes derniers rapports remontent à la seconde guerre mondiale, je ne suis qu’un homme faible face à un corps de rêve. On ne peut nier que Yan est une provocation à lui seul, il aime jouer et pour preuve ! Je viens de le repousser et il conserve son sourire coquin tout en se léchant les lèvres. Ce n’est pas le genre d’homme qui peut occuper mes pensées, c’est plutôt le genre d’homme qu’on redoute. C’est un prédateur. Soudain, le visage de Zach traverse mon esprit, son sourire, son regard. Yan avait complètement disparu.


- Qu’y a-t-il Nolan ? Tu m’as déjà remplacé c’est ça ? Je ne pense pas…Tu es trop froid. Tu ne tombes pas amoureux, toi, tu repousses l’amour comme la peste, dit-il tout en s’approchant, tout comme tu me repousses moi …

- Ecartes-toi, Yan, dis-je en le regardant.

- Je sais que tu en as envie…Je le sens, je le vois, dit il en regardant mon bassin.

- Je suis pas de marbre, hein ! Je m’écrie plus agressif en cachant mon entre jambe.

- Je suis content, dit il plus naturellement, je suis heureux de te faire encore de l’effet, dit-il en rougissant

- Tu ferais de l’effet à un moine, je marmonne pour moi-même.

- Alors pourquoi est-ce que tu me repousses ? Si tu n’as personne, autant fêter notre séparation dignement…

- T’as fumé ou quoi ? Tu crois vraiment que je suis capable de coucher avec toi parce que je suis en manque ! Que j’en peux plus ! Que j‘en ai mal au bras ! …Houlà je vais trop loin… .

- J’ai envie, moi…


Yan est plus coriace qu’un cafard, une fois qu’ils sont rentrés chez nous, on s’en débarrasse plus, bah, Yan c’est pareil ! C’est un gamin pourri gâté qui croit avoir tout ce qu’il veut, il a trouvé l’adversaire idéal avec moi puisque je suis assez distant. Ça l’excite, les défis, c’est sans doute pour ça qu’il est tombé amoureux de moi. Au point de me supplier de l’aimer et de ne jamais le quitter.


Plus redoutable qu’un poison, il s’approche mais à chaque pas qu’il franchit, je recule pour maintenir la distance. Au fur et à mesure, il quitte ses habits, son pull, puis son t-shirt, ses chaussures, ses chaussettes. Il est maintenant torse nu, le pantalon défait mais pas tombé, son corps est fin mais ses épaules sont larges. Un dos sculpté avec finesse. Une peau douce au touché, je déglutis. Après tout je suis célibataire, je n’ai de compte à rendre à personne, Yan est un homme comme les autres et il m’aidera sans doute à oublier Zach et mon petit espoir. Il serait sans doute préférable de céder… Ça ne peut faire de mal à personne puisque tout le monde s’en fiche…Tout le monde.

Je ferme les yeux et m’échappe en courant jusqu’à la porte d’entrée pour m’enfuir de cet appartement avant de devenir complètement fou ! Je l’ouvre à grande volée, le visage étonné de Zach m’apparait comme une claque. Il s’apprêtait à sonner, tous les deux figés sur place comme des idiots. Je crois que c’est le pire jour de ma vie.


- J’allais…, dit-il encore un peu choqué.


Je le vois regarder derrière moi, ses yeux s’écarquillent encore plus. Je me retourne totalement paniqué, Yan à moitié nu derrière, les bras sur les hanches, regarde agressivement celui qui occupe mes pensées depuis deux semaines.


- Désolé, je dérange, dit soudainement Zach, je repasserai.

- Non, restes ! Je dis précipitamment en le rattrapant par le bras.


Il se défait de ma prise brusquement, trop brusquement, je crois même avoir aperçu un regard noir mais il avait déjà disparu dans les escaliers sans que je puisse l’arrêter. Mon cœur vient de se gonfler de bonheur et de se déchirer à la fois : serait-il possible qu’il soit jaloux ?

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Youhouuuuuuuuu Voilà enfin le chapitre on dit tous " MERCI LILLY !!! " en plus elle m'a corrigé les fautes d'orthographe et de syntaxe ^^
Ce qui n'est pas plus mal !
Sur le coup j'ai eut peur que le texte perde mon style mais finalement je trouve que ça n'enlève pas grand chose ! Et au contraire c'est plus fluide ^^
Bref,
Arrivé d'un nouveau personnage YAN !! Le petit ami super sexy de Nolan ! Imaginez le comme...un mannequin ! XD
Habiller en Ralph Lauren, Eden park =)
MAGNIFIQUE quoi
mais bon il a dut mal à rivalisé avec Zach qui inspire la beauté tendre et pure ^^
Fin d'exposé xp


Zach serait il jaloux ? niark...

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 22 novembre 7 22 /11 /Nov 20:49



- Tiens, t’as pas ramené ton chéri, finalement ? Me railla Allan.

- Il était occupé, répondis-je, en ignorant sa vanne. Seulement, ça se saurait si je pouvais me débarrasser de lui aussi facilement !

- Occupé ? Comment ça ?

- Occupé à baiser, fis-je en levant les yeux au ciel. Et en plus, il voulait me retenir !

- Bah, je savais pas que t’étais homo ! Tu m’as caché ça ? Insista-t-il, de plus en plus lourd.

- Lâche-moi, Al, t’es chiant.

- Bon, attends, ça se trouve, tu te goures complètement…

- Pourquoi tu prends sa défense ? Pis, quand tu vois l’autre torse nu et la braguette ouverte, sachant que Nolan sortait probablement pour acheter un préservatif, je vois pas comment je pourrais me tromper.

- Et qu’est-ce qui te gêne là-dedans, au juste ? Il était chez lui, non ?

- Ouais, bah, qu’il me dise pas à demain. S’il sait que je vais venir le chercher, il peut se tenir un minimum ou au moins qu’il m’appelle pour décommander.

- Il a pas de compte à te rendre, vous êtes pas ensembles que je sache.

- T’es sourd ou t’es boucher ? ! Rha, je vois même pas pourquoi je me justifie devant toi, dès que y a un homo dans l’histoire, tu prends sa défense.

- Parce que t’es complètement fermé sur le sujet. Ce qui te choque, c’est que tu l’aies surpris en pleine action, mais c’est parce que c’étaient deux mecs. C’aurait été des hétéros, tu serais pas autant énervé !

- Tu dis n’importe quoi ! C’est…

- Oui ? Dit-il en laissant traîner le mot.

- Lâches l’affaire, fis-je en allant rejoindre les garçons.


Je secouais la tête et décidai ne plus penser à cette affaire et en tout cas, de ne plus en parler à Allan.

La journée fut calme, malgré le fait que nous ayons été obligés de rester à l’intérieur à cause de la pluie. J’aurai pu échapper à l’introspection règlementaire si Fabrice n’avait pas fait un cauchemar et venu dormir avec moi.

Du coup, le lendemain, en plus d’avoir des cernes et un gros coup de fatigue, j’avais récolté un terrible mal de crâne. Allan n’avait rien compris, ce qui m’énervait autant, ce n’était pas ça.


Non, juste que… bah, ces derniers jours, je m’étais beaucoup rapproché de lui, à mon corps défendant –c’était le cas de le dire- parce que je savais que je pouvais compter sur lui. Ça ne faisait que deux semaines que nous nous connaissions, en plus, c’était mon beau-frère, en plus, c’était mon chargé de TD, mais c’était comme ça, j’avais bien essayé de me montrer raisonnable mais je me sentais bien avec lui. Et je savais comment ça se passait dès que le petit ami entrait en jeu : on en oubliait le monde extérieur. Nolan avait beau dire que c’était nul de se lamenter sur les morts à en oublier les vivants mais au final, il m’oublierait aussi vite qu’il avait appris à m’apprécier.


C’est ce qui s’était passé avec Allan. En fait, je crois que je suis possessif. Ce n’est pas une bonne qualité, je le savais, mais j’avais besoin d’avoir des personnes autour de moi et je n’accordais pas ma confiance aux gens pour, au final, qu’ils me laissent tomber dès qu’ils n’avaient plus besoin de moi. Surtout que j’étais plus que méfiant avec Nolan au début et ce sont ses diverses attentions et son attitude plus générale qui m’ont donné une bonne opinion de lui. Et là…


Enfin, j’aurai dû m’en douter. Et j’avais eu tord de penser que notre relation était plus que physique et que nous avions besoin l’un de l’autre, je ne savais d’ailleurs même pas pourquoi j’ai pensé à ça. Son petit ami est arrivé, ce qui veut dire que pendant tout ce temps, il l’a trompé moralement, et moi, il m’a fait miroiter une amitié fictive. Heureusement que ça s’est passé en peu de temps, comme ça, je n’ai pas eu trop le temps de m’attacher.


Et merde !

Je lui ai raconté toute mon enfance, l’orphelinat et tout… Et s’il le racontait, non… Il n’allait quand même pas faire ça !! Paniquai-je. Pourquoi j’ai fait ça ?! Je devais bien me douter qu’il en parlerait à quelqu’un, ne serait-ce que sa sœur, et si elle en parlait à mon père, même pour essayer de régler la situation ? J’étais foutu !

Et merde, merde, merde !


Je sortis de ma transe lorsque Renaud me salua, Al gardant obstinément ses lèvres fermées, vexé que je l’aie renvoyé d’une manière si peu cavalière. Ambiance. Visiblement, Al n’avait pas oublié la conversation de la veille, il restait buté sur son point de vue et moi, je n’avais pas envie d’en reparler, surtout que j’avais mal à la tête. Je n’avais vraiment pas assez dormi ce week-end, tout ça, pour veiller sur un mec égoïste et hypocrite. Ça m’apprendra à jouer les bons samaritains, au final, tout nous retombe sur la gueule.


Pourquoi appréhendais-je tant les prochains TD de droit pénal spécial ? J’espérais seulement qu’il me noterait de la manière la plus subjective possible d’autant que demain, j’avais l’intention de faire mon commentaire d’arrêt sur l’abus de confiance. Peut-être devais-je attendre un peu que la situation se calme… Ouais, mais la fin de l’année était toujours difficile à gérer avec les enfants qui se mettaient à pleurer, c’était impossible de dormir la nuit alors je ne pouvais pas être très efficace la journée.


La semaine fut dure, le premier semestre de l’année étant toujours le plus difficile à passer. J’avais bossé comme un fou mon commentaire d’arrêt, lisant une vingtaine de notes, relisant les articles du Code, vérifiant trois fois que je n’avais pas fait de fautes d’orthographes, passant une nuit blanche à le peaufiner. J’étais d’une humeur exécrable, tout le monde me fuyait, et plus que jamais, j’avais besoin de sommeil. Je n’en pouvais plus. Et pour couronner le tout, Fabrice avait dormi avec moi toute la semaine, alternant entre les pleurs et les ronflements et je ne pouvais que le serrer dans mes bras pour le calmer, celui-ci refusant de me dire ce qui n’allait pas. Même quand j’avais fait ma nuit blanche, il avait dormi dans mon lit.


J’arrivais au TD de 17h le vendredi soir complètement défoncé, le saluant parce que c’était mon derniers cours de la semaine avant de pouvoir me reposer et le maudissant parce que j’allais revoir Nolan. A son arrivée, je me levais pour lui rendre ma copie, que je venais de relire une dernière fois, et il me regarda bizarrement. Quoi ?

Non, je ne m’étais pas drogué, j’étais juste crevé. Mais bon, lui, à part baiser toute la semaine avec son cher et tendre, il ne devait pas faire grand-chose. Qu’on ne vienne pas me répliquer que c’est un art et exercice physique, pompant toute l’énergie ou je ne sais quoi d’autre.


Je me suis endormi pendant le TD, Léa me secoua lorsqu’il m’interrogea au bout de dix minutes. Je bafouillai ma réponse en tentant de lire ce que j’avais écrit sur mes fiches mais mes yeux n’arrêtaient pas de cligner, ce qui ne facilitait pas la lecture. Et je le maudis deux fois plus quand il m’interrogea tout le long du TD. J’imaginais déjà d’ici la note que j’allais avoir. Enfoiré !


Léa me secoua de nouveau à la fin du TD même si je ne dormais pas vraiment en fait. Les autres m’attendirent dehors pendant que je rangeais mes affaires en 60 secondes, ne souhaitant pas parler avec lui. Il me rattrapa par le bras au moment où j’allais sortir –c’était une manie de me retenir à chaque fois que je voulais partir !- mais lorsque son chéri apparut dans le couloir, je lui jetai un regard noir.


- Les parties à trois, c’est vraiment pas mon truc, surtout avec deux tapettes ! Dis-je, blessant, même si je me rendais compte que c’était mesquin, facile et nulle comme attaque. Mais j’étais à cran, à fleur de peau.

- C’est pas ce que tu crois…

- Garde tes prétextes pourris pour toi, lui lançais-je hors de moi qu’en plus, il me prenne pour un con.

J’ai vraiment essayé de me retenir parce que je n’oubliais pas qu’il avait mon devoir à corriger mais je n’avais pas l’habitude de fermer ma gueule. C’était une qualité et un défaut parce que je récoltais souvent les foudres des gens à cause de ça, même si là, je ne pouvais pas dire que j’étais très objectif.

- Tu le connais ? s’étonna Léa.

- Non.

Elle me lança un regard insistant.

- Je croyais, lâchai-je, mais c’est qu’un hypocrite.

- C’est son beau-frère, m’enfonça Allan. Je vous jure que je vais le tuer, celui-là.

- Je croyais que t’étais orphelin ? S’étonna-t-elle encore plus. Comment peut-il être ton beau-frère ?

- Parce qu’Allan passe son temps à dire des conneries et qu’en plus, il croit avoir raison, dis-je non seulement pour régler le sujet mais aussi pour faire référence à la conversation d’hier.

- Moi, au moins, je ne me voile pas la face.

- Ouais, c’est ça, tu…

- Arrêtez, intervint Renaud, vous êtes pires que des filles !

- Merci, fit Léa faussement outrée.


Je m’enfermai dans un silence puéril.

Et voilà : comme je l’avais craint, il y avait de la tension entre nous.


- Tu viens avec nous au ciné, ce soir ?

- Nan, j’ai pas d’argent et je suis crevé, passez une bonne soirée.


Je réalisai que ça faisait une semaine tout juste que Christelle avait donné rendez-vous à Nolan pour parler avec lui. J’avais bien envie de lui dire que je savais tout et qu’elle s’était trompée sur toute la ligne en lui faisant confiance à lui et à mon frère. Mais ça ne servirait qu’à empirer nos rapports, les choses allaient suffisamment mal sans que j’aie besoin d’ajouter un autre grain de sel.


Je rentrai vers 19h30, mangeai avec les enfants et allai me coucher directement après être allé prévenir Fabrice qu’il pouvait me rejoindre à 9h. Pour le moment, ça chahutait, criait, écoutait de la musique, mais j’avais l’habitude. C’était ma berceuse.


Le lendemain, je fus réveillé à midi par la sonnerie de mon portable. Je grognai, regardai le nom de mon interlocuteur et grognai encore plus quand je vis que c’était Link. Qu’est-ce qu’il me voulait ?


- T’écoutes jamais ta messagerie ?

- Je suis pas un drogué du portable. Et j’ai pas eu de message. Qu’est-ce qu’il y a ?

- Toi, ça se voit que t’es célibataire. Tu verras quand tu seras amoureux, tu seras accroché à ton portable. Bref, du coup, tu sais pas pour mon concert.

- Quoi ?

- Ce soir, je chante, je t’ai réservé une place VIP avec Nolan. Tu viens ?

- Pourquoi tu m’as invité ? Demandai-je étonné. On s’est parlé qu’un soir.

- Bah, ouais, mais le feeling est bien passé. De toute façon, c’est pas une question mais un ordre.

- Je t’arrête tout de suite, j’aimerai bien mais je travaille et c’est un peu juste pour que je décommande.

- Donne-moi le numéro de ton patron, tu vas voir si…

- Désolé Link, j’ai vraiment aimé le soir du mariage, envoie-moi un DVD et je le dévorerai, mais là, j’ai pas le temps. Embrasse ton cher cousin pour moi et bonne chance pour ce soir.

- Atta, tu…


Je raccrochai. Je voyais le plan d’ici : Nolan qui supplie son cousin de m’inviter pour qu’il puisse me parler toute la soirée. C’était bien bas.


Mais qu’est-ce qui me prenait au juste ? Je faisais tout un pataquès à propos de Nolan, je le voyais partout, il me harcelait ou quoi ? Enfin, c’était dommage pare que ça avait été vraiment bien le mini-concert de Link. Mais même si Nolan n’avait pas été là, je n’aurai pas pu. J’avais des responsabilités avec les enfants et le week-end, chacun de nous tournait à tour de rôle, ce qui signifiait que si je m’absentais, ils seront deux en moins pour les surveiller et un drame était vite arrivé en sous-effectif.


La journée me sembla bien triste sans Nolan, pourtant, il n’était venu qu’une fois. Surement parce que Sasha était venue me voir, toute rouge, me demandant si le grand brun qui fait peur mais qui est beau ne venait pas. Elle avait rarement aligné autant de mots en une seule phrase. Et moi, j’avais rarement parlé autant avec quelqu’un. La seule personne qui en savait plus que lui, c’était Allan et sa mère aussi.


Quel con !



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Aller les filles ! toutes ensemble ! MAIS QUEL CON CE ZACH !!!!
XD

Bon voilà je sais j'ai du retard mais j'ai rien put faire de tout le week end ! Pardon !!
=)
Le One Shot est pour bientôt prochaine maj sur Brises moi les doigts ^^ Je pense qu'il me reste deux chapitres pour cette histoire.
Ensuite le One Shot, puis WSH et la dernière avant la prochaine !

Je vous embrasse

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 24 novembre 2 24 /11 /Nov 22:29


«  Deux tapettes » «  Gardes tes prétextes pourris pour toi »… PUTIN MAIS JE VAIS LE BUTER, CETTE ESPECE D’ECHANTILLON HUMAIN DE DECHET SOCIAL COMPLETEMENT INSTABLE !!!! Je frappe la table avec le poing en jurant entre mes dents, je crois que je suis au bord de l’implosion ! DE QUOI EST-CE QU’IL M’A TRAITE, CE CON ? DE TAPETTE !!!!! IL M’ASSOCIE A CE GENRE DE FOLLE STEREOTYPEE !!!! IL A OSE M’APPELER TAPETTE !!! MAIS JE VAIS LUI DEVISSER SA TETE ET JE SAUTERAI BIEN DESSUS PIEDS JOINTS JUSQU’À QUE J’ARRIVE A EN EXTRAIRE UN NEURONE !!!!!!!!! BORDEEEEEEEEEEEEEEELLLL !!

- Encore ce gamin ? Me demande Yan dans sa magnifique veste en cuir les cheveux dans le vent. Toutes les filles le remarquent et bavent littéralement devant son charisme.

 

Je crois que c’est la première fois que j’ai autant envie d’écraser la face d’un homme façon bouillie de tomates éclatées. Je serre mon sac sur mon épaule et avance sans prêter attention à Yan, mon esprit est embrumé par la haine, une haine si forte qu’elle me ronge le ventre. Ça me démange ! J’ai vraiment envie d’aller l’attraper pour lui régler son compte à cette merde biologique !


- Je vois qu’il ne te laisse pas indifférent, tu n’as déjà rien voulu me dire jusqu’à aujourd’hui et tu continues à rester muet, dit-il en me suivant.

- Ecoute moi bien, Yan, dis je exacerbé, arrêtes de me coller ! Ça fait une semaine que j’en peux plus de te voir tous les soirs ! J’ai pas besoin de chauffeur ! Tu peux pas rentrer dans ton trou et me laisser en paix ? Non, il a fallu que tu viennes foutre ta merde dans cette ville ! Tout est de ta faute ce qui arrive, tu vois ! J’en ai marre de ta gueule de bourgeois raté ! Va te faire foutre par une chèvre.

- J’y crois pas ! Tu craques sur ce gamin ! Tu craques vraiment sur ce gamin ! Dit-il comme si il détenait un scoop.


Il n’avait même pas relevé ce que je lui avais craché à la figure, peut être parce qu’il avait l’habitude. Voilà une semaine que je me défoule sur lui quand je le vois débarquer devant ma salle de TD pour m’accompagner chez moi, il insiste pour manger avec moi et s’en va comme une fleur sans tenter quoi que ce soit puisque je suis capable de lui arracher le bras.


Quand Zach est parti, la dernière fois, ça m’a refroidi immédiatement envers Yan, j’étais devenu plus indifférent qu’une bonne sœur, une véritable vierge Marie, comme si je me sentais responsable de ce qui s’était passé alors que je n’avais rien fait ! Je ne vois même pas de quel droit Zach se permet de me faire la gueule ! J’ai absolument rien fait ! Et puis après tout même si j’ai fait quelque chose qui le dérange, il n’est pas mon mec - pour mon plus grand malheur - il n’a aucune raison de faire la gueule s’il est aussi « ami » qu’il le prétend ! Au contraire, il aurait dû tout simplement s’excuser pour m’avoir dérangé ! IL N’AVAIT PAS A M’INSULTER !!!!! Et je n’aurai dû pas avoir le besoin de me justifier !

Pourtant, j’avais quand même cette impression amère, ce goût dans la bouche si désagréable, de culpabilité et trahison.


Merde ! Il me saoule, qu’il aille se détendre le cul ! J’en ai assez de me prendre la tête pour lui, je veux plus le voir ! Qu’il vienne pas me parler parce que sinon je lui refais sa jolie gueule.


- ALLO ?! Je crie de rage en décrochant le fixe.

J’étais suivi de très près par Yan qui referma la porte derrière moi.

- PUTIN DE MERDE ! J’en ai ras le cul de ces gens qui appellent et qui ne parlent pas ! JE VAIS FAIRE UN MEURTRE MOI !


Je me retourne agressif vers Yan et lui jure que s’il s’avise de venir dans la salle de bain pendant que je prends une douche, je fais de lui un castra. Je rentre donc dans la salle de bain, je jette mes affaires en boule dans un coin et me dépêche de me détendre sous l’eau apaisante. Tout mon corps se liquéfie, le bruit de l’eau sur mon corps me décompresse la poitrine et je peux à nouveau respirer normalement. Lentement, je laisse retomber mon visage en avant, la vue brouillée par l’eau. Tout est clair, toute colère s’évanouit et s’écoule dans les conduits. J’entrouvre le rideau et remarque la présence de Yan qui, bien évidemment, n’a pas pu s’empêcher de venir m’observer même si son visage est plus crispé que coquin. Je sors donc sans pudeur, enroule une serviette autour de la taille et croise les bras.


- Qu’est-ce que je t’ai dit, Yan ?

- Est-ce que tu l’aimes ?

- Quoi ?


Je suis sur le cul. Cette question est complètement conne, j’arrive même pas à comprendre son comportement, il me regarde l’air frustré, les sourcils froncés, il attend la réponse avec impatience.


- Ne sois pas stupide, Yan, je réponds agacé par sa question.

- Tu ne réponds pas à la question ! Il s’emporte.

- De quoi je me mêle, merde ! Vous vous êtes tous mis d’accord pour me pourrir la semaine ou quoi ?! Je crie.


Mon cri fut immédiatement coupé par un baiser brusque. Sous le choc, je n’ai pas vraiment réagi, le contact était chaud et agréable mais très vite, j’ai senti à nouveau ce goût amer, cette sensation de trahison. Je l’ai repoussé immédiatement, outré, presque effrayé par son audace ! Je m’apprêtais à l’incendier de toutes les insultes qui pouvaient exister mais je fus couper dans ma lancée lorsque j’ai vu les larmes qui roulaient sur ses joues. La lèvre pincée, les sourcils froncés, il avait cessé de me regarder et pleurait en silence tout en essayant de se contrôler. Je me sentais dépourvu de la moindre répartie, voir quelqu’un pleurer m’avait toujours bloqué, les mots ne viennent pas et les gestes sont maladroits.


- Alors c’est fini…Vraiment fini…J’ai toujours espéré intérieurement inconsciemment que tu me reviendrais un jour ! Que tu te rendrais compte de l’amour que j’éprouve pour toi et tu tomberais fatalement dans mes bras…Mais j’avais tout faux…Je m’étais donc fait à l’idée que mon Nolan ne pouvait pas tomber amoureux. Ça ne me gênait pas car si tu ne pouvais pas m’aimer, tu n’aimerais personne d’autre non plus. J’ai toujours cru en ça, j’ai toujours voulu y croire en tout cas…

- Je ne l’aime pas, Yan, si ça peut te faire plaisir.

- Menteur ! Je ne t’ai jamais vu te mettre en colère comme ça pour moi ! Même quand je t’ai trompé, tu es resté froid et impassible !

- C’est différent, Yan !

- C’est faux…Il t’a changé, tu n’as plus cette carapace épaisse qui faisait de toi cet iceberg impénétrable. Depuis tu es si soucieux de sa personne, de ce qu’il pense de toi…Ne le nie pas !

- Je ne nie pas mon attirance, mon faible pour Zach ! En aucun cas, je ne viendrai à dire qu’il ne compte pas. Je dis tout simplement que je ne l’aime pas…

- Sais-tu au moins ce que c’est qu’aimer ?

- Tu me fatigues, Yan, je soupire, rentres à ton hôtel ou mieux ! Rentres chez toi, tu n’as plus rien à faire avec moi. Je n’ai plus rien à faire avec toi.


Sans un mot, il est parti, sans un mot, il a fermé la porte naturellement en sortant de l’appartement qui avait retrouvé son calme mais le doute grandissait, la peur également, la peur de l’impuissance et ne pas réussir à contrôler mon futur.


Je me dirige jusqu’à ma chambre où je décide de corriger les devoirs, bien évidemment, je me suis attardé sur celui de Zach et étonnamment, il n’était pas mauvais. Bien au contraire : c’était un arrêt clair, précis, détaillé et rigoureux. J’apprécie la finesse de son écriture, la fluidité de sa plume. Je lui mets une note en conséquence. Une horrible envie pourtant me hurlait de le saquer, le sabrer jusqu’à le voir pleurer en cours où même, le voir s’énerver contre moi que je puisse enfin lui donner un coup de poing bien placé. Je suis malheureusement un chargé de TD, je me dois d’être impartial. Puis, je n’ai plus tellement envie de le saquer même si je ne lui pardonne pas…


Je mange donc seul, pas un coup de fil de Yan, je suis presque soulagé. Cet imbécile devrait rentrer chez lui avec ces états d’âmes stupides, il n’a rien à faire à Paris mis à part me faire chier ! Une fois que j’ai fini de manger, j’allume la télé et regarde les infos et les chaines judiciaires pour me renseigner sur les derniers procès et dernières réformes juridiques. Je l’éteins parce que rien ne m’intéresse, la fatigue de la semaine l’emporte.


A cause de cette histoire, je n’ai pas dormi de la semaine, je ne cessais de revoir le regard noir de Zach lorsqu’il descendait les escaliers et ses phrases blessantes, ses piques défilaient en boucle dans ma tête comme des sentences. Je m’en vais éteindre la lumière et je me couche sur mon canapé avec une petite couverture pour m’éviter de choper la crève. Je regarde la lumière de la ville qui fait briller la pluie sur les carreaux. Ces gouttes sont des berceuses, il m’a toujours été plus facile de dormir un jour de pluie.


Le lendemain, nouveau week-end, le concert de Link. J’ai reçu quatorze messages sur mon portable pour me rappeler l’heure et mon emplacement, je suis tenté de lui poser un lapin tellement il insiste. Cependant ma curiosité l’emporte, peut être que voir Link me fera du bien, j’en ai assez de tourner en rond et d’être pris dans un bordel sentimental pas possible entre les crises de larmes de Yan et les crises de jalousie et d’égocentrisme de Zach : je suis à la masse totale.

 

J’ouvre grand mon placard pour voir ce que je pourrais bien mettre, j’opte en fin de compte pour une jean totalement banal, un sweat gris et une veste blanche tout ce qu’il y a de plus simple. Je reçois un nouveau message, je crois que je vais le tuer ce mec ! Finalement, c’est ma sœur qui m’annonce qu’elle rentre dimanche dans l’après-midi. Finie la vie en solo, je devrais peut être envisager un petit appartement pas loin du campus. Projet à remettre pour plus tard.

Il est déjà deux heures, je me dépêche de partir avant d’être en retard, il me faut déjà une heure pour arriver à la salle de concert, ensuite Bruce Lee vient me chercher sur le côté Est pour m’accompagner à ma place. Je crois même que j’ai le droit d’être dans les coulisses, si proche des sonos je vais mourir. La salle est immense ! Je ne pensais pas que sa célébrité était aussi importante ! Des fans totalement hystériques, notamment les filles du premiers rang qui sont assez effrayantes. Je déglutis, je plains vraiment mon cousin.


- Bouh, murmure Link à mon oreille.


Je sursaute légèrement ce qui le fait rire, la clope au bec naturellement. Je l’accompagne jusqu’à sa loge, il me présente la bassiste, le guitariste et le batteur. Il me semble que je connais le guitariste mais peu importe. Link insiste pour me servir un alcool que je refuse poliment en me rappelant l’expérience catastrophique de la semaine dernière.


- Tu veux m’achever ou quoi ? Tu sais que je tiens pas l’alcool !

- Ça te détendra !


Il me sert un grand verre de whisky coca que je ne finis pas tellement ça m’écœurait, il n’a même pas le temps de me forcer qu’ils sont déjà appelés pour commencer le concert. Link n’a pas l’air stressé pourtant, je peux sentir l’adrénaline lui monter dans tout le corps. Il a les poings serrés et le regard vague. Les musiciens sortent de la loge chacun leur tour, Link reste en retrait et m’empêche de sortir à mon tour. Il me plaque contre le mur et me serre dans ses bras, je sens que mon monde s’écroule : c’est un mythe qui s’écroule là, vous vous rendez pas compte, je n’ai jamais vu Link aussi faible. Il me serre d’autant plus fort que je ne rends pas son étreinte, puis lentement, je l’entoure de mes bras.


- Link, tu te rends compte que tu viens de me traumatiser à vie, je dis pour le détendre.

- Laisses-moi me reposer sur ton épaule…Juste un petit peu…

J’attends donc, cette chaleur fraternelle me fait presque sourire, il se dresse au bout de quelques minutes, calme et heureux.

- Tu sais, Nolan, ça n’a jamais été bon de garder les choses pour soi. Je serai toujours là, moi, tu le sais ?

- Je le sais.

- Alors dis-moi pourquoi est-ce que t’as l’air déprimé ?

- La fatigue des cours sans doute, je dis totalement au hasard.

- Tu as peut être perdu quelque chose qui te manque ?


musique facultative

Je lui ébouriffe les cheveux avant de l’encourager, je ne veux pas en parler, je ne veux pas en parler avec lui. Il est temps de monter sur scène et de me montrer de quoi il est capable. Au moment où il met un pied sur la scène, tout s’éclaire, les cris s’élèvent, les instruments s’accordent et la voix de Link résonne dans mon cœur comme une prière. J’écoute chaque parole, chaque tintement, chaque corde de guitare poussée, j’aime cette énergie…Cette douleur qui se dégage de sa mélodie et de son regard. Il regarde souvent vers le ciel comme s’il dédiait sa chanson à un ange. Je regarde à mon tour au ciel, papa maman, donnez moi la force de me contrôler.


musique obligatoire 

Les trois premières musiques sont terminées, des musiques mouvementées, il en entreprend une plus mélodique, plus acoustique, sa voix devient grave, son visage se transforme, il vit sa chanson poignante et accusatrice, il gratte sa guitare acoustique accompagnée par le son léger de la batterie et de la basse. Il exorcise son mal-être, cette chanson me fout des frissons.

You're so cold, but you feel alive

Lay your hand on me one last time


Mon cœur bat au son frénétique de la guitare, l’alcool me tape dans les tempes et je sens ma respiration s’accélérer, Link donne tout ce qu’il a, toutes ses émotions.


Show me how it ends it's alright

Show me how defenseless you really are

Satisfied and empty inside

Well, that's alright, let's give this another try


Le concert est terminé.


Link m’oblige presque à aller fêter son concert avec lui, je lui dis que je le rejoins, j’avais besoin de prendre l’air seul. Les chansons de Link me font réfléchir : je dois réagir, je vais pas attendre que les choses bougent d’elles-mêmes.

J’appuie comme un fou sur la sonnette, attendant qu’il vienne m’ouvrir, oubliant complètement que d’autres personnes habitent ici. Je me sens victorieux lorsque je vois émerger des cheveux blonds surexcités.


- Non mais ça va pas ! Vous êtes… Nolan ? Mais qu’est-ce qui te prend ? Dit-il un peu perdu avant de reprendre de sa voix cinglante. C’était un beau concert ?

- Tu n’avais qu’à venir pour savoir, je lui réponds sans me retourner.

- Pour me retrouver à tenir la chandelle non merci ! Plutôt crever !


Les émotions, l’alcool, la colère contenue. J’ai finalement craqué et j’ai frappé Zach en pleine mâchoire, pas assez fort pour qu’il tombe par terre mais assez pour qu’il ait mal.


- De quoi tu parles ?! Je dis en m’énervant, t’es vraiment encore qu’un enfant ! Tu crois à tout ce que tu vois sans même te poser des questions, il ne t’est jamais venu à l’esprit que les choses étaient beaucoup plus compliquées que ça ? Je ne vois même pas pourquoi tu m’en veux alors que je n’ai absolument rien fait ! T’es pas mon MEC à ce que je sache !

- Je dis pas le contraire ! Mais j’estime qu’il y avait un minimum de respect à avoir ! Tu ne m’as même pas dit que tu étais avec quelqu’un !

- JE NE SUIS AVEC PERSONNE, CRETIN !! Sinon je ne t’aurai pas embrassé la dernière fois ! Tu me crois capable de faire ça ? Parce que je suis une tapette peut être ?

- Alors tu reçois des mecs à moitié à poil chez toi parce que … ?

- Yan est un ex collant et très entreprenant ! Quand tu es arrivé, je le repoussais et j’ai même voulu m’enfuir !! CONTENT ? J’espère que tu te sens con maintenant ! Parce que je ne te pardonnerai pas…Si à tes yeux je ne suis qu’une tapette, alors je ne veux pas de ton amitié !

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Geniale !! Noulanichou perd la tête =)

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 27 novembre 5 27 /11 /Nov 19:53


- Je vois qu’en plus d’être homo, t’es un mec violent, nan, franchement, t’as tout pour toi ! Répliquai-je en me massant la mâchoire, furieux de n’avoir rien vu venir et furieux qu’il me parle sur ce ton !


Parce que j’étais censé croire quoi ? Quand je débarque chez lui et que je le vois avec un mec à moitié à poil ? J’étais me censé me dire : ah mais non, il l’aidait simplement à se déshabiller pour aller prendre le bain ! BAH VOYONS !!!!! Je veux bien faire des efforts mais quand même, et puis, le coup de l’ex collant, ça lui va bien de dire ça, hein !


- Et toi, t’es qu’un putain de gamin qui pense qu’à lui et qui croit avoir tout le temps raison alors qu’il se pose même pas les bonnes questions !!!

- Zach ! Intervint Christelle qui avait apparemment suivi tout l’échange particulièrement élevé au niveau intellectuel, si tu veux te disputer avec ton ami, tu vas DEHORS ! Vous réveillez tout le monde à cette heure-ci ! S’époumona-t-elle.

- J’ai rien à voir avec lui, c’est pas mon ami, il l’a dit lui-même ! Grognai-je.

Une gifle vint me fouetter violemment la joue et je la regardai sans comprendre.

- Dehors ! T’y réfléchiras à deux fois avant de dire des bêtises !

- Bordel, vous faîtes tous chier !! M’énervais-je en prenant mon manteau et claquant la porte. Je donnai un coup d’épaule à Nolan pour passer sans m’excuser et glissai en soufflant un bon coup contre le mur.


Je me mis à grelotter, réalisant que j’étais pied nu, vêtu d’un simple jogging. Sentant un regard insistant sur moi, je levais la tête pour me rendre compte que Nolan était toujours là. Il me regardait d’un air bizarre, surement à se demander s’il allait me mettre une droite ou une gauche.


- Bah, finalement, t’as pas changé, t’es toujours à la rue, me dit-il froidement. T’as peut-être vécu des choses difficiles mais faut pas croire pour autant que tu sais tout de la vie et encore moins celle des autres. Je dirais même plus : tu sais rien de la vie. Et c’est pas dans un taudis minable qu’on peut s’en sortir.


Il se détourna sans un autre regard pour disparaître progressivement dans la nuit.

Je tremblais mais pas uniquement de froid. Je posai la tête contre le mur en soupirant avant de fixer le ciel. Pas une seule étoile dans ce ciel triste et pollué. Souillé. Morne. Le même ciel qui me couvrait la tête depuis mon enfance, ce même ciel sans dieu ou alors un dieu bien cruel.


Je regroupai mes genoux contre mon torse pour me protéger du froid et y posai ma tête. La phrase de Nolan se répercutait dans tous les coins de ma tête avec une telle violence que j’avais l’impression que mon crâne allait exploser. Des larmes me piquèrent les yeux quand bien même ils étaient fermés.

Ouais, je savais que j’étais nul, pas besoin qu’on me le dise !


Lorsque je me réveillais, je tremblai de froid dans mon lit, la tête tournait. Il était 17h15 : j’avais dormi toute la journée. Je ne savais pas quand Christelle avait daigné me chercher mais j’avais chopé une bonne crève, la gorge sèche et douloureuse dès que je toussais me le confirmait.


J’avais soif mais je ne pouvais pas appeler et dès que je mis un pied hors du lit, les murs se mirent à tanguer dangereusement. Je m’aidais du mur pour monter et crus que ma tête allait exploser quand j’arrivais dans le salon avec tous les enfants surexcités. Je grognai et poussai jusqu’à la cuisine pour me servir un verre d’eau, pas plus, parce que je ne pouvais rien avaler.


Je retournai ensuite dans ma chambre sur des jambes flageolantes pour me réfugier dans ma couette sauf que je m’emmêlais les pieds et tombai par terre comme une merde. Un rire nerveux m’échappa : au moins, je ne pouvais pas tomber plus bas. Je retins mes larmes, qui me faisaient finalement plus de mal que de bien, et finis par réussir à atteindre mon objectif.


Je me réveillais lorsqu’une masse chaude vint se blottir contre moi. Inconsciemment, je la serrai dans mes bras avant d’ouvrir les yeux après un raclement de gorge.


- Il veut à tout prix dormir avec toi, dit sèchement Christelle –je ne comprenais pas pourquoi elle m’en voulait mais visiblement, c’était le cas- évite de lui refiler ta crève.

- Moi, au moins, je ne l’enferme pas dehors en pleine nuit avec -5 degrés dehors, répliquai-je, énervé.

- Lui au moins ne dit pas des idioties de vieux décrépis et fermés d’esprit. Surtout pour quelqu’un qui a un meilleur ami gay.

- Je vois pas ce que tu veux dire, rétorquai-je, légèrement perdu mais n’ayant pas envie de me prendre la tête dans l’état où j’étais.

Exaspérée, elle souffla un bon coup.

- Je ne pensais pas que tu rejetterais Nolan parce que c’était un homosexuel.

- QUOI ?! M’étranglai-je. Mais t’es pas bien et d’abord quand est-ce que j’ai dit ça ?! poursuivis-je outré. Et puis, même si c’était le cas, tu me laisserais crever dehors alors que tu le connais pas ?

- Je t’aurai pas laissé crever dehors, juste donner une bonne leçon et que tu réfléchisses un minimum à ce que tu dis.

- Mais je rêve ! Tu prends sa défense alors que tu…

- J’en sais suffisamment.

- Par ce que ton fils t’a raconté !! Ah bah, elle est belle, la loyauté ! Je me déglingue la santé pour vous et voilà ce que je récolte ! Nan mais, j’y crois pas ! Tout ça parce que… Je ferais mieux de ne pas y penser… Mais vous êtes graves, c’est pas possible !


Excédé au bord de la crise de nerf, j’enfonçai mon visage dans mon oreiller, me retenant de tout envoyer valser, y compris Fabrice. Je pensais quand même que j’avais un minimum d’importance à leurs yeux, bah non !

Mais quoi, après tout, fallait s’en douter : je n’étais qu’un orphelin au passé trouble, je n’étais pas une personne digne de confiance alors que lui, chargé de TD, bah, ça en jette ! Et encore orphelin, mais par simple caprice et que si je le voulais, je pourrais retourner vivre avec mon père couler des jours heureux… tu parles ! Heureux au paradis, ouais !

Je savais que je n’aurai pas dû le fréquenter, tout partait en vrille ! Je le savais mais je ne m’étais pas écouté, je lui avais fais confiance… Et là, putain, j’en avais mal au bide, je ne voulais pas retourner à la rue tout ça parce qu’il a décidé de foutre le bordel ! Non, ce n’était pas possible…


Je séchais les cours du lundi, trop faible pour retourner en cours sans m’endormir sur mes feuilles. Mais cette histoire m’avait cassé le moral et je n’avais plus la même joie de retrouver les autres. J’en voulais toujours à Christelle et finalement, je ne m’occupais pratiquement que de Fabrice.


J’essayais de le faire parler de ses cauchemars mais d’après lui, il ne se souvenait de rien. Je lui demandais si c’était à cause de Jérémy, Luc ou Nicolas ses compagnons de chambre, il se contenta de secouer vivement la tête à l’horizontale mais n’ouvrait toujours pas la bouche. J’allais parler avec les instituteurs qui n’avaient rien à dire sur son travail ou comportement. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait. Peut-être avait-il été plus perturbé que les autres à cause de la drogue, c’était possible, la plupart des gosses sont tellement embrouillés que dès que quelque chose arrive, ils croient que c’est de leur faute et qu’ils vont se faire punir. Mais ça n’expliquait pas pourquoi il voulait dormir avec moi tous les soirs, comme s’il avait peur de quelque chose. Et ça m’énervait de ne pas comprendre parce que je ne pouvais pas l’aider alors que c’était évident qu’il avait besoin d’aide.


Je décidai de parler aux trois trouble-fête, sans leur mettre la pression. Ils secouèrent la tête mais je captai un mouvement dans mon dos : Mickaël s’était complètement figé. C’était un garçon d’une dizaine d’années, brun, les yeux marron, assez timide comme Fabrice.

 

Christelle intervint malheureusement à ce moment-là pour ordonner l’extinction des feux. Je couchai Fabrice dans mon lit qui ne mit pas longtemps à s’endormir. Je profitais de son sommeil pour m’éclipser et aller toucher deux mots à Mickaël, en espérant qu’il ne se soit pas déjà endormi. Les lumières s’éteignaient progressivement, le calme régnait déjà dans le couloir. Le coucher se passait bien en général, la lecture des histoires se faisant dans le salon avant d’aller dormir. Ce n’était pas possible sinon de faire chaque chambre avec un livre à la main et de raconter six fois la même histoire.


Je frappai doucement à leur porte, pour ne pas leur faire peur si certains étaient encore éveillés, avant d’entrer doucement. Bizarrement, le lit du concerné était vide, peut-être était-il allé aux toilettes, même s’ils y allaient avant de se coucher. Mais là, il n’y avait toujours personne. Je pestai, encore un qui était allé faire le mur.


De la lumière filtrait de la chambre de Franck, j’entrai, après avoir frappé, pour le prévenir que je sortais. La scène qui se déroula ensuite fut d’une telle violence et d’une telle rapidité que tout était flou dans ma tête. Je crois aussi que c’est parce que ça m’avait tellement révolté, dégoûté, que je répugnais à m’en souvenir.


Le problème, c’est que j’avais agi sur un coup de tête, sans réfléchir, l’urgence de la situation ne m’en avait pas donné le luxe. Une pulsion animale m’avait propulsé en avant pour empoigner Franck et le jeter contre le mur, loin de Mickaël. La volonté de le sauver avait supplanté mon propre instinct de survie et, incapable de me défendre, de me battre, Franck se retourna contre moi pour me rouer de coups. Je pouvais tout juste protéger ma tête, pour éviter de prendre un coup trop violent, réflexe que j’avais gardé de la rue, mais les capacités réduites de mon corps me limitaient dans mes mouvements : diminué par l’épisode de mon enfance et traumatisé par les coups de mon père, j’offrais une cible facile car j’étais incapable de riposter.


Je n’étais même pas sûr d’avoir sauvé Mickaël car il suffisait qu’il me roue de coups jusqu’à ce que je m’évanouisse pour qu’il continue ce qu’il avait commencé. Ce dernier, trop choqué par la scène, demeurait immobile, les yeux exorbités de peur ; je luttais contre l’inconscience pour lui hurler de fuir mais les mots demeuraient tapis, bloqués dans ma gorge.


La douleur me fit reprendre contact avec la réalité : j’avais l’impression que dix tonnes d’eau gelée s’étaient déversées, me coupant la respiration. Des milliers d’aiguilles me transperçaient le dos et la douleur se propageait jusque dans la moindre parcelle de mon corps.


Je saisis le verre d’eau posé sur ma table de nuit avant de sursauter quand une main froide se posa sur mon front. Christelle avait les joues rouges comme si elle avait beaucoup pleurer et ma colère envers elle fut vite oubliée lorsqu’elle me serra dans ses bras. Je répondis à son étreinte en soupirant d’aise et laissai ma tête se nicher dans son cou pour respirer son parfum.


Quand j’étais arrivé ici, j’étais comme un animal craintif, je ne parlais pas et je restai dans mon coin pour sursauter dès que quelqu’un posait sa main sur moi. La seule personne qui ne m’avait jamais fait peur, c’était Christelle, sûrement, avec du recul, parce qu’elle me rappelait ma mère, dans sa douceur et par son physique aussi.

Elle m’avait laissé le temps de m’habituer à elle, Allan, à l’époque, était un garçon aussi perturbé que nous, ne comprenant pas pourquoi sa mère passait autant de temps avec des enfants qu’elle ne connaissait pas, se sentant mal aimé et se montrant violent avec nous. Je crois que si nous sommes devenus de si bons amis, c’est parce que je suis arrivé à la bonne période : sa mère et lui venaient d’avoir eu une longue explication à ce sujet, jugeant qu’à treize ans, il était en âge de comprendre, et il avait essayé d’écouter le conseil de sa mère selon lequel il comprendrait mieux s’il essayait de nous comprendre au lieu de nous détester.


Il passait donc son temps à m’observer, même quand j’étais dans mon coin, en me collant le plus possible contre le mur pour essayer de disparaître. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en y repensant mais c’est quand quelqu’un a pris « mon coin » qu’il est venu me parler tellement j’étais paniqué. Il m’a pris d’autorité par le bras pour s’installer sur le canapé et il a commencé à me raconter sa vie, ses problèmes. Il m’avait d’abord regardé comme une bête curieuse avant de dire :


- Bon, comme t’as l’air plus bête que les autres, je peux bien te raconter mes problèmes, tu t’en souviendras pas de toute façon.


Et il m’avait tellement bassiné avec ses problèmes de garçon toute la journée que, déterminé à ne plus lui parler, j’avais passé mon temps à l’éviter.


- Franck m’a tout raconté, m’avoua-t-elle, le regard de biais. Tu…

- Qu’allez-vous faire ? La coupai-je.

- Nous ne pouvons pas te garder, dit-elle dans un souffle.

- Bien sûr… QUOI ?!!!! Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- Je ne comprends même pas comment tu as pu faire ça ! Reprit-elle, la voix dure et sèche, osant me regarder dans les yeux. Après tout ce que nous avons fait pour toi !

- Mais qu’est-ce que tu délires là ? Je te suis pas, avançais-je en ayant peur de comprendre.

- Tu vas devoir assumer tes actes maintenant. Tu ne croyais quand même pas tu pourrais agir en toute impunité ?!


Non !!! Tout mais pas ça ! La panique menaçait de me submerger, je tentais de garder la tête froide pour découvrir ce qui s’était passé pendant mon absence.


- Et Franck ? Fis-je, la voix étranglée par l’émotion, comprenant que j’étais foutu.

- Quoi Franck ? S’il n’avait pas été là, je n’ose même pas imaginer la suite…

Il avait inversé les situations… Là, j’étais vraiment dans la merde.

- Comment peux-tu imaginer une seule seconde que j’aie pu faire ça ? Ce sont mes frères et sœurs, j’ai grandi avec eux, on a plus de dix ans d’écart. J’avais leur âge quand je suis arrivé ici !

- Non, ce ne sont pas tes frères et sœurs, trancha-t-elle, je te rappelle que tu en as un, de frère.

- Mais t’es pas bien ! Comment tu peux me faire ça ?! Et ça veut dire que tu vas laisser Franck ici ? Alors que dans le meilleur des cas, il est tout autant coupable que moi et que dans le pire, c’est le seul coupable dans l’affaire, comme je me tue à te le faire comprendre ! Tu penses un peu aux enfants, là ?

- A ton avis, dans quel intérêt j’agis ?

- Je ne sais pas mais t’es franchement bizarre en ce moment avec moi, tu veux me remettre avec mon père, tu demandes à mon beau-frère de m’insérer dans la famille, franchement, j’ai peur de me dire que tout ceci n’est qu’une mascarade pour me rapprocher de ma famille. Quoique je préférerais…

- Et bien, non, c’est la réalité et dès que tu iras mieux, tu partiras d’ici. En attendant, je t’enferme dans ta chambre avec interdiction de voir ne serait-ce que l’un d’entre eux !

- MAIS OUVRES LES YEUX !! Pourquoi Fabrice tenait-il tant que ça à dormir avec moi ? Demandes à Mickaël, bordel ! Comment j’aurai pu les toucher, comment j’aurai pu… Et puis, tu sais en plus que je ne veux pas retourner à la rue et que j’ai tout fait pour mes études, pour les enfants. Tu crois vraiment que je prendrais le risque de tout foutre en l’air ?

- La discussion est close et dépêches-toi de récupérer que je puisse te mettre à la porte, conclut-elle, froidement.

- Attends ! Alors si… Si ta décision est irrévocable, fis-je la voix brisée, éloigne au moins Franck des enfants. Crois-moi, je t’en prie, je partirai si ça peut les rassurer, te rassurer, mais fais pareil avec Franck. Le laisse pas avec eux !

- Et qui les gardera ?

- Je sais pas, demande a Allan ou Renaud, le temps de trouver une solution, ou restes avec moi pendant que je les surveille, mais je t’en conjure, ne le laisse pas avec eux.

- Tu n’as pas à me dire ce que je dois faire.


Le lendemain, mon sac à dos sur les épaules, Christelle me mettait à la porte sans plus d’état d’âme. Au moins, m’épargnait-elle la honte de le faire devant les enfants qui étaient en cours mais j’en étais malade de les savoir avec lui. Je l’avais suppliée, marchandée, brusquée, elle restait butée sur sa position. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne me croyait pas. Pourquoi faisait-elle plus confiance à Franck qu’à moi ? Alors qu’elle m’avait vu grandir ?


- Franck est là depuis l’ouverture de nos portes, je ne vois pas pourquoi il aurait changé de comportement du jour au lendemain ni pourquoi il aurait fait ça !


Et moi alors ?

Et pourquoi il aurait changé ? Mais parce que depuis que j’étais parti en bas, il était tout seul là-haut pour les surveiller alors qu’avant, il partageait sa chambre avec David, un surveillant qui est parti deux ans plus tôt quand Christelle a enfin considéré que j’étais suffisamment responsable pour m’occuper d’eux.

Détruit, je me rendis chez Allan, le soir même.

Il me darda un regard de haine.

- Je… Est-ce que tu peux m’héberger pendant un temps ? Bafouillai-je.

- Pourquoi ?

- …

- Pourquoi j’hébergerai un pédophile doublé d’un homophobe ?

Sa réplique me fit l’effet d’un coup de poing en pleine figure et je reculais de quelques pas.

- Ça m’étonne pas que ton père t’ait abandonné, il avait dû comprendre quel genre de pourriture tu étais ! Abandonne tes études, tu sais bien qu’on peut pas devenir avocat avec un casier !

- Allan, tu… Comment vous pouvez croire que… Me défendis-je avant de prendre la porte en pleine face.


Complètement sonné, je descendis les marches avant de me retrouver dehors sans trop savoir où aller. J’avais mal au cœur, mal au crâne, et le pire, c’est que toutes ces douleurs ne me faisaient que prendre conscience que tout ça était vrai : j’étais de nouveau à la rue, de nouveau seul. Je pouvais aller à la fac mais je n’avais pas envie de les affronter même si mon absence leur prouverait que j’avais raison. Mais avec mon meilleur ami qui me prenait pour un pédophile, Nolan qui devait me prendre pour un homophobe, je ne voyais pas tellement le plaisir d’y aller…

Et Christelle allait-elle porter plainte ? Si c’était le cas, Allan avait raison, ça ne servait à rien de continuer. Avec un casier, et pas des moindres, c’était tout mon avenir qui me fermait ses portes.


Alors, c’était vraiment fini ?


Une heure plus tard, je me tenais devant la tombe de ma mère, accroupi, recroquevillé sur moi-même. Mon père s’était contenté de me battre avant de me mettre à la porte -exactement ce qu’avait fait Allan même s’il s’agissait de mots- sans me dire où était ma mère. C’est Christelle qui avait effectué toutes les démarches pour découvrir où on l’avait enterrée : dans le quartier où j’avais grandi.


Le temps passait et je demeurai immobile, perdu devant sa tombe.

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OOooh pauvre petit Zach j'ai trop mal pour lui... Lilly fidèle à elle même aussi sadique que folle !
Comment elle peut imaginer un truc pareil ? Elle m'étonnera toujours..
Bon voilà bisous à toute ^^

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 1 décembre 2 01 /12 /Déc 00:09



Je pose le dernier carton dans ce qui sera mon appartement.


- J’ai jamais porté un carton aussi lourd !! Se plaint Colgate, qu’est-ce que t’as foutu dedans ?

- Des bouquins.

- J’arrive pas à croire que t’es autant de peluches, s’étonne Link en caressant un gros nounours.

- Touches pas à ça ! Et puis d’abord, t’étais pas censé être en tournée européenne ? Dis-je en ouvrant un premier carton.

- C’est vrai, dit-il naturellement.


Il y a des jours comme ça on ne peut pas comprendre Link, sa réponse était si naturelle qu’elle paraissait évidente et pourtant n’avait aucune logique. Il me fatigue.


Ce que je déteste le plus dans un déménagement, c’est ranger les cartons, je crois que c’est la phase la plus chiante. Je me redresse et regarde autour de moi. J’avais trouvé cet appartement grâce à un collègue à la fac, il savait que je cherchais un appartement et m’a conseillé son ancien domicile, proche de la faculté, pas loin du métro. C’était l’idéal pour moi qui me perdais tout le temps, on dit que les hommes ont le sens de l’orientation … j’ai dû sauter une étape de fabrication, moi.


- Salut à tous !!!! Hurle Yan en arrivant avec une plante verte dans les mains.

- Salut, répond amicalement Colgate en rangeant les affaires de cuisines.

- Qui a laissé rentrer cette folle ? Demande Link en regardant autour de lui.


Etrangement, Link était le seul après moi à ne pas aimer Yan lorsqu’il débarquait comme une fleur. Malheureusement, même si je me ligue avec mon cousin pour le décourager, il prend tout avec le sourire. Ce mec est un démon. Il me tend la plante verte que je pose près de la grande baie vitrée dans la cuisine, je touche les feuilles avec délicatesse, Yan connait très bien mes goûts et il sait que j’ai toujours aimé les plantes. Il est sans doute le seul à me connaître autant. Cette couleur verdoyante, cette vie qui ne dépend que de moi, c’est cette sensation qui me fait tant aimer les plantes. La sensation que quelque chose a vraiment besoin de moi. Perdu dans mes pensées, ce fut la main d’Ely qui me réanima.


Depuis un mois, je suis assez distant avec elle, avec tout le monde sans doute et même Colgate me trouve étrange puisque je ne l’embête plus sur son sourire niais, sur sa façon d’être, il me demande sans cesse si je vais bien. Mais que puis-je leur répondre ? A mes yeux, tout va bien, même si je sens que quelque chose en moi a changé. Je ne peux pas expliquer mon comportement. Lentement, je pose la mienne sur ses doigts frêles, je sens sa bague en or, ses ongles vernis, ma sœur est si fragile et la voir s’inquiéter pour moi m’énerve, elle ferait mieux de s’occuper d’elle un peu ! Sa gentillesse la perdra… Je me retourne et lui offre un sourire crispé. Depuis un mois, je ne suis que l’ombre de moi-même, j’espère seulement que ce malaise passera avec le temps, en vivant par mes propres moyens. Loin de lui.


- Bon, tu paies ton café, Nolan ? S’extasie Link devant ma machine à espresso.

- J’ai pas encore fait les courses, désolé, dis-je en rangeant les livres dans la bibliothèque.

- Bon, bah allons-y ! S’écrie Link en me tirant par le bras.


J’ai même pas eu le temps de lui répondre qu’il m’embarque déjà hors de l’appartement. Je tente de protester mais peine perdue, heureusement que je suis juste au premier étage, j’ai failli tomber au moins trois fois dans les escaliers, tiré de force. Je tente de stopper Link mais ses jambes ne s’arrêtent pas, un grand sourire sur les lèvres, il avance avec joie, dans la rue alors que tous les passants nous prennent pour des fous. Pourquoi ce garçon n’a-t-il pas de veste par un temps pareil ? Il a perdu l’esprit ? Si seulement j’avais pu madame…Si seulement.


- Mais t’es pas bien, ma parole ! Je crie en me dégageant.

- J’ai envie d’un café moi, me dit Link en faisant la moue.


Je soupire las, je n’ai pas envie de lui crier dessus maintenant. Je lui vole donc son manteau beaucoup trop grand pour moi, il se retrouve en pull à col roulé mais ça n’a pas l’air de le gêner. Je remonte la fermeture et prend la route du centre commercial à quelque pas de chez moi.


Link allume une cigarette, il ne sourit plus comme un enfant et semble, au contraire, devenir très sérieux, il me regarde du coin de l’œil, accusateur, je me sens jugé, ce qui est très désagréable, et pourtant je ne dis rien.


- Il n’est toujours pas revenu ? Il me demande.


Mes yeux s’écarquillent, mon cœur fait un bond, mon visage s’assombrit lentement.


- Non, toujours pas.


Nous arrivons enfin devant le centre. Au supermarché, je vais chercher un caddie pendant qu’il regarde dans le rayon musique. Je m’approche et remarque une immense partie consacrée au nouvel album des « Harassual  » avec, en couverture, le profil de Link en plein concert la lumière derrière lui, jaillissant de part et d’autre de son visage noir dans l’ombre, l’écart de ses lèvres proche du micro nous donne déjà des frissons : une couverture magnifique. Les images du concert me reviennent, il y a un mois de cela, sa musique So Cold m’avait marqué, cette guitare dans ces mots m’avait littéralement envoûtée. Il avait un don, c’était indiscutable.

Il fixait son album avec une certaine concentration, je crois rêver lorsque je le vois froncer des sourcils, agacé par je ne sais quoi.


- Je déteste voir mes albums, je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois, c’est la même colère qui m’habite soudainement, dit-il comme s’il se parlait à lui-même, pourtant je devrais être content d’être célèbre seulement…Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à être fier de moi…

- Je suis fier de toi moi, dis-je instinctivement, peut être que pour toi, c’est pas important. Ça te soulagera sans doute pas mais sache que je suis fier de toi. Tu as réussi à trouver ta voie, tu n’es plus le Link solitaire qui en voulait à la terre entière, tu n’es plus le Link au bord du gouffre. Tu as changé et je suis fier de ce que tu es devenu.


Il reste figé quelques minutes, j’ai l’impression d’avoir trop parlé, ce n’est pas dans mon habitude d’être aussi gentil, aussi expressif dans mes intentions. Quelque change mue en moi, quelque chose d’inconnu et d’effrayant.


- Tu devrais être gentil plus souvent Nolan, sourit Link, tu es mignon quand tu rougis.


Il se moque de moi ou quoi ? Bon ! On n’est pas là pour bavarder, je me racle la gorge et pars en direction du rayon légumes, quelques fruits, de quoi faire une salade et puis hop ! Rayon suivant. Avec l’aide de Link, nous sommes rentrés seulement une heure après, les bras couvert de sacs de mille kilos. D’accord, je suis peut être une petite nature mais Link est pire que moi, il traîne des pieds en se plaignant pour que je porte un sac de plus.


- C’est déjà le troisième, tu rêves, je suis pas un mulet, je dis en continuant sans me soucier de ses gémissements.

- Mais c’est trop duuuuuur.


J’avais l’impression d’être avec un gamin de huit ans, manquait plus qu’il se mette à pleurer en appelant sa mère, ce qui aurait été comique… Pour être franc, j’avais vraiment peur qu’il le fasse. Un étage plus haut, Link s’étale sur mon canapé comme un mourant, agonisant. Colgate vint m’aider à porter les sacs pendant que Yan rangeait le reste de mes bouquins. Ely avait accroché un gros panneau « INTERDIT DE RENTRER » devant le petit couloir qui conduisait à ma chambre et la salle de bain. La zone est apparemment en plein nettoyage et lorsque ma sœur se met à nettoyer, vaut mieux ne pas être dans ses pieds : elle se transforme en véritable Terminator.


La journée est passée très vite. Mon appartement n’était pas encore le nid douillet que je pouvais imaginer mais tout le monde m’a beaucoup aidé et Link a insisté pour fêter ça dignement. Ma sœur, évidemment, à suivi le chemin aussi contente que lui que de boire des litres d’alcool, Yan jubilait rien qu’à l’idée de pouvoir rester encore auprès de moi, il se frottait presque comme un chat.


- Je rêve ou tu ronronnes !!! Je m’exclame en m’écartant.


Il me fait un grand sourire avant de simuler un « miaou » que j’étais le seul à pouvoir entendre. Il valait mieux, pour moi, ne pas boire ce soir. Tom est aussi resté, un boulet de plus ! Finalement, ma pendaison crémaillère me semblait beaucoup moins festive, je serai le seul à ne pas m’écrouler par terre pour ramasser les autres tout en approvisionnant cette bande d’ivrogne. Aussi enthousiaste qu’un gamin, Link a sorti de je ne sais où des bouteilles de saké, vodka, whisky et différentes autres boissons non alcoolisées pour mélanger le tout. Je deviens blanc comme un linge rien qu’à la vue des bouteilles sur la table. Les regards lubriques de ma sœur et de Link me font peur.


Les deux premières heures étaient sympas, Yan a fait cuire des pizzas, Colgate tentait de calmer sa femme sur les verres qu’elle engloutissait, Link restait frais, alternant cigarettes et verres. Argh, la gerbe ! J’avais même pas encore bu un verre et j’avais déjà envie de vomir. Yan avait décidé de ne pas boire non plus, il avait sa voiture : ce qui était agaçant chez Yan, c’est qu’il avait tout pour lui ! La beauté, il savait cuisiner, il était drôle, bienveillant, sérieux, non fumeur, non buveur, pas fêtard, jaloux comme il faut, compréhensif, attentif et attentionné ET POURTANT il manquait quelque chose d’essentiel. C’est peut être cette perfection irréelle qui ne me plaisait pas.


- Je vous présente le CERCUEIL ! S’emballe Link.


Il me tend une boisson si foncée que j’en ai des frissons d’inquiétude. Qu’a-t-il foutu dans ce verre ? Il semblait fier de lui, les joues un peu rosées, ma sœur était déjà trop euphorique et Tom en était encore à son premier verre, raisonnable en toute situation.


- C’est quoi cette expérience chimiquement dangereuse ? Demande Tom.

- Je dirais même que c’est radioactif, je dis à mon tour.

- C’est un cercueil, un mélange de plein d’alcools avec du coca, dit-il un grand sourire sur les lèvres.

- Très peu pour moi.


Je sors immédiatement de la table pour aller surveiller les pizzas. Quelle soirée, je vous jure.

Au final, tout le monde était raide à la fin la soirée, trois heures du matin, et j’avais l’impression d’être sur un champ de bataille. C’est pas très drôle d’être le seul sobre, je me sens vraiment seul. Yan était encore assez frais pour conduire, il m’a juré d’emmener tout le monde chez soi sain et sauf, j’espérais seulement que Link ne vomirait pas sur la banquette. Il chantait, soutenu par Yan qui l’aidait à descendre les escaliers, Ely semblait au bord du coma éthylique mais elle continuait de rire pour un rien. Colgate, à moitié présent, tanguait juste un peu et m’avait aidé à porter ma sœur jusqu’en bas malheureusement, il a raté une marche et est tombé comme une merde jusqu’en bas des escaliers ; Yan est arrivé en courant pour constater qu’en fait il s’est endormi. Ma sœur est finalement couchée sur la banquette arrière dans les bras de son mari endormi, Link une cigarette dans la bouche plus énergique que jamais. Je souhaitais une bonne nuit à Yan tout en regardant partir la voiture dans les lumières de la nuit.


J’ai regardé le ciel, fatigué, c’est tout de même une belle nuit. Soudainement, une chose froide vint s’écraser sur mon nez, puis deux, puis trois, puis un milliers de petits flocons blancs qui tombaient sur la ville : la neige. D’abord, je suis resté stoïque puis un sourire béat s’est étiré sur mes lèvres et j’ai ri comme un enfant, la neige ! Il neigeait enfin, j’ai couru dans mon appartement pour attraper ma veste et mon écharpe. La première neige de décembre. J’ai marché dans les rues sans quitter le ciel du regard, les nuages avaient une couleur rose à cause des lampadaires de la vie, c’était magnifique ! Une sensation de joie intense me submergeait. Noël n’était plus qu’à quelques jours.

Les rares passants s’extasiaient face au spectacle, quelques enfants se collaient aux vitres de leur chambre pour regarder les flocons. Une ambiance, une musique, c’était une période si attendue et si redoutée. L’approche des fêtes, des cadeaux, des familles heureuses. Allais-je fêter Noël seul à nouveau ? Peu importe, car il neige ce soir. Petit à petit, un film minuscule englobe la ville. Totalement hypnotisé, je ne regarde même plus où je mets les pieds et je me cogne contre un passant, assez violemment puisqu’il s’écrase par terre dans un gémissement de douleur.


- Je suis désolé ! Je m’exclame en lui tendant ma main pour le relever.


Je crois faire une crise cardiaque lorsque je croise le regard électrisant d’un vert émeraude reflétant autant de surprise que de crainte. Pas un mot, pas un mouvement, aucun de nous deux ne sait quoi faire ou que dire. La situation est si…inattendue. Voilà un mois je ne l’avais plus vu, un mois qu’il avait disparu de ma vie, un mois que je ruminais contre lui ! Contre ce qu’il pense de moi ! Un mois que je tentais d’oublier ce regard.


Il portait une doudoune déchirée sur les manches, des chaussures sales et mouillées, ses lèvres étaient violacées par le froid et ses cheveux étaient encore humides. Que faisait-il dehors à trois heures du matin ?

Brusquement, il se relève et se frotte les fesses pour enlever les trois flocons, il cache son visage derrière son bonnet mais ne bouge pas. Je penche un peu la tête, il ne s’enfuit pas cette fois. C’est donc moi qui le contourne, je passe à côtés de lui sans dire quoi que ce soit, honteux d’avoir un comportement aussi puérile, honteux d’être obligé de baisser les yeux pour faire comme s’il n’était pas là, honteux de sentir mon cœur se déchirer à chaque pas que je fais pour m’éloigner de lui.


Je décide de m’arrêter, je n’y arrive pas, je n’arrive pas à m’enfuir. Je finis par me retourner, Zach est resté immobile, au milieu de la neige, les mains tremblantes, le épaules baissées, son corps entier semble s’écraser. Ne sachant pas trop comment réagir, je m’approche donc et le frappe sur la tête d’une claque innocente.


- Suis-moi, dis-je sans plus de formalité.


Je n’ai même pas eu besoin de l’attendre, quelques secondes après, je l’entendais me suivre pas à pas jusqu’à mon nouvel appartement. J’ai ouvert la porte et je suis rentré en soufflant sur mes mains. Il ferme la porte derrière lui sans un mot, je le fixe encore plus intrigué. J’ai peur, peur qu’il lui soit arrivé quelque chose, je sens qu’il ne va pas bien mais je ne peux pas me résoudre à être aussi « gentil », aussi « proche » qu’avant. Par fierté, par rancune. Je prépare un grand chocolat chaud et le pose sur la table.


- C’est pour toi, dis-je pour lui faire comprendre.


Une machine. Il s’approche du chocolat et colle ses mains autour en respirant la bonne odeur qui s’en dégage. Un sourire s’étire sur son visage, un sourire déformé par la douleur car très vite une larme roule sur sa joue. Sans plus attendre, il cache son visage dans son bonnet et pleure silencieusement. Pas un mouvement, pas un geste. Je m’assois en face de lui et j’attends que ses larmes réchauffent ses joues.


- Merci, il murmure entre deux sanglots.

- Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m’auras pas dit pourquoi je t’ai trouvé dans cet état par un froid pareil, je dis en buvant une première gorgée.

- Je… les mots ne sortaient pas, je…


Les blessures étaient trop vives, l’émotion trop forte, il n’arrive pas à aligner un mot après l’autre. J’ai apporté une serviette et un gant de toilette.


- Va prendre une douche, ça va te réchauffer. Si tu en as envie, tu peux dormir ici cette nuit.


Sans vraiment comprendre pourquoi ni comment, j’ai posé des draps et une couverture sur le canapé, je l’ai déplié en lit et je l’ai préparé pendant que discrètement il était parti prendre sa douche.
Que s’est-il passé ?


_____________________________________________________________________________________________

Ah je vois d'ici vos sourires élargis ! XD et oui enfin...seuls...tous les deux...dans un appartement....humm
bande de coquine !
Je remercie toutes les filles qui me laissent plein de commentaires ! Je vous aime et j'adore votre imagination débordante !! ^^
Zach va-t-il dire quoi que ce soit à Nolan ?

Bisous

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 4 décembre 5 04 /12 /Déc 00:23


- Bonne nuit, me dit-il. Si t’as soif ou faim, sers-toi dans la cuisine, poursuivit-il toujours du même ton froid et sans émotion.


Il disparut dans sa chambre et je m’empressai de dévaliser son frigo avant d’ouvrir la porte d’entrée pour partir. J’avais faim et je ne pourrai pas rester ici indéfiniment alors je préférai partir de moi-même, poussé par cette atmosphère sourde et angoissante. Il m’en voulait toujours, même si je pensais qu’avec le temps, il aurait oublié. Mais je m’arrêtai, frappé par la grossièreté du geste que j’étais en train de commettre.


Mais c’est vrai que ses mots, je ne les avais pas oubliés, je les avais même ressassés sans arrêt, ayant constaté à quel point ils étaient vrais.


Finalement, je me laissai glisser contre la porte en pleurant. Les objets de mon méfait s’éparpillèrent au sol et je pleurai de plus belle. J’étais épuisé d’errer sur les trottoirs, de mendier, de voler pour vivre. D’ailleurs, je ne savais même pas pourquoi je continuai. Je sursautai quand j’entendis des bruits de pas, même étouffés par la moquette. Tel un animal pris en faute, je me relevai précipitamment, tournai la poignée fébrilement, terrorisé à l’idée d’être pris sur le fait, pour m’enfuir dans la rue.


Je gémis quand je m’écroulais dans la neige et rampai misérablement dans une ruelle sombre latérale, le temps de me remettre un peu de mes émotions.


- T’es pas bien de sortir par ce temps ?

Je me tournai brusquement –peut-être un peu trop quand je sentis mon cou craquer- pour apercevoir Nolan, grelottant dans son manteau, avec des chaussons mouillés.

- Qu’est-ce que ça peut te faire ? Répliquai-je.

- Allez, viens, j’ai pas envie de crever.

- Bah, vas-y, rentres, ça t’a pas gêné de me laisser dans la rue, l’autre fois.

- Je suis désolé…

- Nan, t’es pas désolé, t’as foutu la merde, alors maintenant, dégage ! Fous-moi la paix ! M’emportai-je, au bout du rouleau.


Il vint me serrer dans ses bras mais je me dégageai vivement, un peu trop même puisque je sentis la tête me tourner. J’étais tellement faible en ce moment que le moindre geste brusque se multipliait par dix dans mon corps et prenait des proportions énormes.

Je me cognai contre le mur pour me laisser glisser et pleurer en silence. Honteux, je cachai ma tête entre mes genoux.


- Vas-t-en, laisses-moi… le suppliai-je.

Je le sentis soudain s’asseoir contre moi, s’appuyant de tout son poids contre mon épaule.

- Je suis en colère contre toi, c’est vrai, mais je crois que je me trompe de personne, avoua-t-il.

- Super, ça me fait une belle jambe, marmonnai-je.

- Je… Je me suis vraiment inquiété pour toi. C’est vrai, on s’est disputés, la dernière fois, mais c’était juste une dispute, comme ça arrive entre amis, dit-il.


Je relevais la tête pour déceler une lueur mensongère dans ses yeux. Non, rien : il paraît sincère. Mais je m’étais déjà fait avoir.


- Viens à la maison, tu n’as rien à perdre, si ? Tu ne seras pas obligé de me raconter, je veux juste que tu ailles te mettre au chaud.


Une partie de moi hurlait pour que j’accepte mais une autre me hurlait de résister, que c’était trop tentant. Oui, c’était encore elle, ma foutue conscience. Et toutes les fois où je l’avais ignorée, quand Je croyais qu’elle ne servait à rien, en fait, elle essayait vraiment de me protéger.


- De toute façon, je ne te laisse pas le choix, conclut-il en me tirant par le bras.


Je titubai jusqu’à lui et il me serra dans ses bras, sans que je puisse m’échapper. Alors, je me mis à pleurer, serrant mes poings contre son torse.


Je me laissai doucement entraîner vers son appartement. La chaleur de la pièce se propagea jusque dans la moindre veine.


- Retournes sous la douche, tu es trempé.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ? Je viens de te dire que tu étais trempé.

- Je croyais que j’étais qu’un sale homophobe, chuchotai-je, honteux malgré moi.

Il me prit de nouveau dans ses bras et je me laissai aller.

- Tu vois que ce n’est pas vrai et je ne sais pas pourquoi tu dis ça. C’est moi, le pire, dans cette histoire. Je regrette vraiment ce que je t’ai dit, la dernière fois.

- Bah, au final, t’avais raison, reconnus-je.

- Oh, Zach, que s’est-il passé ?

- Rien, répondis-je précipitamment, absolument rien. Je… Je vais me doucher.


L’eau chaude me procura un immense soulagement, bien qu’au début, la température était très froide pour ne pas me brûler après un changement trop brutal de température. J’allais ensuite m’enrouler dans la couverture que Nolan borda avec soin. Ça faisait longtemps que je n’avais pas profité de tous ces petits conforts.


Je ronronnais de plaisir sous tant de chaleur mais ce fut mon ventre qui, en éternel insatisfait, grogna. Nous nous regardâmes un instant avant de rire doucement. Ce n’était pas l’éclate totale mais il était tard -ou tôt- nous étions fatigués et l’humeur restait tendue.


- Il est un peu tôt pour manger Mcdo mais je peux te réchauffer des restes de pizzas aux quatre fromages, me proposa-t-il.

- C’est parfait.

Dix minutes plus tard, je mangeai une demi-part d’une pizza délicieusement bonne.

- Tu veux que je prévienne quelqu’un ? Ton meilleur ami ou Christelle ? Ou même Tom ?

- Non… non, ça ira.

Il me regarda perplexe.

- Je… Je t’en prie, ne les appelle surtout pas. Ils… Pour faire simple, nous avons eu des différends et… Bref, ce n’est vraiment pas la peine. Ecoute, je ne vais pas m’imposer longtemps, je partirai demain. C’est gentil de m’héberger mais…

- Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, me coupa-t-il, mais j’ai bien compris que tu n’avais nulle part où aller et par ce temps, je ne te laisserai pas vadrouiller dans les rues.

- Je ne suis pas un assisté et je suis majeur, rétorquai-je. Je n’ai pas besoin de ton hospitalité.

- Je te demande juste de revenir dormir au chaud, c’est trop demander ?

- Mais je n’ai pas d’argent, je ne peux pas payer de loyer, je ne peux pas payer la nourriture, je n’ai rien… Sanglotai-je. Je n’ai plus rien, je… Nolan, ils… Ils me manquent. Je n’ai rien fait, ils ne m’ont pas cru mais je n’ai vraiment rien fait. Jamais… Jamais, je n’aurai pu faire ça mais ils m’ont pas cru… Je les aime, je ne pourrai pas leur faire de mal… Les enfants, ils…

- Moi, je te crois, je sais que tu n’es pas mauvais et je sais aussi que tu les aimes, affirma-t-il en me caressant les cheveux.

- Mais toi aussi, tu vas finir par me laisser, lui reprochai-je.

- Non, tu vas rester ici jusqu’à ce que ça s’arrange, jusqu’à ce que… Le temps que tu veux. Et si ça te gêne vraiment, tu pourras chercher un emploi, mais pour l’instant, ce n’est vraiment pas urgent.

- Je suis désolé… Mais tu sais, je suis allé voir ma mère et elle n’était pas là, elle non plus… Je serai bien allé voir mon père mais bon, ce n’était pas possible et…

- Arrête, moi, je suis là, d’accord ?


Je dormis pendant plus de trois jours d’affilée sans ouvrir un œil, sauf les fois où Nolan me réveilla pour me donner à manger et vérifier que je n’étais pas tombé dans le coma. Je repris des couleurs, un peu de poids, mais mon moral restait en berne. Pour plein de choses.


Christelle m’avait définitivement rayé de sa vie et avait limite posté des gardes pour m’empêcher d’entrer. Il ne manquait plus que je sois dénoncé, ce qui n’était pas le cas puisque personne n’était venu me chercher pour me menotter et me mettre au trou. Quoique, c’était peut-être parce qu’ils ne m’avaient pas trouvé, vu que j’avais passé les dernières semaines à errer dans les rues. En tout cas, je ne comprenais pas son acharnement. J’avais coupé les ponts avec Allan, sachant que je ne sortirai pas indemne d’un affrontement avec lui. Mon année à la fac semblait sérieusement compromise puisque j’avais plus de deux absences à mes TD, ce qui m’inscrivait automatiquement défaillant à l’examen. Nolan m’incitait fortement à y retourner, au diable, ces imbéciles qui ne méritaient pas d’avoir leur licence, pour des hommes de droit, c’était hyper limite d’abandonner à son sort une personne en difficulté, surtout son meilleur ami et même s’il est coupable, c’est le boulot des avocats de les défendre et patati et patata.


Mais, ce qui m’inquiétait surtout, c’étaient les enfants. J’espérai qu’il ne leur était rien arrivé cependant, je devenais malade rien qu’en y pensant parce que je savais que ce n’était pas le cas. J’avais essayé mais je ne pouvais plus rien faire.


Une semaine s’était écoulée depuis mon arrivée ici et j’étais complètement guéri. L’appartement de Nolan était très vivant, un vrai moulin, tout le monde entrait et sortait, au grand dam de ce dernier. Enfin, le choc des titans n’eut pas lieu puisque Yan avait brillé par son absence, de même pour mon frère qui prenait soin de récupérer de mes nouvelles par l’intermédiaire d’Ely.


J’étais tranquillement en train de musarder sous ma couette le dimanche matin tandis que Nolan se battait avec mon popotin pour que je libère le canapé quand une sonnerie perturba notre jouxte quotidienne.


C’aurait pu être Link ou Ely mais non, et la personne qui se présenta à nous me laissa interdit tant sa présence était inattendue. Nolan revint avec deux cafés avant d’aller s’enfermer dans sa chambre. Il refusa de sortir, me disant qu’il était à côté si besoin. Jean était en face de moi, assis sur l’un des poufs, en train de boire son café. Jean, le mari de Christelle et donc le père d’Allan. Il n’était pas beaucoup présent avec nous mais il avait assisté à chacun de nos anniversaires, des événements importants.


- Comment te sens-tu ?

- Ça va, lui répondis-je d’un ton égal. Je ne savais pas pourquoi il était là mais sa visite ne présageait rien de bon aussi, je me tenais sur mes gardes.

- Franck a été arrêté, déclara-t-il sans crier gare.

- Quoi ? Mais…

- Je sais que nos excuses ne suffiront pas à réparer le mal que nous t’avons fait. Mais tu as le droit de savoir la vérité. Pour couronner le tout, c’était lui le responsable du trafic de drogue, il avait apparemment décidé d’exploiter les enfants comme du bétail et de les rentabiliser au maximum…

Il me regarda mais je ne pipai mot, sous le choc.

- Si ça peut te rassurer, je suis intervenu auprès du doyen de ta fac pour annuler tes absences donc tu peux reprendre tes études là où tu les avais laissées. Et bien sûr, si tu veux revenir voir les enfants, il n’y a pas d’objection ; tu peux aussi rester ici. Allan et Renaud vont nous aider à gérer la situation.

- Attends, tu crois que je vais accepter tes excuses sans rien dire et accourir à l’orphelinat ?

- Non, je sais que nous t’avons fait souffrir et je sais qu’être intervenu auprès du doyen ne nous rachètera pas. Je suis juste venu te dire la vérité.

- Et les enfants, comment vont-ils ?

- Il était surveillé discrètement, il n’a pas pu agir mais ils sont sous le choc, ça va être difficile pour eux, enfin surtout pour Fabrice et Mickaël, les autres n’ont rien eu.

- Je viendrai, affirmai-je, pour les voir, mais pas tout de suite. J’ai besoin de temps.

- Bien sûr, je comprends. Tu seras le bienvenu, affirma-t-il en se levant pour prendre la sortie.

- Pourquoi m’avoir mis à la porte ? Pourquoi ne m’avez-vous pas surveillé comme vous l’avez fait avec lui ?

- Nous avons agi dans la précipitation ; après coup, nous nous sommes dit que c’était un moyen de l’appréhender sur le fait. Donc oui, nous t’avons utilisé et tu es en droit de nous en vouloir.

- Tu es trop bon de me donner votre autorisation, raillai-je. Si vous n’aviez fait que m’utiliser, passe encore mais là, vous m’avez complètement brisé. Comment avez-vous pu me mettre à la rue sans vergogne, sachant que je ne pouvais compter sur personne et par un temps pareil ? Comment avez-vous pu me trahir de cette manière ? Je croyais que votre rêve était de fonder une famille, de les reconstituer ?

- Je te l’ai dit, je ne suis pas venu te convaincre que nous avons bien agi. La suite, c’est toi qui décides, conclut-il avant de sortir.


L’entretient avait duré à peine une demi-heure mais j’étais démoralisé. Quelque part, je devrais me réjouir que les enfants soient de nouveau en sécurité, que mon honneur ait été rétabli mais non, le scandale avait été réel et la détresse trop forte.


Je rejoignis Nolan dans sa chambre qui bondit de son lit à ma vue. Je l’étreignis en me collant à lui, respirer son parfum, me rassurer. Encore une fois, il était là pour moi.

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Voilà un petit chapitre j'espère que ça vous plait...hum je suis sûre que ca vous plait je vois d'ici vos sourires de groupie en imaginant Zach dans les bras de Nolan...
Comme je vous comprend lol
^^
j'adore ces deux là, à tel point qu'avec Lilly, on a eut beaucoup de mal à finir cette histoire pas parce que nous n'avions pas d'idées ! Au contraire, mais parce que nous nous étions trop attacher à eux...
Aah quand j'y repense j'en ai mal au coeur ! Telle une maman je me raccroche à lire et relire sans cesse l'histoire :p
Voilà donc la suite en espérant qu'elle vous convient ^^
KISS

ps : image de naruto juste pour faire chier Lilly niark désolé ma belle mais  moi je l'adore celle là :p

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 8 décembre 2 08 /12 /Déc 00:53


Cette chaleur, cette affection soudaine. C’est sans doute un peu trop pour moi alors que je me fais violence depuis une semaine pour ne pas lui sauter dessus. Je ne peux rien faire, je ne veux pas le faire fuir et en même temps mon désir me hurle de le serrer fort, aussi fort que possible comme si je l’enfermais dans mes bras et qu’il ne les quitte jamais. Je pose mes mains simplement sur lui peut-être trop peu pour être franc, je tape donc sur ses épaules et me racle la gorge.


- Zach, hé, tu m’étouffes, dis-je dans un petit rire nerveux.

- Désolé, dit-il en riant naturellement.


Je lui ébouriffe les cheveux comme je fais d’habitude lorsque je sens qu’il est gêné, j’arque un sourire maladroit avant d’aller poser mon livre et sortir de la chambre. Il m’a suivi jusqu’à la cuisine curieux de savoir ce que je pouvais bien faire, accoudé au frigo, il me regardait intrigué.


- Ça te dit des crêpes ? Je demande en sortant mon kilo de farine

- Pour manger ?

- Bah non, pour laver le sol ! Bien sûr pour manger idiot ! Dis-je en sortant le litre de lait.

- Roh, te moque pas, c’est pas ce que je voulais dire ! Je voulais dire pour dîner quoi !

- Bah ouais, t’aimes pas ?

- Si, j’adore mais j’en ai jamais fait, dit-il un peu honteux.

- Bah, ça sera une première !


Zach m’explique ensuite qu’à l’orphelinat lorsqu’ils faisaient des crêpes, il s’occupait des enfants et ne pouvait pas tellement participer. Je me sens plus joyeux tout d’un coup ! J’adore les crêpes et lui faire découvrir, c’est un moment inestimable à mes yeux. Le voir rire lorsque je me mets plein de farine sur le visage, l’énergie avec laquelle il mélange les œufs avec la farine, l’état de son t-shirt et son regard attristé. Je ris attendri par ses expressions si naturelles, spontanées, je crois que je n’ai jamais autant ri et quiconque me verrait me prendrait pour un fou car ce n’est pas le Nolan que tout le monde connait, celui là est beaucoup trop souriant, beaucoup trop joyeux. Quelque chose change en moi et c’est Zach qui en est la cause.


Nous avons donc fini la pâte et mis la cuisine dans un état d’après guerre, je commence à nettoyer le plan de travail quand je sens une vague de poudre blanche m’aveugler. Englouti sous la farine, je deviens blanc comme la neige de dehors. Zach se bidonne, le paquet de farine dans la main, un sourire sadique s’étire sur mon visage et son rire s’arrête net : j’ai les deux œufs qui restaient dans les mains.


- Tu ne peux pas faire ça, dit-il en riant jaune.

- Tu crois ? Mon sourire s’étire de plus belle laissant transparaître une belle rangée de dents.

- Imagine l’état de ton appartement après !


Zach recule jusqu’au salon, les mains en avant pour m’arrêter, il se cogne contre la table et sans me contrôler, tel un lanceur de balle au baseball, je lance mon œuf en pleine tête de mon bel étudiant, entre les deux yeux. Il crie de stupeur et s’essuie le visage qui dégouline de jaune d’œuf.


- NOLAN !!!! MERDE !!

Il tentait de se mettre en colère mais comme il riait en même temps, ce n’est pas très convainquant, j’ai donc préparé mon deuxième œuf.

- Arrêtes ! Stop ! Attention sinon c’est Mr. Zoubi qui y passe !

Tel un criminel, il brandit Mr. Zoubi en otage, mon gros nounours en peluche avec un nœud rose autour du cou. Mon bras se raidit, pas Mr Zoubi ! Il ose !!!

- D’accord, d’accord ! Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter, envoie moi Mr. Zoubi et je pose mon œuf.

- J’ai pas confiance, dit-il en se cachant derrière la peluche.

- Je te promets !

- Menteur, je garde Mr. Zoubi avec moi !

- Regardes, je pose l’œuf sur la table, envoie moi Mr. Zoubi, allez.


Le reste de la soirée se passe dans la même ambiance, il me pique mes crêpes, je lèche la cuillère de Nutella pour l’empêcher d’en reprendre, il avait donc pris une cuillère pour lui tout seul. Je fus un peu vexé, j’aurai bien aimé qu’il lèche la cuillère derrière moi avec le regard coquin, mais c’était sans doute trop en demander, je devais être le seul à en rêver mais rien que d’y penser, j’en bavais.


Vingt crêpes à deux, nous sommes deux baleines échouées sur la plage, un ventre prêt à exploser. C’est pitoyable mais tellement drôle, rien que de se regarder souffler parce que nous étouffons, ça nous faisait rire ! Deux gros sacs. En marchant lentement, nous sommes allés regarder la télé, Pirate des Caraïbes et le sublime Johnny Depp, c’était peut être le seul genre de film sur lequel on pouvait s’entendre. Je suis allé éteindre la lumière.


Pendant le film, j’observais Zach totalement plongé, ses yeux verts reflétaient les images de film et je déglutis, son visage doux, sa bouche légèrement entrouverte, des cheveux blonds qui chatouillaient ses sourcils. Je suis bien trop attiré par lui et j’ai trop du mal à m’en cacher alors j’en profite, nous sommes dans le noir et il est captivé par les dialogues entre Will et Elisabeth. Je me sens fondre, dangereusement fondre, je crois que ce n’est pas conseillé d’observer quelqu’un avec autant de fascination et de tendresse. Rien que d’imaginer quelqu’un lui faire mal, ça me fait ressortir les veines du bras. Qui aurait le courage de lui faire de la peine ? Quelqu’un de stupide et d’égoïste ! Quelqu’un comme moi… Je m’en veux, je m’en veux tellement de lui avoir créé des ennuis, seulement… d’un autre côté - que Dieu me pardonne - ces soucis l’ont amené ici. Le générique de la fin du film défile sur l’écran, je détourne le regard pour ne pas être pris sur le fait et me lève en baillant. Je sens son regard se poser sur mon dos.


- Bonne nuit, dis-je en partant en direction de ma chambre.

- Bonne nuit, dit-il en se levant à son tour pour préparer son lit.


Les petites habitudes du soir s’étaient installées entre nous, pas de dispute à l’horizon, ce qui me soulageait un peu, j’avais peur que nos deux caractères de merdes fassent encore des étincelles.


Je crois que c’est incontrôlable, je n’arrive pas à ne pas y penser, je n’arrive à n’être que son ami car au fond de moi je veux plus, j’aimerai plus. Je tente toute de même de le garder pour moi, je n’ai pas le droit de lui imposer mes sentiments, je ne veux pas le blesser, je ne veux pas qu’il se sente mal à cause de moi. J’ai déjà fait assez de dégâts. J’éteins la lumière de ma table de chevet et ferme les yeux lentement sentant que la nuit sera tourmentée.

 

Je suis réveillé en sursaut par un malade mental incapable de dormir à cinq heures du matin, il me secoue comme un prunier le visage livide, les yeux écarquillés comme deux billes de billard, de longs cheveux noirs. Ce n’est pas Zach que je vois c’est ma mère, son visage taché de sang, sa bouche grande ouverte mais je n’entends rien, elle hurle, plante presque ses ongles dans mon bras. Je grimace de douleur, son visage est ruisselant de larmes et soudainement, sa vie s’arrête sous mes yeux, elle tombe dans mes bras, plus froide que la neige.


- AAAAH !!

- Nolan ! C’est fini ! Chut, c’est fini, dit Zach me serrant contre lui.


Mon corps est victime de convulsion, je suis encore un peu endormi, j’ai mal aux bras, je n’arrive pas à aligner deux mots et tremble comme un fou dans un asile. Mes yeux grands ouverts, Zach tente de me calmer en me frottant le dos mais je continue de marmonner des choses incompréhensibles, mes lèvres tremblent, j’ai l’impression qu’il fait quarante degrés dans la chambre.


C’est seulement quinze minutes après que j’arrive enfin à me calmer, je reprends mon souffle et mes esprits, la main sur le front, épuisé et terrifié. J’ai encore fait un cauchemar de cette fameuse nuit où mes parents ont été tués. Elle me revient en fragment et je n’arrive pas à reconstituer mon souvenir. Ce souvenir qui m’a assassiné ce jour là, j’aimerai vraiment l’effacer de ma mémoire et de mon existence.


Zach est resté silencieux, il m’a lâché sans me brusquer, je fixais mes mains plus fébriles que des feuilles mortes. Je me sens ridicule, c’était une facette que je ne voulais absolument pas lui montrer, j’avais tenu plus d’un mois sans faire de cauchemar de ce genre, un mois, puis une semaine en présence de Zach pourtant il a fallu que ça arrive. Je ne peux même pas le regarder en face tellement je me sens faible.


- Je suis désolé, je murmure.

- Ne le sois pas, dit-il faiblement.


Il me caresse le bras que je tiens de toute mes forces et m’oblige à desserrer ma poigne, lentement, il relève mon visage en appuyant sur mon menton d’un regard plus que compatissant, il me fait l’effet d’une brise. Je sens que mon corps se détend et je n’arrive pas à quitter ses yeux.


- Tu m’as fait peur tu sais ! Dit-il en riant. J’ai entendu hurler depuis le salon comme si on t’attaquait, j’ai fait un bon d’un mètre sur mon lit !

- Pardon, dis-je entre les dents.

- Arrêtes de t’excuser, je comprends, dit-il en posant sa main sur mon front.

- Je tiens à te prévenir que ça arrive souvent, je dis en enlevant sa main de mon front.

- Ce n’est pas un simple cauchemar alors ?


Je reste muet, non désireux de rentrer dans ma vie passée. J’ai pourtant l’impression d’être dans le devoir de lui en révéler un peu.


- C’est le souvenir de la nuit où mes parents ont été assassinés, je dis le plus faiblement possible en espérant qu’il n’entende rien.

- Ah…

- J’étais présent mais je ne me souviens de rien, j’ai juste des flashes assez morbides dans mes rêves, dis-je en serrant les poings.

- Tais-toi, il dit soudainement, je sais à quel point ça te coûte d’en parler, tu n’es pas obligé.

- Merci.


Nous restons donc silencieux, Zach décide de quitter la chambre en me caressant une nouvelle fois le front avant de fermer la porte derrière lui. A peine a-t-elle été fermée que les ombres devenaient menaçantes et que les fantômes du passés volaient au dessus de ma tête prêts à venir me tuer une nouvelle fois dans mes songes. Je tremble à nouveau gémissant de peur, je ferme les yeux plus fort qu’un enfant un soir d’halloween, mon cœur bat si fort qu’il semble résonner dans toute la pièce. Je vais devenir fou.


Je sors brusquement de ma chambre, ne pouvant pas y rester une minute de plus, je reprends mon souffle et me dirige à pas lents dans le salon, l’horloge murale fait des tic tac insupportables, je me demande comment Zach peut dormir avec ça. Je me sers un verre d’eau aussi silencieusement que possible. Je le bois d’une traite et je m’approche du lit de Zach.


- Zach …Hey…psssst ! Dis-je en chuchotant.

- Hum ? Nolan ?

Il allume le grand allogène à côté de lui.

- Ça ne va pas ? Il demande en se frottant les yeux.

- Je… Par où commencer ? En fait, j’aimerai…

Non, arrête, Nolan ! C’est idiot ! Zach n’acceptera jamais ! Tu n’as même pas à le demander, tu vas le faire fuir, espèce d’abruti. Subis et retourne te coucher dans ta chambre, quitte à te bâillonner pour ne plus le réveiller.

- Non, rien, laisses tomber, je murmure en partant dans ma chambre.


Qu’est-ce que je pouvais bien espérer ? Heureusement que j’ai réussi à me résonner avant, il m’aurait regardé avec de grands yeux, gêné, il n’aurait pas osé me dire non mais me l’aurait fait comprendre en butant sur les mots, en trouvant des excuses. Puis, au lendemain, il m’aurait annoncé que ce n’était pas une bonne idée de venir dormir chez moi, que j’étais trop tenté et qu’il fallait qu’il parte pour éviter que je me tape des films !


Ma main se bloque alors qu’elle n’a même pas encore touché la poignée, je sens que tout mon corps refuse de rentrer à nouveau dans ma chambre. Si on ne peut même pas se sentir bien dans sa chambre, où peut-on se sentir bien ? C’est aberrant et pourtant je repousse cette pièce comme la peste.


- Tu sais que t’es vraiment ridicule, j’aurai dû te filmer, me dit Zach adossé au mur du couloir.


Je ne voyais pas tellement son visage dans la nuit mais je pouvais très bien distinguer qu’il était torse nu - même si je ne distinguais rien de bien précis - et son bas de pyjama que je lui avais prêté, beaucoup trop grand pour lui d’ailleurs. Il me tend sa main, je l’observe pendant quelques secondes ne comprenant pas trop ce qui lui prenait.


- Allez, je veux bien que tu dormes avec moi seulement si t’es sage, dit-il dans un ton moqueur.


La nuit cachait mon visage rouge de joie, j’ai pris sa main et me faisait traîner comme un enfant jusqu’au salon. Il est cinq heures trente trois lorsque je ferme les yeux et je sens Zach se nicher dans le creux de mon dos.

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Dans le même lit....XD
je vous vois venir avec vos yeux brillant lol
Voilà la suite de JUSD comme promis maintenant je vais vite révisé pour une demi heure et domir (les révisions moi ça m'assoment XD) Bonne nuit bisous

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 11 décembre 5 11 /12 /Déc 23:42

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Cette nuit-là, je pris conscience que quelque part, Nolan était un enfant qui n’avait jamais grandi, traumatisé par l’épisode douloureux de la mort de ses parents. Il avait grandi bien sûr, il était même incroyablement intelligent, mais il y avait une inadéquation entre son âme d’enfant et son esprit vif et acéré. Il fallait creuser pour découvrir sa douceur et sa gentillesse qui étaient emprisonnées par une énorme couche de glace et d’agressivité.


A en croire sa sœur avec qui j’avais pas mal discuté cette semaine, c’est moi qui l’avais changé. Même Yan, qui avait tout pour lui et que je n’avais toujours pas rencontré –grand bien m’en fasse-, n’avait pas réussi à voir au-delà des pupilles azurées de son ancien amant.


Nolan n’était pas le seul à avoir changé : cette chaleur que je ressentais en sa présence, quand il me prenait dans les bras ou quand il dormait avec moi, était nouvelle. Elle était aussi agréable que déconcertante, d’ailleurs, je recherchais autant sa présence, à attirer son attention sur moi en l’aspergeant de farine, que je la fuyais, connaissant l’attirance de Nolan à mon égard. Plein de petites choses qui me faisaient douter, me ravissaient et effrayaient à la fois.

Nolan gigota, grogna, et ouvrit des yeux fatigués. Mais cette petite lueur de liberté brillait toujours dans ses yeux.


- Désolé de t’avoir réveillé, s’excusa-t-il.

- Non, je ne dormais pas.

- Ah oui, c’est vrai que tu ne dors pas beaucoup la nuit.


Surtout quand on se pose des questions.

Son ventre gargouilla et il me jeta un regard de merlan frit. Je fis mine de n’avoir rien vu et me retournai de l’autre côté pour attraper la télécommande. Le choc fut si soudain que ma tête tourna pendant quelques instants, j’y crois pas, il a osé m’attaquer par derrière !


Je me jetai sur lui en l’étouffant avec mon oreiller afin d’aplatir sa tête comme les crêpes que nous avions mangées hier. Des doigts baladeurs s’attaquèrent à mes côtes et je fus pris d’une crise de rire incontrôlable. Il se dégagea et me plaqua dos au lit. Je tâtonnai avant de refermer mes doigts sur Mr. Zoubi. J’eus l’effet escompté, il stoppa aussitôt son attaque, puis il attrapa son nounours et se mit à le réconforter en disant des horreurs sur moi. Cela dit, son air apparemment détaché ne prenait pas avec moi : il avait exactement le même regard que les enfants de l’orphelinat avec leur peluche, leur doudou. Je savais que Mr. Zoubi était important pour lui et ça me confortait dans ce que je pensais.


- Fais un bisou magique pour te faire pardonner ! M’ordonna-t-il en me plaquant le nounours sur le nez.

- Même pas en rêve, tu l’as cherché.

- Oui, mais lui, il n’a rien fait ! Tu l’as traumatisé, il t’en voudra à vie !

- Rien à foutre, c’est qu’une peluche.


Je ne pus résister face à son faux air de chien battu sauf qu’au lieu de faire un bisou à Mr. Zoubi, je déposai un baiser sur son front avant de me lover dans ses bras. A bas les questions et protestations, ce que je savais, c’est que j’aimais être avec lui. Il m’apportait cette chaleur dont je n’avais jamais bénéficié auparavant.


Nous nous levâmes vers midi, après avoir visionné toute sorte de conneries sur MangaTV : nous avions fanfaronné l’air de Pokémon et le générique de Dragon Ball et rouler des yeux devant les niaiseries d’un certain hamster.

Une fois douchés et attablés devant le déjeuner préparé par les bons soins de mon hôte, la conversation devint plus sérieuse.


- Alors, tu vas retourner à l’orphelinat ? S’informa-t-il d’une voix qu’il se voulait naturelle.

- Je… Si ça te dérange pas, je voudrai rester encore un peu ici. C’est encore trop frais pour que je puisse leur pardonner et revenir comme si rien ne s’était passé.

- Non, bien sûr que tu ne me déranges pas. Enfin, moi, je dis ça, mais peut-être que Mr. Zoubi ne pense pas la même chose…

- J’arrive à mater une vingtaine de gamins tous aussi excités que perturbés, tu crois vraiment que c’est une peluche qui va me faire peur ? Rétorquai-je.

- C’est pas faux mais t’étonnes pas si tu te fais attaquer la nuit !

- Mais oui, bien sûr. Je pense que la faute reviendra plutôt à un gros ours mal léché.

- Plus sérieusement, tu ne voulais pas revoir les enfants ?

- Oui mais j’aimerai surtout revoir Fabrice et Mickaël, j’ai besoin de me rendre compte de leur état.

- On pourrait y aller aujourd’hui si tu veux, les emmener au cinéma. Pour leur changer les idées.

Je le regardai, étonné par sa proposition.

- C’est gentil mais ce n’est pas la peine.

- Pourquoi ? Si c’est à cause de l’argent, c’est pas un problème.

Je soupirai.

- Pour toi, peut-être, pour nous, c’en est un.

- Mais…

- C’est comme ça, c’est tout. Essaie de comprendre, lui dis-je, ne souhaitant pas me fâcher. On s’est toujours débrouillés sans et je ne peux pas accepter parce que je ne pourrai jamais te rendre la pareille.

- Mais je m’en fiche !

- Moi non ! Ça revient au même que de mendier et c’est très désagréable de profiter de l’argent des autres alors qu’on n’a rien fait pour le mériter.

- Mais si je te le propose, ce n’est pas pareil.

- Alors si tu me proposes, tu dois accepter mon refus.

- Tu m’énerves à être aussi têtu ! Alors, quoi, ça veut dire que je pourrai pas te proposer de ciné ou de resto ? !

- Tu ferais quoi à ma place si c’était moi qui devais entretenir ton rythme de vie ? Connaissant ton caractère, je ne pense pas que tu le prendrais bien !


Un silence gênant s’installa avant que Nolan reprenne la parole :


- D’accord, je comprends pas mais je comprends. Ça doit être parce que j’ai des goûts de riche… Fit-il en se levant pour débarrasser la table.

- Arrête, fais pas dans l’extrême non plus, je te dis pas qu’il faut que tu culpabilises, répliquai-je en le suivant.

- Qu’est-ce que tu veux faire alors ? Soupira-t-il.

- On ira au bois.

- Ils ont l’habitude d’aller là-bas, non ?

- Oui mais ils aiment bien.


Trois quarts d’heure après, nous étions devant l’orphelinat. Un désagréable sentiment de rejet s’empara de moi alors que je me trouvais devant chez moi. D’instinct, je serrai le bras de Nolan et reculai. Je ne voulais pas revoir Christelle ou Allan, la façon dont ils m’avaient traité m’avait fait comprendre que j’étais moins qu’une merde, alors que je croyais être leur meilleur ami et fils. Tout me revenait en pleine face. Sentant ma détresse, Nolan me prit dans ses bras et je ne pus m’empêcher de sangloter.


- Viens, on y retournera une autre fois.

- Non, je veux les voir.

- Tu n’es pas en état, assura-t-il, et je ne pense pas que te voir pleurer comme une madeleine les rassurera.


Après une heure et demie de transport pour rien, j’étais assis sur le canapé, la tête posée contre l’épaule de Nolan, le regard vide. Il passa un bras autour de ma taille et je me serrai un peu plus contre lui.


- Tu sais, t’as gagné au change : entre eux et moi, y a pas photo.

Je ris. Il parvenait à détendre même les situations les plus délicates.

- T’es bête, tu sais bien que tu pourras jamais lutter contre Mr. Zoubi.

- C’est quand ça t’arrange, hein ?

- Bah ouais… Tu parlais d’un resto, ce soir ? Ajoutai-je pour changer de sujet.

- Tenté ?

- Et si je te faisais des pâtes alla carbonara ?

- J’sais pas, je croyais que tu savais pas cuisiner.

- C’est le seul plat que je connaisse, c’est ma mère qui m’avait appris, lui révélai-je. Mais ça fait longtemps que je n’ai pas mis la main à la pâte.

- T’inquiètes, avec moi comme chef, ce sera un repas digne d’un roi.

- Quelle modestie ! Le taquinai-je. Va faire les courses alors et t’as pas intérêt à oublier un seul ingrédient.

- D’accord mais en attendant impatiemment mon retour, commença-t-il avant de s’engouffrer dans sa chambre et d’en rapporter des bouquins que je reconnus immédiatement, au boulot !

- Quoi ? T’es pas bien !

- Tu m’as dit que tes absences ont été annulées alors faut que tu te remettes dans le bain. Finie la convalescence.

- Mais…

- C’est important pour toi, non ? Alors, reprit-il après mon hochement de tête, tu t’en fous des autres et t’avances. Moi, je suis là. Ce soir, je t’interroge sur le vol et si je suis pas content, tu seras privé de dîner.

- C’est de l’abus de pouvoir, espèce de tortionnaire ! Riais-je.


Nolan s’en alla, en me tirant la langue, avec la lourde charge de rapporter un paquet de pâtes, des lardons, de la crème fraîche et des œufs ; en dessert, j’avais exigé un flan : j’adorai ça. J’ouvris son manuel et me jetais corps et âme dans les révisions pour éviter de penser à des choses plus désagréables. Mais l’image d’Allan ne cessait de me déconcentrer et vaincu, je reposai le manuel pour m’allonger sur le canapé.


« Avances, les autres, tu t’en fous » ! M’avait dit Nolan. Ouais, c’était plus facile à dire qu’à faire. Je l’appréciais énormément mais ça ne valait pas plus de dix ans d’amitié, surtout que l’orphelinat représentait toute ma vie. Une larme roula sur la joue précédant toutes les autres.


Nolan me trouva frais et dispo, incapable de lui sortir un traître mot sur le vol : je ne connaissais même pas son article. Je lui fis un énorme sourire et je pris un livre sur le crâne.


- Aieuh, c’est pas comme ça que les infos rentreront !

- Non, ça se saurait, mais c’est pas avec un sourire niais que tu vas m’attendrir !

- Et c’est pas en frappant mon pauvre cerveau que t’arrangeras les choses, rouspétai-je.

- Peut-être que ça te boostera pour le contrôle la semaine prochaine, dit-il le plus naturellement du monde.

- Quoi ? Tu me dis ça que maintenant ? Je suis sûr que tu le savais depuis longtemps !

- Oui, mais comme ça, t’es sur un pied d’égalité avec les autres et de toute façon, t’étais trop fatigué pour réviser.

- Tu veux pas m’accorder une semaine de plus ? Négociai-je en ressortant mon plus beau sourire.

- Non, fit-il implacable.

- Me donner les réponses ?

- Non.

- Et bah, t’auras pas à manger pour la peine, na !


L’odeur qui se dégagea de la poêle lorsque les lardons se mirent à griller me rappela de nombreux souvenirs. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pensé à ma mère, la vie à l’orphelinat m’accaparant bien trop pour que je me laisse surprendre par le passé mais là, au calme, reposé et heureux, l’image de ma mère s’imposa dans mon esprit comme pour m’encourager à aller sur cette voie.


- Tu cuisinais beaucoup avec ta mère ? Demanda mon supérieur hiérarchique.

- Non, mais les pâtes alla carbonora, c’était notre repas dominical. On en mangeait tous les dimanches midis tellement j’aimais ça.

- T’es bête, on aurait dû en manger demain !

- Beuh, j’avais envie d’en manger ce soir ! Et ça pouvait pas attendre, m’empressai-je d’ajouter voyant qu’il avait ouvert la bouche.

- Elle devait être vraiment gentille, dit-il songeur. Parce que je sais pas comment elle faisait pour te supporter ! Me lança-t-il.


En réponse, je lui lançais un lardon qui atterrit sur son gros pif avant de tomber par terre. Il le ramassa avant de l’avaler sous mon regard dégoûté (sachant qu’on n’avait pas nettoyé la cuisine hier après la bataille de farine et d’œufs), l’enroulant de sa langue de manière provocatrice en me lançant un regard lubrique.

Je m’approchai de son visage, rapprochant nos lèvres jusqu’à ce qu’elles se frôlent, avant de lui mettre une claque sur la joue.


- Attends, tu triches, là ! T’es vraiment coincé comme mec !

- C’est juste que je saute pas tout ce qui bouge, ripostai-je en riant, espèce de gros vicelard !


Aussi bonnes que dans mes souvenirs, je dévorai le plat de pâtes à moi tout seul, sous les protestations vaines de Nolan, qui tentait tant bien que mal de s’en garder quelques-unes, n’hésitant pas à finir ce qu’il y avait dans son assiette s’il n’était pas assez rapide. On en vint aux mains, enfin, à une bataille de couverts féroce, ce qui fit refroidir nos pâtes. Il m’ordonna d’aller finir dans la cuisine dont il bloqua la porte avec sa chaise de bureau. Il se résigna à ouvrir quand je me mis à brailler comme un bébé.


- Plus jamais de pâtes ! Souffla Nolan à la fin du repas. T’es pas retombé en enfance, là, t’es pire qu’un gosse !

- C’est juste que j’ai de l’expérience pour obtenir ce que je veux avec les enfants : j’observe et j’apprends.

- Un démon, t’es un démon !

- Mais non ! Objectai-je le plus sérieusement possible. Reste là-bas plus d’une journée et tu comprendras vraiment la signification de ce mot.

- Jamais ! J’ai suffisamment avec vous en TD !


Le flan n’échappa au sort que nous avions réservé aux pâtes et Nolan s’amusa même à déposer quelques Smarties pour le rendre plus appétissant.


La fin du repas assista à un concours mémorable de rots.


- Va te coucher, je veux dormir, moi ! Rouspétai-je à 2h du mat alors que Nolan était tranquillement avachi sur le lit qu’il avait déplié après le concours de rots qu’il avait perdu.

- Je t’en empêche pas.

- Je serai pas tranquille avec toi dans les parages.

- Mmmmmh, tant pis ! Bonne nuit.

- Bonne nuit mais bouge !


Le lendemain matin, ce fut sur une pile de bouquins que j’ouvris les yeux. Il ne voulait pas me lâcher avec ça. Je passai donc la journée à réviser tandis qu’il était en train de corriger les copies. J’ai essayé de voir quelles notes il mettait mais je n’ai pas vu ma copie. Mais à voir la tête qu’il tirait et les soupirs d’exaspération qu’il poussait, ce n’était pas rassurant. Si Nolan était un prof sévère, valait mieux que je booste mes révisions.


Je glandais un peu le matin avant d’attaquer avant de réviser toute l’après-midi.

Il ne m’a laissé profiter de mon dimanche qu’à partir de 20H. Un vrai bourreau du travail mais j’étais content. Parce que c’est vrai que sans lui, je ne m’y serai jamais remis et ça m’a permis de me vider un peu la tête.


Je n’avais pas vu Ely du week-end alors qu’elle était passée me voir tous les jours au déjeuner dan la semaine, sûrement parce que mon frère était à la maison et qu’il ne voulait toujours pas me voir. C’était en ce sens que Nolan était trop proche de ma famille et que je ne voulais pas me rapprocher trop de lui : parce que sa sœur était prise entre deux feux maintenant que j’habitais chez Nolan. Tôt ou tard, je devrais régler ce problème mais j’avais déjà essayé et j’ai vu comment ça s’était terminé.


Allongés sur le lit, je me plongeais dans un roman que j’avais emprunté à Nolan avant de me mettre dos à lui car continuant à regarder la télé. Le lendemain, en me réveillant, une boule d’angoisse me serrait la gorge : il me disait que je devais avancer sans tenir compte des autres parce qu’il sera là mais à huit heures devant l’amphi, il ne sera pas avec moi quand je devrais m’asseoir tout seul au premier rang, loin des autres.

Il m’attira contre lui :


- Ça va aller.


Je ne répondis pas et me contentai de le fixer. Une pulsion, un besoin de saisir ses lèvres si tentatrices qui laissaient sortir toujours les bons mots pour me réconforter.

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Le baiser !!! Le vrai baiser ! Un baiser de Zach cette fois !! YOUHOU !!! =)
Que va-t-il se passer maintenant ?
A vous de deviner jusqu'à mardi niark :p

Bisous je vous adore ^^

Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 15 décembre 2 15 /12 /Déc 00:13

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Sa langue chaude et délicate cherche son amante, une valse sensuelle emprisonne nos âmes. Totalement emportés par un désir évident, nos corps se collent l’un à l’autre, ses bras venant s’enrouler autour de mon cou pour approfondir le baiser. La démission de la raison et la soumission au plaisir. Mes bras entourent sa taille, l’attirant encore contre moi comme si je voulais l’enchaîner, l’empêcher de me quitter et d’arracher ses lèvres des miennes. La fougue prend possession de nous et aucun de nous deux ne semble se rassasier ou vouloir arrêter cet échange. Passion et amour. Une aura douce et mélodieuse nous entoure et me donne presque envie de pleurer. Une sensation froide mais douce me parcoure l’échine, la main de Zach passe sous mon pull et caresse le creux de ma colonne, une vague de frisson parcoure tout mon corps. Lentement, je l’écrase contre la porte, mes bras maintenus de chaque côté de son visage. Mon cœur bat si vite que j’ai du mal à respirer et bientôt le souffle me manque.


Brusquement, un choc me ramène à la réalité, une pique en pleine tête, je me rends compte que tout ceci va trop vite, trop loin. Il est faible et fragile, il est seul et a besoin de cette affection pourtant, je sais qu’il va le regretter, je sais qu’il m’en voudra d’avoir profité de sa faiblesse. Un pincement au cœur m’ordonne de m’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. A contrecœur, j’arrête le baiser à temps, nos lèvres se détachent l’une de l’autre. Lentement, ses paupières s’ouvrent laissant place à des prunelles brillantes de désir, son souffle chaud et court me caresse le nez. Mes lèvres entrouvertes tentent de récupérer le maximum d’oxygène. Nous restons ainsi proches l’un de l’autre à s’observer. Je me redresse sur mes bras pour m’écarter de lui.


Je faisais un effort surhumain, j’espère qu’il se rend compte à quel point j’ai mal de le repousser mais je n’ai pas le choix, j’ai bien trop peur, bien trop peur de souffrir par la suite à cause d’une erreur. Malheureusement, ce qui est fait est fait, nous avons franchi la ligne blanche et cédé à la tentation. Même si aucun d’entre nous n’ose le dire, il est déjà trop tard.


- Tu…Tu vas être en retard, dis-je la voix chevrotante.

- Oui ! Dit-il brusquement en sortant.


Son visage s’empourpre d’un seul coup et il sort plus vite que Speedy Gonzales. Mes forces m’abandonnent, je m’écroule à même le sol : Zach a aspiré mon énergie avec sa bouche endiablée, un poids énorme pèse maintenant sur les épaules et je redoute l’échange de ce soir. Il était déjà trop tard.


J’ai décidé de ne plus y penser, pour m’occuper l’esprit, je me suis plongé dans ma thèse jusqu’à onze heure avant de partir pour la fac, j’avais cours cet après midi et je priais pour ne pas le croiser. La tension, je la redoutais comme une enclume au dessus de ma tête. Dire que tout se passait bien ! Nous avons vécu une semaine géniale à rire et se foutre sur la gueule, nous nous étions rapprochés comme jamais. Pourquoi avoir tout gâché pour un simple baiser ?

Je récite mes cours sans vraiment être présent et réponds aux diverses questions mais mon esprit était ailleurs. Il fallait que je me concentre sur ce TD et que j’oublie un peu Zach. A la fin de la journée assez éprouvante, je range mes feuilles dans mon sac pendant que les étudiants sortent de la salle dans l’épuisement total. Quelqu’un rentre dans la salle et, à l’écoute des chaussures neuve qui martelaient le parquet, je reconnais immédiatement Yan.


- Salut, dit-il un grand sourire sur les lèvres.

- Je suis vraiment pas d’humeur aujourd’hui alors s’il te plaît laisses moi tranquille, dis-je en sortant.

- Bah, je voulais quand même savoir comment tu allais, dit-il en me suivant.

- Je vais bien, je suis juste mort, heureusement qu’il ne reste plus qu’une semaine avant les vacances de Noël, je dis en évitant d’être trop chamboulé devant lui.

- Et bien, justement je voulais te parler de ça ! J’aimerai bien savoir ce qui te ferait plaisir pour cette année ?

- Tu trouves pas que t’exagères un peu Yan ! Tu offres un cadeau à un ex !

- Si ça me fait plaisir !


J’évite même de lui sortir une connerie du style «  une Porsche ! » parce qu’il serait capable de m’en dégoter une. L’année dernière, j’avais eu la mauvaise idée de lui dire un ordinateur pensant qu’il ne pourrait jamais m’en acheté un et le jour de noël, j’avais trouvé un ordinateur dernier cri devant ma porte.


- J’aimerai que tu rentres chez toi et que tu me fiches la paix, dis-je en m’accrochant à une barre dans le métro.

- Désolé, je ne peux pas, dit-il enthousiaste, mais pour le reste !

- Arrêtes, Yan ! Je veux rien, t’entends ?!

- Rien, ça n’existe pas dans mon langage, dit-il encore plus amusé.


Epuisé moralement, j’avais une envie furieuse de l’étrangler, l’image du baiser de Zach me traversa l’esprit, ma colère s’effaça et un sentiment étrange de nostalgie s’empara de moi.


- Offres-moi Zach alors, je dis alors que les portes s’ouvrent et que je sors du métro.


Yan en perd sa bonne humeur et me suit les sourcils froncés. Il m’empêche d’avancer et me tire par la veste pour que je m’approche de lui, mon regard reste impassible et indifférent.


- Que s’est-il passé Nolan ? Tu as couché avec ce gamin ? Ne me dis pas que tu as couché avec ce gamin ?

- Ne sois pas idiot, je dis en repoussant sa main, vas-t-en maintenant, ton argent ne pourra jamais m’offrir ce que je désire vraiment.


Je le laisse en plan au milieu de la station et je grimpe les escaliers pas à pas, mon cœur se fait lourd, la neige tombe sur Paris mais je n’ai plus la joie de m’en extasier. Il fait nuit et l’heure de la confrontation approche à grand pas. J’arrive bien trop rapidement devant mon appartement, j’insère la clé à l’intérieur mais c’est inutile : Zach est déjà là. Je prends une grande inspiration. Avec tout le courage qui me reste, j’ouvre grand la porte et je tente d’afficher une expression neutre. Il est assis sur le canapé et se lève soudainement, je pose mon sac par terre et j’enlève mes chaussures.


- Wouah !! Il fait vraiment froid hein ? Je dis dans une joie feinte.

J’ai peur, mon cœur bat trop vite.

- C’est pas croyable comme il neige, c’est magnifique comme paysage !

- Nolan…

- Ca me donne envie de faire une raclette ! Qu’est-ce que t’en dis ?

- Nolan…

- Je crois qu’il me reste de la raclette.

- NOLAN !


Zach brandit Mr. Zoubi, j’arrête mon monologue et je finis par le regarder. Il repose la peluche sur le canapé et endosse un gros sac à dos, mes yeux s’écarquillent soudainement puis je fronce les sourcils, bien trop menaçant à mon goût. J’ai l’impression qu’on m’enlève à nouveau quelqu’un que j’aime.


- Qu’est-ce que ça veut dire ? Je lui demande.

- Ecoutes, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, je préfère partir. Avant qu’il soit trop tard…

- Et où comptes-tu aller ? Je demande en m’accoudant au mur.

- Pour l’instant…Je vais tenter chez Ely, je l’ai appelé déjà pour lui demander si je pouvais venir passer juste une nuit chez elle.

- Je refuse, dis-je d’un ton autoritaire.

- Pardon ?

- Je refuse que tu t’en ailles, sale gamin égoïste !

- Mais…

- Juste pour un baiser ? Tu t’en vas juste pour un simple baiser ?


Je m’approche tellement vite qu’il recule et trébuche sur le canapé.


- Ecoutes je comprends que ça puisse te perturber mais tu n’as qu’à mettre ça sur le compte de la solitude, de l’attention que je te porte. Allan et Christelle t’ont rejeté, tu n’as qu’à te dire que c’était une faiblesse et rien de plus ! Ça n’arrivera plus !

- Ça suffit, Nolan ! Dit-il dans un élan de maturité. On ne peut pas effacer un baiser comme ça ! Je ne pourrai pas me mentir comme tu le fais, je n’y arriverai pas. Je suis désolé mais ce n’était pas un moment de faiblesse, je le désirais du plus profond de mes entrailles …


Ne me dis pas ça. Tais-toi !


- Je n’accepte pas ce genre de désir et même si tu es le seul qui est vraiment là pour moi, je refuse de te donner de faux espoirs. Je n’ai pas envie de te blesser, tu comprends…Ce n’était qu’une pulsion comme une autre…Rien de plus.

- Je n’espère rien, Zach, dis-je, le sourire sur les lèvres, tu n’es qu’un ami à mes yeux.


Le roi des menteurs, je devrais être récompensé pour réussir à faire une telle prestance. Je ne sais pas s’il va y croire, j’espère simplement qu’il fera semblant.


- De toute manière, je ne crois pas que tu allais vraiment chez Ely vu qu’il y a ton frère alors tu restes ici. Ce n’était qu’un baiser, Zach, il ne faut pas s’en faire pour si peu.


Juste un baiser…Qui ne signifiait rien, qui ne doit pas nous troubler et m’empêcher d’être avec toi. Je préfère mille fois faire semblant d’être un ami fidèle plutôt que de te dire ce que je ressens. Alors fais semblant de me croire, souris moi comme avant et oublions ce baiser.


- Tu es sûr ? Tu ne vas pas le regretter ? Il me demande intrigué.

- Jamais. Je t’ai déjà dit que tu ne me dérangeais pas, et je crois que Mr. Zoubi commence à s’habituer lui aussi mais évite de me sauter dessus encore une fois. Il est très jaloux, dis-je en serrant ma peluche contre moi.


Nous avons ri ensemble, finalement cette histoire ne devrait pas risquer notre amitié. Un baiser n’est qu’un baiser. Nous sortons le fromage et l’appareil à raclette dans la bonne humeur de la semaine même si nous ne faisons semblant, que ça ne compte pas.

Il est déjà trop tard.


- Je vais ouvrir, me dit Zach


Brusquement je vois Zach reculer avec inquiétude, Yan apparait dans l’embrassure de la porte, les habits déchirés, le corps endoloris. Je reste perplexe.


- No..lan…


Il tombe dans un fracas effrayant.

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Je sens que personne n'a de peine pour Yan je me trompe ??
Je suis sûre aussi que pendant un moment votre coeur c'est serré et vous avez murmuré " non ne pars pas Zach..." et vous nous avez toutes maudit pour vous avoir fait aussi peur !!!

Au finale Zach va-t-il rester ou pas ? Il semblait bien parti pour en tout cas mais l'arrivée soudaine de Yan ne va-t-il pas tout chambouler ??

Réponse vendredi en attendant je laisse carte blanche à votre imagination débordante :p

 

Pour la suite de mes AUTRES histoire,

je suis sur le prochain chapitre de WSH ! =)

 

Bisous


ps : j'adore l'image *o*
Par Danouch - Publié dans : Jamais un sans deux(coprod Lilly) - Communauté : Auteurs Sadiques
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a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

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