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Brises moi les doigts
(love-romance) {TERMINER} [11]
Jamais un sans Deux (coprod lilly-love-romance) {TERMINER}
[43]
Agora (coprod lilly-fantastique-combat) {En cours} [44]
Dix sept heures. New York.
- Allô ?
- C'est Jen' comment ça va ?
- Ca va...
- Tu essaye de me mentir à moi ?
- J'essaye en effet, sourit Costia
- Comment va Link ?
- Mieux...Enfin je pense faudrait demander à Sanzo pour ça.
- Quel cynisme, ce n'est pas très fair-play.
- Qu'est-ce que j'y peux moi...
- Et le groupe ?
- Link n'a pas encore fait de crise sur la bassiste, le batteur semble son nouveau bouc émissaire ! Ce n'est pas très étonnant...Ash était notre batteur à la base.
- Il finira bien par accepté et puis tu es là pour lui faire comprendre. Comme un grand frère.
- Comme un grand frère oui...
- Tu me déprimes Costia !
- Et toi t'es trop joyeux, Gwen est passé c'est ça ?
- Umpff....Comment tu sais ça toi ?
- A chaque qu'il passe te voir tu m'appelles, sourit Costia
- Bah je t'appellerai plus si tu veux ...
- J'ai pas dis ça non plus ! Je comprends pas pourquoi tu ne lui dis pas que tu l'aimes toujours autant, surtout que c'est réciproque ! Mon exemple devrait suffire à te donner du courage, non
?
- C'est différent...En plus je crois que ma mère s'en est rendu compte, elle arrête pas de l'inviter à dîner et me faire des clins d'oeil. C'est gênant ! Surtout qu'il a douze ans de différence
avec moi...Mon père ne l'acceptera jamais...
- Il aura pas le choix de toute façon. Et ne juge pas ton père trop vite, je croyais que le mien était un agent du KGB limite et regardes, il avait très bien accepté ma relation avec Link...
- IL AVAIT TON AGE LINK !!
- Tu me fais mal aux oreilles Jen' ! Se moque Costia
- Merde, Key est rentré je vais te laisser je lui ai promis qu'on irait faire du cheval avant que la nuit ne tombe.
- Finalement tu l'aimes bien Storm hé !
- Ha ha, se moque Jen', bon ciao je te laisse.
- Ciao.
Costia raccroche le sourire sur les lèvres, les appels de Jensen lui font plus de bien que prévu, ça lui évite de trop pense à
Link même si en ce moment il ne peut pas trop l'éviter, pour compenser il se concentre sur de nouvelles maquette de musiques pour les proposer à son chanteur et si ça marche pourquoi pas les
proposer au producteur.
Voilà deux mois qu'ils ont signés dans cette maison de disque, il commence à peine l'enregistrement de quelques musiques, une sera un single qui marquera leur début de carrière, les autres seront dans l'album qui suivra si le single connaît un certain succès. Le domaine de la musique est assez tordue, ils peuvent être virés du jour au lendemain alors vaut mieux ne pas faire trop de faux pas, même si le producteur semble être un type sympa, il ne faut pas faire confiance aux mecs qui travaillent la dedans. Le profit c'est tout ce qui compte, ce qui est contre productif ne sert à rien.
Au fond Costia ne s'inquiète pas vraiment, il est certain que la voix de Link va connaître un succès fou, il a confiance en son talent. Ash aussi en était convaincu et c'est pour ça qu'ils sont venus dans ce pays. Il regarde le plafond comme si son ami pouvait le voir de là haut, il lui adresse un sourire qui voulait sûrement dire " je m'occupe de tout t'en fais pas ".
Sanzo essuie son front et secoue à nouveau la poêle, les légumes dégagent une odeur alléchante, certes il n'est pas aussi doué qu'il le voudrait mais laisser Link devant la cuisinière serait
d'autant plus dangereux. Il préfère se perfectionner à fin que tout le monde puisse manger des choses comestibles, il ne peut plus se permettre de commander sans arrêts chez le traiteur.
- SANZOOOOOOOOOO !!!!!!
Link ouvre la porte d'entrée et saute sur amant. Il se niche dans le creux de son cou et manque de faire tomber Sanzo avec la
poêle dans les mains.
- Link ! Fais attention, dit timidement Sanzo
- Tu m'as manqué, murmure Link
- Toi aussi mais là je fais la cuisine tu risques de te brûler, dit il en rougissant
Link s'écarte et remarque le petit tablier bleu de son petit ami, il se frotte le menton en trouvant que quelque chose ne colle pas avec la scène.
Mais oui !
- Pourquoi t'es pas tout nu sous ton tablier ?
- Hein ?! T'as toujours des idées bizarres ! Rit Sanzo gêné
- Quoi ? Réponds naturellement Link
Sanzo éclate de rire pendant que Link va flâner sur le canapé pour allumer la télé.
- Ah oui ! Ton cousin t'as appelé aujourd'hui.
- Mon cousin ? Nolan ?
- Pourquoi t'en as d'autre ? Demande Sanzo en gouttant son plat
- Je vois pas pourquoi il m'appellerait maintenant, c'est pas encore mon anniversaire !
- Il te demande de lui envoyer une photos de la petite.
- La petite ? Il est barge ce mec...
- Satsuki aussi a appelé.
- C'est ma fête aujourd'hui ou quoi ?
- Elle m'a juste dit que c'était une fille j'ai pas trop compris pourquoi.
Link se redresse brusquement. Une fille ? Ça veut dire qu'elle...qu'elle vient d'accoucher !!!! Il se précipite brusquement dans
sa chambre et laisse Sanzo dans la cuisine qui ne comprend pas trop la soudaine réaction de son ami. Il savait que sa mère était enceinte mais sans plus. Il baisse le gaz, essuie ses mains sur
son tablier et rejoint son petit ami dans la chambre. Il reste perplexe sur le pas de la porte quand il voit la rapidité à la quelle Link remplis la valise de ses affaires, ou plutôt de leurs
affaires.
- Mais qu'est-ce qui te prends ? Demande Sanzo
- Je dois immédiatement me rendre au Japon !
- Quoi ? Mais .. mais tu peux pas partir comme ça sur un coup de tête ?
- Ma mère vient d'accoucher Sanzo ! Et je n'étais même pas là pour l'aider ! J'ai une petite soeur !
- Tu...Attends je comprends rien tu veux pas te calmer un peu...
- On s'en va ! Ferme tout on va immédiatement prendre l'avion.
- Arrêtes je peux pas Link ! Cri Sanzo
Link s'arrête et plante son regard dans celui de son amant. Comment ça il ne peut pas ? Pourquoi est-ce qu'il dit ça ? Il ne comprend
pas à quel point c'est important pour lui de voir sa mère en bonne santé ! De voir sa petite soeur ? Il ne comprend pas ? Il ne peut pas rester là alors qu'elle vient d'avoir son enfant, l'enfant
que lui détestait tant. Il doit aller la rejoindre au moins pour la féliciter. Pourquoi est-ce que Sanzo ne veut pas l'accompagner ? Quel est ce sentiment amer qu'il a soudainement dans la bouche
?
- Je...Demain c'est le début de mes examens Link...La fin de mes études...Je peux pas venir je suis désolé.
- Ah ..., réponds Link soulagé, c'était ça...J'ai cru pendant un moment que tu...Oublies ça !
Il se sent brusquement gêné, il a effectivement déraillé et tout précipité sans prendre le temps de réfléchir à la situation, Satsuki et le bébé ne vont pas s'envoler et maintenant qu'elle a accouché ca ne sert à rien de paniquer. Tout va bien, elles vont bien. La fatigue lui tombe brusquement dessus, c'est comme si son énergie était retombé à zéro, il s'assoit lourdement sur le lit et se gratte la tête un peu honteux d'avoir autant paniqué devant Sanzo. Il ne s'était jamais senti aussi stressé de toute sa vie, son amant ne l'avait jamais vu comme ça. D'où venait cette énergie soudaine ? On aurait dit un nouveau père qui venait d'apprendre que sa femme allait accoucher. C'est ridicule.
Sanzo sourit et s'assoie au côté de son amant, il lui caresse la joue rougit et l'incite à venir se réfugier au creux de ses bras. C'est normale pour Link d'avoir ce genre de réaction, toute sa jeunesse il a été le seul homme de la famille et Satsuki était la seule personne qu'il voulait protéger de ton son coeur. Aujourd'hui il est loin d'elle dans un événement si particulier, il est prit au dépourvu et tout s'est bousculé dans sa tête. C'est un sentiment que seul Link peut comprendre car Sanzo n'a jamais vraiment eut de personne à protéger dans sa famille mais il peut comprendre que Link est besoin de voir sa mère et sa petite soeur de ses propres yeux. Ça il peut le concevoir évidemment.
- Si on allait manger d'abord, sourit Sanzo
- Bonne idée.
- Tu prendras l'avion demain après être passé au studio pour le dire que tu seras absent. Et puis demande à Costia de t'accompagner, je suis sûre que ça lui ferait plaisir de revoir son père.
- Sûrement. J'aurai vraiment aimé que tu viennes, tu aurais enfin rencontrer la seule femme qui est jamais partagé ma vie, rit Link
- Je vous rejoindrait après les examens d'accord ?
- D'accord.
Link embrasse son amant tendrement et se dresse le ventre gargouillant. Ils partent dîner en amoureux comme
tous les soirs devant le journal télévisé que Sanzo suit attentivement, il manque même sa bouche avec sa fourchette se qui fait rire Link à s'en vautré par terre. Gêné Sanzo se cache presque. Il
rit à son tour et tente de calmer des Link en le suppliant d'arrêter mais aucun d'eux ne semblent vouloir stopper cet instant de magie. Dire qu'ils ne vont pas pouvoir se voir pendant deux
semaines, ça semble si irréel qu'ils ne préfèrent même pas y penser.
Quelques minutes plus tard Link raccroche le téléphone après avoir prévenu Costia qui le rejoindra demain devant le studio. Il prend le chemin de sa chambre où Sanzo s'est déjà couché, il se déshabille naturellement et pénètre sous les couettes lentement pour ne pas réveiller son amant. Il atteint la lumière et se serre contre Sanzo le plus possible, il imprègne son odeur, la forme de son visage endormi. Comment pourrait il le quitter ? Il n'en aura pas le courage. Sa bouche finement ouverte, ses paupières fermés sur des prunelles magnifiques, de fins cheveux chaleureux chatouillant ses cils. Sa présence à ses côtés toutes les nuits, ses bras fins, son étreinte amoureuse. Tout ça va tellement lui manquer et c'est la première fois depuis qu'ils sont ensemble qu'ils vont se quitter aussi longtemps.
Ça parait tellement fou, tellement impossible. Comment y arrivera-t-il ? Rien que d'y penser, Link sent son coeur se déchirer dans sa poitrine. Il serre un peu plus le corps de Sanzo contre lui, la tête contre son torse il sent doucement la main fine de son amant venir caresser ses cheveux.
- Tout ira bien..., il chuchote
Comme un apaisement, le poids sur le coeur de Link
disparaît peu à peu pour le laisser s'endormir encore une fois contre celui qu'il aime.
- T'as rien oublié ? Demande Sanzo
- Je crois pas.
- Ta brosse à dent, ton peigne, tes clopes ?
- Ouais j'ai tout.
- Je suis sûre que t'as plus de paquet de cigarettes que de slip, s'exaspère Sanzo
- Je t'ai dis que j'avais tout, susurre Link en s'approchant brusquement de Sanzo
Les joues de Sanzo s'empourprent automatiquement, il fixe les yeux charbonneux de Link une dernière avant de lui dire au revoir. Il
avait raison, ça ne parait pas réel. Leurs coeurs battent si fort qu'ils peuvent entendre celui de l'autre, le silence entre eux laisse deviner la difficulté de se quitter, Link profite de chaque
seconde pour enregistrer le moindre petit détail du visage de celui qu'il aime. Ses grands yeux bleus nuit se noyant peu à peu dans les larmes. Non pas ça...Sans vraiment se rendre compte il
lâche sa valise et attire Sanzo jusqu'à lui pour l'étouffer dans une étreinte désespéré. Il n'a plus envie de partir, il n'a plus envie de quitter ce petit appartement, ce petit bout de vie, ce
petit être.
Sanzo craque et pleure sur l'épaule de Link, il a toujours été très sensible et rien qu'à l'idée de vivre seul sans lui le rend
tellement triste qu'il en pleura encore sûrement ce soir.
- Tu me rejoins dés la fin des examens hein, répète inlassablement Link
- Promis, sanglote Sanzo
C'est tellement dur. C'est tellement ridicule. Comment peut on être aussi dépendant de quelqu'un ? Dire que Link avait tellement douté de
ses sentiments envers Sanzo, il ne savait même pas à l'époque si il aurait réussi un jour à oublier Costia. Et le voilà aujourd'hui prêt à fondre en larme parce qu'ils vont à peine se séparer
deux semaines. Quelle ironie.
- Bon j'y vais.
- Oui c'est mieux.
- Je t'aime Sanzo..., murmure Link en fixant son amant
- Je t'aime aussi..., murmure à son tour Sanzo en essuyant ses larmes
- A bientôt.
- A bientôt.
C'est étrange comme sensation, les années semblent tout à coup défiler devant lui, il n'a plus dix huit ans mais une trentaine
et chaque jour que Dieu fait il les aurait passé aux côtés de Sanzo et de sa joie de vivre. Chaque jour que Dieu est donné il l'aurait remercié pour avoir put vivre heureux aussi longtemps aux
côtés de l'homme qu'il aime. Il ne s'en rend réellement compte que maintenant mais rien au monde ne pourrait intervenir entre eux deux dés à présent. Il en est persuadé. C'est à ses côtés
qu'il veut vivre, aimer, pleurer, mourir. C'est uniquement avec lui qu'il veut vieillir. Non pas avec Costia mais avec Sanzo.
- Fais attention à toi, murmure Link
Il récupère sa valise et s'en va sans se retourner jusqu'au taxi qui l'attend à l'entrée de chez lui. Il regarde une dernière la
fenêtre qui donne sur la cuisine, Sanzo n'y est pas. Il pleure sans doute à ne plus savoir s'arrêter, Link sourit de bonheur. Si Sanzo pleure c'est que Link va lui manquer autant qu'il va
lui manquer à lui.
Une fois devant le studio Link croise le regard glaciale de son ami et lui dit simplement bonjour avant de monter jusqu'au bureau du
producteur. Ils leur annoncent leur désire d'un mois de retrait pour des raisons familiales, le producteur semble embêté mais ne refuse pas à condition qu'ils travaillent sur des nouvelles
chansons pendant leur congé. Ils acceptent naturellement et se dépêche pour ne pas louper leur avion.
- Cours Costia ! Hurle Link
L'avion s'apprêtait à décoller mais Link et Costia arrivent à temps et s'installe sur les dernières places qui leur reste.
Essouffle et assoiffé après une course pareil. L'appareil décolle enfin après quelques minutes d'attentes, dut à deux personnes en retard. Bizarrement les deux amis se sentent très viser,
Costia demande une bouteille d'eau à l'hôtesse qui leur apporte rapidement.
- L'hôtesse est tombé sous ton charme Costia, charrie Link
- Si seulement elle était plus masculine, rit Costia
Ils se mettent tous les deux à rire et boivent respectivement dans la bouteille. Link regarde à travers le hublot et se met à penser à
Sanzo qui doit à cette heure ci commencer sa première épreuve. Il prie pour que tout se passe bien et qu'il les rejoigne très vite.
- Dis Link...Tu crois que mon père et ta mère se doute de notre venu ?
- J'espère pas ! On va leur faire une sacré surprise hé !
Ils se sourient malicieusement. Comme avant.
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Je vous vois venir bande de folles !! Il n'y a rien entre Costia et Link
Faut pas croire que parce qu'ils vont se retrouver tous les deux pendant deux semaines, au japon, comme au début de leur histoire qu'ils vont forcement faire quelque chose...
Enfin...héhé
espérez le MDRR
Je vous laisse la surprise parce que j'adore instaure le suspens niark
C'est comme si rien n'avait changé, le temps ne s'était pas écoulé, la terre n'avait
pas continué de tourner pour cette maison dans un quartier tranquille de Kyoto. La valise dans la main, le regard figé sur chaque parcelle du bois qui compose les murs, sur le porche où il a
temps passer de temps à fumer ses cigarettes en plein hiver. Avant de se décider de enfin faire en pas pour rentrer, Link prend une profonde inspiration d'encouragement.
- Je suis rentré, dit il alors tout bas
Un sourire s'étire doucement sur son visage, le coeur gonflé comme un enfant à la veille de Noël et tout aussi
excité, il ne peut plus s'arrêter d'avancer. Et comme si tout allait s'effacer, tel un rêve, il se précipite presque sur la porte alors qu'il y a quelques minutes il n'arrivait pas à bouger.
Presque trop rapidement il pénètre dans la maison, le souffle coupé. Rien n'a changé, tout est comme avant. Les tapis sont les mêmes, les meubles, les vases, les couleurs.
Que c'est bon de sentir qu'il y a des choses qui resteront toujours les même. Sur cette longue route qu'il
parcours depuis son existence, cette maison est toujours au bord du chemin, identique, là il pourra s'y repose à chaque fois qu'il le désire, à chaque fois qu'il sera perdu. C'est bon de respirer
le même parfum qui lui caresse les narines, la même chaleur.
Doucement il ouvre les yeux et pose la valise à ses pieds.
- Satsuki ?
Il arrive sur le pas de la porte de le cuisine. La lumière du soleil pénètre doucement, propre, inutilisée. La cuisine ne lui a jamais semblé aussi vide, alors qu'il parcourt la pièce du regard son ventre se met soudainement à se plaindre alors qu'il fixe le frigo. Il s'avance jusqu'à lui d'un pas nonchalant. Sous regard se fige brusquement, il n'ose même plus faire un mouvement, surpris, agréablement surpris.
C'est à cet instant que Satsuki décide de
descendre des marches, ses petits pas qui flotte sur le sol s'approchant de la cuisine, un sourire tendre et maternelle trône sur son visage. C'est bien lui, il n'y pas de doute, la tête dans le
frigo, les jeans larges foncé, son sweet noir, ses cheveux en bataille. C'est bien son fils.
Link sort sa tête du frigo et se redresse, il se retourne doucement ayant entendu les pas de Satsuki, une barquette
de fraise dans les mains. Le frigo en est plein.
- Comment ça vas tu que je viendrai aujourd'hui ?
- Je le sais c'est tout, dit elle simplement
Le silence retombe à nouveau, une discussion muette entre eux, lié par un regard aimant, un regard qu'ils sont seuls à pouvoir
comprendre. Tant d'émotion qu'ils aimeraient exprimer. Link n'est plus l'orphelin au milieu de la neige. Satsuki n'est plus cette femme frivole, qui n'était pas prête à assumer son rôle de mère.
Le temps s'est finalement écoulé ici aussi...
Link se décider enfin à s'approcher de sa mère, sans aucune hésitation ni contenance, il la serre dans ses bras avec tout
l'amour qu'il lui porte, avec tout le respect et toute la gratitude. Tous les je t'aime qu'il aimerait lui susurrer dans l'oreille. Satsuki surprise reste stupéfaite, la bouche légèrement ouverte
elle ne réalise pas encore que son grand fils la tient profondément contre son coeur. Toujours aussi émotive, elle ne peut s'empêcher de laisser une petite larme couler le long de sa joue. Il a
grandit, ses épaules sont plus larges, son regard plus mûre.
Après cette étreinte, Link se moque de Satsuki en voyant qu'elle a encore verser la goutte pour un rien, celle ci rit et frappe gentiment le garçon sur le bras tout en s'essuyant les yeux.
- Où est la petite ? Demande Link
- Chez son père...
Il n'était pas prêt. Il n'était vraiment pas prêt à attendre ça. La douce ambiance qui s'était installé vient d'être brisée en une seconde, avec une simple phrase. Link reste paralysé par la nouvelle, il espère de tout son coeur qu'elle parle d'un BEAU père, d'un petit ami. D'un nouveau compagnon !
- Dis moi que c'est pas le père biologique..., murmure Link
Le regard furieux.
- Ce n'est pas le père biologique ! S'écrie sa mère outrée
Comment put il croire qu'elle est assez bête pour retourner avec un homme pareil ! Heureusement qu'elle ne parle pas du père biologique. Elle parle bien
évidemment d'un autre homme...Beaucoup plus gentil, beaucoup plus conscient des responsabilités d'un homme. Soulagé, Link peut enfin respirer, il ouvre sa barquette de fraise et s'en va s'asseoir
sur le canapé.
- Alors c'est qui ? Pourquoi est-ce que tu dis que c'est son père ?
- Parce qu'il veut en assumer la responsabilité. Il m'a juré d'être à mes côtés pour m'aider à l'élever comme sa propre fille alors à mes yeux c'est son père. Tu crois qu'il faut forcement un
lien de sang pour être parent ?
- Bien sûr que non. Je suis la preuve vivante, sourit Link en engloutissant ses fruits
Satsuki s'approche et vient s'asseoir aux côtés de Link
- Tu n'as pas envie de passer du temps avec elle ? Elle a peine une semaine, même pas, s'étonne Link
- J'ai surtout besoin de repos. Et comme je déteste les hôpitaux je préfère me reposer chez moi.
- Et le bébé ? Je veux dire, t'as confiance en ce mec ?
- C'est un médecin.
- Ah je vois ! Tu révises tes choix, ça s'arrange, ce moque Link
La sonnette retentit, Link se lève immédiatement, part jeter sa barquette avant de glisser jusqu'à la porte d'entrée. Il
sait très bien que c'est Costia qui est venu, il lui a dit de venir dés qu'il aurait posé ses affaires, ils pourraient ainsi manger ensemble et annoncer à Satsuki qu'ils ont formé un groupe. Ils
pourront également annoncer que Sanzo ne tardera pas à venir les rejoindre d'ici une semaine.
Il ouvre alors la porte naturellement, Costia est bien là à côté de lui un homme dans une grande veste noire, une légère barbe de
quelques jours, une chevelure brune, un visage occidental, le genre d'américain qu'on voit dans les série télévisées un peu niaises pour jeunes pucelles. Un sourire jusqu'aux oreilles, une série
de dents blanche, les yeux fermés, un bébé dans les mains. Link ressent des frissons d'horreur lui parcours l'échine.
- Tu dois être Link, dit alors l'homme en question, j'aimerai te serrer la main mais comme tu vois ce n'est pas possible. Dit il suivit d'un petit rire
Link s'écarte, consterné, laisse passer le nouveau compagnon de sa mère. A l'aise, il tend l'enfant à Satsuki avant de déposer un baiser sur
ses lèvres. Costia arrive alors devant Link pour l'aider à revenir sur terre.
- Tu devrais être content non ? Demande alors Costia
- Hum.
Il atterrit douloureusement, l'image qui se présente devant lui brise presque le coeur. Le tableau est parfait, un homme, une femme, un couple, un
bébé. L'image de la famille parfaite, Satsuki semble si heureuse qu'il n'arrive même pas à rester plus longtemps dans la pièce. Sans plus attendre il prend sa valise qui était restée sur le début
des marches et grimpe au premier étage en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Costia sourit devant la jalousie immature de son ami, il savait très bien que Link allait réagir de cette façon, il ne fallait pas trop
s'avancer sur le fait qu'il est grandit. Link reste Link, un caractère de merde doublé d'un égoïsme d'enfant. Il le suit alors un dernier regard pour Satsuki qui se demande où est passé son grand
garçon.
Cette pièce il avait l'affranchi des milliers de fois, cette porte il l'avait ouverte chaque fois qu'il venait le voir. Pourquoi a-t-il autant de
mal à baisser la poignet maintenant ? Cette nostalgie, cette sensation encore que le passé nous rattrape toujours. Il prend une grande inspiration, ce n'est plus la même époque, il ouvre la porte
alors pour constater avec attendrissement que Link est allongé sur sa moquette une cigarette sur la bouche, le cendrier un peu plus loin.
- Alors tu te remet du choc ? Demande son meilleur ami
Link hausse les sourcils avant de continuer de cracher sa fumée.
- Il a pas l'air méchant. Dit Costia en s'asseyant à ses côtés
Link se redresse, écrase son mégot et plante son regard sombre des les billes glacée de Costia, une éternité semble
s'écouler et le coeur du jeune russe bas à une allure impressionnante.
- Je l'aime pas. Annonce Link simplement.
Costia reste un instant consterner puis il éclate de rire laissant toute la tension cumulée dans sa poitrine exploser.
- HAHAHA ! Tu me fera toujours autant rire !
Link se lève, il farfouille dans ses tiroirs et en sort un CD pour le mettre dans le poste sur son bureau. Les
premières notes de guitare de Pink Floyd fait frissonner Costia. Cette musique, sa musique. Link revient vers son ami, nostalgique du passé, nostalgique d'il n'y a pas si longtemps que ça. Quand
ils étaient encore trois, quand il n'y avait pas de problème, quand l'insouciance était roi.
Il s'assoit à ses côtés, pose
sa tête sur l'épaule large du russe et se laisse aller à la voix fluide et charismatique du chanteur, chaque corde, chaque vibration rythme les battements de leurs coeurs. Les poussières du temps
repartent, les nuages dehors s'effacent. Comme si rien n'avait changé. Costia ferme les yeux à son tour se reposant enfin de toute cette tentation, malgré le retour en arrière soudain les choses
ne sont pas les même. Aujourd'hui c'est lui qui aime secrètement, ce n'est plus Link qui porte se poids et il se rend compte enfin à quel point il a put souffrir en gardant un tel fardeau dans
son coeur.
- J'aimerai tellement qu'il soit là..., murmure Link
- Sanzo ?
- Il me manque...J'ai l'impression de ne pas être complet lorsqu'il n'est pas à côté de moi. D'être vulnérable.
La douleur de l'entendre dire ces quelques mots n'est rien comparé à la douleur qu'il supportait lorsqu'il était loin de
lui. Costia le comprend, il le supporte, il ferme son coeur sur ses sentiments pour ne pas qu'ils pèsent à nouveau sur le corps faible de Link. Il n'est plus que son ami à présent et même si
ces paroles autrefois qualifiaient sa propre personne, aujourd'hui ne lui sont pas dédiés. Et même si ca fait mal ! Même si ca lui donne envie de pleurer et de supplier de le reprendre, de lui
avouer tout son amour, il continuera de se taire et de l'écouter. Comme un ami. Un simple ami.
Link se redresse alors que la musique se termine doucement, il se redresse pour changer la piste. Il se tient sur le
bureau, il se sent tellement fatigué, tellement morose qu'il en a envie de dormir. Il prend une profonde inspiration avant de se retourner vers son meilleur ami. Ces grands yeux bleus le fixent
naturellement, la douceur de son visage et la sévérité de son corps lui fait toujours autant l'effet d'une brise fraîche, une aura autour de lui. Une aura électrisante.
- Ca ne va pas Link ? Demande Costia inquiet
Son ami s'était immobilisé brusquement et ne le quittait plus du regard comme si il était déconnecté de la réalité. Que
peut il bien penser ? Que Costia est toujours aussi beau ? Que cette amour qu'il croyait moribond lui fait encore mal, les restes de cette flamme puissante lui brûle encore le coeur alors qu'il
appartient à quelqu'un d'autre ?
Peut être oui...Sans doute même.
- Quand est-ce que tu m'oubliera Costia ? Demande gravement Link
Le russe se fige, il n'avait jamais imaginé Link lui parler aussi sincèrement du malaise qu'il y avait entre eux, cet
amour indestructible persistait dans le coeur de Costia, plus coriace qu'un cafard il rongeait toute envie de vivre. Bientôt il n'y avait que Link, juste lui et personne d'autre. Isolé du monde,
isolé du temps qui s'écoule sans l'attendre. Malgré cette ambiance propice aux souvenirs, ils étaient conscient que les nuages étaient toujours là, ils ont vieillit, ils ont grandit. Il
n'y a plus rien à espérer, plus rien à attendre alors pourquoi ne pas abandonner ce sentiment inutile ? Non pas le renier ! Juste accepter. Enfin sortir d'une vieille histoire
laisser en suspens trop longtemps. Costia se rend maintenant réellement compte que Link est loin, tellement loin de lui, il a retrouvé l'amour, il a soigné son coeur. Il a compris. Dire qu'avant
c'est cette petite tête grincheuse suivait le dos musclé de Costia espérant l'atteindre un jour, aujourd'hui c'est Costia qui se voit distancer par lui.
Il faut oublier. Il faut accepter.
La soirée bien entamer les voilà tous réunis autour de la table, Link, Costia, Satsuki, le bébé et le nouveau petit ami de sa
mère. Des faux airs de Hugh Jackman, le regard tendre et son éloquence élégante et sérieuse, décidément il avait tout pour déplaire à Link. Jamais il ne s'était soucié des hommes que fréquentait
sa mère, elle pouvait même en avoir une différent par semaine qu'il s'en fichait royalement mais maintenant que c'est sérieux, ce face de people américaine lui donnait le bourdon. Il n'a pas
confiance et ce qui l'énerve encore plus c'est que tout le monde sans exception semble l'apprécier. Même Costia reste poli et charmant comme il l'a toujours été.
- Et voilà les fraises ! Sourit Satsuki avec son saladier
Link sent son ventre gargouiller à nouveau, il regarde sa mère attendant qu'elle lui tende une barquette de fraise pour lui tout seul.
- Et ma barquette ?
- Ah c'était pour toi ! Désolé j'ai eut un petit creux alors j'en ai pris une. S'excuse l'homme en bout de table
Il le provoque ou quoi ? Ses fraises c'est sacré, Link serre le couteau dans ses mains prêt à sauter comme un vautour sur sa proie
pour l'égorger et le pendre au veluxe de sa chambre. Costia est amusé par la tête de son ami, il ne l'avait jamais vu aussi jaloux. Tel un chien qui sent un rival sur son territoire.
- Il en reste plus alors ? Demande alors Link comme un petit enfant
- J'irai en chercher demain. Lui dit sa mère attendrit
- Mais c'est un grand garçon Satsuki ! Tu as besoin de te reposer. Laisses le y aller.
Nouvelle pique. Cette fois les yeux de Link lance des éclairs.
- Jack à raison, enchérit Costia, je viendrai avec toi. On pourrait aller faire un tour au bar en plus.
- Un bar ? Vous avez l'âge ? Charie le fameux Jack
- C'est le bar de mon père donc ce n'est pas vraiment un problème.
De quoi il se mêle ce gars ? Link fait bien ce qu'il veut ! Merde, comment peuvent ils tous l'apprécier ? Il
le seul à ne pas pouvoir le sentir ou quoi ? Dire qu'il voulait retrouver sa mère, il part juste une petite année et un intrus a déjà posé son cul dans sa maison ! Il lui faut une
clope. Il se lève brusquement de table se faisant fusiller par l'invité.
- Je vais fumer une petite cigarette je reviens. Dit il à l'intention de sa mère
- D'accord.
Hum c'est bon de sentir que Jack ne peut rien dire, sûrement très à cheval sur les bonnes manières voilà
qu'il se heurte à un maître en la matière d'arrogance et de je m'en foutisme professionnel. Il lui sourit victorieux, sortant son paquet de cigarette bien en évidence. Il sort ensuite les
mains dans les poches très vite rejoins par un Costia qui s'amuse décidément beaucoup à cette soirée.
- Ca t'amuses de le faire chier hein ? Demande alors le beau russe
Link ne peut s'empêcher de sourire en recrachant la fumée.
- Tu te trouves que t'es un peu vache ?
- Non mais tu te fous de moi ! Je suis chez moi jusqu'à preuve du contraire et il n'y en a qu'une qui a le droit de me dire ce que je dois faire. Ce mec qui se croit tout permis me sort par
les yeux.
- Euh Link je veux pas te faire déchanté mais tu n'es plus chez toi.
- Ca j'avais bien compris.
- Ce n'est pas ce que je veux dire. Tu es parti et tu as maintenant un appartement dans un autre pays. N'oublies pas que tu as laissé Satsuki seule ici, alors qu'elle était enceinte. Tu
devrais plutôt le remercier de s'être occupé aussi bien de ta mère pendant ton absence.
Étrangement, Link savait que Costia avait raison. Il est parti en la laissant
seule sa mère, pouvait il encore reprocher quelque chose à Jack alors qu'il la rendait heureuse ? Hum...en fait même les bonnes paroles de Saint Costia n'arrivent pas à enlever cette
petite touche de rancune qui fait sourire sournoisement Link.
- Non. Je suis désolé j'arrive pas à l'aimer.
Costia lui sourit et lui donne une tape amicale avant de rentrer le premier.
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Voilà la suite !! =) Au prochain chapitre la fin mes amis et oui ! Qui sera suivit d'un épilogue bien mérité pour Link
mon chouchou et le votre !!
Je vous aime bisous
PS : Le bel homme sur l'image ça serait une relative ressemblance avec le nouveau mec de Satsuki ! Pas du tout choisit au hasard puisque c'est Carlisle Cullen et médecin qui plus est ! MDR
^^
La naissance est tout de même un moment magique, impressionnant, si naturel pourtant il en perd toute sa splendeur lorsque j'imagine les termes scientifiques
attachés à la naissance. Je n'avais jamais vu de naissance de ma vie, je n'avais jamais réellement souhaité en voir une. Cette naissance fut pourtant l'une des plus belles chose qui me soit donné
de voir.
Sanzo caressait le doux poils blond de notre chienne, une bâtarde, il soufflait presque à l'unisson avec elle
comme si il s'agissait d'un être humain. Moi, inerte devant l'acte, mes yeux croisaient de temps les billes noirs de l'animal qui gémissait. Lorsque les premiers chiots étaient sortis, je
n'arrivais plus à les quitter des yeux. Entouré d'une étrange bulle, couvert d'une sorte de texture visqueuse, leurs petites pattes éclataient la bulle pour respirer enfin. La chienne s'était
précipitée sur son petit pour le lécher abondamment. Aucune émotion n'était décrite sur sa gueule pourtant je pouvais sentir cette étrange sentiment mêlant soulagement et joie qui se bousculait
en elle.
J'ouvrais les yeux, les volets filtraient les rayons du soleil. Le chaleur à ma gauche, une bosse
sous les couvertures, je fixe le corps endormi de mon amant. Ses petites mèches noirs qui frottent ses yeux bougent au rythme de ses souffles réguliers. Les poings fermés, aussi adorable qu'un
enfant malgré les rides qui ont creusés ses joues. Je perds tout envie de me relever et m'approche de lui lentement pour l'entourer de mes bras. Je fixe une dernière fois son visage avant de
fermer les yeux pour me rendormir.
Le temps passe et seul mon corps en garde des traces. J'ai encore l'esprit d'un garçon de dix huit ans, dans la
fleur de l'âge, insolant et arrogant, fumant une cigarette sur le proche de sa maison en regardant froidement les flocons tombés sur sa ville natale.
Aujourd'hui j'ai quarante trois ans, mes traits à moi aussi se sont creusés, j'ai le regard plus fermés
et une peau moins laiteuse. J'ai subit les outrages du temps plus durement que Sanzo, il conserve lui la beauté d'un homme de trente ans malgré ses quarante sept ans. A mes yeux pourtant, il
restait le Sanzo juvénile que j'ai rencontre avec sa chevelure hors du commun et son air perdu. Il restait le Sanzo que j'ai toujours aimé...
J'ouvre les yeux à nouveau, le sommeil ne veut plus revenir. Je me redresse doucement sur le côté du lit, je
baille avec force jusqu'à ce que je sente quelque chose me chatouiller la gorge. Je tousse brutalement, le bruit est si roque que je réveille Sanzo, je n'arrive plus à m'arrêter j'en crache mes
poumons.... Je tousse à m'en étouffer, un sentiment de tristesse couvre son doux visage, il s'approche de moi et me caresse le dos de la pointe des doigts. Au bout de dix minutes je cesse enfin
de tousser et bois a grande gorger dans la bouteille à mes pieds. Je la repose et m'essuie le coin des lèvres.
- Ca va ? Il me demande de sa douce voix
- Ouais.
Je me retourne pour croiser ses prunelles larmoyantes, je remonte son menton jusqu'à moi pour l'embrasser avec amour avant de sortir de dessous les draps. Nu comme un ver je me dirige dans la grande salle de bain qui est lié à notre chambre. Je ferme la porte derrière moi et me précipité sous l'eau chaude.
Après avoir vendu énormément de disque, nous sommes vite
parti de l'appartement miteux qui nous servait de logement, j'ai fais construire cette immense villa très rapidement. Un lieu construit par mon travail, un lieu où je suis enfin chez moi. Malgré
le manque de vie de cette grande maison, malgré le vide intersidérale des pièces bien trop grandes je suis fier de vivre ici. Car c'est chez moi. Je l'ai créé de ma réussite, c'est le résultat de
toute une vie d'espérance.
Je me frotte le visage sous le jet d'eau et passe longuement ma main sur mon cou jusqu'à ma poitrine où je m'arrête. Malgré tout ça, les feux
d'artifices, l'amour encore brûlant qui nous consume, les paillettes et l'argent qui coule à flot, en moi un sentiment lourd m'écrase. Une douce morosité qui s'empare de mon coeur. La pièce
si éclairée s'assombrit, je reste inactif sous l'eau chaude, le fracas du liquide ne fait qu'accentuer mon silence. Je serre le poing contre ma poitrine, cette poitrine qui me fait tant
souffrir...
Un grand homme a dit un jour, il faut apprendre à vivre et savoir
mourir...Je ne crois pas être sûr de très bien savoir ce qu'est la mort mais plus elle m'emprisonne et plus je la sens m'enveloppant petit à petit, une chaîne qui tinte à mesure qu'elle
se resserre autour de mon corps devenu si fragile. Un jour elle aura raison de moi. Un jour elle m'emportera sans que je ne puisse rien y faire. Je n'ai pas choisi de naître mais si je meurs
c'est bien par mon unique faute...
Autrefois, ça ne m'aurait rien fait. Il y a de ça quelques années ni Dieu ni la mort ne m'effrayait ils me paraissaient tous deux
aussi lointain l'un que l'autre. Aujourd'hui je me demande si l'enfer existe, si l'absolution existe, si la mort est douce ou cruelle...Je me pose la question de l'existence d'une âme et si les
conneries débité dans la bouche d'une peuplade de cinglé croyant n'étaient qu'en faite la vérité... C'est idiot ! Moi qui suis le type parfait d'enfoiré qui se plairait plus en enfer car au
moins j'aurai du feu pour m'allumer une dernière cigarette, avant j'aurai répondu " L'enfer ou le paradis c'est toujours mieux qu'ici ". Au fond je sais bien qu'il n'y a rien ! On dort
paisiblement et puis c'est tout. Pas d'émotion, pas d'envie. Rien.
On meurt. C'est tragique mais c'est ainsi, à défaut d'avoir contribué à ma naissance j'aurai tout fait pour mourir. De toute
manière je n'étais pas fait pour vivre vieux, me voir me chier dessus non merci ! Autant me suicider tout de suite rien que l'idée me fait marrer ! J'aurai bien aimé voir Sanzo me
torcher les fesses pendant que je commencerait à parler avec mon reflet.
J'augmente encore la température de l'eau, je profite au maximum de la douce sensation de l'eau bouillante
faisant rougir ma peau. La porte de salle de bain s'ouvre et un beau corps d'apollon vient se coller à moi. Les cheveux noir de Sanzo s'aplatissent à mesure que l'eau le recouvre, ses
bras m'entourent la taille et la tête poser sur ma nuque il ferme les yeux de bien être. Je me retourne doucement pour l'étreindre à mon tour, je profite de chaque instant qui me sont
accordés, chaque petit moment de plaisir comme si je voulais me faire plus de souvenirs.
- C'est l'anniversaire de Costia aujourd'hui.
- Oui, je lui ai acheté de nouveaux médiators ! Me réponds Sanzo
- Tu crois qu'il sera seul ?
- Il sera sûrement avec Jen'.
Je laisse ma main caresser les hanches étroites de Sanzo qui frissonne, il agite son bassin contre le mien, l'effet est immédiat ! Sans
attendre je le plaque contre le carrelage de la douche, le torse plaqué contre le froid le fait grimacer mais la chaleur augmente rapidement et cette toute petite source de fraîcheur devient
presque apaisante. Je recule légèrement examinant le moindre trait, la moindre courbe d'une enveloppe charnel que je connais par coeur mais qui me fascine toujours autant. Je fais
languir mon index le long de la trajectoire dessiné par sa colonne jusqu'à la raie de ses fesses. Il frissonne à nouveau et se mord la lèvre inférieur. Lentement je me rapproche, mon
membre tendu chatouillant son entrée intime, Sanzo laisse échapper un soupire de plaisir.
- Je t'aime Sanzo...Je t'aimerai toujours...
Alors que je me rhabillait dans la chambre, Sanzo était déjà prêt le cadeau sous le bras, je le fixais toujours avec autant
d'attention. Je ne sais pas combien d'année ça fait exactement qu'il a décidé d'arrêter de teindre ses cheveux en cette couleur bien flash qu'est le rouge ! Chose que j'aimais mais
il fait tellement plus mature avec ses cheveux noirs. Je ferme ma chemise et je rejoins Sanzo pour partir. Le jour où ses cheveux étaient redevenus définitivement brun, il s'était
regardé pendant plusieurs minutes dans le miroir comme si il voulait y trouver des réponses. Au finale il a sourit et à éteint la lumière. Il m'a avoué plus tard que ainsi, son passé
était mort pour de bon. J'avais envie de lui répondre qu'il lui restait toujours ses cicatrices comme doux souvenirs mais ça aurait été méchant de ma part, surtout que vivre avec un passé comme
le sien est difficile...Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir envie d'oublier. J'aimerai moi aussi oublier beaucoup chose, enfin...lorsqu'on est mourant, on aimerait plutôt se souvenirs de
tout.
Nous arrivons deux heures plus tard. Nous avons traversés quelques paysages ruraux, nous étions maintenant dans la campagne la plus
désertique que je connaisse, Costia avait rejoint un ami pour les vacances qui s'occupait d'un ranch immense. Nous nous sommes garés dans l'allée et avec enthousiasme Sanzo est descendu
pour sauter dans les bras d'un ami de longue date.
- Zach ! Je ne savais pas que tu étais venu aussi !
- J'ai le droit de venir souhaiter un bon anniversaire à un ami ! En fait c'est surtout Nolan qui y tenait, sourit le dit Zach
- Nolan la feignasse est venu aussi ? Pour une fois qu'il est pas en robe, je me moque gentiment
- Link ? Le médecin t'as donné le droit de sortir ? S'interroge Zach un air inquiet
- Et c'est bon c'est qu'un cancer des paumons pas le sida !
- Qu'un cancer...
- Bon il est où le vieux qui a pris encore un an ! Costianichou !!! Je t'offrirai pas de cadeau si tu ramènes pas ton gros cul ici !
Oui, j'ai bien quarante trois ans...et alors ?
- T'as finis de braillé vieux sac, arrive Nolan un faux air colérique
- A quelques mois près je crois que nous avons le même âge mon tendre cousin, je lui dis en sortant une cigarette de mon paquet
Les yeux de Zach se braquent sur moi comme deux lasers mortel, je crois que je viens de le clouer sur place. Je coince la clope
entre mes lèvres et l'allume avec un briquet à deux euros. Sanzo ne s'en étonne même plus, il ignore totalement ma détermination à ne pas arranger mon cas et continue de discuter avec
Nolan qui lui non plus n'est pas le moins étonné du monde.
Des bruits de pas se font entendre juste derrière moi, je n'ai pas le temps de me retourner que déjà une main vient m'arracher la
cigarette de la bouche pour l'écraser avec violence. Je reste bouche bée alors que mon mégot fume encore sur la terre sèche.
- Tu fais ce que tu veux pour creuser ta tombe chez toi, mais ici c'est moi qui décide.
Les yeux de Costia me fusillaient du regard, son air froid sévère n'avait pas changé après toute ses années. Il avait prit en
carrure - je croyais pas cela possible - une lègre barbe de quelques jours et la peau peut être plus halée, ce qui faisait ressortir le bleu sibérien de ses yeux. La même réaction...Je
pouvais sentir toute la colère bouillonner en lui et pourtant ce n'est pas un homme qui s'emporte facilement, au contraire il est généralement d'un calme agaçant ! Costia n'a pas
changé. Enfin...N'avait pas changé jusqu'au jour où j'ai appris l'inévitable. Prévisible après tout, je fume comme un pompier depuis l'âge de mes quatorze ans. J'envie la patronne de
mon bar préféré qui fume deux paquets par jour depuis ses vingt ans et qui aujourd'hui en a quatre-vingt. Faut croire qu'on ne m'aime pas...
Etais-ce le fait de savoir que j'allais partir qui l'avait rendu si colérique à chaque fois qu'il me voyait ? Quand il ne me
réprimandait pas, il m'ignorait. Une douleur que j'avais appris à accepter, mon meilleur ami me tournait le dos et j'allais mourir sans plus connaître la joie de partager une
symphonie avec lui.
Le glas de mon existence avait foudroyé tout le monde, je n'ai pas réellement réagit puisque je n'y croyais pas vraiment, lorsque
le médecin me montrait mes radios je penchais la tête pour comprendre toutes ses petites tâches. On aurait dit un bonhomme en papier dessiner sur les cibles criblé de balles. J'en
avais presque envie de rire...Le moustachu m'a ensuite dit d'une voix grave et tremblante " Vous avez le cancer, c'est trop tard pour arrêter."
Arrêter ? Ca ne m'avait même pas traversé l'esprit. Ma camarade de jeu m'avait accompagné toute mon existence, elle me suivra jusqu'en enfer.
Que cela plaise ou non...Link reste Link.
- Bon j'ai apporté le gâteau ! Reprend Sanzo, où est Jen' ?
- Il prend une douche. Il va nous rejoindre. Lui répond Costia
Nous rentrons tous dans la maison du fameux Jen' ou plutôt le mongole, comme j'aime l'appelé. Il ne se vexe pas pour
autant puisqu'il m'appelle le trizo. On s'aime bien au fond. N'allez pas croire qu'il est l'amant de Costia ! Enfin d'après ce que je sais, Costia n'a jamais eut de petit ami fixe.
Une fois que le mongole nous a rejoint et que nous nous sommes salués comme à notre habitude, nous nous asseyons tous autour
de la table. Sanzo se lance de son récit de nos dernières vacances avec Zach qui raconte également les siennes avec Nolan.
Je partage un regard complice avec la fraise au dessus de mon gâteau au chocolat avant de l'avaler d'une bouchée.
- Tu aimes toujours autant les fraises, murmures Nolan à mon attention
Notre discussion était cachée par le brouhaha des autres.
- Je ne change pas, dis je avec un sourire nostalgique malgré moi
- Je te déteste tu sais.
- Je sais.
- Pourquoi tu t'es pas arrêté avant abruti...maintenant tu vas partir laissant tant de monde derrière toi...Ton départ va
creuser un vide immense.
- C'est une fin que j'aime au fond...Mais je ne la souhaite pas.
Je regarde Sanzo, son rire naturel me brise le coeur. Le bruit effroyable de ma poitrine qui se déchire, je plisse légèrement les yeux
m'empêchant de pleurer. Ce qui me fait le plus mal ce n'est pas les matins à cracher sang et goudron, ce qui me fait le plus mal c'est de le quitter. J'aurai accepté
de vieillir au final ! De perdre la mémoire, de devenir sénile, de rire pour un rien, d'être incontinent, handicapé et de sentir mes os craqués au moindre mouvement ! J'aurai
adoré ça, tant que j'aurai été à ses côtés.
La journée défile, les rires et les discussions couvrent mes mauvaises pensées. Je passe un moment qui restera graver en moi
jusqu'à que la nuit tombe. Je prend mes distances, je sens la poitrine qui me compresse, je ne veux pas tousser devant eux. Je ne veux pas les inquiéter, doucement, sans me faire
remarquer je sors dehors pour me lâcher enfin. Je ferme les yeux tant la douleur me brûle la gorge, un liquide au goût de fer couvre mon mouchoir. Je le jette sans attendre, ni le
regarder. Je finis par arrêter de tousser, les larmes perles mes yeux et je renifle un grand coup pour reprendre mon souffle. Je m'assois sur les marches devant la porte, épuisé et soudainement
troublé. Ca me fait cette effet à chaque fois, comme si j'étais bourré. Je laisse ma tête se reposer sur mes mains.
- Tu veux un verre d'eau ? Me demande Sanzo derrière moi
- Ca ira...
Il vient s'asseoir à mes côtés et pose sa tête sur mon épaule.
Les geste se passent de mot. Comme pouvait il dire de plus ? Je savais déjà tout ce qu'il passait, tout ce qu'il craignait, à quel point lui
aussi était touché par cette saloperie de maladie. Je n'avais pas besoin de l'entendre, il ne voulait pas me faire culpabiliser parce que Sanzo voulait être fort. Fort pour moi.
- Je suis immortel Sanzo, dis je alors en souriant, tant que vous vous souviendrez de moi je serai immortel...
Quelques heures plus tard nous allions partir quand je me fais brusquement retenir par Costia, sans un mot il me prend dans ses
bras, son étreinte puissante m'étouffe mais le bonheur de sentir son corps si proche du mien, le bonheur d'avoir enfin une étreinte me réchauffe tant le coeur. Je pleure malgré moi mais je me
cache dans l'ombre dans la nuit. Il me murmure un je t'aime dans le creux de l'oreille que j'étais le seul à pouvoir entendre, je plisse les yeux et m'écarte de lui doucement pour partir. Un
dernier signe vers ma bande d'ami.
Sanzo met un CD dans la voiture, je monte le son écoutant la douce mélodie de l'Ave Maria, pensif, soucieux. Je vois défiler ma vie devant
moi sous les paroles mélodieuse du chef d'oeuvre de Schubert. Je prend la main de Sanzo poser sur le levier de vitesse, je ne le regarde pas pour autant essayant de ressentir
tout l'amour qu'il me porte et tous les mots doux qu'il me susurre avec le coeur. Je ne vois même pas qu'il pleure à chaudes larmes sans bruit continuant de conduire.
La mort d'un cancéreux est toujours très douloureuse...Je crois que la mienne sera douce. Sur un son de hard rock je fumerai une
dernière cigarette en me disant que j'ai quand même bien vécu dans ce monde trop dur...
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Voilà l'épilogue promis...
Je voulais absolument décrire la mort de Link mais au final j'ai préféré décrire les sentiments d'un homme qui se sait mourant. Link étant le personnage le plus important de cette histoire il
fallait qu'il soit au centre de tout !
Ce n'est pas une fin triste contrairement à ce que vous pouvez croire. C'est une belle fin, seule la mort pouvait les séparer, peu importe pourquoi ou comment ! Ni Link ni Sanzo ne
regrettent.
Alors a dieu mon Linkichou !!!
Pour la nouvelle histoire avec Lilly, on compte la publié d'ici deux semaines, le temps d'avancer encore un peu. Je me consacre maintenant à la dernière avant la prochaine ! ^^
Bisous à toutes.