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Y43



-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

¤Sommaire¤

Dimanche 20 mars 7 20 /03 /Mars 20:17

 

Le souffle coupé, la gorge sèche, les battements de mon cœur se sont presque tut l’espace d’une seconde qui me parait une éternité. L’information vient de me percuter avec la force d’une explosion. Raine serait donc la solution à tous nos problèmes ?

Ma mère m’avait toujours apprit à ne pas écouter aux portes mais je n’ai pas résisté lorsque j’ai aperçu la lumière brillé sous le pas de la porte de Lillyan. La voix de Zephilis m’est venu directement aux oreilles, elle avait l’air inquiète, presque surprise ce qui m’a surpris à mon tour. Raine a donc un lien avec l’Avalanche.

Je ne préfère pas m’éternisé ici, je retourne dans ma chambre. A peine me suis-je redressé que j’ai été immédiatement pris de vertiges. Cette maudite communication ne m’a apporté que de la merde !

D’une humeur exécrable lorsque je me sens faible, je marmonne des insultes contre Koryu tout en m’appuyant sur les murs du couloir à fin de rejoindre mon lit. Je me laisse littéralement tomber sur le matelas, celui-ci n’était pas d’une grande qualité mais lorsqu’on a passé des semaines en mer à dormir sur un vieux lit qui crac, tanguant à chaque petite vague, n’importe quelle paillasse ferait l’affaire. Ce lit m’apparait comme une bénédictions des dieux.

C’est sous ces douces pensées que je m’endors en moins d’une minute, mon corps m’a abandonné, mon esprit lui-même ne tient plus. Tout autour de moi disparait peu à peu.

 

Ce sont, pour la première fois de mon existence, les rayons du soleil qui me réveillent. Je grimace de douleur alors que je tente de me redresser sur mon lit, les douleurs musculaires m’assaillissent brutalement et me font gémir discrètement. Je serre les dents pour ne pas hurler. La sueur perle sur mon front tant la souffrance est forte, elle me déchire avec une violence inhumaine ! Elle me perce comme des racines et s’engouffrent dans chaque parties de mon corps, jusqu’à la pointe de mes cheveux.

Je me lève non pas sans mal, je ne vais pas rester coucher toute la journée c’est impossible, j’attrape la petite pile de mes nouveaux effets aux couleurs de la nation de Pandore, le gris et le mauve, des couleurs qui me vont assez bien.

 

- Shinrei !

Je pourrais reconnaître cette voix entre mille.

- Princesse Laya.

 

Son sourire amplis de joie s’efface peu à peu pour faire face à la surprise, ses pupilles de jades s’écartent. Elle me fixe d’un air ébahi.

 

- Tes…tes yeux…

- Ah ! J’ai retrouvé la vue récemment. Dis je le plus naturellement possible.

 

Pendant une fraction de seconde j’ai cru qu’elle allait pleurer mais au lieu de ça, elle me gratifie à nouveau de son charmant sourire encadré de jolies joues rosées par la gêne.

 

- Je suis heureuse pour toi alors !

- Merci. Lui dis je en lui rendant son sourire.

- Je vais te montrer la salle d’eau du palais et tu pourras ensuite nous rejoindre aux écuries.

- Aux écuries ?

- Oui, Lillyan est entrain de donné un cours d’escrime aux jeunes élèves.

Flottant dans sa robe rouge vif elle s’en va presque en dansant me laissant perplexe au milieu du corridor.

 

Lillyan donne un cours ? Comment arrive-t-il à se remettre aussi vite de cette communication ? J’en suis presque jaloux. Cependant, j’ai hâte de voir mon amant donner des cours. Je suis Laya jusqu’à la salle d’eau, je la remercie chaleureusement avant de rentrer dans l’immense pièce, la plus majestueuse salle d’eau que je n’ai jamais vue. Je me lave rapidement et m’habille de mes effets très bien ajustés. Cette longue tunique coupé en fente devant, derrière et sur les côtés à partir de la hanche me tombe presque sur les pieds. Le pantalon en lin se serre au cheville pour finir sur une paire de chaussures tout à fait confortable et légère. J’attache mes cheveux avec mon bandeau devenu inutile, j’observe pour la première fois mes yeux en plein jour, deux immenses billes noires sans fond mais qui brillent d’une étrange lueur. Je soupire, j’espère m’habituer à cette faculté très bientôt, tout ce qui m’entoure avait l’air plus terne, sans réelle valeur, de simple objets qui complètent ma vision. Maintenant, chaque choses semblent briller de mille feux ! Je ne peux plus me concentrer tant ce qui m’entoure prend une couleur différente, un teint différent. C’est donc ça voir ? Le monde est devenu si vivant, c’est déroutant.

 

Je me secoue l’esprit et sors du palais pour rejoindre les écuries qui ne devraient pas être trop difficile à trouver. Je n’ai qu’à suivre les vibrations du sol.

 

En même temps que ma vue, je découvrais peu à peu mes nouvelles facultés ou plutôt celles qui s’étaient développées. Chaque vibration de la terre me faisait vibrer le corps, je pouvais sentir le pas des chevaux, des fourmis, je pouvais même sentir les racines des arbres s’étendre sous nos pieds. Je n’avais jamais aussi bien senti l’harmonie, j’avais presque l’impression de sentir les entrailles même de notre planète en constante ébullition. C’était phénoménale et stupéfiant. Je pouvais sentir mes propre pas frappant le sol en rythme. Pam, pam, pam…

 

- Attention !

- Je crois que tu n’es pas assez attentif.

 

J’arrive enfin sur le lieu d’attroupement, Lillyan était le centre d’attention avec son élève. Les autres l’avaient avertis mais il était trop tard, Lillyan avait déjà son épée au bord de la gorge du jeune garçon. C’est vrai qu’il n’était pas très attentif.

Je me mêle à la foule et regarde silencieusement le combat.

 

- Tu ne dois jamais relâcher ta garde même si ta concentration est fixé sur un autre point ! Tu dois rester prêt à tout éventualité. Ce n’est pas ton cerveau qui t’avertira de l’approche d’un ennemis, c’est tout ton corps. C’est ce qu’on pourrait appeler l’intuition. Tu dois la développer en t’entrainant. L’intuition est extrêmement importante lors d’une bataille, tes coups seront porter sur un adversaire frontal, c’est grâce à ton intuition que tu pourra sentir ceux qui te viendront dans le dos. 

- Et l’aura ? On peut sentir l’aura non ?

- Au milieu d’un champ de bataille le nombre important d’auras ne te permet pas de les sentir une par une. L’aura est même parfois dissimuler, pour les plus fort ce n’est pas difficile.

- Et si on leur faisait une démonstration ? Je lui murmure dans l’oreille.

 

Lillyan n’est pas très doué pour cacher sa surprise, malgré lui il sursaute ce qui fait rire tous les élèves qui l’observaient attentivement. Mon sourire triomphant ne semble pourtant pas l’agacer, son regard et son sourire carnacier en dit long sur sa vengeance. J’avais parfaitement réussi à dissimuler mon aura, son corps n’étaient même pas en alerte à toute éventuelle attaque, totalement en confiance il ne pouvait se douter que quelqu’un allait l’attaquer par derrière. De plus, je m’étais déplacé tellement vite que je m’étais quasiment téléporté. Son expression de surprise était réellement jouissive. Je découvrais réellement ma nouvelle force petit à petit, celle-ci ne sera à son apogée que dans quelques jours seulement, cela me parait tellement invraisemblable. Et c’était pareil pour mon amant.

 

- Voici la parfaite démonstration de ce qu’il ne faut faire, dit il à haute voix, relâcher son attention.

Les élèves le charrient à nouveau.

- Bien maintenant ! S’écrie un militaire, remercier Monsieur Valeille tous et retournez à vos occupation.

 

De nombreux élèvent s’exécutent et viennent saluer Lillyan, certains plus intimidés que d’autres. En tant que l’unique Manipulateur Corporel d’Agora et sans doute le plus puissant d’entre eux, sa notoriété avait atteint les frontière de Pandore, chacun d’eux savaient qu’il était en exil et surement condamné à mort. J’étais fier de lui, l’enfant insouciant, l’adolescent soucieux de ne pas réussir ses examens c’était du passé.

 

C’était devenu un homme fort aux larges épaules.

 

Lillyan me frappe le bras.

- Ca t’amuse de me ridiculiser ?

Je grimace sous la douleur lacérante, j’essaye de contrôler mes expressions, Lillyan ne doit pas savoir que mon corps ne s’est pas encore remis. 

- Désolé, dis je en souriant le mieux possible, c’était vraiment tentant !

- Imbécile, dit il en riant.

Nous quittons les écuries tranquillement au milieu des passants.

 

Les frontières du palais pourraient s’apparenter à une ville, entourée de remparts immenses garder par de puissant archer et mages noir capables d’invoquer des créatures aussi hideuses que puissantes. Au milieu de ce petit village trône les appartements royaux dont la façade gauche garde des traces des récentes attaques ennemies. L’extérieur du palais étant très exposé puisque proche des ports était plus dangereux, la cité royale a été agrandît à fin d’accueillir toute la population en cas de sinistre ou de guerre, c’est donc pour cela que le territoire royale grouille d’habitant, de maison de fortunes, de famille dans le besoin et d’enfant errant. Cette masse importante donne un ton apocalyptique qui me serre la gorge. Je n’arrive pas à me détacher de la détresse de cette population même en marchant aux côtés de Lillyan. Aucun d’eux ne peut savoir que nous sommes leur dernier espoir, aucun d’eux n’imagine une seconde que cet enfer peut se terminer. J’ai dut mal à l’imaginer moi-même et c’est dans ces situations que je ressens le poids énorme qui nous incombe. Le ciel me pèse presque sur la tête alors que le soleil brille fièrement, faisant ressortir les horreurs de la guerre aux yeux de tous. Les amas de ruines à l’extérieur du palais ne se limitent pas à notre simple champ de vision, où que le regard se porte, la ville a été ravagée par le feu, les combats et la mer.

Heureusement les combats ont cessé dans la nuit, les hôpitaux et les prisons sont pleins sans parler du nombre de corps qu’il faudra enterrer dans l’honneur. Les cimetières deviendront bientôt plus grands que la nation.

 

- Tu te sape le morale Shin…Comme toujours tu réfléchis trop. Me dit Lillyan

Cette simple phrase n’a pas suffit à me sortir de mon silence, je n’arrive toujours pas à quitter ce spectacle des yeux.

- On a plus de temps à perdre Lillyan. Il faut retourner sur Agora, il faut retrouver l’Oracle. Dis je en serrant les poings

- Tu as oublié l’Avalanche ?

- On ne sait même pas quand cette foutue Avalanche va se produire ! Autant y aller tout de suite. Avant qu’il ne soit trop tard.

- C’est trop incertain. Tu es le premier à me sermonner lorsque je fonce tête baisser, qu’est-ce qui te prends ?

Je me canalise un instant en soupirant.

- Tu as raison. Je ne sais pas ce qui me prend. J’ai juste hâte d’en finir avec tout ça même si je sais que plus rien ne sera comme avant.

 

Je fais immédiatement demi-tour, fermant les paupières sur la misère humaine et sur mon immaturité. Le monde garde sa noirceur même sans mon bandeau et ce qui est encore plus triste c’est que je ne peux rien y faire même si cela me révolte. Je rentre dans l’enceinte des appartements royaux, le roi et la reine s’entretiennent encore avec les généraux pour décider d’un plan de reconstruction de la capitale.

J’avance donc au milieu des couloirs vide dans le silence de mes pas, des pas étrangement bruyant. Lillyan m’a donc suivit, je soupire à nouveau et m’arrête brusquement. Je me retourne vivement mais à ma grande surprise je suis seul, seul dans ce long couloir aux hauts plafond. Ce n’est pas tant l’absence de Lillyan qui me dérange mais la présence effective de quelqu’un, je suis persuadé qu’il y avait quelqu’un d’autre dans ce couloir et cela ne présage rien de bon.

Je fronce les sourcils, je ne vais pas rester planter là à attendre, je reprends le chemin de ma chambre. Mes pas coupent à nouveau le calme des lieux, je reste sur mes gardes, même si l’inconnu tente de calquer ses pas sur les miens je pourrais sentir ses pas directement. Chaque vibration du sol me parviendra immédiatement, le moindre petit geste, le moindre souffle …

Il est là. Je disparais soudainement, je compte prendre par surprise mon poursuiveur avec ma nouvelle rapidité. Je le tiens enfin sous ma paume, aussi surpris soit il lorsque je découvre enfin son visage, c’est moi qui suis maintenant sur le cul.

 

- Layla…

 

Son visage devenu blafard s’empourpre à la prononciation de son nom, ses grands yeux restent figés de stupeur. Je tiens fermement son poignet un peu au dessus de sa tête, sa main était si fine qu’elle me paraissait minuscule sous ma poigne. Je la relâche immédiatement sans réussir à avaler de nouveau ma salive. Pourquoi me suivait elle ? Pourquoi l’avait elle fait avec autant de précaution ? Depuis quand arrive-t-elle à cacher son aura ?

 

- Je…Je ne voulais pas…Je…Je suis désolée Shinrei. J’étais inquiète.

- Inquiète ? Pourquoi serai tu inquiètes ?

- J’étais inquiète pour toi Shinrei. Tu ne vas pas bien depuis ce matin…

- Arrêtes s’il te plait. Ne t’inquiètes pas pour moi, je vais bien.

- C’est faux Shinrei ! S’écrie-t-elle, pourquoi tu ne veux pas l’avouer ?

- Je n’avouerai pas ce qui est absurde Laya !

 

Son regard courroucé me foudroie sur place, je n’ai pas vu venir la gifle. Cette simple claque qui m’aurait à peine chatouiller en temps normal, réveille à nouveau la douleur. Cette simple gifle suffit à me sonner, la souffrance remonte le long de mes jambes jusqu’à l’entre de mon estomac, me pince le cœur et parcours l’ensemble de mon corps jusqu’au bout des ongles.

   Je tente de revenir à mes esprits mais peine perdu, je bascule déjà dans le vide jusqu’à frapper le sol.

 

« C’est donc là ta limite. Une simple claque. »

 

- Debout ! Allez gamin !

- Zephilis ? Demandais je encore dans les nuages.

- Tu aurais peut être préféré le beau Lillyan ou la belle Laya mais ce n’est que moi.

Je ne relève pas sa connerie.

- Où est il ?

- Lillyan est dans le couloir avec Raine et Amon.

- QUOI ?

 

La nouvelle avait suffit à me réveiller malheureusement peut être un peu trop rapidement car je retombe immédiatement à la renverse sous le violent vertige qui me fait crier malgré moi. Des sortes de coup de jus me secouent la tête, cette sensation qui déraille tout à l’intérieur m’arrache des hurlements horribles. Je me tiens le crâne comme un fou priant pour que cette torture cesse ! Je n’ai jamais ressenti une douleur aussi vive ! J’aurai préféré mourir brûlé plutôt que de ressentir ça !

Les hommes déboulent dans la chambre, le bruit de la porte qui se cogne contre le mur me fait à nouveau hurler et ça ne semble pas se calmer. Je sens des mains douces mais surtout la force de Zephilis qui me maintient sur le lit, une autre main vient se plaquer sur mes yeux. Mon dieu qu’est-ce qui m’arrive ?

Quelques minutes plus tard, la douleur s’estompe peu à peu, je reprend mon souffle avec difficulté et la main poser sur mes yeux se retire lentement. La sueur m’a inondé en quelques minutes, mon cœur cognait si fort qu’il fait vibrer ma poitrine.

 

- Merci Raine. Remercie Zephilis.

Alors elle ne mentait pas.

- Quand êtes vous arrivés ? Je demande une fois mes esprits retrouvés

- Ce matin. Réponds Amon.

- Sur le dos des Evêques à poil bleu. J’ai réussi à les appeler hier soir avant d’aller me coucher. Me dit Lillyan accroupit au bord du lit.

- Si tu voyais leurs petits ! S’exclame Raine

- Je m’en fous Raine. Je m’en fous comme c’est pas permis. Je veux savoir ce qui se passe ! J’interpelle Zephilis en l’attrapant par le bras.

- J’en sais rien, dit elle en fronçant les sourcils.

- Tu mens !

- Il semblerait que tes pouvoirs n’est pas aimer ta brusque évolution. Me dit Lillyan

- Ils ont du mal à prendre la pleine mesure de leur puissance incommensurable. Lillyan lui-même n’est pas au mieux de sa forme, il n’arrive même plus à contrôler la moindre étincelle. Vous avez enfin communiquer mais il faut attendre que ça « charge ». Soupire Zephilis.

- C’est donc ça l’Avalanche ? Je demande incrédule.

- Mais non ! Ca n’a rien avoir. C’est comme si il fallait installer organiser à nouveau tout ton système, tout le potentiel que tu avais ! Tout ton organisme se modifie. Lillyan a moins de mal car il est plus habitué, toi en revanche, tu vas morfler.

- Pour ce qui est de l’Avalanche on sait que ça approche. Me dit Amon.

- On le sera bientôt. Me dit Zephilis en quittant la pièce.

- Je ne comprends pas, dis je en grinçant des dents.

- Calmes toi Shin. Plus tu t’énervera plus ça ira mal, me sermonne Lillyan

- Pitié Lillyan la ferme ! Tu ne sais pas ce que ça fait ! TU NE SAIS PAS !

 

        Tu ne sais pas ce que ça fait de se sentir possédé…Possédé ? Koryu tente de me posséder ?! MERDE !

 

- ZEPHILIS !!!! Je hurle

 

Les décharges reprennent, mon corps convulse, Lillyan me tient fortement contre le lit, je sens mon aura m’enveloppée, je sens mon âme me quitter ! Qu’est-ce que c’est que cette blague !!! JE SUIS ENTRAIN DE ME FAIRE DOMINER PAR MON POUVOIR !!!

 

« Ca faisait longtemps… »

 

Qui est là ? Où suis-je ? Pourquoi est-ce que le monde est si noir ? Pourquoi ai-je l’impression de planer ? Je connais cet endroit, j’y suis déjà venu.

 

- Bonjour Shinrei.

- Nala…

 

Quel es ce rêve étrange ? Je croyais être dans ma chambre et me voilà au milieu de la forêt avec la Shaman des Chutes Rapides, la douleur est partie mais tout me semble irréelle.

 

- Tu as raison. Comparer à la dernière fois, ce monde fait partie du monde onirique, c’est une sorte de rêve mais réel.

- Je…

Je suis effaré, je me suis fais posséder par Koryu, je n’existe plus. Tout comme l’Oracle.

- Tout comme ce monde, la réalité n’est pas toujours ce que l’on croit.

 

Nala referme ses immenses couvertures autour de ses épaules, sa longue chevelure grise n’a pas changé et cette expression si sereine me soulage presque. Assis sur un plaide aux couleurs vives je me perds dans mes pensées. Suis-je mort ?

 

- Tu es là pour une raison c’est sûr, penses tu réellement que c’est la mort qui t’as fait venir à moi ? Dit elle en écrivant des signes à la craie blanche.

- Koryu m’aurait envoyé dans le monde onirique par pur bonté ? Dis je peu convaincu.

- Regardes toi. Tu n’as pas l’air si paniqué. Tu le sais au fond car il est toujours là, tu es là pour me poser une question.

- Une question ?

- Je sais. Tu n’en as pas qu’une mais l’une d’elle est la clé, l’une d’elle pourrait tout changer.

- L’Avalanche…

Nala me sourit alors que la craie se met brusquement à frémir.

- Je croyais que vous étiez neutre ?

- Et ça ne change pas.

- Vous pouvez donc me dire quand l’Avalanche aura lieu ?

- Maître Zephilis est vraiment très futée. Elle savait que tu étais le seul à pouvoir le savoir, Lillyan était déjà trop avancé pour se faire posséder par Koryu, alors que toi qui est si déterminé et maître de toi-même, tu étais une proie idéale pour la puissance de Koryu. Tu ne voulais en aucun cas te faire dominer par cet être, tu voulais réellement le posséder lui mais c’est un dieu Shinrei, tu ne peux posséder Koryu. Tu dois accepter votre fusion car elle était inéluctable.

- Je ne crois toujours pas au destin.

- Alors pour toi, tout ceci est le fruit du hasard ? Comme le fait que ça soit toi qui m’ai trouvé le premier et que tu reviennes à nouveau aujourd’hui ?

 

Je ne savais quoi répondre, tout ceci m’embrumait l’esprit, si c’était un plan de Zephilis je ne doute pas une seconde qu’elle savait ce qu’elle faisait même si elle paraissait peu confiante.

 

- Ca pouvait aussi ne pas marcher, dis je alors sûr de moi

- C’est vrai. Tu es fort Shinrei et le sera encore plus, en tant que descendent de l’Oracle bien sûr mais aussi en tant qu’homme. Cette force ne connait pas de limite et ça sera à toi de te les poser si tu ne veux pas réellement finir à tout jamais dans ce monde de rêve.

 

Elle s’approche de moi et m’étale la craie sur les joues, celle-ci chauffe étrangement.

 

- Alors ? Je demande impatient

- A la prochaine pleine Lune, le reflet illuminera le Lac Céleste, dans la cité du peuple des Chutes Rapides. L’Oracle reprendra ses pleins pouvoirs au fin fond de son monde chaotique.

- Comment l’en empêcher ?

- La prophétie de l’Avalanche a été découverte par une Shaman d’un peuple maudit, le peuple des Androgynes. Elle dit que lorsqu’il ne restera plus qu’un seul demi-dieu capable de transformer le bien en mal, il sera le seul qui pourra inverser le processus de destruction.  

- Voilà pourquoi Cali faisait référence à Raine… Il a le pouvoir d’inverser, inverser l’Avalanche !

 

Un vent violent balaie le décors, je me sens projeté en arrière, totalement aspiré dans un trou noir alors que le regard de Nala se fait plus triste, plus terne. Elle disparaît avec le reste, le noir s’éclair, la lumière m’aveugle et je retrouve la vie comme si j’émergeais de l’eau.

 

- Shin !

Je tâte le visage de mon amant du bout des doigts pour me persuader que je suis revenu dans le monde des vivants.

- Lillyan…

- Tu vois qu’il est revenu ! S’écrie Amon en secouant Lillyan par les épaules.

Celui-ci semble plus enthousiaste que mon amant qui reprend peu à peu ses esprits, un sentiment de soulagement se dessine sur son visage.

 

Je me redresse lentement, aucune douleur ne m’assaillit ce qui me surprend agréablement, je fais un tour d’horizon rapide. Raine est assit à même le sol contre le mur, les yeux rieurs, faussement joyeux de me voir. Zephilis à la dos tourner face à la fenêtre un pansement sur la joue. Une drôle de tension se lève alors qu’elle finit par dénier m’adresser la parole.

 

- Tu as vu la Shaman ?

Je fronce les sourcils prêt à lui sauter à la gorge. Elle m’a carrément piégé. Lillyan sent mon aura monté d’un cran.

- Oh ca va pas recommencer ! S’exclame Amon. On a déjà eut le droit à la crise de Lillyan, alors tu vas pas t’y mettre Shin !

- Comprends la. C’était le seule moyen d’en savoir un peu plus sur l’Avalanche. Dit Raine en se levant. Après tout tu te faisais déjà dominer par Koryu, il a juste fallu un petit coup de pousse. Il tapote son pantalon tout en s’approchant. Alors bravo Shin et merci.

 

Sans savoir ce qui m’avait réellement provoqué j’avais si rapidement attrapé la gorge de l’Androgyne que même Zephilis n’avait pas eut le temps de m’apercevoir. J’ai plaqué brutalement son misérable corps contre le mur. Lillyan et Amon se sont précipité sur moi pour m’empêcher de faire une bêtise. Je sentais l’aura danser autour de moi soulevant mes cheveux détachés. Sentir ses battements de cœur entre mes doigts me donnaient envie de l’écraser comme un moustique. Cet insignifiant petit prétentieux ! Son visage se crispe dans la douleur et la supplication. C’est tout ce que je voulais voir.

Je le lâche alors, non pas sans frustration, je suis tiré en arrière par Lillyan qui se colle à moi pour me surveiller.

 

- Vous le saviez tous. Parfait.

  Je me détache de la prise de Lillyan pour prendre l’air.

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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