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-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

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Samedi 8 janvier 6 08 /01 /Jan 17:54

 

 

La nuit est déjà bien entamée, je regarde le feu qui crépite devant moi, totalement hypnotisé par la danse des flammes et ne prête aucune attention au regard insistant de Lillyan. Les souvenirs de Zephilis ont crée en moi un frisson d’horreur, une sorte de morale tragique : un être aussi puissant n’a pas le droit au bonheur puisqu’il a déjà la force. Et si Lillyan et moi n’avions pas le droit au bonheur ? J’ai l’impression que toute cette histoire ne va pas bien se finir, il y aura encore plus de morts, c’est certain.

 

Zephilis a depuis longtemps cessé de parler, plongée dans ses pensées et sans doute dans ses souvenirs avec le roi Konrad. Elle reste silencieuse couchée à même le sable de la plage, sa fine et longue pipe dans la bouche.

 

Je me demande si je dois ressentir de la peine en la voyant espérer autant qu’il soit encore en vie ou si au contraire je dois plutôt l’admirer. Je ne sais plus tellement comment la voir maintenant, une femme seule forgée par un passé honteux ? Une femme malheureuse qui n’a pas vraiment eu le choix ? Une sorte d’Oracle caché ? Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle était impressionnante, autant en plein combat que lorsqu’elle pense dans son coin.

 

Lillyan finit par s’endormir sur les jambes de sa mère, je partage un regard complice avec la mienne. Ma fierté stupide ne me permet de me reposer sur ses épaules mais elle comprend que ce n’est pas l’envie qui me manque. Elle porte toujours ses anneaux d’or dans ses cheveux blonds mais son visage n’est plus aussi lisse, son sourire n’est plus aussi lumineux. Elle porte les horreurs de la guerre sur ses joues, le stress sur son front, la peur dans son regard. Elle a prit dix ans en une année. Je n’ose pas lui demander si elle va bien, elle me mentirait en souriant de toutes ses dents que « ça va ». Je ne peux pas lui demander si elle peur, elle serait outrée. C’est là le triste sort d’une femme agorienne, elle ne montre pas sa peine, ni sa douleur, elle doit rester forte en toute circonstance. Cali n’est pas moins concernée, elle doit rester un repère solide pour Lillyan, elle ne doit rien dire de ce qu’elle a put endurer car c’est Lillyan qu’elle ferait souffrir.

 

Zephilis finit par se lever, partir marcher un peu, je la suis du regard jusqu’à ce qu’elle atteigne l’eau. Les léger vas et viens des vagues bercent le sommeil lourd de Lillyan, je peux m’absenter sans qu’il ne sursaute par peur que je sois parti loin de lui. Je me redresse pour rejoindre Zephilis, curieux de comprendre ce qu’a été sa vie, curieux de comprendre ce qui la lie à Konrad.

 

- Tu devrais te reposer, gamin, la journée sera longue demain, me dit elle sans se retourner.

- Je ne dors jamais bien longtemps de toute façon.

- Contrairement à Lillyan qui semble avoir un sommeil très lourd !

Je crois apercevoir un léger sourire sur son visage ferme.

- Encore une allusion à Koryu ?

- Non. Je parle de vos deux personnalités respectives. Avant même de parler de Koryu, vous êtes déjà diamétralement opposés ! Lillyan est plus impulsif, plus expressif, plus confiant. Tu es beaucoup plus réfléchi et distant, maître de tes émotions, ce qui cache un manque de confiance en soi. Tu es orgueilleux, Shinrei, mais tu te sous-estimes.

- Cela reste très négatif pour moi.

- Pas tant que ça…Il faut savoir rester modeste sans trop l’être non plus.

- C’est cela que t’a enseigné le roi Konrad ?

 

J’ai abordé le sujet sensible, le nom du roi a été prononcé, et à mon plus grand étonnement Zephilis ne m’avait pas jeté de regard noir, au contraire, son visage s’est brusquement adouci. Sa tête légèrement penchée sur ses pieds nus, l’eau caressant ses orteils.

 

- Konrad est le premier à donner des conseils qu’il n’applique pas lui-même. Sais-tu qu’il n’aurait jamais dû être roi ?

- Il ne faisait pas partie de la famille héritière d’Eria ?

- Si mais son père disait sans cesse qu’il était trop faible pour devenir roi, pas assez sérieux, il n’avait aucun talent particulier et n’était pas plus fort qu’un autre habitant. Un simple Tailleur de glace parmi tant d’autre.

- Et pourtant il est devenu roi.

- Lorsque la première attaque de Pandore à été lancée, il y a vingt ans de cela, Eria n’était pas encore indépendante, nous étions sous le commandement de l’Oracle et le roi n’était qu’un régisseur. J’avais à peine onze ans, encore sujet à de nombreuses expériences, je n’ai pas été envoyé au front, par peur qu’on ne finisse pas découvrir mon identité. Le roi a attendu les renforts agoriens mais personne n’est venu. Tout le monde se croyait perdu, le roi était désespéré.

 

«  - Nous n’avons pas le choix ! Il faut envoyer Zephilis sur le front ! Hurlait le roi

- Jamais je ne te laisserai gâcher notre seul chance de vaincre un jour Agora !

- Si nous perdons face à Pandore, il ne restera plus rien de la ville ! Et ta petite souris se retrouvera aux mains du roi ennemi, tu préfères cela ? »

 

- Le roi était furieux contre son frère qui s’occupait du projet « Zephilis ». Konrad a eu vent de cette discussion, il avait déjà quinze ans et était en âge d’aller à la guerre. En quinze années d’humiliation, de déception, mon nom devenait blessant à lui seul, Konrad a fini par me haïr du fond de son cœur, à tel point qu’il a décidé après avoir entendu le roi crié de venir me parler, de me cracher toute sa colère et sa rancune.

 

«  - JE TE HAIS ! Comparé à toi, je suis nul, sans valeur, sans talent ! Mon père a honte de moi ! Et tout ça, c’est de ta faute ! Parce que tu es la fille de l’Oracle…Personne ne pourra atteindre ta force…Tu n’aurais jamais dû exister. »

 

- Au fond, il n’avait pas tord. Je n’aurais jamais dû voir le jour, fille d’un Oracle et d’une vulgaire habitante d’Eria, comment est-ce possible ? L’Oracle ne peut pas faire d’enfant puisqu’il est un dieu. J’étais un tabou, un être exceptionnel et dangereux. J’avais quatre ans de moins que lui, je n’étais qu’une enfant et pourtant à la vue de son regard rouge, de son regard humain, j’ai senti mon cœur se déchirer. Personne ne m’avait jamais regardé comme un être humain, c’était peut être de la haine mais je m’en fichais. Qu’on m’aime ou qu’on me déteste ! Je voulais simplement qu’on me regarde un peu.

 

« - Tu es nul seulement si tu te crois nul. »

 

- J’aurai pu lui dire « merci » ou encore «  désolé » mais ça ne l’aurait pas aidé. Konrad est resté figé quelques instants, nous sommes restés là à nous regarder. Il s’est enfuit comme un voleur lorsqu’il a entendu des bruits de pas se diriger vers ma cellule. Je ne l’ai revu que le jour où Eria et Agora rentrèrent en guerre pour l’indépendance. Elle a débuté il y a quinze ans et s’est terminé à peine six ans plus tôt. Le roi était mourant, Konrad était devenu un homme fort, grand, plein de sagesse alors qu’il n’avait que vingt ans ! La force qu’il avait accumulée en quelques années l’avait réellement endurci. Cette fois, nous n’avions plus le choix, j’étais l’arme secrète d’Eria et ils ont fini par me sortir du placard.

 

Zephilis relève le visage, un sourire nostalgique prend place sur son visage.

 

- Konrad m’a paralysée sur place. Attachée à mes chaînes, les scientifiques s’acharnaient à me faire porter des habits de combat qui finissaient en lambeaux parce que mon aura les déchirait à chaque fois. Dans la grande salle du trône, le vieux roi assit maladroitement et à sa droite un jeune homme qui s’imposait par sa carrure. Tu vas me trouver vieux jeu, gamin, mais je n’ai fait que le regarder de toute la séance. A seize ans, j’avais déjà forgé mon caractère de merde ! Putain ! Pourquoi est-ce que je le fixais comme ça ? Pourquoi est-ce que je me sentais bouillir ? Je rougissais bordel !! HAHAHA ! Qu’est-ce que je pouvais être puérile ! Haha !

         « Nos relations n’avaient pas changés, nous nous détestions cordialement, à chaque fois qu’on devait travailler ensemble sur le front, je le haïssais encore plus pour une raison si stupide. Le cœur qui bat la chamade lorsqu’il est près de moi…Quelle sentiment horrible de soumission ! Je le fuyais le plus possible. Jusqu’au jour où on ne peut plus fuir…

 

« - Général, nos troupes reculent sur la côte ! Les Agoriens ont envoyé des Joueurs de Feu très expérimentés ! Nos Tailleusr de glace ne font pas le poids, il nous faut des Souffleurs de vent ! 

- Contactez le commandant Kilian ! Demandez lui une troupe de Souffleur de vent !

- Vous ne saisissez pas, mon General, nous sommes entrain de perdre..Il nous faut Zephilis et le prince Konrad !

- Vous demandez l’impossible. Ils ne veulent jamais travailler ensemble !

- Il faut les forcer ! Les troupes ennemis sont en train d’atteindre les civils ! »

 

- Il n’en fallait pas plus pour enrager Konrad, d’un tempérament plutôt calme, à la limite de l’idiot ! Il a toujours voulu protéger les civils. C’était évident, il était fait pour devenir roi. Konrad avait pendant longtemps caché ses talents, les Tailleurs de glace ne pouvaient ni contrôler le vent, ni l’eau qui leur permettaient de faire de la glace. C’est pourquoi leur pouvoir était très limité ! Il ne créait pas la glace, il ne faisait que l’extraire, un Tailleur de glace est inoffensif au milieu de la mer où du désert. Konrad était un Tailleur de glace particulier, il pouvait la fabriquer et cela, tous les soldats qui l’avaient vu se battre le savaient. Il envoyait un « faiseur » de glace au bord de la mer ! C’était gagné d’avance, je n’étais là que pour écraser le plus gros. Notre combinaison a été appelée « la danse des sacrés ». La bataille de la côte Est fut la bataille décisive de cette guerre.

               « A Azeria d’autres nouvelles parvenaient au front «  Le roi est mort. Vive le roi. ». Konrad a été sacré roi par la volonté de son père, la joie se mêlait à la peine dans son regard. Sur le front, il n’était pas au combat, perdu dans ses pensées, je m’inquiétais à mesure que je le voyais se fermer sur lui-même. Un soir alors que nous étions rentrés au camp, il est parti dans sa tente sans un sourire de bonne nuit aux soldats, choses qu’il faisait sans cesse - qui m’énervait d’ailleurs.

 

« - Konrad il faut qu’on parle.

- Nan, laisse-moi Zephilis. J’ai pas la tête à gueuler ce soir.

- Je rentre. »

 

- Le roi Konrad, le grand imbécile heureux, pleurait honteusement caché dans sa tente. C’était un choc pour moi-même s’il ne m’était pas difficile de l’imaginer pleurer, je n’aurai jamais cru réellement y assister.

 

« - Je t’en prie, ne te moque pas. Je sais pas ce qui m’arrive ! Je ne peux pas m’arrêter et c’est horrible ! J’ai le cœur qui se serre dans ma poitrine et c’est si douloureux que les larmes coulent sans aucun contrôle de ma part ! »

 

- Crois moi ou pas, gamin, mais me moquer de lui ne m’a même pas traversé l’esprit. Je me suis ruée sur lui, je l’ai serré dans mes bras. Ce fut un tel soulagement ! Un besoin enfin satisfait, j’aurai pu rester ainsi pendant des heures, des mois ! Que dis-je ? Des années ! J’avais la sensation d’avoir trouvé ma place. Dans ses bras, j’étais une femme comme les autres, soumise aux même désires.

- Vous …

- Une seule nuit. Une seule et unique nuit. Et c’est-ce qui m’a fait déraillé… Au lendemain ce fut indifférence, oubli, vide. Comme si cette nuit n’avait jamais eut lieu. Il était redevenu l’irritable roi Konrad. J’avais dix sept ans, gamin, à dix sept ans, on a encore plein de rêve dans les yeux. Konrad me les a déchirés un par un. Dés que j’ai atteint le front, j’ai fait appel à toute ma puissance. «  Le carnage du Pont d’Or. » Je me suis même retournée contre ma patrie, dévorée par mon pouvoir. Konrad a été contraint de me neutraliser et il m’a enfermé dans une cellule. Je me suis réveillé enchaînée à ces chaînes qui m’avait accompagnées toute ma jeunesse, les barreaux eux-mêmes étaient de la même matière pour éviter de m’attaquer aux gardes.

 

« - Zephilis…Savez-vous pourquoi vous êtes enfermée dans cette cellule ? »

 

- Je ne répondais pas aux scientifiques. Je ne répondais à personne, je fumais tranquillement en me moquant presque d’eux. Puis ce fut Konrad qui vint me rendre visite après des mois de captivité.

 

« Ne vous approchez pas, Konrad, elle est devenue très agressive.

- Ne parlez pas d’elle comme si c’était un animal. Ouvrez-moi la porte et laissez-moi seul avec elle.

- Qu’est-ce qui se passe, Konrad ? Tu te souviens de moi maintenant ? Tu n’as plus peur ?

- N’essaie pas de m’intimider, tu sais bien que ça ne marche pas avec moi.

- Pff…Toujours aussi froid. Toujours aussi con ! Tu peux te casser si c’est pour me narguer.

- Je suis venu m’expliquer. Si tu es ici, c’est parce que tu es devenu dangereuse ! Ton pouvoir est destructeur et tu es encore trop sensible pour pouvoir te faire confiance.

- Trop sensible…Haha…TROP SENSIBLE ? ESPECE DE FILS DE PUTE !!! TU M’AS…AAAAh ! Va t’en, je veux plus te voir…

- Zephilis…

- BARRES-TOI !!!! »

 

- Je ne voulais pas pleurer devant lui, j’avais tourné la tête rageusement, m’empêchant de crier mais il a fini par voir mes larmes…La honte n’a fait que décupler ma rage, ma haine contre lui. Je ne voyais Konrad que périodiquement, je savais qu’il s’était marié quelques années plus tard, il a eu des enfants. La haine passe, gamin, elle fait place à l’ennuie…Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir de nouveaux dix sept ans…Konrad est mort. Il est sûrement mort même si je veux croire le contraire.

 

Zephilis redevient silencieuse, le regard perdu au milieu de l’écume, les lèvres légèrement pincées, on pourrait croire qu’elle prie au fond d’elle pour que son espoir ne soit pas vain. J’aimerais lui dire qu’elle a raison, que son roi est en vie quelque part et qu’il attend son retour avec impatience. Mais au fond je sais que c’est faux…

 

J’ai quitté Zephilis peu après ça, ses paroles flottaient au dessus de sa tête, plus je m’éloignais plus je voyais le dos d’une femme amoureuse. Je pouvais aisément deviner sa peine sans pour autant la ressentir, je ne désire pas la ressentir, je serai déjà mort à sa place…Sans Lillyan, je n’ai pas de raison d’être, ça a toujours été ainsi, ça sera toujours ainsi…

 

Je me suis endormi près du feu, près de mon amant, j’ai fermé les yeux lentement avec une dernière pensée pour le roi Konrad.

 

- Ecoutez-moi bien, les gars. La communication, ce n’est pas quelque chose d’évident à expliquer, il faut simplement vous concentrer sur vous-même, oublier ce qui vous entoure. Visualisez ce qui n’existe pas ou du moins imaginez le.

 

Lillyan assis, jambes croisées, juste à mes côtés, arque un sourcil. Je peux comprendre son étonnement, parfois les paroles de Zephilis n’ont aucun sens mais nous n’avons pas le choix, il faut lui faire confiance.

 

Assis depuis deux heures, nous concentrer nous a endormis plus qu’autre chose. Koryu doit bien se marrer dans son coin. Je commence à me demander quel genre d’esprit il peut être. Peut être est-ce lui qui ne veut pas communiquer ! Zephilis à dit une fois devant moi que Koryu était un esprit joueur, il aime les défi, très prétentieux. Je commence à identifier notre maître à lui. Si nous avons réussi à percer la carapace de Zephilis nous devrions pouvoir communiquer avec Koryu, non ? J’avoue, ce n’est pas le même calibre.

 

- Allez-y !

 

Ensemble, nous faisons exploser nos auras. L’effluve puissante fait reculer ma mère qui nous regarde de loin avec Cali, nos corps entier semblent se déverser dans les airs avec une violence rare. Mes habits se décomposent à mesure que la tension augmente, une sorte de vent se soulève et fait valser les quelques feuilles mortes autour de nous. Mes cheveux longs s’embrasent dans le tourbillon du vent, la pression augmente d’avantage. Nos muscles entiers se contractent, nos têtes se compressent. Je serre les poings et sens que je ne peux déjà plus contrôler cette puissance qui dépasse l’entendement. Le fait de me trouver à côté de ma moitié démontre d’autant plus notre immense pouvoir. Nos auras sont quasi-identiques. La douleur commence à se ressentir et j’entends Lillyan grincer des dents, il faut d’avantage pousser notre aura, jusqu’à ce qu’elle explose littéralement le décor.

 

Je serre les poings, mon crâne va exploser mais je reste maître de moi-même avec un léger rictus déforme mon visage. Je ferme les yeux et hurle intérieurement. J’ai l’impression d’avoir un puits sans fin de cette force, qu’elle s’extirpe de moi comme d’une source inépuisable. Les éléments réagissent à notre « cri » commun, je peux sentir la terre trembler sous nos pieds et très vite tout le monde la sentira, le vent devient de plus en plus violent et nous fouette le visage sans retenue. C’est une tempête qui se prépare.

 

Zephilis lève son œil torve sur le ciel, le soleil se cache derrière une épaisse couche de nuages noir qui tournoient au dessus de nos tête, elle rapporte son attention sur la mer de plus en plus tumultueuse, les vagues s’écrasent sur les rochers et viennent s’abattre sur nous sans que nous nous en soucions. Plongés dans une concentration inqualifiable, je peux percevoir chaque mouvement qui résonne en contact du sol, je me sens de plus en plus écraser contre ce sol comme si j’allais en faire parti même. Mes jambes me font presque mal…Je sens quelque chose venir me chatouiller les chevilles mais j’ai peur d’ouvrir les yeux, je ne veux pas perdre ma concentration.

 

- AAAAAAAAAAAAAAAH !!!

 

J’ouvre les yeux brusquement, je tourne mon visage vers mon amant. Cali retient un cri alors que des mains bleutées, à moitié décomposées s’arrachent du sol pour l’attraper avec force. Sans réfléchir, je me précipite sur lui, perplexe, j’arrache les bras des cadavre pour le délivrer mais plus j’en arrache plus j’ai l’impression qu’il en remonte d’avantage ! Je suis désemparé, je ne comprends rien, c‘est quoi cette merde ?!

 

- Shin ! SHIN !!!

 

Ils l’entrainent sous la terre, comme si Lillyan était englouti dans une pâte molle, le sol perd de sa consistance et pourtant je le sens toujours aussi dur sous mes genoux, je n’arrive pas à le remonter ! Je n’arrive pas à l’aider !

 

- Zephilis ! FAIS QUELQUE CHOSE !!!

 

Elle reste statique, son regard sombre sur nous, droite, elle observe passivement et presque avec méchanceté. Je ne lâche pas la main de Lillyan mais la force qui l’attire dans les profondeurs des limbes est bien trop forte, même pour moi. Malgré toute ma hargne, sa main ne me tient plus quand je crois enfin pouvoir le relever.

 

Je frappe le sol avec force mais n’arrive plus à le briser, je sens mes pouvoirs me quitter, impuissant je n’arrive même pas à l’égratigner ! Je hurle de rage et de fureur, mon aura s’en retrouve décuplé et la mer en témoigne ! La foudre jaillit du ciel sombre et s’abat sur la tempête ! Que se passe-t-il ?!

 

Je sens à nouveau qu’on me chatouille les chevilles et je découvre avec effroi la cause, des racines s’entortillent autour de mes jambes et se plante dans ma chair sans pour autant me faire mal. Comme si tout ceci n’était qu’un rêve. Nerveusement, je les repousse mais elles reviennent et poussent du sol par millier. Je n’arrive pas à leur échapper, je lance un regard de secours vers Zephilis mais elle ne bouge toujours pas. Je me débats avec plus de virulence, les racines s’engouffrent sous ma peau dans un bruit horrible de déchirement lent et cruel. Je peux les sentir se faufiler sous ma peau, je regarde mes mains totalement paniquer, les lianes s’agitent et semblent se délecter de mon sang. Je ne fais plus qu’un avec le sol lorsque je suis totalement aspiré à mon tour sans quitter les yeux stoïque de mon maître.

 

J’ouvre les yeux brusquement, j’ai l’impression de me retrouver sous l’eau, je me sens plus léger que si je volais. Je n’ai pas de bandeau, je peux aisément sentir son absence je commence à paniquer mais très vite, je me rends compte que je ne ressens aucune douleur. Il fait jour, ce qui m’entoure me semble terne et je ne suis plus à pandore. Une terre inconnue me fait face.

 

Je ne peux pas poser le pieds sur le sol, je flotte littéralement et complètement nu. Etrange sensation, est-ce que je suis en train de rêver ?

 

- N’est-ce pas ce que tu désirais le plus ardemment ?

- Hein ?

Je me retourne pour découvrir le visage de la voix inconnue.

- Surpris ?

 

Un homme à la carrure virile me fait face, des habits antiques de combattant, je dirais même de noble. Un cou recouvert de bandages jusqu’à la moitié du visage, une cuirasse lourde sur les épaules, des habits noir d’écailles et de peau de bête. De longs cheveux ébènes atteignent sa chute de reins attachés par des anneaux d’argent et d’or. Un signe sur le front ressemblant aux épées des mercenaires d’Agora, les sourcils fins et surtout des yeux aussi blanc que le reflet de la Lune.

 

Un sourire mesquin trône sur son visage avec une infinie prestance, je suis sûr que je suis face à un être d’exception, je peux ressentir sa puissance jusqu’à la pointe des mes ongles, je sens son aura pénétrée ma peau jusqu’à l’os. Sa voix elle-même est une arme de charme, deux épées sur sa ceinture, le portrait craché de Lillyan.

 

A la minute où j’ai croisé son regard j’ai su qui il était.

 

- Koryu… je souffle impressionné.

- En personne.

- Je croyais que vous étiez…

- Un dragon ? Avec le temps, les hommes deviennent des légendes et les légendes évoluent avec eux. Je ne suis qu’un prince d’une époque si lointaine qu’il m’est impossible de te dire sa date. Des millénaires ? Des années lumières peut être…

- Vous n’êtes pas un dieu ?

- J’en suis un. Sinon je ne serai pas ici.

- Je vous imaginais plus comme Zephilis…

- Arrogante ? Prétentieuse ? Sarcastique ? Je t’en prie. Avec le temps, on dépasse les défauts humains. Je suis un dieu, Shinrei Mauran…

 

Finalement, pas si différent…

 

- Cela faisait tellement longtemps que je voulais te parler…

 

Celui qui se disait Koryu s’approche de moi avec une fluidité divine, des pas léger et félin. Je restais immobile alors qu’il s’arrêtait à quelque millimètre de moi, je pouvais presque sentir son souffle, il n’avait plus rien d’imaginaire et semblait si réel. Il a posé sa main sur ma joue avec douceur, son regard captivant me paralysait sur place. La ressemblance avec Lillyan était déconcertante. Mais une différence persistait, l’aura qui se dégageait de lui était malsaine, il n’était pas aussi pur que Lillyan. Je me méfiais du dieu comme de la peste.

 

- Tu lui ressembles tellement… il a susurré

- Ressembler à qui ?

- Ellysia. Le dieu qui occupe l’esprit de l’Oracle et qui le domine. Le dieu du bien. Ou plutôt la déesse. Cette chevelure et ce regard, c’est le même. Ma douce Ellysia.

       «  Lorsque toutes ces légendes n’existaient pas encore, Ellysia et moi vivions dans un monde où la loi du plus fort était de rigueur. Il n’y avait que le bien et le mal, que le faible et le fort. Deux clans subsistaient pour devenir maître de ce monde chacun leur tour se succédait sur la place du « tout puissant ». C’est une chose qui te semble totalement dépasser et incompréhensible mais c’est ainsi qu’était régi le monde de mon temps. Un dieu du mal ne peut aimer un dieu du bien et pourtant, j’ai été condamné à ne vivre que pour elle…

A la minute où je l’ai vu, au côté de l’ennemi, mon cœur, ma vie étaient scellés. Dans notre monde, je ne pouvais fuir à ses côtés, je ne pouvais braver nos lois, et elle non plus. Dans une bataille horrible pour la conquête du pouvoir, je me suis volontiers laisser tranché par son épée, elle s’est livrée à moi comme une femme dévouée en s’égorgeant elle-même. Nous nous sommes jurés amour et loyauté pour l’éternité et c’est ainsi qu’est né l’Oracle. A notre mort commune, nous nous sommes réincarnés en un seul homme, chaque cycle, chaque génération, nous revivions ensemble. Un dieu ne meurt jamais, Shinrei, il ne fait que se réincarner indéfiniment. »

      « Ellysia a pris le contrôle de l’Oracle parce qu’il s’est laissé dominer par le bien, il est donc devenu immortel et Ellysia a cessé de se réincarner contrairement à moi. Je me suis réincarné mais l’Oracle s’est divisé en deux à cause de ce déséquilibre et me voilà découpé en deux ! Afin d’éviter la fin du monde il faut détruire l’Oracle, Ellysia doit se réincarner en vous, se diviser en deux à son tour. Ou bien il vous faudra mourir… »

- Que passera-t-il si elle ne se divise pas ?

- C’est impossible. Dés l’instant où l’Oracle sera mort, son âme devra atteindre le successeur, en l’occurrence vous êtes deux.

- Zephilis avait donc raison…

- Quoi donc ?

- Votre histoire est bien plus romantique qu’il n’y paraît.

 

 

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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