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/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

¤Sommaire¤

Mercredi 10 novembre 3 10 /11 /Nov 10:38

Il vient de s’évanouir à nouveau, je garde le regard dur même si, à chaque fois que je le frappe, je sens mon cœur se déchirer. Il ne m’en voudra pas, c’est pour notre survie.

 

Je jette le fouet par terre avec agressivité et jette un regard menaçant aux soldats qui se raidissent les uns après les autres.

 

-       Décrochez-le et attachez-le ! Le premier qui osera lever la main sur lui je me ferai un plaisir de la lui arracher, c’est bien clair ? C’est MON prisonnier.

-       Bien monsieur !

 

Les soldats s’exécutent comme des machines. J’observe d’un coup d’œil le tact qu’ils mettent à le redescendre, quelque part je suis un peu soulagé, je sais qu’ils m’obéiront tant que je garderai cette façade. Je serre les poings, une furieuse envie de me flageller tant j’ai honte d’avoir fait subir ça à mon amant mais je n’avais pas le choix ! Ils nous auraient tués si je ne m’étais pas présenté comme un guerrier sous couverture. Cela dit, je ne me doutais pas une seconde que l’Oracle arriverait dans une semaine. Si l’un d’eux ne me l’avait pas dit, nous aurions été piégés.

 

Amon et Raine avaient bien vu, ils nous suivent à la trace.

 

-       Monsieur Mauran ?

-       Oui ?

 

Je me retourne alors que je me dirigeais vers la tente du commandant, un soldat m’interpelle, le regard haut et les épaules droites. Il me tend des effets de l’armée d’Agora avec l’épée qu’ils m’avaient retirée après nous avoir capturés. Il faut avouer qu’on s’est fait avoir comme des débutants ! Ce que nous croyons n’être qu’une petite bande d’ivrognes et paysans des montagnes d’Eria n’étaient pas si inoffensifs. Une trentaine de gardes ont débarqué en moins de deux minutes et seuls face à des guerriers d’élites, je ne pouvais pas faire le poids même si j’étais dans mon élément. Lillyan aurait surement été tué et moi salement amoché. Il faut savoir être raisonnable et rusé au lieu de jouer des poings.

 

Je me suis alors présenté comme fils de l’Amiral, espion de l’Oracle auprès de Lillyan, la totale quoi ! Ils m’ont immédiatement cru et emmené au camp de base le plus proche de la capitale. Le commandant était plus sceptique en me voyant et m’a tendu son gant pour me venger de mon amant. Je ne pouvais refuser, ni hésiter, il l’aurait senti et se serait fait un joie de me couper la tête. Je devais le faire. En attendant, il sera en sécurité même si il est gravement blessé, je ne peux ni demander de le soigner ni le soigner moi-même sans quoi nous serions immédiatement discrédités. Je prie juste pour qu’il retrouve ses esprits et des forces dans quelques heures, il pourra ainsi se soigner seul.

 

-       Mon commandant.

 

Je rentre dans la tente du commandant et le salue avant de m’asseoir face à lui. Il me tend un verre d’alcool que je toise sans aucune envie.

 

-       Buvez donc ! C’est jour de fête, nous avons capturé la bête noire.

-       Allons ! Vous croyez à des légendes urbaines ? Dis-je sans toucher au verre.

-       Si l’Oracle y croit alors nous y croyons tous.

-       Si vous le permettez, je vais rejoindre la tente du prisonnier, je veux garder un œil sur lui pour être sûr qu’il n’essaye pas de s’enfuir. Demain, j’irai faire un tour en ville, en attendant, je vous demande de rien lui faire. Je veux le livrer vivant à l’Oracle.

-       C’est vous qui décidez, je ne peux rien faire contre le fils de l’Amiral.

 

Je le salue et me retire. Je regarde autour de moi, le camp est désert, je ne vois que les grands piquets enflammés aux quatre coins du camp qui illuminent la nuit. Je m’habille des effets d’Agora avec un certain dégout mais les vêtements sont plus adaptés à la température. Nous avons quitté une chaleur humide pour un froid polaire.

 

Je rentre dans la tente, Lillyan est couché les mains attachées dans le dos. Je viens lui desserrer les liens et me couche à ses côtés le prenant dans mes bras pour le serrer fort contre moi et le réchauffer. Je ne peux m’empêcher de voir le sang séché sur son dos dénudé, les blessures sur sa joue. Je me retiens de hurler, je ferme simplement les yeux, vigilant au moindre curieux qui voudrait tendre un œil dans la tente. Je le sens se mouvoir alors que le sommeil m’accable peu à peu, je dépose un baiser chaste sur ses lèvres et le serre un peu plus contre moi.

 

Les premiers rayons de soleil me réveillent immédiatement alors que Lillyan dort toujours, le visage crispé, surement un rêve tourmenté. Je tente de le réveiller un peu mais c’est une vraie souche, j’entends les gardes s’approcher et m’écarte immédiatement de lui. Je sors avant même qu’ils n’aient pu rentrer, ils reculent brusquement sous la surprise, tendus comme des manches à balais, ils déglutissent avant d’ouvrir la bouche.

 

-       Bonjour Monsieur Mauran. Le commandant nous à ordonné de vous accompagner ce matin dans votre promenade en ville.

-       Je n’ai pas besoin de gardes du corps, dis je en fronçant les sourcils.

-       C’est un ordre, Monsieur. Les Eriasiens sont coopératifs à l’occupation mais ils restent parmi eux beaucoup de tueurs dans l’ombre. J’ai vu des dizaines de soldats tombés juste après avoir été cherchés de la nourriture, le commandant s’inquiète pour vous.

-       Dites-lui qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Je sais me défendre contre les attaques psychiques. Envoyez lui ma gratitude et rajoutez que s’il me fait suivre, je le saurai…

 

Les deux gardes me saluent et s’empressent d’aller porter la course. J’en profite pour embrasser une dernière fois Lillyan dans son sommeil et m’éclipse rapidement en ville. Je resserre ma fourrure autour du cou et descend les escaliers de glaces jusqu’à l’entrée de la ville.

 

Le paysage est splendide, la neige et la glace brillent sous le soleil, on peut voir la mer à l’horizon qui s’écrase contre les énormes blocs gelés. Les habitants semblent sereins et acceptent avec paix l’occupation, les enfants n’ont pas peur de la guerre. Tout ça leur semble loin, nostalgiquement, je me remets à penser à mon enfance, à notre insouciance et au réveil brutal.

 

Je me secoue la tête vivement et reprends ma route. Je dois trouver maître Zephilis, le roi de Maru m’a dit que sa demeure est assez originale et qu’elle se différencie des autres. Je regarde autour de moi mais rien ne sort de l’ordinaire, elles se ressemblent toutes et font à peu près la même taille. J’espère seulement que ce maître vit en ville.

 

Quelques heures plus tard, je peux affirmer que je connais tout d’Azeria, capitale d’Eria depuis son origine. C’est la seule et unique ville de toute l’île due aux conditions climatiques qui empêchent l’exploitation des autres zones. La capitale est bâtie sur un important puits qui apporte la puissance de la mer ainsi que toute son aura dévastatrice. Tous les habitants voient leurs pouvoirs augmentés lorsqu’ils sont dans leur capitale, ce qui explique la bataille Eriatique, Pandore voulant s’approprier l’île pour augmenter leur pouvoir de contrôle des corps. Ce fut un échec cuisant. Eria était une colonie agorienne, elle n’est indépendante que depuis quelques années.

 

Mis à part ça, je sais qu’ici le roi vit simplement dans une grande tour qui se démarque assez bien mais je ne pense pas que ça soit très important de le dire. Je n’ai rien vu qui pourrait me mettre sur la piste. A moins que…

 

-       Excusez moi madame.

La femme tremble de peur en voyant mes insignes sur l’épaule.

-       Quel est le nom de votre roi ?

-       Kon…rad monsieur…

-       Merci.

 

Je me dirige en courant jusqu’à la tour du roi, je déteste porter ces étiquettes, je les déteste tout autant qu’eux mais ça me permet de me mouvoir en tout tranquillité. Je dois vite retrouver ce maître avant que la journée ne s’achève, je dois ensuite le convaincre de partir de cette île avant l’arrivée de l’Oracle. Nous ne sommes pas encore assez forts pour lui faire face. Une dizaine de gardes et un soldat agorien gardent la porte d’entrée. La tour faite de glace est impressionnante.         Le soldat agorien s’avance, les bras croisés, il n’a pas d’épée.

 

-       On ne rentre pas sans autorisation exclusive de l’Oracle ou du roi Konrad lui-même. Faites demi-tour. Dit-il avec arrogance.

           

Je concentre mon énergie et me canalise, je dois rester crédible. Le regard assassin, je l’attrape vivement par la gorge, il se débat comme une proie prise en piège. Je prends mon élan et le jette vers les autres soldats qui n’avaient pas bougé d’un pouce. Ils se sont alors écartés un peu effrayés, l’Agorien essayant de respirer à nouveau correctement. Je m’approche lentement  jusqu’à lui.

 

-       Tu sais au moins à qui tu t’adresses, soldat ?! Je suis le fils de l’Amiral Mauran et un protégé de l’Oracle, voilà mon autorisation, imbécile.

 

Il tousse plusieurs fois, quelques secondes plus tard, il se redresse et me laisse passer. Je rentre avec une prestance royale, du moment que j’inspire la crainte et le respect je suis sûr de gagner et d’ouvrir toutes les portes.

 

Les salles sont si nombreuses qu’on pourrait si perdre, c’est un garde avec la maîtrise de la glace qui me fait monter jusqu’à la salle royale. Choqué de voir que ce n’était qu’un chic bureau, digne d’un ambassadeur à Agora mais sûrement pas d’un roi. Je constate avec admiration qu’Eria a su rester simple mais cela joue aussi en défaveur au roi Konrad qui perd de son autorité. Je franchis le mur de glace, le roi lève la tête derrière ses lunettes.

 

-       Tiens, tiens, je reconnais ce bandeau sur les yeux. Me dit le vieil homme en se levant de son fauteuil.

 

Certes, il était d’un certain âge mais il conservait toute la vigueur et l’imposante aura d’un grand roi, je le salue avec politesse mais lui préfère une grande étreinte amicale. Je me sens écrasé sous la puissance du géant, bien deux têtes de plus que moi et des mains aussi grandes que mes cuisses, j’ai l’impression de mourir à chaque fois qu’il me tape dans le dos.

 

-       Shinrei Mauran, n’est-ce pas ?

-       Oui, majesté.

-       MAJESTE !! HAHAHA

 

Pour une raison que j’ignore, il prend un violent fou rire qui me laisse perplexe, alors qu’il se bidonne comme un gamin, il reprend peu à peu ses esprits en voyant mon sérieux.

 

-       Allons, personne ne m’appelle majesté ici ! Je ne suis qu’un homme comme toi. Tout le monde m’appelle Konrad ou encore Konradounet chéri mais ça c’est réservé à ma femme et mes cinq filles….

 

CINQ FILLES ? Le pauvre…

 

-       Que me vaut la visite du fils de Karlito ?

 

Karlito ?

 

-       Et bien je suis à la recherche de quelqu’un et je croyais le trouver ici…Maître Zephilis. Dis-je un peu hésitant

-       Désolé. Dit-il brusquement.

 

Le regard du roi devient plus dur. Je manque de tressaillir tant sa puissance enveloppe toute la pièce.

 

-       Je ne vous livrerai jamais Zephilis. Vous pouvez occuper le pays tant que vous ne touchez pas aux habitants mais nos maîtres ne sont pas à votre disposition.

-       Roi Konrad, je vous en supplie, il faut que je lui parle c’est très important !

-       Tu perds de ta sévérité si belle, Shinrei, c’est dommage, dit-il en mimant une grimace triste.

-       S’il vous plaît ! J’ai besoin de lui ! Juste lui parler.

-       Je refuse. N’insiste pas jeune Mauran, ton père est peut être un ami mais maintenant vous êtes mes occupants. Je n’ai pas confiance dans l’Agorien.

-       Mais je ne suis pas Agorien !!

 

Merde. Pourquoi est-ce que j’ai dis ça ? Le roi reste un instant silencieux puis son visage commence à se déformer pour finir à nouveau dans un fou rire.

 

-       HAHAHAHA !! T’es trop !!!

 

Il se bidonne à nouveau en s’approchant de son bureau jusqu’à en avoir les larmes aux yeux.

 

-       Je suis un condamné à mort, Konrad… dis-je sérieusement.

 

Le roi s’arrête lentement de rire et me fixe intensément peut être pour y déceler une blague. Puis il reprend constance et s’appuie contre le bureau.

 

-       L’Oracle m’a condamné à mort officieusement. Il a chargé mon père de le faire mais nous avons élaboré un plan pour que je puisse m’enfuir. Il est à ma recherche maintenant, je dois partir très rapidement, le commandant agorien va finir par comprendre que je suis un imposteur ! Il faut que je trouve maître Zephilis, c’est très important !

-       Désolé. Je ne peux pas, tu es maintenant une menace pour mon île et si je coopère, ce sont les habitants qui vont trinquer. Je te donne la chance de partir sain et sauf mais quitte cette île au plus vite auquel cas je serai contraint de te tuer moi-même, Shinrei Mauran ou pas. 

-       Ecoutez moi ! Je…J’ai besoin de lui, il me faut son apprentissage pour communiquer avec l’esprit de mon pouvoir ! C’est notre seule chance de vaincre le mal. Vous voulez mettre fin à cette guerre, n’est-ce pas ? Alors faites-moi confiance ! Que pourrais-je faire contre maître Zephilis de toute façon ?! Ou même contre vous ! Si je tente quoi que ce soit, vous avez le droit de me tuer …

 

Il reste calme et muet pendant un moment, son sérieux est insoutenable alors que je transpire comme un fou, je panique totalement à l’idée de devoir échafauder un nouveau plan pour nous casser vite fait bien fait d’ici. Si Zephilis refuse de venir avec nous, ça sera fini de tout ! Nous n’aurions plus rien à espérer.

 

Le roi se redresse et s’approche de la vitre derrière le bureau, perdu dans ses pensées il observe son unique petite ville.

 

-       J’ai toujours tout fait pour protéger Eria, que cela soit contre Agora, Pandore ou encore la mer elle-même. J’ai toujours réussi à la protéger du mieux que je pouvais. Nous ne sommes pas nombreux mais nous savons résister à une armée et je préfère cent fois laisser Agora nous occuper plutôt que de devoir faire subir une guerre à mon peuple. Je ne veux que la paix pour lui.

-       Croyez-vous réellement que l’Oracle s’installe juste pour quelques jours ? L’occupation finira en extermination et vous le savez, vous étiez une colonie agorienne, ne l’oubliez pas. Il se justifiera en disant simplement qu’il est revenu reprendre son dû. Ce n’est plus l’Oracle bon que vous avez connu. Je ne veux pas de cette responsabilité et pourtant je la porte sur mes épaules, nous devons anéantir l’Oracle. Pour la paix.

 

Le roi Konrad ne dit rien, il ne rit pas, il regarde simplement par la fenêtre sans montrer une quelconque émotion mise à part, peut-être, une pointe de nostalgie dans le regard. Il refuse d’accepter que le monde est en guerre, il refuse de se battre et c’est pourquoi il se laisse faire et cacher sa peur de l’envahisseur derrière une attitude immature. C’est tout de même un bon roi, qui se soucie plus de son peuple que de lui-même.

 

Quelques minutes plus tard, il prend une profonde inspiration et quitte son bureau en frôlant mon épaule.

 

-       Suis-moi.

 

Je le suis, nous descendons. Quelques étages plus bas, il s’arrête devant une porte enchaînée. Je ressens une aura étrange derrière cette porte, je me sens lourd puis brusquement je reprends à nouveau mes esprits.

 

-       C’est Zephilis qui tente de t’envoûter pour lui ouvrir la porte. Me dit le roi.

 

J’en conclus que c’est lui qui me protège de ces attaques.

 

-       Pourquoi l’enfermer ? Je demande curieux.

-       Pour l’empêcher de faire des bêtises, dit-il avec le sourire

 

Il ouvre la porte, une fumée épaisse se dégage de la pièce et m’étouffe presque, je plisse les yeux tant l’odeur du tabac me pique. La fumée se disperse peu à peu et je peux enfin voir le visage de maître Zephilis.

 

-       C’est qui ce gamin ? Me dit-elle d’une voix grave.

 

Je n’en reviens pas. C’est une femme ! Moi qui croyais depuis le début que j’aurai affaire à un homme assez âgé genre maître bouddha, je tombe sur une femme, légèrement vêtue, les jambes écartées vulgairement, une longue et fine pipe dans la bouche. J’ai la tête qui tourne même si je tente de ne rien montrer, je sens les attaques assaillantes du maître qui rencontrent le bouclier du roi. Le bruit de l’impact de balles me vient immédiatement à l’esprit.

 

-       Tu ne devines pas ? Lui demande le roi.

-       Un nouveau jouet ? Dit-elle en passant sa langue sur ses lèvres avec vulgarité.

 

Elle me fait penser à une bête qu’on a enfermée dans une cage. Elle en a l’allure, les habits déchirés, la chaîne autour du cou, le regard perçant. Je ne me suis jamais senti autant regardé, j’ai l’impression qu’elle peut voir jusqu’à mon antre. Que fait-elle enfermer ? Qu’entend-il par « faire des bêtises » ?

 

-       On joue aux devinettes ? Propose avec enthousiasme le roi.

Nous restons le maître et moi silencieux.

-       Vous n’êtes pas drôle ! Dit-il en boudant.

-       Je m’appelle Shinrei Mauran, je suis le fils de l’Amiral d’Agora et…

 

Elle tend sa main en ma direction et me somme de me taire, elle ferme les yeux et se met brusquement à renifler comme si elle sentait une odeur alléchante. Elle soupire de plaisir et me transperce de ses yeux dorés.

 

-       Cela faisait tellement longtemps … Koryu.

Mon cœur manque un bêtement, je reste perplexe.

-       Koryu ? Demande le roi.

-       Le dieu dragon. Le dieu du mal habituellement dans le corps de l’Oracle. Lui dit Zephilis.

-       Que fait-il dans le corps de ce garçon ?

-       C’est bien ce que je me demande…

-       J’ai besoin de vous. Je dis alors.

Elle arque un sourire carnacier puis se lève tout en tirant sur sa longue pipe.

-       Mon aide ?

-       Je ne sais pas comment vous pouvez « sentir » que je suis l’hôte de Koryu mais il n’est pas entier moi. Vous l’avez sans doute déjà remarqué. J’ai besoin de vous pour communiquer avec l’esprit de Koryu au plus vite… Mon ami et moi. L’autre partie de Koryu.

Elle tire à nouveau sur sa pipe sans me lâcher du regard. Le roi derrière est muet.

-       Koryu est un esprit prétentieux, la première fois que j’ai pu parler avec lui, l’Oracle était encore tout jeune. Il devait être adolescent, Koryu m’a presque lancé défi. Il ne manque pas de culot, cet esprit !

-       Vous communiquez avec les esprits des pouvoirs ? Demandé-je .

-       Exactement.

Incroyable…

-       Mais pas seulement, Shinrei. Elle peut également les envoûter et les retourner contre leurs hôtes, tout comme elle peut t’envoûter. C’est l’unique Charmeuse d’esprit de toutes les nations. Contrairement au Manipulateur d’Ames, elle n’impose pas son âme dans un corps pour prendre le contrôle de ce corps, elle charme les âmes, peut les rendre inutiles. Un être doté d’immenses pouvoirs peut devenir inoffensif. 

 

C’est là le pouvoir impressionnant de maître Zephilis, sans nul doute aussi la raison pour laquelle elle est enfermée. Elle n’a nullement l’air d’un enfant de chœur, son corps est déjà envoûtant pour tout homme, son être entier est fait pour vous duper. La seule chose qui m’intrigue chez elle, c’est son pouvoir, il me semble infini et invincible et je comprends mieux pourquoi le Général Solon nous a recommandé maître Zephilis.

 

-       Je ne suis pas bon en diplomatie. Nous n’avons pas de temps à perdre, suivez-nous s’il vous plaît ! Il faut faire vite. Mon ami est en danger seul dans la base, nous devons partir immédiatement d’Eria.

-       Qu’est-ce que ça m’apporte à moi ? Elle me dit d’un regard arrogant.

-       La liberté. Lui dit le roi. Si tu acceptes de les aider et les suivre, je te laisse sortir.

-       Qui te dis que je ne vais pas m’enfuir…

-       Tu meurs d’envie de parler à nouveau avec Koryu. Affirme le roi Konrad.

 

Ils se toisent du regard puis elle finit par céder et tend ses poignets enchaînés.

 

-       Tu me crois assez fou pour enlever ton collier.

 

Les chaînes à ses poignets étaient reliées à son anneau au cou. Seules ses chevilles n’étaient pas enchaînées.

 

-       Grâce à ces chaînes, ton pouvoir est canalisé, tu es limitée à quelques minutes d’envoûtement et à très courte dose. Dit-il fièrement.

Cela ne semble pas faire rire Zephilis qui tire à nouveau sur sa pipe et avance jusqu’à nous.

-       Je t’aiderai gamin mais à une condition. Tu devras me prouver ta force dans un combat. Koryu ne parle pas à des petites frappes, crois-moi.

J’accepte d’un seul regard, je ne baisse pas les yeux et ne lui montre rien d’autre qu’une expression froide.

 

Elle me paraît presque heureuse de venir, un petit sourire en coin lui donne un air encore plus sournois. Je m’écarte pour la laisser, le roi Konrad referme la porte et nous descendons jusqu’en bas.

 

-       Comment comptez-vous sortir de l’île ? Me demande le roi devant la grande arcade.

-       Nous improviserons.

-       Ce n’est pas sérieux, gamin, me dit Zephilis la pipe entre ses lèvres.

-       Elle a raison. Va chercher ton ami, je te laisse une heure pour revenir, j’aurai préparé un bateau qui vous attendra au port. Il vous emmènera aux portes de Pandore en quatre jours. Le désert d’Insomia est plus proche mais ce ne sont pratiquement que des peuplades nomades et alliées avec l’Oracle.

 

Je remercie le roi et pars devant, remarquant que Zephilis ne me suit pas, je m’arrête et me retourne. Le roi Konrad l’observe intensément, presque avec tendresse, l’atmosphère s’adoucit. Elle jette les cendres de sa pipe et la range sur sa ceinture. Le roi retire son épée de son fourreau et lui donne, elle l’observe un instant avant de la prendre et de lui tourner le dos. Une étrange sensation me serre le cœur, le regard du roi, ses yeux verts qui suivent le dos dénudé du maître.

           

-       Qu’est-ce que tu regardes, gamin ? Me demande le maître.

Je reviens à mes esprits.

-       Rien.

 

Le roi a disparu. C’était quoi cette étrange scène ? Je jette cette question par-dessus ma tête et avance presque en courant jusqu’au camp. Aux derniers mètres, je ne peux m’empêcher de courir réellement, je remarque que le camp est désert, même pas de soldats à l’entrée, pas de bruit.

 

Alors que le silence devenait presque assourdissant, je sens le sol trembler derrière nous, des pas ! Je me retourne en retirant mon épée pour me positionner devant le maître. L’épée frôlant la peau en sueur du mercenaire couvert de bandage. Ses yeux exorbités trahissent sa surprise, le regard froid et assassin, je peux sentir la tension qui se dégage de la scène. Mon aura dansante comme un serpent m’entoure peu à peu et fait déglutir le tueur à gage. Un sabre arqué comme un croissant de Lune. Un mercenaire d’Insomia, c’est bien la première fois que j’en vois un.

 

Ses yeux s’écartent d’autant plus mais ce n’est pas moi qu’il regarde, je sens la panique le faire trembler de la tête aux pieds. Je sens une aura meurtrière derrière moi, je reconnais cette aura…

 

Sans hésitation, je tranche la tête du mercenaire, son corps décapité tombe au sol, je me retourne lentement et remarque les mains ensanglantées d’un homme tenant par les cheveux une tête arrachée. Le sang coule encore formant une petite flaque écœurante. Je remonte mon regard, des corps décharnés empilés les uns sur les autres, un homme sale, les habits déchirés, la terre mélangée au sang. Les cheveux devant le visage, les yeux brillants d’une lueur effrayante. 

 

-       Lillyan…

-       Tu te trompes. Me dit maître Zephilis. C’est Koryu.

Par Danouch - Publié dans : Agora - Communauté : Auteurs Sadiques
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a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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