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Brises moi les doigts
(love-romance) {TERMINER} [11]
Jamais un sans Deux (coprod lilly-love-romance) {TERMINER}
[43]
Agora (coprod lilly-fantastique-combat) {En cours} [44]
Un cri résonne puissamment dans mon cœur avant de se transformer en une tendre caresse maternelle qui me sort de mes sombres pensées, contaminées par le pessimisme naturel de Shin.
Bientôt, quatre silhouettes se détachent très nettement dans mon esprit bien avant que Shin ne les voie, leur pelage se confondant non seulement avec la couleur azurée du ciel mais aussi de la mer.
Leur vol se prolonge dans un atterrissage langoureux de et les oiseaux se posent avec grâce, en soulevant de minuscules particules de poussière de sable. Les premières émotions que je perçois sont confuses mais se résument en un souffle de joie et de fierté de nous présenter leurs deux petits. Ces derniers ne dégagent pas autant de prestance que leurs parents mais volent à une vitesse au moins égale sinon plus mais marqués par une impatience, le désir de voler encore plus rapidement sans penser, visiblement, aux conséquences de l’épuisement sur un long voyage.
Je m’approche d’eux, fébrile, tellement heureux de les retrouver que je n’y crois pas vraiment, leur présence remuant douloureusement de vieux souvenirs. Anemos s’approche de moi, réduisant la distance de telle sorte que son bec me touche le cœur et pourrait me l’arracher si une quelconque découverte lui déplairait. La présence de Gahila, derrière, me rassure, même si je ne suis pas vraiment inquiet. Anemos plonge son regard dans le mien et me scrute intérieurement pendant un moment. Les personnes autour de moi ne bougent pas et seul Shin se détache, difficilement, dans mon esprit, brouillé par les sondes de l’animal. Je ne comprends pas pourquoi Anemos agit ainsi mais je ne laisse pas transparaître mon désarroi. Il se retire lentement et laisse passer sa compagne dont la joie de me retrouver est bien plus manifeste par la chaleur qu’elle me communique et qui me rappelle ma mère.
Malia et Athor s’avancent, curieux de rencontrer l’être qui suscite autant de tendresse chez leur mère. Ils sont petits et vifs, plein de vie, ne pouvant rester en place. D’ailleurs, ils malmènent mes côtes de coups de bec pour voir de quel bois je suis fait et finissent par se battre pour attraper un morceau de ma tunique avant d’être rappelés à l’ordre par leur mère. Leur pelage est doux, luisant et soyeux, signe qu’ils sont en bonne santé. De fait, leur corps est bien construit et ne demande plus qu’à grandir en se fortifiant.
« Ils vous ressemblent ». Un sentiment de fierté les ébroue.
« A les voir aussi vigoureux, on n’imagine pas que leur mise au monde a été difficile » commente Gahila.
« Des difficultés ? »
« Nous avons dû quitter notre territoire, suite à la folie des hommes et en trouver un autre, ce qui a été une cause de stress pour Gahila et un retard par rapport à la migration, ce qui la rendait encore plus fébrile. Les conditions n’étaient pas les meilleures ».
« Mais vous avez réussi ».
« Ce qui explique que nous ne pouvons pas répondre à votre demande. Ils sont encore fragiles et jeunes pour supporter un long voyage qui plus est en transportant des personnes sur leur dos. De plus, nous ne sommes pas des animaux de compagnie qui transportent les humains » Claque Anemos.
« Je sais, répondis-je en choisissant mes mots, vous êtes nos amis et nous avons besoin de vous pour un long et crucial voyage. Juste Shin et moi ».
« Et vos compagnons ? »
« Nous nous organiserons ».
« Nous vous laissons deux heures afin de nous reposer et nous repartirons avec ou sans vous ».
La petite famille s’envole pour se trouver un coin tranquille et je fais signe aux autres de se regrouper autour de moi.
- Seuls Shin et moi pouvons partir, déclaré-je, tout de go sans tourner autour du pot, le temps nous étant compté.
- Bah tiens, lâche Raine.
Je l’ignore, n’ayant pas à me justifier et ne voulant pas perdre de temps en dispute. Shin se contient également en fermant les poings. Si le jour où ces deux-là se déchireront n’était pas déterminé, cela ne ferait aucun doute. Personnellement, je trouve leur comportement déplacé et immature mais évidemment, je serai toujours du côté de Shin si je devais choisir, bien que me placer en ennemi de Raine ne me plaisait pas.
- Ça ne me plait pas, grogne Amon.
- Nous n’avons pas le choix. Nous ne pouvons pas nous permettre de traverser la mer d’Eria en trois semaines.
- Alors c’est ici que nos chemins se séparent, annonce sobrement et suffisamment Raine comme s’il était le leader du groupe et décidait pour tout le monde.
- Pour te précipiter sur l’Oracle et lui révéler notre position… balance Shin.
Si Raine me laisse indifférent, je suis légèrement attristé de me séparer d’Amon en qui j’avais trouvé un compagnon agréable et quelqu’un de confiance qui me comprenait. Le silence remplace les mots inutiles. J’ai envie de communiquer à Amon que nous avons l’intention de nous rendre à Cléone après Eria mais moins de personnes seront dans la confidence moins nous risquons d’être trahis. Si c’est quelqu’un de confiance, nous nous retrouverons dans les rangs de la résistance. Quant à Raine, je n’arrive pas à me prononcer sur lui.
Le départ est loin d’être larmoyant, nos liens n’étant pas assez forts, mais malgré moi, je suis inquiet de laisser ces deux camarades derrière car ils en savent plus que quiconque sur nous après avoir passé autant de temps en leur compagnie. Cela dit, je les vois mal nous trahir froidement et livrer ces informations cruciales à leurs propres ennemis. Ces doutes assombrissent un peu la joie que j’éprouve d’être enfin seul avec mon amant.
D’un coup d’aile, nous nous retrouvons dans le ciel frais et humide de vapeurs d’eau. Le charisme d’Anemos m’amène immanquablement à penser à mon père et la douceur de Gahila à ma mère qui me manquent cruellement. Shin n’étant lié à Anemos que par moi, ce dernier a préféré me prendre moi-même sur son dos pour laisser « l’autre », qui ne représentait pas autant pour lui que pour moi, à sa compagne. Le contact est si fort entre nous deux que je me laisse envahir par sa force pour reprendre courage.
Nous arrivons à destination tard dans la nuit. Au fur et à mesure que nous approchons, le froid s’infiltre progressivement dans notre peau, nous meurtrissant les chairs et les membres, les doigts de pieds et des mains et le nez surtout. Notre cape ne suffisait pas et si nous ne bénéficions pas de la chaleur corporelle des animaux, notre situation serait encore pire.
L’île est en réalité toute petite et vue du ciel, elle ne semble constituée que d’un seul village, une seule communauté. Au moins nos recherches seront-elles facilitées pour trouver le maître car nous n’avons pas même songé à demander sa description. A moins qu’il ne soit caché quelque part dans la chaîne de montagnes qui bordent toute l’île, la coupant ainsi du monde extérieur et des inondations.
« L’atterrissage semble compromis. »
« Comment ça ? » répondis-je alors que j’avais bien senti son appréhension.
« Nous ne pouvons pas vous poser en pleine place publique et les chaînes de montagne n’offrent pas d’endroit plat suffisamment large ».
« Jusqu’à quelle distance pouvez-vous vous rapprocher du sol ? »
« Suffisamment près pour vous laisser flotter ensuite si telle est ta question. Le problème est que l’oxygène est rare en montagne. »
« Nous n’avons pas le choix de toute façon ».
Si Anemos nous rapproche suffisamment du sol, en combinant nos pouvoirs, Shin et moi devrions être capables d’atterrir sans trop de difficulté ni de dommage. Je parviens à nous faire léviter sur cinq mètres mais l’oxygène est trop rare pour que je maintienne mes efforts longtemps et Shin prend le relais en faisant surgir deux blocs de roche pour nous faire gagner la terre ferme. Après s’être assurés que nous sommes bien arrivés, les oiseaux reprennent leur route et je suis légèrement vexé de ne pas passer plus de temps avec Gahila que je confonds un peu trop avec ma mère.
Enfin, ils se sont rapprochés assez près, la discrétion favorisée par la nuit, pour que nous atteignions le village en deux heures de marche. Cependant, la fatigue ne nous aide pas et nous rechignons à gagner le village même si celui-ci semble tranquille et ne parait pas sujet aux troubles qui animent la région.
Comme pour s’amuser à me contredire, un cri déchirant brise la quiétude de la montage. Le premier réflexe de Shin est de s’élancer tandis que le mien est de le suivre. Une silhouette prostrée se découpe dans l’obscurité au milieu d’un groupe d’une demi-douzaine d’hommes harcelée par les coups de pique. Leur rire gras et leurs provocations crues trahissent leur état d’ébriété.
- Hey, l’animal ! Allez, fais pas la difficile ! On veut juste un peu de ton sang ! Hein, vous autres, sûrs que ça doit être meilleur que cette eau-de-vie infecte qu’on nous fait boire depuis l’arrivée des soldats agoriens.
Shin et moi braquons immédiatement et détournons les talons. Mais pour aller où ? Les autres continuaient de beugler.
- Ouais ! Et sa fourrure sera bien plus chaude que c’tas de paille qui faut regrouper les morceaux éparpillés pendant la journée.
- Pour peu que le péquenot te l’ait pas chipé, hein la teigne !
- Quoi ?! Qu’est-ce que t’insinues ?
- Qu’en plus de me piquer ma gonzesse, tu pollues mon pieux en couchant dedans !
Ma première envie est de courir mais nous ne savons même pas où aller. L’envie de fuir est grande mais nous ne pouvons pas faire marche arrière et sans Anemos et Gahila qui sont déjà loin, nous ne pouvons pas aller quitter ces montagnes. Shin arrive aux mêmes conclusions et me regarde l’air sombre.
Comment avons-nous pu penser une seule seconde que ce serait facile ? Le monde est en plein bouleversements, personne n’était épargné et certainement pas une île aussi puissante psychiquement qu’Eria où les sorciers les plus puissants étaient réquisitionnés. Et combien de personnes résisteraient à la personne la plus puissante du monde ? Le calcul était vite fait entre ceux qui risquaient la torture s’ils se rangeaient de notre côté et la gloire et la fortune s’ils se rangeaient du côté de l’Oracle. Celui-ci avait surement donné des ordres stricts concernant les étrangers.
Pas le choix, nous allions devoir enquêter très discrètement. Je m’avançais pour interroger ces soudards. J’ai bien essayé de les sonder psychologiquement mais ils étaient protégés. Quoi de plus normal pour des gens qui maîtrisaient les pouvoirs psychiques ? Seulement à peine leur avais-je adressé un mot que je reçus un violent coup sur le crâne. Je m’écroulais en tentant de ne pas m’évanouir tandis que Shin me défendait en attendant que je me remette sur pied.
Puis soudain, ce ne fut pas une demi-douzaine mais bien une douzaine d’hommes en face de moi. Pourtant, ce n’était pas moi qui avais bu… Malheureusement pour nous, il semble que le problème, les cris et le chahut ont alerté les gardes. Ma tête qui n’était déjà pas en forme vit carrément rouge. Juste avant de m’évanouir, j’applique un écran de protection psychique à Shin pour le protéger. C’est quelque chose que j’ai mis au point pendant ces jours d’entraînement où je méditais. Pour me stimuler, je m’étais donné un objectif, celui de le protéger. Etant indissolublement liés, j’ai trouvé assez facilement le chemin liant nos esprit comme je travaillais sur le chemin pour lier nos corps avec l’électricité. Bien sûr, l’idée n’était pas aussi noble puisqu’il s’agissait plus de le titiller et de le faire frissonner de plaisir mais le principe était le même.
Le réveil est brutal : ce n’est pas une douce caresse du soleil qui me réveille mais une violente irruption psychique. Mon crâne menace d’exploser avec la douleur en plus des coups qu’il a reçus. Je serre les dents et repousse difficilement l’agression. Je me rends compte que dans la précipitation, je n’ai pas dosé mon énergie et tout donné à Shin. Ce n’est pas plus mal pour lui mais j’aurai du mal à résister.
Le sang me monte à la tête, je ne sais pas combien de temps je suis resté pendu la tête en bas mais il a eu le temps de quitter mes chevilles et mes poignets pour se loger tout entier dans ma tête. C’est intenable. Mes côtes souffrent le martyr, apparemment, ils ont prit le temps de s’amuser avec moi avant de me forcer à ouvrir les yeux. D’ailleurs, le liquide âcre et brûlant qui me macule le visage montre qu’ils se sont servis de ma tête comme d’une cuvette de toilettes. Ils n’ont vraiment pas perdu de temps pour m’abîmer.
Après la gifle mentale, c’est la gifle physique qui achève de me réveiller.
- Pourquoi ton cerveau est protégé ? Lance une voix pleine de puissance psychique.
Je serre les dents pour ne pas répondre. Il est plus facile de partir avec l’idée de ne rien dire qu’avec l’idée de filtrer les informations parce que sous la douleur, on est moins vigilants.
Mon père m’avait parlé une fois de la torture. C’est lui qui m’a dit que l’impératif est de fermer son cœur mais qu’entre la théorie et la pratique, il y avait un fossé et en résumé, il m’a souhaité ne jamais connaître ça. Désolé papa, je crois que ce ne sera pas possible.
Lui a décidé d’être aussi entêté que moi et me faire craquer dès la première question. Il la repose inlassablement en la faisant suivre de taloche sur la joue gauche. Sa main étant équipée d’un gant clouté, ma peau est déjà ensanglantée. S’il ne me monte pas à la tête, le sang pisse de tous les côtés… Super…
Mon cœur, déjà à l’envers par ma position, se soulève encore plus en voyant Shin apparu soudainement devant moi. Le regard froid et dur, je sais déjà ce qui m’attend, je suis resté longtemps inconscient s’il a eu le temps d’élaborer une stratégie. Mes côtes déjà souffrantes se tortillent dans tous les sens pour éviter cette humiliation.
N’empêche, j’ai confiance en lui mais c’est drôlement remuant de se faire frapper par son amant d’autant qu’il ne prend vraiment pas de gant et sa force est digne de l’amiral de l’armée d’Agora. Papa ne m’a jamais raconté comment il fallait se comporter quand on est torturé par son meilleur ami.
- Alors, mon pauvre Lillyan. Tu me fais pitié, tu t’es confié à moi parce que tu n’as pas pensé une seconde que je pouvais être ton ennemi. Mais mon pauvre ami, crois-tu vraiment que le fait de coucher ensembles te garantissait ma loyauté ? Me dit-il en me caressant la joue abimée.
Ses paroles cruelles contrastent avec ses caresses par lesquelles il me transmet tout son amour et sa détresse pour m’encourager. Je ferme les yeux pour mieux ressentir cette chaleur et lui confirmer que je l’aime.
Je pourrai gagner du temps en parlant mais plus vite ce sera terminé, mieux ce sera.
- Seigneur, intervient un soldat, ne vous abaissez pas d’avantage à toucher cette crapule souillée et salie.
- Silence importun ! Claque Shin. Oserais-tu me priver de ma vengeance ? Chaque soir, je l’ai laissé me toucher pour mieux gagner sa confiance et toi, tu voudrais arriver et gagner tous les honneurs ? L’Oracle arrive en fin de semaine, je veux pouvoir en profiter avant !
Sans prévenir, il se retourne et frappe le soldat. Sa main termine son chemin sur ma joue ensanglantée. Je grimace et serre les dents à les faire grincer. Je sais qu’il doit se donner en spectacle devant ces larbins qui traitent Shin comme s’il était l’amiral lui-même alors qu’il est censé être mort mais s’il pouvait écourter mon martyr, je lui en serai tout de même reconnaissant.
Il se saisit d’un fouet et ma gorge se noue d’horreur devant l’objet. J’ai envie de hurler mais je me retiens. Je ne m’abaisserai pas à ce niveau. Evidemment, je suis nu, vêtu d’un simple caleçon, et aucun vêtement ne peut me soulager. Quoique, ce n’est peut-être pas un mal parce qu’avoir du sang séché entre la peau et le vêtement ne doit pas être agréable.
J’essaie vainement d’invoquer des pensées salaces pour rendre la situation peut-être moins désagréable car à la fin, voir son amant avec un fouet en aurait excité plus d’un mais la seule chose que je ressens au moment où le fouet cingle ma peau, c’est une douleur cuisante qui me raidit tous les membres.
Au bout d’un moment, je suis tellement sonné que je n’entends même plus les questions. Tout ce que je sais, c’est que je ne dois pas parler.
« Cinq coups ». Les efforts de Shin me frappent aussi durement que les coups de fouet qui me donnent l’impression de me couper en deux un peu plus à chaque fois. Ça résonne douloureusement dans mon esprit.
L’évanouissement sonne comme une libération. Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie, pas même quand l’Oracle a apposé la marque. Sauf que là, je peux quand même me réfugier dans mon esprit et invoquer l’image sereine des oiseaux en train de voler librement dans le ciel.
Je dois tenir jusqu’à ce que le plan que Shin a en tête se réalise et qu’il vienne me chercher en priant pour que je sois loin d’ici quand l’Oracle arrivera.
Alala ils allaient être enfin seuls^_^ Il a confiance.... Alors pourquoi moi je doute de Shin comme ça?! J'espère que le final ne sera pas trop renversant^_^ Bisous!
roooh mais n'est pas peur =D