Dimanche 7 juin
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/Juin
23:26
Le soleil
venait de se levé, j'étais couché près de Key qui était plongé dans un sommeil profond jouant surement avec les anges. Un sourire niais sur les lèvres, je lui caresse les cheveux avec nostalgie
m'apprétant sans doute à faire la plus grosse erreur de toute ma vie ou la meilleure chose.
Je lui dépose un
baiser sur le front.
- Ne m'oublie jamais ...
Je me lève
enfin avec la plus grande discrétion, j'attrappe mon sac et le regarde une dernière fois, son visage tendre, sa bouille innocente, la pureté dans l'âme j'espère qu'il gardera à jamais cette
insouciance.
Je ferme
la porte lentement, je descend les escaliers aussi discrètement que possible tentant de ne faire aucun bruit pour n'alerter personne et surtout pas Key. Je m'arrête en bas des marches, je jette un
dernière regard dans la maison silencieuse, je soupire un grand coup et un flux de souvenirs me submergent soudainement. Finalement ils ne sont pas nombreux, rien ne me retient ainsi mis à part
Key. Mes parents l'aiment, c'est indéniable ! Il ne risque rien, il sera heureux, il grandira dans une famille tout ce qui a de plus normale. Mes parents auront enfin la vie qu'ils ont
toujours voulus.
J'eus
un haut le coeur rien que de revoir leur visages hypocrites, pris dans un élan de colère je suis sortie aussi rapidement que possible comme si il n'y avait plus d'oxygène dans la maison, comme si
une odeur épouvantable me repoussait. Le sac sur les épaules je me suis précipité au milieu des champs, j'ai courru aussi vite que je pouvais sans regarder derrière moi. J'ai traversé le ranch et
lorsque je savais que j'étais assez loin je me suis arrêté. J'ai repris mon souffle pour poser un dernier regard sur ma demeure. Une grande maison en bois entourer d'arbre et de champs, le vent me
caressait la joue, l'odeur qu'il emportait me fit sourire. C'était le souffle d'un vent nouveau, d'une nouvelle horizon, d'un infime espoir.
Comme un voyageur, j'ai marché jusqu'à la route, l'argent dans ma poche une simple bouteille d'eau et me voilà parti sans aucune idée de ma destination finale. Je marcherai sans doute toute la
journée sous le soleil assassin de l'été, je marcherai jusqu'à ce que je n'ai plus d'eau, je marcherai jusqu'à la prochaine ville où je pourrai dormir avant de repartir en direction de l'Ouest sans
jamais m'arrêter avant la nuit. Trouverais-je un jour ma place dans son monde ? Ou bien suis je perdu et il ne me reste plus qu'à quitter cet terre comme un étranger ?
Le
vague à l'âme je continue de marcher en regardant le grand ciel bleu, il doit bientôt être midi, ça va faire six heures que je marche sans m'arrêter et je commence à avoir faim, la prochaine ville
est à quinze kilomètres. Je m'arrête dans un champ de foin, je monte sur un motte et me couche épuisé. Je ferme les yeux un instant et de suite le visage rayonnant de Key me frappe à grand coup. Un
sentiment poignant fait couler la douleur dans mes veines, j'ai l'impression de l'avoir abandonner. Je l'imagine se réveiller comme tous les matins, il vient sauter sur mon lit pour finir sa nuit
dans mes bras et malheureusement il retrouve un lit vide. Je le vois immobile dans ma chambre, réalisant à peine que je n'y étais pas, il cours comme un dératé dehors, il rejoint les écuries et ne
m'y trouve pas, il va prêt de la vieille grange et m'appelles sans que je réponde. J'imagine Key prenant petit à petit conscience que je ne suis plus là, il cours comme un fou pleurant, hurlant,
appelant ses parents. Le visage rouge ruisselant de larme, suffocant de tristesse il tente déspérement de faire comprendre à sa mère que je suis parti. Parti.
Je ferme les yeux avec force tentant de m'extraire ses images de mon esprit, ses images trop douloureuses. Je me sens coupable de le faire pleurer, je me sens coupable de lui faire de la peine lui
qui n'avait rien fait pour mériter ça...
Je suis coupé dans mes méditations par les gargouillements de mon ventre, j'ouvre mon sac à dos et y prend la bouteille avec le paquet de biscuit que j'avais volé dans la cuisine. Je mange deux
trois cookies pour reprendre enfin la route. Il arrive que je croise quelques voitures, quelques camionnettes, une seul et unique Davidson. Elle était magnifiques, des flammes bleu sur le côté elle
était passé à quelques centimètres de moi et m'avait fait tourner la tête.
Je m'essouflais à mesure que je marchais, il n'y avait plus un courant d'air et la chaleur devenait insupportable je dus retirer ma chemise et mon débardeur marchant ainsi la peau nu sous les
rayons du soleil, un peau presque translucide on croirait pas que j'avais vécu dans le désert pendant des années. Les gouttes de sueurs coulent le long de mon torse et je sens que je colle à mon
jean, une douche me ferait un plus grand bien mais je ne vois même pas un ruisseau. J'arrive enfin à la première ville, les gens se retournent sur mon passage, ils ressemblent à la population de
mon village rien de bien différent les régions sont les mêmes sur tout l'Etat. Je trouve une auberge et prend une chambre pour la nuit, il me donne immédiatement la clé je monte dans une petite
chambre avec une salle de bain minuscule. En regardant le lit drappé de tissu aux couleurs pastel, le parquet et les poutres en bois taillé à la main je me rend compte que je suis définitivement
parti de mon ranch. Je lâche mon sac et m'écroule sur mon lit le corps soulevé par des respirations profondes, ma peau blanche n'a même pas rougit. D'un effort surhumain je me déshabille et reste
nu dans la pièce profitant de mon espace personnel pour m'exiber. J'ouvre la petite fenêtre laissant entrer la moindre petite brise.
Ma bouteille est vide. Je me lève de force et comme un mort je vais jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche fraîche avant de dormir, à peine rentrer dans la douche je soupire de bonheur,
l'eau froide fait presque de la fumé sur ma peau, j'ai l'impression qu'on me dépose un glaçon sur une brûlure. Je me savonne avec le petit carré de savon rose, je détache mes long cheveux noirs et
les mousses avec l'énorme pot de shampoing. Une fois propre et frais je quitte la salle de bain la serviette sur les cheveux et non autour de la taille.
- Je peux savoir ce que vous faites dans ma chambre.
Honte. C'était le seul mot qui m'inspirait à l'heure qu'il est.
- Pardon ? C'est ma chambre ici.
Je n'ai jamais été très pudique, d'une nature plutôt extravagante l'avis des autres m'importe peu.
- On vient de me donner cette chambre alors je suis désolé mais c'est la mienne.
- Et bien ils se sont trompés à la reception car je viens d'arriver alors cette chambre est la mienne vous n'avez qu'à aller vous plaindre au près du responsable. Dis je d'une
indifférence totale
Je continue de me frotter les cheveux comme si il n'était pas là. Il ne me semble pas décider à s'en aller, un peu agacer j'arrête de me frotter la tête et enroule la serviette autour de ma taille.
Je regarde plus attentivement l'homme qui est venu m'importuner. Des habits de ville, c'est un touriste, une chemise en toile et un bermuda assez large. Il a vraimant l'apparence de
l'américain en vacances. La peau rougit par le soleil, des cheveux brun et des yeux bleus plus clair que le cristal. Il reste planté là le regard mauvais, il semble très énervé.
- Je ne partirai pas de cette chambre. Je lui dis comme pour le jeter dehors
- Moi non plus.
- Vous êtes là messieurs ! Excusez moi de vous déranger, rentre timidement le réceptionniste, nous n'avions plus de chambre de disponible et étant donner que vous partez demain j'avais
pensé que vous auriez put partager la chambre pour la nuit. Je suis vraiment désolé.
Le réceptionniste très gêné se gratte la tête, je soupire de lassitude. Le beau touriste se retourne totalement offusqué face au réceptionniste, prêt à explosion. Ses poings se serrent
faisant ressortir ses veines sur son bras, ses sourcils froncés noyant ses prunelles dans un mélo de rage.
- J'accepte, je cède
Je refuse de l'entendre crier. Je ne veux plus entendre aucun cri.
- Dieu merci ! Annonce le réceptioniste en quittant la pièce
La porte se ferme et le silence revient, je retourne dans la salle de bain pour m'habiller et en ressortir aussi tôt, le touriste sortait quelques affaires de sa valise surement pour
prendre sa douche à son tour. Pencher dans ses habits son pantalon serrant ses fesses avec une telle sensualité que j'en avais des chaleurs. Honteux d'avoir de telle pensée
je détourne le regard assez perturbé, je quitte brutalement la chambre sans me retourner.
J'évite toute conversation, toujours aussi insociable je ne suis pas ici pour nouer des amitiés, j'annonce à la réception que je m'absente pour deux heures. Ca me laisse le temps d'aller acheter
quelques bricoles à la supérette du coin et de visité un peu le village même si ca sert à rien étant donner que tous les petits villages se ressemblent. L'avantage c'est que ca retarde le temps où
je me retrouverai dans la chambre avec cet inconnu. Je suis tenté de partir pour une autre auberge à la prochaine ville quitte à marcher la nuit.
A force de me balader j'arrive au bout du village, des vents plus fort balaye mes cheveux virvoletant dans tous les sens. J'ai oublié de les attacher. Je regarde les énormes étendus d'herbes
fraîches et hautes, un grand cerisier au milieu, le bruit des feuilles frissonnantes. Je soupire à nouveau, la nostalgie me tient à la gorge de nouveau. Il a sans doute arrêter de pleurer depuis,
il est parti dans le box de Kala et sans vraiment de motivation il lui brosse le poil.
- Key...
Je suis un
égoïste. Je suis parti parce que j'étais rejeté, mal à l'aise avec mes parents mais j'ai par égoïsme abandonné la seule personne qui comptait à mes yeux. La seule personne qui avait besoin de moi.
Je suis un idiot.
- Ca sent la pluie.
Je reconnu cette voix,
je me suis retourné pour retrouver le touriste derrière moi avec un sourire cette fois et non cet air agressif qu'il avait arboré en rentrant. Un sourire doux.
- Je crois qu'on a mal commencer les choses. Je me présente je m'appelle Gwen.
- Jensen.
- Enchanté Jensen, dit il en tendant sa main
Je la regardais un instant
et la pris ensuite avec une légère intimidation.
- Je suis désolé pour avoir débarqué comme ça dans ta chambre. La fatigue du voyage.
- Je comprends. Dis je assez à l'aise
- Ecoutes, je connais personne dans ce pat'lin je sais pas pour toi mais j'aime pas trop manger seul, si on allait manger tous les deux ?
- Je ne suis pas d'une agréable compagnie, dis je très sérieux
- C'est moi qui invite.
- Je suis obligé d'accepter alors.
Il rit, je
lui réponds par un sourire discret puis nous prenons la direction d'un restaurant. Ce fut donc un pavé de boeuf. Sans doute le meilleur que je n'ai jamais mangé.
La nuit tombé et
les nuages avaient recouvert le ciel, il s'apprêtait à pleuvoir alors que nous sortions à peine du restaurant le ventre bien remplis. Nous avons donc courru sous la pluie torrentiel jusqu'à
l'auberge illuminer d'une faible lampe extérieur, nous avons eut du mal à la reconnaître. Une soirée humide en somme.
- Je peux aller dans la salle de bain le premier ?
- Je t'en prie.
J'ai enlevé mes
vêtement trempé en son absence et je me suis rhabillé immédiatement d'un caleçon pour m'étaler sur le lit, je regarde le plafond les bras et les jambes écartés imaginant à nouveau mon frère. Cette
vie, ou ce semblant de vie que j'avais quitté pour ...l'incertitude et l'inconnu.
La porte de la
salle de bain s'est ouverte je me suis redressé la tête dans les nuages, il partit mettre un bas de pyjama et il ferma sa valise pendant que je me détachais les cheveux. Il s'est ensuite assis à
côté de moi et m'a dévisagé pendant dix minutes. Son regard était déstabilisant à tel point que je tremblais de frissons pourtant je n'arrivais pas à détourner mon regard du sien. Il approche sa
main d'une extrême lenteur et me pris une longue mèche de cheveux qui reposait sur mon épaule il l'étira et la senti avec une élégance à couper le souffle.
- Leur longueur est étonnante, il sourit
- Je ne les ai jamais coupé. Dis je à mon tour
- Tu as bien fait. Ils sont magnifiques.
Il
s'approcha lentement et laissa glisser mes cheveux entre ses doigts dans le même élan doux il déposa un l'équivalent d'une caresse sur mes lèvres. Sans presser ma bouche il restait là, nos deux
peaux se touchaient sans s'écraser, la proximité de ses lèvres et sa langue faisait palpiter mon coeur. J'étais paralysé. Charmé.
D'une
lenteur tout aussi calculé, avec la douceur des anges il posa sa main sur ma joue et l'effleurait à peine, ses yeux plongés dans les miens il ne me bougeait pas. Ses lèvres légèrement entrouvertes,
je ravalais ma salive. Il ferma les yeux, je fermais les miens, ce fut l'apothéose. Il m'embrassait avec tendresse, une explosion eut lieu en moi comme un déclic, comme une révélation.
J'avais perdu tous mes moyens, je n'étais qu'un jouet dans ses mains délicates. Il fut si doux qu'il me paraissait inhumain. Son calme, son visage, pas un mot, pas un bruit. Il était
parfait.
J'avais
besoin de cette affection, j'avais besoin de ces gestes, j'avais besoin qu'il continue et ne s'arrête jamais. La pluie aurait put couler encore des années que cette nuit continuerai de me
paraître la plus belle de toute mon existence. Tout était si divin que je cru pendant quelques secondes que ce n'était qu'un rêve.
- Ce n'est pas un rêve, dit il au dessus de moi
Son
expression était si touchante, les yeux amplis désir, il m'embrassa le cou, les épaules, la clavicule, le torse, il eflleurait ma peau brûlante de fièvre. Il caressait mon échine,
me faisait cambré de plaisir, il savait touché, il savait goûté. J'appréciais le moindre de ces mouvements, je me beignais dans la jouissance et l'appaisement. Je n'était que l'instrument
et il était le pianiste.
Je
n'avais vécu que pour connaître l'humidité de cette nuit.
Par Danouch
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Publié dans : Brises moi les doigts
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