Samedi 6 juin
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11:53
Si toute ma vie n'avait été qu'un mauvais rêve et si le soleil n'était qu'une
illusion et que j'étais perdu dans une autre dimension.
- Jensen ! On mange appelles ton père !
Nonchalemment je sors sur le perron, j'observe
un petit point noir dans l'horizon au milieu des chevaux sauvages. Je descend les quelques marches dans mon jean trouer, ma chemise à carreau rouge sur un débardeur blanc je sens les
rayons agressif du soleil me brûlant l'épiderme du visage, je plisse les yeux sous leur éclat et me maudit d'avoir oublier le chapeau sur la balancelle.
Je m'approche de mon père qui peigne une de ces bêtes, les
mains dans les poches je traine les pieds comme à mon habitude. J'ai toujours eu du mal à parler avec mon père ce qui n'est pas plus mal.
- On mange, dis je d'un ton monocorde
- Aides moi tu veux, tiens le bien pendant que je lui met la scelle.
Avec une légère appréhension je m'approche du cheval
brun, ses yeux noir et immense observent le moindre de mes mouvements. Hésitant je lui tien les cuir qu'il a sur le museau, son souffle puissant fait bouger
les mèches de cheveux qui me tombaient devant les yeux.
Je coutoie des chevaux depuis ma plus tendre enfance mais leur
chevauché puissante, leur allure et leur prestige m'impressionne à un point qu'il m'effraie. Leurs yeux inquisiteurs, il m'observe comme si il connaissait la profondeur et la
noirceur de mon âme, j'ai l'impression d'être mis à nu face à un animal qui semble plus intelligent que ce que l'on peut croire. Je frissonne, je détourne le regard la
bête expire plus fortement pour manifester sa présence. Il me disait " regardes moi !".
- C'est bon tu peux le lâcher !
Pourquoi me sentais je si coupable vis à vis d'un animal ? Quel
mauvais dessein il me présageait ? Quel était se sentiment d'inutilité dans une famille normale ? Je me mettais à part de mon propre gré et pourtant ce n'était pas mon souhait, mes parents ne me
regardaient pas je n'étais qu'un moyen de combler leur vie d'une parfaite chronologie. Ils se sont mariés et comme le voulait la coutume ils ont eut des enfants mais notre interêt s'arrêtaient là.
Mon interêt s'arrêtait là. Je me sentais de trop, je ne me sentais pas à ma place comme si on m'avait adopté. J'aurai préferé mais malheureusement ils étaient bien ma famille.
- Va chercher ton frère dans sa chambre Jensen. Me dit ma mère à mon arriver
Je lui lance un regard mauvais et je monte énervé qu'elle me prenne sans
cesse pour son esclave, j'ouvre avec naturel la porte dans la chambre de mon petit frère qui jouait à la console. Il vient me sauter presque dessus, je le regarde d'un air blasé et pourtant chacun
de ses petits gestes en ma direction faisait battre mon coeur de pierre.
- Cet après midi papa va me faire monter à cheval ! Tu viendras me voir ? Hein Jen' ?! Papa il a dit que tu n'irai même pas voir un ami si on te le demandait ! Mais pour moi tu viendrais
hein ?
- Oui oui t'en fais pas.
Un ami ? Ils parlent sans doute de tous ses hypocrites au lycée,
tous ses petits fils à papa qui me lèchent le cul à la première occasion, il parle sans doute de toutes ses filles superficiel et sans importance ! Ces filles qui couchent dés l'âge de treize
ans pour pouvoir partir de ce trou perdu. Je préfère de loin la solitude, peu m'importe d'être populaire j'ai peut être l'émottivité d'un glaçon mais je ne me gène pas pour leur dire ce que je
pense d'eux, malheureusement ça ne les empêche de revenir.
- Tu promet ?
- Je te le promet Key.
- A table les garçons aller !
Ma mère apporte les derniers plat sur la table et nous installons autour de
la table, mon père en tête il joint les mains et comme dans un troupeau nous l'imitons. Il récite son bénédiciter.
- Amen !
- Maman ! Maman ! Je veux de la puré c'est tout !
- Tu mange un peu de viande aussi mon chéri ?
- Nan nan ! Juste de la puré !
- Key tu manges de la viande comme tout le monde ! Ordonne mon père
- Nan ! Hurle mon frère
Le dîner devient bruyant, mes parents luttent contre les caprices d'un
enfant ce qu'ils n'avaient jamais à faire avec moi puisque je faisais tout ce qu'on me disait de faire. Je me sers moi même et je mange sans prêter attention aux cris. J'enviais mon frère, car
même si ils criaient sur lui, au moins il faisait attention à lui.
- Key, j'interviens, manges de la viande sinon je ne viendrai pas te voir.
Les cris cessent. Ma mère reste debout et me regarde d'abord avant
de tourner la tête vers son petit Key, je regarde également mon frère qui me fait de gros yeux larmoyant, d'un air sérieux mais tendre je lui redemande de manger de la viande,
il baisse la tête et tend son assiette.
Le calme est revenu et nous reprenons le repas normalement. Mon
frère mange en silence pendant que mes parents parlent de l'avenir du ranch. Je dois avouer que j'ai une certaine fierté d'avoir le contrôle qu'ils n'ont pas, Key est le seul qui me
donne la sensation d'être nécessaire. Je sais qu'il a besoin de moi, je sais qu'il m'aime plus que tout. Il est ma petite lumière au fond du puit.
- Prêt pour faire du cheval mon garçon ? Demande mon père à la fin du repas
- OUI !! S'ecri mon frère
Le grand sourire aux lèvres il part vite se laver les
mains et se changer.
- A nous maintenant Jen'. Annonce mon père d'un air sérieux. Que veux tu faire l'année prochaine ? Le lycée c'est terminer, à la rentrée tu vas devoir integrer une fac, tu peux aussi
travailler au ranch.
Demande moi aussi de me suicider ca sera plus
facile.
- Je ne sais pas.
C'est triste n'est-ce pas ? Je me rend compte que je n'ai jamais
put prendre une décision seul, j'ai toujours fait ce qu'on me demandait de faire. J'ai tout fait pour ne pas être en retard, j'ai toujours été le meilleur dans tout ce que je faisais, j'ai toujours
voulus faire en sorte que mes parents ne soient jamais déçu de moi même si ils n'ont jamais vraiment été fier. Le plus désolant ce que je n'ai aucune idée de ce que je veux faire, je n'ai
aucune idée de l'avenir et lorsque j'y pense je ne vois rien, juste le noir et le néant. Rien ne me vient à l'esprit.
Mon père soupire, il boit d'une traite son verre
et se relève pour partir préparer les chevaux. Je reste assis fixan la nappe, je suis exaspérant. Je pourrai faire tellement de chose mais je ne suis fait pour aucune, je n'ai ni rêve ni
passion. Je ne sers à rien.
- Tu pourrais commencer par chercher ce qui te plait dans la vie Jensen. Me dit ma mère en faisan sa vaisselle
- Je pourrais. Je ferai bien quelque chose va, n'ayez pas peur je partirai d'ici bientôt et vous pourrez avoir la famille parfaite que vous avez tant désiré.
Elle s'arrête de frotter ses assiettes
un instant. J'eus un petit rire sarcastique, elle est pathétique, incapable de me mentir.
- Jen' ! Jen' ! Regardes ! S'écri mon frère
Il decend à vive allure, dans des habits beaucoup
trop grand pour lui, il était si craquant dans mes vêtement avec son petit air plaisantin.
- Arrêtes de faire le guignol sinon papa va se mettre en colère. On monte choisir tes vêtements.
Key rémonte avec une rapidité impressionnante j'allais le suivre
quand j'entends ma mère pronnonce mon nom.
- Jensen !
Je m'arrête et la regarde. Elle tente de dire quelque chose puis
finalement elle baisse la tête, je soupire d'exaspération et monte les escaliers. Key sortait tous les vêtements qu'il pouvait trouver dans son armoire, je lui conseillait des vieux
habits qu'il pouvait salir et abîmer. Fier de lui il se regardait dans le miroir puis il croisa mon regard, il me fit un grand sourire et vint me sauter dessus pour se
nicher dans mes bras.
- Tu me portes sur ton dos ? Il me demande
C'est donc sur mon dos qu'on a rejoint mon père dans l'enclos. Il
faisait tourner un grand cheval beige. Quand Key vu le cheval il en restait bouche baie il descendit de mon dos rapidement pour rejoindre mon père dans l'euphorie. Je restais derrière les
barrières, un sentiment inconnu m'empoignait le coeur, ce souvenir restera graver à jamais dans l'esprit de Key, tous ses moments magiques en compagnie de son père, tous ses souvenirs que je
n'aurai jamais.
Je m'assois sur la barrière regardant mon frère faire du
cheval, mon père était gonflé de fierté, ce regard qu'il avait dans les yeux me pinçait à nouveau le coeur. J'observais mon frère faire beaucoup de progrès et prendre goût
à l'équitation à tel point que quand vint le coucher de soleil il ne voulait plus quitter Kala. Il l'avait appelé ainsi depuis le début de l'après midi.
- Je peux la brosser demain ? Demanda Key
- Faudra te lever tôt alors, dit mon père
- Je peux dormir avec elle aussi !
- Non mon garçon. Rit mon père
Ils accompagnèrent donc la jument dans son box pendant que je
les attendais dehors. Mon frère vint directement à ma rencontre, il me prit l'index pour avancer jusqu'à la maison et il me racontait toutes sensations qu'il avait eut quand il était sur le
cheval, tout ce qu'il avait fait même si il savait que j'étais présent.
- T'as vu comme elle est belle Kala ! Il me dit plein d'admiration
- Ouis très belle.
- Tu viendra la brosser avec moi demain ? Il me demanda tout mieilleux
- Je ne sais pas Key.
- S'il te plaît !
- Tu veux pas passer du temps avec elle toute seule ?
- Je veux que tu sois fier de moi ...
Il penchait la tête vers le sol, un air profondement
triste. Ne pouvant me résoudre à le laisser broyer du noir je l'ai pris dans mes bras et l'ai monté aussi haut que je pouvais. De son air étonné il me regardait
comme si j'étais fou, ses grand yeux noir et ses fin cheveux sombre lui caressaient les ciles. Si léger, si petit, je lui ai offert le plus sincère et tendre sourire.
- Je serai toujours fier de toi.
Il rougit et je le redescend doucement pour lui prendre à
nouveau la main jusqu'à la maison. Une fois arriver je lui demande de monter se doucher le dîner est bientôt prêt, il cours comme un dératé jusqu'à la salle de bain, je souris en le
voyant avec une telle énergie après cette journée, il m'étonnera toujours. Je quitte mes chaussures et me dirige vers la cuisine, depuis une heure je meurs de soif, je me sers dans le
réfrégerateur en buvant directement à la bouteille.
- Tu me sers un verre d'eau à moi aussi s'il te plaît ? Demande mon père en s'asseyant épuisé sur une chaise
Je lui sers son verre et quitte la piece n'ayant aucune
envie de parler avec lui, finalement je ne dois m'en prendre qu'à moi même si je n'ai aucun lien avec eux. Je les repousse comme si j'en avais peur.
- Je te comprends pas Jen'. Je suis sidéré de voir à quel point tu es gentil avec ton frère et aussi tôt qu'il n'est plus là tu reprends ce masque d'indifférence. Ta mère en souffre
énormément tu sais.
- Vous avez raison, je suis gentil avec mon frère.
- Jen'...
- Je suis gentil avec ceux que j'aime tout simplement.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Que tu nous aimes pas ? Nous sommes tes parents !
- Vous êtes des étrangers.
Je commence à quitter la pièce alors que je fais
face à ma mère, elle à la main porter devant sa bouche, les yeux ruisselant de larmes et elle me regarde totalement stupéfaite, elle sanglote et je la contourne sans aucune pitié. Je serre le
poings en montant les escaliers.
- Comment en sommes nous arrivés là ? Elle murmure
Il serai peut être temps de partir.
Par Danouch
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Publié dans : Brises moi les doigts
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