Dimanche 24 mai
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20:41
Au réveil la froideur des draps me fit sursauter. Il n’était plus là. Etais ce un rêve ? Certainement pas. Mes habits étaient étendu sur le sol, j’ai
enfiler un pantalon avant de sortir de la chambre, le silence de la maison me glaçait le sang. J’ai marché lentement jusqu’à la cuisine, il n’était pas non plus en bas, je suis remonté dans la
chambre avec l’étrange sensation que j’étais seul. Je me suis assis au pied du lit, le visage dans mes mains je tentais de retrouver tous mes esprits. Le corps trop lourd je me suis jeté en
arrière, les bras écartés, regardant le plafond me remémorant la journée d’hier. Satsuki ne savait même pas où j’étais, elle devait être morte d’inquiétude. J’ai pris mon portable donc pour la
prévenir que tout allait bien. Alors que le silence était de plomb j’entendis des murmures venant du rez-de-chaussée, doucement j’ai ouvert la porte reconnaissant la voix de Costia. Le pied sur le
tapis le long du couloir j’ai lentement marché jusqu’à être assez près pour entendre, il parlait à un homme devant l’entrée. Qui cela pouvait il bien être de si bonne heure ?
- Je sais que tu t’inquiètes pour lui Constantin, que tu l’aimes encore énormément mais tu dois prendre une décision. Si tu ne te décide pas très vite j’en choisirai un autre…
Quoi ?
- Comprenez moi Monsieur…Il est si important…
- Qu’est-ce qui est le plus important Constantin ? Je ne dis pas que tu n’es pas sincère mais tu n’as que dix sept ans ! L’année prochaine ça sera la liberté. Qu’est-ce que tu veux faire vraiment
?
- J’aimerai aller avec vous mais…
- Je te laisses jusqu’à ce soir pour y réfléchir. La douleur aide parfois à oublier. A tout à l’heure Constantin.
Quelle douleur atroce ! C’était comme si mon cœur se déchirait à main nu, qu’on l’étirait avec tant de force que ma poitrine en
était compressée. J’ai courbé les épaules de douleurs, la main sur le cœur, les yeux plissés. C’est arrivé…Comme toujours c’est arrivé…Tu avais raison Ashley, c’est moi le plus berner à chaque
fois.
- Quand comptais tu me le dire ?
Costia s’était retourné totalement paniqué, je pouvais lire dans ses yeux l’effroi. Il avait fermé la porte si lentement que
quelques minutes s’étaient écoulées. Je m’efforçais de retenir mes larmes, de faire de ma peine une force. Je devais transformer le désespoir en colère pour ne pas craquer, ne plus pleurer pour le
blesser. Lui dire que tout est finit avant qu’il ne le fasse, lui dire que je préférai garder ma dignité plutôt que d’entendre ses explications.
J’aurai aimer lui dire tout ça…J’aurai aimer faire tout ça mais…Je n’y arrivais pas. Faiblesse ! O Faiblesse ! Tu m’as eus
dés lors que j’ai prononcé les mots…Je n’aurai jamais dut aimer, je n’aurai jamais dut lui dire. J’aurai mieux fait de mourir au milieu de la neige…
- Link ça à l’air ambigu mais tu te trompes sur tout ! Je ne t’ai pas trompé si c’est ce que tu crois !
- Qu’est-ce que c’est alors ?
« La douleur aide parfois à oublier… »
Il a fermé les yeux un instant, j’ai cru y voir pendant un moment un gouffre. Il a soupirer
puis il a redresser le visage comme si il faisait un effort surhumain.
- En faite si, tu as raison ! Pris sur le fait. Je t’ai trompé Link…Depuis déjà une semaine je te trompe. Je ne serai te dire pourquoi, c’était instinctif, c’était purement du sexe et pourtant ça
m’a fait du bien. Je ne peux pas te mentir plus…Alors on arrêtes cette comédie. C’est finit Link. Finit. Finit.
Il répétait ce mot inlassablement, il ne me regardait même plus et continuait de répéter que
c’était finit. Totalement sous le choc, anesthésier aucune larmes n’est finalement sortis, j’ai monté les marches normalement et je me suis habillé. Très vite redescendu je suis passé à côté de
Costia sans dire un mot. Inexpressif j’ai sorti un cigarette que j’ai consumé en moins de deux minutes. Il ne pleuvait pas. Je suis rentré chez moi pour me doucher avant de partir au lycée, Satsuki
s’est précipité sur moi me faisant la leçon ! Elle était remonté, prête à me crier dessus pour ce que j’avais fait hier quand soudainement elle s’arrêta net de parler. Elle me regardait avec
stupeur, son visage était devenu blanc, ses yeux écarquillés, elle passa une main chaleureuse sur ma joue gelée.
- Link…Qu’est-ce qui c’est passé ? Elle m’a demandé d’une voix maternelle
Elle retira sa main, je remarquais qu’elle était mouillé, j’ai passé doucement ma
main sur ma joue, j’ai senti les larmes. Je pleurais sans m’en rendre compte, les yeux écarquillés je prenais conscience de tout.
Finit
Finit
Finit
FINIT !
J’ai explosé, au bord de la folie je pleurais à en réveiller les voisin, je pleurais à inondé la maison ! La main sur mon visage
je hurlais ma douleur, je criais revoyant le visage de Costia dans mon esprit lorsqu’il a prononcé ces mots.
- FINIT ! FINIT !! FINIT !!
On me poignardait ! C’était finit ! Tout était finit ! Il m’a quitté ! Il m’a abandonné ! Tout est finit ! Pour moi,
pour ma vie ! Tout est finit ! Je suis seul, seul seul !! Il m’a quitté pour un autre, il m’a quitté et je pleures toute les larmes de mon corps, je pleures à ne plus m’arrêter, les bras de ma mère
n’y font rien. Il était le seul qui comptait, il m’avait promis, il était le seul qui me faisait sourire, le seul à m’aimer ! Je ne peux pas le croire ! Je ne peux pas croire qu’il m’ait abandonné
! Je peux pas le croire !! Il m’a quitté… Finit… Costia ne m’aime plus et je sens que je tombe, c’est comme si une main invisible m’avait poussé dans le gouffre. Je suis tombé. Je ne pourrai jamais
me relevé… Que me reste-t-il ? Mourir ? Sombrer dans le drogue ? L’alcool ? Partir ? Sans lui tout est fade, sans lui la pluie ne s’arrêtera jamais…
Satsuki m’a laissé dans ma chambre, le sommeil ne venait pas, juste la douleur, je ne criais plus mes
larmes coulaient, elle s’écrasait sur mon coussin comme la pluie commença à s’écraser sur ma vitre. La lumière éteinte, la bouche entrouverte j’étais dans un état second où les souvenirs étaient
assassins.
Finalement les ténèbres vinrent m’arracher à la réalité, j’étais plonger dans un coma sans rêve où tout ce
qui m’entourait était mort. La vie n’avait plus aucun sens, j’étais dans un autre monde, je regardais les gens derrière un écran, impassible, indifférent, sans expression, je regardais sans
vraiment comprendre. Je n’existais plus. Je ne pleurais plus, je ne savais plus ce que c’était, je ne souriais, je n’allais plus au lycée, j’agonisais sur le canapé changeant de chaîne sans jamais
m’arrêter. J’étais un poids mort et Satsuki n’osait rien me dire, elle me nourrissait comme on nourrissait un cadavre, elle tentait de me parler mais je ne répondais, je la fixais sans vraiment
avoir conscience de ses paroles. Rien n’était réel, j’attendais seulement qu’on m’achève. Qu’on lance une corde pour me pendre…
Costia avait brisé ce qu’il restait de bon en moi, je préférais croire que toute ma vie n’était qu’un
puissant rêve et qu’il n’était que lui fruit de mon imagination.
Les journées passaient, Satsuki faisait des allées et retour dans la maison, le père de Costia me
regardait avec peine, il venait me serré la main de temps à autre pour m’aider à me battre contre cette maladie inconnu qui me rongeait. Je ne mangeais plus, je n’avais plus d’énergie et je passais
mes journées à dormir. « Malade de chagrin » Disait le médecin. Mon âme était morte et son enveloppe ne tardait pas à la rejoindre. J’eus à peine la force de demander une faveur à
Nicolayevich-san …
- Ne lui dites rien…
D’une voix à peine audible je dus lui dire dans l’oreille, c’est comme si elle aussi se terrait au fond de ma poitrine
pour ne plus sortir. Il avait acquiescé avec regret. Je ne voulais pas rendre coupable Costia…Je ne voulais pas qu’il pense à moi, je ne voulais pas qu’il me déteste. Je ne voulais pas qu’il ait
pitié de moi.
Pendant un mois j’ai subsisté, je marchais encore, je maigrissais à vu d’œil, aucun aliment ne me
rassasiait puisque je vomissais tout de suite après. Dégoûter de moi-même je contractais réellement une maladie. Tout partait en fumer. Tout envie m’était inconnu, aucun désir, tout était cendre.
Je voulais qu’on me laisse partir, qu’on me laisse mourir. Satsuki était effrayé, chaque jour un peu plus inquiète je l’entendais parfois sangloter dans la cuisine et si j’avais la force je me
serrai bien frappé de culpabilité. Pardonnes moi maman mais je ne peux plus…
Après deux mois d’agonies le médecin vint me voir, son visage était toujours aussi sévère, d’une petite mine le
vieillard à demander à parler avec ma mère en privé quand j’ai soudainement entendu un cri. Elle avait hurlé. La porte claqua et elle sanglotant tentait d’étouffer les gémissements.
- Link ne m’abandonne pas je t’en supplies…Disait elle accroupi devant moi
Je n’arrivais plus à dire un seul mot. Elle continuait de pleurer prenant ma main fébrile dans la sienne elle pleurait
à chaudes larmes alors que j’étais totalement assommer. Mon corps était si lourd, je ne pus retenir mes larmes, la voir ainsi …quel honte, j’avais tellement honte de lui faire mal.
Je n’avais que très peu d’expression, je pouvais cela dit m’asseoir je n’étais pas encore enterrer, seulement mon énergie
tombait à un niveau zéro en milieu de journée.
- Link tu as de la visite, me dit Satsuki d’un ton assez joyeux
Je n’y prêtais même pas attention m’attendant au père de Costia ou du médecin.
- Salut pov’ merde.
Mon cœur fit un bon, stupéfait je cru un moment que je rêvais.
- Ashley…, avais-je tenter de murmurer
Il se tenait devant moi, en chair et en os. Les même cheveux de miel, le regard aussi profond, le
sourire encore immature, la même carrure, le même style, l’éternelle sucette. Il était là. Il vint s’asseoir près de moi, je le suivais du regard ne réalisant pas encore qu’il était là. Il eut une
petite grimace en me dévisageant.
- Tu as maigri…Tu n’étais déjà pas gros ! Bouff ’ un peu !
J’eus un petit sourire. Un sourire, l’unique depuis deux mois, la seule sensation de plaisir depuis deux mois. Cette
petite émotion réveilla en moi la douleur, cette douleur que je persistais à ne pas ressentir des larmes de joie mêlé à celle de la tristesse se déversaient sur mon visage. Je cachais cette face
honteuse dans le creux de son coup tentant de lui parler dans un souffle.
- Il est parti…C’est fini…
Ashley me caressait les cheveux avec tendresse, il ne disait rien, comme toujours il écoutait ma douleur
avec patience, il ne parlait pas, il restait silencieux et se contentait de m’écouter. D’être là. Comme avant. Une fois ma crise de larme passé je me suis endormi dans ses bras, épuisé de pleurer
chaque jours il me déposa délicatement sur le canapé avant de rejoindre ma mère de la cuisine, son sourire s’était effacé, me voir l’avait plus touché que prévu. Me voir dans cet état l’avait
anéantit d’un goût de culpabilité, semé de « Pourquoi je n’étais pas là? »
- C’est affreux…j’ai du mal à le regarder en face tellement il me fait peur…
- Merci d’être venu Ashley, je sais à quel point tu comptais pour lui et tu lui manquais.
- Satsuki-san reprends courage ! Il va s’en sortir…
- Le médecin m’a dit qu’il ne tiendrait pas le prochain mois dans ces conditions…
- Pourquoi ? Pourquoi je n’étais pas là quand il en avait besoin ?
- Ce n’est pas de ta faute Ashley…
- C’est Costia ? Il l’a quitté mais pourquoi ?
- Il l’a trompé…
- Impossible.
- Acceptes le Ashley ! Il ne lui reste plus que toi pour remonter la pente…Il a besoin de toi.
- Non ce n’est pas de moi dont il a besoin Satsuki…C’est de Costia. Ca été et ça sera toujours Costia pour lui.
Toujours.
Par Danouch
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Publié dans : C'est comme la masturbation...
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