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La dernière fois avant la prochaine

Mercredi 27 octobre 3 27 /10 /Oct 20:50

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          Ce qu’il disait était à peine audible, ses lèvres remuaient, les mots parvenaient à Kendrian et pourtant il n’avait pas l’impression de comprendre. Le son autour d’eux s’étaient tut l’espace de quelques minutes et seuls les phrases de Milan résonnaient dans l’air, il n’y avait plus rien autour d’eux, juste des êtres inutiles et insignifiant, de vulgaires figurant.

              Kendrian pouvait-il se douter une seconde du passé de Milan ? Bien sûr que non. Qui aurait put ? C’était une histoire invraisemblable, une histoire presque aberrante et pourtant, étant donné le regard dévasté de Milan, il n’en doutait pas une seconde. Savoir qu’on a une mère cinglée qui a tenté de nous tuer, que notre père n’est qu’un échantillon dans un tube, que notre vie est construite sur un désastre, quel courage faut il pour survivre à ça ? Espérer rester indifférent ? C’est vrai ! Au fond il n’a pas connu cette mère, ces parents actuel ne l’ont jamais maltraité, n’ont jamais donné plus d’amour à Eileen qu’à lui. Malgré tout, ça ne suffit pas, c’est un sentiment que Kendrian ne pourra jamais comprendre, c’est un sentiment qu’il n’est pas capable d’effacer même avec tout l’amour qu’il ressent à son égard. Milan est cassé, il le voit clairement, comme un milliers de fissures tout autour de lui.

 

- Rentrons ?

Milan tend sa main à Kendrian qui est resté paralysé.

- D’accord.

 

               Il ne savait pas quoi dire, c’est la première fois qu’il a réellement envie de trouver les mots pour le réconforter ou encore le geste qui pourrait effacer cette tristesse ! Il sait pourtant qu’il n’y peut rien mais il ne peut pas s’y résoudre. Il prend la main de Milan et sortent de la foule dans une direction inconnue, qui importe peu Kendrian. Il regarde fixement cette grande qui tient fermement la sienne, cette main si puissante et si élégante lui parait si fragile brusquement. Il a peur de la perdre, peur que cette folle emporte Milan loin de lui, qu’elle est finalement réussi à tuer tout sentiment dans son cœur. La panique le prend brusquement à la gorge, cette panique lui coupe toute respiration et les yeux finissent par s’embrumer, de rage il se mord la lèvre inférieur mais il n’arrive pas à empêcher l’effluve de larme qui déferlent sur sa joue. Le plus silencieusement possible il laisse les larme couler priant intérieurement pour qu’elles cessent de couler mais rien n’y fait.

             La peine de Milan était si lourde à porter, avait il eut raison de lui faire avouer tout ça ? Kendrian n’était sans doute pas celui qui en souffrait le plus et il le regrette.

             Ils arrivent rapidement devant la maison de Milan, Kendrian s’essuie grossièrement les yeux et arrache sa main de celle de Milan pour faire immédiatement demi-tour. Honteux d’être dans un tel état, il ne veut pas culpabiliser celui qu’il aime, il l’a fait assez souffrir comme ça.

             Milan se retourne surpris, prêt à rattraper son amant quand il remarque immédiatement ses lèvres pincées, ses yeux plissées, marchant à vive allure jusqu’au portail.

 

- Kendrian !

- Je reviens !

- Maintenant !

- Non je t’ai dis que je revenais !

Milan l’attrape par le sweat mais il se dégage à nouveau sans jamais lui faire face.

- Putain mais je t’ai dis que je revenais ! Hurle Kendrian

 

             Milan l’attrape à nouveau par le sweat mais cette fois un peu plus fort, à tel point que Kendrian perd équilibre et finit par tomber sur Milan. Il se relève agacer.

 

- POUR QUI TU TE PREND ? QUAND JE DIS QUE JE REVIENS, JE REVIENS !!

 

            Milan reste sur le cul, par terre, totalement stupéfait, il savait que Kendrian était quelqu’un d’impulsif et de nerveux, ce qu’il croyait c’était que cette époque de crise de nerfs était terminé depuis la mort de sa mère. Kendrian fait les cent pas en grommelant des insultes, il serre les dents et tente de se calmer tant bien que mal. Milan se redresse doucement et le regarde s’exciter dans son coin, il attend patiemment sans jamais le quitter des yeux.

 

- Je…Je suis désolé…Je voulais pas crier, s’excuse gauchement Kendrian

Pas réellement calmer mais conscient de son erreur.

- C’est pas grave. Lui répond doucement Milan.

- Et merde. Kendrian se rapproche de Milan, écoutes je voulais juste que tu ne me vois pas…

- Pleurer ?

Kendrian reste muet de honte. Milan ne perd pas une seconde pour l’attirer dans ses bras.

- C’est pas la première fois, dit il chaleureusement, alors ne t’en va plus même quand tu pleures. Je préfère que tu pleures devant moi plutôt que tu t’en aille.

- C’est plus facile à dire qu’à faire, murmure Kendrian confortablement lové

- Fais un effort. Milan dépose un baiser sur la chevelure cendré de Kendrian. Je t’aime tu sais…

- Je sais.

 

           Le silence finit par retomber, un silence doux car tout d’eux profitent de cet instant pour sentir la chaleur de l’autre contre soit, à l’abri des regards indiscrets. Enfin, la rue n’est pas tellement le lieu le plus intime qui soit, conscient qu’ils risquent de se faire voir ils s’écartent non pas sans peine l’un de l’autre, Milan regarde au alentour pour être sûr qu’ils n’ont pas été épié. Kendrian prend une profonde inspiration, se cacher devient vraiment agaçant.

          Il rentre à l’intérieur seul dans la maison, Milan referme la porte derrière lui avec quelques arrières pensées qui semblent totalement absentes chez Kendrian, il se précipite sur le canapé. Il n’aime pas rester debout trop longtemps.

 

- Qu’est-ce que tu fais ? Demande Milan

Kendrian est de nouveau plongé dans ses pensées.

- Je pense.

- A vraiment ?

- Ouais.

- A quoi ?

Kendrian ne préfère pas le dire.

- On monte dans ta chambre ? Il propose en changeant de sujet

 

              Milan oublie donc sa question, heureux que Kendrian l’ai proposé ils se ruent dans les escaliers et se bousculent presque pour savoir qui arrivera le premier, Kendrian prend les devant en bloquant son amant contre le mur. Il se faufile et sautille de joie arrivé dans la chambre. Milan reste quelques secondes sur le pas de la porte, il vient brusquement de remarquer le visage heureux de Kendrian. Depuis quand est-il si heureux ? Depuis que lui aussi l’est ? Au diable les peines et le passé, dans cette chambre il n’y a qu’eux et personne d’autre.

              Milan ferme la porte derrière et se jette sur Kendrian pour l’enlacer par le dos, il étouffe son visage dans son cou et hume son parfum subtile.

              Les joues de Kendrian s’empourprent, sa voix enjoué se terre peu à peu dans sa gorge et très vite un souffle chaud en sort. Les mains de Milan sont si grandes, elle lui couvrent les hanches, enroulent son ventre. Il aime les sentir parcourir son torse avec sensualité, il aime entendre le souffle saccadé de Milan proche de son oreille.

 

- Ta…mère…ne va pas tarder, lâche Kendrian

- Je sais. C’est pourquoi il faut faire vite.

 

             D’autant plus excité, Kendrian fond littéralement, il se retourne et attrape Milan par le cou pour l’embrasser aussi passionnément que possible. Le désir grimpait d’un seul coup, avide l’un de l’autre ils ne réfléchissaient même plus au danger que cela pouvait représenter. Les mouvements n’étaient pas réfléchis, ils s’arrachaient leurs vêtements devenus si encombrant et si superflus. Le contacte frais des mains de Milan sur le torse si lisse de Kendrian, un torse soulevé par ses respirations saccadées, une douce caresse des lèvres humides sur l’épaule de Milan. Brusquement soulevé contre le mur Kendrian retient un hoquet de surprise, la langue goulument introduite dans sa bouche, il sent son érection devenir de plus en plus douloureuse.

          Quelque chose d’insensé et d’incontrôlable prenait possession de Milan, pour une raison qu’il ignore il y avait une voix au fond de lui qui ne voulait pas qu’il aille plus loin. Une voix étrange et malsaine, une voix qui voulait lui donner honte de cet acte. Pourtant il n’en avait nullement envie et même si cette voix est bien présente, il ne cesse d’aimer embrasser Kendrian, aimer le toucher, adorer cette sensation de domination. De plus en plus désireux de le sentir s’empaler sur lui il commence à le préparer brièvement, peut être un peu trop superficielle car au moment de la pénétration Kendrian n’arrive pas à s’empêcher de hurler.

 

- Milan ?

La mère de Milan cri du bas des escaliers.

 

             Milan écarquille les yeux et fixe le visage crispé de Kendrian. Il se retire lentement et le dépose au sol avec la plus grande délicatesse.

 

- Kendrian…ça va ? S’inquiète Milan

- Ouais, murmure Kendrian.

- Je suis réellement désolé…

- C’est rien. Kendrian laisse échapper un sourire. On a été un peu fougueux.

La situation ne s’y prêtait pas et pourtant le doux sourire de Kendrian rassure Milan qui rit à son tour.

- Milan, est-ce que ça va ?

La mère de Milan commençait à monter les escaliers.

- Euh oui maman ! Je descends deux minutes ! S’écrie Milan

- Je dois…Me cacher ? Demande silencieusement Kendrian

 

            Non pas sans douleur bien sûr, encore ce léger pincement au cœur.

Se visage qui il y a quelques secondes souriait encore vient de brusquement s’assombrir, une mine de déception terni le regard si clair de Kendrian. Une expression qu’il avait si souvent lorsque Milan ne faisait que profiter de lui, une expression que Milan avait vu si souvent. A l’époque il était déjà celui qui lui causait toute cette douleur, il semblerait qu’il n’est pas finit de le décevoir. Milan a l’impression de sentir son cœur se serrer dans sa poitrine, partager entre l’envie d’avoir une famille comme les autres et celle d’être avec celui qui le rend heureux. Certes il peut se dire qu’il n’aura jamais une famille comme les autres mais ils l’aiment, d’un autre côté Kendrian pourrait le quitter un jour se lassant d’avoir a se caché et ça, il n’est pas sûr de pouvoir le supporter.

 

- Milan ? S’inquiète Kendrian, tout va bien ?

Perdu dans ses doutes et sa culpabilité il avait oublié la réalité.

- Hein ? Oui ! Je vais bien.

 

           Kendrian se redresse et récupère ses vêtements éparpillés dans la chambre, alors qu’il reboutonnait son jean et que Milan venait de récupérer son t-shirt le bruit de la poignet de porte de Milan, grinçante et effrayante, résonne dans la pièce et attire les regards tétanisés des deux garçons.

 

- Milan ça va faire une…

 

            Les lèvres suspendus dans le temps, les paroles disparaissent peu à peu dans le silence. Aucun d’eux n’arrivaient à bouger le moindre cils, le regard de Kendrian s’était figé, les yeux de Milan s’écarquillaient lentement et la couleur de son visage se dégradait alors que le patriarche de la maison tentait de comprendre les informations visuels qui lui faisaient face. En l’occurrence il ne fallait pas être Einstein pour comprendre.

            Pourtant il en fallut du temps puisque le mutisme brusque de son mari a inquiété sa femme qui monte les marches jusqu’à la chambre de Milan. La scène était muette d’elle-même.

             Le père bat plusieurs fois les paupières, sa bouche se referme et il referme la porte au moment où Fiona arrive devant la porte, curieuse. Kendrian se réveille le premier et porte immédiatement son attention sur Milan qui n’a toujours pas réaliser. Il se retourne alors vivement, il jette le reste des habits de Kendrian dans ses bras et s’approche si rapidement que Kendrian n’arrive pas à articuler le moindre mot.

 

- Dépêches toi de t’habiller et va t’en ! Lui dit Milan

 

            Ce n’était ni de la fureur, ni de la haine mais de la peur qui se lisait dans son regard. Kendrian sentait tout se corps se geler, un millier de questions parcouraient sa tête mais il n’arrive pas à les poser, il suivait simplement Milan du regard qui s’agitait comme un lion dans sa cage.

 

- Tu es sûr…

- Je t’en supplies Kendrian.

 

         Milan pose ses mains sur les joues de Kendrian avant de l’embrasser et de lui ouvrir la fenêtre, ainsi il pourrait accéder à la gouttière et descendre sans risquer de croiser les parents. A peine Kendrian a-t-il posé le pied par terre que la porte de sa chambre s’ouvre à nouveau, il le regarde partir sentant l’étaux se resserrer autour de lui. Il se retourne alors lentement, il se veut plein d’assurance, prêt à subir les foudres de son père et peut être même à subir les coups mais ce fut une simple phrase qui anéantit toute sa défense.

 

- Fais tes valises.

 

              Cette phrase avait été craché avec un calme olympien, le visage de son père était froid et sans appel, une longue veine traversait son cou et montrait toute la retenue de sa colère. Milan ne s’attendait pas à ce que ça lui fasse aussi mal, ce qui venait l’achever c’était les larmes de sa mère, debout derrière son mari se cachant le visage dans ses mains. La porte se referme avec douceur, sans violence mais la douleur qui s’emparait de lui emplissait toute l’atmosphère.

              Il ne s’était jamais senti à sa place dans cette famille, il n’avait jamais réellement sentit l’amour qu’il devait ressentir dans cette maison, mais maintenant qu’il doit partir comme un exilé il se sent déchiré. Ce n’étaient pas ses parents mais ils n’ont jamais fait volontairement la différence entre lui et Eileen, ils l’aimaient comme ils pouvaient. Ils l’ont éduqué, ils l’ont accepté. Il peut aujourd’hui ressentir toute l’importance qu’ils avaient dans sa vie.

 

             L’âme en peine il fait ses valises comme convenu, ses habits ne tiennent pas tant de place, il n’a pas grand-chose ici, rien que lui appartienne vraiment. Il referme alors le sac, totalement drogué, c’est sans se retourner qu’il referme la porte de sa chambre. Il descend les marches une à une, ni trop lentement, ni trop vite. La lumière de la cuisine éclair l’entrée, il s’arrête sur le pas sans regarder une dernière fois ses parents, le visage totalement dépourvu de la moindre émotion. Le regard vide, il tente de dire quelques mots mais aucun ne vient. C’est le trou noir, rien de ce qu’il pourra dire ne peut les consoler, ni rien ne pourra effacer cette image qu’ils ont de leurs fils. Rien ne pourra jamais leur faire changer d’avis.

             Il sent leurs regards, il sent les yeux rougis de sa mère se poser sur lui avec honte, il sent la déception et la rage de son père qui préfère ignorer son départ en lisant son journal. C’est donc dans l’humiliation qu’il quittera leur présence, il avance plus droit qu‘il ne devrait l‘être.

 

- Milan !

La voix de son père l’arrête sur place.

- Reviens par ici.

Milan fait quelques pas en arrière. Il fait face à son père sans baisser les yeux.

- Nous voulons bien te donner une dernière chance.

Ralph se lève de sa chaise et s’approcher de Milan qui reste immobile. Il l'attrape vivement par les épaules et plante ses yeux paternels dans les prunelles brunes de Milan.

 

- Si tu recouvres la vue et reviens à la raison alors nous effaceront tout. On est prêt à t’aider.

 

____________________________________________________________________________________________

 

OUHAAAAAAAAAAAA

Ouais une suite de la dernière =) Je sais longue à venir mais elle est là au final nan ?

Bon !

Que de mauvaise nouvelle ! Le père de Milan a finit par découvrir son homosexualité, que va faire Milan maintenant ?

Qui va-t-il choisir ?

Kendri ou sa famille ?

 

Sinon voilà pour les news je suis en vacances actuellement, je me repose pas mal et j'ai pas mal d'inspiration pour mes histoires en cours ! Sachant que Agora c'est bientôt finit j'espère pouvoir écrire une saison 2 de JUSD avec Lilly mais ça reste à discuter !

 

J'espère que vous m'en voulez pas trop pour cette baisse de régime depuis quelques mois ! Je vous ai habitué à pas mal de maj par semaine =) j'aurai peut être pas dût...LOL

 

En tout cas si vous vous embêtez je vous conseil la superbe nouvelle histoire de Lilly ! Ainsi que Sora qui écrit divinement bien !

 

Pour le reste il est vrai que je suis plus trop au courant.

 

Maintenant je vais vous laissez ! Gros bisous !

 

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 30 novembre 2 30 /11 /Nov 10:09

           Qui avait dit que la curiosité était un vilain défaut ? Ce qui est sûr c’est que la curiosité peut faire mal, elle peut faire souffrir ceux qui cède à la tentation. Tel un espion, Kendrian s’était adossé au mur de la maison pour écouter la conversation dans la cuisine, avec une chaleur pareille les parents avaient laissés les fenêtre ouvertes heureusement pour Kendrian. Ce n’était apparemment pas une bonne idée d’écouter aux portes. Toute l’admiration qu’il avait pour cette famille s’est brisée en une phrase, il peut comprendre la colère mais il ne comprend pas l’aveuglement.

 

         Son cœur battait à mesure que le silence de Milan persistait, après tout ce qu’il lui a révélé aujourd’hui il comprendrait que Milan accepte l’offre de son père. Ils sont sa seule famille, ils sont ceux qui l’ont recueillis comme un fils alors qu’il ne l’était pas. Kendrian comprendrait mais n’en souffrirait pas moins, ça pourrait même le tuer, il en est certain. Il n’est sûr que refuser soit non plus une bonne décision, la culpabilité d’avoir privé Milan de sa famille va le ronger également. Pourtant il espère que Milan tourne le dos à ses parents, il espère le plus égoïstement possible qu’il sorte de cette maison pour partir avec Kendrian. C’est certainement le choix le plus difficile qu’il est à faire, le choix qui changera sa vie à tout jamais.

 

- Vous m’aimez ? Demande alors Milan

- Qu’est-ce que c’est que cette question ? S’offusque presque le père

- Est-ce que vous m’aimez ? Comme votre fils.

- Bien sûr qu’on t’aime ! S’empresse de répondre sa mère la voix tremblante

- Alors pourquoi est-ce que vous me faites ça ? Pourquoi me demander de choisir entre l’amour et vous ? Pourquoi ? …Pourquoi me faire souffrir autant ! S’écrie Milan

 

            Ses parents en perdent la parole, Kendrian sent son cœur se serré. Il meurt d’envie de rentrer arracher Milan à cette souffrance, l’emmener avec lui, soigner ses plaies. Soigner son cœur.

 

- C’est pour ton bien qu’on fait ça ! Tu n’es pas gay Milan ! S’énerve son père

- Qu’est-ce que t’en sais ? Tu ne me connais pas ! Tu n’es jamais là ! Tu préfères partir au fin fond du trou du cul du monde plutôt que de rester ne serai-ce qu’une semaine avec ta famille !

Milan explose littéralement.

- Milan ! L’interrompt sa mère

- Arrêtes maman…Ne dis rien. Dit il comme pour se retenir.

- C’est un test c’est ça ? Une rébellion tardive ? Lui demande Ralph

 

               Milan reste silencieux, la question est suspendue dans les airs et Kendrian se fait violence pour ne pas hurler, la curiosité fait décidément de plus en plus mal.

 

- Ce n’est pas un test. C’est moi.

- Tu n’es pas sérieux Milan !

- Je suis très sérieux. Et si vous m’aimiez réellement vous accepteriez mon choix comme de véritable parents…Mais vous ne l’êtes pas…

- Ralph non !!! Hurle la mère

 

                La réaction ne se fit pas attendre, Kendrian n’a put rester un instant de plus sans rien faire, il ouvre la porte et se précipite dans la cuisine pour séparer Milan et son père. Celui-ci rue son fils de coup alors que Milan ne tente même pas de se défendre subissant le courroux irraisonné de son père, les yeux injecté de rage. Kendrian repousse Ralph plus loin tandis qu’il se poste fièrement devant son amant sans grimacer.

 

- Regardez vous. Vous êtes devenu fou. Lâche Kendrian calmement.

 

                 Le père de Milan reprend son souffle difficilement, il se tient à la chaise de la cuisine et la jette brusquement contre le mur toujours dans son élan de colère, Fiona a brusquement sursauter alors que Kendrian est resté immobile.

                Il s’attendait réellement à ce que le père de Milan se défoule sur lui mais ce n’est pas le cas, au lieu de ça il sort le plus rapidement possible de la pièce et de la maison en claquant la porte.

                 Fiona s’écroule en larme, Kendrian va pour aider Milan à se relever mais il était déjà près de sa mère qui tremblait de tous ses membres.

 

- Va t’en ! Dit elle entre deux sanglots, va t’en avant qu’il ne revienne.

 

              Comme toujours Fiona n’avait d’yeux que pour son mari, Milan le savait déjà mais il ne pensait pas que l’entendre de sa bouche pourrait lui faire aussi mal, rejeter comme un fils indigne il s’est levé et à récupérer sa valise tout en attrapant la main de son amant rester immobile. Suivit de près par Kendrian ils montent dans sa voiture garer à quelques mètres de là et démarre sans plus attendre.

               Aucun d’eux n’osent dire quoi que ce soit, Kendrian ne sait même pas où Milan l’emmène. Il roule sans s’arrêter jusqu’à un parking non loin d‘un hôtel au périphérique de la ville. Milan se gare et s‘écroule. Le visage caché dans ses mains, aucun spasme ne le secoue mais il est littéralement achevé. Kendrian se sent mal l’aise, il s’approche maladroitement ne supportant pas de le voir ainsi, il tente de redresser son visage avec délicatesse, Milan est abattu.

              Aucun mot n’est échangé, Kendrian l’attire simplement à lui pour l’enlacer fortement. Une seule question lui brûle les lèvres : a-t-il fait le bon choix ? Va-t-il regretter de s’être ainsi séparer de sa famille ? Cette famille qui n’est pas vraiment la sienne mais qui, au fond, a toujours été là. Décidemment Kendrian n’est vraiment pas bon pour réconforter les autres, même lorsqu’il s’agit de celui qu’il aime. En réalité, personne ne réussirai à le réconforter, les mots seraient inutiles car ils n’effaceront jamais cette sensation de trahison et d’abandon. Encore cette sensation.

Milan n’a pas pleuré, il n’a même pas gémit, il est resté silencieux, pensif au cœur des bras de son amant. Il est resté ainsi, passif contre sa poitrine. Kendrian aurait put jurer qu’ils étaient restés ainsi une éternité. Il fallait pourtant bien se quitter pour partir, même si le cœur n’y était pas, Milan s’est redressé et a remis le contact. Cette fois Kendrian sait pertinemment qu’ils iront chez lui.

 

- On ne peut pas dire que ce fut une excellente journée, finit par lâcher Milan affalé sur le canapé.

Kendrian reste muet assis sur la table basse face à lui.

- Je crois que je suis fatigué, j’ai envie de partir…

- Partir ? Demande surpris Kendrian

- Oui. Partir ailleurs, dans une autre ville, pour une autre vie. Oublier tout ça ou du moins réussir à vivre avec. Plus je serai loin d’eux et moins ça ce sera difficile, pas vrai ?

- Peut être.

- Tu viendrais avec moi ?

Kendrian cligne plusieurs fois des yeux.

- C’est normale nan ? Sourit Milan, je n’ai pas affronté mes parents pour te laisser m’échapper. Tu viendrais, n’est-ce pas ?

 

             Malgré lui, Milan laisse échapper une petite pointe d’inquiétude dans sa question. Dis lui oui Kendrian ! Pourquoi tu ne lui dis pas ? C’est pourtant évident que t’irai avec lui…mais…Tu partirais alors de ta ville natale. Tu partirais loin de ton travail, de tes amis, Stan, Coralie et les autres. Tu irais dans un endroit inconnu. C’est sûr ! Mais tu serais avec Milan…Juste toi et Milan. Comme dans tes rêves les plus fous.

 

- Je n’arriverai pas à rester ici, en sachant que tu n’y es plus. Lui répond Kendrian.

 

            Abandonner son passé pour un futur aux côtés de Milan ? La question ne se pose même pas ! Il a tellement espéré vivre ça qu’il ne pourrait pas le laisser s’enfuir, il touche enfin le bonheur du bout des doigts, il est prêt à le saisir d’une poigne ferme ! Il n’est pas encore assez stupide pour laisser tomber. Qui le ferai d’ailleurs ? Il n’a aucune attache dans cette ville, il s’en irai ainsi loin de ses souvenirs de jeunesses, loin du souvenir de sa mère, loin des soirées à déprimer.

            Il vivra enfin son rêve. Il vivra enfin tout simplement. Milan sourit tendrement, Kendrian ne réfléchis jamais très longtemps, si il a une idée en tête alors il la suivra, coûte que coûte. C’est peut être cette inscience qui l’a fait craqué, qu’il l’a fait renoncer à tout. Dire qu’il croyait ne pas pouvoir l’aimer plus.

            Ce projet n’est pas aussi impossible, il est même très probable.

 

- Alors partons, murmure Milan en s’approchant des lèvres de Kendrian.

Un baiser et ce fut une promesse scellés.

 

                Loin des rancœurs, loin de leurs erreurs, ils s’en iront.

 

- Demain ? Demande Kendrian avec sérieux.

 

               Milan reste un instant surpris puis il éclate d’un franc rire, un rire à s’en faire mal au ventre. Kendrian ne comprenait pas tellement ce qu’il y avait de drôle mais il s’en fichait, il n’avait pas le cœur à se vexer, il n’avait pas à le cœur à stopper cet instant où le visage de Milan rayonnait. Il sourit à son tour, sans retenue et sans cesser de le regarder.

               Les amants sont partis se coucher tard dans la nuit, il était d’ailleurs déjà tôt le matin. Les réveille sont toujours aussi difficile pour Kendrian mais il devait partir travailler, il quitte alors le lit douillet pour se plonger dans une douche bien chaude. En faisant attention ne de pas réveiller Milan il attrape des habits propres et les enfiles silencieusement, un baiser sur l’épaule du beau brun avant de partir à pas de loup de l’appartement.

La journée de travail s’est bien déroulée, il n’avait pas le temps de penser aux faits passés, il n’avait même pas le temps de rêvasser sur Milan tant il avait à faire. Ce qu’est qu’à la fermeture, épuisé, qu’il a put enfin se détendre. Un dernier coup de chiffon sur la dernière table et il s’écroule sur un tabouret du bar.

 

- Dure journée ! Il y a eut énormément de monde aujourd’hui, sourit Warren en comptant sa caisse.

- Pas faux. N’oublie pas de fermer derrière.

 

             Il était tard, minuit passé, Milan s’inquiétait peut être mais Kendrian n’avait pas le force de courir pour attraper le

prochain bus. Assit sur les banc de l’abribus, le visage collé sur la vitre fraîche il sent que la fatigue l’assomme à mesure que les minutes défilent. Il s’autorise un instant de faiblesse mais c’était l’instant de trop, il sombre tout aussi vite dans un monde de rêve.

 

               La pièce était sombre et sur les murs dansaient les ombres de la télé, sa mère était allongée sur le canapé comme toujours à cuver. Son père était là aussi, près d’elle, il la regardait avec amour mais aussi avec douleur, il la regardait une dernière fois avant de prendre la terrible décision de partir. Kendrian n’était qu’un enfant mais il avait déjà tout compris, il savait déjà que c’était la dernière fois qu’il voyait son père. Il l’a vu, caché derrière le mur, son père s’approche de lui alors lentement, Kendrian ne tente même pas de s’enfuir. De sa grande taille il s’accroupit pour être à sa hauteur et l’attrape par les épaules, il le fixe intensément pendant quelques secondes. Un voile de souffrance avait assombrit ses beaux yeux gris dont Kendrian a hérité.

 

« Prend soin de ta mère… »

 

              Il est plus facile de rejeter ses obligations sur les épaules d’un enfant, il est plus facile de fuir et de condamner son propre fils à vivre avec ses erreurs. Il a été lâche et égoïste. Si elle est morte, c’est à cause de lui, tout est de sa faute. Complètement de sa faute.

               Elle avait tellement pleuré, elle avait tellement bu. Kendrian n’était qu’un enfant qui comprenait que trop bien qu’on l’avait enfermé.

 

- Kendrian ? Debout ! Hey !

Kendrian sort de son sommeil.

- Il y a que toi pour dormir dans des endroits pareils !

- Stan ?

 

            En effet c’était bien Stan, avait un petit quelque chose de différent. Kendrian cligne plusieurs fois des yeux en voyant le nouveau look de Stan, plus aucun piercing, pas d’habit déchiré, pas de joint dans les mains. Etais ce vraiment lui ou rêve-t-il toujours ?

 

- C’est quoi ce style ? Lui demande Kendrian en émergeant lentement.

- Ca te plait pas ? Bah ça plait à Hugo ! J’en avais marre de me prendre les piercing dans les draps, il fallait que je change un peu.

- T’as toujours des trous partout t’es au courant ? Se moque un peu Kendrian

- Ca va cicatriser, Stan sort une cigarette, tu rentres ?

Kendrian affirme en se grattant la tête.

- Quel heure il est ? Il demande un peu inquiet.

- Une heure moins vingt.

- Oh merde…

- Quoi ?

- T’es venu en voiture ? Demande Kendrian.

- Je serai pas ici si j’étais venu en voiture, rit Stan en s’essayant à côté de lui.

 

             Le bus est passé il y a dix minutes, le voilà partie pour atteindre encore vingt minutes. Merde. Si il ne s’était pas endormie comme une marmotte il serai arrivé chez lui, suppliant Milan de lui faire un message et de le laver parce qu’il n’en aurait pas la force.

 

- Alors avec Milan ? Comment ça se passe ?

- Il est chez moi. Normalement…

- Je vois que tout va bien. Je suis content. T’as des nouvelles d’Eileen ?

- Pas depuis avant-hier.

 

             C’est vrai qu’elle ne lui a pas envoyer de message depuis, elle ne va pourtant pas tarder à être au courant pour la dispute d’hier. Connaissant Eileen elle serait capable de faire tout le voyage d’Australie pour venir réconforter son frère, elle serait même capable d’aller engueuler ses parents. Et Kendrian veut bien avouer que la revoir lui ferai un bien fou.

 

- Quelque chose ne va pas Kendrian ? Demande Stan intrigué

- Milan a dit à ses parents pour nous.

- SERIEUX ? S’écrie Stan

Kendrian affirme.

- Quand ?

- Hier soir.

- Et ?

- En fait son père nous a surpris entrain de nous rhabiller, Milan m’a foutu dehors pour discuter avec son père, il l’a viré, puis il lui a demandé de revenir vers la voie de la sagesse, Milan a refusé, son père a voulu le frapper, je suis entrer, son père est sorti furieux et nous sommes partis à notre tour.

- Oh…, Stan perd de son excitation.

- Il était abattu.

- Je le comprends, répond faiblement Stan.

 

               Kendrian se souviens de ce que lui avait avoué Stan une fois, ses parents l’avaient foutus dehors n’acceptant pas son homosexualité, il sait mieux que quiconque ce que Milan ressent. En lui parlant de ce qui c’était passé il avait réveillé des souvenirs gênant, ce qui plonge l’ambiance dans une tension dramatique.

              Quelques minutes plongés dans le silence et le bus fait son apparition, ils montent tous les deux à l’intérieur et s’installe sur les premiers sièges, le bus étant vide ils avaient le choix. Stan n’a pas arrêté de fumer ce qui ne semble pas déranger le chauffeur qui devait à moitié somnoler en conduisant. Kendrian regarde les rues défilés sans vraiment les voir. Il imagine Milan seul dans l’appartement, il espère juste ne pas le retrouver en larmes.

 

- T’inquiètes pas pour Milan. Il est plus fort que ce que tu crois. Je sais qu’il encaisse pas mal les coups.

- Je crois pas qu’il soit si fort que ça. Répond Kendrian.

- En tout cas, tu es là donc tout va bien.

 

             Ils arrivent devant leur immeuble, Stan salue Kendrian sur le pas de sa porte et l’ouvre avec la plus grande attention. Il n’a pas envie de réveiller Hugo. A mesure que le dos souriant de Stan disparaît Kendrian sent son coeur se serré, il n'a pas osé lui dire qu'il allait sans doute bientôt partir. Kendrian en fait de même mais il laisse tomber lorsqu’il voit la lumière allumée, une bonne odeur de café planant dans l’air.

             Milan est assit sur la table au milieu de la pièce, plonger dans ses bouquins et une tasse de café fumante devant lui.

 

- Tu travailles ? S’étonne Kendrian.

- Faut bien si je veux avoir mon concours, sourit Milan.

 

         Ils s’embrassent amoureusement sans pour autant se jeter dessus, Kendrian jubile il a l’impression d’être un petit couple, il n’arrive pas à s’empêcher d’en être heureux comme une jeune pucelle.

Il se secoue la tête et se dépêche d’aller dans la salle de bain pour se déshabiller et mettre son short pyjama. A la vue du lit il meurt d’envie de se jeter dessus, à la minute où son corps plongerait dans les draps le sommeil l’emportera aussi tôt. Il retourne dans le salon d’abord où Milan travaille encore.

 

- Je vais me coucher, annonce Kendrian trainant des pieds.

- Je te rejoins dans deux minutes.

 

            Kendrian acquiesce mais ne peut l’attendre, c’est une torture de garder les yeux ouvert. Il s’effondre avec bonheur dans le lit avant de fermer les yeux. Milan n’arrive que quelques minutes après comme prévu, mais Kendrian est déjà assoupit. Couvert de la tête au pied il ne laisse que quelques mèches de cheveux dépasser. Un sourire tendre apparaît sur le visage de Milan, se sentir près de lui, il n’y que ça qui le tient encore debout.

 

- Je t’aime, murmure Milan en se couchant près de son amant.

- Kiwi…non…

Milan laisse échapper un rire avant d’éteindre sa lampe de chevet.

 

_____________________________________________________________________________________________

 

YOUHOUUUUU !!! J'aime bien ce chapitre  !! =) J'espère qu'il ne vous a pas deçu je sais que vous auriez aimer que Milan soit un vrai salopard mais il aura encore l'occasion de l'être :p

 

JE VOUS AIME TOUJOURS mais vous, est-ce que vous m'aimez ??? Je commence à en douter :(

 

BISOUS

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Vendredi 11 février 5 11 /02 /Fév 08:00

          Il est étonnant comme le paysage qui défile derrière la vitre semble en rythme avec la musique qui tonne dans ses oreilles. Les arbres qui se mélangent au son brute de la batterie, les yeux qui suivent les courbes des câbles électriques en rythme avec la guitare et puis il suffit de regarder un buse tourner en rond dans le ciel pour que toutes la chanson prenne tout son souffle.

           La technologie moderne va cependant réveiller brutalement Kendrian de sa contemplation, la chanson se coupe brutalement. Plus de batterie. Il soupire mais heureusement pour lui il est arrivé à destination.

 

- Je suis là imbécile !

Stan était là effectivement.

- Tu es bruyant de bon matin, grommèle Kendrian.

- Ca fait deux heures que je t’attends !

- Pas entendu mon réveil, se défend Kendrian.

- Comme si t’avais un réveil, se moque Stan.

 

            Ils commandent leurs petites boissons chaudes même si il fait déjà bien chaud même à neuf heure du matin. Stan a finalement décide d’abandonner définitivement ses piercings, il a juste garder sa longue séries d’anneaux sur l’oreille droite comme petit souvenir, Hugo lui mène la vie dur, constate Kendrian. Ca ne manque pas de le faire sourire.

 

- Alors ? Comment ça va ? Demande Stan en attendant son café.

- Bien. Avec Milan aussi. Anticipe Kendrian. Et toi ?

- Hugo va rentrer en doctorat en septembre, je cherche du boulot mais ça va.

- Ok.

 

           Les boissons arrivent enfin, le silence est justifié par leur concentration à touiller. Concentration fortement perturbé pour Stan qui se sent de plus en plus mal l’aise, depuis quelques temps il a l’impression que Kendrian a changé de comportement vis-à-vis de lui. Il a l’impression que Kendrian tente d’être plus proche de lui, chose qui le déstabilise assez. Il était habitué à sa discrétion, à sa timidité mais aussi à sa froideur. Depuis peu Kendrian s’ouvre, sourit plus souvent pour ne pas dire naturellement, il semble plus heureux.

 

- Tu as l’air plus joyeux depuis quelque temps. Lâche Stan.

- Peut être parce que je le suis. Je pense pas que ça soit vraiment le bonheur le plus absolu mais je suis content.

- Tant mieux alors. Milan y est sans doute pour beaucoup…

 

          Kendrian relève les yeux sur Stan qui a boit tranquillement en regardant autour de lui. Ce qui le gène c’est qu’il n’a pas d’émotion particulière en disant ça.

 

- On va partir, avoue brutalement Kendrian.

- Hein ? Tu veux pas finir ton café d’abord ?

- Moi et Milan. Nous allons quitter la région.

- Quoi ? Mais…mais où ça ?

Stan est sous le choc.

- On ne sait pas tellement encore mais je penche pour la capital, j’aimerai bien y aller.

- Tu te fous de moi ? Tu vas tout quitter sur un coup de tête ?

- Milan a besoin de partir.

- Milan ! Milan ! Milan ! Je te demande pas ce que veux Milan, je te demande ce que tu veux, toi.

- Je veux Milan, répond franchement Kendrian. Je ne veux que lui. Je veux vivre dans une maison tranquille, travailler, créer mon lieu à moi. Le lieu où je me sentirai bien et si Milan n’y pas je ne m’y sentirait jamais bien.

 

             Stan est écœuré. Il ne sait pas quoi répondre parce qu’il sait déjà la réponse à sa question, il sait déjà qu’il ne gagnera jamais contre ça et c’est normal ! Kendrian a attendu si longtemps que Milan daigne enfin le regarder que maintenant il ne le lassera pas partir. Quitte à oublier ceux qui étaient là quand il ne faisait encore que rêver de cet instant.

 

- Vous partez quand ? Demande Stan une fois calmer.

- Dans un mois tout au plus. Le temps de réunir un peu d’argent et de trouver un appartement sur place.

Stan prend une grande inspiration avant de pousser son café en avant.

- Je comprends. Je sais ce que tu ressens. Tu l’aimes du plus profond de ton cœur, tu ne faisais que le regarder de loin et maintenant qu’il est près de toi tu veux le garder aussi longtemps que possible. Quitte à laisser tes propres envies de côtés, tu es prêt à laisser tes sentiments juste pour qu’il soit heureux. Après tout tant qu’il est heureux tu l’es aussi.

Kendrian fronce les sourcils. Pourquoi Stan en parle comme si c’était un drame ?

- Tu parles de Hugo et toi ? Demande Kendrian.

Stan met un certain temps avant de répondre.

- Je serai prêt à suivre Hugo n’importe où alors je te comprends.

 

            Sur le chemin du retour Kendrian n’est pas satisfait. Il a quitté Stan sur une mauvaise note il le sent bien mais il n’a pas l’impression que ça vient de cette amitié longue distance future. C’est autre chose, quelque chose que Stan lui cache. Peut être la raison pour laquelle il a brusquement changé. Quoi qu’il en soit, c’est un poids un moins même si ça ne le soulage pas, il part quand même et ne plus voir Stan le touche plus que ce qu’il voudrait.

             Il a toujours pensé qu’Eileen serait la seule à compter autant pour lui, la seule amie qu’il aurait mais Stan avait réussi à son tour. Ils étaient très proches, il allait lui manquer, peut être plus que ce qu’il pense.

             C’est pensif que Kendrian se promène dans les rues, il arrive aux abords du canal, petit à petit le monde s’amasse et la ville s’éveille. Le bruit de la ville lui fait mal à la tête, il attend le bus impatiemment pour rentrer chez lui. C’est une journée bien déprimante qui s’annonce malgré le soleil et l’absence de nuage.

            Une fois chez lui il se jette sur le canapé, une envie irrésistible de dormir jusqu’au jour J, de ne voir aucun visage connus, de ne voir personne et d’être vite à l’heure du départ.

 

- Stan l’a mal prit ? Demande Milan.

- Il comprend. Il est seulement un peu inquiet.

- C’est normal. C’est ton meilleur ami.

Kendrian pose sa tête sur les genoux de Milan.

- Masses moi le crâne s’il te plaît.

 

            Milan sourit et s’exécute ce qui semble faire énormément de bien à Kendrian, il ferme les yeux. Des frissons de la nuque le long de sa colonne vertébrale, les doigts malaxant son crâne polissant ses pensées confuses, le trouble qui lui semé dans son esprit par quelques paroles prévenantes de son ami. Que veut il vraiment ? Que désire-t-il au fond de lui ? Quand finira-t-il par penser par lui-même une bonne fois pour toute.

            Kendrian ouvre lentement ses yeux et repousse les grandes mains de Milan pour se redresser, le regard vitreux et l’air hagard il redresse son visage pour planter ses yeux gris dans ceux de son amant. Ces mots avaient fait plus de dégâts qu’ils ne devaient, ils avaient semés le doute dans son cœur. Cet amour pour Milan a toujours été d’une force anormale, une admiration poussée à l’excès. Était-il amoureux au point d’occulter ses propres envies ?

 

- Qu’est-ce qu’il y a ? Lui demande Milan inquiet

 

            Le comportement de Kendrian était étrange depuis qu’il avait parlé à Stan, il n’était pas dans son état normal, il n’a jamais ressembler au commun des mortels mais de là à devenir aussi silencieux, aussi renfermé même pour Kendrian se n’est pas normal. Quoi qu’il puisse dire, quoi qu’il puisse penser, Milan le connait. A force de l’observer de loin, même avec une certaine retenue, il n’ a jamais réussi à s’empêcher de le scruter dans les moindre détails. Depuis ce jour sous la neige, depuis ce jour où il l’a vu pleuré comme un enfant, ce garçon était devenu un véritable mystère si attirant. Un mystère qui avait sut atteindre son cœur de pierre.

 

- Je ne sais pas ce que je veux et ça me fait peur, avoue Kendrian. Jusqu’à aujourd’hui c’était toi…Juste toi. Maintenant je ne suis plus sûr de rien…

Milan fronce les sourcils. Le visage espiègle de Stan lui vient immédiatement à l’esprit.

- Tu parles du départ ?

- Je crois…

- Tu veux plus de temps pour réfléchir ? Je te force pas Kendrian ! Ce n’est pas parce que je pars que tu dois me suivre.

- Tu veux dire que si je venais à décider de rester, tu partirai quand même ?

Milan arque un sourcil.

- Qu’est-ce que…

- Ce que tu veux dire ! L’interrompt Kendrian, que tu ne renonceras pas au départ pour moi ? Ca ne te viendrai même pas l’esprit ? Tu partirai pour Paris sans même hésiter.

- Arrêtes ça Kendrian ! Tu veux me faire passer pour quoi ?

- C’est pas le problème ! S’écrie Kendrian.

La douleur vive en son cœur s’exprime durement sur son visage. La déception.

- Le problème, Milan, c’est moi. Je suis prêt à te suivre partout, sans jamais me demander ce que je veux. Cet amour est malsain…C’est pas ce que je veux. Je veux pas continuer à être ton jouet, je sais que ce n’est pas ce que tu désires mais la peur de te perdre est tellement forte, tellement puissante qu’elle m’empêche de penser par moi-même…Je ne veux pas rester comme ça. Je ne veux pas.

- Alors que veux tu faire ? Que veux tu que je fasse ? Qu’est-ce que je peux faire pour ne plus que tu ressentes ça ?

 

             Milan se sentait désarmer, dépourvu d’argument. Impuissant face à Kendrian, il n’y avait pas de comportement qui puisse faire en sorte que tout ceci s’efface. Ils ne vont quand même pas se quitter ! Après tout le chemin qu’ils ont fait pour en arriver là ! Après tout le chemin qu’ils ont fait pour se trouver enfin ! Ils ne peuvent pas se quitter ! Ca serai tellement stupide. Il l’aime nom de Dieu ! Il l’aime au point de renier sa famille ! Au point de vivre au jour le jour avec lui ! Il l’aime au point de faire ce qu’il veut mais il sait que ça ne le soulagera pas. Kendrian n’a toujours pas confiance en cet amour encore fleurissant, encore trop frais pour pouvoir se reposer sur lui.

             Peut être trop frais pour qu’ils puissent partir sans aucune certitude…

             A son tour, la peur le submerge, une pointe de désespoir lui presse le cœur dans un étaux, Milan se sent tellement inutile. La détresse de son amant devenu plus blanc que neige n’échappe pas à Kendrian qui se sent coupable de lui faire mal, il ne peut cependant pas ignorer ce doute qui le ronge. Il ne peut pas revenir sur ses mots. Ca ne ferai que l’enfoncer dans sa situation.

 

- J’ai besoin de réfléchir.

Kendrian se lève brusquement du canapé.

- Où est-ce que tu vas ? Lui demande Milan en le suivant du regard.

- Peu importe.

- Dis moi Kendrian, à quoi est-ce que tu dois réfléchir ?

 

             Kendrian reste un instant sur le pas de la porte, la main sur la poignet, immobile alors que Milan connaissait déjà la réponse à la question. Réponse qu’il n’entendra pas de vive voix puisque Kendrian s’empresse de fermer la porte derrière lui avant de frapper à la porte voisine mais celui qui lui ouvre la porte n’était la personne qu’il voulait voir.

 

- Kendrian ?

- Salut Hugo. Stan est là ?

- Euh oui rentres.

 

             L’appartement de Hugo n’avait rien de luxuriant, le papier peint était d’époque, une vieille couleur crème qui avait terni, des motifs roses répétitifs. Un canapé central, en cuir beige, la grande télé écran plat qui défilait les images synthétique d’un jeu vidéo à la mode. Le mur derrière la télé séparait la cuisine qui n’avait pas de porte mais juste deux battant en bois comme dans les western. Le parquet était usé, griffés, des traces de déplacement de meubles. Rien de luxuriant mais vivant.

              En face de cette télé, assit sur le canapé, Stan absorbé par le jeu vidéo n’a même pas fait attention à Kendrian jusqu’à ce que Hugo éteigne la console, Stan râle instantanément. Hugo le fait taire en désignant l’invité du menton, Stan se retourne soudainement intrigué, son regard courroucé disparaît à l’instant même où ses yeux marrons ont croisés ceux de Kendrian.

 

- Qu’est-ce qu’y ne va pas ? S’inquiète Stan. Il s’est passée quelque chose avec Milan ?

- Je vais chercher le pain.

Hugo s’éclipse aussi tôt.

 

              Les deux amis restent immobile, attendant une réaction quelconque. De l’un ou de l’autre. L’atmosphère de douceur qui régnait dans la pièce a totalement disparu, il ne reste plus que le silence pesant d’un non-dit, la gêne et la timidité de Kendrian suspendu dans les airs. Des mots qu’ils n’arrivent pas à formuler, il ne sait pas par où commencer ni vraiment ce qu’il doit dire. Il est venu chez Stan instinctivement, il n’a pas même réfléchi à ce qu’il devait faire. Son corps s’est dirigée automatiquement chez Stan. Il était loin de la vérité quant il pensait que Stan était important à ses yeux.

 

- Je te hais Stan. Je te hais d’avoir semé le doute en moi.

- De quoi tu parles ?

- De Milan !

- Quoi ? De Milan ? Comment ça de Milan ?

- Je me suis posé la question à cause de toi. Qu’est-ce que je désire vraiment ? Avant j’en étais certain, il n’existait qu’une seule réponse valable. Seulement petit à petit je me suis rendu compte de l’absurdité de cette certitude…Milan. C’est tout ce que je réponds depuis que je le connais. Comme un fou, comme un robot, comme quelqu’un à qui on a lavé le cerveau. Milan. J’ai l’impression de ne pas exister sans Milan, de ne pas avoir de but ni d’avenir. Avant j’aurai pu croire que ce n’était pas si anormal que ça mais plus j’y pense…Et plus j’ai peur.

La voix de Kendrian se brise brusquement, la colère mêlée à la haine se lit dans son regard.

 

« Comment puis je aisément me dire que je n’existe pas ? Comment puis je facilement me dire que je ne vis pas sans lui ? Ai-je si peu d’estime pour moi ? Ai-je si peu d’amour pour lui ? Car n’est plus de l’amour là ! C’est de la connerie ! De l’admiration à la limite mais pas de l’amour ! Je ne veux pas le chérir comme on peut chérir Dieu ! Un amour aussi malsain n’a aucun sens !! Je veux me sentir sur un pieds d’égalité avec lui ! Je veux sentir que j’ai mon mot à dire ! Que j’ai des envies ! Que ma voix compte ! Que j’ai le droit d’être égoïste et de lui demander quelque chose sans craindre qu’il me quitte !! »

 

             Kendrian serre les poings et les dents, sa gorge devient sèche et voilà qu’il en perd son self-control. Stan fait le tour du canapé pour s’approcher du corps rigide de Kendrian qui tremble sur place, secouer par une multitude d’émotion différente. Il tend lentement sa main et caresse la peau laiteuse du visage de son meilleur ami, une peau si étrangement chaude, plus chaude qu’il y paraît mais aussi plus douce. Une larme traîtresse s’échappe de ses yeux gris pâle et s’écrase sur le pouce de Stan.

              De sa main libre il attire le corps de Kendrian prit par des soubresaut de colère, de colère contre lui-même et contre le monde entier. Stan le serre contre lui, enroule ses bras autour de son corps fin, le serre jusqu’à l’en étouffe, jusqu’à ce qu’il sente la chaleur que cette étreinte devrai lui procurer. Kendrian se laisse aller, il ne résiste pas, ce poids sur ces épaules il le partage avec lui sans hésitation. Après tout c’était un peu de sa faute si il se sentait aussi perdu, sans lui, il n’aurai jamais réalisé son conditionnement ou alors trop tard. Il avait besoin de lui, il en aura toujours besoin, que va-t-il devenir sans Stan maintenant que Eileen l’a laissé tomber ?

 

              Lui qui se croyait si indépendant, si seul, au fond Kendrian n’a jamais été seul. Eileen, Stan ou encore Milan. Ce besoin vital de trouver une branche pour pouvoir se reposer. Kendrian repousse Stan lentement et se détache de ses bras sans violence. Sa crise est passée. Stan ne cesse pour autant de le fixer avec insistance, le regard mélancolique, la séparation est proche. Kendrian ne laissera jamais s'en aller Milan, il le sait. Jamais il ne restera ici alors que l’amour de sa vie est à des centaines de kilomètres même pour tout l’or du monde. Il a trop souffert pour l’oublier. Peu importe les biens, les amis, il aime son Milan.

             Stan déglutit, cette vérité était plus douloureuse que jamais. Il n’aurai jamais cru sentir son cœur à ce point se rompre à l’idée que cette étreinte était sans doute la dernière, qu’il ne touchera plus jamais cette belle et douce peau.

 

- Je ne voulais pas te faire autant de mal Kendrian, souffle Stan.

- C’est un mal pour un bien. J’en avais besoin pour continuer à l’aimer. Sans ça notre histoire aurai finit par s’autodétruire.

- En tout cas, je ne t’ai jamais entendu parler autant ! Rit Stan.

 

                Sa petite remarque détend l’atmosphère, Kendrian hausse les épaule et prend une profonde inspiration. Il remercie Stan du regard et fait demi-tour pour aller prendre l‘air, ne pas rentrer tout de suite car même si il se sent plus calme il a peur de ne pas réussir à lui faire face. C’est donc l’esprit vidé de toutes pensées qu’il s’en va marcher en plein rue, sans se soucier de sa destination.

 

                  Quelques heures plus tard, une fois qu’il est totalement détendu il décide de rentrer, ça serai trop sadique de laisser Milan poiroter encore sans aucune nouvelle de sa part. Il n‘arrive pas à s‘empêcher de de sourire quand il imagine la tête de Milan qui doit se ronger les sangs, il se console en se disant que ça ne peut lui faire que du bien. C’est un premier pas vers la confiance en lui.

                   En rentrant il relève qu’il n’était pas loin de la vérité, Milan fait les cent pas dans le salon.

 

- Tu vas nous creuser une trancher dans le salon à force, se moque Kendrian.

Milan s’arrête net et reste immobile.

 

                  Peut il espérer que Kendrian va mieux avec cette petite blague ? Chose qui est incroyable de sa part, Kendrian est sarcastique mais pas blagueur, pas lorsqu’il est en colère.

                  Contrairement à ce qu’il est possible de croire, Kendrian ne dit rien, ni de ce qu’il a fait, ni où il est allé même si Milan s’en doute un peu. Douloureusement et jalousement il sait vers qui il s’est tourné mais il préfère ne pas lui poser la question, non seulement parce qu’il n’a pas envie de supporter une nouvelle dispute mais aussi parce qu’il sait que ça lui fera plus de mal que de bien. Décidément ce Stan s’immisce un peu trop dans leur couple à son goût.

 

_____________________________________________________________________________________________

 

O jalousie quand tu nous tiens!

 

Bon, je n'étais plus censée publier sur ce blog jusqu'à ce que j'ouvre l'autre ! D'ailleurs il est déjà ouvert ! J'ai commencé à publier I need your Love corrigé d'ailleurs !

 Je suis en pleine correction de TTS et de WSC maintenant ! Bien sûr je fais ça dans l'ordre...

 

Enfin bon, voici un nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !

Bisous

Par Danouch - Publié dans : La dernière fois avant la prochaine - Communauté : Auteurs Sadiques
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Texte Libre



L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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