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Mai 2025 | ||||||||||
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Brises moi les doigts
(love-romance) {TERMINER} [11]
Jamais un sans Deux (coprod lilly-love-romance) {TERMINER}
[43]
Agora (coprod lilly-fantastique-combat) {En cours} [44]
Le corps endolori de Lillyan tombe dans mes bras, je le rattrape à temps avant qu’il ne percute de le sol. Le général ordonne à son escadron d’emmener les soldats au fer : une séance de rappel des valeurs fondamentales d’un guerrier est de rigueur. Je prends la marche derrière lui et avec l’aide de Raine, nous portons Lillyan jusqu’à la base.
Une fois arrivé, je dépose mon amant sur un lit inconfortable mais amplement suffisant pour récupérer un peu. Nous nous asseyons autour d’une table un peu plus loin, le général enlève sa longue cape militaire et s’assoit ordonnant à un sous-fifre de lui apporter une collation. Je ne quitte pas des yeux le visage perlant de sueur de Lillyan, c’est comme si nous nous étions séparés pendant des années. Mes sentiments frappent contre ma poitrine avec une violence inouïe, j’ai du mal à me contenir car je rêve de pouvoir le serrer dans mes bras depuis des semaines. Mes yeux parcourent son corps entier, soulevé par des respirations fortes et régulières, le visage crispé par la souffrance, il était temps de se retrouver.
Je reporte mon attention sur le général, Raine est également essoufflé, ses yeux mis clos sont la preuve de sa baisse d’énergie constante, je le sens au fond de moi. Son aura diminue dangereusement, je n’avais jamais ressenti une telle dégringolade, ce qui m’étonne le plus, c’est que cette diminution semble lui redonner des forces peu à peu.
- Si tu m’expliquais ce que tu fais à Maru, Shinrei. Me sourit le général une fois sa boisson sur la table
- Comme je vous l’ai dit, je suis venu chercher Lillyan.
Le général Solon me scrute, il tente de déceler mes véritables intentions, car, certes je suis venu dans le but de retrouver Lillyan mais nous sommes là également pour préparer le terrain à la venue de nos parents.
- Vous cherchez les ennuis tous les trois ? Il demande en nous regardant un par un. Venir dans une ville en guerre constante avec Agora est complètement inconsidéré. Surtout venant de vous trois qui feriez mieux de vous mettre au vert quelque temps…
- Vous savez mieux que moi que, où que nous soyons, nous subirons les poursuites des chasseurs de têtes. Dis-je en jetant un coup d’œil au corps étendu de Lillyan.
Le général Solon reste silencieux un moment avant de soupirer de lassitude, il doit capituler : après tout, que ça soit ici ou ailleurs, nous ne sommes les bienvenus nulle part.
- Vous pouvez rester à votre guise. Aucun soldat ne viendra vous capturer mais ne vous approchez pas du roi.
- Pourquoi ? Demande Raine.
- Parce que je vous l’ordonne.
Il savait qu’en utilisant cette intonation, je lui obéirai, particulièrement sensible aux ordres militaires, je ne pouvais déroger à la loi d’un supérieur. Je reste muet, ne sachant pas quoi répondre. Il se lève dans sa grande prestance et repart en nous saluant.
Pas étonnant qu’il soit interdit de s’approcher du roi, de toute manière nous serions certainement capturés pour être utilisés contre l’Oracle. Ce n’est pas ce qui dérange mais nous ne serions certainement pas traiter comme des héros.
- Lillyan ouvre les yeux, me dit Raine.
Sans perdre un instant, je me précipite sur lui, ses paupières s’ouvrent lentement, je passe une main tendrement dans ses cheveux plus courts et colorés, je reste même perplexe. Ce n’est pas qu’il est moche mais je l’aimais d’autant plus lorsque ses longs cheveux noir chatouillaient la raie de ses fesses. Ses beaux yeux blancs rayonnent lorsqu’il finit par croiser mon regard. En une fraction de seconde, le voilà agrippé à mon cou comme si sa vie en dépendait.
- Shin, Shin, Shin…, il répète en tâtant mon visage.
- Oui, c’est moi, dis-je amusé.
Il s’arrête et reprend enfin ses esprits, j’ai l’impression que son corps s’abaisse un peu et qu’un poids énorme tombe à ses pieds. Je lui vole un baiser chaste pour lui faire bien comprendre que c’est la réalité mais je me retiens à cause de Raine.
Lillyan prend une profonde inspiration et me gifle soudainement.
- Ca, c’est pour m’avoir écarté du combat avec mon père ! Tu as risqué ta vie, espèce de débile ! Tu te rends compte que tu aurais pu mourir ! J’étais complètement terrorisé à l’idée que tu me quittes et si je n’avais pas revu mon père, je crois que…je crois que je serai venu te chercher, même en enfer…
Sa voix se brise peu à peu, ses yeux se voilent de tristesse et d’inquiétude. Touché et honteux, je prends son visage dans mes mains.
- Merci. Dis je simplement.
Il sourit discrètement.
- Et si tu nous expliquais ce qui s’est passé avec maître Zenon ? Demande Raine.
Je l’avais presque oublié.
- Il nous a dit pour le combat mais ses souvenirs étaient confus, d’abord parce qu’il était encore très souffrant mais aussi parce qu’il était contrôlé…En revanche, la fin est assez floue… finit Lillyan.
- A vrai dire, je ne peux pas l’expliquer moi-même. J’ai utilisé ce pouvoir étrange et puis le noir complet. A mon réveil, j’étais au milieu d’une forêt avec une Shaman…
- Une Shaman ? S’étonne Lillyan.
- La Shaman du peuple des Chutes rapides.
Leurs visages se figent et se taisent.
- Elle t’a ramené ? Me demande Lillyan.
- Comment tu le sais ?
- Mon père m’a parlé d’un monde onirique, un monde parallèle où se perdent les esprits dominés par leur pouvoir mais de ce qu’il m’a dit, seul ton corps fut aspiré…
Assez dérouté qu’il en sache autant, je tente de reformuler mes dires. Maître Zenon m’étonnera toujours.
- De quoi elle t’a parlé ?
- De la légende du dragon blanc. Dis-je plus gravement.
Les deux semblent être au courant de la légende mais attendent la suite impatiemment.
- De ce que j’ai compris, le dragon blanc est un dieu du mal.
- Un dieu du mal ?
- Il se réincarne habituellement dans le corps de l’Oracle car il est le seul être au monde capable de maîtriser un tel pouvoir. Ce dieu porte les idéogrammes de « Koryu », le dragon aux yeux blanc. La légende qui te décrit est un mauvais présage, le jour où « Koryu » se réincarnera dans un homme, il sera doté de ses magnifiques yeux blancs et d’une chevelure noire. Il sera aussi porteur de la fin du monde, puisque le dieu du mal ne pourra plus être canalisé par une autre force quasi-équivalente, il possédera totalement son hôte.
- Je vais détruire le monde…, murmure Lillyan au bord de l’évanouissement.
- Nala, la Shaman, n’a pas dit ça. Car la légende n’a été accomplie qu’à moitié…
- A moitié ?
- La légende parle d’un seul homme or « Koryu » s’est incarné en deux hommes…
- Qui d’autre ? Demande Raine.
Je ravale ma salive avant de continuer. Lillyan semble comprendre, ses yeux me pénètrent le torse, il frissonne articulant quelque chose d’inaudible. Je peux lire sur ses lèvres « Shinrei ».
- Moi. Dis je gravement.
Une drôle d’atmosphère fait retomber le silence entre nous, Raine fronce les sourcils soucieux et à la fois peu étonné, Lillyan, lui, est encore sous le choc mais il encaisse, après tout il ne connait pas la suite. Suite des plus importantes…Je sais déjà ce qu’il pense car j’y ai pensé aussi…
- Alors pourquoi… commence Lillyan.
- Tuer l’Oracle… finit Raine.
- C’est aussi ce que je me suis dis. La Shaman m’a dit que Koryu ne peut se réincarner que dans un corps divin, et habituellement l’Oracle. Ce qui veut dire que nous ne sommes pas des hommes ordinaires mais aussi que l’Oracle n’est plus l’Oracle.
- Là, je suis perdu, soupire Raine.
- Je n’y comprends pas plus, dis je déçu, mais ce que je sais en revanche, c’est qu’il s’est produit un chamboulement dans le cycle de la réincarnation de « Koryu », que par cette erreur, l’Oracle est devenu mauvais.
- Alors le peuple des Chutes Rapides en ont déduit qu’il fallait le tuer ?
- Oui. Mais elle ne m’a pas dit le moyen qu’ils ont trouvé. Selon la Shaman, je dois le trouver sans son aide auquel cas elle ne serait plus « neutre ».
- Il y a une chose que je ne comprends pas. Se manifeste Lillyan en pleine réflexion. Elle a dit que le dieu du mal ne s’est pas réincarné dans l’Oracle et que ça l’a rendu mauvais…Ce n’est pas logique ! Si le dieu du mal ne se réincarne plus en lui alors c’est au contraire bénéfique, non ?
- Je crois comprendre ce qu’elle a voulu dire, répond Raine. Dans mon peuple, nous avons une vieille tradition qui dit que l’être le plus fort qui soit est celui qui n’est ni dépasser par le mal ni par le bien. L’Oracle est l’incarnation du bien sur terre, une forte concentration de pouvoir positif ! Or pour équilibrer et pour atteindre la sagesse, le dieu du mal s’est incarné en lui pour faire contrepoids avec sa force pure. Etant donné que Koryu ne s’est pas incarné en lui, il n’est plus équilibré.
- Mais sois lucide, Raine ! Dis je soudainement, le Bien ne peut faire le mal ! C’est dans sa définition.
Ma phrase un peu trop virulente fait taire toute protestation. De toute manière, son argumentation ne tient pas debout, je veux bien croire que le Mal sans le Bien détruit le monde mais l’inverse n’est pas possible. Cela voudrait dire que rien n’est vrai, que tout est mauvais. C’est faux, c’est justement ça qui rompt l’équilibre. Il faut une entité bénéfique et une entité maléfique qui ne se confondent pas mais au contraire, qui se battent. J’en suis persuadé…Comme la statue au milieu de la ville basse, cette immense statue et les sphères. La représentation du monde.
- Tu as une autre explication ? Me demande Lillyan.
- Non. Mais ca ne veut pas dire que c’est vrai pour autant.
- La fierté d’un Agorien, dit Raine sarcastique.
Exacerbé, je prends Raine par le col et le soulève collant son visage juvénile au mien crachant presque des flammes.
- Je déteste qu’on me prenne pour un con, c’est quelque chose qui me met hors de moi surtout lorsque ça vient d’un monstre…
Raine, pas blessé pour un sou, me sourit narquoisement.
- C’est moi le monstre ? Je ne suis pas l’incarnation d’un dieu du mal…
- Qu’est-ce que tu sous entends ? S’élève Lillyan.
- C’est clair si on suit la logique de Shin. Vous êtes l’apocalypse annoncée par les dieux, l’Oracle n’est que l’être sage et bon qui tente de tuer un dieu du mal. N’est-ce pas, Shinrei ?
Sans attendre, j’envoie le corps de Raine s’écraser contre le mur qui tombe en morceaux, je le tiens toujours par le col. La fumée autour de nous ne m’empêche pas de voir son visage grimacé légèrement, mon aura montée en flèche, un petit filet de sang couler le long de son bras.
- Alors qu’attends-tu ? Je lui demande avec sévérité, dénonce nous à l’Oracle…D’ailleurs, je ne serai pas étonné que ça soit déjà fait. Après tout, tu aurais pu demander grâce en échange de nos têtes. C’est bien là la caractéristique d’un pourri dans ton genre.
Le regard de Raine devient plus dur.
- L’Oracle a tué toute ma famille, mon peuple…Je ne pourrais jamais pactiser avec lui-même si pour cela je dois vivre cacher toute ma vie.
Je relâche la poigne, il se laisse glisser sur le sol douloureusement, Lillyan me sermonne du regard. Je reviens sur mes pas pour aider Raine à se relever, je vais m’asseoir plus loin.
- En tout cas, je dois avouer une chose, reprend Raine, si je vous ai suivis, c’est parce que jamais auparavant je n’ai rencontré d’êtres aussi forts. Je crois avoir compris le secret des Chutes Rapides. L’unique moyen de détruire l’Oracle…
Lillyan et moi sommes attentif, nous relevons les yeux sur lui comme si les secondes devenaient brusquement des minutes, Raine semblait bien plus perspicace que nous, il sourit à nouveau sournoisement et nous désigne de son index dans un silence lourd de conséquence.
- C’est vous.