World-and-Yaoi

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Les mois passent, le temps arrange tout…Guérit même les blessures les plus profondes.

Enfin peut être pas pour tout le monde. Tout le monde ressentira un jour la fin arrivée, d’autres la sentiront plus tôt qu’ils ne le pensent.

            Elle ne savait pas si c’était une bonne idée, elle savait juste que seule elle mourra. Car le monde ne tourne plus rond depuis qu’il est partit, le temps s’est arrêté alors qu’il franchissait la porte laissant une femme et un enfant derrière lui. Elle avait si fortement serrer les mains de son fils pour ne pas pleurer qu’elle se souvient qu’il a grimacé légèrement sous la pression…Puis se fut la chute. La noyade. Il avait provoqué le naufrage de la famille. Elle n’a réussit à remonter pour son enfant et qu’elle douleur quand elle sait qu’elle ne manquera à personne, que son enterrement sera un jour comme les autres et qu’aucune fleur ne sera posées sur sa tombe. Elle est morte il y a bien des années. Elle est morte quand il l’a quitté.

              Alors non elle ne reculera pas, aveuglement, chancelante, elle attachera cette corde. On ne retrouvera son corps que lorsque l’odeur de son cadavre aura envahi le bâtiment.

 

               Kendrian pousse la porte de la cuisine avec on pied quatre plats sur les bras, il contourne une serveuse qui faisait le chemin inverse, enthousiaste il dépose les plats sur la table des hommes d’affaires. Il leur serre le vin avec élégance avant de leur souhaité un bon appétit avec le sourire. Le sourire aussi tôt s’efface, il reprend le chemin inverse, récupère le plateau de boisson pour l’apporter à une table à l’autre bout de la salle.

Ce n’est qu’à la fin de son service qu’il peut enfin respirer et réfléchir à nouveau. Exténué il va déposer ses vêtement de travail dans les vestiaires. Il ressort avec sa tenue quotidienne. Il lance les clés du restaurant à Warren qui les rattrape naturellement.

 

- Bonne soirée. Embrasses ta chérie pour moi ! Lui dit Warren en se moquant

 

               Kendrian pouffe un petit rire et sort sous le soleil couchant de printemps. Il se dépêche de prendre le dernier bus. Un quart d’heure plus tard il était devant son immeuble. Il regarde sa montre tout en montant les escaliers quatre à quatre, il est encore en retard ! A peine a-t-il ouvert la porte que des confettis et des serpentins lui tombent sur la tête. Surpris il reste perplexe quelques secondes.

 

- JOYEUX ANNIVERSAIRE !!! S’écrient ses amis

 

               Il ne sait plus quoi dire. Tout le monde le regarde avec des sourires immenses, Stan, Hugo, Coralie, Danouch et Eileen. Il n’a jamais eut d’anniversaire aussi festif. Le seul cadeau qu’il recevait c’était celui d’Eileen, année après année. Il faut croire quand un an Kendrian s’est ouvert un peu plus chaque jour, d’abord Coralie, puis Danouch, vient Stan et Hugo à la fin mais pour qui il a énormément d’estime. Il a le sentiment soudain de vouloir tous les remercier non pas seulement pour cette fête mais pour tout le reste. Un sourire tendre et amplis de joie s’étire sur le visage de Kendrian, un sourire qui se fait de moins en moins rare.

               Il se tourne vers sa petite amie, l’unique responsable de cette soirée. Il la serre contre lui avec tendresse avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser chaste mais qui exprimait toute la gratitude qu’il ressentait.

 

- Je savais pas que t’étais né le 1er Mai ! Heureusement que Eileen est là pour nous le dire ! S’exclame Coralie

- Parce que pour moi c’était un jour comme les autres. Répond naturellement Kendrian

Coralie reste étonné un instant. Stan vient vite remettre de l’ambiance en sautant sur le dos de son ami.

- Aller on est pas là pour déprimé !!! C’est la fête ! Eileen fait péter le son !

 

              Eileen augmente le son du petit poste et saute avec joie avec Stan, Coralie et Danouch se mêle à la danse hystérique des deux autres. On ne peut nier que même si Stan est tout le temps défoncé, il sait mettre de l’ambiance dans les soirées. Hugo un peu plus en retrait et beaucoup moins dingue que les quatre autres, boit tranquillement un verre près du buffet qu’ils ont préparé. Kendrian assoiffé ouvre la bouteille de coca-cola.

 

- Joyeux anniversaire.

- Merci.

- Ca te fais quel âge ? Demande Hugo

- Dix neuf ans.

- Ah oui, c’est vrai que tu as passé ton bac l’année dernière. C’est la belle vie dix neuf ans !

- C’est une année comme les autres. C’est pas si moche à vingt deux ans non plus ?

- Non du tout ! Je pense juste que c’est plus de responsabilité. Cela dit tu es déjà un garçon dans la vie active, tu as ton appart’, tu paie les impôt comme tout le monde. Au fond tu es même peut être plus mature que moi. Sourit Hugo

 

               Kendrian hausse les épaules. Il ne sait pas pourquoi mais à chaque fois qu’il parle avec Hugo ça le gêne, il ne se sent pas à l’aise, dans son élément. Son expression est trop irréel, pas hypocrite mais il cache quelque chose de trop lourd qui le pèse à chaque fois qu’il converse avec lui. Chose qui ne fait effet apparemment que sur lui.

Alors que la fête battait son plein Kendrian et assit sur le canapé à regarder ses amis s’amuser, même Hugo se mêle un peu à l’ambiance, Stan vient s’écraser à ses côtés essoufflé. Kendrian le regarde un instant, finalement Eileen n’est peut être pas la seule à avoir pensé à cette soirée.

 

- Merci, murmure Kendrian timidement

- Ne me remercie pas, je voulais qu’on fasse ça en plein air ! Rit Stan

- Tu sais très bien ce que je veux dire. Je ne remercie pas souvent les gens alors profites en.

- Je suis touché ! Se moque Stan

 

               Ils rient puis regarde les autres s’amuser. Le silence retombe un peu entre eux, Kendrian pose ses yeux sur Eileen et la suit du regard, une sorte de mélancolie attriste son visage même si il reste souriant.

 

- T’es un imbécile Kendrian, lui dit brusquement Stan

- Hein ?

- En essayant de la rendre heureuse c’est tout le contraire que tu vas réussir à faire. Quand elle se rendra compte que ton amour n’est pas aussi grand que le sien.

- Crois moi Stan. Je suis bien avec elle. Je ne suis pas stressé, j’ai arrêté mes crises de nerfs. Je suis bien.

- Et ça te suffit ?

- Bien sûr que ca me suffit ! Je ne peux pas demander plus.

- Tu n’es pas obligé de me mentir à moi, sourit Stan

 

              Il allait riposter mais il ne savait pas quoi dire. Si il lui assurait qu’il ne mentait pas, Stan ne le croirait pas. C’est vrai après tout ! Ca fait quelques mois maintenant et il est bien avec elle.

 

- Je ne mens pas…

- Alors réponds moi sincèrement, est-ce que tu penses à Milan ?

 

                Il pourrait lui répondre jamais, il pourrait même lui dire qu’il l’ a oublié. Mais c’est faux, il y pense encore, il pourrait même dire tout le temps. Le temps guérit les blessures les plus profondes mais il n’a aucun effet sur l’amour qu’il lui porte. Cependant il vivra sans lui ! Eileen est une fille bien, leur vie ensemble est plutôt calme et douce. Il ne peut pas demander plus, il n’a jamais eut plus. Ses rêves se sont brisés il y a bien longtemps et c’est comme si Milan était mort et qu’il était définitivement inaccessible.

Il doit continuer à vivre. Même sans celui qu’il aime.

- Même si je pense à lui. J’aime Eileen, peut être pas avec la même intensité mais je l’aime. Je ne veux que son bonheur.

- Mais Kendrian…

- Arrêtes.

 

                Stan sent qu’il va trop loin, c’est censé être un anniversaire et voilà qu’il met en colère son ami. Pourtant il n’arrive pas à s’empêcher de vouloir le protéger ! Il sent que ça va se finir mal, une relation construit sur un mensonge ne peut que se finir mal.

               Kendrian coupe net la conversation et se lève pour aller s’amuser avec les autres, pas aussi déchainer que sa petite amie il essaye quand même de se mêler au petit groupe. La nuit passe et à cause de Stan il n’a pas arrêté de se prendre la tête, il essaye de ne pas le faire transparaître mais il est troublé depuis quelques heures.

Il s’était efforcé de ne plus prononcer le nom de celui qui le hante mais il semblerait que le sort s’acharne sur lui. Les paroles de Stan commence même à le faire douter et à plomber sa bonne humeur. Que va-t-il se passer si Eileen le découvre ?

 

                Trois heures du matin. Petit à petit ses amis s’en vont, deux par deux, naturellement les filles d’abord puis ses voisins de pallier. Stan encore un peu trop excité se fait tirer de force par son petit ami pour laisser les deux amoureux seul.

                 Eileen s’étire et vient s’asseoir à côté de Kendrian, elle penche sa tête sur son épaule et le regarde avec amour.

 

- Ca ne va pas ? Elle demande

- Pardon ? Si si ! Je suis fatigué c’est tout.

 

               Il ouvre l’entrée de ses bras et elle vient immédiatement se nicher contre son torse, Kendrian caresse ses cheveux machinalement et dépose un baisser sur son front. Elle sourit et ferme les yeux de bien être, la douche chaleur de son corps, ses bras fort autour du sien. Elle se redresse avec l’irrésistible envie de lui dévorer la bouche, elle s’approche lentement, Kendrian sent son cœur battre plus rapidement et la chaleur grimper d’un seul coup.

               Le baiser est plein de fougue, leur langue s’entremêlent avec amour, les mains d’Eileen s’agrippent à son cou et remonte un peu sur lui pour approfondir le baiser. Kendrian est totalement soumis, le corps fragile et ondulant d’Eileen le fait frissonner.

              Mêler à ce désir, un sentiment de panique lui ronge le ventre, à chaque fois qu’il ferme les yeux il n’arrive pas à se ôter les paroles incessantes de Stan. Kendrian se sent obliger d’arrêter le baiser ardant. Eileen reste sur sa faim un peu perplexe mais se sentiment de frustration s’évapore, il est vite remplacé par l’inquiétude, les yeux de Kendrian rivés sur le sol, honteux de l’arrêter mais troublé par une chose inconnue.

 

- Qu’est-ce qu’il y a ? Demande Eileen

 

Ce qu’il lui dira sera lourd de conséquence, quoi qu’il dise. Mais Cela Kendrian ne le sait pas.

 

- Je suis fatigué c’est tout. J’ai eut une journée de dingue ! Désolé…

Soulagée Eileen lui sourit et dépose un baiser sur sa joue.

- C’est pas grave.

 

                 Ils partent se coucher, lover dans les bras l’un de l’autre. Qui aurait put se douter que cette simple petite phrase marquait le début de la chute…

 

                 Au lendemain matin, Eileen avait déjà quitté la chambre au réveil de Kendrian. Elle était partie à la fac tôt ce matin pour travailler à la bibliothèque avec un groupe d’amis. C’est épuisé moralement qu’il pose la premier pied sur le carrelage de la salle de bain. Il n’avait jamais aussi mal dormi, cette journée commençait décidemment mal pour lui. Après une douche rapide il traine les pieds jusqu’au canapé où il s’affale comme un moribond. Qu’elle est cette morosité qui l’habite ? Pour la première fois de sa vie il se réveille un dimanche avant midi ! L’esprit embrumé, le cœur lourd et le sensation qu’il tombe dans un profond précipice.

               Le silence de l’appartement accentue sa solitude et son inquiétude, il ne dort ni travaille alors son esprit peut lui jouer des tours. Malgré lui il se remet à penser à cette nuit au milieu de l’hiver, cette première nuit…La peau douce de Milan. Il repense maintenant à cette fin de soirée, le visage de celui qu’il aime pris sur le fait, la nuit qu’il a passé à n’être que dans ses bras. A profiter uniquement de sa chaleur, de sa proximité.

               Il n’a jamais cessé de penser à lui, il n’a jamais cessé de l’aimer. Cette distance, qui lui semblait au départ le remède à son cœur épris, n’a fait qu’accentuer sa dépendance ! Et ca le rend dingue !

               Que lui reste-t-il à faire ? Comment s’en sortir ?

 

              Perdu dans ses tourments son téléphone portable vibre dans sa poche, un numéro inconnu s’affiche, intrigué il répond avec une certaine réserve.

 

- Allô ?

- Tessero Kendrian ?

- Oui ?

- Madame Girelle de l’hôpital Dassault.

- L’hôpital ?

 

                 Le cœur de Kendrian se met brusquement à battre, il cligne plusieurs fois des yeux.

 

- Vous devriez vous asseoir monsieur. Je suis désolée de vous annoncer le décès de Madame Tessero, votre mère. Dit l’interlocutrice avec un maximum de délicatesse

- Ma mère ? Vous êtes sûr ?

- Elle a été retrouvée ce matin, dans son appartement. C’est certainement un suicide, mais pour plus de sureté, je suis vraiment désolé de vous demander ça mais il va falloir que vous veniez l’identifier.

- Aujourd’hui ? Déglutit Kendrian

- Le plus rapidement possible.

- D’accord.

- Encore toutes mes condoléances monsieur. Au revoir.

 

              Kendrian raccroche alors sans aucune expression. Il n’arrivait pas à s’en rendre compte, l’information était aussi réaliste qu’une illusion. Il s’en souvenait à peine. D’ailleurs a-t-il vraiment décrocher le téléphone ? Est-ce que l’hôpital vient vraiment de l’appeler ?

               Brusquement il se lève de son canapé et se précipite hors de l’appartement en oubliant de fermer la porte à clés, il manque de trébucher dans les escaliers et se rattrape à temps à la rampe. Le cœur battant contre sa poitrine, le bruit de ses pas sur le goudrons, il court sans réfléchir. Confus, totalement perdu, il lui semble que le temps va plus vite et qu’il s’est à peine écouler dix seconde pour arriver devant l’hôpital.

              Pourtant ses jambes fléchissent soudainement, il s’accroupit sur le sol et reprend son souffle, rouge et en sueur. Le bruit des gens qui sortent et celui des voitures lui viennent peu à peu à l’esprit, il revient dans la réalité. Il rentre et arrive devant l’accueille ne sachant pas quoi dire.

 

- Vous êtes monsieur Tessero ? Suivez moi.

 

               Sans un mot il suit le médecin qui est venu l’interpeler, il prend l’ascenseur pour descendre au sous sol. A la morgue. Un loin couloir illuminé par des allogènes aveuglant, un long couloir angoissant qui le compresse et l’étouffe. On ouvre une porte vitré sous ses yeux et le corps de sa défunte mère est étendue là sur une table en métal.

              Les yeux fermés, le visage boursoufflé par le manque d’air, des traces sur le cou. Elle semble sereine et prête à bondir sur lui comme si c’était une blague.

 

- C’est votre mère monsieur ?

 

             Kendrian affirme d’un mouvement de tête lent, totalement déconnecté il n’arrive pas à décrire ce qu’il ressent. Il ne ressent rien d’ailleurs, car ce n’est pas réel, il plane totalement. Il s’attend à se réveiller à tout moment, endormi sur son canapé après une dure lamentation sur ses problèmes.

 

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Pauvre Kendri ! Il a la totale ! Non seulement il se rend compte que c'est entrain de prendre une mauvaise tounure avec Eileen mais en plus sa mère vient de mourir...

Vous me direz c'est pas une grande perte mais bon...Nous verrons comment il va réagir très bientôt puisque je publie la suite tout de suite ! 

Je suis trop gentille je sais...

=D

Lun 29 mar 2010 1 commentaire
Ah oui effectivement, on le sait tout de suite qu'elle meurt. Pour le reste, je me demandais s'il apprendrait sa mort tout de suite ou dans dix ans lol

ah là là, toujours et encore ce Milan. Qu'il aille crever :p

Ouch, ça fait court 3 pages et demi, heureusement que t'as posté le 2è, je t'aurai harcelée sinon !!
Lilly - le 29/03/2010 à 23h47