World-and-Yaoi
- Ca te dis de prendre un appartement ensemble ? Demande Kendrian
- Un…appartement ? S’étonne Eileen en avalant de travers sa glace
- Oui, un petit pavillon ensemble. Tu pourrais continuer tes études et je paierais le loyer avec mon boulot.
- Mais où ça ?
- En ville. Pas loin d’ici comme ça tu pourras revenir quand tu veux.
- Ca t’est venu soudainement ? Se moque presque Eileen
- J’en avais envie. J’ai envie de vivre par mes propres moyens…
Cela faisait deux heures qu’il avait quitté Stan, lui qui avait certainement sous entendus une révolution, le magnifique happy end dont parle tous les films avec le retour de l’amant. Non, Kendrian ne voulait pas de ça. Il avait compris que tant qu’il aimerait Milan, il n’arrivera jamais à être heureux, et il se donnera tous les moyens pour construire quelque chose avec Eileen. Loin de son amour, loin de sa mère. Loin de tout ce qui peut le fait souffrir.
- D’accord, dit-elle en posant son pot de glace.
Elle se déplace félinement jusqu’à Kendrian, sa poitrine mise en valeur en la pressant contre son torse, les yeux de biches et séducteurs de la belle brune rivé sur la fine bouche de Kendrian. Langoureusement il passe ses mains dans son dos remontant lentement le pull d’Eileen, leurs bouches entrouvertes plus qu’à quelques millimètres. Il vient titiller sa lèvre inférieur du bout de sa langue ce qui fait sourire Eileen, elle attrape cette langue avec ses dents sans lui faire mal et enroule la sienne tout autour comme un serpent. Ils échangent un regard désireux et complice avant d’approfondir le baiser, de s’enlacer fortement. Leur baiser est doux et sensuel, rien de sauvage et de bestiale, rien de comparable avec ceux de Milan.
Leurs langues jumelles se connaissent parfaitement et dansent en fermant les yeux, ils savent comme faire grimper la température, quel endroit caresser pour excité son partenaire. Un tel degré de compatibilité pouvait faire jalouser le plus beau des couples d’Hollywood, seulement voilà, la vie n’est aussi facile. Ce n’est pas un simple scénario qu’il faut suivre, il y a des fois où même l’évidence n’est qu’un mensonge. Un terrible mensonge qu’on tente de transformer en réalité.
Deux semaines plus tard et le couple faisait déjà ses valises. Pressés de quitter un monde qui leur fait peur, pressés de vivre l’un avec l’autre sans que le rêve ne se brise. Eileen n’avait que deux cartons d’affaires et de conneries en tout genre. Ses valises étaient plus nombreuses à cause de sa garde robe bien remplis. Elle attendait Kendrian, patiemment, comme toujours il avait refusé qu’elle le suive jusqu’à chez lui. En y repensant, Eileen ne connaissait rien de sa vie quotidienne, elle ne connaissait ni ses parents, ni sa demeure. Elle avait très vite compris que ce n’était pas un sujet à aborder avec lui, il se campait immédiatement sur ses positions, il répondait par des long silences.
Kendrian avait si rapidement fait ses bagages qu’il ne s’était écoulé que vingt minutes, il ne voulait rien de toute façon. Rien qui puisse lui rappeler cet appartement apocalyptique. Il avait fourré ses habits en vrac dans une grosse valise, deux paires de chaussures : le strict nécessaire.
Il ferme sa valise avec difficulté, un dernier regard vers sa chambre toujours plongée dans le noir et referme la porte derrière lui sans aucun regret. Il longe le couloir pour arriver enfin dans le salon, sa mère était là débout face à lui, ses yeux embuée par l’alcool et la tristesse, de toute manière elle tenait à peine débout et ne va pas tarder à s’imbibé à nouveau pour dormir toute la journée sur son canapé. Le visage boursouflé, le corps ratatiné, cela faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas regardé autant. Maintenant qu’il y pense, il l’a toujours vu ainsi, il ne se souvient même plus du temps où elle était encore belle. Du temps où son père était encore là et qu’ils s’aimaient. Cette femme devant lui, n’était plus que l’ombre d’elle-même.
Pas un signe vers sa mère, pas un mot, il se retourne et sort de l’appartement comme il sort de sa vie. Seule, impuissante, elle restera planter devant la porter d’entrée quelques minutes en espérant qu’elle va finir par se réveiller.
Les voisins sont à l’affuts, il ne les voit pas mais il le devine facilement. Les enfants qui jouent dehors le regardent partir comme si c’était un étranger, les jeunes dans les coins entrain de dealer ou fumer le suit sans aucune réaction. Il va enfin partir de ce trou à rat avec cette étrange picotement à la poitrine.
- Kendri !!! S’écrie Eileen en le voyant arriver
Heureusement que Stan était là pour le dépanner à l’emmener, même si cette idée de se mettre en ménage ne lui plaisait pas tellement il n’avait pas tellement son mot à dire.
Kendrian sort rapidement de la voiture pour serrer Eileen dans ses bras, elle lui montre ses affaires un peu plus qu’il va chercher. A peine il prend le carton qu’on le lui pique sous le nez, surpris il relève le visage et tombe nez à nez avec le regard électrisant de Milan. Il passe à côté de lui naturellement, rien d’anormale aux yeux de tous mais la tension était si pressante dans le cœur de Kendrian qu’il a dut mal à reprendre ses esprits.
Il se ressaisit rapidement et prend le deuxième carton.
- Tu pourrais aider, lance Milan à Stan
- Je suis le chauffeur c’est déjà bien, sourit Stan
Accoudé à sa voiture, un joins entre les lèvres.
- Ils seront tes voisins alors ? Demande Milan
- Ouaip, le proprio’ m’avait dit il y a un mois un peu près que l’appartement d’en face s’était libéré.
- Tu t’es proposé gentiment alors, sourit Milan
Stan peut facilement sentir la frustration de Milan, sa réplique avait un léger soupçon de sarcasme, même de reproche ! Au fond, Stan s’en fichait royalement. Il écrase son joins et s’approche un peu plus de Milan.
- Si tu l’as perdu tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même Milou, dit-il faiblement
Stan garde son sourire espiègle, un charisme arrogant qui irrite Milan.
Quelques minutes plus tard, Eileen fait ses adieux à sa famille. Sa mère en larme n’arrivait pas à formuler une phrase entière, Milan se contente de lui souhaiter bonne chance, Léa la serre simplement dans ses bras. Eileen soupire voyant qu’il manque son père à l’appel mais elle se résigne et monte dans la voiture rejoindre les garçons.
Kendrian n’ose même pas poser un regard vers eux sachant très bien que le seul qui va capter toute son attention c’est Milan. Il n’a jamais eut autant de mal à partir, à détourner les yeux car au fond de lui une voix lui hurle de regarder une dernière celui qui fait battre son cœur. Une dernière fois. C’est une nouvelle page qu’il tourne, c’est une décision sans possibilité de retour car il sait qu’au fond si jamais ce rêve s’écroule alors tout sera terminé. Milan l’aura sans doute depuis longtemps oublié, à ne plus se souvenir de son visage. Son visage…
Il sent la voiture démarrer, malgré lui il regarde désespérément sur sa droite, Eileen fait de grand gestes, Léa est toute souriante, la maman pleure en levant son bras pour saluer sa fille et Milan, impénétrable, réagis brusquement. Il reste scotché sur les yeux de Kendrian, le dernier regard vers lui. A cet instant précis, tout allait au ralentit, le cœur de Kendrian battait à vive allure, il aurait tant aimé que son film se réalise enfin. Que Milan jette son masque d’insensibilité, que ses pas soient guidés par sa passion et qu’il arrache Kendrian de cette voiture. Qu’il le supplie de revenir et qu’il lui murmure des « je t’aime » à n’en plus finir. C’était sa dernière chance, sa dernière chance de voir enfin ses espoirs devenir réalité.
Et déjà il ne voyait plus la maison.
- C’est plutôt grand pour un T2 non ? Demande Eileen stupéfaite
- Kendrian aime l’espace, sourit Stan en sortant une cigarette
- Le loyer est vraiment à porter de main ! C’est impressionnant ! S’extasie Eileen
- Bienvenu dans l’immeuble, rajoute Hugo
Hugo a aidé à monter les affaires de ses nouveaux voisins, toujours aussi souriant. Kendrian n’avait pas dit un mot depuis qu’il était arrivé, Eileen pensait que c’était parce qu’il était trop heureux pour l’exprimer. Stan n’était pas aussi aveugle, son ami avait prit un sacré coup en partant son sac sur les épaules comme un grand. Milan avait vraiment été un gros con sur ce coup ! Il savait qu’il marquerait fortement Kendrian en assistant au départ. Cependant Stan savait aussi que le grand bras fier avait subit le revers de la médaille, Kendrian n’était pas le seul à être aussi chamboulé.
- Ca vous dit grosse pendaison crémaillère ce soir ? Demande Hugo
- Bonne idée Hugo ! Répond Eileen, tu m’aides à déballer pendant que Stan et Kendri vont faire les courses ?
- Bien sûr.
Ni une, ni deux. Kendrian et Stan se font jeter dehors, ils restent tous les deux assez perplexe devant la porte fermée. Décidément Eileen a un assez fort tempérament. Kendrian engage la première marche, sans un mot. Stan commence à ressentir le poids du silence sur ses épaules, il regarde inquiet le dos de son ami qui parait de plus en plus courbé. Il avait espéré voir Kendrian réagir, au point d’oublier les sentiments d’Eileen mais il ne voulait pas le voir souffrir autant. Jamais il n’a souhaité ça.
Stan sent cette tristesse l’atteindre peu à peu, il n’a pas les mots pour le réconforter, il ne se sent pas d’humeur à faire de l’humour vaseux ou terrifiant comme il sait si bien faire. Ne pleures pas Kendrian…Je t’en supplie ne pleures pas…
Ils arrivent dans le supermarché du coin, Kendrian semble attentif à ce qu’il achète mais son regard est vide. Stan commence à en avoir marre mais que peut-il faire ? Il n’a pas de réponse à la dépression, la solution ce n’est pas juste raisonné Kendrian pour qu’il cesse de cédé à la faciliter. Il faut également raisonner Milan qui refuse de comprendre qu’il PEUT vivre son amour. Faut il encore savoir pourquoi est-ce qu’il le refuse, ce qui est sûr c’est que Milan connait ses sentiments, pourquoi est-ce qu’il ne les accepte pas ?
- Eileen ? Quoi ? Une nappe ? Ca marche. Kendrian raccroche aussi tôt
Eileen…C’est peut être elle la réponse, réfléchit Stan.
- Dis-moi Kendri, Milan savait qu’Eileen t’aimait en secret ? Demande sans gêne Stan
- Gros sel ou sel fin ? Murmure Kendrian, les deux c’est bien je pense.
- Kendri ?
- Moulin à poivre ou poivre mouliné ?
- Je t’ai posé une question Kendrian.
Kendrian se redresse, il jette ses produits dans le cadi et s’approche de Stan lentement, il plante son regard clair dans les prunelles sombre du drogué. Il détourne brusquement les yeux, à nouveau la douleur se peint sur son visage pale, ses cheveux assombrissent son regard. Il voulait pourtant formuler une réponse clair mais il ne sait plus quoi dire. Rien que de parler de Milan, rien que de l’imaginer lui donne la sensation de tomber dans un fossé.
- Je ne veux plus entendre ce prénom.
- Tu es sérieux ? Demande Stan faiblement
- Oui…, murmure Kendrian
Il se retourne et reprend ses courses, plus morose qu’il y a quelques minutes et encore plus muet.
Revenu dans le nouvel appartement, Kendrian pose les courses dans la petite cuisine. Celle-ci est reliée au salon par un petit barre, il y a juste assez d’espace pour une personne. Le salon en revanche est très grand. Une grande baie vitré donne sur un petit balcon juste assez grand pour y mettre une petite table. La chambre est juste à côté de la salle de bain, tout deux relié par un petit couloir. Certain meuble ont été prêté par la mère d’Eileen, d’autre vienne directement du garage de Hugo. Il leur manque cependant une télé. La vaisselle est neuve puisque Kendrian vient de l’acheter.
Hugo se colle à la cuisine apprenant quelques recettes à Eileen au passage qui n’a jamais cuisiné, pendant que Kendrian dressait la table, Stan à allumer le petit poste qui trônait sur une étagère vide.
« Full moon sways… »
- J’adore cette chanson, marmonne Stan en fermant les yeux
Il augmente le volume légèrement et retourne s’asseoir sur le canapé profitant du bruit de la guitare sèche et de la voix du chanteur. Les paroles raisonnent dans sa poitrine et il marque le temps avec son pieds.
Kendrian s’approche de la vitre, le soleil est entrain de se couché. Le ciel prend des teintes orangés parfois rose lorsqu’on regarde bien l’horizon, ici il est loin de la ville, loin des galères. Loin de ses espoirs brisés. Loin de Milan.
Est-ce qu’il regarde aussi l’horizon en pensant à lui ?
Milan ferme les volets de sa chambre, il sort dans le couloir et reste un instant à regarder la porte voisine. Il l’ouvre doucement, plus macabre qu’un cimetière c’est comme si Eileen avait disparu en emportant tout avec elle.
- Tu te fais du souci pour ta sœur ? Demande Léa juste derrière lui
- J’ai peur…
- Milan qui a peur ? C’est vraiment grave alors.
Léa avance jusqu’à lui, l’enlace par la taille, elle pose sa tête contre son dos.
- Tu finiras par l’oublier.
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Ou pas....
XD en tout cas c'est ce que j'espère car j'ai du mal à contrôler le fil de mon histoire, j'ai encire effacé le chapitre initial pour le recommencer car je le trouvais un peu trop "joyeux", comme vous l'avez remarqué j'y ai remédié XDDD
Enfin bref, ce jeu de chat et la souris dure depuis maintenant...11
chapitre ! C'est un record battu mes amies !
xD
C'est vieux comme le monde mais j'adore =)
Kendrian va-t-il finir par craquer ?
Milan va-t-il se réveiller ?
Ou est-ce que Kendrian va rentrer dans l'Histoire en devenant le promier
homosexuel à devenir hétéro ?
A vous de votez ! (Sachant que ce n'est nullement une démocratie et que je suis le seul juge de ce joli tirage)
Prochain chapitre sur AGORA ! Je vous conseille ENCORE d'aller
lire cette histoire (pour celles qui ne sont pas réticentes au fantastique). C'est une histoire assez sympa je vous le promet !
^^
Voilà je vous fais de gros bisous je retourne à ma BD et délaisse totalement mon contrôle d'histoire...Niark
Tu me fais trop rire ! =)
Merci beaucoup pour ton commentaire :p
Merci beaucoup pour ce long commentaire en détail.
De toute manière Eileen est un peu nunuche sur les bord mais au fond il est pas con, je suis presque sûr qu'elle est au courant pour les sentiments de Kendrian mais au fond elle espère simplement qu'il finira par l'oublier...
L'amour est égoïste =)
La dernière phrase de Léa est étrange, c'est à se demander si elle n'a pas grillé les garçons..?!
Pour Agora, personnellement je m'y mettrais surement plus tard..en tout cas tranquillement!^^
Mercii!
baci
=)
C'est vrai Lea a un petit sous entendu à la fin...Parle-t-elle de Eileen ou Kendrian ? XD