World-and-Yaoi
Je sortis de ma léthargie à l’atterrissage complet de l’appareil, une fois que les réacteurs eurent cessés de
vibrer, une fois que l’hôtesse de l’air nous eût autorisés à détacher nos ceintures, une fois que la queue pour sortir de l’avion se fût désenflée.
Oui, je repoussai jusqu’au dernier moment l’instant où j’allais poser le pied sur le continent, l’instant où
j’allais retrouver ma ville natale, là où j’avais décidé de tout quitter pour changer d’air. J’en étais à regretter mon choix d’être revenu, mon instinct me hurlait de faire demi-tour. Je
n’avais, cependant, plus le choix : pour une raison matérielle d’abord parce j’étais obligé de quitter l’appareil, à moins de me cacher dans la soute et attendre qu’il reparte là d’où il
vient, pur une raison plus intimiste ensuite pour tirer un trait sur tout ça.
A l’aéroport, je pris le bus. Heureusement, j’étais arrivé à une heure creuse, le trajet fut fluide jusqu’au centre
de Paris. Là, je n’hésitais que quelques secondes avant de prendre le chemin de l’orphelinat. J’étais parti comme un voleur sans dire au revoir, sans les remercier et je me doutais que mon retour
sera gênant mais j’en avais besoin. L’annonce de sa mort m’avait fait prendre conscience que plusieurs questions étaient restées en suspens mais qu’elles demeureront sans réponse. J’avais
trop de regrets, d’amertume en moi et cela ne pouvait pas me faire de mal de me soulager de quelques-uns. Bien sûr qu’on exigera des explications, qu’on m’en voudra mais je ferai face comme je le
pourrai, une partie de mes tourments sera libérée.
Je frappais à la porte de l’orphelinat, il n’avait toujours pas changé après tout ce temps. Ce fut Christelle qui ouvrit. Mon apparition la laissa sans voie mais elle s’effaça immédiatement pour me laisser passer. Intimidé, ému, je foulais à nouveau lieu qui m’avait vu grandir avant de m’installer dans le salon.
- Tu comptes rester longtemps ?
- Non, je ne fais que passer.
- Tu viens pour l’enterrement ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que j’en ai besoin. Pour m’assurer que tout ça est définitivement derrière moi sans espoir de retour en arrière.
- Tu crois vraiment être libéré de tes démons en effectuant cette démarche ? Il est mort, Zach, et le voir dans sa tombe ne changera pas ce que tu as vécu avec lui.
- Peut-être oui mais au moins, je serai sûr de sa mort sans le voir dans mes cauchemars.
- Ça ne va pas excuser ta fuite.
Le silence s’installa, signe que nous n’avions plus rien à nous dire. Il avait vraiment bouleversé toute ma vie,
comment aurai-je pu imaginer deux ans plus tôt que je fuirai l’orphelinat et que je serai incapable de parler à ma tutrice ?
- Je vais y aller, je n’ai pas envie que les enfants me voient.
- Ne t’inquiète pas, ils ont tourné la page…
- Justement.
Nos regards s’affrontèrent mais contrairement à ce que je pensais, je n’étais toujours pas capable de la vaincre.
Mon naturel introverti finit par céder et je ne pus résister à la prendre dans mes bras. Elle se raidit avant de répondre à mon étreinte.
- Merci, soufflai-je, merci pour tout.
- Ce n’est pas moi que tu dois remercier, tu le sais, objecta-t-elle d’une voix douce.
- Si : c’est toi qui m’as sauvé alors que je n’étais plus rien, alors que je n’attendais plus rien. Tu as su faire ressortir mes émotions et si tu n’avais pas été là, je n’aurai pas été capable de lui démontrer combien je l’aimais. Mais lui, c’est fini, nous nous sommes détruits l’un l’autre alors que toi, tu es toujours là.
- Ça ne veut rien dire.
Elle n’insista pas face à mon silence.
- Tu as un numéro où je peux te joindre ? Reprit-elle
- Oui.
Je lui donnai mon nouveau numéro de portable.
- Repasse nous voir plus souvent maintenant que tu es là.
- Je ne vais pas rester. Je ne sais même pas si je vais voir Allan.
- Tu sais ce que je veux dire.
- D’accord. Prenez soin de vous.
- Si tu ne te sens pas bien ce soir, je préfère que tu reviennes ici plutôt qu’aller te soûler dans des bars.
Je ne répondis pas, j’aurai pu lui balancer qu’elle n’avait pas hésité me mettre à la porte par un temps horrible
sans espoir de me réchauffer le cœur et le corps mais tout esprit de rébellion m’avait quitté depuis longtemps. Je me laissais porter par la vie, avais apprit à subir ses coups durs, j’avais
changé, j’étais plus… zen, comme dans une sorte de transe, comme si mon cerveau ne s’était jamais vraiment reconnecté après ce soir-là.
Je savais que revenir ici était risqué parce que j’avais vécu des choses tellement fortes que je ne pourrai pas m’en
sortir indemne mais c’était la dernière épreuve à surmonter avant d’être complètement anesthésié.
L’enterrement avait lieu l’après-midi, j’avais le temps de m’asseoir dans un parc et de manger un sandwich mais
l’appétit n’était pas au rendez-vous. Aussi me rendis-je directement à son appartement où la famille et les amis proches pouvaient faire ses derniers adieux. Je n’ai jamais été particulièrement
proche de lui, je n’avais pas eu le temps de bien le connaître mais j’y étais quand même convié, ce qui m’étonnait d’ailleurs.
Je serrai les dents pour ne pas me laisser submerger par les souvenirs tandis que je grimpai les marches. A vrai
dire, j’avais une seule peur, celle d’affronter Tom et Ely, mais je n’avais jamais été très doué avec les relations familiales -mon comportement avec Christelle me le prouvait- donc ça ne
changeait pas grand-chose. J’espérai seulement qu’il ne sera pas là.
- Tu es venu, constata Ely, sans aucune émotion particulière. Je remarquai qu’elle avait les traits tirés par la
fatigue, son visage n’était pas aussi rayonnant qu’une jeune maman devrait l’être.
Mon regard s’attarda sur leur enfant en train de gazouiller dans les bras de son père. Les souvenirs violents
revinrent en force et je me sentis légèrement défaillir. Je repris contenance puis sans un mot, me dirigeais dans la chambre, notre chambre, celle où j’avais vécu tellement de
choses.
Je serrai les poings, les larmes roulèrent immédiatement sur mes joues, le souffle resta coupé, je ne pouvais
toujours pas le voir sans être retourné. Je détournais le regard, honteux, mais au moins, j’étais sûr maintenant, je pouvais partir libéré.
- Reste, me demanda Ely.
- Je ne vois pas ce que ma présence changera. Au contraire, je n’ai pas le droit de rester.
- Pour Tom, ça va lui faire du bien de te parler, moi… en ce moment, je n’en suis pas capable, les choses ne sont pas faciles.
La question me brûlait les lèvres mais resta nichée au fond de mon cœur.
- D’accord, capitulai-je, mais je resterai derrière. J’ai été trop longtemps sous les feux des projecteurs et je ne peux pas lui pardonner si facilement.
- Tu sais, ce n’était pas facile pour lui…
- Je t’arrête tout de suite. Je ne vais pas médire sur un mort mais n’essaye pas de me consoler. Nous savons l’un l’autre ce qui s’est passé, je n’ai pas besoin de tes mots de réconfort, dis-je agressif.
Je me fis violence pour entrer dans l’Eglise et sans comprendre pourquoi, des larmes m’échappèrent. La libération
demandera un peu plus de temps apparemment. Tom me serra dans ses bras mais resta stoïque de même pour Ely même si je sentais toute la tension qui émanait d’elle, la main également enfermée dans
celle de Tom. Le seul qui ne comprenait pas ce qui se passait, c’était le petit bout haut comme trois pommes.
Il fut enterré à côté de ma mère, apparemment, c’était son souhait, moi, j’aurai préféré qu’il soit brûlé et qu’on
éparpille ses cendres parce que là, ça signifiait que je ne pourrai plus aller la voir, pas avec lui à ses côtés.
Les gens, qui n’étaient pas venus nombreux même si j’en reconnaissais quelques-uns, ne restèrent pas longtemps. Nous
nous retrouvâmes tous les quatre dans le salon, Ely s’empressa de sortir faire les courses. Un silence lourd régna dans la pièce.
- Tu veux boire un café ?
- Oui, merci.
Le silence se réinstalla après que Tom eut servi les cafés.
- Je… Je suis désolé.
- Pourquoi ?
- Parce que je t’ai ignoré pendant tout ce temps où papa te battait.
- Tu… Tu le savais ? M’étonnai-je.
- Bien sûr, tu criais tellement fort, même si je me sauvais dès que j’entendais les premiers cris, parce que j’avais peur, parce que je ne voulais pas subir la même chose. Et puis, tes regards craintifs, ton refus de manger. Même en y mettant toute ma volonté, je ne pouvais pas ne pas voir ce qu’il te faisait subir.
- Ah. Alors pourquoi tu n’as rien fait ?
- Je ne savais pas ce qu’il fallait faire, je croyais que c’était normal, qu’il te punissait parce que tu ne devais pas revenir…
- Arrêtes, le coupai-je, énervé qu’il me prenne pour un con, c’est moi qui avais huit ans à l’époque, pas toi. T’étais largement en âge de comprendre.
Il baissa la tête.
- Je… Voilà, ça ne va rien changer entre nous, je sais que tu ne me pardonneras pas surtout si je te dis que je connaissais la vérité mais…
- Maintenant, tu te sens mieux, c’est ça ?
- Oui, avoua-t-il, gêné.
- Je ne peux pas te pardonner aussi facilement mais je te comprends.
- C’est vrai ?
- J’en ai besoin moi aussi pour tirer un trait sur tout ça et je sais que c’est en améliorant les choses que je pourrai oublier.
- Alors… On… on essaye de repartir sur de bonnes bases ?
- A condition de fournir tous les deux des efforts. Je ne veux plus te voir partir en me laissant derrière alors que j’ai besoin de toi.
- D’accord, je… Bien sûr. Juste… Je sais que c’est très déplacé comme question mais est-ce que… Est-ce que je peux voir ?
Je n’aimais pas m’exposer comme ça mais je comprenais qu’il en avait besoin. Je fermais les yeux un moment avant de
me relever et de retirer mon tee-shirt. Une exclamation de stupeur lui échappa puis il me prit dans ses bras avant de pleurer.
- Je suis désolé… Je… Je ne pensais pas…
- C’est bon, c’est pas ta faute.
- Si, j’aurai dû l’empêcher.
- Arrête, c’est fait et ça ne changera rien. C’est fini maintenant.
Frissonnant malgré la température estivale, surement parce que je n’aimais pas me mettre à nu, je me rhabillais sous
le regard perdu de mon frère. Ely arriva à ce moment-là, les bras chargés de sacs de course, aussi bavarde qu’une pie.
Je ne compris la raison de son changement d’humeur aussi radical que lorsqu’il apparut dans mon champ de vision. Je
foudroyai Ely du regard. Comment avait-elle pu me faire ça ? Elle aurait dû comprendre que je ne voulais pas le voir. Mais elle me répondit à nouveau par un regard noir qui me fit comprendre
que je n’avais pas intérêt à me défiler.
- Qu’est-ce qu’il fait là, lui ? Cracha Nolan.
Instinctivement, je serrai la main de mon frère et retins la crise qui commençait à m’ébranler. Il m’étreignit alors
dans une étreinte protectrice, je me surpris à penser qu’elle n’avait pas la même force que celle de Nolan.
Je jetai un regard perdu à Tom, lui faisant comprendre que j’avais besoin de sortir, que je n’étais pas prêt à
l’affronter mais il hocha la tête tout en me serrant la main avec une telle assurance que je décidai de lui faire confiance. Nous passâmes à table.
- Alors qu’est-ce que t’as fait de beau depuis tout ce temps ? Je n’ai pas entendu parler de toi dans le
milieu, tu as compris que t’étais un raté et tu as arrêté tes études ?
- Je…
- Passe moi le sel, intervint Ely.
Sous la table, Tom me donna un coup de pied, je grimaçai avant d’être interrompu par son regard déterminé. « Te
laisse pas faire ». Il est marrant, lui. Puis, je vis comment Ely se comportait avec lui, douce, attentionnée. D’accord, c’était un duel de famille et je sentais la flamme de Tom gronder en
lui. L’arbitre sera Eric, un petit bout de chou de quatre mois.
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Je sais que vous ne portez plus trop dans votre coeur parce que je
suis une fille cruelle mais je ne pouvais pas vous dire que Nolan étattoujours en vie sans risquer de compremettre l'histoire ! C'est fait pour ça les MAJ décalé ! Pour instaurer le
suspens, comme un épisode hebdomadaire de votre série préférée ! Je pouvais pas tout vous mettre.
Comme vous le voyez j'ai réussi à attendre jusqu'à vendredi j'ai préféré vous mettre le suite mainteant !
Donc voilà, vous êtes censées être triste parce que Nolan et Zach ne sont plus ensemble mais heureuse parce que Nolan est toujours en vie !
Je n'aime pas forcément les bad end, il viennent au fur et à mésure je ne les prévoit pas.
Lilly en revanche déteste les bad end ! Et puis j'aurai jamais réussi à tuer mon petit Nolan je l'aime trooooop
=)
Maintenant j'espère que je suis un peu remontée dans votre estime bande de vipères ! lol
^^
ps : je fais un bisous spéciale pour dap !
lol
C'est bien son père qui est mort et pas Nolan =)
je suis contente que tu sois plus fâchée lol
Ouhla j'ai eu du mal à tout comprendre là, je dois avouer, mai taaant mieux!!
Mais du coup, qui est mort??
merci pour toute ces majs!!
(c'est nuuuul les bad ends!vive l'amour et les gazuillis des gens heureux!!loool)
baci
Bon je suis contente que Nolan ne soit pas mort mais je suis quand même un peu triste qu'ils ne soient plus ensemble tous les deux :( J'espère qu'ils se remettrons ensemble par la suite car pour moi ils sont vraiment fais l'un pour l'autre !!
Gros bisous
aaah =) c'était l'effet escompter mais tu crois pas que Zach parlerait comme ça de Nolan lol
Heureusement qu'il est pas mort et je sais pas si vous avez remarqué mais je ne tue jamais mon personnage principale !
lol
=)
ca va peut être venir un jour mais pour l'instant lol
Bon je suis contente que Nolan ne soit pas mort mais je suis quand même un peu triste qu'ils ne soient plus ensemble tous les deux :( J'espère qu'ils se remettrons ensemble par la suite car pour moi ils sont vraiment fais l'un pour l'autre !!
Gros bisous
C'est arrivé...pas mal de fois j'avoue mais ils finissent souvent par se retrouver...Sauf pour Link et Luciole LOL
Du coup j'espère que ,maintenant que Zach est revenu, il resuccombera au charme de Nolan !! lol
Merci pour ces histoires !! J'ai hâte de lire la suite !!
Bisous