World-and-Yaoi

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Incapable de réagir, mon regard alterna entre Yan et Nolan. Et je sus qu’il pensait exactement la même chose que moi : mettre Yan à la porte ici et maintenant. C’était le meilleur moyen de se débarrasser de ce cafard.


- Aide-moi à le porter, chuchota-t-il comme s’il craignait d’être surpris en train de commettre l’acte, on va le mettre dans la benne à ordures.

- HEY ! Réagit immédiatement l’autre. Je suis à l’article de la mort et tout ce que vous trouvez à faire, c’est de me jeter à la rue ? !

- Ça n’a jamais tué personne, répliquai-je.

- Peut-être pour un rustre comme toi mais moi, je suis quelqu’un de délicat, j’ai besoin…

La poudre me monta au nez

- T’as besoin de rien du tout, intervint Nolan qui me fit de gros roulements d’yeux pour me dire de me taire, maintenant, tu vas rentrer.

- Hors de question. Je me suis traîné jusqu’ici, j’ai plus de force.

- Fallait y penser avant ! Je vois pas pourquoi je m’occuperai alors que tout ce que je veux, c’est me débarrasser de toi.

- Bon, bah, tu permets, conclut-il en se levant pour boitiller, je vais squatter ton lit.

Nolan soupira mais l’accompagna jusqu’à sa chambre. Il en revint avec une boule de vêtements, ce qui me fit rougir.

- Vous avez pas perdu de temps pour vous peloter, lâchai-je.

- Oh, commence pas. T’as très bien compris que je ne l’aimais plus, il vient quand même de se faire tabasser, ses vêtements sont déchirés, je lui en ai donné d’autres.

- D’accord, soupirai-je pour me calmer, il va bien ?

- Bah, il a pas voulu que je regarde pour soigner ses blessures, il a toujours été très fier, mais là, il est en train de dormir.


Il s’assit sur le canapé en se massant les tempes. Il avait l’air fatigué, ce qui était compréhensible avec un ex aussi
collant.


- Comment tu l’as rencontré ? Demandai-je.

- Dans mon ancienne fac. Je m’étais inscrit à un club, c’était le président, on a découvert qu’on était gay tous les deux et vu qu’on n’était pas trop moches, on a décidé de sortir ensembles.

- C’est comme ça que vous faîtes ? Fis-je naïvement avant de poser ma main sur ma bouche. Désolé.

- Toi, tu dois pas avoir beaucoup d’expérience dans ce domaine en général.

- Oh, ça va, hein !

- Attends, tu veux dire que t’es puceau à 23 ans ? S’exclama-t-il.

- Arrête, je te dis ! Rouge de honte. C’est bon, y a pas mort d’homme, non plus.

- Nan mais bon… D’accord, j’arrête, capitula-t-il face à mon regard meurtrier, l’arme fatale que j’employais pour maîtriser une horde de gamins sauvage.

- Bon, ça ne va pas nous empêcher de manger non plus. Ah zut, j’ai du jambon mais j’ai plus de fromage, précisa-t-il en regardant dans le frigo.

- J’y vais, dis-je précipitamment, ne souhaitant pas me retrouver seul avec Yan même si la perspective qu’il se retrouve seul avec Nolan ne m’enchantait pas plus.


Après avoir maudit une bonne centaine de fois la caissière et les clients qui prenaient bien le temps de ranger leurs courses avant de se décider à chercher leur portefeuille, sortir leur carte après avoir trouvé le bon porte-carte, évidemment à une heure de pointe, j’arrivais enfin à l’appart de Nolan, la boule au ventre, peur de les retrouver en train de s’embrasser.


Personne dans le salon, personne dans la cuisine où je posai précipitamment les sacs, il était assis devant son lit où dormait Yan, l’air songeur. Il devait se dire qu’il ferait mieux de le reprendre, Yan était une valeur sure alors que moi, si je reconnaissais mes sentiments envers lui, je n’étais pas prêt d’en accepter toutes les conséquences. Je voulais malgré tout le garder pour moi, je ne voulais pas qu’il aille voir ailleurs. Même si le garder pour moi me faisait peur.

Sentant que j’empruntais un chemin dangereux, je me secouais la tête et entrai en fanfare dans la chambre.


- J’ai trouvé tout ce qu’il fallait.

- T’en as mis du temps.

- Ben, y avait du monde. Pourquoi ? T’as eu peur sans moi ?

- T’inquiètes, Mr Zoubi était là pour me protéger.

- Ah, heureusement qu’il était là. Allez, viens, y a tout ce qu’il faut pour manger.


Nous retrouvâmes notre bonne humeur autour d’une délicieuse raclette : complètement dépassés par le nombre de poêlons à notre disposition, nous en laissions brûler plus d’un. Finalement, le déboulement en catastrophe de Yan avait eu du bon car cela nous avait permis de nous rapprocher, de dissiper cette tension sous-jacente qui nous avait habités toute la journée et qui ne demandait qu’un mot de trop pour éclater.


Surtout qu’après une telle journée, nous étions tous les deux à fleur de peau. Le fait d’arriver en retard m’a évité d’attendre le prof et de voir arriver les autres étudiants. Assis au premier rang, je n’avais pas cherché à voir où ils étaient installés. Je ne les avais pas vus de la journée, ce qui signifiait qu’ils n’avaient pas cherché à me voir non plus. Tout ça m’avait conduit à trop ruminer sur le baiser d’hier qui avait pris des proposions énormes dans ma tête et qui me faisait peur. Alors, j’avais décidé de partir puisque par ma présence, je nous faisais souffrir tous les deux.

Et je lui étais reconnaissant d’avoir insisté pour que je reste. Il avait compris que je n’avais nulle part où aller et il n’entendait pas me laisser aller errer. Je ne comprenais pas pourquoi il s’était autant attaché à moi alors que je ne lui apportais rien, ni argent, ni réconfort, ni tendresse. Au moins, Yan avait des arguments en sa faveur, moi, à part lui ronger le moral, rien.


Nolan insista pour dormir par terre, arguant que nous ne pouvions pas prendre le risque de dormir ensembles, je lui rétorquai qu’il était bête et qu’il venait se coucher. Au fond, c’était le fait de nous éviter à longueur de temps qui finirait par nous faire craquer, si nous avions peur de nous tenir à moins d’un mètre de distance.


Le lendemain matin, nous avons découvert que Yan était parti, sans laisser ni dire un mot. Je fis le trajet en même temps que Nolan mais nous ne parlâmes pas, tous les deux encore trop endormis. Ce ne fut que lorsque je m’installai que je compris que je n’en avais pas fini avec Yan.


Rejoins-moi au café après les cours. Nous devons discuter.


Pffft, c’était ridicule. Je ne comprenais pas pourquoi il s’acharnait alors que c’était perdu d’avance. Je n’avais pas à me justifier, les choses étaient claires entre Nolan et moi -enfin, pas tout à fait mais ça nous regardait- et elles l’étaient également entre Nolan et Yan. Moi, je n’avais rien à voir avec lui.


A la fin du cours, je me rendis à la bibliothèque pour travailler et revoir mes cours. Je piochais plusieurs bouquins dans les rayons pour compléter ceux que m’avait prêtés Nolan. Alors que j’étais plongé dans mes révisions, les places libres se remplissaient de plus en plus et je ne fus qu’à moitié surpris lorsque Allan et les autres s’installèrent à côté de moi, alors que d’autres places ailleurs étaient libres.


- On peut discuter ? S’enquit celui-ci en chuchotant.

- On s’est tout dit, non ? Répliquai-je malgré moi sur le même ton.

- J’ai dit n’importe quoi, je regrette.

- C’est un peu facile, Al. Tu viens me dire que je rapplique chez toi au moindre problème et tu m’envoies bouler à la première difficulté.

- Mais c’était si énorme.

- Et au lieu de m’écouter, tu m’as jugé coupable en me disant mes quatre vérités. Pour un homme de droit, c’est pas terrible, conclus-je en rangeant mes affaires pour rentrer.


Je passai à l’accueil pour enregistrer les manuels que j’empruntais.


Une fois dehors, je respirai un bon coup. Ils me prenaient pour quoi au juste ? Sous prétexte que je n’étais qu’un orphelin, croyaient-ils pouvoir agir avec moi comme ils le voulaient, sans se soucier de mes sentiments et qu’il suffit qu’ils viennent s’excuser pour que je leur pardonne ?


- Attends ! Zach, je suis vraiment désolé.

- C’est trop tard, Allan, trop facile. C’est quand j’avais besoin de toi que tu devais m’aider. Je pensais pouvoir compter sur toi dans les moments les plus difficiles, pas une fois que tout est réglé. Y a que Nolan qui a été là pour moi alors que c’était la personne que je connaissais le moins… que je croyais connaître le moins.


Je poursuis mon chemin sans lui laisser le temps de répondre, lui faisant comprendre que son attitude m’avait vraiment déçue.


Je voulais rejoindre Nolan mais il fallait quand même que je respecte une certaine distance après ce que nous avions traversé. De toute façon, je savais qu’il travaillait sur sa thèse et il n’aimait pas être dérangé. Enervé d’avoir été perturbé dans mon travail, je pris la direction du métro.


- Hey, Zach ! Attends !

- C’est bon, Al, lâches-moi, maintenant !

- C’est qui, Al, ton petit copain ?

- Yan, j’ai rien à te dire à toi non plus, soupirai-je.

- Non mais maintenant, tu commences à savoir que c’est pas facile de se débarrasser de moi, fit-il en m’entraînant dans son sillage. Viens, je te ramène.

- D’accord, cédai-je face à la force qu’il mettait dans son bras.

- Je suis garé dans le parking de la fac.

- T’es même pas étudiant ici.

- Non mais c’est ça, de connaître du monde.


Quelque chose dans son attitude me mit mal à l’aise, peut-être parce que, pour un convalescent, il n’avait pas l’air trop mal en point et qu’il menait la barque avec bien trop d’aisance. Peut-être aussi parce qu’il me traînait dans la partie la plus éloignée du parking et qu’à cette heure-ci, en plein milieu de la journée, l’endroit était désert. Arrivé là, il me plaqua contre une voiture, me dardant un regard mauvais.


- Je n’aime pas trop qu’on me pose des lapins quand je donne des rendez-vous.

- Je n’ai pas de compte à te rendre, il me semble.

- Et moi, je trouve que tu t’accapares un peu trop Nolan.

- Pfft, t’es ridicule. Il veut plus de toi, je vois pas pourquoi tu t’acharnes comme ça et ce que je fais avec lui ne te regarde pas.

- T’es qu’une petite sangsue qui lui bouffe son fric et squatte son appart’ et t’es un vrai salaud parce que t’en profites sachant qu’il t’aime.

- Jaloux ? T’as qu’à faire comme moi, voir si ça marche.

- Moi, au moins, j’ai un minimum de dignité !

- Ah oui, comme me prendre en traître et me menacer dans un parking ?

- D’accord, alors dis-moi pourquoi tu restes avec lui.

- Je n’ai pas de compte à te rendre.

- Peut-être que tu ne dis rien parce que tu n’as rien à dire.

- Tu fais pitié, t’es pire qu’une fille, là !

- Pourquoi il t’aime, bordel, alors que t’es qu’un gamin prétentieux, arrogant et égoïste ? Alors que moi, je suis là, toujours là pour lui ?

- T’es trop là, toujours collant, à lui pomper tout son air. Moi, je le laisse respirer, je le laisse vivre.

- T’en as rien à foutre, oui !

- Lâches-moi, je n’ai rien à te dire, et te dérange pas pour moi, je prendrai le métro, c’est plus sûr.

Je le repoussai, il recula de quelques pas, avant de me lancer son poing en pleine figure.

Blocage. Paralysie cérébrale. Panique.

 

Je me recroquevillai en position de défense mais ne reçus pas d’autre coup. J’osai lever un œil. Yan me fixait choqué :

- Attends, tu viens me dire que moi, je suis pire qu’une fille, alors que tu ne sais même pas te battre ?

- La ferme, fous-moi la paix.

- Nan, mais ça, c’est trop drôle ! S’exclama-t-il. Allez, vas-y, frappe-moi ! Regarde, fit-il en écartant les bras et avançant son visage, je te laisse faire, vas-y, frappe ! Tu risques rien, là !

- Arrête, fis-je en tremblant, le cerveau toujours bloqué.

- Et après, c’est moi qui fais pitié ? Allez, dégages ! Tu me donnes envie de vomir.


Mais comme je ne bougeais pas, terrorisé, il me saisit par le col pour m’envoyer valser. Il démarra sans demander son reste, me jetant un dernier regard dédaigneux.


Je retins la crise de larmes et me relevai en essayant de recouvrer un peu de ma dignité. Chaque jour me réservait une épreuve de plus en ce moment or, je n’avais vraiment pas besoin de cette humiliation.


Je n’y étais pour rien si je faisais un blocage dès qu’on utilisait la violence, ce n’était pas ma faute si mon cerveau bloquait, si une vague de terreur me submergeait à chaque fois. J’avais été éduqué pour réagir comme ça ! Merde ! Qu’ils aillent se faire foutre, tous autant qu’ils étaient ! Ils ne savaient pas et venaient me juger…

Je ramassais mon sac et tombai sur Allan. Je rêve ou il avait assisté à toute la scène sans réagir ?


- Tu… Je l’ai vu t’embarquer et je me suis dit que… Mais tu… Tu es… Tu es homo ??????


Je lui passai devant en l’ignorant et rentrai. Sauf que devant la porte de l’appartement, une soudaine envie de fuir tout ça me prit aux tripes.


Entre l’horreur de la rue et la lassitude de ma vie quotidienne, il fallait que je choisisse. Parce que je ne pourrai pas supporter de continuer à tout prendre en pleine gueule.


Et comme si cette équation n’était pas suffisamment difficile à résoudre, je devais prendre en compte une troisième variable : et si Nolan représentait mon point de chute dans ce tourbillon de folie, un point auquel je pourrai toujours me référer, un endroit où me réfugier, une personne avec qui me sentir bien ?


Qu’est-ce qui me faisait flipper au juste ? Le regard des autres ? Ça faisait longtemps que j’avais appris à vivre avec. Le rejet des autres ? C’était déjà fait. L’opinion de la famille ? Je n’en avais pas. Mais Nolan symbolisait toutes ces petites choses importantes pour moi : un regard, une attention, une présence. Tant pis, si ce n’était pas une fille !

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Là je sais j'en suis même sûr que tout le monde hait Yan !! XD

Zach serait il entrain de se réveillé ?? Bisous

Ven 18 déc 2009 2 commentaires
Mais vous faites tout pour qu'on l'aime pas ... C'est normal qu'il nous sorte par les yeux !!!

En tout cas s'étatit un chapitre sympa ... a mardi !!
Cicipouce - le 19/12/2009 à 00h18
à mardi !! =)
D***
YEEEEEEAAAH!!
bravo Zach! Belle décision!!
merci pour celui-ci,
comm pas long, mais je vais en cours là!!
bisouxxxx
Véra - le 19/12/2009 à 07h45
bon cours alors bisous !! =)
D***