World-and-Yaoi
- Bonne nuit, me dit-il. Si t’as soif ou faim, sers-toi dans la cuisine, poursuivit-il toujours du même ton froid et sans émotion.
Il disparut dans sa chambre et je m’empressai de dévaliser son frigo avant d’ouvrir la porte d’entrée pour partir.
J’avais faim et je ne pourrai pas rester ici indéfiniment alors je préférai partir de moi-même, poussé par cette atmosphère sourde et angoissante. Il m’en voulait toujours, même si je pensais
qu’avec le temps, il aurait oublié. Mais je m’arrêtai, frappé par la grossièreté du geste que j’étais en train de commettre.
Mais c’est vrai que ses mots, je ne les avais pas oubliés, je les avais même ressassés sans arrêt, ayant constaté à
quel point ils étaient vrais.
Finalement, je me laissai glisser contre la porte en pleurant. Les objets de mon méfait s’éparpillèrent au sol et je
pleurai de plus belle. J’étais épuisé d’errer sur les trottoirs, de mendier, de voler pour vivre. D’ailleurs, je ne savais même pas pourquoi je continuai. Je sursautai quand j’entendis des bruits
de pas, même étouffés par la moquette. Tel un animal pris en faute, je me relevai précipitamment, tournai la poignée fébrilement, terrorisé à l’idée d’être pris sur le fait, pour m’enfuir dans la
rue.
Je gémis quand je m’écroulais dans la neige et rampai misérablement dans une ruelle sombre latérale, le temps de me
remettre un peu de mes émotions.
- T’es pas bien de sortir par ce temps ?
Je me tournai brusquement –peut-être un peu trop quand je sentis mon cou craquer- pour apercevoir Nolan, grelottant dans son manteau, avec des chaussons mouillés.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ? Répliquai-je.
- Allez, viens, j’ai pas envie de crever.
- Bah, vas-y, rentres, ça t’a pas gêné de me laisser dans la rue, l’autre fois.
- Je suis désolé…
- Nan, t’es pas désolé, t’as foutu la merde, alors maintenant, dégage ! Fous-moi la paix ! M’emportai-je, au bout du rouleau.
Il vint me serrer dans ses bras mais je me dégageai vivement, un peu trop même puisque je sentis la tête me tourner.
J’étais tellement faible en ce moment que le moindre geste brusque se multipliait par dix dans mon corps et prenait des proportions énormes.
Je me cognai contre le mur pour me laisser glisser et pleurer en silence. Honteux, je cachai ma tête entre mes genoux.
- Vas-t-en, laisses-moi… le suppliai-je.
Je le sentis soudain s’asseoir contre moi, s’appuyant de tout son poids contre mon épaule.
- Je suis en colère contre toi, c’est vrai, mais je crois que je me trompe de personne, avoua-t-il.
- Super, ça me fait une belle jambe, marmonnai-je.
- Je… Je me suis vraiment inquiété pour toi. C’est vrai, on s’est disputés, la dernière fois, mais c’était juste une dispute, comme ça arrive entre amis, dit-il.
Je relevais la tête pour déceler une lueur mensongère dans ses yeux. Non, rien : il paraît sincère. Mais je
m’étais déjà fait avoir.
- Viens à la maison, tu n’as rien à perdre, si ? Tu ne seras pas obligé de me raconter, je veux juste que tu
ailles te mettre au chaud.
Une partie de moi hurlait pour que j’accepte mais une autre me hurlait de résister, que c’était trop tentant. Oui,
c’était encore elle, ma foutue conscience. Et toutes les fois où je l’avais ignorée, quand Je croyais qu’elle ne servait à rien, en fait, elle essayait vraiment de me protéger.
- De toute façon, je ne te laisse pas le choix, conclut-il en me tirant par le bras.
Je titubai jusqu’à lui et il me serra dans ses bras, sans que je puisse m’échapper. Alors, je me mis à pleurer,
serrant mes poings contre son torse.
Je me laissai doucement entraîner vers son appartement. La chaleur de la pièce se propagea jusque dans la moindre
veine.
- Retournes sous la douche, tu es trempé.
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ? Je viens de te dire que tu étais trempé.
- Je croyais que j’étais qu’un sale homophobe, chuchotai-je, honteux malgré moi.
Il me prit de nouveau dans ses bras et je me laissai aller.
- Tu vois que ce n’est pas vrai et je ne sais pas pourquoi tu dis ça. C’est moi, le pire, dans cette histoire. Je regrette vraiment ce que je t’ai dit, la dernière fois.
- Bah, au final, t’avais raison, reconnus-je.
- Oh, Zach, que s’est-il passé ?
- Rien, répondis-je précipitamment, absolument rien. Je… Je vais me doucher.
L’eau chaude me procura un immense soulagement, bien qu’au début, la température était très froide pour ne pas me
brûler après un changement trop brutal de température. J’allais ensuite m’enrouler dans la couverture que Nolan borda avec soin. Ça faisait longtemps que je n’avais pas profité de tous ces petits
conforts.
Je ronronnais de plaisir sous tant de chaleur mais ce fut mon ventre qui, en éternel insatisfait, grogna. Nous nous
regardâmes un instant avant de rire doucement. Ce n’était pas l’éclate totale mais il était tard -ou tôt- nous étions fatigués et l’humeur restait tendue.
- Il est un peu tôt pour manger Mcdo mais je peux te réchauffer des restes de pizzas aux quatre fromages, me
proposa-t-il.
- C’est parfait.
Dix minutes plus tard, je mangeai une demi-part d’une pizza délicieusement bonne.
- Tu veux que je prévienne quelqu’un ? Ton meilleur ami ou Christelle ? Ou même Tom ?
- Non… non, ça ira.
Il me regarda perplexe.
- Je… Je t’en prie, ne les appelle surtout pas. Ils… Pour faire simple, nous avons eu des différends et… Bref, ce n’est vraiment pas la peine. Ecoute, je ne vais pas m’imposer longtemps, je partirai demain. C’est gentil de m’héberger mais…
- Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, me coupa-t-il, mais j’ai bien compris que tu n’avais nulle part où aller et par ce temps, je ne te laisserai pas vadrouiller dans les rues.
- Je ne suis pas un assisté et je suis majeur, rétorquai-je. Je n’ai pas besoin de ton hospitalité.
- Je te demande juste de revenir dormir au chaud, c’est trop demander ?
- Mais je n’ai pas d’argent, je ne peux pas payer de loyer, je ne peux pas payer la nourriture, je n’ai rien… Sanglotai-je. Je n’ai plus rien, je… Nolan, ils… Ils me manquent. Je n’ai rien fait, ils ne m’ont pas cru mais je n’ai vraiment rien fait. Jamais… Jamais, je n’aurai pu faire ça mais ils m’ont pas cru… Je les aime, je ne pourrai pas leur faire de mal… Les enfants, ils…
- Moi, je te crois, je sais que tu n’es pas mauvais et je sais aussi que tu les aimes, affirma-t-il en me caressant les cheveux.
- Mais toi aussi, tu vas finir par me laisser, lui reprochai-je.
- Non, tu vas rester ici jusqu’à ce que ça s’arrange, jusqu’à ce que… Le temps que tu veux. Et si ça te gêne vraiment, tu pourras chercher un emploi, mais pour l’instant, ce n’est vraiment pas urgent.
- Je suis désolé… Mais tu sais, je suis allé voir ma mère et elle n’était pas là, elle non plus… Je serai bien allé voir mon père mais bon, ce n’était pas possible et…
- Arrête, moi, je suis là, d’accord ?
Je dormis pendant plus de trois jours d’affilée sans ouvrir un œil, sauf les fois où Nolan me réveilla pour me
donner à manger et vérifier que je n’étais pas tombé dans le coma. Je repris des couleurs, un peu de poids, mais mon moral restait en berne. Pour plein de choses.
Christelle m’avait définitivement rayé de sa vie et avait limite posté des gardes pour m’empêcher d’entrer. Il ne
manquait plus que je sois dénoncé, ce qui n’était pas le cas puisque personne n’était venu me chercher pour me menotter et me mettre au trou. Quoique, c’était peut-être parce qu’ils ne m’avaient
pas trouvé, vu que j’avais passé les dernières semaines à errer dans les rues. En tout cas, je ne comprenais pas son acharnement. J’avais coupé les ponts avec Allan, sachant que je ne sortirai
pas indemne d’un affrontement avec lui. Mon année à la fac semblait sérieusement compromise puisque j’avais plus de deux absences à mes TD, ce qui m’inscrivait automatiquement défaillant à
l’examen. Nolan m’incitait fortement à y retourner, au diable, ces imbéciles qui ne méritaient pas d’avoir leur licence, pour des hommes de droit, c’était hyper limite d’abandonner à son
sort une personne en difficulté, surtout son meilleur ami et même s’il est coupable, c’est le boulot des avocats de les défendre et patati et patata.
Mais, ce qui m’inquiétait surtout, c’étaient les enfants. J’espérai qu’il ne leur était rien arrivé cependant, je
devenais malade rien qu’en y pensant parce que je savais que ce n’était pas le cas. J’avais essayé mais je ne pouvais plus rien faire.
Une semaine s’était écoulée depuis mon arrivée ici et j’étais complètement guéri. L’appartement de Nolan était très
vivant, un vrai moulin, tout le monde entrait et sortait, au grand dam de ce dernier. Enfin, le choc des titans n’eut pas lieu puisque Yan avait brillé par son absence, de même pour mon frère qui
prenait soin de récupérer de mes nouvelles par l’intermédiaire d’Ely.
J’étais tranquillement en train de musarder sous ma couette le dimanche matin tandis que Nolan se battait avec mon
popotin pour que je libère le canapé quand une sonnerie perturba notre jouxte quotidienne.
C’aurait pu être Link ou Ely mais non, et la personne qui se présenta à nous me laissa interdit tant sa présence
était inattendue. Nolan revint avec deux cafés avant d’aller s’enfermer dans sa chambre. Il refusa de sortir, me disant qu’il était à côté si besoin. Jean était en face de moi, assis sur l’un des
poufs, en train de boire son café. Jean, le mari de Christelle et donc le père d’Allan. Il n’était pas beaucoup présent avec nous mais il avait assisté à chacun de nos anniversaires, des
événements importants.
- Comment te sens-tu ?
- Ça va, lui répondis-je d’un ton égal. Je ne savais pas pourquoi il était là mais sa visite ne présageait rien de bon aussi, je me tenais sur mes gardes.
- Franck a été arrêté, déclara-t-il sans crier gare.
- Quoi ? Mais…
- Je sais que nos excuses ne suffiront pas à réparer le mal que nous t’avons fait. Mais tu as le droit de savoir la vérité. Pour couronner le tout, c’était lui le responsable du trafic de drogue, il avait apparemment décidé d’exploiter les enfants comme du bétail et de les rentabiliser au maximum…
Il me regarda mais je ne pipai mot, sous le choc.
- Si ça peut te rassurer, je suis intervenu auprès du doyen de ta fac pour annuler tes absences donc tu peux reprendre tes études là où tu les avais laissées. Et bien sûr, si tu veux revenir voir les enfants, il n’y a pas d’objection ; tu peux aussi rester ici. Allan et Renaud vont nous aider à gérer la situation.
- Attends, tu crois que je vais accepter tes excuses sans rien dire et accourir à l’orphelinat ?
- Non, je sais que nous t’avons fait souffrir et je sais qu’être intervenu auprès du doyen ne nous rachètera pas. Je suis juste venu te dire la vérité.
- Et les enfants, comment vont-ils ?
- Il était surveillé discrètement, il n’a pas pu agir mais ils sont sous le choc, ça va être difficile pour eux, enfin surtout pour Fabrice et Mickaël, les autres n’ont rien eu.
- Je viendrai, affirmai-je, pour les voir, mais pas tout de suite. J’ai besoin de temps.
- Bien sûr, je comprends. Tu seras le bienvenu, affirma-t-il en se levant pour prendre la sortie.
- Pourquoi m’avoir mis à la porte ? Pourquoi ne m’avez-vous pas surveillé comme vous l’avez fait avec lui ?
- Nous avons agi dans la précipitation ; après coup, nous nous sommes dit que c’était un moyen de l’appréhender sur le fait. Donc oui, nous t’avons utilisé et tu es en droit de nous en vouloir.
- Tu es trop bon de me donner votre autorisation, raillai-je. Si vous n’aviez fait que m’utiliser, passe encore mais là, vous m’avez complètement brisé. Comment avez-vous pu me mettre à la rue sans vergogne, sachant que je ne pouvais compter sur personne et par un temps pareil ? Comment avez-vous pu me trahir de cette manière ? Je croyais que votre rêve était de fonder une famille, de les reconstituer ?
- Je te l’ai dit, je ne suis pas venu te convaincre que nous avons bien agi. La suite, c’est toi qui décides, conclut-il avant de sortir.
L’entretient avait duré à peine une demi-heure mais j’étais démoralisé. Quelque part, je devrais me réjouir que les
enfants soient de nouveau en sécurité, que mon honneur ait été rétabli mais non, le scandale avait été réel et la détresse trop forte.
Je rejoignis Nolan dans sa chambre qui bondit de son lit à ma vue. Je l’étreignis en me collant à lui, respirer son
parfum, me rassurer. Encore une fois, il était là pour moi.
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Voilà un petit chapitre j'espère que ça vous plait...hum je suis sûre que ca vous plait je vois d'ici vos sourires de groupie en imaginant Zach dans les bras de
Nolan...
Comme je vous comprend lol
^^
j'adore ces deux là, à tel point qu'avec Lilly, on a eut beaucoup de mal à finir cette histoire pas parce que nous n'avions pas d'idées ! Au contraire, mais parce que nous nous étions trop
attacher à eux...
Aah quand j'y repense j'en ai mal au coeur ! Telle une maman je me raccroche à lire et relire sans cesse l'histoire :p
Voilà donc la suite en espérant qu'elle vous convient ^^
KISS
ps : image de naruto juste pour faire chier Lilly niark désolé ma belle mais moi je l'adore celle là :p
Heureusement Nolan est la ...
Merci pour ce chapitre les filles
dap