World-and-Yaoi


      



    " Je déclare donc cette affaire classé. "

    De la main qui lui restait Sanzo éteignit le téléviseur dans sa chambre d'hôpital. Il ne pouvait pas faire un seul mouvement sans sentir une douleur lacerante lui rémonter jusqu'à la pointe de ses cheveux. Voilà trois semaines qu'il était dans un hôpital, sur un fauteuil depuis trois semaines : il était paralysé.

- Bonjour ! Un voix gaillerette penetra dans la chambre

    Une belle infirmière avec de long cheveux roux, elle déposa les fleurs sur la table de chevet à côtés du lit de Sanzo avant de commencer à lui donner ses médicaments de la journée, six comprimés en tout.

- Belle journée aujourd'hui n'est-ce pas ? Dit elle toute joyeuse

    Sanzo se contenta de regarder la fenêtre et de remarquer les arbres en fleurs dehors, les rayons de soleils pénétraient dans sa chambre et rechauffait un peu cette pièce sinistre. Trois semaines que tout avait pris fin.

- Toujours le même expéditeur vous savez ! Vous êtes sûr de ne vouloir voir personne ?

    Il affirme d'un signe de tête en prenant ses cachets avec son petit coblet d'eau, la jeune infirmière continue ses analyses et se met à siffler comme un oiseau percher sur sa branche. A peine d'un mètre soixante elle s'étira faisant lever un peu son chemisier, il remarqua une ceinture étrange sur le ventre, et ce même ventre plus rond que d'habitude. Finalement ce n'est pas tellement les premiers rayons de soleil d'un mois de Mai qui rendaient l'infirmière si heureuse.

- Félicitation, dit Sanzo simplement

    Elle le regarda étonné et elle se mit à rire soudainement en se grattant nerveusement la tête, il était touché par son naturel, cette façon si connu de se gratter la tête de gêne. Elle lui ressemblait...elle était heureuse.

- Merci ! Dit elle avec un sourire doux

    Un sourire qui lui faisait plaisir, elle sera certainement une excelente mère.  Il l'espère du fond du coeur. Une fois qu'elle eut terminé son travail elle quitta la chambre avec un immense sourire et un " a bientot ! " .
Oui a bientôt.
    Il regarda à nouveau sa fenêtre ne pouvant rien faire d'autre il devait se contenter de rester coucher sur son lit et attendre que le temps passe, que ce corps guérisse et qu'il puisse enfin vivre. Il était à la fois effrayé et excité d'enfin pouvoir respirer, d'enfin pouvoir reprendre le contrôle de sa vie, de rentrer chez lui sans avoir peur que la lumière ne s'allume pas, il pourra maintenant fermer la porte de sa chambre lorsqu'il voudra dormir. Il pourra éviter de se lever une heure plus tôt pour se soigner avant d'empreinter le chemin pour le lycée, il n'aura plus besoin de trouver des excuses stupides pour expliquer ses blessures, il n'aura plus jamais besoin de courir chaque soir pour purger son coeur de la douleur qui l'empoisonnait. L'affaire était classée, trois semaines que tout était terminé.
    Malheureusement ce genre de blessures ne cicatrisent pas si vite, son coeur sera toujours mutilé, il aura toujours ce dégout cette envie de suicide, cette chose qui lui serre la poitrine jusqu'à l'étouffer, toujours cette peur que la lumière s'éteigne à nouveau et que plus jamais elle ne se rallume, il aura toujours peur de sentir une main sur lui laissant une trace indélibile sur son corps. Non il ne sera jamais comme les autres, il vivra certainement enfermer sur lui, ne pouvant plus faire confiance à personne, se rappelant sans cesse qu'il n'était rien, qu'il ne servait qu'à être le plus pitoyable des pitoyables ! Il ne servait qu'à souffrir pour que ceux qui souffrent déjà se sentent mieux en le regardant. Il ne vivra jamais comme quelqu'un de normal.
    Il a l'impression de naitre, d'être un enfant de dix sept qui ne connait rien au monde extérieur ayant été dans une cage toute sa vie il n'a rien connu. A dix sept ans il ne sait pas rire, il ne connait que la douleur, la tristesse et le désespoir. Qu'en est il des autres sentiments ? Il n'y connait absolument rien. Que ferat-il une fois dehors ? Comment on vie ? Qu'est-ce c'est vivre ? Comment on fait ? Qui il est ?
    L'angoisse de ne pas reussir, l'angoisse de rester un mort-vivant toute sa vie et de ne pas pouvoir remonter la pente ! Le bien, le mal ? Il va devoir l'apprendre plus tardivement que les autres car sa vie ne commencera que lorsqu'il pourra marcher en regardant le ciel sans y voir des barreaux.
    Finalement toujours à s'inquieter de tout, il regarde le soleil se coucher dans son petit hôpital, l'infirmière de tout à l'heure vient lui apporter son diner et lui donne la fourchette dans sa main valide. Elle s'en va ensuite lui souhaitant bonne nuit que ce n'est pas elle qui viendra lui chercher son plateau, il commence à manger et à force de manger à l'hôpital il croit même apprecier leur nourriture. A la maison il n'avait pas tout le temps le droit de manger.

    Et avec le temps tout va, il ne comptait plus les journées, le nombre de fois que la jeune infirmière venait lui raconter sa vie, elle lui avait même montrer les échografies de son bébé, les repas étaient toujours à son gout, les jours de pluies, le soleil, les oiseaux, les fleurs qui se tranforment en feuilles vertes et la chaleur qui commençait à faire son apparition. Ce beau pays d'Amérique rentrait maintenant dans le mois de Juillet et Sanzo pouvait enfin se promener dans les jardins seul, avec une béquille certes, sa jambe droite lui laissera toujours une petite douleur jusqu'à la fin de sa vie d'ailleurs mais il pourra marcher correctement d'ici quelques semaines. Les mois s'étaient écoulés et il allait de mieux en mieux maintenant que l'été battait son plein.   
    Aujourd'hui encore il allait se promener seul dans les jardins de l'hôpital il pourra bientôt sortir, n'ayant aucune famille il ne savait pas tellement comment procédé mais il savait qu'il serai suivit par des psycologues chaque semaine et une assistante sociale ce qui ne l'enchantait pas trop, tous ses spécialistes ne faisaient que lui rappeler son passé et sa souffrance. Pourra-t-il un jour effacer cette ancienne existance ?

- Sanzo ! Cria la voix d'une jeune fille

L'infirmière se dirigea en courant vers celui ci qui s'était assis sur un banc, elle reprit calmement son souffle.

- Il est venu, elle lui dit couper entre deux souffles
- Hein ?
- Celui qui t'offrais des fleurs.
- Je ne veux pas le voir.

    Tout lui revenait en tête, il se sentait lâche et certainement honteux de tourner le dos ainsi à celui qui l'a sauvé et pourtant il n'arrivait pas à se dire qu'il allait le revoir, il ne voulait pas. Adam en avait déjà assez fait pour lui, il faut qu'il vive sa vie il ne veut qu'il supporte son malaise, il ne veut pas lui crée d'ennuis.

- Je suis désolée Sanzo mais cette fois je ne t'écouterai pas ! Elle dit d'un air déterminé

    Sanzo la regarda intrigué.

- Ce garçon vient tous les fins de semaine depuis maintenant deux mois ! Il est hors de question que je le laisse encore poiroté ! Je suis sûr qu'il n'est pas là juste pour toi mais pour lui aussi.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- T'es vraiment nul ! Il tient à toi crétin je dirai même mieux ! Il t'aime.

    Aimer ?
    Qu'est-ce que c'était ? C'était la première fois qu'on lui disait ça ? C'était la première fois que quelqu'un l'aimait ? L'aimait il vraiment ? Mais l'aimer comment ? De quelle façon ?

- M'aimer ?
- Oui, elle lui fit un clin d'oeil, je le dirige par ici ! Gars à toi si tu t'enfuis. Il est temps de vivre mon cher Sanzo !

    Il serai peut être temps oui.
    Au bout de quelques minutes il reconnu la silhouette de Adam traverser les jardins et faisant un tour d'horizon, il remarqua enfin Sanzo. Pendant un moment ils partagèrent un regard, silencieux, discret, ne pouvant ignorer l'autre aucun des deux n'osaient détourner le regard. Chez chacun des deux hommes une sensation étrange s'emparrait d'eux, comme un choc ! Un coup en plein estomac, un boule au fond d'eux et l'envie furieuse de sourire. Ils se sentaient si heureux...
    Les jambes d'Adam se dirigèrent vers Sanzo instinctivement, sans vraiment se contrôler il pressait le pas jusqu'à courrir vers lui, l'émotion commençait à le gagné, a le submergé ! Il courrait de plus en plus vite un sourire trônant ses lèvres. Il était là, il voulait le voir ! Il était bel et bien là, les cheveux toujours aussi long, un visage toujours aussi resplandissant, des yeux bleus. Son petit air innocent il pouvait entrevoir sa surprise mais aussi son enthousiaste. Sanzo se leva comme par automatisme, Adam arriva enfin à sa hauteur et le prit dans ses bras sans soucier une seconde si ca lui faisait mal ou non, si Sanzo le voulait ou non, si il allait le repousser ! Tout ce qu'il voulait c'était le sentir sain et sauf dans ses bras. Respirer l'odeur de ses cheveux, pouvoir enfin le prendre dans ses bras car il devait se l'avouer ! Il l'avait terriblement manqué ! Jamais il n'avait autant été inquiet pour une personne, jusqu'à s'en rendre malade ! Il devenait fou de ne pas avoir de nouvelle de lui. Il était fou oui...

Je suis certainement fou amoureux de lui


- Je suis tellement content, murmura Adam

    Sanzo agrippa le pull de Adam, le serrant plus fort contre lui, c'était ça se sentir aimer ? Il aimerai tant que ça soit ça ! Il se sentait si bien, plus rien ne comptait, c'était ici qu'il avait sa place et nulle part ailleurs. Adam sentit les épaules de Sanzo se secouer, il savait qu'il pleurait, des larmes de joies ? Il écarta le petit corps de Sanzo de son torse pour le regarder, celui ci pleurait comme un enfant, il sanglotait de plus bel les yeux plissés.

- Je suis désolé ! Je suis désolé !

    Cette image était tellement attendrissante qu'il ne pouvait que sourire tendrement à cet enfant fragile, il le serra plus fort contre lui pour calmer ses pleures. Aurai-t-il le courage de vivre loin de lui ?


Would you stay with me ?



Mar 26 aoû 2008 8 commentaires
ah la suite !
Eh bien qu'est-ce qu'est devenu le père finalement ?

Très mignonne la scène de la fin de chapitre ^^
J'ai hâte de voir comment va évolué leurs relation et de voir les premiers pas de Sanzo hors de l'hopital.

J'ai aussi hâte d'en apprendre plus sur Adam et sur sa vie,
bonne continuation et vivement la suite!
serenity - le 27/08/2008 à 06h47
De quoi vivre loin de lui? Ils vont pas du tout vivre loin l'un de l'autre voyons!
Ils vont s'aimer et tout le tralala (j'en bave d'avance^^) et ils vont rester ensemble!
Ya des limites au sadisme, hein! Quoique xD
très jolie chanson. Et magnifique chapitre! ton meilleure jusque là, je pense. Enfin, ce n'est que mon avis, hein. Il est pas très important. toujours est-il que j'ai adoré ce chapitre. C'est en même temps triste et heureux. J'ai beaucoup aimé.
Mais je vais pas raconter ma vie xD
Bisouuus
Goblinaya - le 27/08/2008 à 12h09
oh, c trop mimi la fin... j'aime quand ça fini bien...chez les autres (mdr).
bizzzzzzzzzzzzz
cass - le 27/08/2008 à 13h41
T-T
Ok, tu es toute à fait pardonnée!!!
Mon dieu ce que c'est beau... Snif... Snif... Sniiiiiiffffffffff...
(s'étouffe avec sa morve)
Bref, j'ai adoré!!! Sanzo est pas mort!! YOUHOUHOUUUUU!!!! XD
Gros gros gros gros groooos bisous!
Léa.

(P-S: Tu peux avoir la voix cassé, mais si tes doigts sont abimés et ne peuvent plus pianoter sur le clavier, je te jure que je fais un homicide!!! Meme pire: Meurtre PREMEDITE!!! J'le prémédite deja d'ailleurs!!! mdr)
Imuya-Eyes-Angel - le 28/08/2008 à 15h44
C'est trop chou...mais est-ce que ça va durer? ^^
J'ai bien aimé ce chapitre, pein de...plein de choses xD
Reveuse - le 28/08/2008 à 21h26
cette histoire est aussi belle que triste
j ai hate de lire la suite
a bientot
ambre - le 01/09/2008 à 14h24
ma-gni-fi-que tout simplement
saya - le 05/09/2008 à 22h14
enfin sniff. le con et en prison et il vont pouvoir vivre heureux et faire tout plein d'enfants.lol.
jenny - le 08/02/2010 à 10h36